Médiathèque baha'ie

Être un jeune baha'i
dans un monde en mutation

Extraits des Écrits de Baha'u'llah, du Bab, de 'Abdu'l-Baha, de Shoghi Effendi et de la Maison universelle de justice


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Table des matières

1. Héros et héroïnes de la nouvelle révélation
2. 'Abdu'l-Baha, le modèle parfait d'un baha'i
3. Le rôle de la religion dans la société
4. La signification de la révélation baha'ie
5. L'être humain devant Dieu
6. La prière
7. Prier et agir
8. Les prières prescrites
9. Le jeûne
10. Le caractère et les comportements
11. La pureté et la chasteté
12. L'abstinence d'alcool et de drogues, et même de tabac
13. Les relations familiales
14. Le mariage
15. Le consentement des parents
16. La vie conjugale
17. L'éducation
18. Le don suprême de Dieu à l'être humain
19. L'intelligence et le talent au service de l'humanité
20. Les arts
21. L'importance d'approfondir notre connaissance de la Foi
22. L'enseignement de la Foi
23. Les conditions nécessaires chez l'enseignant
24. Les enseignants itinérants et les pionniers
25. Les communautés baha'ies
26. La consultation
27. La fête des Dix-Neuf Jours
28. Les contributions aux fonds baha'is
29. Le Huququ'llah
30. Les rapports avec autrui: amitié, solidarité, hospitalité, équité
31. La responsabilité des jeunes baha'is
32. L'engagement social mais non politique
33. La violence
34. La guerre et le service militaire
35. L'adhésion à des associations autres que baha'ies
36. L'engagement dans le développement de la société
37. Un monde en désarroi
38. Les fondations d'un nouvel ordre mondial
39. Une vie nouvelle pour l'humanité
Bibliographie


Épître du Bab aux dix-huit Lettres du Vivant

Ô mes amis bien-aimés !

Vous portez en ce jour le nom du Seigneur. Vous avez été choisis pour être les dépositaires de son mystère.

Il appartient à chacun de vous de manifester les attributs de Dieu et de démontrer par vos actes et par vos paroles les signes de sa justice, de sa puissance et de sa gloire. Même les membres de votre corps doivent témoigner de la noblesse de vos intentions, de l'intégrité de votre vie, de la réalité de votre foi et du caractère élevé de votre dévotion.

Car en vérité, je vous le dis, voici le jour dont Dieu parle ainsi dans son livre: "En ce jour, je mettrai un sceau sur leurs lèvres ; mais leurs mains parleront pour eux et leurs pieds porteront témoignage des choses qu'ils auront faites."

Méditez sur ces paroles que Jésus adressa à ses disciples en les envoyant de par le monde propager la cause de Dieu. C'est avec de telles paroles qu'il leur enjoignit de se lever et de remplir leur mission: "Vous êtes comme le feu allumé dans les ténèbres de la nuit au sommet de la montagne.
Que votre lumière resplendisse aux yeux des hommes ! La pureté de votre vie et le degré de votre renoncement doivent être tels que les peuples de la terre, en vous voyant, reconnaissent leur Père céleste et se rapprochent de Lui, qui est la source de la pureté et de la grâce. Car nul n'a vu le Père qui est aux cieux.
Vous, ses enfants spirituels, vous devez par vos actes donner l'exemple de ses vertus et témoigner de sa gloire. Vous êtes le sel de la terre, mais si le sel a perdu sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on ?
Tel doit être le degré de votre détachement que, en entrant dans une ville pour y proclamer et y enseigner la cause de Dieu, vous ne vous attendiez ni au pain ni à une récompense des habitants. Au contraire, en sortant de cette ville, secouez la poussière de vos pieds. Comme vous y êtes entrés purs et sans tache, vous devez en sortir de même ; car je vous le dis en vérité: votre Père céleste est toujours auprès de vous et veille sur vous. Si vous Lui êtes fidèles, Il livrera sûrement entre vos mains tous les trésors de la terre et Il vous élèvera au-dessus de tous les rois et de tous les maîtres de ce monde."

Ô mes Lettres, je vous le dis en vérité, ce jour dépasse infiniment en grandeur les jours des apôtres du passé. La différence est incommensurable !

Vous êtes les témoins de l'aurore du jour promis par Dieu ; vous buvez à la coupe mystique de sa révélation.

Ceignez vos reins pour la lutte et soyez attentifs aux paroles que Dieu a révélées dans son livre: "Voici que le Seigneur ton Dieu est arrivé en compagnie de ses anges alignés devant Lui !"

Purifiez vos coeurs des désirs terrestres et que les vertus angéliques soient votre parure.

Efforcez-vous de démontrer par vos actes la vérité de ces paroles de Dieu et craignez de vous en détourner, de peur qu'Il ne mette à votre place un autre peuple qui ne vous ressemble pas et qui vous enlève le royaume de Dieu.

Les jours où l'adoration passive était jugée suffisante sont révolus. L'heure est venue où seuls les motifs les plus désintéressés, appuyés par des actes sans tache, peuvent s'élever jusqu'au trône du Très-Haut et trouver grâce auprès de Lui. Seules les bonnes paroles suivies de bonnes actions seront exaltées devant Lui.

Vous êtes les humbles dont Dieu dans son livre a parlé en ces termes:

"Nous désirons accorder nos faveurs aux humbles de la terre et nous en ferons des guides spirituels parmi les hommes, et ils seront nos héritiers."

Vous avez été appelés à ce rang ; vous n'y parviendrez qu'en foulant aux pieds tous les désirs terrestres et en vous efforçant de devenir de dignes serviteurs qui se taisent tant que Lui n'a point parlé, et qui exécutent ses commandements.

Vous êtes les premières Lettres engendrées par le premier Point, les premières fontaines qui ont jailli de la source de cette Révélation.

Suppliez le Seigneur votre Dieu de vous accorder sa faveur afin qu'aucune affection humaine, aucun projet éphémère ne ternissent la pureté de cette grâce dont vous êtes pénétrés, et qu'aucune amertume ne se mêle à sa douceur.

Je vous prépare pour la venue d'un grand jour.

Déployez tous vos efforts afin que, dans le monde à venir, moi qui vous instruis aujourd'hui, je puisse, devant le trône de miséricorde divine, me réjouir de vos actes et me glorifier de vos exploits.

Nul ne connaît encore le secret du jour qui doit venir. Il ne peut être divulgué et nul ne peut s'en faire une idée.

L'enfant nouveau-né de ce jour sera plus avancé que les hommes les plus sages et les plus vénérables de notre temps. Le plus humble, le plus ignorant de cette époque-là surpassera en connaissances les théologiens les plus érudits et les plus accomplis de nos jours.

Dispersez-vous en tous sens à travers ce pays et, d'un pied ferme, d'un coeur sanctifié, préparez la voie pour sa venue.

Ne contemplez ni votre faiblesse ni votre fragilité ! Fixez votre regard sur le pouvoir invincible du Seigneur, votre Dieu tout-puissant !

N'est-ce pas grâce à Lui que jadis Abraham, si faible en apparence, a triomphé des forces de Nemrod ? À Moïse, qui n'avait d'autre arme que son bâton, Dieu n'a-t-Il pas assuré la victoire sur Pharaon et ses armées ? Et, bien que Jésus fût humble et pauvre aux yeux des hommes, Dieu n'a-t-Il pas voulu qu'il triomphât des forces conjurées du peuple juif ? N'a-t-Il pas assujetti les tribus barbares et turbulentes de l'Arabie à la discipline sainte et réformatrice de Muhammad, son prophète ?
Levez-vous en son nom, mettez toute votre confiance en Lui et soyez assurés de l'ultime victoire.
Le Bab


Note de l'éditeur

Cette publication est le résultat d'une initiative personnelle de madame Elahe Joubine. Devant la rareté des ouvrages disponibles en langue française pour les jeunes baha'is, elle a entrepris de recueillir et de rassembler dans une compilation des textes susceptibles de les inspirer dans cette période de leur vie où les conseils et le soutien des écrits baha'is apportent souvent courage, réconfort et tranquillité d'esprit.

