Médiathèque baha'ie

L'éducation baha'ie

Compilation réalisée par le département de la recherche
de la Maison Universelle de Justice
Centre mondial baha'i


Table des matières

Préface
Note de l'éditeur
I. Extraits des écrits de Baha'u'llah
II. Extraits des écrits de 'Abdu'l-Baha
III. Extraits de causeries données par 'Abdu'l-Baha
IV. Extraits de lettres de Shoghi Effendi (écrites par lui ou en son nom)
Bibliographie

"Le nouveau-né de ce jour-là surpassera les hommes les plus sages et les plus vénérables de cette époque-ci, et le plus humble et le plus ignorant de cette période-là surpassera en entendement le plus érudit et le plus accompli des théologiens de cet âge-ci."
(Le Bab à ses disciples, The Dawn-Breakers, p. 94. - ou Chronique de Nabil)


Préparée par le Département de la recherche de la Maison universelle de justice
©1re édition: 1978, Maison d'éditions baha'ies
©2e édition révisée: 2004, Assemblée spirituelle nationale des baha'is du Canada



PREFACE

[nota: préface à l'édition anglaise de 1977]

À toutes les Assemblées spirituelles nationales

Chers amis baha'is,

La promotion de l'éducation des enfants fait partie des buts du Plan de cinq ans [nota: 1974-1979] qui ont été confiés à certaines Assemblées spirituelles nationales. Mais ce sujet n'intéresse pas uniquement les baha'is des pays s'étant vu attribuer des buts précis, comme l'indique le Plan ; il intéresse profondément les baha'is du monde entier.

À notre demande, le Département de la recherche du Centre mondial a préparé cette compilation des enseignements baha'is sur la question de l'éducation pour que, partout, les amis puissent les étudier et les mettre en application dans la mesure où les circonstances le permettront. Pour la plupart, les extraits de cette compilation proviennent de tablettes ou d'autres écrits authentifiés. On y a ajouté, en supplément, des extraits de causeries données par 'Abdu'l-Baha et consignées dans Star of the West et The Promulgation of Universal Peace. Nous espérons qu'il sera possible, à l'avenir, de vérifier ces causeries bien connues en les comparant aux transcriptions authentifiées des causeries dans leur langue originale mais, d'ici là, les amis peuvent y référer et les étudier dans la forme actuelle. Vous êtes libres de partager cette compilation, en entier ou en partie, avec les croyants sous votre juridiction de la manière qui vous semblera la plus appropriée.

Une lettre écrite de la part de Shoghi Effendi à un croyant en 1939 expliquait:
"[…] les enseignements de Baha'u'llah et de 'Abdu'l-Baha ne présentent pas un système d'éducation précis et détaillé ; ils offrent simplement certains principes de base et exposent un nombre d'idéaux d'enseignement qui devraient guider les futurs pédagogues baha'is dans leurs efforts pour établir un programme d'enseignement adéquat qui serait en parfaite harmonie avec l'esprit des enseignements baha'is, et répondrait ainsi aux exigences et aux besoins d'un âge moderne.
Ces principes de base se trouvent dans les écrits sacrés de la Cause et devraient être étudiés avec soin et incorporés petit à petit dans divers programmes de collèges et d'universités. Mais la tâche d'élaborer un système d'éducation qui serait officiellement reconnu par la Cause et appliqué comme tel dans le monde baha'i ne peut évidemment pas être entreprise par la génération actuelle de croyants, et devra graduellement être accomplie par les érudits et pédagogues baha'is de demain."

Lorsqu'ils liront cette compilation, les amis devraient garder à l'esprit l'explication qui précède et éviter d'interpréter comme une directive universelle ce qui n'est peut-être qu'un exemple du type d'approche qui pourrait être profitable. Par exemple, les citations des tablettes de 'Abdu'l-Baha et des lettres de Shoghi Effendi écrites dans les premières années de son Gardiennat s'adressaient à des baha'is de Perse, là où la communauté, bien qu'opprimée, était déjà nombreuse et vivait dans une société où l'éducation était rudimentaire et peu répandue.

Aujourd'hui, dans la plupart des pays, l'éducation obligatoire et des systèmes publics d'éducation sont répandus et satisfont aux exigences de l'éducation matérielle ; les ressources de la Foi dans ce domaine doivent donc se concentrer sur l'éducation morale et spirituelle de nos enfants, et chercher à fournir des écoles primaires et techniques aux habitants des régions où l'analphabétisme demeure la norme, et dans lesquelles on fait de l'enseignement à grande échelle. De plus, les différents extraits doivent être considérés dans l'ensemble du contexte.

Une éducation adéquate des enfants est un élément crucial de l'évolution de l'humanité, et la base, le fondement essentiel de toute éducation est la formation morale et spirituelle. Quand nous enseignons à nos concitoyens les vérités et la vie baha'ies, il nous faut combattre les barrières de l'indifférence, du matérialisme, de la superstition et d'une multitude d'idées préconçues erronées ; mais nos nouveau-nés possèdent des âmes pures, que le monde n'a pu ternir. En grandissant, ils feront face à d'innombrables épreuves et difficultés. Dès leur naissance, nous avons le devoir de les former à la fois spirituellement et matériellement, comme Dieu nous l'a enseigné ; ainsi, une fois adultes, ils pourront être les champions de sa cause, et des géants moraux et spirituels parmi les hommes, prêts à affronter toutes les épreuves ; ils seront de véritables "étoiles du ciel de l'intelligence", "les eaux au cours tranquille dont dépend la vie même de tous les hommes." (Baha'u'llah, Extraits des écrits de Baha'u'llah, p. 129)

Nous prions au Seuil sacré afin que les perles de la direction divine que contient cette compilation puissent stimuler et inspirer les parents baha'is, les enseignants et les Assemblées spirituelles partout dans le monde, et être une bénédiction pour les nouvelles générations.

Salutations baha'ies affectueuses,
LA MAISON UNIVERSELLE DE JUSTICE


Note de l'éditeur

En accord avec la Maison d'éditions baha'ies, le Comité baha'i de littérature et de productions françaises (*) a travaillé à cette seconde édition de la Compilation sur l'éducation baha'ie, dont les extraits avaient été compilés par le Département de la recherche de la Maison universelle de justice en 1976.
(*) Ce comité travaille sous la direction de l'Assemblée spirituelle nationale des baha'is du Canada et du Conseil baha'i du Québec

Depuis la parution de la première édition [nota: Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1978, 65 pages], le travail de traduction en français et de révision de ces traductions s'est inlassablement poursuivi, et plusieurs textes que l'on trouvait dans la première édition de la Compilation sur l'éducation baha'ie ont été revus et publiés dans d'autres ouvrages.

En préparant cette deuxième édition, le Comité baha'i de littérature et de productions françaises a voulu s'assurer d'inclure les versions les plus récentes des textes mais, dans certains cas, elles ont été retouchées lorsqu'il semblait possible d'en améliorer encore la traduction. [nota: Shoghi Effendi, dans une lettre écrite de sa part le 14 août 1930: "Les traductions continueront d'évoluer, au fur et à mesure qu'on en réalisera de nouvelles, et de meilleures."]

Certains des extraits que contient cette compilation proviennent des Leçons de Saint-Jean-d'Acre, dont le texte anglais est présentement en révision.

En raison de la nature particulière de cet ouvrage, le Comité baha'i de littérature et de productions françaises souhaite soumettre le paragraphe qui suit à l'attention du lecteur, pour l'aider à aborder adéquatement ces textes: "Lors de mes différents séjours à Saint-Jean-d'Acre, ces conversations furent sténographiées en persan, pendant que 'Abdu'l-Baha parlait, sans la moindre idée alors de les publier, mais uniquement afin que je pusse les conserver pour des études ultérieures.

Au début, elles devaient se prêter à la traduction orale de l'interprète ; puis, plus tard, lorsque j'eus commencé à savoir le persan, elles devaient se confiner dans les limites étroites de mon vocabulaire.

Ainsi s'expliquent les redites, et l'usage constant des mêmes allégories, chez un homme qui possède aussi merveilleusement sa langue et qui la manie avec autant d'élégance que 'Abdu'l-Baha.

Dans ces leçons, c'est le maître qui se met à la portée de son élève, ce n'est pas l'orateur ni le poète qui parle [nota: Laura Clifford Barney, dans l'introduction de la première édition des Leçons de Saint- Jean-d'Acre (1907)]

En terminant, veuillez noter que certaines citations de Baha'u'llah et de 'Abdu'l-Baha proviennent de textes qu'on ne peut trouver dans aucune publication: si c'est l'extrait en entier qui n'a pas de référence, son numéro est en caractères gras et italiques ; si seule une partie de l'extrait n'a jamais été publiée dans un autre ouvrage, on l'indique par la note en bas de page "Encore jamais publié". Dans la dernière partie de cette publication, la date et le destinataire des lettres de Shoghi Effendi, écrites par lui ou en son nom, sont identifiés, ainsi que l'ouvrage dans lequel on peut les retrouver, s'il y a lieu.

Le Comité baha'i de littérature et de productions françaises


I. EXTRAITS DES ÉCRITS DE BAHA'U'LLAH

1. Les prophètes et messagers de Dieu ont été envoyés dans l'unique but de guider l'humanité vers le droit chemin de la vérité.
L'objet de leur révélation a été d'instruire tous les hommes, de telle sorte qu'à l'heure de leur mort ils puissent, dans un état de pureté, de sainteté et de parfait détachement, s'élever jusqu'au trône du Très-Haut.
(Extraits des écrits de Baha'u'llah, n° LXXXI, p. 104)

2. Nous avons décrété, ô peuple, que le but ultime et le plus élevé de tout savoir est de reconnaître celui qui est l'objet de toute connaissance.
(Extraits des écrits de Baha'u'llah, n° XCVIII, p. 131)

3. Considère […] la révélation de la lumière du nom de Dieu, l'Éducateur. Vois comment en toutes choses se manifestent les preuves de cette révélation, comment l'amélioration de tous les êtres en dépend. Cette éducation est de deux sortes. L'une est universelle. Son influence pénètre toutes choses et les soutient. C'est pour cette raison que Dieu s'est donné le titre de "Seigneur de tous les mondes". L'autre est réservée à ceux qui se sont placés à l'ombre de ce nom et qui ont recherché l'abri de cette puissante révélation. Ceux, toutefois, qui n'ont pas recherché cet abri se sont eux-mêmes privés de ce privilège et ne peuvent en rien bénéficier de la nourriture spirituelle qui a été envoyée par la grâce céleste de ce plus grand Nom. Quel abîme profond les sépare !
(Extraits des écrits de Baha'u'llah, n° XCIII, p. 125)

4. L'homme est le talisman suprême. Mais, faute d'une éducation convenable, il a été privé de ce qui lui appartient en propre. Un mot sorti de la bouche de Dieu l'a fait naître ; un autre l'a rendu capable de reconnaître la source de son éducation ; et un autre mot encore lui a garanti son rang et sa destinée. L'Être suprême dit: Voyez en l'homme une mine riche en gemmes d'une inestimable valeur. Seule l'éducation peut révéler les trésors de cette mine et permettre à l'humanité d'en profiter.
(Extraits des écrits de Baha'u'llah, n° CXXII, p. 171)

5. Que votre esprit et votre volonté se concentrent sur l'éducation des peuples et des tribus de la terre, afin que, par le pouvoir du plus grand Nom, toutes les dissensions qui la divisent puissent disparaître, et que tous les êtres humains deviennent les défenseurs d'un même Ordre et les habitants d'une même Cité.
(Extraits des écrits de Baha'u'llah, n° CLVI, p. 219)

6. Nous prescrivons à tous les hommes ce qui mènera à l'exaltation de la parole de Dieu parmi ses serviteurs, ainsi qu'au progrès du monde de l'existence et à l'élévation des âmes. À cet effet, le meilleur moyen est l'éducation de l'enfant. Tous sans exception doivent s'y conformer strictement. En vérité, nous vous avons imposé cette obligation dans de multiples épîtres ainsi que dans mon Livre le plus saint. Bienheureux qui s'y soumet. Nous demandons à Dieu qu'il les aide tous, sans exception, à obéir à ce commandement inéluctable qui est apparu et a été envoyé par la Plume de l'Ancien des jours.

7. À chaque père, il a été enjoint d'instruire son fils et sa fille dans l'art de lire et d'écrire, et dans tout ce qui est décrété dans la sainte Épître. À celui qui refuse de faire ce qui lui est ordonné, s'il est riche, les mandataires devront lui prendre ce qui est nécessaire à cette instruction, et s'il ne l'est point, la question sera transmise à la Maison de justice. En vérité, nous en avons fait un abri pour les pauvres et les nécessiteux. Celui qui élève son fils ou le fils d'un autre, c'est comme s'il avait élevé un de mes fils ; sur lui reposent ma gloire, ma tendre bonté et ma miséricorde qui ont enveloppé le monde.
(Le Kitab-i-Aqdas, verset 48, p. 38-39)

8. […] chacun, homme ou femme, devrait remettre à une personne de confiance une partie de ce qu'il ou elle gagne par son activité commerciale, agricole ou autre, pour la formation et l'éducation des enfants, à dépenser à cette fin selon les conseils des administrateurs de la Maison de justice.
(Les tablettes de Baha'u'llah, p. 94)

9. Déployez les plus grands efforts pour acquérir des perfections tant intérieures qu'extérieures, car les fruits de l'arbre humain ont toujours été et seront toujours des perfections aussi bien du dedans que du dehors. Il n'est pas souhaitable qu'un homme demeure sans savoir ni compétences, car il n'est alors qu'un arbre stérile. Dans la mesure où les capacités et les facultés le permettent, il faut donc parer l'arbre de l'existence de fruits tels que la connaissance, la sagesse, la perception spirituelle et l'éloquence.

10. L'homme est comme l'acier, dont l'essence est cachée: grâce à des avertissements et à des explications, à de bons conseils et à l'éducation, cette essence sera révélée. Si, cependant, on lui permet de demeurer dans sa condition première, l'effet corrosif des désirs et des appétits arrivera à le détruire.

11. Plusieurs choses, si on les néglige, seront gâchées et n'aboutiront à rien. Combien de fois, dans ce monde, voyons-nous un enfant qui a perdu ses parents et qui, si l'on ne se préoccupe ni son éducation ni de sa formation, ne peut produire de fruits. Et la mort vaut mieux que la vie pour celui qui ne produit pas de fruits.

12. C'est le devoir impérieux des parents d'élever leurs enfants afin qu'ils soient des croyants fidèles, parce qu'un enfant qui s'éloigne de la religion de Dieu n'agira pas d'une manière qui plaise à ses parents et à son Seigneur. Car tout acte méritoire naît de la lumière de la religion, et sans ce don suprême, l'enfant ne se détournera d'aucun mal, ni ne s'approchera d'aucun bien.

13. La crainte de Dieu a toujours été le facteur primordial de l'éducation de ses créatures. Heureux ceux qui y sont parvenus !
(Épître au fils du Loup, paragraphe 49, p. 31)

14. Ce qui est de la plus haute importance pour les enfants, ce qui doit primer toute autre chose, c'est de leur enseigner l'unicité de Dieu et les lois de Dieu. Si cela fait défaut, la crainte de Dieu ne peut être inculquée, et si la crainte de Dieu fait défaut, une infinité d'actions odieuses et abominables seront soudainement commises, et des sentiments dépassant toute mesure seront exprimés [...] Les parents doivent déployer les plus grands efforts pour apprendre à leurs enfants à être religieux, car si les enfants sont privés de cette grande qualité, ils n'obéiront pas à leurs parents, ce qui, dans un certain sens, signifie qu'ils n'obéiront pas à Dieu. En effet, de tels enfants n'auront de considération pour personne et ne feront que ce qui leur plaît.

15. Les écoles doivent d'abord apprendre aux enfants les principes de la religion, afin que la promesse et la menace consignées dans les Livres de Dieu puissent les détourner des choses interdites et les vêtir du manteau des commandements ; mais sans que cela nuise aux enfants en les menant au fanatisme ignorant et au sectarisme.
(Les tablettes de Baha'u'llah, p. 70)

16. Les arts, les métiers et les sciences enrichissent le monde de l'existence et contribuent à son exaltation. La science est comme des ailes pour la vie de l'homme et une échelle pour son ascension. Il incombe à chacun de l'acquérir. Néanmoins, il faudrait acquérir des sciences qui soient profitables aux peuples de la terre, et non celles qui commencent par des mots et finissent par des mots. Certes, la connaissance est pour l'homme un véritable trésor, une source de gloire, de générosité, de joie, d'exaltation, de réjouissance et d'allégresse. Heureux l'homme qui s'y attache, et malheur à l'insouciant !
(Épître au fils du Loup, paragraphes 47-48, p. 30-31)

17. Les savants de cette époque doivent amener les gens à acquérir les branches de la connaissance qui sont utiles, de façon à ce que les savants eux-mêmes et la population en général puissent en tirer bénéfice. Les recherches théoriques qui commencent et se terminent uniquement par des mots n'ont jamais eu de valeur et ne vaudront jamais rien. La plupart des savants docteurs de Perse consacrent leur vie entière à l'étude d'une philosophie qui ne produit en fin de compte que des mots.
(Les tablettes de Baha'u'llah, p. 177-178)

18. Il incombe aux enfants de déployer absolument tous leurs efforts pour acquérir l'art de lire et d'écrire. Pour certains, une connaissance de l'écriture leur permettant de répondre aux besoins urgents suffira ; et ensuite, il vaut mieux et il est plus pertinent qu'ils consacrent leur temps à étudier les branches utiles du savoir. Pour ce qui est de ce que la Plume suprême a préalablement établi, la raison en est que, dans chaque art et métier, Dieu aime la plus grande perfection.

19. Dans les trésors de la connaissance de Dieu gît, caché, un savoir (*) qui éliminera en grande partie la peur, lorsqu'il sera appliqué. Toutefois, ce savoir devrait être enseigné dès l'enfance, car il contribuerait grandement à cette élimination.
(Épître au fils du Loup, paragraphe 57, p. 37)

(*) Quand on a interrogé Shoghi Effendi au sujet du "savoir" dont il est question dans ce passage, son secrétaire a répondu de sa part: "Malheureusement, il semblerait que le savoir qui pourrait dans une large mesure éliminer la peur n'ait pas été dévoilé ou identifié par Baha'u'llah ; nous ne savons donc pas de quoi il s'agit." Extrait d'une lettre du 5 janvier 1948 écrite au nom de Shoghi Effendi à Charles S. Krug, publiée dans Baha'i News, no 210, août 1948, p. 3.

20. Il vous appartient, à vous et aux autres membres du gouvernement, de vous réunir pour choisir une des langues et une des écritures existantes, ou bien de créer une langue et une écriture nouvelles à enseigner aux enfants des écoles du monde entier. Ainsi, ils n'apprendraient que deux langues: leur langue maternelle et la langue dans laquelle s'entretiendraient tous les peuples du monde. Si l'on s'en tient à ce qui vient d'être mentionné, la terre entière sera considérée comme un seul pays, et ses habitants libérés de la nécessité d'apprendre et d'enseigner des langues différentes.
(Épître au fils du Loup, paragraphe 200, p. 158-159)

21. Enseignez à vos enfants les paroles que Dieu a envoyées, afin qu'ils les récitent de la voix la plus douce. Cela est révélé dans un Livre puissant.

22. Enseignez à vos enfants les versets envoyés du ciel de la majesté et du pouvoir, afin qu'ils puissent réciter les épîtres du Très-Miséricordieux, avec les voix les plus mélodieuses, dans les salles des Mashriqu'l-Adhkars.
(Le Kitab-i-Aqdas, verset 150, p. 75)

23. L'Être suprême proclame: L'homme au savoir accompli et le sage doté d'une sagesse pénétrante sont les deux yeux du corps de l'humanité. Si Dieu le veut, la terre ne sera jamais privée de ces deux plus grands dons.
(Les tablettes de Baha'u'llah, p. 179)

24. Au début de tout effort, il importe de penser à l'objectif final. De tous les arts et de toutes les sciences, faites étudier aux enfants ceux et celles qui entraîneront des avantages pour l'homme, assureront son progrès et élèveront son rang. Ainsi, les odeurs méphitiques de l'anarchie seront dispersées, et ainsi, grâce aux grands efforts des dirigeants de la nation, tous vivront bercés, en sécurité et en paix.
(Les tablettes de Baha'u'llah, p. 177)

25. Pour ce qui est des enfants: Nous avons ordonné qu'on leur enseigne d'abord les règles et les lois de la religion ; et ensuite, les branches du savoir qui sont utiles, les activités commerciales caractérisées par leur intégrité, et les actes qui favoriseront la victoire de la cause de Dieu ou serviront d'une manière ou d'une autre à rapprocher le croyant de son Seigneur. Nous supplions Dieu d'assister les enfants de ses bien-aimés et de les parer de la sagesse, d'une bonne conduite, de l'intégrité et de la droiture. Il est, en vérité, Celui qui pardonne, le Clément.

