Médiathèque baha'ie |
Huququ'llah historique et codification Compilation réalisée par le département de la recherche de la Maison Universelle de Justice Centre mondial baha'i |
Table des matières
A/ HISTOIRE: LE DÉVELOPPEMENT DE L'INSTITUTION POUR LE HUQUQU'LLAH
B/ CODIFICATION DE LA LOI DU HUQUQU'LLAH
I - Préambule
II. Une bénédiction divine
III. Comment déterminer le
huququ'llah
a/
Sont exemptés de l'imposition du huququ'llah
b/
Quand doit-on payer ?
c/
Notes supplémentaires sur la façon de déterminer le huququ'llah
IV. Applicabilité de la loi
du huququ'llah
V. Paiement du huququ'llah
VI. Gestion du huququ'llah
Note
Synopsys
du Kitab-i-Aqdas sur le Huququ'llah
A/ HISTOIRE: LE DÉVELOPPEMENT DE L'INSTITUTION POUR LE HUQUQU'LLAH
Dans l'une de ses tablettes, Baha'u'llah mentionne cette loi en la situant en
importance juste après les deux grandes obligations: la reconnaissance de Dieu
et la fermeté en sa cause. Pourtant, la présentation et la mise en application
de cette loi sont caractérisées par la bonté, l'indulgence, la tolérance et
la magnanimité. Bien qu'elle traite des choses matérielles de ce monde, elle
fait partie de ces obligations spirituelles qui incombent à l'âme individuelle,
comme par exemple: la prière et le jeûne dont l'observance, responsabilité directe
de chaque croyant envers Dieu, n'est pas sujette à sanction ou à punition de
la part de ses institutions en ce monde. Elle constitue, en fait, la claire
expression des priorités qu'accorde Baha'u'llah aux devoirs de l'humanité: d'abord
le spirituel, ensuite le matériel - aussi important ce dernier soit-il en pratique.
Ayant révélé le Kitab-i-Aqdas
en réponse aux supplications des amis, Baha'u'llah en empêche la publication
pendant quelque temps, et même lorsqu'un certain nombre de Baha'is dévoués,
ayant pris connaissance de la loi, voulurent offrir le huququ'llah, son paiement
ne fut pas accepté. Les tablettes de Baha'u'llah montrent sa conscience aiguë
de la manière dont, par le passé, on a laissé les richesses matérielles dégrader
la religion. Il préférait que la foi fasse le sacrifice de tous les bienfaits
matériels plutôt que de souiller, si peu que ce soit, sa dignité et sa pureté.
C'est une leçon permanente pour toutes les institutions Baha'ies.
Pourtant, ainsi que l'a
expliqué le Gardien bien-aimé, les fonds sont le sang vital de la cause. Et
Dieu Lui-même a fait en sorte que la réalisation des oeuvres dépende des moyens
matériels, affirme Baha'u'llah. Ainsi, la conscience des amis s'accroissant,
il donna la permission d'accepter le huququ'llah à la condition qu'il soit offert
volontairement, consciemment et avec joie.
C'est pour recevoir le
huququ'llah que Baha'u'llah créa l'une des grandes institutions de la foi, le
dépositaire du huququ'llah.
Jinab-i-Shah Muhammad
de Manshad, Yazd, fut le premier à recevoir l'honneur d'être nommé dépositaire
du huququ'llah, recevant de la Beauté bénie le titre de Aminu'l-Bayan (dépositaire
du Bayan). Haji Shah Muhammad avait embrassé la foi à ses débuts et avait reçu
la grâce d'atteindre la présence de Baha'u'llah à Baghdad. Le feu de l'amour
enflamma son coeur, le rendant impatient d'offrir ses services au seuil de son
Bien-Aimé, ce qu'il fit jusqu'à la fin de sa vie, abandonnant toute possession
matérielle sur le chemin du service. Bravant les difficultés, le danger et le
manque de moyens, ce fidèle serviteur de Baha'u'llah convoyait, voyage après
voyage, les dons des amis pour le huququ'llah, ainsi que leurs demandes, au
seuil sacré. Au retour, il leur rapportait des nouvelles et des tablettes de
la Perfection bénie.
L'une des tâches les plus
sacrées confiées à Aminu'l-Bayan fut d'aller en Iran recevoir les Restes du
Bab des mains de leur gardien, le dévoué et vaillant Jinab-i-Haji Akhund, Main
de la cause de Dieu, et de les transporter, à travers d'innombrables dangers,
dans une cachette sûre dans la mosquée de l'Imamzadih Zayd de Tihran. Ils y
restèrent jusqu'au moment où, sur l'ordre de 'Abdu'l-Baha, ils furent transportés
en Terre sainte où ils reposent pour toujours sur les pentes du mont Carmel.
