La
vision qui guide notre action Synthèse
du Département du Secrétariat de
l'Assemblée Spirituelle Nationale des baha'is de France
avec un choix de citations de la Maison Universelle de Justice
février 2003
Sommaire
1. Résumé 2. Le contexte global
2.1. Le Plan Majeur de Dieu
2.2. La société non baha'ie
2.3. Le plan mineur de la communauté baha'ie 3. Le caractère particulier du XXème siècle
3.1. Le siècle de lumière
3.2. Se préparer au XXIème siècle 4. Le tournant de 1996
4.1. Le début de la systématisation
4.2. La libération de l'esprit humain
4.3. Le troisième acteur 5. Le changement de culture
5.1. L'entrée dans la cinquième époque
5.2. L'Occident à la traîne
5.3. L'individu
5.4. Les institutions
5.4.1. Les institutions et l'entrée en troupes
5.4.2. Les institutions et la communauté
5.4.3. Une approche renouvelée de la planification
5.5. La communauté
5.5.1. Attirer par l'exemple
5.5.2. Le début du processus de construction communautaire
5.6. Changer dans la continuité
5.7. Le second pilier 6. L'unité et la justice
6.1. L'unité est le fruit d'un travail
6.2. L'unité ne va pas sans la justice
Le présent document est une synthèse d'un certain nombre d'éléments de vision
donnés par la Maison Universelle de Justice dans l'ensemble de ses messages et
publications depuis 1996, année du lancement de l'expansion systématique. Une
seule citation parmi toutes celles utilisées est antérieure à 1996, ce qui montre
que tous ces éléments de vision sont plus que jamais d'actualité.
Le Département du Secrétariat pense que cette synthèse, en dépit de ses imperfections,
pourra aider les amis à mieux cerner la teneur du changement de culture qui nous
est demandé par la Maison Universelle de Justice, à l'occasion de l'entrée dans
la cinquième époque de l'âge de formation de notre communauté mondiale. Elle ne
résout pas, toutefois, les problèmes d'organisation interne de la communauté,
ces derniers étant destinés à être solutionnés à travers le processus d'apprentissage
dans lequel tous les baha'is du monde sont engagés.
Les traductions, notamment celles des extraits de "Century of Light", doivent
être considérées comme des traductions de courtoisie.
1. Résumé
Les forces mises en action par la volonté divine ont ébranlé le monde au cours
du vingtième siècle et ont mis en place les fondations pour construire une nouvelle
société, basée sur les principes inséparables d'unité et de justice. Elles ont
également permis à la communauté mondiale baha'ie d'émerger de l'obscurité en
tant que religion mondiale. Cette étape étant franchie, la Maison Universelle
de Justice appelle les baha'is du monde entier à ce qu'elle nomme elle-même un
changement de culture, pour aborder cette tâche entièrement nouvelle qu'est l'expansion
systématique à travers la construction communautaire et l'enseignement à grande
échelle.
Le changement de culture résultera d'une collaboration étroite entre les deux
piliers de l'ordre administratif baha'i. Les points principaux en sont les suivants
:
Chaque baha'i est appelé, dans le cadre du développement de la civilisation mondiale
de Baha'u'llah, à passer du stade de spectateur à celui d'acteur. La passivité
héritée depuis de nombreuses générations n'a plus sa place.
Chaque baha'i est appelé à comprendre le sens du profond changement qui s'est
opéré dans le monde au cours du XXème siècle, afin d'être en mesure de relever
les défis que le XXIème siècle va apporter.
Chaque institution (ASN et ASLs) est appelée à anticiper et accompagner l'entrée
en troupes.
Chaque institution est appelée à plus de perception spirituelle dans sa démarche
de planification.
Baha'is et institutions sont appelés à développer une volonté collective pour
bâtir des communautés qui, en tant qu'unités de civilisation, serviront d'exemple
au reste du monde et seront ouvertes, prêtes à intégrer les nouveaux arrivants.
2. Le contexte global
2.1. Le Plan Majeur de Dieu
Le Plan Majeur de Dieu mène l'humanité vers son unité et sa maturité, à travers
des forces d'intégration et de désintégration, en dehors du contrôle des hommes.
Au sein de ce Plan Majeur, se trouve le processus qui conduit à la Moindre Paix.
La Moindre Paix (paix politique) ne sera pas établie directement par la communauté
baha'ie mais celle-ci doit néanmoins donner une impulsion spirituelle pour favoriser
sa venue.
"Le Plan majeur s'accompagne de turbulences et de calamités et se développe apparemment
de façon aveugle et chaotique, mais en fait il conduit inexorablement l'humanité
vers l'unité et la maturité. Ses principaux exécutants sont les gens qui ignorent
tout de son action et sont même hostiles à son objectif. Comme Shoghi Effendi
l'a indiqué, le Plan majeur de Dieu se sert à la fois " des puissants et des humbles
comme pions dans son jeu de construction du monde, pour la réalisation de son
objectif immédiat et l'établissement ultime de son Royaume sur terre ". L'accélération
des processus qu'il génère provoque des développements qui sont pour nous les
baha'is, malgré toute la douleur et la souffrance qui les accompagnent au début,
les signes de l'émergence de la moindre paix"
MUJ, Ridvan 1998
"Il est vrai que l'établissement de la moindre paix ne dépend d'aucun plan, ni
d'aucune action baha'is et qu'elle n'est pas le but ultime que l'humanité est
destinée à connaître dans son âge d'or. Néanmoins, notre communauté a la responsabilité
de donner une impulsion spirituelle aux processus qui conduiront à cette moindre
paix."
MUJ, Ridvan 1996
2.2. La société non baha'ie
La société non baha'ie, qui ne bénéficie pas de la vision de la Maison Universelle
de Justice, est totalement désemparée et effrayée par ce qu'elle perçoit du Plan
Majeur.
"le contraste entre la vision confiante animant les efforts constructifs d'une
communauté éclairée et les peurs confuses saisissant des millions et des millions
d'êtres qui n'ont pas encore pris conscience du jour dans lequel ils vivent. N'ayant
aucune source véritable pour les guider, ils s'appesantissent sur les horreurs
de ce siècle, désespérant de leur possible signification pour l'avenir, réalisant
à peine que ce siècle même contient une lumière qui éclairera les siècles à venir.
Mal outillés pour interpréter les troubles sociaux qui agitent toute la planète,
ils écoutent les experts en erreur et sombrent davantage dans un bourbier de découragement.
Troublés par des pronostics de malheur, ils luttent avec les fantômes d'une imagination
mal informée. Ignorant tout de la vision transformatrice octroyée par le Seigneur
de l'Age, ils avancent en trébuchant, aveugles au caractère sans pareil de ce
nouveau Jour de Dieu."
MUJ, Ridvan 1999
"Aussi court que soit le chemin vers la paix, il sera tortueux ; aussi prometteur
que puisse être l'événement qui y conduira, cette paix, devra mûrir et passer
par une longue période d'évolution, avec ses inévitables épreuves, ses reculs
et ses conflits, avant d'émerger, sous l'influence directe de la Foi de Dieu,
comme la Plus Grande Paix. Entre-temps, partout, les gens seront plongés dans
le désespoir et la perplexité avant de pouvoir saisir la nature de la transition
en cours. Nous qui sommes illuminés par la nouvelle Révélation, nous avons les
Textes sacrés pour nous convaincre, un Plan divin pour nous guider et tout un
passé valeureux pour nous encourager."
MUJ, Ridvan 1996
2.3. Le plan mineur de la communauté baha'ie
Dieu a bien voulu conférer à la communauté baha'ie la tâche de redonner une vie
spirituelle au corps inerte de l'humanité. C'est le plan mineur, que les baha'is
exécutent sous la direction divinement inspirée de la Maison Universelle de Justice.
Le plan mineur se décompose en une longue succession de plans qui couvrent les
âges successifs dans lesquels passe la communauté baha'ie (âge héroïque, âge de
formation et âge d'or). La fin de l'âge actuel de formation coïncidera avec la
consolidation du processus menant vers la moindre paix.
"Contrairement à son Plan majeur, qui opère mystérieusement, le Plan mineur de
Dieu est clairement tracé, se déroule selon des processus-règles bien connus,
et nous a été donné à exécuter. Son objectif ultime est la Plus Grande Paix."
MUJ, Ridvan 1998
"Nous savons par Shoghi Effendi que deux grands processus sont en cours dans le
monde : le grand Plan de Dieu, tumultueux dans sa progression, agissant à travers
l'ensemble de l'humanité, arrachant les barrières qui font obstacle à l'unité
mondiale et forgeant le genre humain en un corps unifié, dans le feu de la souffrance
et de l'expérience vécue. A l'heure voulue par Dieu, ce processus conduira à la
moindre paix, à l'unification politique du monde. A ce moment-là, l'humanité pourra
être comparée à un corps unifié mais sans vie. Le second processus, la tâche consistant
à insuffler la vie à ce corps unifié - à créer l'unité et la spiritualité véritables,
culminant dans la plus Grande Paix - incombe aux baha'is qui, munis d'instructions
détaillées et de la direction divine qui leur est accordée en permanence, oeuvrent
consciemment à édifier la structure du royaume de Dieu sur la terre, auquel ils
convient leurs semblables, leur conférant ainsi la vie éternelle.