26. Ô Husayn ! Ô toi, précepteur ! De sa plus grande Prison, le visage de l'Ancien des jours se tourne vers toi, et il t'enseigne ce qui te rapprochera de Dieu, le Seigneur de l'humanité. Béni l'enseignant qui se lèvera pour éduquer les enfants et pour guider les peuples dans les sentiers de Dieu, Celui qui donne, le Bien-Aimé.

27. Béni l'éducateur qui reste fidèle à l'Alliance de Dieu et qui s'occupe de l'éducation des enfants. La Plume suprême a inscrit pour lui la récompense qui est révélée dans le Livre le plus saint. Béni, béni soit-il !


II. EXTRAITS DES ÉCRITS DE 'ABDU'L-BAHA

28. Ô Dieu, toi qui répands ta splendeur sur les réalités lumineuses des hommes, les éclairant des feux resplendissants de ta connaissance et de ta sagesse, et qui les as choisis parmi toutes les créatures pour bénéficier de cette grâce divine, toi qui les amènes à saisir toutes choses, à comprendre leur essence profonde et à dévoiler leurs mystères, les tirant de l'ombre vers le monde visible ! "La grâce est dans la main de Dieu: il la donne à qui il veut." (Qur'an, 3: 73)

Ô Seigneur, permets à tes aimés d'acquérir la connaissance, les sciences, les arts, et de découvrir les secrets enchâssés dans la réalité profonde de tous les êtres créés. Fais qu'ils entendent les vérités cachées, gravées et serties au coeur de tout ce qui est. Qu'ils deviennent des bannières ralliant toutes les créatures et, dans cette "première naissance" (Qur'an, 56: 62), des rayons éclatants de l'esprit. Fais d'eux des guides menant vers toi, des bergers ouvrant ton chemin, des messagers exhortant les hommes vers ton royaume. Tu es, en vérité, le Puissant, le Protecteur, l'Omnipotent, le Défenseur, le Fort, le Très-Généreux.
(Prières baha'ies, p. 62-63)

Ô assemblée de Dieu ! L'antique Souveraineté a distribué à chaque chose créée sa part de perfection, sa vertu particulière et sa qualité propre, afin qu'elle puisse devenir un symbole dénotant la sublimité du véritable Éducateur de l'humanité et que, tel un miroir cristallin, elle puisse parler de la grâce et de la splendeur du Soleil de vérité. (Encore jamais publié)

Et parmi toutes les créatures, il a choisi l'homme, pour lui accorder son don le plus prodigieux, et il lui a permis d'accéder aux bienfaits de l'Assemblée céleste. Ce don le plus précieux est l'accession à ses conseils infaillibles, pour que la réalité intérieure de l'humanité devienne semblable à une niche pour abriter cette lampe ; et lorsque les splendeurs diffuses de cette lumière battent contre le verre brillant du coeur, la pureté du coeur rend les rayons encore plus lumineux qu'auparavant et les fait glorieusement briller sur les esprits et les âmes des hommes. Acquérir la plus grande autorité dépend de la connaissance et de la sagesse, et du fait d'être informé des mystères des paroles sacrées. C'est pourquoi les bien-aimés de Dieu, qu'ils soient jeunes ou vieux, hommes ou femmes, doivent, chacun selon ses capacités, s'efforcer d'acquérir les diverses branches du savoir, d'approfondir leur compréhension des livres saints et leur habileté à exposer les preuves et les arguments divins.
(L'importance d'approfondir notre connaissance et notre compréhension de la Foi, p. 9)

L'éminent Sadru's-Sudur (*) qui a, en vérité, atteint le plus haut rang dans les retraites de félicité, a inauguré les réunions d'enseignement. Il a été la première âme bénie à établir les fondations de cette institution mémorable. Dieu soit loué, au cours de sa vie, il a éduqué des gens qui sont aujourd'hui des défenseurs solides et éloquents du Seigneur Dieu, des disciples qui sont vraiment ses descendants purs et spirituels, lui qui était si proche du Seuil sacré. Après son décès, quelques personnes bénies ont pris les mesures nécessaires pour perpétuer son travail d'éducation et, lorsque ce captif l'a appris, son coeur s'en est réjoui (**).

(*) Un croyant persan remarquable qui a fondé les premières classes de formation pour éducateurs baha'is.
(**) Encore jamais publié.

Aujourd'hui, de la même façon, j'exhorte les amis de Dieu à concentrer tous leurs efforts sur ce travail, dans la mesure de leurs capacités. Plus ils s'efforceront d'étendre leur savoir, plus les résultats qu'ils obtiendront seront bons et satisfaisants. Que les bien-aimés de Dieu, jeunes ou vieux, hommes ou femmes, chacun selon ses aptitudes, s'activent et n'épargnent aucun effort pour acquérir les diverses branches actuelles du savoir spirituel et séculier, et pour étudier les arts. Chaque fois qu'ils se réunissent, que leur conversation se limite à échanger sur des sujets savants et à se renseigner sur le savoir et les sciences de l'époque. Quand cela sera, ils inonderont le monde de la Lumière manifeste et transformeront cette terre couverte de poussière en un jardin du Royaume de gloire.
(Excellence en toutes choses, p. 12)

29. Ô toi, fidèle ami ! Lis, à l'école de Dieu, les leçons de l'esprit, et apprends les vérités les plus secrètes de celui qui enseigne l'amour. Cherche les secrets du ciel et témoigne des grâces et des faveurs abondantes de Dieu. L'acquisition des sciences et des arts constitue la gloire suprême de l'humanité, mais uniquement à condition que la rivière de l'homme se jette dans le puissant Océan et qu'elle puise son inspiration dans l'antique source divine. Quand cela se produit, alors chaque éducateur devient un océan sans rivage et chaque élève, une fontaine généreuse de savoir. Alors, si la quête de la connaissance mène à la beauté de celui qui est l'objet de tout savoir, quel excellent objectif ! Sinon, une simple goutte privera peut-être un homme de la grâce, car la science engendre l'arrogance et l'orgueil, d'où découlent l'erreur, et l'indifférence envers Dieu. Les sciences de ce monde sont des gouttelettes de réalité ; si elles ne mènent pas à la réalité, quels fruits peuvent naître de l'illusion ? Par le seul vrai Dieu ! Si la science n'est pas un moyen de parvenir à lui, le Très-Manifeste, elle n'est que perte évidente. Il t'incombe d'acquérir les diverses branches du savoir et de tourner ton visage vers la beauté de la Beauté manifeste, afin de devenir un symbole d'autorité salutaire parmi les peuples du monde, et un foyer de compréhension en ce domaine dont sont exclus les sages et leur sagesse, à l'exception de ceux qui pénètrent dans le Royaume des lumières et ont accès au mystère caché, au secret bien gardé.
(Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, n° 72, p. 109-110)

30. L'homme est au rang le plus élevé de la matérialité, et au commencement de la spiritualité ; c'est-à-dire qu'il est la fin de l'imperfection et le commencement de la perfection. Il est au dernier degré des ténèbres et au commencement de la lumière ; aussi a-t-on dit que la condition de l'homme était la fin de la nuit et le début du jour ; c'est-à-dire qu'il réunit tous les degrés d'imperfection, et possède les degrés de perfection. Il a un côté animal aussi bien qu'un côté angélique ; et le but de l'éducateur est de former l'âme humaine de façon à ce que son côté angélique l'emporte sur son côté animal.
(Les leçons de Saint-Jean-d'Acre, p. 241)

31. On dit que l'homme est le représentant suprême de Dieu: il est le livre de la création, car tous les mystères des créatures existent en lui. S'il s'abrite à l'ombre du véritable Éducateur et qu'il est correctement formé, il devient le joyau des joyaux, la lumière des lumières, l'esprit des esprits, le centre des apparitions divines, la source des qualités spirituelles, l'aurore des lumières célestes, le réceptacle des inspirations de Dieu. S'il est privé de cette éducation, il devient la manifestation des attributs sataniques, la somme des vices du règne animal et la source de tous les états ténébreux. La raison de la mission des Prophètes est d'éduquer les hommes, afin que ce morceau de charbon devienne un diamant et que cet arbre stérile soit greffé et donne les fruits les plus sucrés et les plus délicieux. Quand l'homme parvient à la condition la plus noble du monde humain, il peut alors faire de nouveaux progrès dans les degrés de perfection, mais non changer de condition ; car ces conditions sont en nombre limité, mais les perfections divines sont illimitées.
(Les leçons de Saint-Jean-d'Acre, p. 241-242)

32. Une recherche approfondie démontrera que la première cause de l'oppression, de l'injustice, de la malhonnêteté, de l'irrégularité et du désordre est le manque de foi religieuse et l'absence d'éducation. Par exemple, si les gens sont sincèrement religieux, s'ils sont éduqués et instruits, quand une difficulté se présente, ils peuvent s'adresser aux autorités locales. S'ils n'obtiennent pas justice et n'arrivent pas à protéger leurs droits, et s'ils voient que la conduite du gouvernement local est incompatible avec la satisfaction de Dieu et la justice d'État, ils peuvent présenter leur cause devant des cours supérieures et décrire les écarts de l'administration locale par rapport à la loi spirituelle. Ces cours peuvent alors exiger qu'on leur remette le dossier local, et de cette façon justice sera faite. À l'heure actuelle, cependant, en raison d'une instruction inadéquate, la majeure partie de la population ne possède même pas le vocabulaire nécessaire pour expliquer ce qu'elle veut.
(Le secret de la civilisation divine, p. 37-38)

33. La principale nécessité, la plus urgente, est la promotion de l'éducation. Il est inconcevable qu'une nation parvienne à la prospérité et au succès sans se préoccuper de ce problème capital et fondamental. L'ignorance est la cause principale du déclin et de la chute des peuples. De nos jours, la plupart des gens ne sont pas informés, même pour ce qui est des affaires courantes ; comment pourraient-ils donc saisir l'essence des problèmes importants et des besoins complexes de leur époque ?
(L'érudition, n° 23, p. 16-17)

34. Observez attentivement comment l'éducation et les arts de la civilisation apportent l'honneur, la prospérité, l'indépendance et la liberté à un peuple et à son gouvernement.
(Le secret de la civilisation divine, p. 139)

35. Mais il existe trois sortes d'éducation: l'éducation matérielle, l'éducation humaine, l'éducation spirituelle. L'éducation matérielle se préoccupe des progrès et des développements du corps, en favorisant sa subsistance, son confort et son bien-être. Cette éducation est commune à l'être humain et aux animaux. L'éducation humaine veut dire civilisation et progrès, c'est-à-dire le gouvernement, l'administration, les oeuvres de bienfaisance, les activités commerciales, l'artisanat, les sciences, les grandes inventions et découvertes, les institutions complexes ; ces activités sont essentielles à l'homme et le distinguent de l'animal. L'éducation divine est celle du royaume de Dieu. Elle consiste à acquérir les perfections divines, et c'est là la véritable éducation ; car, dans cet état, l'homme devient le centre des bénédictions divines, la manifestation de ces paroles: "Faisons l'homme à notre image et à notre ressemblance."
C'est là le but du monde humain. Il nous faut aujourd'hui un éducateur qui offre une éducation à la fois matérielle, humaine et spirituelle, dont l'autorité sera effective dans toutes les conditions. Par conséquent, si quelqu'un disait: "Je possède une raison et une intelligence parfaites, et je n'ai pas besoin d'un tel éducateur", il nierait l'évidence, comme un enfant qui dirait: "Je n'ai pas besoin d'éducation, j'agirai selon ma raison et mon intelligence, et j'atteindrai ainsi les perfections de l'existence" ; ou comme un aveugle qui dirait: "Je n'ai aucun besoin de la vue, puisque bien d'autres aveugles vivent sans difficulté."
Il est donc évident que l'homme a besoin d'un éducateur, lequel doit indiscutablement être parfait sous tous les rapports, et supérieur à tous les hommes. Car s'il était comme le reste de l'humanité, il ne pourrait en être l'éducateur ; d'autant plus qu'il doit offrir une éducation qui soit à la fois matérielle et humaine, ainsi que spirituelle: c'est-à-dire qu'il doit apprendre aux hommes à organiser et à diriger les affaires matérielles, et à élaborer un ordre social afin d'établir la coopération et l'entraide, de sorte que les questions matérielles soient organisées et réglées quelle que soit la situation. De la même manière, il doit établir les bases de l'éducation humaine ; c'est-à-dire qu'il doit éduquer l'intelligence et la pensée de façon à ce qu'elles atteignent leur plein développement, pour que le savoir et la science progressent, et que l'on découvre la réalité des choses, les mystères de la création et les propriétés de l'existence ; pour que, de jour en jour, les enseignements, les inventions et les institutions s'améliorent ; et pour que l'on tire du monde matériel des conclusions ayant trait au monde de l'intellect.
Il doit aussi transmettre l'éducation spirituelle, afin que la raison et l'intelligence pénètrent le monde métaphysique, qu'elles puissent recevoir les bienfaits des brises sacrées de l'Esprit saint et entrer en relation avec l'Assemblée suprême. Il doit éduquer la réalité de l'homme de façon à ce qu'elle devienne le théâtre de ce que Dieu manifeste, au point que tous les noms et attributs divins resplendissent dans le miroir de cette réalité, et que le verset sacré "Nous le ferons à notre image et à notre ressemblance" se réalise.
(Les leçons de Saint-Jean-d'Acre, p. 16-17)

36. Certains croient qu'un sens inné de la dignité humaine empêchera l'homme de commettre de mauvaises actions et assurera sa perfection spirituelle et matérielle. C'est-à-dire qu'un individu doté d'une intelligence naturelle, d'une détermination ferme et d'un zèle inlassable s'abstiendra instinctivement, sans tenir compte des punitions sévères découlant de mauvaises actions ni des grandes récompenses de la vertu, de nuire à son prochain, et désirera ardemment faire le bien. Cependant, si nous réfléchissons aux leçons de l'histoire, il apparaît évident que ce sens de l'honneur et de la dignité est lui-même un des bienfaits provenant des enseignements des prophètes de Dieu. Nous observons aussi chez les petits enfants des signes d'agressivité et de résistance aux règles et que, si un enfant est privé de l'enseignement d'un éducateur, ces tendances indésirables s'intensifient progressivement. Il est donc clair que l'émergence de ce sens naturel de la dignité humaine et de l'honneur est le résultat de l'éducation. Deuxièmement, même si, à titre d'exemple, nous admettions qu'une intelligence instinctive et une qualité morale innée puissent empêcher de faire le mal, il est évident que les individus dotés de telles qualités n'existent pas plus que la pierre philosophale. Une telle hypothèse ne peut être validée par de simples mots ; elle doit être appuyée par les faits. Voyons quel pouvoir, dans la création, incite les masses à viser des objectifs et à poser des actes vertueux ! À part cela, si une personne aussi exceptionnelle, possédant une telle faculté, devait aussi avoir la crainte de Dieu, il est certain que sa quête de vertus en serait grandement intensifiée.
(Le secret de la civilisation divine, p. 124-125)

37. Quant aux différences entre les êtres humains, et à la supériorité ou à l'infériorité de certains individus par rapport à d'autres, il existe deux écoles de pensée chez les matérialistes: les uns pensent que ces différences et les qualités supérieures de certains individus sont naturelles et constituent, comme ils le disent, une exigence de la nature. Selon eux, il est évident que les différences au sein des espèces sont naturelles. Dans la nature, par exemple, il existe différentes sortes d'arbres ; la faune est également très variée ; même les minéraux présentent des variantes naturelles entre eux: vous avez là une carrière de pierres, ailleurs une mine de rubis translucides et d'un rouge éclatant, ici un coquillage renfermant une perle, et là seulement un peu d'argile. L'autre école, celle des philosophes traditionnels, avance que les différences parmi les individus, et les divers niveaux d'intelligence et de talents, découlent de l'éducation. Car un tuteur peut redresser une branche tordue, et un arbre nu, dans le désert, peut s'acclimater et être greffé pour porter des fruits qui, bien qu'amers au début, s'adoucissent avec le temps. Ses fruits seront peut-être petits au début, mais ils grossiront et deviendront savoureux et délicieux.
La meilleure preuve que fournit la seconde école est que les tribus d'Afrique sont, en général, ignorantes et sauvages, alors que les gens civilisés d'Amérique sont généralement sages et raisonnables, ce qui prouve que la différence entre ces deux peuples est due à l'éducation et à l'expérience. Telles sont les opinions des philosophes.
Les manifestations de Dieu, par contre, affirment qu'il est clair et qu'on peut démontrer que les différences sont innées, et que les paroles "Nous avons fait en sorte que certains d'entre vous surpassent les autres"(*) illustrent un fait prouvé et inéluctable. Il est certain que les êtres humains sont, par leur nature même, différents les uns des autres. Observez un petit groupe d'enfants nés des mêmes parents, allant à la même école, recevant la même éducation et s'alimentant de la même façon: certains, bien instruits, atteindront un haut niveau de développement ; certains atteindront un niveau moyen, et d'autres encore se révéleront inéducables. Par conséquent, il est clair que la disparité entre les individus est due à des différences innées de potentiel. Mais les Manifestations considèrent également qu'il est évident que l'instruction et l'éducation exercent une influence énorme. Par exemple, si un enfant est privé d'instruction, il demeurera certainement ignorant, et ses connaissances se limiteront à ce qu'il peut découvrir par lui-même ; mais si on le confie à un professeur qualifié pour qu'il étudie les sciences et les arts, il apprendra quelles découvertes ont faites des milliers d'autres êtres humains. Par conséquent, l'éducation guide les égarés ; elle rend la vue aux aveugles ; elle donne du discernement aux insensés et transforme la stérilité en abondance ; elle fait parler les muets et change les lueurs annonciatrices de l'aube en véritable lumière matinale ; par elle, la graine minuscule deviendra un palmier imposant, et l'esclave fugitif, un souverain régnant.
Il est donc certain que l'éducation exerce une influence, et c'est pourquoi les manifestations de Dieu, les sources de sa grâce, apparaissent dans le monde, afin que par les souffles de sainteté elles puissent éduquer la race humaine et faire du nourrisson un homme fort et courageux. Grâce à elles, les exclus de la terre deviendront les compagnons chéris du Ciel et les défavorisés recevront leur dû.
(*) Qur'an, 17: 22.