Nous tenons à la remercier pour son excellent travail et à lui exprimer toute notre reconnaissance pour nous avoir permis de contribuer à la réalisation de cette publication.

Le lecteur est évidemment encouragé à consulter, pour s'approfondir encore davantage, les ouvrages desquels sont tirés les extraits de cette compilation. Ce faisant, il remarquera certaines différences avec le texte mis en référence. À cet effet, rappelons ces mots du Gardien:
"Les traductions continueront d'évoluer, au fur et à mesure qu'on en réalisera des nouvelles, et des meilleures." (Shoghi Effendi, dans une lettre écrite de sa part le 14 août 1930)
C'est dans cet esprit que nous avons humblement retouché certaines des citations de ce recueil.

Le Comité baha'i de littérature et de productions françaises
(c) 2001 ASN des baha'is du Canada ; ISBN: 0-88867-109-1



I - Héros et héroïnes de la nouvelle révélation

1. Les héros dont les actes illuminent le récit de ce farouche combat spirituel, impliquant à la fois le peuple, le clergé, le monarque et le gouvernement, furent les disciples choisis du Bab, les Lettres du Vivant et leurs compagnons, qui ont frayé le chemin de l'ère nouvelle. Ils opposèrent à tant d'intrigues, d'ignorance, de dépravation, de cruauté, de superstition et de lâcheté un esprit élevé et indomptable qui inspira une respectueuse terreur, un savoir étonnamment profond, une éloquence d'une vigueur entraînante, une piété d'une ferveur inégalable, un courage farouche comme celui du lion, une abnégation pure et sainte, une résolution ferme comme le roc, une vision d'une portée extraordinaire, une vénération pour le Prophète (Le prophète Muhammad) et pour ses Imams qui déconcertèrent leurs adversaires, un pouvoir de persuasion alarmant pour leurs opposants, un exemple de foi et une règle de conduite qui défièrent et révolutionnèrent l'existence de leurs compatriotes.
(Shoghi Effendi, Dieu passe près de nous, p. 4-5.)


a) Tahirih

2. [...] homonyme de l'illustre Fatimih, appelée "Zarrin-Taj" (la Couronne d'or) et "Zakiyyih" (la Vertueuse) par sa famille et ses proches [...] saluée sous le nom de "Qurratu'l-Ayn" (une Consolation pour les yeux) par son maître admiratif, Siyyid Kazim, dénommée "Tahirih" (la Pure) par la "Langue du pouvoir et de la gloire" (Baha'u'llah) [...] Nullement découragée par les protestations véhémentes de son père, méprisant les malédictions de son oncle, impassible sous les pressantes exhortations de son mari et de ses frères, nullement intimidée par les mesures prises, d'abord à Karbila, puis à Baghdad et plus tard à Qazvin, par les autorités ecclésiastiques pour restreindre ses activités, elle soutint la cause babie avec une énergie passionnée.

Par ses éloquents plaidoyers, par ses dénonciations hardies, par ses dissertations, ses poèmes et ses traductions, ses commentaires et ses correspondances, elle persévéra, enflammant l'imagination et gagnant la loyauté des Arabes comme des Persans envers la nouvelle révélation, condamnant la perversité de sa génération et prêchant une transformation révolutionnaire des habitudes et des coutumes du peuple.

C'est elle qui, à Karbila - principale citadelle de l'islam shi'ah - avait été amenée à adresser de longues épîtres à chacun des 'ulamas résidant dans cette ville ; ces 'ulamas reléguaient les femmes à un rang à peine supérieur à celui des animaux et leur déniaient même la possession d'une âme [...] C'est par son éloquence prodigieuse et par la force étonnante de ses arguments qu'elle confondit les représentants délégués par les notables shi'ah, sunnites, chrétiens et juifs de Baghdad, qui s'étaient efforcés de la dissuader de répandre, selon son intention ouvertement reconnue, les prémices du nouveau message [...]

C'est par son intrépidité, son habileté, ses talents d'organisatrice et son enthousiasme intarissable qu'elle consolida ses récentes victoires dans un centre aussi hostile que celui de Qazvin [...] C'est son affirmation passionnée et catégorique des droits et des traits distinctifs de la nouvelle révélation [...] au cours de ses sept entretiens avec les envoyés du grand vizir chargés de l'interroger, qui accéléra finalement sa condamnation à mort [...] c'est à son initiative, au cours de la conférence de Badasht, que les conséquences implicites les plus hardies d'une révélation révolutionnaire, confusément comprises jusque-là, furent exposées à ses condisciples, et que l'ordre nouveau fut définitivement détaché des lois et institutions de l'islam. Des réalisations si merveilleuses allaient désormais recevoir leur couronnement et atteindre leur consommation dernière dans son martyre, au milieu de la tempête qui faisait rage dans toute la capitale.
(Shoghi Effendi, Dieu passe près de nous, p. 70-72.)


b) Mulla Husayn et Quddus

3. L'audace de Mulla Husayn qui, sur l'ordre du Bab, s'était coiffé du turban vert que son maître, après l'avoir porté, lui avait envoyé, qui avait hissé l'étendard noir dont le déploiement annoncerait, selon le prophète Muhammad, l'avènement du vicaire de Dieu sur la terre, et qui, monté sur son coursier, s'avançait à la tête de deux cent deux de ses condisciples pour rencontrer Quddus et lui prêter assistance, dans le Jaziriy-i-Khadra (île verte), une telle audace fut le signal d'un conflit dont les répercussions allaient s'étendre à tout le pays [...]

On remarque la patience sublime, la noble réserve déployées par l'un des principaux protagonistes, Mulla Husayn - l'homme au coeur de lion [...] la ténacité dans la foi [...] la sincérité passionnée [...] Nous sommes émerveillés par la sérénité et la sagacité de [...] Quddus, par la confiance qu'il inspira dès son arrivée, l'ingéniosité qu'il déploya, la ferveur et la joie avec lesquelles les assiégés écoutaient, à l'aurore et au crépuscule, la voix entonnant les versets de son commentaire célèbre sur le Sad de Samad (Commentaire écrit par Quddus, faisant l'apologie de Baha'u'llah) [...]

Mulla Husayn, précédé de Quddus et accompagné par deux cent deux de ses compagnons, assiégés et dans une cruelle détresse, émergea du fort avant l'aube et, au cri de "Ya Sahibu'z-Zaman" (Invocation à Dieu qui signifie: "Ô toi, Seigneur de cet âge!"), chargea à bride abattue vers le retranchement du prince et pénétra dans ses appartements privés, pour s'apercevoir seulement que, dans sa frayeur, le prince avait sauté dans le fossé, par une fenêtre de derrière, et s'était enfui pieds nus, laissant son armée dans la confusion et la déroute [...] ce dernier jour de la vie terrestre de Mulla Husayn où, peu après minuit, après avoir procédé à ses ablutions, avoir changé de vêtements et s'être entouré la tête du turban du Bab, il enfourcha son cheval de bataille, donna l'ordre d'ouvrir la porte du fort, chevaucha en tête de trois cent treize de ses compagnons en criant d'une voix forte "Ya Sahibu'z-Zaman", et s'élançant à l'assaut de chacune des sept barricades élevées par l'ennemi, il s'en empara malgré la pluie de balles [...] il avait dispersé leurs forces quand, dans le branle-bas qui s'ensuivit, son cheval s'empêtra tout à coup dans les cordes d'une tente et, avant qu'il ait pu se dégager lui-même, il fut touché en pleine poitrine par une balle.