L'élaboration du grand Plan de Dieu se poursuit mystérieusement par des voies
fixées par Lui seul, mais le plan mineur qu'Il nous a chargé d'accomplir, notre
contribution à son grand dessein pour le salut de l'humanité, est clairement tracé.
C'est à ce but que nous devons consacrer toute notre énergie, car il n'y a personne
d'autre pour le faire"
MUJ, 8 décembre 1967
"Pour ne pas vous laisser préoccuper, ni détourner par les événements rigoureux
de cet âge de transition, gardez toujours présent à l'esprit le conseil de notre
guide infaillible, Shoghi Effendi : " Ce n'est pas à nous, chétifs mortels que
nous sommes, de tenter, à un stade aussi critique de la longue et si diverse histoire
de l'Humanité, de parvenir à une compréhension précise et satisfaisante des démarches
successives qui doivent conduire, de son calvaire à son ultime résurrection, une
humanité blessée, misérablement oublieuse de son Dieu et insouciante de Baha'u'llah...
. C'est plutôt notre tâche, si confuse que soit la scène, si sombres que soient
les perspectives, et si limitées les ressources dont nous disposons, de travailler
sans relâche, dans la sérénité et la confiance pour coopérer, de quelque manière
que les circonstances puissent nous le permettre, à faire sortir l'Humanité de
la vallée de la misère et de la honte, pour la conduire aux cimes les plus hautes
de la puissance et de la gloire. "" MUJ, Ridvan 1996
"Le développement progressif de la moindre paix, y compris sa consolidation, est
expliqué dans la déclaration du Gardien renfermée dans sa lettre de Ridvan È.B.
105 adressée aux amis en Orient, en ce qui concerne la durée de l'âge de formation
:
'Sa durée est inconnue et reste cachée dans le trésor de la connaissance de Dieu.
Sa fin coïncidera avec l'établissement de cet ordre très parfait, très puissant,
en Orient et en Occident, l'apparition resplendissante de l'unité organique parmi
les parties composantes de la société humaine, et la consolidation des fondations
de la moindre paix parmi les gouvernements et nations du monde.'"
DS de la MUJ, 19 avril 2001
3. Le caractère particulier du XXème siècle
3.1. Le siècle de lumière
Abdu'l Baha a qualifié le XXième siècle de siècle de lumière car c'est au cours
de ce siècle que le principe de l'unité du genre humain a été fermement établi
(cinquième flambeau de la tablette des sept flambeaux : l'unité des nations).
C'est un siècle qui a vu la communauté mondiale baha'ie commencer à se former,
puis émerger de l'obscurité. Le Plan Majeur et le plan mineur se sont déroulés
en occasionnant d'énormes transformations.
On ne peut pas laisser passer ce siècle sans se retourner un instant, pour réfléchir
et tenter de comprendre la portée de ce qui s'est réellement passé. La Maison
Universelle de Justice insiste sur cette nécessaire réflexion de la part des baha'is
et écrit un ouvrage magistral à leur intention, rempli d'analyses particulièrement
éclairantes : Century of Light.
"L'image utilisée par Abdu'l Baha pour faire comprendre à ses interlocuteurs la
transformation à venir de la société, était celle de la lumière. 'L'unité', a-t-il
déclaré, 'est la puissance qui illumine et qui accélère le développement de toutes
les formes d'entreprises humaines'. Le siècle qui débutait serait considéré dans
le futur comme le 'siècle de lumière', car, pendant son déroulement, l'unité du
genre humain serait réalisée. Avec cette fondation en place, le processus de construction
d'une société mondiale incarnant le principe de justice va commencer."
MUJ, Century of Light
"Il est vrai qu'`Abdu'l Baha a fait des déclarations reliant l'établissement de
l'unité des nations au vingtième siècle. Par exemple : " Le cinquième flambeau
est l'unité des nations - une unité qui sera fermement établie dans le courant
de ce siècle et qui entraînera tous les peuples du monde à se considérer comme
les citoyens d'une même patrie. "Et dans The Promised Day is Come, suite à une
déclaration semblable citée dans Les Leçons de Saint-Jean d'Acre, Shoghi Effendi
fait le commentaire : " C'est le stade que le monde est maintenant en train d'atteindre,
le stade de l'unité mondiale qui, comme nous l'assure `Abdu'l Baha, sera, au cours
de ce siècle, fermement établi. "
Cependant, la réalisation de l'unité des nations ne devrait pas être considérée
comme étant synonyme de l'établissement de la moindre paix. En réponse à une question
de savoir quand la moindre paix arriverait, Shoghi Effendi a affirmé, dans une
lettre écrite de sa part en 1946, que : " Tout ce que nous savons, c'est que la
moindre paix et la plus grande paix vont bel et bien venir- nous ignorons les
dates exactes de leur avènement. ""
DS de la MUJ, 19 avril 2001
"En exaltant le potentiel sans précédent du vingtième siècle, le Maître bien-aimé
a affirmé qu'il laisserait à tout jamais des traces."
MUJ, Ridvan 1998
"ce siècle même contient une lumière qui éclairera les siècles à venir"
MUJ, Ridvan 1999
"Nous gardons en nous un souvenir sacré et durable du vingtième siècle qui stimule
notre énergie tout en nous montrant le chemin à suivre: c'est celui de ce moment
fécond dans l'histoire de l'humanité, lorsque le Centre de l'Alliance de Baha'u'llah,
conçut, durant un ministère sans égal, l'architecture d'un nouvel ordre mondial
et lorsque par la suite, durant quelques unes des années les plus dévastatrices,
le Gardien de la Foi consacra toute son énergie à élever les structures d'un système
administratif qui, en cette fin de siècle, est visible aux yeux du monde dans
la plénitude de sa forme essentielle."
MUJ, Ridvan 2000
"Un siècle qui mérite une réflexion de la part de chaque baha'i qui souhaite comprendre
les forces tumultueuses qui ont influencé la vie de la planète et le processus
de la Cause elle-même, à une période cruciale dans l'évolution sociale et spirituelle
de l'humanité. En guise de soutien à un effort si louable, une vue d'ensemble
du vingtième siècle a été préparée, à notre demande et sous notre direction, intitulée
Century of Light"
MUJ, Ridvan 2001
"Ce que les luttes du vingtième siècle sont parvenues à accomplir, c'est le changement
de direction fondamental requis par la volonté divine. Ce changement est irréversible.
Il n'y a pas de chemin de retour vers un état de choses antérieur, quelle que
soit la vigueur avec laquelle certains éléments de la société ont pu, de temps
en temps, être tentés d'en chercher un."
MUJ, Century of Light
3.2. Se préparer au XXIème siècle
Les défis auxquels la communauté baha'ie sera confrontée au XXIème siècle seront
immenses. C'est précisément pour s'y préparer que les baha'is sont invités à étudier
et à comprendre le XXème siècle, sans compter qu'ils devront le faire comprendre
aux non-baha'is désorientés. Agir sans comprendre n'a pas de valeur, et sans doute
également pas d'effet. L'effort de compréhension qui nous est demandé traduit
la nécessité d'une plus grande maturité spirituelle.
"C'est seulement lorsque l'humanité parviendra à comprendre la portée de ce qui
est advenu pendant cette période de l'histoire, qu'elle sera capable de relever
les défis à venir. La contribution que nous pouvons apporter à ce processus en
tant que baha'is n'a de réelle valeur que si nous parvenons à saisir le sens de
cette transformation historique mise en oeuvre par le vingtième siècle"
MUJ, Century of Light
"Droit devant nous se profilent des horizons qui exhortent instamment la communauté
à des accomplissements encore plus grands dans ce court laps de temps qui la sépare
du centenaire [année 2021]. Ces sommets peuvent et doivent être gravis. Le Plan
de cinq ans, auquel nous demandons aux amis de par le monde d'accorder sans plus
tarder une attention soutenue, est destiné à relever ce défi."
MUJ, Ridvan 2001
"Bien que les luttes de ces dernières années étaient relativement modestes (tout
du moins lorsqu'on les compare à celles de l'Age héroïque), elles apportent à
la génération actuelle de baha'is une image de ce que Shoghi Effendi décrit comme
la nature cyclique de l'histoire de la Foi :'Une série de crises internes et externes,
de gravités diverses, dévastatrices dans leurs effets immédiats, chacune cependant
libérant une mesure de puissance divine, conférant par là une nouvelle impulsion
à son déroulement'. Ces mots mettent en perspective la succession d'efforts, d'expériences,
de déchirements et de victoires qui a caractérisé le commencement de l'enseignement
à grande échelle, et préparé la communauté baha'ie pour les défis bien plus importants
à venir."
MUJ, Century of Light
"S'il plaît à Dieu, nos frères et soeurs iraniens seront sous peu libérés du joug
qu'i1s supportent encore et connaîtront alors les gloires et les merveilles d'une
victoire que seule la Beauté bénie peut octroyer. Leur expérience est un signe
et un exemple pour nous tous, où que nous vivions ; car, un jour ou l'autre, le
Maître nous l'a dit, l'opposition se dressera sur tous les continents. Il se peut
qu'elle diffère suivant les lieux, mais elle sera féroce, sans aucun doute."
