L'approche de la conservation et de la protection des ressources terrestres par
la communauté Baha'ie du monde entier est basée sur un certain nombre de principes
fondamentaux provenant des écrits Baha'is. Ceux-ci comprennent:
La nature est tenue en grande estime. Baha'u'llah déclare que la contemplation
de la nature fait naître une prise de conscience des signes" et des preuves" de
Dieu et constitue la preuve de son existence. Ainsi, il dit:
"... quoi que je regarde, je découvre aisément que cela te révèle à moi, me rappelle
tes signes, tes symboles et tes témoignages. Par ta gloire ! Chaque fois que je
lève les yeux vers ton ciel, je me souviens de ta majesté et de ton élévation,
de ta gloire et de ta grandeur incomparables; et chaque fois que je tourne les
yeux vers ta terre, j'en viens à reconnaître les signes de ton pouvoir et les
témoignages de ta bonté. Et quand je regarde la mer, je trouve qu'elle me parle
de ta majesté, de la force de ta puissance, de ta souveraineté et de ta grandeur.
Et à chaque fois que je contemple les montagnes, je suis amené à découvrir les
emblèmes de ta victoire et les étendards de ton omnipotence"
La nature reflète les noms et attributs de Dieu" Elle est l'expression de la volonté
de Dieu...dans...le monde des contingences" Baha'u'llah écrit:
"Dis: La nature en son essence est l'incarnation de mon nom, l'Auteur, le Créateur.
Ses manifestations sont diversifiées pour des causes variées et, dans cette diversité,
il y a des signes pour les hommes de discernement. La nature est la manisfestation
de la volonté de Dieu qui s'exprime dans et par le monde des contingences. Elle
est un don de la Providence ordonnée par l'Ordonnateur, le Très-Sage".
Baha'u'llah expose une vision mondiale qui constate que la terre est un seul pays
dont tous les hommes sont les citoyens" et il en appelle à la promotion des intérêts
les meilleurs des peuples et tribus de la terre.
'Abdu'l-Baha attire l'attention sur l'interdépendance croissante du monde et sur
le fait que l'autarcie n'est pas possible plus longtemps. Il envisage que la tendance
vers un monde uni augmentera et se manifestera d'elle-même sous la forme d'une
unité de pensée dans les entreprises mondiales ainsi que dans d'autres domaines
importants de l'existence. La préservation des ressources de la planète est un
domaine critique qui requiert une action unifiée.
'Abdu'l-Baha indique que l'homme, en raison de la force idéale et céleste latente
et manifeste en lui, occupe une position plus élevée et plus noble que celle de
la nature, que l'homme règne sur le domaine de la nature et sur tout ce qui est
de son ressort.
Il est donc évident que l'homme règne sur le domaine de la nature et sur ce qui
est de son ressort. La nature est inerte; l'homme est en progrès. La nature n'a
pas de conscience; l'homme en est doté. La nature est sans volonté et agit par
nécessité alors que l'homme possède une volonté puissante. La nature est incapable
de découvrir les mystères et les réalités, alors que l'homme est spécialement
apte à le faire. La nature n'a pas de relation avec le royaume de Dieu; l'homme
est en accord avec ses preuves. La nature est ignorante de l'existence de Dieu;
l'homme en est conscient. L'homme acquiert des qualités divines; la nature se
les voit refusées. L'homme peut volontairement réprimer ses vices; la nature n'a
pas le pouvoir de modifier l'influence de ses instincts. Somme toute, il est évident
que l'homme est plus noble et supérieur, qu'en lui existe un pouvoir idéal surpassant
la nature. Il dispose d'une conscience, d'une volonté, d'une mémoire, du pouvoir
de l'intelligence, des attributs divins et des vertus dont la nature est complètement
dépourvue et privée; donc, l'homme est plus élevé et plus noble en raison de la
force idéale et céleste latente et manifeste en lui.
L'homme possède une faculté profonde que les plantes et les animaux n'ont pas,
un pouvoir qui lui permet de découvrir les secrets de la nature et de maîtriser
l'environnement, il a la responsabilité particulière d'utiliser les pouvoirs que
Dieu lui a donnés à des fins positives. La Maison Universelle de Justice signale
que l'exercice correct de cette responsabilité est la clé qui détermine si son
génie inventif produit des résultats bénéfiques ou crée des ravages dans le monde
matériel.