L'attention de Jinab-i-Shah
Muhammad fut attirée par les qualités rares de noblesse et de détachement affichées
par l'un des croyants, Haji Abu'l-Hasan Ardakani, de Yazd lui aussi. Leur amitié
fut si forte qu'ils devinrent des compagnons inséparables. Jinab-i-Shah Muhammad
choisit Haji Abu'l-Hasan comme assistant et confident dans ses services de dépositaire
du huququ'llah. Ils furent parmi le premier groupe de pionniers qui, au prix
de grandes privations et difficultés, purent rendre visite à Baha'u'llah à 'Akka.
A leur retour en Iran, ils décidèrent de faire de nombreux voyages ensemble.
Au cours de l'un de ces voyages, en 1881, ils furent attaqués et pris pendant
une révolte kurde. Jinab-i-Haji-Shah Muhammad fut grièvement blessé. A la suite
de son décès et sur les instructions de Baha'u'llah, le poste de dépositaire
du huququ'llah fut confié à son loyal compagnon Jinab-i-Haji Abu'l-Hasan qui
eut pour titre Amin (celui en qui on a confiance) ou Jinab-i-Haji Amin.
Jinab-i-Haji Amin fut
une étoile brillante, servant la cause pendant quarante-sept ans avec zèle et
enthousiasme et faisant preuve de grandeur d'âme, de courage et d'une fermeté
incroyable. Pendant le ministère de Baha'u'llah, il fut emprisonné deux fois
par ordre de Nasiri'd-Din Shah et de son fils Kamran Mirza. Au cours de son
second emprisonnement, il partagea avec la Main de la cause, Haji Akhund, une
cellule dans la prison de Qazvin, celle que Baha'u'llah nomme Sijn-i-Matin (la
puissante prison) dans les premiers versets de la Tablette du monde. Des fers
aux pieds et une chaîne autour du cou, il y souffrit terriblement. Pour le tourmenter,
ses geôliers ajoutaient de l'huile de ricin à sa nourriture, mais avec une résignation
et une soumission évidentes, il ne refusait pas sa nourriture et la mangeait
sans se plaindre, comme si de rien n'était. Il était un symbole de grandeur
d'âme et de détachement, n'ayant aucune possession matérielle, ni maison ni
abri lui appartenant. Son habitation, c'était le coeur et l'âme des amis Baha'is
qui le recevaient chez eux avec chaleur et amour. Chacun attendait impatiemment
son arrivée pour profiter de la douce mélodie de ses prières, pour l'entendre
psalmodier les tablettes et partager les bonnes nouvelles et les encouragements
qu'il apportait. Chaque jour, il quittait une famille pour passer la nuit dans
une autre maison, illuminant de sa présence une autre réunion. Il voyageait
toujours, allant dans la plupart des villes iraniennes et devenant le conseiller
de confiance de beaucoup d'amis dans leurs affaires personnelles.
Un de ses nombreux voyages
conduisit Haji Amin à Paris où il atteignit la présence de 'Abdu'l-Baha. Pendant
sa longue vie, il connut les dernières onze années du ministère de Baha'u'llah,
les vingt-neuf années du ministère du Centre de l'alliance et sept années du
Gardiennat de Shoghi Effendi. Vers la fin de sa vie, il devint malade et faible
et se vit confiner au lit, vivant dans la maison de son ami et assistant Haji
Ghulam Rida qui devint, suivant le désir de 'Abdu'l-Baha, son successeur comme
dépositaire du huququ'llah. Lorsqu'il mourut en 1928, le bien-aimé Gardien nomma
Haji Amin, Main de la cause de Dieu.
Le troisième dépositaire
du huququ'llah, Jinab-i-Ghulam Ridaa, fut surnommé Amin-i-Amin. Cette âme distinguée
était née parmi les riches marchands de Tihran et fut élevée pour profiter de
la vie confortable de ce milieu. Dans sa jeunesse, poussé par le besoin de découvrir
les réalités spirituelles, il étudia les religions comparées et, tout en vaquant
à ses affaires, il s'efforça de rencontrer des adeptes et des leaders religieux.