MUJ, Ridvan 1996
"C'était en dépit de la plus intense résistance à tous les niveaux de la société,
tant parmi les gouvernants que parmi les gouvernés, que les changements politiques,
sociaux et conceptuels des cent dernières années ont été accomplis. En définitive,
ils furent accomplis seulement au prix de terribles souffrances. Il serait irréaliste
d'imaginer que les défis à venir n'exigeront pas un encore plus grand prix de
la part de la race humaine, qui cherche encore, par tous les moyens dont elle
peut disposer, à éviter les implications spirituelles de l'expérience qu'elle
est en train de vivre."
MUJ, Century of Light
"présage des splendeurs encore inimaginables destinées à se dévoiler au cours
du vingt et unième siècle"
MUJ, Ridvan 1996 aux baha'is d'Europe
Quelle que soit la teneur des défis du XXIème siècle, la Maison Universelle de
Justice ne tombe jamais dans le catastrophisme. Elle nous encourage toujours à
persévérer, sans prêter attention aux obstacles, certains du résultat final.
"Une communauté si riche, si expérimentée, si concentrée sur un plan d'action
divinement inspiré se trouve face à un monde dont les habitants ont, depuis les
événements de mai 2001 en Terre sainte, sombré plus profondément dans un bourbier
de désordres multiples. Et pourtant, c'est précisément dans ces conditions apparemment
hostiles que la Cause est destinée à progresser et qu'elle prospèrera. […] La
Beauté bénie ne nous a-t-elle pas fortifiés et rassurés par de puissants mots
? " Ne souffrez pas que les événements du monde vous attristent ", nous conseille-t-il
avec amour. " Je jure par Dieu ! " continue-t-il, " La mer de joie soupire d'atteindre
votre présence, car toute bonne chose a été créée pour vous et selon les besoins
de l'époque, elle vous sera dévoilée. "
Sans avoir le moindre doute, sans prêter attention aux obstacles sur le chemin,
persévérez, donc, avec le plan en cours."
MUJ, Ridvan 2002
4. Le tournant de 1996
4.1. Le début de la systématisation
Dans son ouvrage "Century of Light", la Maison Universelle de Justice raconte
comment, depuis sa création en 1963, elle a piloté l'expansion de la communauté
baha'ie. Elle met en lumière le changement de cap opéré au lancement du plan de
4 ans, en 1996. Jusque là, pendant une période d'environ trente ans, il avait
fallu mener différentes expériences en matière d'enseignement, de consolidation,
de développement socio-économique, etc… Ce qui marchait à un endroit ne marchait
pas forcément dans un autre, ou ce qui convenait aux occidentaux était remis en
question par les modèles culturels africains ou asiatiques. Au fur et à mesure
que la Foi embrassait de nouvelles populations, de nouveaux défis inattendus surgissaient
et apportaient leurs enseignements.
Ainsi, tant que la communauté n'avait pas suffisamment intégré la pensée et la
culture des différents peuples de la planète, son expansion ne pouvait se faire
que par à-coups, en multipliant les expériences, sans savoir à priori lesquelles
rencontreraient le succès. En 1996, la Maison Universelle de Justice estime qu'elle
a suffisamment appris et qu'il est temps de mettre en place une stratégie d'expansion
unique partout dans le monde. C'est le début de l'expansion systématique. Cela
ne veut pas dire qu'il n'y a plus rien à apprendre, mais que tous les baha'is
entreprennent les mêmes types d'action et apprennent en même temps. Il y a un
processus d'apprentissage mondial, piloté par la Maison Universelle de Justice.
Le but de cette expansion systématique est l'entrée en troupes, qui doit nécessairement
précéder l'arrivée des masses de la population au sein de la communauté baha'ie.
Quant à la raison, la Maison Universelle de Justice estime que c'est une question
d'efficacité et d'urgence.
"La signification de ces trois décennies de lutte, d'apprentissage et de sacrifice
devint apparente quand le moment arriva d'établir un plan mondial qui capitaliserait
l'expérience et les ressources développées jusqu'ici. La communauté baha'ie qui
s'engagea dans le Plan de quatre ans, en 1996, était devenue très différente de
celle qui, nouvelle et inexpérimentée malgré son ardeur, s'était aventurée en
1964, dans la première de ces entreprises à n'être plus soutenue par Shoghi Effendi.
En 1996, il devenait possible de voir tous les composantes distinctes de l'action
des baha'is, comme les parties intégrantes d'un tout cohérent."
MUJ, Century of Light
"Le Plan de quatre ans, qui a constitué une avancée majeure par rapport à ceux
qui l'ont immédiatement précédé, a été conçu pour tirer partie des circonstances
et de la perspective ainsi offerte. L'objectif de faire avancer le processus d'entrée
en troupes devint l'unique but de cette entreprise. Les leçons qui avaient été
apprises au cours des plans précédents contribuaient à mettre l'accent sur le
développement des capacités des croyants, où qu'ils soient, de façon à ce qu'ils
puissent se lever, tels des acteurs confiants, pour le travail de la Cause."
MUJ, Century of Light
"Mais pour réaliser l'entrée en troupes, il est également d'une importance cruciale
d'adopter une approche réaliste et une action systématique. Il n'y a plus de raccourcis.
La systématisation assure une cohérence de lignes d'action basées sur des plans
bien conçus. D'une manière générale, elle implique une approche méthodique dans
tout ce qui touche au service baha'i, que ce soit l'enseignement ou l'administration,
l'effort individuel ou collectif. Tout en permettant l'initiative individuelle
et la spontanéité, elle suggère le besoin de lucidité, de méthode, d'efficacité,
de persévérance, d'équilibre et d'harmonie. La systématisation est un mode de
fonctionnement nécessaire, imposé par l'urgence à agir."
MUJ, Ridvan 1998
"En associant cercles d'études, réunions de prières et classes d'enfants dans
le contexte des groupements, un modèle cohérent de lignes d'action s'est mis en
place et donne déjà des résultats réjouissants. L'application de ce modèle dans
le monde entier réserve, nous en sommes certains, d'immenses possibilités pour
le progrès de la Cause dans les années à venir."
MUJ, Ridvan 2002
"tant que l'entrée en troupes ne sera pas plus largement poursuivie, les conditions
ne seront pas mûres pour une conversion en masse, cette percée que promet Shoghi
Effendi dans ses écrits."
MUJ, Ridvan 2000
"Ne doutons pas un seul instant que ce à quoi nous assistons n'est autre que l'accélération
du mouvement d'entrée en troupes de l'humanité dans la Cause, celui-là même que
Baha'u'llah annonçait dans sa tablette au Roi de Perse, que le Maître anticipait
avec ardeur et que le Gardien décrivait comme étant le prélude nécessaire à la
conversion en masses. A la tête de ce mouvement, il y a précisément ces groupements
qui, bien qu'encore relativement peu nombreux, sont désormais prêts à initier
des programmes intensifs de croissance."
MUJ, 17 janvier 2003
4.2. La libération de l'esprit humain
Nous qui vivons actuellement le déroulement du plan de cinq ans, nous pouvons
constater que la systématisation de l'expansion de la communauté baha'ie passe
par un découpage de chaque pays du monde en de nombreux groupements sectoriels.
Aussi important que cela soit, il a fallu attendre le plan de cinq ans pour que
la Maison Universelle de Justice nous invite à mettre en place cette stratégie.
Il n'en a pas été question dans le plan de quatre ans, qui était pourtant le premier
plan de l'expansion systématique, ni même d'ailleurs dans le plan de douze mois
qui a suivi. C'est donc qu'il y avait quelque chose de plus important et de plus
prioritaire à mettre en place. Il s'agit en l'occurrence des instituts de formation.
C'est sans doute l'ouvrage "Century of Light" qui donne la vision la plus claire
et la plus saisissante de l'objectif qui est poursuivi à travers la mise en place
des instituts. Les mots peuvent frapper mais il ne s'agit rien de moins que de
libérer l'esprit humain de l'esclavage auquel il est soumis depuis toujours. Les
révélations précédant celle de Baha'u'llah, bien que contenant potentiellement
les moyens de cette libération, ont été bridées par l'ego démesuré des élites
politiques et religieuses de tous temps, qui se nourrissaient de cet asservissement.
Cette fois, le pouvoir de l'Alliance est tel que la libération est inéluctable.
Les hommes, jusqu'ici spectateurs passifs, dans leur immense majorité, de l'avancement
de la civilisation, vont pouvoir devenir des acteurs. Il n'y a évidemment rien
à voir avec ce que nous entendons communément dans les entreprises ou les administrations,
par l'expression "formation des ressources humaines".
La passivité est si fortement ancrée dans l'inconscient collectif que la Maison
Universelle de Justice doit mettre en place un système d'instituts pour tous,
baha'is comme non-baha'is, comme on mettrait un malade très affaibli en urgence
sous perfusion.