38. Question: Combien y a-t-il de sortes de caractères chez l'homme, et d'où proviennent ces différences et ces variétés ?
Réponse: Le caractère inné, le caractère héréditaire, et le caractère acquis qui provient de l'éducation. En ce qui concerne le caractère inné, bien que la création divine soit totalement bonne, la variété des qualités innées chez l'homme tient à la différence de degré: tous sont bons, mais ils le sont plus ou moins selon le degré. Ainsi, toute l'humanité possède intelligence et aptitudes ; mais, chez l'homme, l'intelligence, la capacité, le mérite varient ; cela est évident. Par exemple, réunissez un certain nombre d'enfants d'une même famille, d'un même pays, d'une même école, étudiant avec un même maître, consommant la même nourriture, vivant sous le même climat, portant les mêmes vêtements et recevant la même instruction: assurément, parmi eux, certains seront doués pour les sciences, d'autres n'auront que des aptitudes moyennes, et d'autres encore seront faibles. Il est donc clair que, dans la nature elle-même, il existe des degrés variés, et des différences de mérite et de capacité. Mais la différence ne tient pas au bien ou au mal ; c'est uniquement une différence de degré. L'un est au degré le plus haut, l'autre au degré moyen, l'autre au degré le plus bas. Ainsi, l'être humain existe, et l'animal, la plante et le minéral existent aussi: mais les niveaux de ces quatre contingences diffèrent. Quelle différence entre l'existence de l'homme et celle de l'animal ! Pourtant, tous deux ont une existence. Il est donc clair que, dans l'existence, il y a des différences de degré. [...]
Dans la nature, le mal n'existe pas, tout est bon. Certaines qualités innées et naturelles peuvent paraître blâmables mais, en réalité, elles ne le sont pas. Ainsi, dès sa naissance, on peut observer chez un enfant qu'on allaite des signes d'avidité, de colère, de mauvaise humeur. On pourrait donc dire que le bien et le mal ont été créés dans la réalité de l'homme, ce qui est contraire au bien absolu de la création et de la nature. En fait, l'avidité, qui fait qu'on demande quelque chose de plus, est une qualité louable, pourvu qu'elle s'exerce à propos. Alors, si un homme est avide d'étudier les sciences et d'acquérir du savoir, ou s'il est avide de devenir clément, généreux et juste, cela est extrêmement louable. Exercer sa colère et son courroux contre les tyrans sanguinaires, qui sont comme des bêtes féroces, est également très louable ; mais si cet homme utilise mal ces qualités, elles sont répréhensibles.
(Les leçons de Saint-Jean-d'Acre, p. 218-221)

39. Quant à la différence existant entre la civilisation matérielle qui prévaut actuellement et la civilisation divine, qui sera l'un des bienfaits qui viendront de la Maison de justice, elle réside en ceci: la civilisation matérielle, grâce au pouvoir de lois punitives et de mesures de représailles, dissuade les gens de commettre des actes criminels ; or, tandis que prolifèrent des lois destinées à punir les hommes et à exercer des représailles à leur endroit, comme vous pouvez le constater, il n'existe aucune loi visant à les récompenser. Dans toutes les villes d'Europe et d'Amérique, on a érigé de vastes bâtiments destinés à servir de prisons aux criminels.
La civilisation divine, en revanche, forme chaque membre de la société de façon à ce que nul, à l'exception d'une minorité négligeable, n'entreprenne de commettre un crime. Il existe donc une différence importante entre la prévention de la criminalité par de violentes mesures de représailles, et la méthode qui consiste à former les gens, à les éclairer et à les spiritualiser de façon à ce qu'ils évitent de commettre tout acte criminel sans avoir à craindre de punitions ou de vengeances futures. En fait, ils en arriveront à considérer la perpétration même d'un crime comme une profonde disgrâce et comme, en elle-même, la plus sévère des punitions. Ils s'éprendront des perfections humaines et consacreront leur vie à tout ce qui illuminera le monde et servira à promouvoir les qualités acceptables au seuil sacré de Dieu.
Voyez quelle grande différence existe entre la civilisation matérielle et la civilisation divine. La première cherche, par la force et la punition, à dissuader du mal, à empêcher les hommes de nuire à la société et de commettre des crimes. Par contre, dans une civilisation divine, l'individu est conditionné de telle manière que, sans avoir à craindre de punitions, il évite de perpétrer des crimes, considère le crime lui-même comme le pire tourment et, avec joie et empressement, entreprend d'acquérir les vertus humaines, de promouvoir le progrès humain et d'éclairer le monde entier.
(Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, n° 105, p. 131-132)

40. Un des boucliers de la Foi sacrée est l'éducation des enfants, et c'est là un des principes les plus importants des enseignements divins. Dès les tout débuts, les mères doivent donc élever leurs nouveau-nés dans les bonnes moeurs - car ce sont les mères qui sont les premières éducatrices - afin que l'enfant, à l'âge de la maturité, se révèle doté de toutes les vertus et de toutes les qualités dignes de louange.
En outre, selon les commandements divins, chaque enfant doit apprendre à lire et à écrire, acquérir les diverses connaissances utiles et nécessaires, et apprendre un art ou un métier. On doit accorder la plus grande attention à ces questions ; aucune négligence, aucun manquement ne sont permis.
Remarquez combien d'institutions pénales, de maisons de détention et de lieux de torture sont prêts à recevoir les fils des hommes, dans le but de les empêcher, par des mesures punitives, de commettre des crimes affreux, alors que ce supplice et cette punition mêmes ne font qu'aggraver leur dépravation et que de telles mesures ne peuvent permettre d'atteindre le but recherché. C'est pourquoi il faut éduquer l'individu, dès son enfance, de manière à ce qu'il ne commette jamais de crime ; il doit plutôt consacrer toute son énergie à acquérir des qualités ; il doit considérer la perpétration même d'une action malfaisante comme la plus sévère de toutes les punitions, et trouver que le geste coupable est lui-même plus grave que toute peine de prison. Car il est possible d'éduquer l'individu de façon à ce que la criminalité devienne très rare, même si elle ne peut disparaître complètement. Cela signifie qu'éduquer le caractère de l'être humain est un des plus importants commandements de Dieu. L'influence d'une telle éducation est semblable à l'effet qu'a le soleil sur l'arbre et le fruit. Il faut veiller attentivement sur les enfants, les protéger et les éduquer. Voilà en quoi consistent la vraie parentalité et la clémence des parents.
Sinon, les enfants seront semblables à de mauvaises herbes et deviendront l'Arbre infernal (*) maudit ; ils ne distingueront pas le bien du mal, ni les qualités humaines les plus nobles de tout ce qui est méprisable et vil ; ils seront éduqués dans la vanité et détestés par le Seigneur clément.
Pour cette raison, tout enfant qui naît dans le jardin de l'amour céleste a besoin de la meilleure éducation et des meilleurs soins.
(*) Le Zaqqum, Qur'an, 37: 60 ; 44: 43.

41. L'ignorance est la cause fondamentale des méfaits ; c'est pourquoi nous devons nous attacher fermement aux instruments de la perception et du savoir. L'intégrité morale doit être enseignée. Il faut répandre partout la lumière afin que tous, à l'école de l'humanité, puissent acquérir les caractéristiques célestes de l'esprit et constater par eux-mêmes, sans l'ombre d'un doute, que posséder un tempérament mauvais et corrompu est l'enfer le plus terrifiant et l'abîme le plus brûlant ; qu'il n'est pas de gouffre plus sombre ni de tourment plus détestable que de manifester des défauts condamnables. L'éducation de l'individu doit atteindre un tel niveau qu'il préférerait avoir la gorge tranchée plutôt que de prononcer un mensonge, et trouverait plus facile d'être tué par l'épée ou transpercé d'une lance plutôt que de se livrer à la calomnie ou de se laisser emporter par la colère.
C'est ainsi que naîtra le sens de la dignité et de la fierté humaines, afin de détruire par le feu les fruits d'une inclination lascive. Alors, telle une lune brillante, chacun des bien-aimés de Dieu resplendira de qualités spirituelles, et la relation de chacun avec le seuil sacré du Seigneur ne sera pas illusoire mais bien solide et véritable ; elle sera comme la fondation de l'édifice, et non comme quelque embellissement en ornant la façade. Il s'ensuit que l'école des enfants doit être un lieu d'ordre et de discipline extrêmes, que l'instruction doit y être complète, et que l'on doit s'assurer d'y corriger et d'y affiner le caractère de l'enfant, de façon à ce que, dès sa naissance, la fondation divine soit posée au plus profond de son être et que la structure de sainteté y soit érigée.
Sachez que ces questions d'instruction, de correction et d'affinement du caractère, de réconfort et d'encouragement de l'enfant sont de la plus haute importance, car il s'agit de principes divins fondamentaux.
Par conséquent, si telle est la volonté de Dieu, de ces écoles spirituelles sortiront des enfants à l'esprit éclairé, parés de toutes les vertus humaines les plus nobles, et qui diffuseront leur lumière non seulement partout en Perse, mais dans le monde entier. Une fois franchi le stade de la puberté, il est extrêmement difficile d'éduquer un individu et d'affiner son caractère car, à ce stade - comme l'a démontré l'expérience -, même les efforts les plus grands pour modifier certains penchants seront vains. Peut-être montrera-t-il quelque progrès au départ mais, après quelques jours, il oubliera et reviendra à sa condition antérieure et à ses habitudes. C'est pourquoi une base solide doit être établie dès la naissance. Tant que la branche est verte et souple, elle peut être aisément redressée.
Nous voulons dire par là que les qualités spirituelles constituent le fondement primordial et divin, qu'elles sont la parure de la véritable essence de l'être humain, et que le savoir est la cause du progrès humain. Les bien-aimés de Dieu doivent accorder une grande importance à cette question, et la promouvoir avec ardeur et enthousiasme.
(Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, n° 111, p. 135-137)

42. Sans éducateur, toutes les âmes demeureraient à l'état sauvage, et sans professeur, les enfants seraient des créatures ignorantes. C'est pourquoi, en cette ère nouvelle, l'éducation et la formation sont prescrites dans le Livre de Dieu, non à titre volontaire mais bien obligatoire.
Ainsi a-t-il ordonné au père et à la mère, en tant que devoir, de déployer les plus grands efforts pour former leur fille et leur fils, pour les nourrir aux sources du savoir et les élever au sein des sciences et des arts. S'ils se montraient négligents en ce domaine, ils en seraient tenus responsables et mériteraient les reproches du Seigneur sévère.
(Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, n° 98, p. 125)

43. La promotion de l'éducation figure au nombre des enseignements de Baha'u'llah. On doit enseigner les sciences à chaque enfant autant que nécessaire. Si les parents sont en mesure de payer les frais de son éducation, c'est très bien ; sinon, la communauté doit pourvoir à l'instruction de cet enfant.
(Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, n° 227, p. 303)

44. Certains piliers ont été établis en tant que supports inébranlables de la foi de Dieu. Les plus puissants sont l'étude et la réflexion, le développement de la conscience et la connaissance intime des réalités de l'univers et des mystères de Dieu tout-puissant. La promotion du savoir est donc un devoir inéluctable imposé à chacun des amis de Dieu. Il incombe à cette Assemblée spirituelle, à cette divine assemblée, de faire tout son possible pour éduquer les enfants afin que, dès leur plus jeune âge, on leur apprenne à se conduire en baha'is et à suivre les voies de Dieu ; et que, telles de jeunes plantes, ils croissent et prospèrent dans les eaux limpides que constituent les conseils et les exhortations de la Beauté bénie.
(Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, n° 97, p. 125)

45. Tu m'as écrit au sujet des enfants. Dès leur plus jeune âge, ces derniers doivent recevoir une éducation divine et on doit constamment les exhorter à se souvenir de leur Dieu. Que, mêlé au lait maternel, l'amour de Dieu pénètre leur être le plus intime.
(Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, n° 99, p. 126)

46. Je souhaite que ces enfants reçoivent une éducation baha'ie, afin qu'ils puissent progresser à la fois ici-bas et dans le Royaume, et qu'ils réjouissent ton coeur.
Dans l'avenir, la moralité connaîtra une dégénérescence extrême. Il est essentiel que les enfants soient élevés selon les principes baha'is, afin de pouvoir trouver le bonheur à la fois en ce monde et dans l'autre ; sinon, ils seront assaillis par des afflictions et des difficultés, car le bonheur humain est fondé sur un comportement spirituel.
(Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, n° 100, p. 126)

47. Ô toi qui es épris du souffle sacré de Dieu !
L'éducation des enfants est une question de la plus haute importance. Le tout-petit, alors qu'il est encore un nourrisson, doit recevoir une éducation baha'ie, et on doit lui insuffler l'esprit aimant du Christ et de Baha'u'llah, afin qu'il puisse être élevé selon les vérités de l'Évangile et du Livre le plus saint.

48. Ô toi qui contemples le royaume de Dieu !
Ta lettre nous est parvenue, et nous notons que tu as entrepris d'éduquer les enfants des croyants, que ces doux enfants ont étudié Les Paroles cachées, les prières, et ce que signifie être baha'i. L'instruction dispensée à ces enfants est comme le labeur d'un jardinier dévoué qui soigne ses jeunes plantes dans les prés fleuris du Très-Glorieux. Il est certain que son action produira les résultats souhaités ; c'est particulièrement vrai pour l'instruction relative aux obligations et aux comportements des baha'is car, dans leur âme et dans leur coeur, les jeunes enfants doivent prendre conscience du fait que "baha'i" n'est pas seulement un nom, mais bien une vérité. Chaque enfant doit être instruit dans les choses de l'esprit, afin de pouvoir incarner toutes les vertus et devenir une source de gloire pour la cause de Dieu ; sinon, s'il ne porte pas de fruits, le simple mot "baha'i" demeurera stérile. Efforce-toi donc, au meilleur de tes capacités, de faire comprendre à ces enfants qu'un baha'i est celui qui incarne toutes les perfections ; qu'il doit briller tel un cierge allumé, plutôt qu'être obscurité tout en portant le nom de "baha'i". Donne à cette école le nom de "École baha'ie du dimanche".
(Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, n° 123, p. 141-142)

49. Nous avons précédemment écrit et envoyé une lettre détaillée sur le fait d'éduquer les enfants dans la foi, la certitude, l'érudition et la connaissance spirituelle, et de leur apprendre à invoquer le royaume céleste d'un coeur suppliant. Il est certain que vous déploierez tous vos efforts à cette fin.

50. En ce qui a trait à ta question sur l'éducation des enfants: il t'appartient de les nourrir du lait de l'amour de Dieu et de les faire avancer vers les choses de l'esprit, afin qu'ils tournent leur visage vers Dieu, que leur attitude soit conforme aux règles de bonne conduite et que leur caractère soit sans pareil ; qu'ils s'approprient toutes les grâces et les qualités louables de l'humanité ; qu'ils acquièrent une solide connaissance des diverses branches du savoir afin de devenir, dès leur plus tendre enfance, des êtres spirituels, des habitants du Royaume, épris des brises suaves de la sainteté, et afin de recevoir une éducation religieuse, spirituelle, appartenant au royaume céleste. En vérité, je prierai Dieu de leur assurer le succès.
(Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, n° 122, p. 141)

51. Ô amis dévoués ! N'épargnez aucun effort pour acquérir les diverses branches du savoir et de la compréhension véritable. Fournissez un effort intense pour mener à bien des réalisations matérielles et spirituelles.Dès leur jeune âge, encouragez les enfants à maîtriser tous les types de savoir, et faites qu'ils souhaitent ardemment être versés dans tous les arts, afin qu'avec l'aide de la grâce divine, le coeur de chacun devienne comme un miroir révélant tous les secrets de l'univers, pénétrant la plus intime réalité de toutes choses ; et que chacun acquière une renommée mondiale dans tous les domaines du savoir, de la science et des arts.Ne négligez surtout pas l'éducation des enfants ! Élevez-les de telle sorte qu'ils possèdent des qualités spirituelles et soient assurés des dons et des faveurs du Seigneur.

52. Ô vous deux, serviteurs au Seuil sacré ! Nous avons été grandement réconforté et revigoré d'apprendre que vous avez organisé des réunions pour l'éducation des enfants.
Quiconque participe à ces réunions, que ce soit comme éducateur auprès des enfants ou comme parraineur, bénéficiera certainement des confirmations du royaume invisible et sera comblé de bienfaits infinis.C'est pourquoi nous vous encourageons avec joie dans cet effort hautement louable ; puissiez-vous être généreusement récompensés. Soyez assurés des confirmations du Très-Miséricordieux.

53. Ô vous deux, bien-aimées servantes de Dieu ! Toutes les paroles que prononce un homme, qu'il les confirme par ses actes. S'il prétend être un croyant, qu'il agisse alors conformément aux préceptes du royaume d'Abha. Loué soit Dieu, vous avez toutes deux démontré, par vos actes, la vérité de vos paroles, et gagné les confirmations du Seigneur Dieu. Chaque jour, aux premières lueurs de l'aube, vous rassemblez les enfants baha'is et leur enseignez le sens de la communauté et les prières. C'est là un acte éminemment digne de louange, qui réjouit le coeur des enfants: chaque matin, qu'ils se tournent vers le Royaume, mentionnent le Seigneur, exaltent son Nom et, de leur voix la plus douce, chantent et récitent les versets sacrés. Ces enfants sont pareils à de jeunes plantes: leur enseigner les prières équivaut à faire tomber la pluie sur eux afin qu'ils puissent croître en toutes fraîcheur et tendreté, et que les brises suaves de l'amour de Dieu soufflent sur eux, les faisant tressaillir de joie. Le bonheur vous attend, ainsi qu'un doux refuge.
(Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, n° 115, p. 138)

54. Ô vous qui êtes fermes dans l'Alliance !
Votre lettre est arrivée et nous a comblé de joie en nous apprenant que, loué soit Dieu, les jeunes du paradis d'Abha sont purs et tendres, grâce aux ondées que déversent les nuages de la grâce céleste ; qu'ils croissent et fleurissent sous les pluies printanières de la tutelle divine, et progressent de jour en jour. Il est certain que chacun d'entre eux deviendra peu à peu un étendard de direction, un symbole des dons du royaume du Très- Glorieux. Ils seront de mélodieux rossignols dans les jardins du savoir, de délicates et gracieuses gazelles parcourant les plaines de l'amour de Dieu. Vous devez accorder la plus grande importance à l'éducation des enfants, car c'est là le fondement de la loi de Dieu et la base de l'édifice de sa foi.Si on savait quelle joie vous avez donnée grâce à ce qui a été fait pour les enfants, les croyants éduqueraient certainement tous leurs enfants de la même manière.

55. Ô loyaux compagnons !
L'humanité est semblable à des enfants dans une école, et les aurores de la lumière, les sources de la révélation divine sont ses éducateurs prodigieux et sans pareils. À l'école des réalités, ils éduquent ces fils et ces filles conformément aux enseignements de Dieu et les élèvent dans le sein de la grâce, afin qu'ils progressent dans tous les domaines, manifestent les dons et les bénédictions du Seigneur, combinent des perfections humaines ; afin qu'ils se distinguent dans toutes les formes d'activité humaine, qu'elle soit dirigée vers l'extérieur ou l'intérieur, visible ou cachée, matérielle ou spirituelle, jusqu'à ce qu'ils transforment ce monde mortel en un gigantesque miroir reflétant l'autre monde, celui qui ne meurt pas.
Ô vous, amis de Dieu ! Parce qu'en cet âge important entre tous, le Soleil de vérité est apparu au point culminant de l'équinoxe du printemps et a jeté ses rayons sur chaque contrée, il provoquera un tel frémissement d'agitation, propagera de telles vibrations dans le monde de l'existence, suscitera un tel essor, jaillira dans une telle gloire lumineuse, et les nuages de la grâce déverseront des ondées si abondantes, les champs et les plaines fourmilleront d'une telle diversité de plantes et de fleurs aux senteurs suaves, que cette humble terre deviendra le royaume d'Abha, et cet enfer, le monde d'en haut. Ce grain de poussière sera alors comme le vaste cercle des cieux, cette demeure humaine deviendra la cour du palais divin et cette parcelle d'argile, l'aurore des faveurs infinies du Seigneur des seigneurs.
Pour cette raison, ô bien-aimés de Dieu, fournissez un immense effort pour être les signes de ce progrès et de toutes ces confirmations, et pour devenir des foyers de bénédictions divines, des aurores de la lumière de son unicité, des promoteurs des bienfaits et des faveurs de la civilisation.
En ce pays, soyez les pionniers des perfections humaines ; propagez les diverses branches du savoir, soyez actifs et progressistes dans les domaines des inventions et des arts. Efforcez-vous de rectifier la conduite de vos semblables et cherchez à surpasser le monde entier sur les plans du caractère et de la morale. Alors que les enfants sont encore dans l'âge le plus tendre, nourrissez-les du lait de la grâce céleste, élevez-les dans le berceau de l'excellence même, dans le sein de toutes les générosités. Offrez-leur les bénéfices qu'apportent toutes les formes utiles de la connaissance. Qu'ils prennent part à la création de chaque art nouveau, rare et prodigieux. Enseignez-leur le travail et l'effort, habituez-les aux épreuves. Apprenez-leur à consacrer leur vie aux questions de grande importance, et encouragez-les à entreprendre des études qui profiteront à l'humanité.
(Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, n° 102, p. 126-128)

56. L'éducation et la formation des enfants sont au nombre des actes les plus méritoires de l'humanité, et attirent les grâces et les faveurs du Très-Miséricordieux, car l'éducation est le fondement indispensable de toute perfection chez l'être humain et elle permet à l'homme de s'approcher graduellement des sommets de gloire éternelle. Si un enfant est formé dès son plus jeune âge, grâce aux soins affectueux du saint Jardinier, il pourra boire à la source cristalline de l'esprit et du savoir, comme un jeune arbre au milieu des eaux ruisselantes. Il attirera assurément les rayons brillants du Soleil de vérité et, grâce à sa lumière et à sa chaleur, il poursuivra, toujours frais et gracieux, sa croissance dans le jardin de la vie. C'est pourquoi le mentor doit aussi être un médecin: en instruisant l'enfant, il doit aussi corriger ses fautes ; il doit lui inculquer le savoir tout en le formant à acquérir une nature spirituelle. Que l'éducateur soigne, tel un médecin, le caractère de l'enfant ; ainsi guérira-t-il les maux spirituels des enfants des hommes. Si l'humanité déploie tous ses efforts pour accomplir cette tâche capitale, elle étincellera dans sa parure nouvelle et brillera de la plus belle des lumières. Ce monde obscur sera alors illuminé, et cette demeure terrestre deviendra un paradis. Les pires démons se transformeront en anges, les loups en bergers du troupeau et les hordes de chiens sauvages en gazelles paissant dans les plaines de l'unité ; les bêtes voraces formeront de paisibles troupeaux et les oiseaux de proie, aux serres aiguisées comme des couteaux, deviendront des oiseaux chantant de douces mélodies. Car la réalité intime de l'être humain est une ligne qui sépare l'ombre de la lumière, un lieu où se rejoignent les deux mers (*) ; elle est le point le plus bas de l'arc descendant et est, par conséquent, capable d'accéder à tous les stades supérieurs (**). Grâce à l'éducation, elle peut acquérir toutes les perfections ; privée d'éducation, elle demeurera au stade le plus bas de l'imperfection. Tout enfant est, en puissance, la lumière du monde et, en même temps, son obscurité ; c'est pourquoi on doit accorder à la question de l'éducation une importance primordiale. Dès son plus jeune âge, il faut nourrir l'enfant du lait de l'amour divin et de la connaissance de Dieu, afin qu'il puisse rayonner de lumière, croître en spiritualité, être imprégné de sagesse et de savoir, et acquérir les caractéristiques de la cohorte des anges. Puisqu'on vous a confié cette tâche sacrée, vous devez déployer tous vos efforts pour consolider la renommée de cette école partout dans le monde et en faire une source de glorification de la parole du Seigneur.
(Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, n° 103, p. 128-129)

(*) Qur'an, 25: 55 ; 35: 13 ; 55: 19-25. Voir aussi la prière pour le mariage révélée par 'Abdu'l-Baha: "Il est Dieu ! Ô Seigneur incomparable, en ta suprême sagesse, tu as enjoint aux hommes de se marier […]".