1.4. Une approche du monde physique: l'interaction entre
le spirituel et le matérielñ
'Abdu'l-Baha souligne que le développement du monde physique et le bonheur de
l'humanité dépendent à la fois de l'appel de la civilisation, du progrès du monde
matériel et de l'appel de Dieu qui émeut l'âme et dont les enseignements spirituels
sauvegardent la gloire immortelle, l'éternel bonheur et l'illumination des âmes
de l'humanité. Il déclare:
"Toutefois, tant que les réalisations matérielles ayant trait à la nature, et
que les vertus humaines ne seront pas renforcées par des perfections d'ordre spirituel,
par des qualités radieuses et par des caractéristiques de miséricorde, aucun fruit
ni résultat n'en découlera et le bonheur du monde de l'humanité, qui est son ambition
ultime, ne sera pas atteint. Car bien que, d'une part, les réalisations matérielles
et le développement du monde physique apportent la prospérité qui révèle de façon
exquise les buts auxquels elle tend, d'autre part, de sévères calamités, de violentes
afflictions et des dangers sont
imminents.
Par conséquent, lorsque tu observes le modèle ordonné des royaumes, des villes
et des villages, l'attrait de leurs ornements, la fraîcheur de leurs ressources
naturelles, le raffinement de leurs équipements, le confort de leurs moyens de
transport, l'étendue des connaissances disponibles sur le monde de la nature,
les grandes inventions, les entreprises colossales, les nobles découvertes et
les recherches scientifiques, tu pourrais conclure que la civilisation conduit
au bonheur et au progrès du monde humain. Pourtant, si tu dirigeais ton regard
vers la découverte de machines destructrices et infernales, vers le développement
de forces de destruction et l'invention d'engins de guerre violents qui déracinent
l'arbre de vie, il te deviendrait évident et manifeste que la civilisation est
associée à la barbarie. Progrès et barbarie vont de pair tant que la civilisation
matérielle n'est pas confirmée par la direction divine, par les révélations du
Très-Miséricordieux et par de saintes vertus et tant qu'elle n'est pas renforcée
par une conduite spirituelle, par les idéaux et les bénédictions du royaume de
puissance...
"Par conséquent, cette civilisation et ce progrès matériel devraient être associés
à la plus grande guidance, afin que ce bas monde puisse devenir la scène sur laquelle
apparaissent les dons du royaume et que les réalisations dans le domaine de la
nature puissent être reliées aux effulgurations du Miséricordieux. Ceci, afin
que la beauté et la perfection du monde de l'homme puissent être dévoilées et
manifestées aux yeux de tous, dans toute leur grâce et toute leur splendeur. Ainsi
seront révélés la gloire et le bonheur éternels.
Baha'u'llah décrit le sort de ceux dont la vie démontre leur insouciance des valeurs
spirituelles et qui n'agissent pas en conformité avec ces valeurs. Il observe
que:
"... vous foulez ma terre avec complaisance et satisfaits de vous-mêmes, insouciants
de ce qu'elle est lasse de vous et de ce que tout ce qu'elle renferme se dérobe
à vous... .
Shoghi Effendi affirme que la négligence de l'homme contribue au déclin de l'ordre
contemporain et produit, de manière concrète, des impacts sur l'environnement:
La rupture violente de l'équilibre du monde; le tremblement qui va saisir les
membres de l'humanité; la transformation radicale de la société humaine; la fin
de l'ordre contemporain; les changements fondamentaux touchant la structure des
gouvernements, ... le développement des engins de guerre infernaux, l'incendie
des villes, la pollution de l'atmosphère terrestre... ce sont là les signes et
les présages qui doivent soit annoncer, soit accompagner la calamité du châtiment,
calamité qui, comme Il l'a décrété, Lui le juge et le rédempteur de l'humanité,
doit tôt ou tard affliger une société qui, pour sa plus grande partie et pendant
plus d'un siècle, a fait la sourde oreille à la voix du messager de Dieu pour
cette époque... une calamité qui doit purger la race humaine des rebuts de ses
corruptions séculaires et souder ses différentes composantes en une amicale association
mondiale, fermement liée, association destinée, quand les temps seront révolus,
à être incorporée dans la structure d'un ordre divinement désigné, et à être galvanisée
par une influence qui spiritualise, s'étendant mystérieusement, et à s'épanouir,
au cours des dispensations futures, en une civilisation comme l'humanité n'en
a jamais vu à aucun moment de son évolution".