La première expérience significative d'institut a eu lieu pendant 10 ans en Colombie
avec l'institut Ruhi. Le fait de systématiser cette expérience en la généralisant
au monde entier devrait doper le processus d'apprentissage et faire rapidement
des cercles d'étude un outil unique et merveilleux, au centre du plan mineur,
pour transformer des spectateurs en acteurs.
"L'expansion de la Cause au cours des trois précédentes décennies s'est effectuée
à travers la réponse de plusieurs millions d'êtres humains qui ont été touchés
par leur rencontre avec le message de Baha'u'llah, au point où ils se sont sentis
poussés à s'identifier, à des degrés divers, à la Cause de Dieu. Ils étaient conscients
qu'un nouveau messager de Dieu était apparu, avaient capté une part de l'esprit
de la Foi et avaient été fortement touchés par le principe de l'unité du genre
humain. Une petite minorité d'entre eux avait réussi à parvenir au-delà de ce
point. Pour la plupart, cependant, ces amis étaient essentiellement les bénéficiaires
de programmes d'enseignement, conduits par des enseignants et des pionniers de
l'extérieur. Une des plus grandes forces de la masse d'êtres humains au sein de
laquelle figuraient les nouveaux déclarés, consiste en une ouverture de coeur qui
a le potentiel d'engendrer des transformations sociales durables. Le principal
handicap de ces mêmes populations a été jusqu'à présent une passivité, apprise
à travers des générations d'exposition à des influences externes qui, quels que
soient les avantages matériels qu'elles procuraient, poursuivaient des objectifs
qui n'étaient souvent que faiblement, voire pas du tout, reliés aux réalités des
besoins et des vies quotidiennes des populations locales."
MUJ, Century of Light
"A travers l'histoire, les masses de l'humanité ont été, au mieux, spectatrices
de l'avancement de la civilisation. Leur rôle s'est cantonné à servir les desseins
des élites, quelles qu'elles soient, qui avaient temporairement pris le contrôle
de ce processus. Même les Révélations divines qui se sont succédées, et dont l'objectif
commun était la libération de l'esprit humain, ont été, en leur temps, pris en
otage par l'ego insistant, emprisonnées dans des dogmes qui n'étaient que créations
humaines, des rituels, des privilèges cléricaux et des querelles sectaires, et
sont arrivées à leur terme sans que leur but ultime soit accompli.
Baha'u'llah est venu pour libérer l'humanité de ce long asservissement, et les
décennies qui ont clôturé le vingtième siècle ont été consacrées par la communauté
de ses adeptes à des expériences créatives destinées à réaliser Son but. La bonne
marche du Plan Divin n'exige pas moins que l'implication de l'ensemble du genre
humain dans son propre développement spirituel, social et intellectuel. Les épreuves
rencontrées par les communautés baha'ies au cours des décennies qui ont suivi
l'année 1963 sont du type de celles qui sont nécessaires pour recadrer l'effort
et purifier la motivation, rendant ainsi les acteurs dignes d'une telle mission."
MUJ, Century of Light
"mettre l'accent sur le développement des capacités des croyants, où qu'ils soient,
de façon à ce qu'ils puissent se lever, tels des acteurs confiants, pour le travail
de la Cause"
MUJ, Century of Light
"Il est donc d'une importance vitale de rechercher systématiquement des méthodes
pour éduquer de grands nombres de croyants dans les vérités fondamentales de la
Foi, et pour les former et les aider à servir la Cause dans la mesure des talents
dont Dieu les a dotés."
MUJ, Ridvan 1996
"l'institut de formation parvient non seulement à mettre en valeur les capacités
de chacun, mais également à donner de la vitalité aux communautés et aux institutions.
Aussi le développement continu des instituts de formation dans les différents
pays et territoires du monde doit-il figurer au centre du nouveau plan"
MUJ, 9 janvier 2001
"Les cercles d'étude, renforcés par des cours supplémentaires et campagnes spécifiques,
ont prouvé leur capacité à servir de charpente au processus d'éducation spirituelle
à la base." MUJ, 9 janvier 2001
4.3. Le troisième acteur
C'est au lancement de l'expansion systématique, à Ridvan 1996, que la Maison Universelle
de Justice a présenté au monde baha'i la "communauté", un troisième acteur dans
le plan mineur, en plus des deux jusque là habituellement identifiés, à savoir
l'individu et les institutions. L'attention étant focalisée sur la mise en place
des instituts, ce nouvel acteur est passé relativement inaperçu pendant le plan
de quatre ans. C'est avec le plan de cinq ans qu'il rentre véritablement en scène.
Le groupement sectoriel est une communauté.
"des progrès marquants dans l'activité et le développement du croyant individuel,
des institutions et de la communauté locale"
MUJ, Ridvan 1996
"les trois éléments constitutifs dans l'édification de l'Ordre de Baha'u'llah
- l'individu, les institutions et la communauté"
MUJ, Ridvan 1996
"un influx constant de nouveaux adhérents, une évolution ininterrompue des Assemblées
baha'ies et une consolidation constante de la communauté"
MUJ, Ridvan 1996
"les trois participants constitutifs de ce Plan - l'individu, les institutions
et la communauté locale"
MUJ, Ridvan 2000
"L'individu, les institutions et la communauté locale sont vivement encouragés
à concentrer leur attention sur ces tâches essentielles"
MUJ, Ridvan 2000
"L'accélération de ce processus vital sera réalisée par une systématisation des
activités menées par les trois acteurs du plan: le croyant individuel, les institutions
et la communauté."
MUJ, 9 janvier 2001
"l'institut de formation parvient non seulement à mettre en valeur les capacités
de chacun, mais également a donner de la vitalité aux communautés et aux institutions."
MUJ, 9 janvier 2001
"Les programmes initiés dans de telles zones doivent viser à alimenter une croissance
durable en créant les compétences nécessaires aux niveaux individuel, institutionnel
et communautaire"
MUJ, 9 janvier 2001
"Il requiert une accélération de ce processus vital, et de surcroît, met l'accent
sur la continuité entre les efforts systématiques fournis par ses trois participants
constitutifs : le croyant, les institutions et la communauté"
MUJ, Ridvan 2001
"les groupements déjà ouverts à la Foi se concentrent sur leur développement interne,
organisé par le travail complémentaire des trois éléments constitutifs du Plan:
l'individu, les institutions et la communauté"
MUJ, Ridvan 2002
"la capacité des institutions à utiliser ces ressources au service de la communauté"
MUJ, 17 janvier 2003
5. Le changement de culture
5.1. L'entrée dans la cinquième époque
Lorsque le capitaine d'un gros navire décide de donner un coup de barre pour effectuer
un changement de cap, il faut attendre un certain temps avant que le navire se
mette effectivement à virer, à cause de son inertie. L'annonce par la Maison Universelle
de Justice de l'entrée de la communauté baha'ie dans la cinquième époque de son
âge de formation évoque un peu cette image. Le coup de barre a été donné en 1996,
sous l'impulsion de l'Institution suprême, mais il a fallu cinq ans pour que celle-ci
ressente au sein de la communauté les signes d'un changement spirituel annonciateur
d'une époque nouvelle.
Le terme qu'elle a alors choisi d'utiliser pour fixer cette transformation dans
les esprits est "changement de culture". Elle a même commencé à l'employer un
an à l'avance, comme pour anticiper ce passage tant attendu.
La nouvelle culture est qualifiée de "culture de croissance".
"Alors qu'approchait le temps de la conférence, il y eut des signes indiquant
que la Foi était arrivée a un point dans son développement au-delà duquel un nouvel
horizon s'ouvrait devant nous. Ces indices furent mentionnés a Ridvan dernier,
dans notre rapport au sujet du changement de culture que connaissait la Communauté
Bahà'ie, alors qu'émergeaient les Instituts de Formation, que s'achevaient les
travaux de construction sur le Mont Carmel et que se synchronisaient plus complètement
les processus internes de consolidation institutionnelle et les processus externes
tendant vers l'unité mondiale. Ces indices ont été développés dans le Message
que nous avons adressé il y a quelques jours a la conférence des Corps Continentaux
des Conseillers.
Mais l'extraordinaire dynamique a l'oeuvre tout au long de la conférence a concrétisé
ces signes en une réalité reconnaissable. C'est dans un esprit d'exultation que
nous nous sentons poussés a vous annoncer ceci : la Foi de Bahà'u'llàh entre maintenant
dans la cinquième "Époque" de son "Âge de Formation".
La reconnaissance de ce jalon correspond aux modèles que Shoghi Effendi a établis
pour marquer les mesures du temps dans l'histoire de la Cause; il prévoyait parmi
ceux-ci une succession d'époques survenant au cours de l'Age de Formation. Cela
doit remplir chaque disciple dévoué de Baha'u'llah de joie et d'émerveillement
de voir que Son Ordre Administratif a atteint un point aussi important a un moment
aussi crucial, ou tant de membres de l'Institution des Conseillers sont réunis
en une splendide assemblée au Centre Mondial de Sa Foi."