Désappointé par le résultat de ses recherches, il chercha plus d'informations
sur la foi Baha'ie dont son secrétaire lui avait parlé. Très vite, il étudia
sérieusement les Écrits saints et les tablettes, et son coeur s'illumina de la
lumière de la foi. Ayant embrassé la cause, Jinab-i-Haji Ghulam Rida s'impliqua
dans les activités Baha'ies, au point qu'à l'âge de 32 ans, il abandonna le
commerce pour se consacrer librement et complètement au service de la foi. Il
se lia particulièrement d'amitié avec Jinab-i-Amin et devint son assistant permanent.
Le moment venu, une tablette de 'Abdu'l-Baha l'encouragea à imiter Jinab-i-Amin
et le nomma dépositaire du huququ'llah. Sans jamais oublier les responsabilités
de sa nouvelle position, il prit le plus grand soin de Jinab-i-Amin pendant
le reste de sa vie.
Jinab-i-Ghulam Rida fut
dépositaire du huququ'llah pendant onze ans. Sa maison fut un centre de réunion
pour les amis et pour l'administration des affaires de la foi. C'est pendant
son mandat que les premières étapes de l'enregistrement des propriétés Baha'ies
en Iran furent franchies et, avec assiduité, il fit de son mieux pour assurer
leur protection et leur préservation. En 1938, il tomba malade et mourut.
Le quatrième dépositaire
du huququ'llah, qui fut nommé à ce poste par le Gardien bien-aimé, fut Jinab-i-Valiyu'llah
Varqa, le troisième fils de Varqa le martyr. Il était né à Tabriz et, à la suite
du martyre de son Père et de son frère, il fut élevé par sa grand-mère, une
musulmane dévouée, puissante et fanatique. Elle fit son possible pour semer
dans son jeune coeur les graines de la haine envers la foi. Il avait 16 ans
lorsque son oncle, surnommé Akhu'sh-Shahid (le frère du martyr) réussit à le
sortir de cette étouffante atmosphère de préjugés et l'installa chez lui, à
Miyandu'Ab. Il lui fit connaître alors la foi Baha'ie et ses enseignements,
lui ouvrant tout un monde nouveau. Jinab-i-Varqa devint si embrasé d'amour pour
la foi que, sans aucune préparation, il décida de partir en pèlerinage en compagnie
d'un ami. Mais son assemblée spirituelle locale désapprouva ce projet et lui
conseilla d'aller plutôt à Tihran rejoindre son frère aîné Jinab-i-`Azizu'llah
Varqa.
Ses études à Tihran terminées,
Jinab-i-Varqa accomplit enfin son désir de pèlerinage. Il suivit les cours de
l'université américaine de Beyrouth, approfondissant sa connaissance des enseignements
Baha'is pendant les vacances d'été, sous la direction de 'Abdu'l-Baha. A cette
époque, sur l'ordre du Maître, il accomplit un voyage en Iran et, plus tard,
l'accompagna pendant son voyage historique en Europe et en Amérique, lui servant
d'interprète. Ce voyage terminé, il retourna en Iran où il rendit d'incalculables
services, comme membre de l'assemblée spirituelle locale de Tihran, dans de
nombreux comités administratifs et enfin à l'Assemblée spirituelle nationale.
Par la suite, il rendit des services loyaux et dévoués en tant que dépositaire
du huququ'llah pendant dix-sept ans, à l'époque où l'observance de la loi du
huququ'llah se répandait dans tout l'Iran; de telle sorte que des amis toujours
plus nombreux remplirent leurs obligations, offrant de fortes sommes et de nombreuses
propriétés. Afin de se consacrer à plein temps à cette tâche sacrée, Jinab-i-Varqa
démissionna de son travail.
En 1951, Jinab-i-Valiyu'llah
Varqa fut parmi le premier contingent de croyants éminents à être élevé au rang
de Main de la cause de Dieu. Il eut alors de nouvelles occasions de rencontrer
les amis et de réchauffer leurs coeurs par les nouvelles des victoires gagnées
dans le travail d'enseignement, plus spécialement pendant la croisade de dix
ans qui s'ouvrit au Ridvan 1953. Ces services mémorables culminèrent dans l'accomplissement
d'un de ses plus anciens désirs: rendre visite au Gardien bien-aimé.
Retournant en Iran après
son pèlerinage, il fit une rechute d'une maladie antérieure et fut forcé de
se faire hospitaliser à Tübingen, en Allemagne. Il y subit, sans succès, une
opération, et en novembre 1955, sa noble vie prit fin.