[...] la scène finale de cette sombre tragédie où, par suite de la violation de l'engagement sacré pris par le prince, un certain nombre des compagnons de Quddus, ayant été trahis, furent rassemblés dans le camp ennemi, dépouillés de ce qu'ils possédaient et vendus comme esclaves, les autres étant soit tués à l'épée ou à la lance par les officiers, soit déchirés en deux ou attachés aux arbres et criblés de balles, soufflés à la bouche des canons et livrés aux flammes ou encore étripés, tandis que leurs têtes étaient fichées sur des lances et des piques.
Commettant une nouvelle infamie, le prince, sous la pression, livra Quddus, leur chef bien-aimé, aux mains du diabolique sa'idu'l-'ulama qui, dans son insatiable animosité et avec l'aide de la populace dont il s'était attaché à exciter les passions, dépouilla la victime de ses vêtements, la chargea de chaînes, l'exhiba dans les rues de Barfurush et incita le rebut de l'élément féminin à la maudire et à cracher sur elle, à l'attaquer avec des couteaux et des haches, à mutiler son corps et à jeter ses lambeaux déchiquetés dans un brasier.
(Shoghi Effendi, Dieu passe près de nous, p. 36-39.)


II - 'Abdu'l-Baha, le modèle parfait d'un baha'i

4. Il incombe aux Aghsan, aux Afnan et à ma parenté de tourner, tous sans exception, leur visage vers la Branche la plus grande. Considérez ce que nous avons révélé dans notre livre le plus sacré: "Quand l'océan de ma présence aura reflué et que le livre de ma révélation sera achevé, tournez vos visages vers celui qui est le dessein de Dieu, celui qui est la Branche issue de cette antique Racine." L'objet de ce verset sacré n'est autre que la Branche la plus grande ('Abdu'l-Baha). Nous vous avons ainsi miséricordieusement révélé notre puissante volonté, et je suis, en vérité, le Clément, l'Omnipotent.
(Baha'u'llah, Les Tablettes de Baha'u'llah, p. 231-232.)

5. Lui seul s'était vu accorder le privilège d'être appelé "le Maître", honneur que son père avait strictement refusé à tous ses autres fils. C'est à lui qu'un père aimant et infaillible avait décidé de conférer le titre unique de "Sirru'llah" (le Mystère de Dieu), titre si approprié à celui qui, quoique de nature purement humaine et occupant une position foncièrement et essentiellement différente de celle de Baha'u'llah et de son précurseur, pouvait quand même se prévaloir d'être le modèle parfait de sa foi, d'être doué d'un savoir surhumain et d'être considéré comme le miroir sans tache réfléchissant sa lumière. C'est à lui que ce même père, alors à Andrinople, fait allusion dans le Suriy-i-Ghusn (l'épître de la Branche) comme à "cet être sacré et glorieux, cette branche de sainteté", "ce bras de la loi de Dieu", sa "plus grande faveur" envers les hommes, sa "plus parfaite générosité" à leur égard, celui par qui "tout os tombant en poussière est ranimé", et déclare que "quiconque se tourne vers lui s'est tourné vers Dieu", et que "ceux qui se privent de l'ombre de la Branche s'égarent dans le désert de l'erreur" [...]

C'est à lui que, plus tard, l'auteur du Kitab-i-Aqdas, dans un passage célèbre, élucidé par la suite dans le "Livre de mon Alliance", attribua la fonction d'interpréter ses Écrits sacrés, déclarant en même temps qu'il était celui "qui est le dessein de Dieu, celui qui est la Branche issue de cette antique Racine" [...] C'est à lui que, lors de son voyage à Beyrouth, son père rendit plus tard un hommage enflammé dans une communication dictée à son secrétaire, le glorifiant comme celui "autour duquel tous les noms gravitent", comme "la plus puissante Branche de Dieu", comme "son ancien et immuable mystère".

C'est à lui que Baha'u'llah, dans plusieurs épîtres écrites de sa propre main, s'adressa personnellement, l'appelant "la prunelle de mes yeux", et auquel il fit allusion comme à un "bouclier pour tous ceux qui sont au ciel et sur terre", "un refuge pour toute l'humanité", "une forteresse pour quiconque a cru en Dieu". C'est en son honneur que son père révéla une prière dans laquelle il suppliait Dieu de "le rendre victorieux" et de "prescrire pour lui ainsi que pour ceux qui l'aiment" les choses que le Tout-Puissant a destinées à ses "messagers" et aux "dépositaires" de sa révélation. Et enfin, dans une autre épître encore, on trouve ces paroles chargées de sens: "La gloire de Dieu repose sur toi et sur ceux qui te servent et qui t'entourent. Malheur, ô malheur à celui qui s'oppose à toi et te fait du tort ! Bienheureux celui qui te jure fidélité ; que le feu de l'enfer tourmente celui qui est ton ennemi."
(Shoghi Effendi, Dieu passe près de nous, p. 231-232.)


III - Le rôle de la religion dans la société

6. La religion est la lumière du monde, et le progrès, la réalisation et le bonheur de l'homme résultent de l'obéissance aux lois établies dans les saints Livres.
('Abdu'l-Baha, Le secret de la civilisation divine, p. 96.)

7. De l'époque d'Adam jusqu'à nos jours, les religions de Dieu ont été rendues manifestes, l'une après l'autre ; chacune d'elles a rempli sa fonction propre, revivifiant l'humanité, lui apportant l'éducation et l'illumination. Elles délivrèrent les peuples des ténèbres du monde de la nature pour les introduire dans la lumière du Royaume [...]

La religion [...] n'est pas une série de croyances et de traditions, mais les enseignements du Seigneur Dieu, enseignements qui constituent la vie même de l'humanité, élèvent l'esprit, affinent le caractère et jettent les fondements de l'éternelle dignité de l'homme.
('Abdu'l-Baha, Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, p. 50-52.)

8. Le principe fondamental énoncé par Baha'u'llah et auquel croient fermement les adeptes de sa foi est que la vérité religieuse n'est pas absolue mais relative ; que la révélation divine est un processus continu et progressif ; que toutes les grandes religions du monde sont divines dans leur origine ; que leurs principes fondamentaux sont en complète harmonie ; que leurs buts et leur objet forment un tout identique ; que leurs enseignements ne sont que les facettes d'une seule vérité ; que leurs fonctions sont complémentaires ; qu'elles ne diffèrent que par les aspects non essentiels de leurs doctrines ; et que leurs missions représentent les phases successives de l'évolution spirituelle de la société humaine.
(Shoghi Effendi, Appel aux nations, p. xi.)


IV - La signification de la révélation baha'ie

9. L'équilibre du monde a été bouleversé par la vibrante influence de ce très grand, de ce nouvel ordre mondial. L'organisation de la vie de l'humanité a été transformée radicalement par l'action de ce système unique, merveilleux, un système tel que des yeux mortels n'en ont jamais vu. La Main d'omnipotence a établi sa révélation sur un fondement durable, inattaquable. Les assauts violents des luttes humaines sont impuissants à en saper la base, et les théories chimériques des hommes ne réussiront pas à porter atteinte à sa structure.
(Baha'u'llah, cité par Shoghi Effendi dans "L'ordre mondial de Baha'u'llah", p. 104.)

10. Bientôt viendra le jour où la lumière de l'unité divine aura si bien pénétré l'Est et l'Ouest qu'aucun homme n'osera plus l'ignorer. Maintenant, la main de la puissance divine a posé fermement, dans le monde de l'existence, les bases de cette générosité suprême et de ce don merveilleux. Tout ce qui est en puissance au plus profond de ce cycle sacré va progressivement apparaître et être rendu manifeste, car aujourd'hui n'est que le commencement de sa croissance et l'aurore de la révélation de ses signes.
(Baha'u'llah, cité par Shoghi Effendi dans "L'ordre mondial de Baha'u'llah", p. 106.)

11. Des siècles et même des âges entiers devront s'écouler avant que le Soleil de vérité ne luise de nouveau dans sa splendeur estivale ou n'apparaisse une fois encore dans l'éclat radieux de sa gloire printanière... Quelle ne devrait pas être notre reconnaissance d'être en ce jour les bénéficiaires d'une faveur aussi irrésistible !
(Baha'u'llah, cité par Shoghi Effendi dans "L'ordre mondial de Baha'u'llah", p. 106.)