MUJ, 16 janvier 2001
"La culture de la communauté baha'ie a connu un changement.[…] Le principal moteur
de ce changement a été le système d'instituts de formation qui a été établi très
rapidement à travers le monde - accomplissement qui, dans le domaine de l'expansion
et de la consolidation, constitue à lui seul le legs le plus important du Plan
de quatre ans"
MUJ, Ridvan 2000
"Les membres de la communauté en sont venus peu à peu à comprendre comment la
systématisation faciliterait les processus de croissance et de développement.
Cette prise de conscience a constitué un pas énorme qui a conduit à une amélioration
des activités d'enseignement et à un changement dans la culture de la communauté."
MUJ, Ridvan 2000
"La formation et l'encouragement, lorsqu'ils sont efficaces, nourrissent une culture
de croissance dans laquelle les croyants voient leur devoir d'enseigner comme
conséquence naturelle de leur reconnaissance de Baha'u'llah."
MUJ, 9 janvier 2001
"Cette culture naissante veut que les fidèles de Baha'u'llah explorent ensemble
les vérités de ses enseignements, ouvrent librement leurs cercles d'études, leurs
réunions de prières et leurs classes d'enfants aux amis et voisins, et mettent
toute leur confiance dans la mise en oeuvre de plans d'action qui, s'appliquant
à l'échelon des groupements sectoriels, font de la croissance un objectif facile
à gérer."
MUJ, 9 août 2002
"Les plans de 4 ans et de 12 mois ainsi que le plan de 5 ans en cours ont été
conçus pour conduire progressivement la communauté baha'ie à ce changement de
culture."
MUJ, 9 août 2002
5.2. L'Occident à la traîne
Un croyant a écrit à la Maison Universelle de Justice le 9 août 2002 pour savoir
pourquoi le nombre de croyants n'augmente pas de manière significative dans les
communautés occidentales, en citant des passages de "Century of Light". La réponse
contient le passage suivant :
"Votre remarque sur le fait que le nombre des baha'is n'augmente pas de manière
significative dans les communautés occidentales, même si elle s'applique davantage
à certains pays qu'à d'autres, est en grande partie exacte et justifie pleinement
le sentiment de tristesse qui vous étreint. Il est en effet douloureux pour des
croyants conscients de la puissance du message de Baha'u'llah de voir que certaines
grandes communautés baha'ies manquent cruellement des ressources humaines nécessaires
pour répondre aux besoins de populations qui cherchent désespérément des solutions
à la crise où sombre la société.
Cette réflexion a été un des éléments majeurs qui a poussé la Maison de Justice
à rédiger les passages du document 'Century of Light' que vous citez. Ces passages
ont pour objectif de familiariser les croyants, où qu'ils se trouvent, avec le
changement fondamental de culture auquel des décennies de luttes, de victoires
et de déceptions les ont préparés et auquel le plan de quatre ans les a exposé."
MUJ, 9 août 2002
Ce passage relie sans équivoque le changement de culture avec le nécessaire passage
de la condition de spectateur à celle d'acteur du développement de la civilisation.
Car, en effet, comment douter un seul instant que les fameux passages de "Century
of Light" évoqués ici soient ceux cités dans ce document à propos de la libération
de l'esprit humain ?
Ainsi, la Maison Universelle de Justice essaye désespérément de faire comprendre
aux baha'is occidentaux que leur esprit est encore colonisé par la passivité et
l'inconscience, et qu'ils doivent rattraper le reste du monde baha'i dans sa transformation
spirituelle, en se consacrant pleinement au processus d'édification des instituts,
jusqu'à ce qu'ils deviennent eux aussi des acteurs au sens profond du terme.
"Hélas, l'engagement est encore loin d'être partout satisfaisant. Aussi longtemps
que les communautés baha'ies auront du mal à se défaire d'un mode de vie baha'ie
révolu depuis longtemps, même s'il a porté ses fruits à une époque, le travail
d'enseignement sera dépourvu tant du caractère systématique requis que de l'esprit
qui doit animer tout service efficace à la Cause. Identifier à tort la vie communautaire
baha'ie au mode d'activité religieuse qui caractérise la société en général (dans
lequel les croyants appartiennent à une assemblée de fidèles, s'en remettent pour
la direction des affaires religieuses à un ou plusieurs individus censés être
qualifiés en la matière, et décident de leur participation personnelle en fonction
d'un calendrier dominé par des intérêts de nature très différente) ne peut qu'entraîner
une marginalisation de la Foi et priver la communauté de la vitalité spirituelle
qu'elle possède."
MUJ, 9 août 2002
Qu'en est-il de la France dans cette exhortation à combattre la passivité ?
5.3. L'individu
Depuis que la Cause existe, l'individu a toujours détenu la capacité et la responsabilité
d'agir, et notamment d'enseigner la Foi. Il n'y a pas de raison que cela change.
Lorsque la Maison Universelle de Justice le présente en tant que premier acteur
du Plan dans son message de Ridvan 1996, elle rappelle ces vérités fondamentales,
tout en soulignant qu'il doit agir non seulement en tant que tel, mais également
en tant que membre éventuel d'une institution ou tout du moins en tant que soutien
de l'action des institutions, et en tant que membre d'une communauté.
Ainsi, le premier acteur du Plan est en quelque sorte inclus dans les deux autres.
L'apparition du troisième acteur (la communauté) et la montée en puissance du
deuxième (les institutions) confèrent à chaque baha'i individuellement une responsabilité
nouvelle. D'où certainement cette exhortation à méditer sur sa préparation au
siècle qui commence.
"Le rôle de l'individu est d'une importance unique dans le travail de la Cause.
C'est lui qui exprime la vitalité de la Foi dont dépendent le succès du travail
d'enseignement et le développement de la communauté. Le commandement de Baha'u'llah,
selon lequel chaque croyant doit enseigner sa Foi, confère une responsabilité
incontournable qui ne peut être ni transférée ni assumée par aucune institution
de la Cause. L'individu seul peut exercer ces aptitudes qui comprennent la capacité
de prendre des initiatives, de saisir les opportunités, de forger des amitiés,
d'agir personnellement avec d'autres, d'établir des relations, de coopérer avec
les autres dans le service commun de la Foi et de la société et de traduire en
action les décisions prises par les corps consultatifs. C'est le devoir de l'individu
"...qu'il considère soigneusement chaque voie d'approche qu'il pourrait utiliser
dans ses tentatives personnelles à capter l'attention, à maintenir l'intérêt et
à approfondir la foi de ceux qu'il cherche à amener au sein de la Foi ".
Pour optimiser l'utilisation de ces facultés, l'individu doit faire appel à son
amour pour Baha'u'llah, au pouvoir de l'Alliance, à la dynamique de la prière,
à l'inspiration et à l'éducation qui découlent de la lecture et de l'étude régulière
des Textes sacrés, et à la force transformatrice qui agit sur son âme lorsqu'il
s'efforce de se conduire en accord avec les lois et les principes divins. A ceci
s'ajoute le fait que l'individu, s'étant vu donner le devoir d'enseigner la Cause,
se trouve investi de la capacité d'attirer les bénédictions particulières promises
par Baha'u'llah. " Quiconque, en ce jour, ouvre les lèvres, " affirme la Beauté
bénie, " pour prononcer le nom de son Seigneur, les armées de l'inspiration divine
descendront sur lui du ciel de mon nom, l'Omniscient, le très Sage. Sur lui descendra
aussi toute l'Assemblée céleste, chacun de ses membres portant haut un calice
de pure lumière
Shoghi Effendi soulignait la nécessité absolue pour les individus d'avoir l'esprit
d'initiative et d'action. Il expliquait que sans le soutien, " à la fois sans
réserve, continu et généreux " de l'individu, toutes mesures et tout plan de son
Assemblée Spirituelle Nationale sont " voués à l'échec ", et le but du Plan divin
du Maître est " entravé ". De plus, la force nourrissante de Baha'u'llah Lui-même
qui soutient " sera retirée de tout individu qui manque à la longue de se lever
pour jouer son rôle. " Ainsi, au coeur même de tout progrès à réaliser, se trouve
le croyant, qui possède un pouvoir d'exécution que lui seul peut exercer de sa
propre initiative et par une action soutenue. En ce qui concerne le sentiment
d'imperfection qui parfois entrave l'initiative individuelle, voici ce que conseille
le Gardien dans une lettre écrite de sa part : " par-dessus tout, vous mentionnez
le manque de courage et d'initiative de la part des croyants, et un sentiment
d'infériorité qui les empêche de s'adresser au public. Ce sont précisément ces
faiblesses qu'il souhaite voir les amis surmonter, car celles-ci ne paralysent
pas seulement leurs efforts, mais, de fait, contribuent à éteindre la flamme de
la foi dans leurs coeurs. Tant que tous les amis ne parviendront pas à prendre
conscience que chacun d'eux est capable, à sa propre mesure, de délivrer le Message,
ils ne pourront jamais espérer atteindre le but qui leur a été fixé par un Maître
sage et affectueux... . Chacun est un enseignant potentiel. Il n'a qu'à utiliser
ce que Dieu lui a donné et prouver par-là qu'il est fidèle à sa confiance.""