Dans le télégramme annonçant
le décès de Valiyu'llah Varqa, Shoghi Effendi inclut ces mots : Sa pèlerine
de dépositaire huquq repose maintenant sur `Ali Muhammad, son fils ... Nouveau
dépositaire huquq est maintenant élevé rang Main cause.
C'est deux ans après sa nomination à cette tâche pénible que Jinab-i-`Ali-Muhammad
Varqa et ses confrères, les autres Mains de la cause de Dieu, furent confrontés
aux événements navrants et émouvants associés au décès du bien-aimé Gardien.
Ils soutinrent l'ensemble du monde Baha'i jusqu'à la conclusion victorieuse
de la croisade de dix ans qui permit l'élection, au Ridvan 1963, de la Maison
Universelle de Justice.
Les vingt-trois années
suivantes connurent les tempêtes de tribulations et de persécutions qui affligèrent
la communauté Baha'ie d'Iran et créèrent d'immenses problèmes à résoudre en
rapport avec la protection et la vente de propriétés données pour le huququ'llah.
Ce travail ainsi qu'une multitude d'autres tâches historiques ont été le lot
de Jinab-i-Varqa dans sa capacité de Main de la cause de Dieu.
Les plans d'enseignement
successifs provoquèrent un flot de pionniers qui quittèrent l'Iran pour tous
les coins de la terre. C'est pourquoi le dépositaire du huququ'llah dut nommer
des représentants et des délégués dans de nombreux pays au-delà des frontières
de l'Iran, et ce, jusqu'à nos jours où l'institution est représentée sur chaque
continent. Non seulement les amis venant du Moyen-Orient continuent à obéir
à la loi du huququ'llah dans leur pays d'adoption mais, de plus en plus, d'autres
amis se sentent poussés à offrir le huquq.
C'est pourquoi une nouvelle
étape dans le développement de cette institution vient de s'ouvrir, une étape
qui sera associée pour toujours avec l'ouverture de la quatrième époque de l'âge
formatif de la foi et avec l'émergence de l'obscurité de la communauté Baha'ie
et son implication dans les affaires du monde.
B/ CODIFICATION DE LA LOI DU HUQUQU'LLAH
ñ
I - Préambule
Huququ'llah (le droit de Dieu) est une loi majeure (7)
*1 et une institution sacrée (72).
Établie dans le plus saint Livre (Kitab-i-Aqdas), c'est un des instruments fondamentaux
pour construire les fondations de l'ordre mondial de Baha'u'llah et pour en
soutenir la structure. D'une grande portée, ses ramifications vont de la promotion
du bien-être individuel à la consolidation et à l'extension de l'autorité et
des activités de la tête de la foi. En établissant une source de revenu régulière
et systématique pour l'institution centrale de la cause, Baha'u'llah a pourvu
le Centre mondial de sa foi des moyens d'assumer son indépendance et son fonctionnement
décisif.
En identifiant cette loi
au droit de Dieu, Baha'u'llah met à nouveau en relief la nature des relations
entre les humains et leur Créateur, celle d'une alliance basée sur des assurances
et des obligations réciproques. De plus, en désignant l'autorité centrale de
la cause vers laquelle tous doivent se tourner, comme le donataire de
ce droit, il a créé un lien vital direct entre chaque croyant et la tête de
la foi, lien unique dans la structure de son ordre mondial. Cette loi permet
aux amis de reconnaître l'élévation de leur activité économique au rang de l'acceptabilité
divine. C'est un moyen de purifier leurs richesses et un aimant qui attire les
bénédictions divines. Le calcul et le paiement du huququ'llah, selon les lignes
directrices ci-dessous, sont exclusivement une question de conscience et reste
entre l'individu et Dieu (8,
104).
Il est interdit de demander ou de solliciter le huququ'llah (8,
9, 38,
71, 96,
104).
Seuls sont autorisés, sous les auspices des institutions de la foi, des appels,
des rappels et des exhortations d'ordre général (38,
70, 99,
104,
107).
Le fait que l'observance et la mise en vigueur de cette loi, si cruciale pour
le bien-être matériel du commonwealth Baha'i naissant, soient ainsi laissées
complètement à la conscience et à la foi de l'individu, argumente et jette la
lumière sur ce que le Maître appelle la solution spirituelle des problèmes économiques.