12. Qu'il n'y ait point de malentendu. Le principe de l'unité de l'humanité - le pivot autour duquel gravitent tous les enseignements de Baha'u'llah - n'est pas le simple élan d'une sentimentalité ignorante ou l'expression d'un espoir vague et pieux.
L'appel qu'il lance ne doit pas simplement être assimilé au réveil de l'esprit de fraternité et de bonne volonté parmi les hommes, et il ne vise pas seulement à entretenir une coopération harmonieuse entre des peuples de différentes ethnies et nations. Ses implications sont plus profondes, ses revendications sont plus importantes qu'aucune de celles que les prophètes du passé furent autorisés à avancer. Son message ne vaut pas seulement pour l'individu, il vise avant tout la nature des rapports essentiels qui doivent lier tous les États et toutes les nations comme les membres d'une même famille humaine. Il ne constitue pas simplement l'énoncé d'un idéal, mais il est inséparablement associé à une institution propre à incarner sa vérité, à démontrer sa validité et à perpétuer son influence.
Il suppose un changement organique dans la structure de la société contemporaine, un changement tel que le monde n'en a jamais connu. Il constitue un défi à la fois audacieux et universel aux mots d'ordre désuets des credo nationaux - credo qui ont fait leur temps et qui, selon le cours normal des événements réglés et contrôlés par la Providence, doivent céder la place à un nouvel évangile foncièrement différent et infiniment supérieur à ce que, jusqu'ici, il a été donné au monde de concevoir.
Ce principe de l'unité n'implique rien de moins que la reconstruction et la démilitarisation du monde civilisé tout entier - un monde qui sera organiquement unifié dans tous les aspects essentiels de sa vie, dans son système politique, son aspiration spirituelle, son commerce et ses finances, son écriture et son langage, et pourtant d'une infinie diversité par les particularités nationales de ses unités fédérées.
(Baha'u'llah, cité par Shoghi Effendi dans "L'ordre mondial de Baha'u'llah", p. 37-38.)

13. L'appel de Baha'u'llah est, en premier lieu, dirigé contre toute forme d'esprit de clocher, d'étroitesse d'esprit et de préjugés. Si des idéaux longtemps chéris, si des institutions vénérées, si certains postulats sociaux et certaines formules religieuses ont cessé de promouvoir le bien-être de la grande majorité des hommes, s'ils ne contribuent plus aux besoins d'une humanité en développement continuel, alors qu'ils soient balayés et relégués aux oubliettes des doctrines abandonnées et dépassées. Pourquoi, dans un monde soumis à la loi immuable du changement et du déclin, seraient-ils exempts de la détérioration qui doit gagner toute institution humaine ? Car les normes légales, les théories politiques et économiques ont pour seul but la sauvegarde des intérêts de l'humanité dans son ensemble, et l'humanité n'a pas à être crucifiée pour préserver l'intégrité d'une loi ou d'une doctrine particulières.
(Baha'u'llah, cité par Shoghi Effendi dans "L'ordre mondial de Baha'u'llah", p. 37.)


V - L'être humain devant Dieu

14. Ô fils de l'homme !
Caché en mon être éternel et dans l'antique éternité de mon essence, je savais mon amour pour toi, aussi t'ai-je créé. J'ai gravé en toi mon image et je t'ai révélé ma beauté.
(Baha'u'llah, "Les Paroles cachées", 1re partie, no 3.)

15. Ô fils de l'homme !
J'ai aimé ta création, c'est pourquoi je t'ai créé. Aime-moi donc afin que je puisse mentionner ton nom et que, de l'esprit de vie, je remplisse ton âme.
(Baha'u'llah, "Les Paroles cachées", 1re partie, no 4.)

16. Ayant créé le monde et tout ce qui y vit et s'y meut, Dieu a voulu conférer à l'homme, en privilège unique, par l'opération directe de sa volonté libre et souveraine, la capacité de le connaître et de l'aimer, le dotant ainsi d'une faculté dont l'exercice doit être regardé comme la raison d'être, la fin principale et dernière de toute la création.
(Baha'u'llah, "Extraits des Écrits de Baha'u'llah", p. 44.)

17. Toute louange et toute gloire à Dieu qui, par le pouvoir de sa puissance, a revêtu du manteau de vie la nudité du néant de sa création ! Entre toutes choses créées, Il a élu pour objet de sa faveur spéciale le joyau de l'essentielle réalité de l'homme, en investissant celui-ci de la capacité unique, exclusive, de le connaître et de refléter la grandeur de sa gloire.
(Baha'u'llah, "Extraits des Écrits de Baha'u'llah", p. 52.)

18. Il est certain que la plus haute distinction de l'homme est d'être humble et obéissant envers son Dieu ; que sa plus grande gloire, son rang, et son honneur le plus exalté dépendent de son étroite observance des interdictions et des commandements divins.
('Abdu'l-Baha, "Le secret de la civilisation divine", p. 96.)


VI - La prière

19. Plongez-vous dans l'océan de mes paroles afin d'en pénétrer les secrets et de découvrir toutes les perles de sagesse que recèlent ses profondeurs.
(Baha'u'llah, "Le Kitab-i-Aqdas", p. 86.)

20. Entonne, ô mon serviteur, comme les entonnèrent ceux qui maintenant sont près de Dieu, les versets que tu as reçus de Lui, afin que ton âme s'embrase de la douceur de ta propre mélodie, et que tu attires les coeurs de tous les hommes. Quiconque, dans l'intimité de sa chambre, récite les versets révélés par Dieu, les anges dispersés dans l'univers répandront le parfum des mots sortis de sa bouche, faisant ainsi palpiter à travers le monde le coeur de tous les justes. Ceux-ci pourront d'abord n'en pas ressentir l'effet, mais tôt ou tard l'influence ne pourrait manquer de s'en exercer sur leur âme. Ainsi furent ordonnés, par la vertu de la volonté de Celui qui est la source de toute puissance et de toute sagesse, les mystères de la révélation de Dieu.
(Baha'u'llah, "Extraits des Écrits de Baha'u'llah", p. 194.)

21. Dieu soit loué, ton coeur se consacre à la commémoration de Dieu, ton âme se réjouit de la bonne nouvelle et tu es absorbé dans la prière. L'état de prière est la meilleure des conditions, car l'homme est alors associé à Dieu.
('Abdu'l-Baha, "Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha", p. 199.)

22. Il convient au serviteur de prier et de demander l'assistance de Dieu, de le supplier et d'implorer son aide. Tel est le rang de la servitude, et le Seigneur décrétera tout ce qu'Il désire, conformément à sa parfaite sagesse.
('Abdu'l-Baha, dans "L'importance de la prière, de la méditation et de l'attitude pieuse", p. 10.)

23. [...] le coeur de la foi religieuse est ce sentiment mystique qui unit l'homme à Dieu. Cet état de la communion spirituelle peut être causé et maintenu par la méditation et la prière. Et c'est la raison pour laquelle Baha'u'llah a tellement insisté sur l'importance de l'adoration. Pour un croyant, il ne suffit pas simplement d'accepter et d'observer les enseignements. Il devrait en plus cultiver le sens de la spiritualité, qu'il peut acquérir principalement par la prière. La foi baha'ie, comme toutes les autres religions divines, est donc essentiellement mystique dans sa nature. Son but principal est le développement de l'individu et de la société par l'acquisition de vertus et de pouvoirs spirituels. C'est l'âme de l'homme qui doit d'abord être nourrie, et la prière est la meilleure source de nourriture spirituelle. Les lois et les institutions, telles que les voyait Baha'u'llah, ne pourront devenir vraiment efficaces que lorsque notre vie spirituelle intérieure aura été perfectionnée et transformée. Autrement, la religion dégénérera en une simple organisation et deviendra une chose morte.