La relation entre l'homme et la nature est très complexe. Une appréciation de
l'étendue de ce sujet requiert de réfléchir à quelques-unes des caractéristiques
de la nature décrites dans les écrits Baha'is, de prendre conscience de certaines
valeurs et de certaines attitudes qui guident le comportement individuel et l'établissement
des priorités.
'Abdu'l-Baha dit que le temple du monde a été modelé à l'image et à la ressemblance
du corps humain. Il explique que:
"Cela signifie que, tout comme le corps humain dans ce monde est composé, en apparence,
de membres et d'organes différents et est, en réalité, une entité cohérente et
parfaitement accomplie, de même la structure du monde physique est pareille à
un seul être dont les membres sont inséparablement liés.
Si l'on pouvait observer avec un oeil capable de découvrir les réalités de toutes
choses, il deviendrait clair que
la relation la plus grande qui maintient la cohésion du monde de l'existence résulte
de ce que cette cohésion se trouve dans tous les domaines des choses créées et
que la coopération, l'entraide et la réciprocité sont des caractéristiques essentielles
du corps unifié du monde de l'existence, d'autant plus que toutes les choses créées
sont en étroite relation entre elles et que chacune est influencée par l'autre
ou en bénéficie soit directement, soit indirectement.
Considérons par exemple la manière dont un groupe de choses créées constitue le
règne végétal et un autre le règne animal. Chacun de ces deux groupes utilise
certains éléments de l'air dont dépend sa propre vie, tandis que chacun augmente
la quantité de tels éléments qui sont essentiels pour la vie de l'autre. En d'autres
mots, la croissance et le développement du monde végétal sont impossibles sans
l'existence du règne animal, et le maintien de la vie animale est inconcevable
sans la coopération du règne végétal. Le même type de relations existe entre toutes
les choses créées. De ce fait, il a été énoncé que la coopération et la réciprocité
sont des propriétés essentielles qui sont inhérentes au système unifié du monde
de l'existence et sans lesquelles la création entière serait réduite au néant".
Dans un autre passage, 'Abdu'l-Baha décrit l'intercommunication qui existe entre
chaque partie de l'univers et l'importance de maintenir l'équilibre dans le système:
Réfléchissez aux réalités profondes de l'univers, aux sagesses secrètes complexes,
aux énigmes, aux interrelations, aux règles qui gouvernent toutes choses. Chaque
partie de l'univers, en effet, est reliée à chacune des autres parties par des
liens très puissants, qui ne souffrent aucun déséquilibre et aucun relâchement....
'Abdu'l-Baha déclare que
le monde phénoménal est entièrement soumis aux règles et au contrôle de la loi
naturelle. Il met en contraste l'organisation absolue de la nature et son manque
d'intelligence et de volonté
avec la capacité de l'homme à commander aux forces de la nature grâce à la découverte
des éléments qui composent les choses:
Cette nature est soumise à une organisation absolue, à des lois déterminées, à
un ordre complet et à un plan achevé dont elle
ne s'écarte jamais. A tel point en effet que, si vous regardez attentivement,
d'un regard pénétrant, depuis le plus petit atome invisible jusqu'aux plus grands
corps de l'univers, comme le globe solaire ou les autres grands astres et sphères
lumineuses, si vous regardez leur disposition, leur composition, leur forme ou
leur mouvement, vous trouverez que tous sont organisés au plus haut point et dépendent
d'une loi universelle dont ils ne s'écarteront jamais.