En fait, les implications de la loi du huququ'llah pour la réalisation d'un
certain nombre de principes de la foi tels que: l'élimination des extrêmes de
richesse et de pauvreté et une répartition plus équitable des ressources, deviendront
de plus en plus évidentes au fur et à mesure que les amis assumeront dans une
mesure toujours plus grande leur responsabilité à l'observer.
Les principes fondamentaux
de la loi du huququ'llah sont promulgués dans le Kitab-i-Aqdas. En réponse aux
questions soulevées par les amis, on trouve une élaboration supplémentaire de
ses caractéristiques dans d'autres Écrits de Baha'u'llah, dans des tablettes
de 'Abdu'l-Baha et dans des lettres de Shoghi Effendi et de la Maison Universelle
de Justice. Toutes ces références importantes ont été compilées par le département
de la recherche de la Maison de Justice et publiées séparément. Une étude de
cette compilation montre à l'évidence que l'application de la loi fut progressive
et continuera de l'être, au fur et à mesure que ses ramifications et ses règles
secondaires seront élucidées.
Ce qui suit est une première
tentative pour codifier l'information contenue dans les écrits sur le huququ'llah.
Il faut pourtant insister sur le fait que les amis ne devraient pas essayer
d'y trouver un élément de rigidité ou une totale compréhension. Les questions
posées à Baha'u'llah, au Maître et à Shoghi Effendi venaient d'amis vivant en
un temps et résidant en des lieux où les relations et les systèmes économiques
étaient infiniment plus simples que ceux d'aujourd'hui. Ce que nous pouvons
en apprendre, ce sont les principes clairs qui nous guideront, et dont l'application,
à des conditions plus complexes et mouvantes, doit être prise en considération.
C'est un sujet qui, sans aucun doute, occupera la Maison Universelle de Justice
pendant Très longtemps lors de son action légiférante. Alors que la quatrième
époque de l'âge formatif de notre foi s'ouvre sous les yeux d'une humanité de
plus en plus attentive, un signe évident que la communauté du plus grand Nom,
à travers le monde, aura atteint un nouveau niveau de maturité spirituelle,
sera le processus d'extension universelle de l'obligation du huququ'llah par
les amis.
II. Une bénédiction divine
ñ
Bien que Dieu soit totalement indépendant de toutes choses créées, dans sa bonté
Il nous a donné cette loi (7,
10, 63),
car le progrès et la promotion de la cause dépendent des moyens matériels(1).
L'obéissance à cette loi permet au croyant de rester ferme et constant dans
l'alliance (63),
fournit une récompense dans chacun des mondes de Dieu (7)
et constitue une épreuve unique de foi véritable (62).
Le huququ'llah doit être
offert joyeusement et sans hésitation (2,
9, 32).
Quand il est offert dans cet esprit, il procure prospérité et protection pour
les amis, il purifie leurs biens terrestres (20,
31, 42,
46, 48,
100)
et leur permet, ainsi qu'à leurs enfants, de bénéficier des fruits de leurs
efforts (48).
III. Comment déterminer le huququ'llah
ñ
A l'exception de certaines choses bien précises, tout ce qu'un croyant possède
est sujet au paiement du huququ'llah, une fois et une seule.
a/ Sont exemptés de l'imposition du huququ'llah:
ñ
1. La résidence et son mobilier indispensable (11).
*2
2. Les équipements professionnels ou agricoles nécessaires qui produisent un
revenu suffisant pour leur subsistance (12,
67, 68).
b/ Quand doit-on payer ?
ñ
1. Le huququ'llah devrait être payé dès que les possessions imposables d'une
personne atteignent ou excèdent la valeur de 19 mithqals d'or (18,
19, 30).
Equivalant approximativement à 2,2 onces troy ou 69,2 grammes (87,
105,
110),
cela équivaut environ, à la date de cet écrit, à 914 US $. *3
a. La somme à payer est 19% de la valeur de la propriété imposable (10,14).
b. Le paiement ne se fait que sur des unités complètes de 19 mithqals d'or.
2. Le huququ'llah devrait être payé sur des unités de 19 mithqals d'or supplémentaires
lorsque des possessions acquises par la suite élèvent suffisamment la valeur
de la propriété imposable et ce, après déductions des dépenses annuelles.
Parmi les dépenses à déduire on trouve :
a. Les dépenses générales pour la vie quotidienne (65,
66, 69,
78).
b. Les pertes et les dépenses encourues lors de la vente de possessions (103).
c. Les sommes payées à l'État, telles que taxes, impôts et droits de douane
(78).