Les croyants, particulièrement les jeunes, devraient donc bien réaliser la nécessité de la prière, car elle est absolument indispensable à leur développement spirituel et cela, comme il a déjà été dit, est la base même et le but de la religion de Dieu.
(Shoghi Effendi, dans "L'importance de la prière, de la méditation et de l'attitude pieuse", p. 15.)


VII - Prier et agir

24. Ô servante de Dieu ! Chante les paroles de Dieu, médite sur leur sens et transforme-les en actions ! Je prie Dieu de te permettre d'atteindre une condition élevée dans le royaume de la vie, éternellement.
('Abdu'l-Baha, dans "L'importance de la prière, de la méditation et de l'attitude pieuse", p. 10.)

25. Faites donc tous vos efforts pour que, de jour en jour, vos actes deviennent de belles prières. Tournez-vous vers Dieu et tâchez de toujours agir selon la droiture et la noblesse. Enrichissez le pauvre, relevez celui qui est déchu, consolez l'affligé, guérissez le malade, rassurez le timide, délivrez l'opprimé, redonnez l'espoir au désespéré et donnez asile au malheureux. Telle est la tâche d'un vrai baha'i, et c'est ce qu'on attend de lui. Si nous nous efforçons d'accomplir tous ces préceptes, nous sommes de vrais baha'is ; si nous les négligeons, nous ne sommes pas des disciples de la lumière et nous n'avons pas le droit de porter ce nom.
Dieu, qui lit dans tous les coeurs, sait jusqu'à quel point notre vie est l'accomplissement de nos paroles.
('Abdu'l-Baha, "Les causeries de 'Abdu'l-Baha à Paris", p. 70.)


VIII - Les prières prescrites

26. Il a été ordonné que la prière obligatoire soit accomplie individuellement par chacun. À l'exception de la prière pour les défunts, la pratique de la prière en congrégation a été abrogée.
(Baha'u'llah, "Le Kitab-i-Aqdas", p. 25.)

27. Par "matin", "midi" et "soir", mentionnés à propos des prières obligatoires, on entend les intervalles respectifs de temps entre le lever du soleil et midi, entre midi et le coucher du soleil, et du coucher du soleil jusqu'à deux heures après celui-ci.
(Baha'u'llah, "Le Kitab-i-Aqdas", p. 150-151.)

28. Les prières obligatoires journalières sont au nombre de trois. La plus courte consiste en un seul verset qui doit être récité tous les jours à midi. La prière moyenne doit être récitée trois fois par jour, le matin, le midi et le soir. La longue prière, qui est la plus élaborée des trois, doit être récitée une fois toutes les vingt-quatre heures, et à n'importe quel moment où l'on sent une inclination à le faire.

Le croyant est entièrement libre de choisir l'une de ces trois prières, mais il a l'obligation de la réciter avec toutes les instructions qui l'accompagnent.

Ces prières obligatoires journalières et quelques autres, comme la "prière de Guérison" et la "prière d'Ahmad", ont été dotées d'une puissance et d'une signification particulières par Baha'u'llah. Elles devraient donc être acceptées comme telles et récitées par les croyants avec une foi et une confiance absolues, afin que, par elles, ils puissent entrer en communication plus étroite avec Dieu, et se conformer plus pleinement à ses lois et à ses préceptes.
(Shoghi Effendi, "Les principes de l'administration baha'ie", p. 17.)

29. Concernant les directives données par Baha'u'llah pour la récitation de certaines prières, Shoghi Effendi désire vous informer que ces règlements - qui sont de toute façon peu nombreux et simples - sont d'une grande assistance spirituelle pour le croyant, en ce sens qu'ils l'aident à se concentrer pleinement lorsqu'il prie et médite. Leur signification est donc purement spirituelle.
(Shoghi Effendi - dans une lettre du 5 novembre 1934 -, dans "L'importance de la prière, de la méditation et de l'attitude pieuse", p. 14.)

30. Soyez assuré que votre stricte fidélité aux lois prescrites par Baha'u'llah est le seul pouvoir qui puisse vous guider efficacement et vous permettre de surmonter les épreuves et les tribulations de votre vie, et vous aider sans cesse à progresser et à vous développer spirituellement.

Le Gardien apprécie particulièrement le fait que vous observiez fidèlement les injonctions de Baha'u'llah concernant la récitation des prières journalières obligatoires. Vous avez ainsi montré un exemple très élevé à vos jeunes amis baha'is. Ces prières journalières ont été dotées d'une puissance particulière que seuls ceux qui les récitent régulièrement peuvent apprécier convenablement. Les amis devraient donc s'efforcer de réciter ces prières tous les jours, quelles que soient les circonstances et les conditions particulières de leur vie.
(Shoghi Effendi - dans une lettre du 23 février 1939-, dans "L'importance de la prière, de la méditation et de l'attitude pieuse", p. 17.)


IX - Le jeûne

31. Bienheureux êtes-vous d'avoir obéi au commandement de Dieu et observé ce jeûne pendant la période sacrée, car le jeûne matériel est un signe extérieur du jeûne spirituel, un symbole de retenue, d'abstention de tous les désirs du moi qui acquiert ainsi les caractéristiques de l'esprit, est emporté par les brises célestes et brûle de l'amour divin.
('Abdu'l-Baha, "Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha", p. 68-69.)

32. Quant au jeûne, lui et les prières obligatoires constituent les deux piliers qui soutiennent la loi révélée par Dieu. Ils ont un effet stimulant pour l'âme, ils la font revivre et la purifient, et ainsi le ferme développement de l'âme sera assuré.

L'ordonnance du jeûne est, comme ces trois prières, une obligation spirituelle et vitale prescrite par Baha'u'llah à chaque croyant qui a atteint l'âge de quinze ans. Dans l'Aqdas, il écrit ainsi:

"Nous vous avons ordonné de prier et de jeûner dès le début de la maturité. C'est un ordre de Dieu, votre Seigneur et le Seigneur de vos ancêtres. En don émanant de sa présence, Il en a exempté les personnes qui sont affaiblies par la maladie ou par l'âge, et Il est l'Indulgent, le Généreux." Et, dans un autre passage, il dit: "Nous vous avons prescrit de jeûner durant une brève période, à l'issue de laquelle nous avons fixé pour vous la fête de Naw-Ruz [...] Les voyageurs, les femmes enceintes ou qui allaitent, les malades ne sont pas tenus de jeûner [...] Abstenez-vous de nourriture et de boisson du lever au coucher du soleil et prenez garde que le désir ne vous prive de cette grâce qui est prescrite dans le Livre."

Dans "Questions et réponses", qui forme un appendice à l'Aqdas, Baha'u'llah a encore révélé: "En vérité, je dis que la prière obligatoire et le jeûne occupent un rang exalté aux yeux de Dieu. Cependant, c'est en bonne santé que leur vertu se réalise. En période de mauvaise santé, il n'est pas permis d'observer ces obligations." En ce qui concerne l'âge de la maturité, il a révélé dans l'appendice du même livre: "L'âge de la maturité est quinze ans, tant pour les hommes que pour les femmes."

La période du jeûne, qui dure dix-neuf jours, commence le deux mars de chaque année et finit le vingt du même mois, et exige l'abstention complète de nourriture et de boisson du lever au coucher du soleil. C'est essentiellement une période de méditation et de prière, de récupération spirituelle, pendant laquelle le croyant doit essayer de faire les réajustements nécessaires dans sa vie intérieure, et de rafraîchir et de revigorer les forces spirituelles latentes en son âme. Par conséquent, ses significations et ses buts sont essentiellement d'un caractère spirituel. Le jeûne est un symbole et un rappel de l'abstinence des désirs égoïstes et charnels.
(Shoghi Effendi, "Les principes de l'administration baha'ie", p. 18-19.)