Mais lorsque vous regardez la nature elle-même, vous voyez qu'elle n'a ni intelligence,
ni volonté. Par exemple, la nature du feu est de brûler: il brûle sans volonté
ni intelligence; la nature de l'eau est la fluidité : elle coule sans volonté
ni intelligence; la nature du soleil est de resplendir: il brille sans volonté
ni intelligence; la nature de la vapeur est de s'élever dans les airs: elle s'élève
sans volonté ni intelligence. Il est donc clair que les mouvements naturels de
toutes choses sont des mouvements contraints; aucun n'est dû à la volonté, si
ce n'est chez les animaux et surtout chez l'homme. L'homme peut même résister
et s'opposer à la nature, car il découvre la composition des choses et, par là,
il commande aux forces de la nature; toutes les inventions sont dues à cette découverte.
Par exemple, il a inventé le télégraphe qui met en communication l'Orient et l'Occident.
Il est donc évident que l'homme est maître de la nature.
Maintenant, quand vous voyez de telles organisations, de telles dispositions et
de telles règles, pouvez-vous dire que c'est le simple effet de la nature, bien
qu'elle n'ait ni intelligence ni perception ? Si ce n'est pas le cas, il devient
alors évident que cette nature, qui n'a ni perception ni intelligence, est sous
l'emprise du Dieu Tout-Puissant qui est le souverain du monde de la nature; tout
ce qu'Il veut, Il le fait apparaître dans la nature.
Le changement est une loi qui gouverne toute la création physique. On peut le
voir dans le passage des saisons. 'Abdu'l-Baha écrit:
La terre est en mouvement et en croissance; les montagnes, les collines et les
plaines sont vertes et plaisantes; tout regorge de bonté; la miséricorde est universelle;
la pluie tombe du nuage de miséricorde, le soleil radieux brille; la pleine Lune
orne l'horizon de l'éther; la grande marée de l'océan inonde chaque petit ruisseau;
les dons se succèdent; les faveurs suivent; et la brise rafraîchissante souffle,
transportant la senteur parfumée des fleurs. Un trésor illimité est entre les
mains du Roi des rois ! Soulevez le pan de votre vêtement pour le recevoir.
Bientôt le monde entier, comme au printemps, changera de parure. Le jaunissement
et la chute des feuilles de l'automne ont eu lieu, les rigueurs de l'hiver sont
terminées. L'année nouvelle est arrivée et le printemps spirituel est à portée
de main. La terre noire se transforme en un jardin verdoyant; les déserts et les
montagnes abondent en fleurs rouges; en bordure des régions sauvages, les hautes
herbes se dressent comme une avant-garde devant les cyprès et les jasmins; et
tandis que les oiseaux chantent dans les branches des rosiers comme les anges
du paradis, annonçant la bonne nouvelle de
l'approche de ce printemps spirituel, la douce musique de leur voix fait remuer
et frémir l'essence réelle de toute chose.
'Abdu'l-Baha déclare que le repos absolu n'existe pas dans la nature, que le mouvement
est indispensable à l'existence. En ce qui concerne l'existence, il décrit le
processus de la composition et de la décomposition: Considère... les phénomènes
de la composition et de la décomposition, de l'existence et de la non-existence.
Chaque chose créée dans le monde contingent est composée d'une variété d'atomes
et son existence dépend de la composition de ceux-ci. En d'autres termes, par
le divin pouvoir de création, une combinaison d'éléments simples se met en place
de sorte que, à partir de cette composition, un organisme distinct soit produit.
L'existence de toutes choses est fondée sur ce principe. Mais, lorsque l'ordre
est bouleversé, la décomposition se produit et la désintégration en découle, alors,
cette chose cesse d'exister. Ainsi, l'annihilation de toutes choses résulte de
la décomposition et de la désintégration. Par conséquent, l'attraction et la composition
des divers éléments sont les moyens de la vie, et la discorde, la décomposition
et la division engendrent la mort. Ainsi, en toutes choses, les forces de cohésion
et d'attraction conduisent à l'apparition de résultats et d'effets fructueux,
alors que l'éloignement et l'aliénation des choses aboutissent à des perturbations
et à la destruction. Grâce à l'affinité et à l'attraction, toutes les choses vivantes
telles que les plantes, les animaux et les hommes viennent à l'existence, tandis
que la division et la discorde apportent la décomposition et l'anéantissement.