MUJ, Ridvan 1996
5.4. Les institutions
Deux facteurs contribuent à la montée en puissance du rôle des institutions (ASN
et ASL) au cours de la cinquième époque de l'âge de formation : le premier est
l'entrée en troupes et le second est l'apparition de la communauté en tant que
troisième acteur du Plan.
"les institutions baha'ies locales et nationales ont atteint de nouvelles étapes
de leur évolution."
MUJ, Ridvan 2000
5.4.1. Les institutions et l'entrée en troupes
L'entrée en troupes ne peut qu'amener une quantité de nouveaux problèmes dans
les villes et pays où elle a lieu. Les institutions seront alors en charge de
les résoudre et grandiront à travers les épreuves et autres crises de toutes natures,
ce qui ne pourra qu'accélérer l'entrée en troupes, et ainsi de suite. Toutefois,
pour que le cycle soit vertueux, il faut que les institutions le pilotent elles-mêmes.
Peut-être que parfois, la tempête sera trop forte pour maîtriser complètement
le navire mais il faudra tenir la barre fermement en attendant l'accalmie. La
Maison Universelle de Justice le rappelle opportunément dans son message de Ridvan
1998 :
"Parfois, il peut sembler que l'opération du Plan majeur perturbe le fonctionnement
du Plan mineur, mais les amis ont toutes les raisons de ne pas s'en alarmer. Car
ils reconnaissent l'origine de cette turbulence qui ne cesse d'agiter le monde
et, selon les paroles de notre Gardien, " reconnaissent sa nécessité, observent
avec confiance ses procédés mystérieux, prient ardemment pour que soit mitigée
sa sévérité, oeuvrent intelligemment à en apaiser la furie, et anticipent avec
une parfaite clarté l'aboutissement des craintes et des espoirs qu'elle doit nécessairement
engendrer."
MUJ, Ridvan 1998
L'institution de la cinquième époque ne gère plus la communauté mais plutôt la
croissance de la communauté. Plus encore, elle ne se contente pas de gérer. Elle
anticipe, elle provoque, elle anime. En un mot, elle est acteur du Plan.
"Quant aux institutions, l'entrée en troupes agira sur elles autant que les institutions
agiront sur l'entrée en troupes. L'évolution des Assemblées baha'ies locales et
nationales demande actuellement un nouvel état d'esprit, tant de la part de leurs
membres que de la part de ceux qui les élisent, car la communauté baha'ie se trouve
engagée dans un immense processus historique qui entre dans une phase charnière.
Baha'u'llah a donné au monde des institutions qui fonctionnent dans un Ordre appelé
à canaliser les forces d'une nouvelle civilisation. Les progrès accomplis vers
ce glorieux objectif exige une vaste et continuelle expansion de la communauté
baha'ie afin de fournir des moyens adéquats à la maturation de ces institutions.
C'est là une question d'une importance pressante pour les disciples déclarés de
Baha'u'llah dans tous les pays.
Pour encourager et adapter cette expansion, les Assemblées Spirituelles devront
s'élever à un niveau supérieur dans l'exercice de leurs responsabilités en tant
que canaux de la direction divine, planificateurs du travail d'enseignement, révélateurs
des ressources humaines, bâtisseurs de communautés, bergers aimants des multitudes.
Pour atteindre ces objectifs il leur faudra augmenter l'aptitude de leurs membres
à se consulter suivant les principes de la Foi ; à rechercher les avis des amis
sous leur juridiction ; à promouvoir l'esprit de service ; à collaborer spontanément
avec les Conseillers continentaux et leurs auxiliaires ; à cultiver leurs relations
extérieures. Le développement de ces institutions doit en particulier se manifester
par la multiplication de localités où le fonctionnement d'une Assemblée Spirituelle
permet d'améliorer la capacité des croyants à servir la Cause et promouvoir l'unité
dans l'action. En résumé, la maturité de l'Assemblée Spirituelle doit se mesurer
non seulement à la régularité de ses réunions et l'efficacité de son fonctionnement,
mais aussi à l'aune de la croissance continue du nombre de baha'is, à l'efficacité
de l'interaction entre l'Assemblée et les membres de sa communauté, à la qualité
de la vie spirituelle et sociale qui anime celle-ci et au sentiment général de
vitalité d'une communauté engagée dans un processus de développement dynamique
et croissant."
MUJ, Ridvan 1996
"à tous les niveaux, les éléments de l'administration baha'ie s'engagèrent dans
le processus de planification et passèrent ensuite à l'étape de l'exécution, au
cours de laquelle la capacité institutionnelle à faire face à l'entrée en troupes
dût être créée."
MUJ, Ridvan 2000
5.4.2. Les institutions et la communauté
Le deuxième acteur du Plan (les institutions) est inclus dans le troisième (la
communauté). Et le rôle crucial attribué au troisième fait rejaillir une responsabilité
nouvelle sur le deuxième : celle de mettre à profit l'énergie et les talents des
ressources humaines apportées par l'institut. Cette responsabilité justifie à
elle seule la nouvelle approche du concept de planification préconisée maintenant
par la Maison Universelle de Justice.
"Des perspectives palpitantes s'ouvrent ainsi aux assemblées spirituelles locales.
Le défi qu'elles sont appelées à relever consiste à mettre à profit, en collaboration
avec les membres du Corps Auxiliaire chargés de leur fournir conseils et assistance,
l'énergie et les talents des ressources humaines de plus en plus nombreuses disponibles
dans leurs zones de juridiction respectives, tant pour dynamiser la vie communautaire
que pour commencer à agir sur la société qui les entoure."
MUJ, 17 janvier 2003
5.4.3. Une approche renouvelée de la planification
La quatrième époque de l'âge de formation était caractérisée par le fait que la
Maison Universelle de Justice avait transféré aux communautés nationales, devenues
plus matures, la charge qu'elle se réservait auparavant, consistant à fixer les
objectifs des plans. Les ASN avaient associé les ASL dans cette démarche de fixation
des objectifs et une liste nationale d'objectifs, tant qualitatifs que quantitatifs,
finissait par être envoyée au centre mondial et distribuée à chaque croyant. Parfois,
les ASL avaient également leur propre liste d'objectifs locaux.
Chacun voyait bien toutefois que l'institution suprême ne procédait pas de la
même façon pour sa propre planification, ni d'ailleurs Shoghi Effendi auparavant.
Avec la cinquième époque, toutes les institutions sont appelées à calquer leur
démarche de planification sur celle de la Maison Universelle de Justice. Ceci
n'implique rien de moins que d'essayer de percevoir les effets du Plan Majeur
dans le pays ou la ville concerné et d'harmoniser l'action concrète des baha'is
avec les forces en action sous le seul contrôle de la volonté divine, tout en
tenant compte des circonstances locales et des ressources de la communauté.
Il s'agit là d'un exercice complètement nouveau et à priori d'une grande difficulté.
C'est sans doute pour cela que le second pilier est chargé d'apporter toute l'aide
nécessaire, comme son rôle l'y autorise.
"Il est utile pour les baha'is de comprendre non seulement le rôle que la planification
joue dans la vie de la Cause, mais aussi la nature unique de cette technique dans
son expression baha'ie. L'identification systématique d'objectifs à atteindre
et les décisions relatives à la manière de les atteindre ne signifient pas que
la communauté baha'ie a endossé la responsabilité de se concevoir un futur pour
elle-même, ainsi que le concept de planification l'implique habituellement. Ce
que les institutions baha'ies font, pour leur part, c'est de s'efforcer d'aligner
le travail de la Cause avec le processus divin qu'elles voient se dérouler de
façon continue dans le monde, un processus qui finira par réaliser son objectif,
quels que soient les évènements ou les circonstances historiques. Le défi de l'Ordre
Administratif est de s'assurer que, dans la mesure où la Providence le permet,
les efforts des baha'is soient en harmonie avec le Grand Plan de Dieu, car c'est
en faisant ainsi que les potentialités implantées dans la Cause de Baha'u'llah
porteront leurs fruits."
MUJ, Century of Light
"La nature du processus de planification auquel vous apporterez votre aide est,
à bien des égards, unique. C'est, en essence, un processus spirituel par lequel
les communautés et institutions tachent d'aligner leurs efforts sur la volonté
de Dieu. Le Plan majeur de Dieu est à l'oeuvre et les forces qu'il génère forcent
l'humanité vers son destin. Dans leur propre plan d'action, les institutions de
la Foi doivent chercher à percer le fonctionnement de ces puissantes forces, à
explorer les potentialités du peuple qu'elles servent, à mesurer les ressources
et forces de leurs communautés et à prendre des mesures pratiques afin de s'assurer
la participation inconditionnelle des croyants".
MUJ, 9 janvier 2001
"Les plans d'actions élaborés ensuite par les conseils régionaux, les comités
régionaux d'enseignement et les assemblées spirituelles locales doivent dépasser
la simple énumération de buts et inclure une analyse des approches à adopter et
des lignes d'action à suivre. En fait, à ce niveau, la planification et l'exécution
doivent aller de pair. Quand l'apprentissage est le principal mode opératoire
d'une communauté, les perspectives, les stratégies, les buts et les méthodes doivent
être régulièrement réexaminés. Au fur et à mesure que des tâches sont accomplies,
des obstacles écartés, des ressources multipliées et des leçons apprises, il est
nécessaire d'apporter des modifications dans les buts et les méthodes, mais sans
nuire à la continuité de l'action.