33. Quant à votre question concernant le jeûne: les voyageurs sont exemptés du jeûne, mais s'ils désirent être à jeun quand ils voyagent, ils sont libres de jeûner. Vous en êtes exempt pendant toute la période de votre voyage, pas seulement durant les heures où vous êtes dans le train ou en voiture, etc. Si quelqu'un mange inconsciemment pendant les heures de jeûne, il n'a pas brisé le jeûne, car c'est un accident. La limite d'âge est soixante-dix ans, mais si quelqu'un désire continuer de jeûner après la limite d'âge et qu'il est assez fort pour cela, il est libre de le faire. Si quelqu'un tombe malade pendant la période du jeûne et ne peut jeûner, il peut toutefois recommencer s'il guérit avant la fin de la période de jeûne et continuer jusqu'à la fin. Bien sûr, comme vous le savez, le jeûne ne peut être observé que pendant le mois désigné à cette intention.
(Shoghi Effendi, "Les principes de l'administration baha'ie", p. 19.)


X - Le caractère et les comportements

34. Un bon caractère est en vérité le meilleur manteau offert par Dieu aux hommes. Il en pare les temples de ses aimés. Par ma vie ! La lumière qui émane d'un bon caractère surpasse la lumière qui émane du soleil et son éclat même. Celui qui y parvient est considéré comme un joyau parmi les hommes. La gloire et l'élévation du monde doivent nécessairement en dépendre. Un bon caractère est un moyen par lequel les hommes sont guidés vers le droit chemin et menés à la grande nouvelle. Heureux soit celui qui est paré des saints attributs et du saint caractère du concours céleste.
(Baha'u'llah, "Les Tablettes de Baha'u'llah", p. 36.)

35. Sois généreux en période de prospérité, et dans l'adversité ne cesse de rendre grâces. Mérite la confiance de ton voisin et ne le regarde qu'avec un visage amical et souriant. Sois le trésor du pauvre, exhorte le riche, réponds à l'appel du nécessiteux et préserve le caractère sacré de tes promesses. Juge avec équité et sois circonspect dans tes paroles. Ne sois injuste envers personne et témoigne d'une entière humilité envers chacun. Sois une lampe pour celui qui marche dans les ténèbres, une source de joie pour celui qui est triste, sois une mer pour celui qui a soif et un refuge pour l'affligé, sois un soutien et un défenseur pour celui qui est victime de l'oppression.
Que l'honnêteté et l'intégrité caractérisent tous tes actes. Sois un foyer pour l'étranger, un baume pour celui qui souffre et un soutien constant pour le fugitif. Prête tes yeux à l'aveugle et sois un guide pour celui qui s'égare. Sois un ornement pour le visage de la vérité, une couronne ceignant le front de la fidélité, un pilier du temple de la droiture, un souffle de vie dans le corps de l'humanité, un étendard pour les armées de la justice, un astre à l'horizon de la vertu, une rosée sur le sol du coeur humain, une arche sur l'océan de la connaissance, un soleil dans le ciel de la générosité, une gemme sur le diadème de la sagesse, une lumière brillante dans le firmament de ta génération, un fruit dans l'arbre de l'humilité.
(Baha'u'llah, "Extraits des Écrits de Baha'u'llah", p. 187-188.)

36. Ô peuple de Dieu ! Je vous exhorte à la courtoisie, car elle est par-dessus tout la reine des vertus. Heureux celui qui est illuminé par la lumière de la courtoisie et vêtu de la robe de l'intégrité. Quiconque fait preuve de courtoisie a en réalité atteint un rang sublime.
(Baha'u'llah, "Les Tablettes de Baha'u'llah", p. 92.)

37. Dans cette révélation, les armées capables de la rendre victorieuse sont les armées des actes louables et d'un caractère droit. Le chef et commandant de ces armées a toujours été la crainte de Dieu, une crainte qui englobe toutes choses et règne sur toutes choses.
(Baha'u'llah, "Les Tablettes de Baha'u'llah", p. 131.)

38. Soyez équitables envers vous-mêmes et envers les autres [...] afin que les évidences de la justice se dévoilent à travers vos actes parmi nos serviteurs fidèles. L'équité [...] est la plus fondamentale des vertus humaines. L'appréciation de toute chose doit en dépendre [...] Celui qui est injuste dans son jugement est destitué des traits caractérisant le rang de l'homme [...] Soyez les fiduciaires de Dieu parmi ses créatures et les emblèmes de sa générosité parmi son peuple. Que vos yeux soient chastes [...] votre main fidèle, votre langue véridique et votre coeur éclairé [...] Que la véracité et la courtoisie soient votre parure [...]
(Baha'u'llah, cité par Shoghi Effendi dans "L'avènement de la justice divine", p. 36-37.)

39. Aujourd'hui, la tâche la plus urgente est la purification des caractères, la réforme des moeurs, la rectification des comportements. Il incombe aux bien-aimés de Dieu de faire preuve, parmi tous les peuples, de telles qualités et de tels actes que les vents suaves qui soufflent sur les jardins de sainteté parfument la terre tout entière et redonnent la vie aux âmes mortes.
('Abdu'l-Baha, "Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha", p. 10.)

40. Je désire pour vous la distinction spirituelle, c'est-à-dire que, par votre moralité, vous devez être dignes d'être remarqués et vous distinguer. Dans l'amour de Dieu, vous devez vous distinguer de tous les autres. Vous devez vous distinguer par votre amour de l'humanité, par l'unité et la concorde, par l'amour et la justice. Bref, vous devez vous distinguer dans toutes les vertus du monde humain - par la fidélité et la sincérité, par la justice et la loyauté, par la fermeté et la détermination, par vos actes philanthropiques et votre service à l'humanité, par votre amour envers tout être humain, par l'unité et la concorde avec tous les peuples, par l'éradication des préjugés et la promotion de la paix internationale. Enfin, vous devez vous distinguer par l'illumination céleste et l'acquisition des dons de Dieu.
('Abdu'l-Baha, dans "Excellence en toutes choses", p. 12.)

41. Ô armée de Dieu ! Prenez garde de ne faire de tort à aucune âme et de n'affliger aucun coeur, de ne blesser personne par vos paroles - qu'il s'agisse d'une connaissance ou d'un étranger, d'un ami ou d'un ennemi [...] Prenez garde, prenez garde que l'un d'entre vous ne cherche vengeance, même contre une créature assoiffée de votre sang.
('Abdu'l-Baha, "Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha", p. 72.)

42. Il espère que, par le caractère autant que par la croyance, vous deviendrez des baha'is. Le dessein de Baha'u'llah est que nous devenions une nouvelle espèce d'hommes, intègres, aimables, intelligents, véridiques, honnêtes, et vivant selon ses grandes lois instituées pour cette nouvelle époque du développement de l'être humain. Nous dénommer baha'is n'est pas suffisant ; il faut que notre être intime s'ennoblisse et s'illumine par la pratique d'une vie baha'ie.
(Shoghi Effendi, dans "Excellence en toutes choses", p. 18.)

43. Il y a une différence entre le caractère et la foi. Souvent, il est très difficile d'accepter ce fait et de s'y accommoder. Mais il reste qu'une personne peut avoir la foi et aimer la Cause - et même être prête à mourir pour elle - et pourtant, ne pas avoir un bon caractère, ou bien posséder des traits qui diffèrent des enseignements. Nous devrions essayer de changer, de permettre que le pouvoir de Dieu nous aide à nous recréer et à devenir de vrais baha'is aussi bien dans les actes que dans la croyance. Mais parfois le processus est lent, parfois il ne se produit jamais, car l'individu ne fait pas suffisamment d'efforts. Alors, cela nous fait souffrir et devient une épreuve.
(Shoghi Effendi - dans une lettre du 17 octobre 1944 -, dans "Le mariage baha'i et la vie familiale", p. 35.)


XI - La pureté et la chasteté

44. Ô vous, les bien-aimés du seul vrai Dieu ! Passez outre les repaires étroits de vos désirs malveillants et corrompus, et avancez vers l'immensité des règnes de Dieu et demeurez dans les prés de la sainteté et du détachement, afin que la fragrance de vos actions guide le genre humain entier vers l'océan de la gloire inépuisable de Dieu.
(Baha'u'llah, cité par Shoghi Effendi dans "L'avènement de la justice divine", p. 44.)