(**) Voir Les leçons de Saint-Jean-d'Acre, p. 286 à 293, le commentaire de 'Abdu'l-Baha sur l'arc de descente et l'arc d'ascension.

57. Parmi les plus nobles de tous les services que l'homme peut rendre à Dieu, le Tout-Puissant, il y a l'éducation et la formation des enfants, ces jeunes plantes du paradis d'Abha, afin qu'un jour, nourris de la grâce sur la route du salut, croissant comme des perles de la munificence divine dans la coquille de l'éducation, ils puissent orner la couronne de la gloire éternelle. Il est toutefois très difficile d'entreprendre un tel service, et plus difficile encore de le mener à bien. J'espère que vous vous acquitterez correctement de cette tâche - la plus importante de toutes -, que vous remporterez la victoire et deviendrez un symbole de la munificence divine ; que ces enfants, tous élevés dans les enseignements sacrés, acquerront des caractères pareils aux douces brises qui soufflent dans les jardins du Très-Glorieux, et répandront leurs fragrances dans le monde entier.
(Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, n° 106, p. 132-133)

58. Ô serviteur de la Beauté bénie !
Béni sois-tu, car tu rends le service qui illuminera ton visage dans le royaume d'Abha: tu éduques et instruis les enfants. Bien éduquer et instruire les enfants, c'est rendre un service que rien ne peut surpasser au Seuil sacré. D'après ce que nous avons appris, tu le fais avec succès. Il te faut cependant t'efforcer continuellement de te perfectionner et de mener à bien des réalisations toujours plus nobles. J'implore sans cesse Dieu, le Tout-Puissant, de faire de toi un instrument qui éclairera l'esprit de ces enfants, insufflera la vie à leur coeur et sanctifiera leur âme.

59. 'Abdu'l-Baha espère que les jeunes âmes qui étudient dans la classe du savoir approfondi seront confiées aux soins d'un éducateur qui leur apprenne à aimer. Puissent-elles toutes, partout où se déploie l'esprit, si bien s'informer des mystères cachés que chacune d'elles, dans le royaume du Très-Glorieux, proclamera, tel un rossignol doué de parole, les secrets du royaume céleste et, comme un amant qui se languit, donnera libre cours à son besoin ardent et à son désir profond du Bien-Aimé.
(Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, n° 107, p. 133)

60. Ô toi, servante de Dieu ! Fonde une école céleste et enseigne dans cette maison du savoir. Apprends aux enfants les choses divines et, telles des perles, cultive-les dans la coquille de la tutelle divine. Mets-y tout ton coeur ; veille à ce que les enfants parviennent à incarner les plus grandes perfections humaines, à tel point que chacun apprendra à faire usage de son esprit, à acquérir le savoir, dans l'humilité et la modestie, dans la dignité, l'ardeur et l'amour.

61. Renseigne-toi sur l'éducatrice. Elle doit être extrêmement modeste, d'humeur égale, patiente et bien élevée, et elle doit être experte dans la langue anglaise.

62. Ô toi, éducateur spirituel ! Dans ton école, enseigne aux enfants les usages du Royaume. Sois un éducateur de l'amour dans une école d'unité. Instruis les enfants des amis du Miséricordieux dans les règles et les voies de sa tendre bonté. Nourris les jeunes arbres du paradis d'Abha des eaux jaillissantes de sa grâce, de sa paix et de sa joie. Fais-les fleurir sous les averses de sa bonté. Fais tout ce qui est en ton pouvoir pour que les enfants puissent se distinguer et grandir, frais, délicats et doux, comme les arbres parfaits des jardins du paradis.
Tous ces dons et toutes ces faveurs dépendent de l'amour de la beauté du Tout-Glorieux, et des bénédictions que renferment les enseignements du Très-Haut, et des instructions spirituelles de l'Assemblée suprême, et du ravissement, de l'ardeur et de la poursuite diligente de tout ce qui contribuera à l'honneur éternel de la communauté humaine.

63. Faites tout votre possible pour acquérir le savoir le plus avancé de votre époque, et fournissez un effort intense pour faire progresser la civilisation divine. Fondez des écoles bien organisées, et faites la promotion des principes de base de l'instruction dans les divers domaines du savoir, grâce à des professeurs purs et sanctifiés, remarquables par l'excellence de leur conduite et leurs qualités générales, et fermes dans la foi ; qu'ils possèdent également une connaissance approfondie des sciences et des arts. Il incombe au noble corps des Mains de la Cause de veiller sur ces écoles et de les protéger par tous les moyens ; de s'assurer qu'elles ne manquent de rien, de façon à ce que les instruments nécessaires à leur progrès soient toujours à leur disposition ; et les lumières de l'érudition éclaireront le monde entier.

64. Ô toi qui es ferme dans l'Alliance ! Je dois être bref dans ma réponse à ta lettre. Loué soit Dieu que tu aies réussi à devenir un éducateur auprès des jeunes baha'is - ces jeunes arbres du paradis d'Abha - et que tu puisses aussi en faire profiter d'autres enfants.
Selon le texte divin explicite, éduquer les enfants est indispensable et obligatoire. Il s'ensuit que les éducateurs sont les serviteurs du Seigneur Dieu, puisqu'ils se sont levés pour accomplir cette tâche qui équivaut à l'adoration. C'est pourquoi tu dois louer Dieu à chaque instant de ta vie, car tu éduques tes enfants spirituels. Le père spirituel est plus important que le père naturel, car ce dernier ne donne que la vie de ce monde, alors que le premier dote son enfant de la vie éternelle. C'est la raison pour laquelle, dans la loi de Dieu, les éducateurs figurent parmi les héritiers. Tu t'es maintenant gagné tout à fait gratuitement tous ces enfants spirituels, et cela vaut mieux que d'avoir des enfants physiques. Car ces derniers ne se montrent pas reconnaissants envers leur père puisqu'ils le considèrent obligé de s'occuper d'eux ; quoi qu'il fasse pour eux, ils n'y accordent aucune attention. Les enfants spirituels, par contre, apprécient toujours la bonté de leur père. Cela provient, en vérité, de la grâce du Seigneur, le Bienfaisant.

65. Ô toi qui es ferme dans l'Alliance ! Tu as déployé de très grands efforts pour éduquer les enfants, et j'ai été, et je suis encore extrêmement content de toi. Loué soit Dieu, il t'a été permis de servir dans ce domaine, et il est certain que les confirmations du royaume d'Abha te seront largement dispensées et que tu connaîtras la prospérité et le succès. Aujourd'hui, instruire et éduquer les enfants des croyants est l'objectif prééminent des élus. Cela équivaut à la servitude devant le Seuil sacré et à servir la Beauté bénie. Tu peux donc, avec joie, en être fier.

66. Ô toi, éducateur des enfants du Royaume !
Tu t'es levé pour rendre un service qui te donnerait le droit de te croire meilleur que tous les éducateurs de la terre, car les éducateurs de ce monde ont recours à l'éducation humaine pour développer les forces spirituelles ou matérielles de l'humanité, alors que tu prends soin de ces jeunes plantes dans les jardins de Dieu selon l'éducation du Paradis et leur enseignes les leçons du Royaume.
Le résultat de ce genre d'éducation sera d'attirer les bénédictions de Dieu et de rendre manifestes les perfections humaines. Attache-toi solidement à ce genre d'éducation, car il produira des fruits merveilleux. Dès la petite enfance, les enfants doivent apprendre à être des baha'is spirituels et pieux. Si telle est l'instruction qu'ils reçoivent, ils seront à l'abri de toute épreuve.

67. Ô vous qui recevez les faveurs de Dieu ! La fondation inébranlable, en cette ère nouvelle et prodigieuse, est l'enseignement des sciences et des arts. Selon des textes sacrés explicites, il faut enseigner à chaque enfant les arts et les métiers, et ce, autant que nécessaire. C'est pourquoi, dans chaque cité et chaque village, on doit créer des établissements scolaires, et chaque enfant de cette cité ou de ce village doit poursuivre des études jusqu'au niveau nécessaire. Il s'ensuit que toute âme qui offrira son aide pour réaliser ce but sera assurément accueillie au seuil du paradis et louée par l'Assemblée céleste.
Puisque vous avez déployé de grands efforts pour atteindre ce but de la plus haute importance, j'espère que vous recevrez votre récompense du Seigneur des témoignages et des signes évidents, et que les rayons de la grâce céleste se tourneront vers vous.
(Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, n° 109, p. 133-134)

68. Ô vous qui faites preuve de grande fermeté et qui avez des buts élevés ! Votre lettre était éloquente, son contenu était original et exprimé avec sensibilité. Elle témoignait de vos très louables efforts pour éduquer les enfants, filles et garçons. C'est une des entreprises humaines les plus importantes. Il faut fournir aux enfants baha'is - ces tendres plantes du jardin divin - tous les outils pédagogiques possibles, car c'est en cela que réside l'illumination du monde.
Loué soit Dieu, les amis de 'Ishqabad ont établi une fondation solide, une base inattaquable. C'est dans la cité de l'Amour que la première Maison d'adoration baha'ie a été érigée ; aujourd'hui, dans cette même ville, on développe aussi les outils requis pour l'éducation des enfants attendu que, même durant les années de guerre, ce devoir n'a pas été négligé et qu'en fait, certaines faiblesses ont été corrigées. Vous devez maintenant élargir votre rayon d'action et concevoir des plans pour fonder des écoles d'éducation supérieure, afin que la cité de l'Amour devienne le centre baha'i de la science et des arts. Grâce à la généreuse assistance de la Beauté bénie, les besoins liés à ce projet seront comblés. Consacrez une attention particulière à l'école pour les filles, car la grandeur de cette ère prodigieuse se manifestera par suite du progrès dans le monde des femmes. C'est pourquoi, dans tous les pays, on observe que le monde des femmes est en marche, et ce, grâce à la plus grande Manifestation et à la puissance des enseignements de Dieu.
Dans les écoles, l'instruction doit débuter avec l'étude de la religion. Après la formation religieuse et après avoir attaché le coeur de l'enfant à l'amour de Dieu, poursuivez son éducation par l'étude des autres branches du savoir.

69. Ô vous, bien-aimés de 'Abdu'l-Baha ! Un des amis nous a fait parvenir une lettre au sujet de l'école de 'Ishqabad, nous annonçant que, loué soit Dieu, les amis font de grands efforts pour mettre de l'ordre dans les affaires de l'école, qu'ils ont nommé des professeurs qualifiés et qu'on accordera désormais le plus grand soin à la supervision et à l'administration de l'école. J'espère également que les faveurs et les dons de Dieu, le Roi généreux, vous combleront afin qu'en toutes choses, les amis en arrivent à surpasser les autres.
L'éducation des enfants est une des entreprises les plus importantes, car le succès et la prospérité dépendent du service et de l'adoration de Dieu, le Saint, le Très-Glorieux. L'éducation des enfants et la promotion des divers métiers, sciences et arts figurent parmi les services les plus importants. Loué soit Dieu, vous déployez des efforts acharnés en ce sens. Plus vous persévérerez dans cette tâche primordiale, plus vous serez témoins des confirmations de Dieu, à un point tel que vous en serez vous-mêmes étonnés. Il n'y a aucun doute sur cette question: c'est une promesse qui sera tenue.

70. Ô vous, fidèles serviteurs du Seigneur des cohortes célestes !
Les services par lesquels vous soutenez l'école Ta'yid (*) sont dignes des plus grands éloges. Dieu, dans sa générosité, vous enverra assurément ses multiples bénédictions. Les croyants ont le devoir de fonder des écoles où les enfants peuvent acquérir le savoir, et comme ces amis se sont engagés à faire des sacrifices à cet égard et contribuent à soutenir l'école Ta'yid, 'Abdu'l-Baha, parfaitement humble et soumis, remercie le royaume des Mystères et lui rend grâces. Il demande que des bénédictions vous soient accordées, ainsi que la tranquillité d'esprit, afin que vous réussissiez à rendre ce service si louable dans la joie et sans difficulté.
Ô toi qui pourvois à tout ! Ces âmes font le bien. Accorde-leur une place de choix dans les deux mondes, fais-en les bénéficiaires d'une grâce infinie. Tu es le Tout-Puissant, Celui qui peut, tu es le Donateur, le Dispensateur, le Seigneur incomparable.

(*)Ta'yid: Une école baha'ie pour garçons à Hamadan, en Perse.

71. Ô toi qui t'es levé pour servir la cause de Dieu de tout ton être !
Ce que tu as écrit au sujet de l'école me fait grand plaisir. Cette nouvelle a réjoui et réconforté tous les amis, sans exception. Cette école est une des institutions vitales et essentielles qui soutiennent et protègent vraiment l'édifice de l'humanité. Si Dieu le veut, elle se développera et atteindra la perfection en tout. Lorsque cette école aura ainsi été perfectionnée à tous les égards, qu'elle se sera épanouie et aura surpassé toutes les autres, il faudra, les unes suivant l'exemple des autres, fonder de nouvelles écoles. Nous croyons que les amis doivent diriger leur attention vers l'éducation et l'instruction de tous les enfants de la Perse, afin que tous, ayant acquis dans une école de savoir véritable la capacité de comprendre les réalités profondes de l'univers, découvrent ensuite les signes et les mystères de Dieu et se trouvent éclairés par les lumières de la connaissance du Seigneur et par son amour. C'est là véritablement la meilleure façon d'éduquer tous les peuples.

72. Faites les plus grands efforts pour améliorer l'école Tarbiyat19 (*), et pour développer l'ordre et la discipline dans cette institution. Employez tous les moyens pour faire de cette école un jardin du Très-Miséricordieux, d'où la lumière de l'érudition projettera ses rayons, et où les enfants, qu'ils soient ou non baha'is, seront éduqués de façon à devenir des dons de Dieu à l'humanité et la fierté de la race humaine. Qu'ils fassent les plus grands progrès en très peu de temps, qu'ils ouvrent grands les yeux et découvrent la réalité intime de toutes choses, qu'ils deviennent compétents dans tous les arts et tous les métiers, et qu'ils apprennent à saisir avec précision les secrets de toutes choses, cette faculté étant l'un des effets incontestables de la servitude devant le Seuil sacré.
Vous fournirez sans aucun doute tous les efforts nécessaires pour que cela s'accomplisse, et vous concevrez également des plans pour ouvrir un certain nombre d'écoles. Ces écoles consacrées aux études intellectuelles doivent être, en même temps, des centres de formation du comportement et de la conduite, et accorder la priorité au caractère et à la conduite, avant les sciences et les arts. Une conduite louable et un caractère noble doivent avoir la priorité, car si le caractère n'est pas formé, l'acquisition du savoir ne pourra que se révéler nuisible. Le savoir est méritoire s'il va de pair avec une conduite morale et un naturel vertueux ; autrement, c'est un poison mortel, un terrible danger. Un médecin d'un tempérament mauvais, qui abuse de la confiance d'autrui, peut causer la mort et provoquer de nombreuses infirmités et maladies. Accordez la plus grande attention à cette question, car le principe fondamental d'une école est d'abord et avant tout l'éducation morale, la formation du caractère et la correction du comportement.

(*) Située à Tihran (Téhéran), la première école appartenant à la communauté baha'ie de Perse et dirigée par elle. Voir Dieu passe près de nous pour les références à la fondation et plus tard à la fermeture forcée des écoles baha'ies en Perse.

73. Ô vous, amis de Dieu ! Le Très-Miséricordieux a créé l'humanité pour orner ce monde contingent, afin que les hommes puissent déployer sur la terre les multiples bénédictions du ciel, que la réalité intime de l'être humain puisse, comme une lampe de l'esprit, amener la communauté humaine à devenir comme le miroir de l'Assemblée céleste.
Il est clair que le savoir est le plus grand don de Dieu, que la connaissance et son acquisition sont une bénédiction du ciel. Il incombe donc aux amis de Dieu de faire de tels efforts et de travailler avec une telle ardeur pour promouvoir la connaissance divine, la culture et les sciences que ceux qui, aujourd'hui, sont des écoliers deviendront bientôt les plus grands érudits de toute la confrérie des sages. C'est là un service rendu à Dieu lui-même, et c'est un de ses commandements inéluctables.
Pour cette raison, ô amis affectueux, efforcez-vous, corps et âme, de faire de l'école Tarbiyat un centre d'édification et une source de vérité, afin que les enfants de Dieu brillent des rayons du savoir infini, et que ces plantes délicates du jardin divin puissent grandir et fleurir dans la grâce que déversent sur eux les nuages de la connaissance et de la compréhension véritable, et qu'ils progressent au point d'étonner l'assemblée de ceux qui savent. Je jure, par la générosité de la sagesse divine, que s'ils remportent cette grande victoire, les membres de l'école Tarbiyat seront admis auprès de Dieu et que pour eux, hors de tout doute, les portails de sa grâce seront grands ouverts.

74. Ô vous qui êtes fermes dans l'Alliance ! Dieu soit loué, vous avez réussi à fonder une école à Mihdiyabad (*), et vous éduquez les enfants avec beaucoup d'énergie et d'enthousiasme. Dans cette cause nouvelle et merveilleuse, le progrès de tous les domaines du savoir est un principe immuable et vital, et tous les amis, sans exception, ont l'obligation de consacrer les plus grands efforts à la réalisation de ce but, afin que la cause de la Lumière manifeste se propage au loin et que chaque enfant reçoive, selon ses besoins, sa part des sciences et des arts, jusqu'à ce qu'il ne se trouve plus un seul enfant, même parmi les paysans, qui soit totalement dépourvu d'instruction.
Il est essentiel d'enseigner les principes de la connaissance ; il est essentiel que tous soient capables de lire et d'écrire. C'est pourquoi cette nouvelle institution est digne des plus grands éloges, et son programme doit être encouragé. Nous espérons que d'autres villages suivront votre exemple et que, dans chaque village où résident un certain nombre de croyants, on fondera une école où les enfants pourront apprendre à lire et à écrire, et où on leur enseignera les connaissances de base. Voilà ce qui réjouit le coeur de 'Abdu'l-Baha, ce qui apporte réconfort et paix à son âme. 75. Ô vous qui êtes fermes dans l'Alliance ! La méthode d'instruction que vous avez mise en place, commençant par les preuves de l'existence de Dieu et l'unicité de Dieu, la mission des Prophètes et des Messagers et leurs enseignements, et les merveilles de l'univers, est tout à fait appropriée. Continuez ainsi. Les confirmations de Dieu vous accompagneront certainement. Il est également très louable de mémoriser les épîtres, les versets divins et les traditions sacrées. Vous ferez sans doute les plus grands efforts dans le domaine de l'enseignement, et pour favoriser la compréhension.