Il explique aussi que, dans le monde physique, le courant de l'évolution se dirige
vers des niveaux de plus en plus complexes:
Dans la création physique, l'évolution se fait en passant d'un degré de perfection
à un autre. Le minéral passe dans le règne végétal avec ses perfections minérales.
Le végétal passe dans le monde animal en conservant ses perfections et ainsi de
suite, jusqu'au monde humain...".
'Abdu'l-Baha décrit la diversité comme étant l'essence de la perfection et la
cause de l'apparition des bienfaits" 41 de Dieu, et il déclare:
Observe les fleurs d'un jardin: bien qu'elles soient toutes différentes par l'espèce
à laquelle elles appartiennent, par la couleur, la grandeur et la forme, pourtant,
dans la mesure où elles sont rafraîchies par les pluies d'un même printemps, revivifiées
par le souffle d'un même vent, revigorées par les rayons d'un même soleil, cette
diversité augmente leur charme et ajoute à leur beauté. Ainsi, lorsque cette force
unificatrice, l'influence pénétrante de la parole de Dieu, entre en action, les
différences de coutumes, de manières, d'habitudes, d'idées, d'opinions et de dispositions
embellissent le monde de l'humanité. Cette diversité, cette différence sont comme
la dissemblance et la variété, naturellement créées, des membres et
des organes du corps humain, car chacun contribue en effet à la beauté, à l'efficience
et à la perfection de l'ensemble...
Comme ce serait déplaisant pour l'oeil si toutes les fleurs et les plantes, les
bourgeons et les feuilles, les fruits,
les branches et les arbres de ce jardin étaient tous de même forme et de même
couleur ! La diversité des teintes, des tailles et des formes enrichit et agrémente
le jardin dont l'effet se trouve rehaussé....
Le degré de diversité du monde des êtres créés est souligné dans le passage suivant:
... les formes et les organismes des êtres phénoménaux et de l'existence dans
chacun des règnes de l'univers sont innombrables et se comptent par myriades.
Le niveau ou règne végétal, par exemple, possède une variété infinie d'espèces
et de formes observables de plantes... chacune distincte et différente en soi,
aucune ne ressemblant exactement, ni par sa composition ni par ses détails, à
une autre... car il n'y a pas de répétition dans la nature et le pouvoir de multiplicité
ne peut être confiné à aucune image ou forme donnée. Chaque feuille a sa propre
identité ou, pour ainsi dire, sa propre individualité
en tant que feuille....
'Abdu'l-Baha décrit les causes et les circonstances de la perfection des mondes
minéral, végétal et animal, et il distingue cette perfection de leur réelle prospérité
qui fait la gloire des différents règnes.
L'honneur et l'exaltation de chaque créature vivante dépendent de causes et de
circonstances.
La beauté, la parure, la perfection de la terre est d'être verte et fertile par
la bonté des nuages du printemps. Les plantes croissent; les fleurs et les herbes
odorantes surgissent; les arbres fruitiers se couvrent de fleurs et donnent de
sains et
nouveaux fruits. Les jardins deviennent merveilleux et les prairies embellissent;
les plaines et les montagnes revêtent leur robe de verdure; les jardins, les champs,
les villes et les villages sont embellis. Telle est la félicité du monde minéral.
Le summum de la gloire et la perfection du monde végétal sont atteints lorsqu'un
arbre peut pousser sur les rives d'un fleuve à l'eau fraîche, lorsqu'une douce
brise souffle sur lui, que la chaleur du soleil peut rayonner sur lui, lorsqu'un
jardinier s'occupe à le cultiver et que, de jour en jour, il peut se développer
et donner des fruits. Mais sa prospérité réelle consiste à évoluer jusqu'au monde
animal et au monde humain et à remplacer ce qui a été épuisé dans le corps de
l'animal et celui de l'homme.