45. Une race d'hommes d'un caractère incomparable sera engendrée qui, avec les pieds du détachement, foulera tous ceux qui sont au ciel et sur la terre et jettera le manteau de sainteté sur tout ce qui a été créé d'eau et d'argile.
(Baha'u'llah, cité par Shoghi Effendi dans "L'avènement de la justice divine", p. 44-45.)

46. Si seulement vous aviez la capacité d'apercevoir les choses que voit votre Seigneur, le Très-Miséricordieux - choses qui attestent l'excellence de votre rang, qui témoignent de la grandeur de votre mérite et proclament la sublimité de votre condition ! Dieu veuille que vos désirs et vos passions indomptés ne vous privent point de ce qu'Il vous a destiné !
(Baha'u'llah, "Extraits des Écrits de Baha'u'llah", p. 208-209.)

47. Ô peuples de la terre ! Vivre retiré du monde ou pratiquer l'ascétisme n'est pas acceptable en la présence de Dieu. Il appartient à ceux qui sont dotés d'intuition et de compréhension d'observer ce qui sera cause de joie et de rayonnement. De telles pratiques, sorties du sein des chimères ou issues des entrailles de la superstition, conviennent mal aux hommes de savoir.
(Baha'u'llah, "Les Tablettes de Baha'u'llah", p. 73.)

48. Dieu aime ceux qui sont purs. Rien, dans le Bayan et aux yeux de Dieu, n'est plus apprécié que la pureté et la propreté immaculée...

Dieu désire ne voir, dans la révélation du Bayan, aucune âme dépourvue de joie ni de rayonnement. Il désire, en vérité, qu'en toutes circonstances tous les hommes soient parés d'une telle pureté, à la fois intérieure et extérieure, qu'ils ne connaissent jamais l'aversion et en inspirent encore moins chez les autres.
(Le Bab, "Sélections des Écrits du Bab", p. 73-74.)

49. Ô amis du Dieu pur et omnipotent ! Être pur et saint en toutes choses est un attribut de l'âme sainte et une caractéristique essentielle de l'esprit affranchi. La plus haute perfection est d'être sans tache et de se libérer de chacun de ses défauts. Une fois nettoyé et purifié à tous égards, on devient un foyer reflétant la lumière manifeste.

Ce qui compte en premier, dans le comportement d'un être humain, c'est la pureté, la propreté et l'indépendance de l'esprit. D'abord, le lit du cours d'eau doit être nettoyé et, ensuite, les eaux douces des rivières pourront y pénétrer. Les yeux chastes jouissent de la vision béatifique du Seigneur et savent ce que signifie cette rencontre ; une conscience pure inhale les fragrances qui soufflent des roseraies de sa grâce ; un coeur poli comme un miroir reflétera le visage agréable de la vérité.

[...] Ce que je veux dire, c'est que, dans tous les aspects de la vie, la pureté et la sainteté, la propreté et la netteté exaltent la condition humaine et favorisent le développement de la réalité intime de l'être humain. Même dans le monde matériel, la propreté incite à la spiritualité - comme il est dit clairement dans les Écrits sacrés - et la propreté corporelle, bien qu'elle soit une chose d'ordre physique, exerce néanmoins une puissante influence sur la vie de l'esprit. Elle est pareille à une voix merveilleusement douce ou à une mélodie: même si les sons ne sont que vibrations dans l'air affectant le nerf acoustique et que ces vibrations ne sont elles-mêmes que des phénomènes fortuits transportés à travers l'atmosphère, voyez comment, malgré tout, elles nous remuent le coeur. Une belle mélodie constitue des ailes pour l'esprit, et l'âme en tressaille de joie. Ainsi, la propreté physique exerce également un effet sur l'âme humaine.
('Abdu'l-Baha, "Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha", p. 145-146.)

50. Car le désir est une flamme qui a réduit en cendres, pour de nombreux savants, l'oeuvre de toute une vie. C'est un feu dévorant que même le vaste océan de leurs connaissances accumulées ne put jamais éteindre. Combien de fois est-il arrivé qu'un individu, paré de tous les attributs de l'humanité et du joyau de la vraie compréhension, n'en ait pas moins poursuivi ses passions jusqu'à ce que ses excellentes qualités dépassent la modération et atteignent l'excès ? De pures, ses intentions devinrent mauvaises, ses qualités ne servirent plus des buts dignes d'elles et la force de ses désirs le détourna de la droiture et de ses récompenses pour le diriger dans de dangereuses et sombres voies. Aux yeux de Dieu, de ses élus et des gens éclairés, un bon caractère est la meilleure et la plus louable des choses, mais toujours à la condition que son centre d'émanation soit la raison et le savoir, et son principe, la vraie modération.
('Abdu'l-Baha, "Le secret de la civilisation divine", p. 83-84.)

51. Une telle droiture de conduite [...] doit constamment se refléter dans les relations commerciales de tous ses membres, dans leur vie privée, dans tout genre d'emploi et dans n'importe quel service qu'ils pourront, à l'avenir, rendre à leur gouvernement ou à leur peuple.
(Shoghi Effendi, "L'avènement de la justice divine", p. 38.)

52. Il faudrait cependant rappeler que le maintien d'une norme morale si élevée ne doit pas être associé ou confondu avec n'importe quelle forme d'ascétisme ou de puritanisme excessif ou bigot. Le standard inculqué par Baha'u'llah ne cherche, en aucune circonstance, à nier le droit légitime ou le privilège de tirer le plus grand avantage et le plus grand bénéfice des multiples joies, de la beauté et des nombreux plaisirs dont un Créateur aimant a si abondamment doté le monde. "Qu'un homme, nous rassure Baha'u'llah lui-même, désire se parer des ornements de la terre, porter ses habits ou partager les bénéfices qu'elle peut accorder, aucun mal ne pourra lui advenir s'il ne permet à quoi que ce soit de se poser entre lui et Dieu, car Dieu a destiné toute bonne chose, qu'elle soit créée aux cieux ou sur la terre, à ceux de ses serviteurs qui croient fidèlement en Lui. Goûtez, ô peuples, aux bonnes choses que Dieu vous a permises et ne vous privez point de ses merveilleux dons. Rendez-Lui grâce et louange, et soyez de ceux qui sont reconnaissants."
(Shoghi Effendi, "L'avènement de la justice divine", p. 47.)

53. Une telle vie chaste et sainte, avec ses implications de modestie, de pureté, de sobriété, de décence et de pureté de pensée, n'implique rien de moins que l'exercice de la modération dans tout ce qui se rapporte aux habits, au langage, aux distractions et à toute occupation artistique et littéraire. Elle demande une vigilance journalière dans le contrôle des désirs sensuels et des inclinations corrompues. Elle réclame l'abandon d'une conduite frivole avec son attachement excessif aux plaisirs futiles et souvent mal dirigés. Elle demande une abstinence totale des boissons alcooliques, de l'opium et de pareilles drogues entraînant l'accoutumance. Elle condamne la prostitution de l'art et de la littérature, les pratiques du nudisme et du concubinage, l'infidélité dans les rapports conjugaux et toutes formes de promiscuité, de familiarité facile et de vices sexuels. Elle ne peut consentir aucun compromis envers les théories, les standards, les habitudes et les excès d'un âge décadent. Non, au contraire, elle cherche à démontrer, par la force dynamique de son exemple, le caractère pernicieux de telles théories, la fausseté de tels standards, le manque de sincérité de telles revendications, la perversité de telles habitudes et le caractère sacrilège de tels excès.
(Shoghi Effendi, "L'avènement de la justice divine", p. 43-44.)