76. En ce qui concerne les enfants: dès l'âge de cinq ans, une éducation formelle doit commencer ; c'est-à-dire que, pendant la journée, on devrait s'occuper d'eux dans un endroit où il y a des éducateurs, et leur apprendre à bien se conduire.
On devrait leur enseigner, par le jeu, quelques lettres et quelques mots, et un peu de lecture, comme on le fait dans certains pays où on confectionne des lettres et des mots avec des friandises que l'on donne à l'enfant. Par exemple, on fait un bonbon en forme de "a" et on dit que cette lettre s'appelle le "a", ou un bonbon en forme de "b" et on l'appelle "b", et ainsi de suite pour le reste de l'alphabet, en donnant les bonbons au jeune enfant. De cette façon, les enfants apprendront rapidement leur alphabet... Quand les enfants sont prêts à aller dormir, que leur mère leur lise ou leur chante des odes de la Beauté bénie pour que, dès leur âge le plus tendre, ils soient éduqués par ces versets des conseils divins.

(*) Mihdiyabad, un village près de la ville de Yazd, en Perse.

77. Ô toi, serviteur de Dieu ! Ta question concernait l'éducation des enfants. Les enfants qui, protégés par l'Arbre béni, sont apparus dans le monde, ceux qui sont bercés par la Foi et sont nourris au sein de la grâce, doivent dès le début recevoir une formation spirituelle directement de leur mère. C'est-à-dire que la mère doit continuellement évoquer le souvenir de Dieu et faire mention de lui, parler de sa grandeur et inculquer à son enfant la crainte de Dieu ; elle doit l'élever avec douceur, dans la tendresse, et dans une propreté extrême. Ainsi, dès sa naissance, chaque enfant sera rafraîchi par les souffles suaves de l'amour de Dieu et frémira de joie au doux parfum de la tutelle divine. C'est en cela que réside le début du processus ; c'est la base essentielle de tout le reste. Quand l'enfant a atteint l'âge de raison, qu'il aille dans une école baha'ie où l'on commence par réciter les textes saints et par enseigner les concepts religieux. À cette école, l'enfant devra apprendre à lire et à écrire, et quelques éléments de base des diverses branches du savoir tels qu'ils peuvent être assimilés par des enfants.
Plus précisément, l'enseignant doit d'abord placer une plume dans la main de l'enfant, répartir les enfants en groupes et instruire chaque groupe selon ses capacités. Quand les enfants sont assis, en rangées, que chacun tient une plume, une feuille de papier devant lui, et que l'enseignant a suspendu un tableau noir devant les enfants, qu'il écrive quelque chose à la craie et le fasse copier aux enfants. Par exemple, que l'enseignant écrive un alif (a) et dise: "Voici un alif." Que les enfants le copient et répètent: "Voici un alif", et ainsi de suite jusqu'à la fin de l'alphabet. Dès qu'ils reconnaissent convenablement les lettres, que l'enseignant fasse des combinaisons de lettres pendant que les enfants suivent son exemple en écrivant les combinaisons sur leur papier, jusqu'à ce que, grâce à cette méthode, ils reconnaissent toutes les lettres, qu'elles soient isolées ou combinées pour former des mots. L'enseignant doit alors poursuivre en écrivant des phrases pendant que les enfants copient ce qu'il a écrit, chacun sur sa propre feuille. L'instituteur doit alors expliquer aux enfants le sens de la phrase.
Une fois les enfants versés dans la langue persane, que l'enseignant traduise dans une autre langue d'abord des mots isolés et en demande la signification aux élèves. Si l'un d'eux en saisit un peu le sens et traduit le mot, que le professeur le félicite ; si aucun élève ne réussit, que l'enseignant écrive alors la traduction du mot étranger sous le mot en persan. Par exemple, qu'il écrive "sama" (ciel) en arabe, et demande: "Comment dit-on ceci en persan ?" Si un des enfants répond: "La traduction de ce mot est asiman", que l'enseignant le félicite et l'encourage. Si personne ne peut répondre, que l'enseignant donne lui-même la traduction, l'écrive, et laisse les enfants la copier.
Plus tard, que l'enseignant demande: "Comment dit-on ceci en russe, en français ou en turc ?" Si les élèves connaissent la réponse, c'est excellent. Sinon, que l'enseignant dise: "En russe ou en français, la traduction est la suivante…" ; qu'il écrive le mot au tableau et que les enfants le copient.
Quand les enfants savent bien traduire des mots isolés, que le professeur combine ces mots en phrases, les écrive au tableau et demande aux enfants de les traduire. S'ils n'y arrivent pas, que le professeur traduise lui-même la phrase et écrive la traduction. Bien sûr, il serait préférable qu'il emploie plusieurs langues. De cette façon, en un court laps de temps, c'est-à-dire en trois ans, les enfants, parce qu'ils auront écrit les mots, maîtriseront parfaitement un certain nombre de langues et seront capables de traduire un passage d'une langue dans une autre. Lorsqu'ils seront devenus compétents dans ces notions de base, qu'ils commencent à étudier les éléments d'autres domaines du savoir et, une fois ces études achevées, que ceux qui en sont capables et qui le désirent ardemment s'inscrivent dans des institutions d'études supérieures et suivent des cours avancés en sciences et en arts.
Tous, cependant, ne seront pas capables d'entreprendre des études avancées. C'est pourquoi il faut envoyer ces enfants dans des écoles techniques où ils pourront également acquérir des compétences techniques ; quand l'enfant aura développé cette habileté, qu'on prenne alors en considération ses préférences et ses goûts. Si l'enfant aime le commerce, qu'il opte pour le commerce ; si c'est l'industrie, alors qu'il choisisse l'industrie ; s'il préfère une instruction supérieure, qu'il opte pour l'avancement des connaissances ; s'il s'intéresse à toute autre activité humaine, qu'il suive cette voie. Qu'il évolue dans le domaine pour lequel il a un penchant, un intérêt et du talent.
Mais ce qui constitue la base indispensable de tout, c'est de développer des caractéristiques spirituelles et des vertus humaines louables. C'est ce dont on doit tenir compte avant tout. Si une personne est illettrée mais revêtue des qualités divines et si elle vit du souffle de l'Esprit, elle contribuera au bien-être de la société, et son incapacité de lire et d'écrire ne lui nuira aucunement. Et si une personne est versée dans les arts et dans toutes les branches du savoir, mais ne mène pas une vie pieuse, n'acquiert pas les caractéristiques de Dieu, n'est pas guidée par une intention pure, et se laisse absorber par la vie de la chair, elle est alors le mal incarné, et rien d'autre que le scandale et le tourment ne résultera de tout son savoir et de ses accomplissements intellectuels. Par contre, si un individu possède des caractéristiques spirituelles et des vertus rayonnantes, si le but de sa vie est spirituel, s'il est attiré vers Dieu et étudie également d'autres branches de la connaissance, alors ce sera "lumière sur lumière(*)": car son être extérieur sera lumineux, sa personnalité radieuse, son coeur solide, ses pensées élevées, sa compréhension rapide, son rang noble. Béni celui qui atteint ce rang élevé.

78. De nombreux sujets doivent être enseignés aux enfants dans les écoles et, en raison du manque de temps, nous ne pouvons en aborder que quelques-uns: le premier, et le plus important, est la formation en ce qui a trait au comportement et au bon caractère ; le perfectionnement des qualités, le développement du désir de se réaliser et d'acquérir des perfections, de s'attacher à la religion de Dieu et de demeurer ferme dans ses lois, de prêter obéissance totale à tout gouvernement juste, de faire preuve de loyauté et de fidélité envers le dirigeant en place, d'aimer le genre humain et d'être bon envers tous.
En plus du perfectionnement du caractère, il y a l'enseignement des arts et des sciences utiles, et des langues étrangères. Aussi, réciter des prières pour le bien-être des dirigeants et des gouvernés, et éviter les oeuvres matérialistes qui ont cours parmi ceux qui ne voient que les causalités naturelles, ainsi que les histoires d'amour et les livres qui soulèvent les passions. En résumé, que toutes les leçons se consacrent entièrement à l'acquisition de perfections humaines. Voilà, en bref, des indications pour le programme d'études de ces écoles.

(*) Qur'an, 24: 35.

79. En ce qui a trait à l'organisation des écoles: dans la mesure du possible, les enfants devraient tous porter le même genre de vêtement, même si les tissus varient. Il serait préférable que le tissu soit, lui aussi, uniforme, mais toutefois, si cette dernière condition ne peut être remplie, il n'y a pas de mal. Plus les écoliers sont propres, mieux c'est ; ils devraient être impeccables. L'école doit être située là où l'air est pur et doux. Il faut enseigner soigneusement aux enfants à être extrêmement courtois et à très bien se comporter. Il faut constamment les encourager et les inciter à atteindre tous les sommets des réalisations humaines, afin que, dès leur âge le plus tendre, ils soient formés à poursuivre des buts nobles, à bien se conduire, à être chastes, purs et sans tache, et qu'ils apprennent à faire preuve de détermination et à agir avec fermeté en toutes circonstances. Qu'ils évitent les plaisanteries et la frivolité, mais s'avancent avec détermination vers leurs objectifs, afin de toujours agir avec détermination et fermeté. La formation en ce qui a trait aux moeurs et à la bonne conduite est beaucoup plus importante que les connaissances livresques. Pour un enfant, il vaut mieux être propre, agréable, bien élevé et avoir un bon caractère, même s'il est ignorant, qu'être impoli, malpropre, désagréable, et cependant toujours plus versé dans tous les arts et toutes les sciences. Cela s'explique par le fait que l'enfant qui sait bien se conduire, même s'il est ignorant, est un bienfait pour les autres, alors qu'un enfant désagréable, mal élevé, est corrompu et peut nuire à autrui, même s'il est instruit. Si, toutefois, on éduque l'enfant pour qu'il soit à la fois instruit et bien élevé, le résultat est "lumière sur lumière".
Les enfants sont semblables à une branche tendre et verte: ils suivront la direction que vous leur aurez indiquée. Accordez la plus grande attention à leur inculquer des idéaux et des objectifs nobles afin que, parvenus à leur majorité, ils illuminent le monde de leurs rayons, telles des bougies lumineuses, et ne soient pas souillés par les désirs et les passions, comme des animaux, insouciants et inconscients, mais qu'ils s'attachent plutôt à atteindre l'honneur éternel et à acquérir toutes les perfections humaines.
(Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, n° 110, p. 134-135)

80. Pour ce qui est de l'éducation des enfants, faites tout votre possible dans ce domaine ; c'est de la plus haute importance. Il en est de même pour l'éducation des filles dans toutes les règles de conduite vertueuse, afin qu'elles grandissent avec un bon caractère et des normes élevées de comportement. Car les mères sont les premières éducatrices de l'enfant, et chaque enfant, à la naissance, est semblable à une branche fraîche et tendre dans les mains de ses parents. Son père et sa mère peuvent le former comme ils le désirent.

81. Ô vous, servantes du Miséricordieux !
L'école pour les filles a préséance sur l'école pour les garçons, car il incombe aux filles de cette ère glorieuse d'être totalement versées dans les multiples domaines du savoir, des sciences, des arts et de toutes les merveilles de cette époque exceptionnelle, afin qu'à leur tour elles puissent éduquer leurs enfants et les former, dès leur naissance, dans les voies de la perfection. Si, comme elle le devrait, la mère possède le savoir et les capacités du genre humain, ses enfants, tels des anges, seront élevés dans l'excellence, la bonne conduite et la beauté. C'est pourquoi l'École pour filles, qui a été fondée à cet endroit, doit devenir un objet majeur de préoccupation et susciter de grands efforts de la part des amis. Les enseignantes de cette école sont des servantes qui sont près du Seuil sacré, car elles sont de celles qui, obéissant aux commandements de la Beauté bénie, se sont levées pour éduquer les fillettes. Le jour viendra où ces enfants seront des mères, et chacune d'elles, avec une vive reconnaissance, offrira des prières et des supplications à Dieu tout-puissant, et demandera que soient accordés à ses éducatrices la joie et le bien-être éternels et un rang élevé dans le royaume de Dieu. Donnez à cette école le nom suivant: l'école Mawhibat (l'école de la Générosité)(*).

(*) Une école baha'ie pour filles à Hamadan, en Perse.

82. Ô servante du Très-Haut !
Ta lettre au sujet d'une école pour filles (*) a réjoui nos coeurs. Loué soit Dieu ! Il existe maintenant une école de ce genre à Tihran, où les jeunes filles peuvent, grâce à la générosité divine, recevoir une éducation et, avec la plus grande énergie, acquérir les capacités humaines. D'ici peu, les femmes marcheront de pair avec les hommes dans tous les domaines.
Jusqu'à présent, en Perse, les moyens pour faire progresser les femmes étaient inexistants. Mais maintenant, grâce à Dieu, depuis les premières lueurs de l'aube du salut, elles progressent jour après jour. Espérons qu'elles seront premières dans les domaines des vertus et des accomplissements, dans la proximité de la cour du Dieu tout-puissant, dans la foi et la certitude, et que les femmes orientales feront l'envie de celles de l'Occident.
(La femme, p. 28-29)

(*) Une école baha'ie à Hamadan, en Perse.

83. Ô vous, filles du Royaume !
Dans les siècles passés, les fillettes de la Perse ont été privées de toute instruction. Elles n'avaient ni école ni collège, ni tuteur bienveillant ni enseignant. En ce siècle, le plus grand de tous les siècles, la munificence du Très-Généreux englobe aussi les filles, et plusieurs écoles ont été fondées en Perse pour éduquer les petites filles ; mais il y manque la formation du caractère, bien que cette formation soit plus importante que l'instruction, car c'est la plus grande réalisation humaine.
Dieu soit loué, on a maintenant fondé une école pour filles à Hamadan (*). Vous qui y enseignez, vous devez consacrer plus d'efforts à la formation du caractère qu'à l'instruction, et vous devez apprendre à vos fillettes à être modestes et chastes, à avoir un bon caractère et une bonne conduite ; vous devez, de plus, leur enseigner les différents domaines du savoir.
Si vous suivez cette voie, les confirmations du Très-Glorieux, comme une énorme vague, grandiront et déferleront sur cette école. Ce que j'espère, c'est que vous réussirez.

(*) L'école Mawhibat, à Hamadan, en Perse.

84. En cette cause sacrée, ce qui concerne les orphelins est de la plus haute importance. Il faut accorder la plus grande considération aux orphelins ; ils doivent être instruits, formés et éduqués. Les enseignements de Baha'u'llah doivent, en particulier, leur être dispensés par tous les moyens et le plus complètement possible.
Je supplie Dieu que vous puissiez devenir un parent bienveillant pour les enfants orphelins, les animant grâce aux fragrances de l'Esprit saint afin que, parvenus à leur maturité, ils soient de fidèles serviteurs de l'humanité, semblables à des lampes brillant au sein de la collectivité humaine.

85. Ô vous qui êtes fermes dans l'Alliance !
Votre lettre est arrivée et a suscité la plus grande joie en nous apprenant que, Dieu soit loué, une association pour l'assistance sociale a été fondée à Hamadan. Je suis convaincu qu'elle deviendra une source d'aide et de prospérité générale, et qu'elle fournira les moyens nécessaires pour apaiser le coeur des pauvres et des faibles, et pour éduquer les orphelins et les autres enfants. Former les enfants et s'occuper des orphelins sont deux questions extrêmement importantes, mais c'est l'éducation des fillettes qui est la plus importante de toutes, car elles seront un jour des mères, et la mère est la première éducatrice de l'enfant. Quelle que soit la manière dont la mère éduque l'enfant, il sera tel qu'elle l'aura éduqué ; les résultats de la première éducation resteront gravés chez l'individu sa vie durant, et il sera très difficile de les modifier. Et comment une mère elle-même ignorante et non formée peut-elle éduquer son enfant ? Il est donc clair que l'éducation des filles a des répercussions plus importantes que celle des garçons. Ce fait est extrêmement important et le sujet doit être traité avec la plus grande vigueur et le plus grand dévouement. Dans le Qur'an, Dieu dit que ceux qui possèdent le savoir et ceux qui ne l'ont pas ne peuvent être égaux (*). Il faut donc condamner complètement l'ignorance, que ce soit chez l'homme ou chez la femme ; en fait, le dommage est encore plus grand chez la femme.
C'est pourquoi j'espère que les amis feront de grands efforts pour éduquer leurs enfants, aussi bien leurs filles que leurs fils. C'est là la vérité et, en dehors d'elle, il n'y a manifestement que perdition.

(*) Qur'an, 39: 12.

86. Vous avez écrit au sujet des filles de croyants qui fréquentent des écoles d'autres confessions. Il est vrai que, bien que ces enfants apprennent un certain nombre de choses dans de telles écoles, le caractère et le comportement des enseignantes les affectent, et leur esprit est influencé et transformé par les doutes et les ambiguïtés qui leur sont inculqués.
Il incombe aux amis de fournir une école aux fillettes baha'ies, où les enseignantes éduqueront leurs élèves selon les enseignements de Dieu. On devra y enseigner aux filles une conduite spirituelle et vertueuse.
Un enfant est comme une jeune plante: il grandira dans la direction dans laquelle vous l'orienterez. Si vous lui apprenez à être honnête, bon et vertueux, il grandira droit, frais et tendre, et il s'épanouira. Sinon, à cause d'une mauvaise éducation, il sera comme un plant tordu, poussant de travers, et il n'y aura plus d'espoir de le changer.
Il est certain que les éducatrices européennes enseignent l'art de parler et d'écrire, les travaux ménagers, la broderie et la couture, mais le caractère de leurs élèves est complètement altéré, à tel point que les filles ne se soucient plus de leur mère, que leur caractère est gâté ; qu'elles se conduisent mal, deviennent arrogantes et orgueilleuses.
Les filles devraient plutôt être instruites de telle façon qu'elles deviennent chaque jour plus modestes, plus humbles ; pour qu'elles s'inclinent devant leurs parents et leurs aînés et leur obéissent, et soient une source de consolation et de réconfort pour tous.

87. Considérez que si la mère est croyante, les enfants deviendront aussi des croyants, même si le père rejette la Foi ; tandis que si la mère n'est pas croyante, les enfants sont privés de la foi, même si le père est un croyant ferme et convaincu. C'est le résultat habituel, à quelques rares exceptions près.
C'est pourquoi les pères et les mères doivent veiller attentivement sur leurs petites filles et leur assurer une excellente éducation dispensée dans les écoles par des enseignantes hautement qualifiées, afin qu'elles puissent se familiariser avec toutes les sciences et tous les arts, qu'elles acquièrent les connaissances et soient instruites dans tout ce qui est nécessaire à la vie humaine et procurera confort et joie à leur famille.
Il incombe donc à l'Assemblée spirituelle de 'Ishqabad d'être la première à s'occuper de cette question des plus urgentes, afin que, par la grâce et la faveur de Dieu, elle puisse établir une institution qui sera à jamais une source de sécurité et de joie.

88. Ô servantes de la beauté d'Abha !
Votre lettre m'est bien parvenue, et sa lecture m'a procuré une grande joie. Dieu soit loué, les croyantes ont organisé des réunions où elles apprendront à enseigner la Foi, répandront les doux arômes des enseignements et feront des projets en vue de la formation des enfants.
Ce rassemblement doit être entièrement spirituel, c'est-à-dire que les discussions doivent se limiter à rassembler des preuves claires et concluantes de l'apparition de la manifestation du Soleil de vérité. De plus, les personnes présentes doivent s'intéresser à tous les moyens d'éduquer les fillettes ; à l'enseignement des diverses branches du savoir, à la bonne conduite, à un mode de vie approprié, au développement d'un bon caractère, à la chasteté et à la constance, à la persévérance, à la force, à la détermination et à la fermeté d'intention ; à l'art ménager, à l'éducation des enfants et à tout ce qui concerne plus particulièrement les besoins des fillettes, afin que celles-ci, élevées dans la citadelle de toutes les perfections et protégées par un bon caractère, puissent à leur tour, une fois devenues des mères, éduquer leurs enfants dès la naissance de manière à ce qu'ils aient un bon caractère et une bonne conduite. Qu'elles étudient aussi tout ce qui contribuera à développer la santé corporelle et la forme physique, et comment protéger leurs enfants contre les maladies.
Quand on s'en occupera ainsi, chaque enfant deviendra une plante sans pareille dans les jardins du paradis d'Abha.