La gloire du monde animal est de posséder des organes, des facultés et des membres
parfaits pour pourvoir à ses besoins. Tel est le summum de sa gloire, de son honneur
et de sa valeur. Aussi, le summum de la félicité pour un animal est-il de disposer
d'une prairie verdoyante et fertile, d'une eau qui coule extrêmement pure, et
d'une forêt belle et fraîche. Si tout cela lui est donné, on ne peut imaginer
pour l'animal une félicité plus grande. Par exemple, si un oiseau construit son
nid dans une forêt verte et féconde, dans un merveilleux lieu élevé, sur un arbre
robuste et sur l'une de ses plus hautes branches, et s'il trouve tout ce qu'il
désire en fait de graines et d'eau, c'est pour lui la félicité absolue.
Mais la véritable félicité pour l'animal consiste à passer du monde animal au
monde humain, tout comme les infiniment petits qui, par l'air et par l'eau, pénètrent
dans le corps de l'homme, y sont assimilés et remplacent ce qui y a été consommé.
C'est la grande gloire et la grande félicité du monde animal; on ne peut en imaginer
de plus grande pour lui.
Deux points de vue sur la nature s'opposent. L'un soutient que le monde de la
nature est achevé, et l'autre affirme qu'il est inachevé, car il a besoin d'intelligence
et d'éducation. 'Abdu'l-Baha déclare que les mondes minéral, végétal, animal et
humain ont tous besoin d'un éducateur:
Les matérialistes défendent l'opinion que le monde de la nature est achevé. Les
philosophes spiritualistes prétendent que le monde de la nature est inachevé.
Il y a une grande différence entre les deux opinions. Les matérialistes attirent
l'attention sur la perfection de la nature, du soleil, de la lune et des étoiles,
des arbres dans leur parure, de la terre entière et de la mer, et même sur des
phénomènes mineurs qui révèlent l'harmonie la plus parfaite. Les philosophes théologiens
réfutent cette perfection apparente et cette complétude du royaume de la nature,
tout en admettant la beauté des scènes et des aspects naturels et tout en reconnaissant
les forces cosmiques irrésistibles qui contrôlent les soleils et les planètes
gigantesques.
Ils maintiennent que, bien que la nature semble parfaite, elle est néanmoins imparfaite,
car elle a besoin d'intelligence et d'éducation. Ils en veulent pour preuve que
l'homme, bien qu'il soit un vrai dieu dans le royaume de la création matérielle,
a lui-même besoin d'un éducateur. L'homme, s'il n'est pas développé par l'éducation,
est sauvage, brutal et a des tendances animales. Les lois et les règlements, les
écoles, les collèges et les universités ont pour but de former l'homme et de l'élever
au-dessus des confins obscurs du règne animal....
Lorsque nous considérons la vie, nous voyons que les mondes minéral, végétal,
animal et humain ont tous besoin d'un éducateur.
Si la terre n'est pas cultivée, elle devient une jungle où poussent des herbes
folles. Mais si un cultivateur vient et la laboure, elle produit des moissons
qui nourrissent les êtres vivants. Il est donc évident que la terre a besoin d'être
cultivée par l'agriculteur. Considérez les arbres: s'ils restent sans jardinier,
ils ne donnent pas de fruits, et s'ils ne donnent pas de fruits, ils sont inutiles.
Mais, s'ils reçoivent les soins d'un jardinier, ces mêmes arbres stériles deviennent
fructifères; et par la culture, la fertilisation et la greffe, les arbres aux
fruits amers produisent des fruits sucrés...
La même chose se vérifie en ce qui concerne les animaux; notez que lorsque l'animal
est dressé, il devient domestique, et que l'homme, s'il est laissé sans éducation,
devient bestial et de plus, s'il est laissé sous l'empire de la nature, il devient
inférieur à un animal tandis que, éduqué, il devient un ange !....
Les écrits Baha'is expriment clairement des valeurs spirituelles sûres et des
attitudes qui guident la relation de l'homme avec la nature. Cela comprend:
La conscience du fait que la terre est la source de la prospérité de l'homme est
tempérée par la prise de conscience du fait que la gloire et l'honneur de l'homme
doivent être quelque chose de plus que les richesses matérielles.
Ainsi:
Tout homme de discernement, tandis qu'il marche sur la terre, se sent confus dans
la mesure où il est tout à fait conscient que la source de sa prospérité, de sa
richesse, de sa puissance, de son rang élevé, de son progrès et de son pouvoir
est, ainsi que Dieu l'a ordonné, cette même terre que foulent les pieds de tous
les hommes. Il ne peut y avoir de doute que quiconque connaît cette vérité est
sanctifié et purifié de tout orgueil, de toute arrogance et de toute vanité....