54. La foi baha'ie reconnaît l'importance de l'impulsion sexuelle, mais condamne sa pratique illégitime et inconvenante telle que l'amour libre, l'union libre, tout ce qu'elle considère absolument nuisible à l'homme et à la société dans laquelle il vit. L'usage convenable de l'instinct sexuel est le droit naturel de chaque individu et c'est précisément dans ce but que l'institution du mariage a été établie. Les baha'is ne croient pas à la suppression de l'impulsion sexuelle, mais à sa régulation et à son contrôle.
(Shoghi Effendi - dans une lettre du 5 septembre 1938 -, dans "Le mariage baha'i et la vie familiale", p. 25-26.)

55. Vous demandiez s'il y a des formes légitimes d'expression de l'instinct sexuel hors du mariage. Selon les enseignements baha'is, aucun acte sexuel ne peut être considéré comme permis à moins qu'il ne soit accompli par des personnes légalement mariées. En dehors de la vie conjugale, il ne peut y avoir aucun usage licite ou sain de la pulsion sexuelle. D'une part, on devrait apprendre aux jeunes baha'is la maîtrise de soi qui, mise en pratique, a indiscutablement un effet salutaire sur le développement du caractère et de la personnalité et, d'autre part, on devrait leur conseiller et même les encourager à se marier alors qu'ils sont jeunes et en pleine possession de leur vigueur physique.
(Shoghi Effendi, dans "Le mariage baha'i et la vie familiale", p. 38.)

56. Nombre de problèmes sexuels, comme l'homosexualité et le transsexualisme, peuvent avoir des aspects médicaux et, dans de tels cas, on devra certainement recourir à la meilleure assistance médicale. Mais il est bien clair, d'après l'enseignement de Baha'u'llah, que l'homosexualité n'est pas une condition à laquelle un individu, homme ou femme, se résignera, mais une distorsion de sa nature qui doit être contrôlée et vaincue. Cela peut demander un dur combat, mais il pourra être aussi dur pour une personne hétérosexuelle qui veut contrôler ses désirs. En cela, comme dans beaucoup d'autres aspects de la vie, l'exercice du contrôle de soi a un effet bénéfique sur l'avancement de l'âme.
(La Maison universelle de justice - dans une lettre écrite à toutes les Assemblées spirituelles nationales le 6 février 1973 -, dans Une vie chaste et sainte, p. 18.)


XII - L'abstinence d'alcool et de drogues, et même de tabac

57. Il est inadmissible que l'homme, qui fut doté de raison, consomme ce qui la lui dérobe. Non, il lui convient plutôt de se comporter d'une manière digne de sa condition et de ne pas imiter les méfaits de l'âme irrésolue et négligente.
(Baha'u'llah, "Le Kitab-i-Aqdas", p. 63.)

58. Gardez-vous d'utiliser toute substance qui cause apathie et torpeur au temple humain, et qui inflige du tort au corps. En vérité, nous ne désirons pour vous que ce qui vous profitera, et toutes les choses créées en témoignent, si vous avez des oreilles pour entendre.
(Baha'u'llah, "Le Kitab-i-Aqdas", p. 76.)

59. Il est cependant d'autres choses interdites qui ne sont pas immédiatement nuisibles et dont les effets nocifs ne s'exercent que progressivement ; le Seigneur répugne également à de tels actes, qui sont condamnables à ses yeux. Or, l'illégalité absolue de ces actes n'a toutefois pas été expressément formulée dans le texte sacré, mais il est nécessaire de les éviter afin de demeurer dans la pureté et la propreté, de préserver sa santé et d'être libéré de toute forme d'accoutumance.

Parmi ces actes figure la consommation de tabac, une pratique sale, malodorante et répugnante - une habitude pernicieuse - dont tous commencent à percevoir la nocivité. Il a été établi par tous les médecins qualifiés - et des expériences l'ont démontré - que l'un des composants du tabac est un poison mortel et que le fumeur est exposé à une grande variété de maladies. C'est pourquoi l'usage du tabac a été clairement considéré comme une habitude répugnante sur le plan de l'hygiène [...]

En d'autres termes, fumer du tabac est, aux yeux de Dieu, un acte répugnant, abhorré et, même si la nocivité en est progressive, il est extrêmement néfaste pour la santé de l'homme. C'est aussi une perte de temps et d'argent, qui fait du fumeur la proie d'une habitude malsaine. Tous ceux qui demeurent fermes dans l'Alliance condamnent donc cette habitude, à la fois par raisonnement et par expérience ; le fait d'y renoncer apportera paix et sérénité à l'esprit de tous les hommes, leur permettant en outre de garder l'haleine fraîche, les doigts non maculés et les cheveux sans relent nauséabond et répugnant. En recevant cette missive, les amis décideront certainement, par tous les moyens, d'abandonner cette habitude pernicieuse - même si cela doit prendre un certain temps. Tel est mon espoir.
('Abdu'l-Baha, "Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha", p. 146-148.)

60. Boire du vin est interdit selon les textes du Livre le plus sacré, car cela est la cause de maladies chroniques, affaiblit les nerfs et épuise les facultés mentales.
('Abdu'l-Baha, cité par Shoghi Effendi dans "L'avènement de la justice divine", p. 46.)

61. Quant à l'opium, c'est une drogue abominable et maudite. Que Dieu nous protège du châtiment qu'Il inflige au fumeur d'opium ! Conformément au texte explicite du Livre le plus saint, l'opium est interdit et sa consommation est totalement condamnée. La raison montre que fumer de l'opium est un acte d'insanité, et l'expérience atteste que le fumeur d'opium est totalement coupé du royaume des hommes. Que Dieu nous protège tous contre la perpétration d'un acte aussi hideux, qui met en ruine la fondation même de ce qu'est un être humain et condamne le drogué à être éternellement dépossédé, car l'opium s'attache à l'âme de sorte que la conscience s'éteint, que l'esprit s'efface et que les perceptions s'émoussent. L'opium transforme l'être vivant en une créature de mort ; il détruit la chaleur naturelle. On ne saurait imaginer malheur plus grand que celui qu'inflige l'opium. Heureux ceux qui jamais n'en profèrent le nom ; alors, songez combien misérable est celui qui en fait usage !
('Abdu'l-Baha, "Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha", p. 148.)

62. Ô divine Providence ! Accorde, en toutes choses, pureté et propreté aux adeptes de Baha ! Fais qu'ils soient délivrés de toute souillure et de toute accoutumance à la drogue. Empêche-les de commettre un acte répugnant, libère-les des chaînes que leur infligent les habitudes condamnables, afin qu'ils puissent vivre purs et libres, sains et propres, dignes de servir à ton seuil sacré et prêts à être rattachés à leur Seigneur. Délivre-les de l'usage des boissons alcoolisées et du tabac, sauve-les de cet opium qui conduit à la folie, fais qu'ils jouissent des suaves arômes de sainteté, qu'ils s'abreuvent à la coupe mystique de l'amour céleste et qu'ils connaissent le ravissement de s'approcher toujours davantage du royaume du Très-Glorieux, car tu as dit: "Tout ce que tu possèdes dans ton cellier n'apaisera pas la soif de mon amour - apporte-moi, ô échanson, une coupe pleine comme la mer du vin de l'esprit !"
('Abdu'l-Baha, "Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha", p. 148-149.)

63. Alors, faites un puissant effort afin que la pureté et la sainteté - qui sont par-dessus tout chéries par 'Abdu'l-Baha - distinguent le peuple de Baha ; que, partout où il est possible d'exceller, les membres du peuple de Dieu surpassent tous les autres humains ; que, par leur aspect et dans leur être intime, ils s'avèrent supérieurs à tous les autres ; que, sur le plan de la pureté, du raffinement et de la préservation de la santé, ils soient des pionniers, à l'avant-garde de ceux qui savent et, par leur délivrance de toute forme d'esclavage, par leur connaissance, par leur maîtrise de soi, qu'ils soient les premiers parmi les êtres purs, libres et sages.
('Abdu'l-Baha, "Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha", p. 149-150.)


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