89. Aujourd'hui, c'est l'obligation des bien-aimés de Dieu et leur devoir impérieux d'apprendre aux enfants à lire et à écrire, de leur enseigner les divers domaines du savoir, et d'élargir leur conscience pour que, jour après jour, ils puissent progresser sur tous les plans. La mère est la première enseignante de l'enfant. Car à la naissance, les enfants sont souples et tendres comme un jeune rameau et peuvent être formés comme vous le désirez. Si vous apprenez à l'enfant à être droit, il grandira droit, dans une symétrie parfaite. Il est clair que la mère est la première enseignante et que c'est elle qui forme le caractère et le comportement de l'enfant. C'est pourquoi il faut que vous sachiez, ô vous, mères aimantes, qu'aux yeux de Dieu, le meilleur moyen de l'adorer est d'éduquer les enfants et de les former dans toutes les perfections humaines ; aucune action ne saurait être plus noble que celle-là.

90. Ô servantes du Seigneur ! La réunion spirituelle que vous avez instituée dans cette ville illuminée est des plus propices. Vous avez fait de grands progrès ; vous avez surpassé tous les autres, vous vous êtes levées pour servir le Seuil sacré et vous vous êtes mérité des bienfaits célestes. À présent, avec un zèle spirituel absolu, vous devez vous réunir en cette assemblée éclairée, réciter les écrits saints et commémorer le Seigneur. Exposez ses arguments et ses preuves. Employez-vous à guider les femmes de ce pays, enseignez aux jeunes filles et aux enfants, afin que les mères puissent éduquer leurs nourrissons dès les premiers jours de leur vie, bien les former, leur inculquer un bon caractère et une excellente moralité, les guider vers toutes les vertus humaines, prévenir l'apparition de tout comportement blâmable, et les élever dans l'esprit de l'éducation baha'ie. Ainsi, ces tendres enfants seront-ils nourris au sein de la connaissance de Dieu et de son amour. Ainsi, ils grandiront et s'épanouiront, et apprendront ce que sont la droiture, la dignité humaine, la détermination et la force de lutter et de souffrir. Ainsi, ils apprendront ce que sont la persévérance en toutes choses, la volonté de progresser, la noblesse d'âme, la fermeté, la chasteté et une vie pure. Ainsi pourront-ils mener à bien tout ce qu'ils entreprendront.
Que les mères considèrent que tout ce qui a trait à l'éducation des enfants est de la plus haute importance. Qu'elles déploient tous leurs efforts en ce sens, car lorsque le rameau est souple et vert, il suivra la direction dans laquelle vous l'orienterez. C'est pourquoi il incombe aux mères d'élever leurs petits enfants comme le jardinier cultive ses jeunes plantes. Nuit et jour, qu'elles s'efforcent d'affermir chez leurs enfants la foi et la certitude, la crainte de Dieu et l'amour du Bien-Aimé des mondes, ainsi que toutes les qualités et tous les traits d'un caractère noble. Lorsqu'une mère remarque que son enfant a bien agi, qu'elle le félicite et l'encourage, mais à la moindre manifestation d'un mauvais trait de caractère, qu'elle lui prodigue ses conseils et le punisse, et qu'elle utilise des moyens qui font appel à la raison, et même un léger châtiment verbal, si nécessaire. Il n'est cependant pas permis de frapper un enfant ni de l'humilier, car s'il subit des injures ou des coups, son caractère en sera totalement corrompu.

91. Ô servantes du Miséricordieux ! Il vous incombe de former les enfants dès leur plus jeune âge ! Il vous incombe d'améliorer leur conduite ! Il vous incombe de veiller sur eux à tous points de vue et en toutes circonstances, car Dieu - glorifié et loué soit-il ! - a ordonné aux mères d'être les premières éducatrices des enfants et des nouveau-nés. C'est une chose sérieuse et importante, un rôle élevé et noble, et il n'est aucunement permis d'agir avec négligence.
Si vous suivez ce droit chemin, vous deviendrez une mère véritable pour les enfants, tant spirituellement que matériellement.
(Traduit de Tablets of 'Abdu'l-Baha, vol. III, p. 606)

92. Transmets mes salutations et mes souhaits ardents à la consolation de tes yeux (*) [...] et à ton plus jeune fils [...] En vérité, je les aime tous deux autant qu'un père compatissant aime ses chers enfants. Quant à toi, aie pour eux un coeur débordant d'amour et mets tout en oeuvre pour les élever de telle sorte qu'ils grandissent nourris du lait de l'amour de Dieu, puisqu'il est du devoir des parents d'élever leurs enfants parfaitement et avec le plus grand soin. Les enfants ont aussi certains devoirs sacrés envers leurs parents, devoirs qui sont mentionnés dans le Livre de Dieu et considérés comme des devoirs envers Dieu (**). La prospérité des enfants en ce monde et dans le Royaume dépend de la satisfaction des parents ; autrement, ils connaîtront sûrement le désespoir.
(Traduit de Tablets of 'Abdu'l-Baha, vol. II, p. 262-263)

(*) "Consolation pour les yeux", expression idiomatique persane signifiant "enfant".
(**) Dans "Questions et réponses", un appendice du Kitab-i-Aqdas, Baha'u'llah impose aux enfants l'obligation de servir leurs parents et affirme catégoriquement qu'après la reconnaissance de l'unicité de Dieu, le plus important de tous les devoirs des enfants est d'avoir une considération juste pour les droits de leurs parents.

93. Ô cher ami de 'Abdu'l-Baha ! Sois le fils de ton père et le fruit de cet arbre. Sois un fils né de son âme et de son coeur, et non seulement d'eau et d'argile. Un fils véritable est celui qui est issu de la partie spirituelle d'un homme. Je prie Dieu que tu puisses en tout temps être confirmé et fortifié.
(Traduit de Tablets of 'Abdu'l-Baha, vol. II, p. 342)

94. Ô vous, chers enfants !
Votre père est compatissant, clément et miséricordieux envers vous ; il désire pour vous le succès, la prospérité et la vie éternelle dans le royaume de Dieu. C'est pourquoi, chers enfants, il vous incombe de chercher à le satisfaire, de vous laisser guider par ses conseils, d'être attirés par l'amour de Dieu et éduqués dans le sein de l'amour divin ; et ce, afin que vous puissiez devenir, dans le jardin de El-Abha, de belles branches verdoyantes arrosées par la munificence divine.
(Traduit de Tablets of 'Abdu'l-Baha, vol. III, p. 622)

95. Il incombe aux jeunes de marcher sur les pas de Hakim (*) et d'adopter une conduite telle que la sienne, car des âmes aussi grandes que la sienne et celles de ses semblables sont désormais montées vers le royaume d'Abha !
Les jeunes doivent grandir, se développer et prendre la place de leurs pères afin que, dans la postérité de chacun des bien-aimés de Dieu qui ont enduré de grands supplices, cette grâce abondante puisse chaque jour s'accroître jusqu'à ce qu'elle porte finalement ses fruits, sur terre et dans les cieux.

(*) Un des distingués croyants de Qazvin.

96. L'école du dimanche pour les enfants, où on lit les épîtres et les enseignements de Baha'u'llah, et où on récite la parole de Dieu pour les enfants, est vraiment bénie. Vous devez assurément poursuivre sans relâche cette activité organisée et y accorder toute l'importance qu'elle mérite, afin qu'elle se développe jour après jour, rafraîchie par le souffle de l'Esprit saint. Si cette activité est bien organisée, soyez certains qu'elle produira des résultats magnifiques. Fermeté et constance sont toutefois nécessaires, faute de quoi cette oeuvre continuera quelque temps encore, mais tombera progressivement dans l'oubli. La persévérance est une condition essentielle. Dans tout projet, constance et fermeté produiront indubitablement de bons résultats ; sinon, le projet sera abandonné après quelques jours.

97. Ô vous, enfants du Royaume !
Nous avons reçu vos lettres et vos photographies. À la lecture de vos lettres, nous avons éprouvé les émotions les plus profondes, et ressenti une joie et un bonheur spirituels à la vue de vos portraits. Loué soit Dieu, ces lettres révèlent que les visages sont tournés vers le Royaume, et que la lumière et l'amour de Dieu s'y manifestent et y resplendissent.
Je prie Dieu que le dimanche, dans ces écoles, vous puissiez acquérir un savoir céleste, obtenir une formation caractérisée par la miséricorde, et progresser de jour en jour afin que chacun de vous puisse devenir un arbuste incomparable dans la roseraie divine et être paré de fleurs, de fruits et d'un feuillage abondant.
(Extrait d'une lettre aux enfants de l'école baha'ie à Urbana, en Illinois)

98. Ô vous, jeunes arbres et plantes, tendres et sans pareils, qui grandissez dans les prairies de l'inspiration ! Ô vous qui êtes de nouveaux venus dans la confrérie de la vérité ! Bien que vous soyez présentement en période d'apprentissage, espérons que les ondées des nuages de la grâce feront de vous des éducateurs ; que, telles des fleurs et des herbes odorantes, vous vous épanouirez dans le jardin de ce savoir qui est à la fois de l'esprit et du coeur ; que chacun de vous grandira pour devenir un bel arbre sain, vigoureux, ployant sous le poids des doux fruits d'une récolte abondante.
Puissent les confirmations cachées de Dieu faire de chacun de vous une fontaine de connaissance. Puissent vos coeurs recevoir à jamais l'inspiration des membres de l'Assemblée céleste. Puisse la goutte devenir un océan ; puisse le grain de poussière devenir aussi éblouissant que le soleil brillant.
Sa Sainteté le Bab a dit: "Si, en ce jour, une minuscule fourmi désire posséder la puissance qui lui permettrait d'éclaircir les passages les plus obscurs et les plus déconcertants du Qur'an, son voeu sera sans aucun doute exaucé, puisque le mystère de la puissance éternelle vibre au plus profond de toutes choses créées."(*) Si une aussi faible créature peut être dotée d'une capacité aussi subtile, combien plus efficace doit être la force que libèrent les effusions généreuses de la grâce de Baha'u'llah ! Que de confirmations seront recueillies, que d'élans du coeur !
Pour cette raison, ô vous, jeunesse éclairée, efforcez-vous, jour et nuit, d'élucider les mystères de la pensée et de l'esprit, et de saisir les secrets du jour de Dieu. Informez-vous des preuves de l'apparition du plus grand Nom. Que de vos lèvres s'élèvent des louanges. Produisez des preuves et des arguments convaincants. Menez les assoiffés vers la fontaine de vie ; rendez la santé véritable à ceux qui souffrent. Soyez les apprentis de Dieu ; soyez des médecins guidés par Dieu et guérissez les malades parmi les humains. Intégrez dans le cercle d'amis intimes ceux qui en ont été exclus. Remplissez d'espoir les désespérés. Réveillez ceux qui sommeillent ; rendez les insouciants attentifs.
Tels sont les fruits de cette vie terrestre. Telle est la condition de la gloire resplendissante.
(*) Voir Shoghi Effendi, L'Ordre mondial de Baha'u'llah, p. 120.


III. EXTRAITS DE CAUSERIES DE 'ABDU'L-BAHA

Nota: Voir le deuxième paragraphe de la préface.

99. Plusieurs âmes bénies se lèveront parmi ces enfants s'ils sont formés selon les enseignements baha'is. Si une plante est soigneusement entretenue par un jardinier, elle sera saine, et les fruits qu'elle produira seront meilleurs. Il faut donner à ces enfants une bonne formation dès leur plus jeune âge. Il faut leur offrir une formation systématique qui, de jour en jour, favorisera leur développement, leur permettant d'atteindre une plus grande perspicacité, afin d'élargir leur réceptivité spirituelle. Dès l'enfance, ils doivent commencer à s'instruire. Ils ne peuvent apprendre dans les livres. Les rudiments de la science doivent leur être expliqués clairement dès la maternelle ; ils doivent les apprendre en jouant, en s'amusant. C'est par le discours qu'on doit les familiariser avec la plupart des idées, et non par les connaissances livresques. Un enfant doit interroger un autre enfant sur ces questions, et ce dernier doit donner la réponse. Ils feront ainsi de grands progrès. Par exemple, les problèmes mathématiques doivent aussi être enseignés par des questions et des réponses. Un des enfants pose une question, et l'autre doit y répondre. Plus tard, spontanément, les enfants discuteront ensemble de ces mêmes sujets. Les enfants qui sont en tête de classe doivent recevoir des récompenses. Ils doivent être encouragés et, quand l'un d'eux fait de grands progrès, ils doivent être loués et encouragés afin de favoriser leur développement ultérieur. Il en est de même pour les sujets relatifs au divin. Des questions doivent être posées oralement, et les réponses, données oralement. Ils doivent discuter entre eux de cette manière.
(Traduit de Baha'i World, vol. IX, p. 543 ; voir aussi Star of the West, vol. IX, n° 8, p. 90-91)

100. Dès la petite enfance, éduquez vos enfants afin qu'ils fassent preuve d'une bonté et d'une compassion extrêmes envers les animaux. Si un animal tombe malade, que les enfants s'efforcent de le guérir ; s'il a faim, qu'ils lui donnent à manger ; s'il a soif, qu'ils le désaltèrent et, s'il est épuisé, qu'ils veillent à lui procurer du repos.
La plupart des êtres humains sont des pécheurs, alors que les bêtes sont innocentes. On doit indubitablement faire preuve d'une plus grande bonté et d'une plus grande clémence envers les créatures innocentes. Les animaux nuisibles, tels que les loups assoiffés de sang, les serpents venimeux et d'autres créatures nuisibles, font exception, car les traiter avec indulgence équivaut à être cruel à l'égard des êtres humains et des autres animaux.
(Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, n° 138, p. 158-159)

101. L'art musical est divin et efficace. C'est la nourriture de l'âme et de l'esprit. Le pouvoir et le charme de la musique élèvent l'esprit de l'homme. Elle a une emprise et un effet merveilleux sur le coeur des enfants, car ils ont le coeur pur, et les mélodies exercent sur eux une grande influence. Les talents cachés dont sont dotés les coeurs de ces enfants trouveront leur expression grâce à la musique. Il faut donc vous efforcer de développer leurs habiletés ; apprenez-leur à chanter d'une manière parfaite et saisissante. Il incombe à chaque enfant d'avoir quelques connaissances en musique, car si on ne connaît rien de cet art, on ne peut pas vraiment apprécier la musique instrumentale ou le chant. Il est également nécessaire de l'enseigner dans les écoles, afin que le coeur et l'âme des élèves soient vivifiés et transportés de joie, et que leur vie brille de plaisir.
(L'importance des arts pour promouvoir la Foi, n° 21, p. 14)

Aujourd'hui, des enfants spirituels et éclairés sont ici réunis. Ce sont les enfants du Royaume. Le royaume du ciel appartient à de telles âmes, car elles sont proches de Dieu. Ils ont le coeur pur. Ils ont des visages spirituels. L'effet des enseignements divins est manifeste dans la parfaite pureté de leur âme. C'est pourquoi Sa Sainteté le Christ s'est adressé ainsi au monde: "Si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux" ; c'est-à-dire que les hommes doivent purifier leur coeur pour connaître Dieu. Les enseignements ont eu un grand effet. Âmes spirituelles ! Âmes tendres ! Les coeurs de tous les enfants sont de la plus grande pureté. Ce sont des miroirs sur lesquels aucune poussière n'est tombée. Mais cette pureté est due à la faiblesse et à l'innocence, non à la force ou à l'épreuve, car comme ils sont au début de leur enfance, leur coeur et leur esprit ne sont pas souillés par le monde. Ils ne peuvent faire preuve d'une grande intelligence. Ils sont libres de toute hypocrisie, de toute fourberie. Il en est ainsi en raison de la faiblesse de l'enfant, alors que c'est par la force de sa volonté que l'homme devient pur. Par le pouvoir de son intelligence, il acquiert la simplicité ; par le grand pouvoir de la raison et de l'entendement, et non par faiblesse, il acquiert la sincérité. Lorsqu'il atteint la perfection, il développe ces qualités ; son coeur est purifié, son esprit éclairé, son âme est tendre et pénétrée de sensibilité ; tout cela grâce à sa volonté. C'est là la différence entre l'homme parfait et l'enfant. Ils possèdent tous deux les qualités fondamentales que sont la simplicité et la sincérité ; l'enfant en raison de sa faiblesse et l'homme, grâce au pouvoir de la volonté [...]
Voici le conseil que je vous donne: formez ces enfants selon les exhortations divines. Dès leur enfance, faites pénétrer l'amour de Dieu dans leur coeur, afin qu'ils puissent manifester durant leur vie la crainte de Dieu et qu'ils aient confiance en ses dons. Apprenez-leur à se libérer des imperfections humaines et à acquérir les perfections divines latentes dans le coeur humain. La vie de l'homme est utile s'il acquiert les perfections humaines. Pour celui qui rassemble en lui les imperfections du monde humain, la mort vaut mieux que la vie et la non-existence, mieux que l'existence. Par conséquent, faites un effort pour que ces enfants soient convenablement formés et éduqués, et pour que chacun d'eux puisse atteindre la perfection dans le monde humain. Appréciez la valeur de ces enfants, car ils sont tous mes enfants. (Extrait encore jamais publié)

102. Pour un élève, se faire dire qu'il est moins intelligent que ses camarades constitue un sérieux désavantage et un grand handicap pour son progrès. Pour progresser, il doit être encouragé…
(Traduit de Promulgation of Universal Peace, p. 73)

103. Selon les enseignements de Baha'u'llah, la famille, étant une cellule humaine, doit être éduquée selon les règles de la sainteté. On doit enseigner toutes les vertus à la famille. L'intégrité du lien familial doit constamment être prise en considération et les droits de chaque membre de la famille ne doivent pas être violés. Les droits du fils, du père, de la mère doivent tous être respectés ; aucun de ces droits ne doit être arbitraire. Tout comme le fils a certaines obligations envers son père, le père a aussi certaines obligations envers son fils. La mère, la soeur et les autres membres de la famille ont des prérogatives bien définies. Tous ces droits et prérogatives doivent être préservés, tout en maintenant l'unité familiale. Le préjudice causé à l'un sera considéré comme un préjudice causé à tous ; le bien-être de l'un sera le bien-être de tous ; l'honneur de l'un, l'honneur de tous.
(La vie familiale, n° 37, p. 12)

104. Il promulgua l'adoption du même programme d'éducation pour l'homme et la femme. Les filles et les fils doivent suivre le même programme d'études, ce qui favorisera l'unité des sexes. Quand tout le genre humain bénéficiera de chances égales en éducation et que l'égalité de l'homme et de la femme sera réalisée, les fondements de la guerre seront totalement détruits. Sans l'égalité, cela sera impossible, parce que toutes les différences et les distinctions conduisent à la discorde et à la lutte. L'égalité de l'homme et de la femme mène à l'abolition de la guerre parce que les femmes ne consentiront jamais à la sanctionner. Après vingt années d'anxiété et de tendre dévouement pour les élever dès leur naissance, les mères n'offriront pas leurs fils en sacrifice sur le champ de bataille, quelle que soit la cause qu'ils soient appelés à défendre. Il ne fait aucun doute que, lorsque les femmes auront obtenu l'égalité de droits, la guerre cessera totalement parmi le genre humain.
(La paix, p. 16)

105. Un enfant ne doit pas être opprimé ni critiqué parce qu'il n'a pas atteint son plein développement ; il doit être éduqué avec patience.
(Le mariage baha'i et la vie familiale, n° 161, p. 80)

106. Baha'u'llah a annoncé que, puisque l'ignorance et le manque d'éducation constituent des barrières au sein de l'humanité, tous doivent recevoir une formation et une instruction. Grâce à cette disposition, on remédiera au manque de compréhension mutuelle ; l'unité du genre humain sera promue et progressera. L'éducation universelle est une loi universelle.
(La femme, p. 27-28)