3. Quand une personne reçoit un don ou un legs, elle devrait les ajouter à ses
possessions et augmenter la valeur totale, tout comme pour un excès de revenu
annuel par rapport aux dépenses (111).
4. Si une propriété augmente de valeur, le huququ'llah n'a pas à être payé tant
que la propriété n'est pas réalisée, c'est-à-dire n'est pas vendue.
5. Si les possessions diminuent, par exemple parce que les dépenses d'une année
dépassent le revenu reçu, le huququ'llah ne sera dû à nouveau qu'après compensation
de la perte, et lorsque la valeur totale des possessions imposables aura augmenté
(15-19,
30, 65-68,
78, 108,
111).
6. Le paiement des dettes passe avant le paiement du huququ'llah (22).
7. Le paiement du huququ'llah dépend de la capacité financière d'une personne
de faire face à ses obligations (24).
8. A la mort d'un croyant, l'achèvement de son paiement du huququ'llah est fait
de la manière suivante:
a. La première dépense à prendre sur la succession sont les frais d'enterrement
(22).
b. Ensuite, les dettes du défunt doivent être payées (13).
c. Ensuite, il faut payer le huququ'llah toujours dû sur la propriété.
En établissant la valeur de la propriété sur laquelle le huquq n'a pas été payé,
on déduira :
- les dépenses de l'enterrement (22).
- les dettes du défunt (13).
- la perte de valeur des avoirs lorsqu'ils sont réalisés (103),
et les dépenses effectuées en réalisant les avoirs (103).
c/ Notes supplémentaires sur la façon de déterminer
le huququ'llah ñ
1. Chaque croyant peut décider librement ce qu'il Considère comme nécessaire
pour lui et sa famille (104-106,
112).
2. Bien qu'on trouve des références au paiement annuel du huququ'llah, la méthode
et le moment du paiement sont laissés à la discrétion du croyant individuel.
Il n'y a donc aucune obligation à vendre ses avoirs en hâte afin de remplir
ses obligations envers le huququ'llah (103).
3. Mari et femme sont libres de décider s'ils veulent honorer leurs obligations
envers le huququ'llah ensemble ou séparément (109,
110).
4. Le compte du huququ'llah doit être tenu séparé des autres contributions,
car la disposition des fonds du huququ'llah est soumise à la décision de l'autorité
centrale de la cause vers laquelle tous doivent se tourner, alors que l'usage
des contributions aux autres fonds peut être déterminé par les donateurs eux-mêmes.
5. Le paiement du huququ'llah passe avant les contributions aux autres fonds
de la foi (78,
79, 97,
100)
ainsi qu'avant les dépenses pour le pèlerinage (31).
Pourtant, c'est au croyant de décider s'il Considère ou non ses contributions
au Fonds comme une dépense lorsqu'il calcule l'augmentation annuelle de la valeur
de sa propriété dans le but de calculer la somme à payer au huququ'llah (105).
IV. Applicabilité de la loi du huququ'llah
ñ
Les enseignements de Baha'u'llah seront appliqués graduellement, car le temps
doit être mûr si l'on veut que les résultats désirés soient atteints (84-86).
C'est pourquoi, jusqu'alors la loi du huququ'llah ne s'est appliquée qu'aux
croyants d'Iran et des autres pays du Moyen-Orient. Les autres croyants ont
été encouragés à soutenir leurs fonds, local et national, mais bien que cette
loi ne s'applique pas à eux, ils ont été et sont libres d'offrir le huququ'llah
s'ils le désirent (82,
93, 102,
103,
109,
110).
V. Paiement du huququ'llah
ñ
Normalement, le huququ'llah est payé au dépositaire du huququ'llah, ses délégués
ou leurs représentants nommés (35,
58).
Ces personnes délivrent des reçus et font parvenir les fonds au Centre mondial
(56).
VI. Gestion du huququ'llah
ñ
Les décisions à prendre concernant les réglementations nécessaires au sujet
du huququ'llah (81,
100)
ainsi que la façon d'en disposer, relèvent de la seule juridiction de l'autorité
centrale dans la cause. Le huququ'llah peut être employé à des activités charitables
(62,
65, 75)
ou pour tout autre but utile à la cause de Dieu (77,
78).
NOTE DE L'ÉDITEUR
ñ
* 3 - Environ 35.000 FB. en avril 1987.
ñ
(c) Maison d'Éditions Baha'ies
205, rue du Trône
1050 Bruxelles
D/1547/1987/4 - ISBN 2-87203-003-4