L'implication des membres des corps auxiliaires dans ce processus d'élaboration
et d'exécution présente de nombreuses facettes. Ils participent aux délibérations
au cours desquelles les buts mondiaux et les réalisations de la Foi sont analysés,
l'état de la société et les forces qui y travaillent sont examinés, les opportunités
et les besoins sont évalués. Ils apportent leurs connaissances de la Foi lors
des consultations qui débouchent sur une vision commune et des stratégies de croissance".
MUJ, l'institution des Conseillers
5.5. La communauté 5.5.1. Attirer par l'exemple
A plusieurs reprises, la Maison Universelle de Justice donne la clé qui permettra
à l'Ordre Mondial de Baha'u'llah de recueillir l'adhésion de la majorité de la
population mondiale, sans avoir besoin de faire une révolution. Il s'agit de l'exemple.
En d'autres termes, les baha'is sont appelés à construire des communautés unies
autour de leurs institutions, et à apprendre à les faire fonctionner selon les
lois de Baha'u'llah, jusqu'à ce qu'elles deviennent comme des unités de civilisation
divine, montrant de façon convaincante aux leaders de pensée qui les observent,
que l'ensemble des problèmes affectant la race humaine peuvent être résolus.
"Le Plan auquel nous allons maintenant nous consacrer est établi à l'un des moments
les plus critiques de la vie de la planète. Il a pour but de préparer notre communauté
à affronter les transformations toujours plus rapides qui affectent le monde autour
de nous et à placer la communauté dans une position qui lui permettra, à la fois,
de soutenir le poids des épreuves et des défis inévitables et de mettre en évidence
un mode de fonctionnement vers lequel, à la suite d'une transition tumultueuse,
le monde pourra se tourner, pour chercher de l'aide et un modèle."
MUJ, Ridvan 1996
"le pouvoir que la Cause possède pour influencer le cours de l'histoire ne réside
pas seulement dans la force spirituelle de son message, mais dans l'exemple qu'elle
fournit. 'Si puissante est la lumière de l'unité', affirme Baha'u'llah, 'qu'elle
peut illuminer le monde entier'. L'unité du genre humain incarnée dans la Foi
ne représente pas, ainsi que le soulignait Shoghi Effendi, 'la simple expression
d'une émotivité ignorante ou la formulation d'un espoir vague et pieux'. L'unité
organique du corps des croyants (et l'Ordre Administratif qui la rend possible)
sont des preuves de ce que Shoghi Effendi qualifiait de 'pouvoir de bâtisseur
de société que leur Foi possède'. Au fur et à mesure que la Cause se développera
et que les capacités latentes de son Ordre Administratif deviendront de plus en
plus apparentes, elle attirera l'attention des leaders de pensée, instillant dans
les esprits de progrès la confiance dans le fait que leurs idéaux sont finalement
atteignables."
MUJ, Century of Light
5.5.2. Le début du processus de construction communautaire
L'époque où les masses de l'humanité seront illuminées par le modèle de fonctionnement
des communautés baha'ies n'est peut-être pas celle dans laquelle nous venons d'entrer,
car la Maison Universelle de Justice nous indique que, partout dans le monde,
les baha'is en sont au début du processus de construction communautaire. Cependant,
elle indique clairement que le moment est venu de faire "d'énormes efforts" dans
cette direction. Le terme de "volonté collective" revient très souvent. L'entrée
en troupes passe d'abord par l'entrée en scène du troisième acteur.
Chaque baha'i doit être impliqué dans la construction d'une communauté, même si
il ne se situe pas sous la juridiction d'une assemblée locale. L'introduction
des groupements sectoriels répond à cette exigence. Les actes de base du fonctionnement
d'une communauté sont les fêtes de 19 jours, les cercles d'études, les classes
d'enfants et les réunions de prières. Mais le fonctionnement global est plus complexe
et se dévoilera progressivement à travers le processus d'apprentissage.
La communauté ne doit pas être refermée sur elle-même. Elle est appelée au contraire
à s'ouvrir sur l'extérieur et développer ses capacités d'intégration de nouveaux
arrivants. Mieux la communauté fonctionnera, plus elle attirera de nouveaux membres.
C'est ce que la Maison Universelle de Justice nomme "l'enseignement à grande échelle".
Le défi consiste à réaliser l'entrée en troupes de cette manière là. Pour ce faire,
il faut que les individus et les institutions soient pleinement acteurs, avec
en plus la volonté collective.
"Il est maintenant demandé à toutes les communautés de prendre des mesures et
de soutenir les efforts pour atteindre un niveau d'expansion et de consolidation
à la mesure de leurs possibilités."
MUJ, Ridvan 1996
"La communauté, contrairement à l'individu et aux institutions, acquiert un caractère
et une identité propre, au fur et à mesure que sa taille augmente. C'est une évolution
nécessaire à laquelle il faut prêter beaucoup d'attention, à la fois dans les
lieux où les adhésions se font sur une grande échelle mais aussi en prévision
d'occasions plus nombreuses d'entrées en troupes. Il est évident qu'une communauté
est plus que la somme de ses membres : c'est une unité complète de la civilisation,
formée d'individus, de familles et d'institutions qui sont à l'origine ou qui
soutiennent des systèmes, des services et des organisations, travaillant ensemble
à un but commun pour le bien-être des hommes, à la fois à l'intérieur et à l'extérieur
de ses propres limites. C'est aussi un ensemble de participants divers, interactifs,
qui tendent vers l'unité dans une inlassable quête de progrès spirituel et social.
Partout, les Baha'is, n'en sont qu'au tout début de la construction communautaire
et doivent donc consacrer d'énormes efforts aux tâches qui les attendent.
Comme nous le disions dans un précédent message, l'épanouissement de la communauté,
surtout au niveau local, exige que l'on valorise considérablement les modes de
comportement par lesquels l'expression collective des vertus des individus et
le fonctionnement des Assemblées Spirituelles se manifestent autant dans l'unité
et l'amitié de la communauté que dans le dynamisme de ses activités et de sa croissance.
Pour cela, il faut que tous les composants de la communauté, adultes, jeunes et
enfants, s'intègrent dans les activités, qu'elles soient spirituelles, sociales,
éducatives ou administratives, et s'appliquent dans les plans d'enseignement et
de développement locaux. Il faut aussi une volonté collective et un sens de mission
pour perpétuer l'Assemblée Spirituelle en participant aux élections annuelles,
sans oublier la pratique collective de la prière. Il est donc essentiel pour la
vie spirituelle de la communauté que les amis organisent des réunions de prières
régulières, dans les centres baha'is locaux lorsqu'ils existent, ou ailleurs,
notamment chez les croyants".
MUJ, Ridvan 1996
"L'un des grands défis à relever par toutes les institutions de la Foi pendant
cet âge de formation est le développement de communautés locales caractérisées
par la tolérance et l'amour, guidées par un sens aigu du but à atteindre et une
volonté collective. Ces communautés servent d'environnement où se développent
les capacités de tous les composants - femmes, hommes, jeunes et enfants - et
où se multiplient leurs pouvoirs d'agir ensemble."
MUJ, l'institution des Conseillers
"la systématisation des efforts d'enseignement […] tant au niveau de l'initiative
individuelle qu'à celui de la volonté collective."
MUJ, 9 janvier 2001
"Au fur et a mesure que s'accroît le nombre des croyants dans la zone, leurs capacités
doivent être axées sur le développement de communautés locales"
MUJ, 9 janvier 2001
"Au nombre des objectifs que chaque communauté doit se fixer initialement sont
l'établissement de cercles d'étude, de classes d'enfants et de réunions de prières,
ouverts à tous les habitants de la localité. Il faut donner à l'observance de
la fête des dix-neuf jours tout son poids, et déployer des efforts soutenus pour
renforcer les Assemblées spirituelles locales."
MUJ, 9 janvier 2001
"Un nombre considérable des peuples du monde sont prêts et, en fait, aspirent
à recevoir les bienfaits que seul Baha'u'llah peut leur octroyer, une fois qu'ils
se seront engagés à construire la société nouvelle qu'Il a conçue. En apprenant
à systématiser leur travail d'enseignement mené à grande échelle, les communautés
baha'ies sont de mieux en mieux équipées pour répondre à cette aspiration. Elles
ne peuvent refuser les efforts et sacrifices, quels qu'ils soient, qui leur seront
peut-être demandés."
MUJ, 9 janvier 2001
5.6. Changer dans la continuité
Aussi intenses que soient les efforts demandés dans le développement des activités
de base de la construction communautaire, il ne s'agit pas d'arrêter les activités
d'autres natures, mises en place jusqu'à maintenant, et qui restent vitales pour
la Foi.