107. Il est obligatoire d'éduquer chaque enfant […] En plus de cette instruction largement répandue, il faut lui enseigner une profession, un art ou un métier afin que chaque membre de la communauté puisse subvenir à ses propres besoins. Le travail effectué dans l'esprit de service est la forme d'adoration la plus élevée.
(La femme, p. 28)


IV. EXTRAITS DE LETTRES DE SHOGHI EFFENDI

ÉCRITES PAR LUI OU EN SON NOM

108. Pour les membres du Comité de travail pour l'éducation des enfants [...] j'implore l'assistance divine afin que Dieu les aide miséricordieusement dans un travail qui était si cher au coeur du Maître, et leur permette d'aider de futurs serviteurs dévoués et efficaces de la cause de Dieu à se lever.
(Extrait d'une lettre du 23 décembre 1922 écrite par Shoghi Effendi à l'Assemblée spirituelle nationale des États-Unis et du Canada, Baha'i Administration, p. 29)

109. Elles (les Assemblées spirituelles locales) doivent utiliser tous les moyens dont elles disposent pour promouvoir l'illumination tant matérielle que spirituelle de la jeunesse, pour fournir ce qui est nécessaire à l'éducation des enfants, un institut, quand c'est possible, des institutions d'éducation baha'ies dont elles devront organiser et superviser le travail, et auxquelles elles fourniront les meilleurs outils pour en assurer le progrès et le développement.
(Extrait d'une lettre du 12 mars 1923 écrite par Shoghi Effendi aux baha'is de l'Amérique, de la Grande-Bretagne, de la France, de la Suisse, de l'Italie, du Japon et de l'Australasie, Baha'i Administration, p. 38)

110. Quant aux activités spirituelles des "Enfants du Royaume" en Amérique, ce pour quoi je prie et ce que j'espère, c'est qu'ils puissent grandir et devenir des serviteurs efficaces de la cause de Baha'u'llah. Leur dévouement et leur abnégation, leur empressement à aider la cause du temple baha'i, leurs activités en lien avec le Baha'i Magazine, sont tous des signes indubitables de l'avenir glorieux de la Foi dans ce pays. Puissent la sollicitude et la bonté du Père céleste les guider, les protéger et les aider dans l'accomplissement de leurs futurs objectifs.
(Extrait d'une lettre du 26 novembre 1923 écrite par Shoghi Effendi à l'Assemblée spirituelle nationale des États-Unis et du Canada)

111. L'éducation des garçons et des filles constitue une exigence fondamentale et cruciale de notre époque. Un des devoirs des membres des Assemblées spirituelles, avec le soutien des amis, est de consacrer toute leur énergie à établir des écoles en vue d'instruire garçons et filles dans les choses de l'esprit, les fondements de l'enseignement de la Foi, la lecture des Écrits sacrés, l'histoire de la Foi, les branches profanes de la connaissance, les divers arts et métiers, et les langues - afin que les méthodes baha'ies d'instruction deviennent si universellement connues que les enfants de tous les niveaux de la société chercheront à acquérir les enseignements divins aussi bien que la connaissance profane dans des écoles baha'ies ; des moyens pour promouvoir la cause de Dieu seront ainsi fournis.
(Extrait d'une lettre du 19 décembre 1923 écrite par Shoghi Effendi à l'Assemblée spirituelle de Tihran, en Perse)

112. La Revue des enfants du Royaume (*) - dont je viens de recevoir le dernier numéro grâce à l'inlassable pionnière de votre cause, Mlle Robarts - a ranimé en moi de si grands espoirs que je me sens poussé à vous envoyer ce message d'amour, et de confiance dans le grand rôle que vous êtes destinés à jouer pour l'avenir de la Cause. Je crois qu'il est urgent et important que ce premier, ce seul instrument dont dispose la jeunesse baha'ie à travers le monde rende chacun de ses lecteurs, et en particulier chaque enfant baha'i, conscient des occasions uniques et des futures responsabilités qui seront les siennes dans la grande tâche que l'avenir lui réserve. Son devoir est de mettre en place, de promouvoir et de refléter les diverses activités de la génération montante dans l'ensemble du monde baha'i, d'établir et de renforcer un lien de camaraderie véritable entre tous les enfants de 'Abdu'l-Baha, que ce soit en Orient ou en Occident, et de leur dévoiler la vision de l'avenir magnifique qui les attend. Cette revue devrait graver dans leur coeur, pendant qu'ils sont encore très jeunes, une base solide en vue de leur mission dans la vie.
La cause des "Enfants du Royaume", que le Maître aimait tant et qu'il a comblés de nombreuses bénédictions et de son infinie bonté, je vous assure, est toujours chère à nos coeurs. C'est sur vous, les descendants des pionniers héroïques d'un mouvement mondial, que repose l'espoir d'accomplir la tâche qu'ils ont si noblement entamée, pour le service et le salut de tout le genre humain. Quant à mon humble contribution de service et de soutien, je ne peux que prier pour vous et implorer, durant mes heures de prières aux trois Tombeaux sacrés, la tutelle, les bénédictions et l'assistance de Baha'u'llah, le suppliant avec ferveur de vous permettre, dans les jours heureux à venir, d'établir son Royaume et de réaliser sa Parole.Que votre revue soit pour vous une source d'inspiration dans la réalisation de cet objectif.
(Extrait d'une lettre du 30 décembre 1923 écrite par Shoghi Effendi à The Magazine of the Children of the Kingdom, aux soins de Ella M. Robarts, Boston, États-Unis)

(*) The Magazine of the Children of the Kingdom.

113. 'Abdu'l-Baha a toujours accordé une très grande importance à l'éducation des enfants, et nous saisissons cette occasion pour vous féliciter de votre succès remarquable dans ce champ de service. Nous espérons qu'un jour votre travail s'étendra largement en Orient où le besoin est si grand.
(Extrait d'une lettre du 9 avril 1925 écrite au nom de Shoghi Effendi à un croyant)

114. À propos de la question que vous aviez posée, à savoir si vous devriez visiter la Terre sainte ou garder l'argent pour défrayer les dépenses d'un jeune homme dont vous assumez l'éducation, Shoghi Effendi souhaite que je vous écrive que, bien que ce serait un grand plaisir pour lui et pour les membres de la sainte famille de vous accueillir dans la maison de votre Maître bien-aimé et de partager avec vous les effusions éternelles de sa grâce au Tombeau béni, il estime plus important pour vous de continuer à aider le jeune garçon que vous avez entrepris d'éduquer. Il vous donne ce conseil avec une conscience profonde de cette parole lourde de sens de Baha'u'llah selon laquelle quiconque éduque son enfant ou celui d'un autre, c'est comme s'il éduquait un enfant de Baha'u'llah lui-même.
(Extrait d'une lettre du 29 mai 1925 écrite au nom de Shoghi Effendi à un croyant)

115. La promotion de l'érudition, la fondation d'écoles et la création des équipements scolaires nécessaires pour tous les garçons et toutes les filles font partie des obligations sacrées des Assemblées spirituelles.
Dès son âge le plus tendre, chaque enfant sans exception doit approfondir l'art de lire et d'écrire, et selon ses propres goûts et dispositions ainsi que ses capacités et aptitudes, il doit se consacrer diligemment à l'acquisition du savoir, d'arts et de métiers utiles, de différentes langues, de l'éloquence, et de la technologie contemporaine.
Il incombe aux membres des Assemblées spirituelles d'aider les enfants des pauvres à acquérir ces talents, et à apprendre en particulier les matières de base ; c'est là une des obligations confiées à la conscience des mandataires de Dieu dans tous les pays. "Celui qui élève son fils ou le fils d'un autre, c'est comme s'il avait élevé l'un de mes fils ; sur lui reposent ma gloire, mon affectueuse bonté et ma miséricorde qui ont enveloppé le monde." (*)
(Extrait d'une lettre du 8 juin 1925 écrite par Shoghi Effendi à l'Assemblée spirituelle nationale de Perse)
(*) Baha'u'llah, Le Kitab-i-Aqdas, p. 39.

116. Shoghi Effendi s'est montré très intéressé à être informé de vos projets pour l'éducation de vos enfants. Il espère qu'ils deviendront tous de fervents adeptes de la cause baha'ie, qu'ils serviront avec talent le Seuil sacré, et seront des orateurs éloquents sur les questions religieuses et sociales.
(Extrait d'une lettre du 24 décembre 1925 écrite au nom de Shoghi Effendi à un croyant)

117. Nous avons appris de diverses sources la manière merveilleuse dont vos enfants ont été éduqués à parler en public. L'espoir de Shoghi Effendi est qu'ils deviennent tous trois des orateurs compétents et dévoués dans le domaine de la Foi et des sujets qui y sont reliés. Pour atteindre pleinement ce but, il leur faut de solides connaissances de base en sciences et en littérature, qu'ils sont heureusement en train d'acquérir. Il est tout aussi important pour les jeunes garçons et filles baha'is de recevoir une bonne formation dans des écoles de haut niveau que de bénéficier d'une éducation spirituelle. Avant de pouvoir servir efficacement la Cause, les jeunes doivent développer aussi bien leurs facultés intellectuelles que spirituelles.
(Extrait d'une lettre du 28 novembre 1926 écrite au nom de Shoghi Effendi à un croyant)

Du post-scriptum de Shoghi Effendi:
[...] je prierai spécialement pour vos chers enfants, pour qu'eux aussi, avec la base solide obtenue grâce à un programme bien inspiré d'éducation sérieuse, puissent dans l'avenir servir efficacement, et remarquablement, la cause de Dieu. Ils ont du talent à revendre, et je prie pour qu'une formation adéquate leur permette d'utiliser ces talents pour la propagation de la foi de Dieu.
(Extrait d'une lettre du 28 novembre 1926 écrite au nom de Shoghi Effendi à un croyant)

118. Dans les entreprises philanthropiques et les actes de charité, dans la promotion du bien-être général et l'avancement du bien public, sans qu'aucun groupe ne soit jamais exclu, que les bien-aimés de Dieu attirent favorablement l'attention de tous, et servent d'exemples à tous les autres.
Qu'ils ouvrent, librement et gratuitement, les portes de leurs écoles et de leurs établissements d'éducation supérieure en sciences et en arts libéraux aux enfants et aux jeunes non baha'is qui sont pauvres et dans le besoin. […] Viennent ensuite la propagation de l'érudition et la promulgation de règles de conduite, de pratiques et de lois baha'ies. Puis, quand la nation sera sortie du sommeil de la négligence et que le gouvernement aura commencé à envisager la promotion et l'expansion de ses institutions éducationnelles, que les représentants baha'is de ce pays se lèvent afin que des mesures préliminaires soient prises, par suite de leurs nobles efforts, en vue de l'établissement d'institutions pour l'étude des sciences, des arts libéraux et de la religion dans chaque hameau, chaque village et chaque ville, chaque province et chaque district. Il faudrait aussi que tous les enfants baha'is, sans exception, apprennent les bases de la lecture et de l'écriture, et se familiarisent avec les règles de conduite, les coutumes, les pratiques et les lois telles qu'elles sont exposées dans le Livre de Dieu ; et dans les nouvelles branches de la science, dans les arts et la technologie de pointe, dans les traits d'un caractère pur et louable, la conduite baha'ie, la façon baha'ie de vivre, qu'ils se distinguent si nettement de leurs semblables que toutes les autres communautés - qu'elles soient islamiques, zoroastriennes, chrétiennes, juives ou matérialistes - inscrivent leurs enfants de leur propre gré et avec plaisir dans ces institutions baha'ies d'études supérieures et les confient aux soins des éducateurs baha'is. Il en va de même pour la promotion et l'application des lois inscrites dans les Livres de Dieu.
(Extrait d'une lettre de janvier 1929 écrite par Shoghi Effendi aux croyants de l'Orient)

119. La lettre courte mais impressionnante que vous avez adressée à Shoghi Effendi est bien arrivée. Il l'a parcourue avec grand intérêt et m'a chargé de vous remercier de sa part, et de vous communiquer son espoir de vous voir poursuivre vos études avec une ardeur constante. Comme vous êtes baha'i, vous savez certainement que Baha'u'llah considérait l'éducation comme un des facteurs les plus fondamentaux d'une véritable civilisation. Cependant, cette éducation, pour être adéquate et fructueuse, devrait être vaste, et inclure non seulement le côté physique et intellectuel de l'être humain, mais aussi ses aspects spirituels et éthiques. Voilà ce que devrait être le programme des jeunes baha'is dans le monde entier.
(Extrait d'une lettre du 9 juillet 1931 écrite au nom de Shoghi Effendi à un croyant)

120. Nous espérons qu'avant longtemps, les baha'is auront même les moyens d'avoir des écoles qui offriront aux enfants l'éducation intellectuelle et spirituelle, ainsi qu'il est prescrit dans les écrits de Baha'u'llah et de 'Abdu'l-Baha.
(Extrait d'une lettre du 25 décembre 1931 écrite au nom de Shoghi Effendi à l'Assemblée spirituelle nationale des États-Unis et du Canada)

121. Il est très heureux de savoir que vous accordez de l'importance à la formation des enfants, car tout ce qu'ils apprennent dans ce premier stade de leur développement marquera leur vie entière. Cela fait désormais partie de leur nature.
Il n'y a pas de livre spécial que le Gardien puisse recommander. C'est aux amis plus âgés qu'il revient de composer une compilation adaptée à ce but et, après plusieurs tentatives, on finira par produire un bon recueil.
Le Maître accordait beaucoup d'importance à la mémorisation des tablettes de Baha'u'llah et du Bab. À son époque, il était normal pour les enfants de la maison d'apprendre par coeur des tablettes ; aujourd'hui, cependant, ces enfants ont grandi et n'ont pas de temps pour ce genre de choses. Mais implanter dans l'esprit des enfants les idées et l'esprit que ces paroles renferment constitue une pratique très utile.
Avec "La chronique de Nabil" en votre possession, vous pourriez également préparer des histoires intéressantes portant sur les premiers jours du mouvement, histoires que les enfants aimeraient entendre. Il existe également des histoires sur la vie du Christ, de Muhammad et des autres Prophètes qui, une fois racontées aux enfants, détruiront tous les préjugés religieux qu'ils auraient pu apprendre de gens plus âgés dont la compréhension est limitée.
Ces histoires portant sur la vie des différents Prophètes, ainsi que leurs paroles, favoriseront également une meilleure compréhension de la littérature de la Cause, car on y fait constamment référence. Cependant, c'est à des gens expérimentés que revient la tâche d'assembler ces matériaux et d'en faire des manuels intéressants pour les enfants.
La Cause produira graduellement des gens qui répondront à ces besoins. Ce n'est qu'une question de temps. Ce que nous devrions nous efforcer de faire, c'est d'encourager des personnes qui ont le talent requis à s'attaquer à cette tâche.
(Extrait d'une lettre du 19 octobre 1932 écrite au nom de Shoghi Effendi à un croyant)

122. Il a été profondément heureux d'apprendre que les amis accordent une telle importance à l'éducation et à la formation des enfants baha'is. L'éducation des jeunes est, sans aucun doute, d'une importance suprême, car elle permet d'approfondir leur compréhension de la Cause et de canaliser leurs énergies dans les voies les plus bénéfiques. Cependant, étant donné que les dépenses nationales de la Cause en Amérique s'accroissent quotidiennement, les membres de votre comité devraient veiller soigneusement à ne pas étendre leur sphère d'activités au-delà de ce que leur permettent leurs ressources financières. Les projets de votre comité ne doivent pas prendre une ampleur telle qu'ils entraveraient la progression du travail au temple.
(Extrait d'une lettre du 20 avril 1933 écrite au nom de Shoghi Effendi aux membres du Comité de l'éducation et de la formation des enfants, publiée dans Baha'i News, n° 77, septembre 1933, p. 2)

123. Shoghi Effendi souhaite que vous accordiez toute votre attention à l'éducation de vos garçons pour qu'ils puissent devenir des baha'is sincères, loyaux et actifs. C'est vers la jeunesse que nous devrions nous tourner pour trouver de l'aide et, pour cette raison, les parents ont l'obligation sacrée de fournir à leurs enfants une excellente formation baha'ie.
(Extrait d'une lettre du 31 mai 1933 écrite au nom de Shoghi Effendi à un croyant)

124. La foi baha'ie [...] préconise l'éducation obligatoire [...]
(Extrait d'une lettre du 17 juin 1933 écrite par Shoghi Effendi au haut-commissaire de la Palestine)

125. Il a appris avec grand plaisir que votre situation matérielle s'améliore et il espère sincèrement que cela vous permettra de donner à [...] et à [...] la meilleure formation scolaire, pour qu'ils puissent devenir, dans un proche avenir, des serviteurs dévoués et des défenseurs de la Cause. Votre responsabilité de mère, et en particulier de mère baha'ie dont l'obligation sacrée est de veiller à la formation des enfants selon les principes baha'is, est en fait immense. Nous espérons que, grâce à l'aide et aux conseils divins, vous serez capable d'accomplir pleinement votre devoir.
(Extrait d'une lettre du 22 juillet 1933 écrite au nom de Shoghi Effendi à une croyante)

126. Shoghi Effendi a été profondément attristé d'apprendre, dans votre lettre [...] quelle situation assez grave a provoquée la conduite de votre fille et son attitude générale envers la Cause [...]
Bien qu'il déplore hautement cette situation et soit pleinement conscient des répercussions néfastes qu'elle peut avoir sur la Cause, il croit cependant que seuls votre attention et votre amour maternel, ainsi que les conseils que vous et les amis peuvent lui prodiguer, pourront réellement remédier à cette situation. Par-dessus tout, vous devriez être patiente et confiante que vos efforts en ce sens sont soutenus et guidés par les confirmations de Baha'u'llah. Il entend certainement vos prières et les acceptera sans aucun doute, hâtant ainsi la réalisation progressive puis complète de vos espérances et de vos attentes pour votre fille et pour la Cause.
Pour cette raison, le Gardien vous conseille de n'entreprendre aucune mesure radicale concernant la participation de votre fille aux réunions [...] Car il y aura ainsi beaucoup plus de chances de corriger son caractère qu'en ayant recours à la force ou à toute autre méthode radicale. L'amour et la bonté ont une bien plus grande influence sur l'amélioration du caractère humain que la punition. Par conséquent, le Gardien a la conviction que ces moyens vous permettront d'amener un changement fondamental dans la vie de votre fille et d'en faire également une meilleure croyante, plus sincère. Il prie pour elle avec ferveur, afin qu'elle puisse pleinement atteindre ce rang.
(Extrait d'une lettre du 6 janvier 1935 écrite au nom de Shoghi Effendi à une croyante)

127. Le Gardien ne voit aucune objection à ce que l'on fasse référence au fait que les classes et conférences d'enseignement qu'organisent aujourd'hui les croyants pourraient évoluer, dans un avenir éloigné, en départements d'éducation, ou en institutions scolaires telles qu'on en établira dans le futur ordre social baha'i.
(Extrait d'une lettre du 12 juillet 1938 écrite au nom de Shoghi Effendi à un croyant)

128. Quant à vos projets, le Gardien approuve entièrement votre idée de ne négliger en aucune circonstance l'éducation de vos enfants, aussi urgents et vitaux que soient les besoins du travail d'enseignement, car vous avez envers eux une obligation aussi sacrée qu'envers la Cause.
Tout projet ou arrangement auquel vous pourriez parvenir, qui combinerait votre double devoir envers votre famille et envers la Cause et vous permettrait de reprendre votre travail actif dans le champ de l'enseignement en tant que pionnière, tout en prenant grand soin de vos enfants afin de ne pas compromettre leur avenir dans la Cause, obtiendrait l'approbation sans réserve du Gardien.
(Extrait d'une lettre du 20 avril 1939 écrite au nom de Shoghi Effendi à une croyante)

129. Le Gardien désire vous assurer particulièrement de ses prières pour vos enfants, afin qu'ils puissent, par les confirmations et l'assistance divine, et grâce à votre protection et à vos soins affectueux, recevoir la formation qui les mènera à reconnaître pleinement et à accepter sans réserve la Foi, et leur fournira les outils spirituels requis pour promouvoir et servir efficacement et loyalement ses intérêts à l'avenir. En tant que mère baha'ie, vous avez certainement une responsabilité très sacrée et très lourde dans leur développement spirituel dans la Cause ; et vous devriez dès maintenant vous efforcer d'instiller dans leur coeur l'amour de Baha'u'llah, les préparant ainsi à reconnaître et à accepter pleinement son rang quand ils auront atteint l'âge et la capacité de le faire.
(Extrait d'une lettre du 20 avril 1939 écrite au nom de Shoghi Effendi à une croyante)