De quoi pouvez-vous bien vous enorgueillir ? Vous flattez-vous de ce que vous
mangez et buvez, des richesses que vous amassez dans vos réserves, du prix et
de la variété des ornements dont vous vous parez ? Si la vraie gloire consistait
à posséder ces choses périssables, alors, la terre sur laquelle vous marchez devrait
fanfaronner plus que vous, car c'est elle qui, par le décret du Tout-Puissant,
vous fournit et vous accorde ces mêmes choses. Dans ses entrailles est contenu,
selon ce que Dieu a ordonné, tout ce que vous possédez. D'elle, en signe de sa
miséricorde, vous tirez toutes vos richesses. Considérez donc votre condition,
ce dont vous vous glorifiez ainsi! Puissiez-vous le percevoir!
Il est donc clair que la gloire et l'honneur de l'homme doivent être quelque chose
de plus que les richesses matérielles. L'aisance matérielle n'est qu'une branche,
mais la gloire humaine trouve ses racines dans les bonnes qualités et les vertus
qui sont l'ornement de sa réalité. Ce sont les aspects divins, les bontés célestes,
les émotions sublimes, l'amour et la connaissance de Dieu; la sagesse universelle,
la perception intellectuelle, les découvertes scientifiques, la justice, l'équité,
la bonne foi, la bienveillance, le courage naturel et la force d'âme innée; le
respect des droits et l'observance des accords et des alliances, la rectitude
en toutes circonstances, le service de la vérité dans toutes les conditions, le
sacrifice de sa vie pour le bien de tous, la bienveillance et l'estime pour toutes
les nations, l'obéissance aux enseignements de Dieu, le service dans
le royaume divin, la guidance des êtres, et l'éducation des nations et des races.
Voilà la prospérité du monde humain ! Voilà la gloire de l'homme dans le monde
! Voilà la vie éternelle et l'honneur céleste!
Les écrits Baha'is encouragent le détachement de ce monde et de ses vanités, car
l'attachement distrait l'individu de la conscience de Dieu. Ceci, toutefois, ne
constitue pas une forme d'ascétisme et n'implique pas un rejet des plaisirs de
la vie. Baha'u'llah explique:
Si un homme désire se parer des ornements de la terre, en porter les vêtements,
partager les bienfaits qu'elle peut procurer, aucun mal ne peut lui arriver s'il
ne laisse rien s'interposer entre Dieu et lui, car Dieu a ordonné toute bonne
chose, qu'elle ait été créée dans le ciel ou sur la terre, pour ceux de ses serviteurs
qui croient véritablement en Lui. Mangez, ô peuples, les bonnes choses que Dieu
vous a accordées, et ne vous privez pas de ses merveilleux bienfaits. Remerciez-le
et louez-le et soyez de ceux qui sont vraiment reconnaissants.
Le niveau voulu est celui de la modération:
En toute chose, la modération est nécessaire. Si une chose est faite avec excès,
elle est source de mal....
Baha'u'llah demande à l'homme de se montrer bon envers les animaux et il le met
en garde contre la chasse excessive. En relation avec ce qui précède, 'Abdu'l-Baha
écrit:
En bref, ce n'est pas seulement leurs semblables que les bien-aimés de Dieu doivent
traiter avec miséricorde et compassion; ils doivent plutôt manifester une bienveillance
extrême à l'égard de chaque créature vivante. Car, sur le plan physique et là
où intervient l'esprit animal, les animaux et les hommes partagent les mêmes sensibilités.
Or l'homme n'a pas saisi cette vérité et croit que les sensations physiques sont
réservées aux êtres humains, et c'est pourquoi il se montre injuste et cruel envers
les animaux.