"Il est évident que les communautés baha'ies sont engagées dans une variété de
projets essentiels, tels qu'activités d'information publique, efforts de proclamation,
travail dans le domaine des affaires extérieures, production de littérature et
projets complexes de développement socio-économique. A mesure qu'elles concevront
des plans, les communautés ne manqueront certainement pas de s'attaquer à ces
défis."
MUJ, 9 janvier 2001
5.7. Le second pilier
La tâche de chacun des trois acteurs du Plan est considérable et sans aucun doute
difficile. C'est sans doute pour cela que la Maison Universelle de Justice compte
plus que jamais sur l'aide et le soutien du second pilier. Les Membres Auxiliaires
et Assistants sont appelés comme auparavant à libérer la capacité d'action des
individus et aider au fonctionnement des institutions. Mais, de plus, ils sont
appelés à soutenir le troisième acteur, à savoir libérer cette volonté collective
évoquée par l'Institution suprême.
Le rôle du pilier nommé a toujours été moins bien perçu par l'ensemble des croyants,
que celui du pilier élu. L'arrivée de la cinquième époque va certainement le mettre
tout particulièrement en lumière.
"Dans le document qui vient d'être publié, intitulé "L'institution des Conseillers",
nous soulignons le rôle que les membres du Corps auxiliaire et leurs assistants
jouent en aidant les amis à relever ce défi, tant au niveau de l'initiative individuelle
qu'à celui de la volonté collective."
MUJ, 9 janvier 2001
"La formation à elle seule, bien entendu, ne mène pas nécessairement à une poussée
d'activité d'enseignement. Dans chaque champ de service, les amis ont besoin d'être
constamment encouragés. Notre espérance est de voir les membres du Corps auxiliaire,
aidés de leurs assistants, réfléchir mûrement sur la manière de cultiver l'initiative
individuelle, notamment dans le domaine de l'enseignement. La formation et l'encouragement,
lorsqu'ils sont efficaces, nourrissent une culture de croissance dans laquelle
les croyants voient leur devoir d'enseigner comme conséquence naturelle de leur
reconnaissance de Baha'u'llah".
MUJ, 9 janvier 2001
"l'engagement actif de plusieurs assistants de membres du Corps auxiliaire à promouvoir
la vie communautaire"
MUJ, 9 janvier 2001
"L'exécution d'un tel programme exigera une étroite collaboration entre l'institut,
les membres du Corps auxiliaire et leurs assistants, et le comité zonal d'enseignement."
MUJ, 9 janvier 2001
"L'autorité de diriger les affaires de la Foi au niveau local, national et international
est divinement conférée aux institutions élues. La capacité d'agir, cependant,
réside en premier lieu dans l'ensemble des croyants. Cette capacité se libère
tant au niveau de l'initiative individuelle qu'à celui de la volonté collective.
Pour que la Cause réalise le dessein de Baha'u'llah pour l'humanité, chaque institution
de la Foi doit s'attacher à libérer la puissance qui réside à ces deux niveaux,
de la même manière qu'elle assure une administration sage des affaires de la communauté.
L'institution des conseillers est spécialement chargée de cette tâche essentielle;
elle est dotée de la capacité de l'accomplir."
MUJ, l'institution des Conseillers
6. L'unité et la justice 6.1. L'unité est le fruit d'un travail
Dans son ouvrage "Century of Light", la Maison Universelle de Justice choisit
de s'attarder sur le concept d'unité, en particulier pour bien appuyer l'idée
que l'unité est le fruit d'un travail. Il ne s'agit pas d'un simple état d'esprit
consistant à n'éprouver de haine pour personne et à accepter que tout le monde
se côtoie sur la planète.
L'unité est le fruit d'un travail pour une grande part encore à accomplir, car
elle résulte de deux conditions qui ne sont actuellement pas vérifiées, si ce
n'est à petite échelle, de façon encore imparfaite, et dans des endroits encore
trop peu nombreux.
La première condition à vérifier pour que l'unité existe au sein d'un groupe de
personnes, est que celles-ci parviennent à un certain niveau d'accord sur la nature
de la réalité. Cette base conceptuelle commune est en train d'être apportée par
les séquences de cours de l'Institut, qui ne cesseront de s'améliorer avec le
temps, et dont la valeur en tant que référence sera certainement jugée à son fruit
: la qualité de fonctionnement des communautés qui en découlent.
La deuxième condition est la soumission à une autorité reconnue pour toutes les
décisions engageant le groupe de personnes. Chaque assemblée spirituelle baha'ie
est une de ces autorités à établir. Là aussi, ces assemblées ne peuvent pas s'établir
par la force mais par le travail des baha'is, dans le cadre du Plan mineur dont
la réalisation leur a été confiée par Dieu.
Finalement, tout le travail des trois acteurs du Plan peut se résumer en une phrase
: Etablir l'unité dans le monde. La "volonté collective" évoquée par la Maison
Universelle de Justice se traduit par un travail dont le fruit ultime est l'unité
dont le monde a besoin.
"'Si puissante est la lumière de l'unité', affirme Baha'u'llah, 'qu'elle peut
illuminer le monde entier'"
MUJ, Century of Light
"Pour que l'unité existe parmi des êtres humains (même au niveau le plus simple),
deux conditions fondamentales doivent être réalisées : les personnes concernées
doivent d'abord parvenir à un certain niveau d'accord sur la nature de la réalité
car cela affecte leurs relations les unes avec les autres, ainsi qu'avec le monde
contingent. Elles doivent ensuite se soumettre de plein gré à une autorité reconnue,
qui prendra les décisions qui concernent leur association et déterminent leurs
objectifs communs.
L'unité n'est pas simplement une condition résultant d'un sentiment de bonne volonté
mutuelle et d'un objectif commun, quelle que soit la profondeur ou la sincérité
de ce sentiment, pas plus qu'un organisme n'est un produit d'une quelconque association
fortuite et amorphe d'éléments divers. L'unité est un phénomène de force créatrice,
dont l'existence devient apparente à travers les effets produits par l'action
collective, et dont l'absence est trahie par la faiblesse de cette action. Quand
bien même handicapée par l'ignorance et la perversité, cette force a constitué
la principale source d'influence conduisant l'avancement de la civilisation, produisant
des lois, des institutions sociales et politiques, des oeuvres artistiques, un
progrès technologique sans fin, des percées en matière de morale, de prospérité
matérielle, et de longues périodes de paix dont les dernières lueurs persistent
dans la mémoire des générations ultérieures en faisant figure d'âges d'or."
MUJ, Century of Light
6.2. L'unité ne va pas sans la justice
Toujours dans "Century of Light", la Maison Universelle de Justice rappelle que
la véritable unité ne peut pas se faire sans la justice, en soulignant au passage
que l'absence de justice est le principal facteur qui pousse des millions d'êtres
humains à redouter et à combattre le processus de mondialisation actuellement
à l'oeuvre sur la planète.
Le rôle de la justice est clairement attribué aux institutions baha'ies et la
Maison Universelle de Justice affirme dans "Century of Light" que le processus
de construction de la communauté mondiale baha'ie s'est considérablement renforcé
à travers la publication en 1992 du livre de lois, le Kitab-i-Aqdas. Cependant,
les assemblées spirituelles locales et nationales ne se sont pas encore vu conférer
les titres de "Maison de Justice locale" et "Maison de Justice nationale", et
la majorité des lois du Kitab-i-Aqdas n'est pas encore en application. Il est
peu probable que l'humanité, qui en a pourtant tant besoin, puisse recevoir la
lumière de la justice de la part des institutions baha'ies, avant que l'entrée
en troupes n'ait pu renforcer considérablement les capacités et l'influence de
ces dernières. C'est donc une raison supplémentaire d'accélérer autant que possible
l'entrée en troupes.
"'La lumière des hommes', dit Baha'u'llah, 'est la justice'. 'Son but', ajoute-t-il,
'est l'apparition de l'unité entre les hommes. L'océan de la sagesse divine surgit
dans cette parole exaltée'. L'appellation 'Maisons de justice' donnée aux institutions
qui dirigeront l'ordre mondial qu'il a conçu, aux niveaux local, national et international,
illustre le caractère central de ce principe dans les enseignements de la Révélation
et de la vie de la Cause. Au fur et à mesure que la communauté baha'ie participera
à la vie de la société, son expérience offrira des preuves de plus en plus encourageantes
de la capacité de ce principe cardinal à guérir les nombreux maux qui, en dernière
analyse, sont les conséquences de la désunion affligeant la famille humaine."
MUJ, Century of Light
"L'unification de la société humaine, forgée par le feu du vingtième siècle, est
une réalité qui ouvre, chaque jour qui passe, des possibilités nouvelles à en
couper le souffle. Une autre réalité, qui s'implante partout dans les esprits
sérieux, est la revendication selon laquelle la justice doit être l'instrument
capable de mettre ces immenses potentialités au service de l'avancement de la
civilisation. Nul besoin d' être doué de prophétie pour réaliser que le sort de
l'humanité dans le siècle qui débute maintenant, sera déterminé par la relation
entre ces deux forces fondamentales du processus historique, les principes inséparables
de l'unité et de la justice."
MUJ, Century of Light