130. Concernant vos activités relatives à la formation et à l'éducation des enfants baha'is, il va sans dire que le Gardien accorde une importance vitale à de telles activités, dont dépend forcément une grande part de la force, du bien-être et du développement de la communauté. Existe-t-il un privilège plus sacré, et une responsabilité plus lourde que la tâche de former la nouvelle génération de croyants, et d'inculquer à leur esprit jeune et réceptif les principes et les enseignements de la Cause, les préparant ainsi à assumer pleinement les lourdes responsabilités et obligations de leur vie future dans la communauté baha'ie, et à s'en acquitter convenablement ?
(Extrait d'une lettre du 28 avril 1939 écrite au nom de Shoghi Effendi à un croyant)

131. Vous lui avez demandé une information précise au sujet du programme d'éducation baha'i ; il n'y a pas encore de programme d'études baha'i, et il n'existe pas de publications baha'ies exclusivement consacrées à ce sujet, puisque les enseignements de Baha'u'llah et de 'Abdu'l-Baha ne présentent pas un système d'éducation précis et détaillé ; ils offrent simplement certains principes de base et exposent de nombreux idéaux d'enseignement qui devraient guider les futurs pédagogues baha'is dans leurs efforts pour établir un programme d'enseignement adéquat qui soit en parfaite harmonie avec l'esprit des enseignements baha'is, et réponde ainsi aux exigences et aux besoins de l'âge moderne. Ces principes de base se trouvent dans les écrits sacrés de la Cause et devraient être étudiés avec soin et incorporés petit à petit dans divers programmes de collèges et d'universités. Mais la tâche d'élaborer un système d'éducation qui serait officiellement reconnu par la Cause et appliqué comme tel dans le monde baha'i ne peut évidemment pas être entreprise par la génération actuelle de croyants, et devra graduellement être accomplie par les érudits et pédagogues baha'is de demain.
(Extrait d'une lettre du 7 juin 1939 écrite au nom de Shoghi Effendi à un croyant)

132. Concernant l'affirmation attribuée à 'Abdu'l-Baha au sujet d'un "enfant problème", et que vous avez citée dans votre lettre, ces déclarations du Maître, bien que vraies en substance, ne devraient jamais être interprétées littéralement. Il est impossible que 'Abdu'l-Baha ait voulu dire qu'un enfant devrait être entièrement abandonné à lui-même, totalement libre. En fait, l'éducation baha'ie, comme tout autre système d'éducation, est basée sur l'hypothèse selon laquelle certaines déficiences naturelles existent chez tout enfant, quels que soient ses dons ; déficiences auxquelles ses éducateurs, qu'il s'agisse de ses parents, de ses instituteurs, de ses guides spirituels ou de ses précepteurs, devraient tenter de remédier. Une discipline quelconque, soit physique, morale ou intellectuelle, est effectivement indispensable, et on ne peut dire qu'une formation est complète et fructueuse si elle ne tient pas compte de cet élément. L'enfant, à sa naissance, est loin d'être parfait. Non seulement est-il faible, mais il est réellement imparfait et est même naturellement porté vers le mal. Il devrait être formé, ses penchants naturels mis en harmonie, ajustés et maîtrisés, et si nécessaire supprimés ou réglés, afin de lui assurer un développement sain, tant physique que moral. Les parents baha'is ne peuvent se contenter d'adopter une attitude de non résistance envers leurs enfants ; particulièrement envers ceux qui sont turbulents et violents de nature. Il n'est même pas suffisant qu'ils prient pour eux. Ils devraient plutôt s'efforcer d'inculquer dans leurs jeunes esprits, avec douceur et patience, les principes moraux de conduite, et de leur faire connaître les préceptes et les enseignements de la Cause avec une attention si pleine de tact et si tendre qu'elle leur permettrait de devenir de "véritables fils de Dieu" et de s'épanouir pour être des citoyens loyaux et intelligents de son Royaume. C'est là le noble but que Baha'u'llah a clairement défini comme l'objectif principal de toute éducation.
(Extrait d'une lettre du 9 juillet 1939 écrite au nom de Shoghi Effendi à un croyant)

133. La tâche d'élever un enfant baha'i, comme le soulignent à maintes reprises les écrits baha'is, est la responsabilité principale de la mère, dont le privilège exceptionnel est en effet de créer dans sa maison les conditions les plus favorables à son bien-être et à son progrès matériel et spirituel. La formation qu'un enfant reçoit d'abord de sa mère constitue la base la plus solide pour son développement futur et, pour cette raison, la préoccupation la plus importante de votre femme […] devrait être de s'efforcer, dès maintenant, de donner à son fils nouveau-né l'éducation spirituelle qui lui permettra plus tard d'assumer pleinement tous les devoirs et responsabilités de la vie baha'ie et de s'en acquitter convenablement.
(Extrait d'une lettre du 16 novembre 1939 écrite au nom de Shoghi Effendi à un croyant)

134. En ce qui concerne votre petite fille [...] ; constater combien vous désirez tous deux ardemment lui donner une véritable formation baha'ie le réjouit et l'encourage, et il est certain que, grâce à vos soins dévoués et avisés, ainsi qu'à la protection et à la tutelle infaillibles de Baha'u'llah, elle s'épanouira pour devenir une servante dévouée et loyale de la Foi.
C'est dans cet esprit que le Gardien pense qu'il serait préférable de ne pas placer l'enfant dans une institution purement catholique, et de lui donner plutôt une formation spirituelle et intellectuelle étendue qui lui permettrait, à un âge plus avancé, d'apprécier pleinement l'esprit de la Cause. Tout en vous efforçant constamment de l'élever dans une atmosphère véritablement religieuse, vous devriez vous assurer de l'éloigner de toute influence qui tendrait à engendrer chez elle un esprit de bigoterie religieuse, limitant ainsi l'horizon de sa compréhension spirituelle (*).
(Extrait d'une lettre du 12 décembre 1939 écrite au nom de Shoghi Effendi à un croyant)

(*) Conseil donné à un croyant qui pouvait choisir entre plusieurs écoles, dont une était un couvent catholique.

135. Quant à la question de la formation des enfants, étant donné l'importance qu'accordent Baha'u'llah et 'Abdu'l-Baha à la nécessité pour les parents de former leurs enfants quand ils sont encore jeunes, il semblerait préférable qu'ils reçoivent de leur mère, à la maison, leur première formation plutôt que de les envoyer dans une crèche. Si les circonstances, cependant, obligeaient une mère baha'ie à suivre cette voie, on ne peut s'y objecter (*).
(Extrait d'une lettre du 13 novembre 1940 écrite au nom de Shoghi Effendi à une croyante)

(*) Conseil donné à des mères qui désiraient placer leurs enfants de deux ans et demi ou trois ans dans une crèche parce qu'il n'y avait pas de camarades de jeux dans le voisinage et qu'elles craignaient de ne pas avoir suffisamment de temps à consacrer à ces enfants dans les mois suivant la naissance d'un nouveau bébé.

136. La question de la formation et de l'éducation des enfants lorsqu'un des parents n'est pas baha'i concerne uniquement les parents eux-mêmes, qui devraient en décider selon ce qu'ils estiment être la façon la meilleure et la plus propice pour le maintien de l'unité de leur famille, et pour le bien-être futur de leurs enfants. Une fois que l'enfant atteint sa maturité, on le laissera cependant entièrement libre de choisir sa religion, indépendamment des voeux et des désirs de ses parents.
(Extrait d'une lettre du 14 décembre 1940 écrite au nom de Shoghi Effendi à l'Assemblée spirituelle nationale d'Inde et de Birmanie)

137. Le Gardien a été ravi de recevoir des nouvelles de votre groupe de jeunes. Les enfants qui sont formés selon les enseignements universels de Baha'u'llah ne peuvent que devenir une véritable nouvelle race d'hommes. Il espère que ces jeunes gens se prépareront à la grande tâche qui les attend dans l'avenir: contribuer à la reconstruction du monde en s'aidant et en s'inspirant des enseignements baha'is.
(Extrait d'une lettre du 25 décembre 1941 écrite au nom de Shoghi Effendi à l'Assemblée spirituelle de Hobarth, en Australie)

138. Ces enfants baha'is ont une telle importance pour l'avenir ! Ils vivront dans une époque où ils se heurteront à des problèmes auxquels leurs aînés ne se sont jamais heurtés. Seule la Cause peut les préparer à répondre adéquatement aux besoins d'une humanité lasse de la guerre, désillusionnée et malheureuse. Leur tâche sera donc très grande et pleine de responsabilités, et on ne mettra jamais trop de soins à éduquer et à préparer ces enfants.
(Extrait d'une lettre du 11 janvier 1942 écrite au nom de Shoghi Effendi à un croyant)

139. Le Gardien croit qu'il serait préférable que l'on confie aux mères d'enfants baha'is - ou à quelque comité désigné par votre Assemblée - le soin de choisir des extraits des Paroles sacrées à faire utiliser aux enfants, plutôt que de composer des textes. Bien entendu, la prière peut être purement spontanée, mais plusieurs phrases et idées combinées dans les prières baha'ies sont faciles à saisir, et la Parole révélée est dotée d'un pouvoir qui lui est propre.
(Extrait d'une lettre du 8 août 1942 écrite au nom de Shoghi Effendi à l'Assemblée spirituelle nationale des Îles britanniques)

140. Vous, les enfants et les jeunes baha'is, de grands privilèges et de grandes obligations vous attendent, car votre génération sera celle qui aidera à construire un monde nouveau, meilleur et plus beau, lorsque les sombres années de cette guerre seront passées. Vous devriez vous préparer pour cette grande tâche en essayant de saisir la véritable signification des enseignements, et ne pas vous contenter de les accepter comme une chose apprise. Ils sont comme un nouveau et merveilleux monde de réflexion qu'on commence à peine à explorer, et quand nous nous rendrons compte que Baha'u'llah a apporté des enseignements et des lois pour les mille années à venir, nous verrons aisément comment chaque nouvelle génération pourra trouver dans les Écrits une signification plus profonde que celle que les précédentes auront pu y découvrir.
(Extrait d'une lettre du 14 octobre 1942 écrite au nom de Shoghi Effendi à des croyants)

141. Le Gardien, dans ses remarques à Mme Maxwell concernant les relations entre parents et enfants, épouses et maris, aux États- Unis, voulait dire qu'il existe dans ce pays une tendance chez les enfants à devenir trop indépendants vis-à-vis des désirs de leurs parents et à manquer au respect qui leur est dû.
(Extrait d'une lettre du 22 juillet 1943 écrite au nom de Shoghi Effendi à un croyant)

142. Concernant votre question au sujet d'enfants qui se battent: la déclaration du Maître selon laquelle il ne faut pas rendre les coups ne devrait pas être prise si littéralement que les enfants baha'is doivent accepter d'être brutalisés et battus. Si, pour régler les querelles, il leur est possible d'avoir recours à une méthode meilleure que l'autodéfense active, ils devraient évidemment l'utiliser.
(Extrait d'une lettre du 11 mai 1945 écrite au nom de Shoghi Effendi à un croyant)

143. Vous l'interrogez au sujet de la crainte de Dieu: peut-être les amis ne se rendent-ils pas compte que la majorité des êtres humains ont besoin de l'élément de crainte pour discipliner leur conduite. Seule une âme relativement très évoluée pourrait toujours être disciplinée simplement par l'amour. La crainte de la punition et la crainte de la colère de Dieu si nous faisons le mal sont nécessaires pour que les gens restent dans le droit chemin. Bien sûr, nous devrions aimer Dieu, mais nous devrions aussi le craindre comme un enfant craint la colère et le châtiment justifiés de ses parents ; non pas courber l'échine devant lui comme devant un tyran, mais savoir que sa miséricorde dépasse sa justice !
(Extrait d'une lettre du 26 juillet 1946 écrite au nom de Shoghi Effendi à un croyant)

144. Il est désolé d'apprendre que votre petit garçon ne se développe pas d'une manière satisfaisante ; très peu d'enfants sont vraiment mauvais. Toutefois, ils ont parfois des personnalités compliquées et ont besoin d'être traités avec sagesse pour arriver à devenir des adultes normaux, moralement sains et heureux. Si vous êtes convaincu que votre fils tirera réellement profit d'un séjour à l'école du père Flanagan, vous pouvez l'y envoyer. Mais nous devrions certainement, en général, éviter d'envoyer les enfants baha'is dans des écoles religieuses orthodoxes, surtout catholiques, car les enfants y reçoivent l'empreinte de croyances religieuses qu'en tant que croyants, nous savons être désuètes et inadéquates pour notre époque. Il priera spécialement pour qu'on trouve la solution à ce problème.
(Extrait d'une lettre du 30 mai 1947 écrite au nom de Shoghi Effendi à un croyant)

145. Au sujet des questions que vous lui avez posées: il n'y a pas d'objection à ce que des enfants encore incapables de mémoriser une prière entière en apprennent seulement certaines phrases. Il ne pense pas que les amis devraient prendre l'habitude de dire les grâces ni enseigner aux enfants à le faire. Cela ne fait pas partie de la foi baha'ie, c'est un rite chrétien, et comme la Cause embrasse des membres de toutes les races et de toutes les religions, nous devrions faire attention de ne pas y introduire les coutumes de nos anciennes croyances. Baha'u'llah nous a donné les prières obligatoires, et aussi des prières à réciter avant d'aller dormir, ou pour les voyageurs, etc. Nous ne devrions pas introduire de nouvelles prières qu'il n'a pas précisées, alors qu'il nous en a déjà tellement donné, et pour un si grand nombre d'occasions. Votre travail pour l'éducation des enfants est certainement important, et il vous conseille vivement de le poursuivre.
(Extrait d'une lettre du 27 septembre 1947 écrite au nom de Shoghi Effendi à un croyant)

146. Pour ce qui est de votre question, il pense que c'est une affaire qui doit être réglée entre vous et votre mari, surtout pour ce qui est de son attitude vis-à-vis de la Cause ; les enfants, étant mineurs, relèvent de votre compétence, et vous avez tous les deux des droits et des responsabilités sacrés en ce qui concerne leur avenir (*).
(Extrait d'une lettre du 24 novembre 1947 écrite au nom de Shoghi Effendi à un croyant)

(*) Conseil donné en réponse à une demande concernant la participation d'enfants de parents baha'is à des écoles du dimanche non baha'ies.

147. Tout baha'i, adulte ou enfant, peut contribuer aux fonds de la Cause. Aucune déclaration n'est requise à ce sujet ; partout, les enfants baha'is ont toujours donné à la Cause. C'est à l'enseignant de la classe qu'il revient de régler toute situation pouvant se présenter dans une classe où se trouvent des enfants non baha'is. Ce genre de choses ne doit pas être réglementé.
(Extrait d'une lettre du 12 février 1949 écrite au nom de Shoghi Effendi à l'Assemblée spirituelle nationale des États-Unis)

148. Le simple fait que vous soyez des enfants ne signifie pas que vous ne pouvez pas servir la Foi et l'enseigner par votre exemple, et par la façon dont vous permettez aux gens de voir que vous êtes meilleurs et plus intelligents que la plupart des autres enfants.
(Extrait d'une lettre du 16 mars 1952 écrite au nom de Shoghi Effendi à la classe pour enfants de Santa Monica)

149. Le principe général [...] est qu'une demande d'être excusé de l'école lors des jours saints baha'is est souhaitable. Cela s'applique à tous les enfants baha'is, quel que soit leur âge. Les enfants de moins de quinze ans dont les parents sont baha'is sont considérés comme étant baha'is.
Il faudrait qu'un parent baha'i ou votre Assemblée demandent au conseil de l'école d'accorder la permission aux enfants de ne pas venir à l'école lors des jours saints baha'is, puis que vous obéissiez, quelle que soit la décision prise par le conseil de l'école ; en aucune façon il ne faut essayer de forcer la chose.
(Extrait d'une lettre du 19 août 1952 écrite au nom de Shoghi Effendi à un croyant)

150. Le Gardien bien-aimé a été tout à fait ravi d'apprendre quel succès a remporté l'institut pour enseigner aux enfants indiens. Il croit qu'il s'agit d'une très bonne méthode pour implanter les enseignements de la Foi dans le coeur et l'esprit des jeunes enfants, afin qu'ils deviennent, en grandissant, des femmes et des hommes forts et énergiques qui serviront la Cause. Il espère que, grâce à cet effort, vous pourrez également attirer quelques-uns des parents.
(Extrait d'une lettre du 18 février 1954 écrite au nom de Shoghi Effendi à un croyant)

151. Le Gardien priera pour le développement spirituel de votre cher fils. C'est sur les épaules de la jeunesse d'aujourd'hui que repose l'avenir de la Foi. Pour cette raison, les enfants devraient être bien éduqués, et formés non seulement dans les enseignements de la Foi mais aussi dans les affaires profanes.
(Extrait d'une lettre du 24 mai 1954 écrite au nom de Shoghi Effendi à un croyant)

152. Le Gardien est heureux de voir que vous enseignez aux enfants, étant donné qu'une base solide des enseignements dans leur esprit aidera grandement à former leur caractère, et leur permettra de devenir des croyants bien équilibrés et utiles quand ils atteindront la maturité.
(Extrait d'une lettre du 6 mars 1955 écrite au nom de Shoghi Effendi à un croyant)

153. Lorsque vous expliquez la crainte de Dieu aux enfants, il n'y a pas d'objection à l'enseigner sous forme de paraboles, comme le faisait si souvent 'Abdu'l-Baha pour tout. Il faudrait également faire comprendre à l'enfant que nous ne craignons pas Dieu parce qu'il est cruel, mais bien parce qu'il est juste et que, si nous faisons le mal et méritons d'être punis, dans sa justice, il peut juger bon de nous punir. Nous devons à la fois aimer Dieu et le craindre.
(Extrait d'une lettre du 15 février 1957 écrite au nom de Shoghi Effendi à un croyant)

154. Individuellement, les baha'is peuvent insister pour que la religion soit enseignée dans les écoles publiques. Mais comme nous ne sommes pas encore assez reconnus, cela ne devrait pas être fait officiellement.
(Extrait d'une lettre du 15 août 1957 écrite au nom de Shoghi Effendi à un croyant)


Bibliographie

* Baha'u'llah:

Épître au fils du Loup, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 2001, 214 pages.

Extraits des écrits de Baha'u'llah, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1990, 262 pages.

Le Kitab-i-Aqdas, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1996, 328 pages.

Les tablettes de Baha'u'llah, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1994, 321 pages.

* 'Abdu'l-Baha:

Les leçons de Saint-Jean-d'Acre, Paris, Presses universitaires de France, 1982, 315 pages.

Promulgation of Universal Peace, Wilmette, Baha'i Publishing Trust, 1982, 513 pages.

Le secret de la civilisation divine, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1973, 147 pages.

Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1983, 319 pages.

Tablets of 'Abdu'l-Baha, Wilmette, Baha'i Publishing Trust, 3 volumes - 1909-1916, Vol. II et III.

* Shoghi Effendi:

Baha'i Administration, Wilmette, Baha'i Publishing Trust, 1974, 209 pages.

* Compilations:

L'érudition, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1996, 47 pages.

Excellence en toutes choses, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1987, 24 pages.

La femme, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1986, 65 pages.

L'importance d'approfondir notre connaissance et notre compréhension de la

Foi, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1983, 50 pages.

L'importance des arts pour promouvoir la Foi, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1999, 39 pages.

Le mariage baha'i et la vie familiale, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1999, 128 pages.

La paix, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1986, 42 pages.

Prières baha'ies, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 2002, 256 pages.

La vie familiale, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1989, 32 pages.

* Autres publications:

Muhammad-i-Zarandi, La chronique de Nabil, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1986, 644 pages.

Baha'i News, n° 77, septembre 1933.

Baha'i World, Vol. IX (années 97, 98, 99 et 100 de l'ère baha'ie, avril 1940 à avril 1944), Wilmette, Baha'i Publishing Trust, 1945 (réimprimé en 1981), 1003 pages.

Star of the West, Oxford, George Ronald, Vol. IX, n° 8, p. 92-96, 1er août 1918, reproduit dans Star of the West, Vol. 5, Oxford, George Ronald, 1978.

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