Et pourtant, en vérité, quelle différence y a-t-il lorsqu'il est question de sensations
physiques ? Les sensibilités sont les mêmes, que vous infligiez une douleur à
un homme ou à une bête. Il n'y a aucune différence. Et, en fait, votre attitude
est pire lorsque vous faites du tort à un animal, car l'homme dispose du langage,
il peut émettre une plainte, il peut crier, gémir; s'il est blessé, il peut avoir
recours aux autorités et celles-ci le protégeront contre son agresseur. Mais la
malheureuse bête est muette, elle ne peut ni exprimer sa douleur ni soumettre
son cas aux autorités. Si un homme inflige mille maux à une bête, celle-ci ne
peut ni l'écarter par la parole ni le traîner devant les tribunaux. Il est donc
essentiel que vous fassiez preuve de la plus grande considération pour les animaux
et que vous soyez encore plus gentils envers eux qu'envers vos semblables.
Formez vos enfants, dès le plus jeune âge, à se montrer infiniment tendres et
aimants envers les animaux. Si un animal est malade, laissez les enfants essayer
de le guérir; s'il a faim, laissez-les le nourrir, s'il a soif, laissez-les le
désaltérer et, s'il est épuisé, laissez-les veiller à lui procurer du repos.
La plupart des êtres humains sont des pécheurs, mais les bêtes sont innocentes.
Certes, celles qui sont sans péché devraient bénéficier d'une bonté et d'un amour
extrêmes, toutes à l'exception des animaux nuisibles... Mais envers les animaux
bénis, il faut se montrer bon et doux. La tendresse et l'affectueuse bonté sont
des principes fondamentaux du céleste royaume de Dieu. Vous devriez garder ceci
soigneusement à l'esprit.
Les écrits Baha'is affirment aussi que la consommation de viande n'est pas nécessaire
pour être en bonne santé: Pour ce qui est de consommer la chair animale ou de
s'en abstenir, ...il [l'homme] n'a pas besoin de viande, et il n'est pas obligé
d'en manger. Même sans manger de viande, il vivrait avec la plus grande vigueur
et la plus grande énergie... En vérité, tuer les animaux et manger leur viande
est plutôt contraire à la pitié et à la compassion, et si quelqu'un peut se contenter
de céréales, de fruits, d'huile et de fruits secs tels que pistaches, amandes
etc., cela serait sans aucun doute mieux et plus plaisant.
Du point de vue Baha'i, la création physique est dynamique et évolue d'un degré
de perfection à un autre. Toutefois, elle est inachevée, car elle manque d'intelligence
et d'éducation. Elle a besoin d'être développée par l'homme non seulement afin
de créer un degré supérieur d'ordre et de beauté, deux normes prônées par les
enseignements Baha'is, mais aussi pour augmenter sa fertilité et sa productivité.
En relation avec la création de l'ordre et de la beauté dans le royaume de la
nature, 'Abdu'l-Baha écrit:
La nature est le monde matériel. Quand nous l'examinons, nous voyons qu'elle est
obscure et imparfaite. Par exemple, si nous laissons une terre dans son état naturel,
nous la trouverons couverte d'épines et de chardons; les mauvaises herbes et la
végétation sauvage s'y épanouiront et elle deviendra comme une jungle. Les arbres
ne porteront pas de fruits et n'auront ni beauté ni symétrie....
Et si, en passant par un champ ou une plantation, vous observez que les plantes,
les fleurs et les herbes odorantes, qui poussent ensemble avec luxuriance, forment
un modèle d'unité, c'est la preuve que cette plantation et ce jardin prospèrent
par les soins d'un habile jardinier. Mais quand vous les voyez dans un état de
désordre et de désolation, vous en déduisez qu'il leur manque la compétence d'un
fermier dont les soins efficaces auraient empêché la pousse des mauvaises herbes
et de l'ivraie.
'Abdu'l-Baha mentionne également la contribution de la culture comme moyen d'augmenter
la fertilité et la productivité de la terre. Il déclare:
Si nous abandonnions ce lopin de terre à son état naturel, lui permettant de retourner
à son état d'origine, il deviendrait un champ d'épines et de mauvaises herbes,
mais si nous le cultivons, il deviendra un sol fertile et produira une récolte.
Privés de cultures, les versants des montagnes seraient des jungles et des forêts
d'arbres sans fruits. Les jardins donnent des fruits et des fleurs proportionnellement
aux soins et aux labours que leur prodigue le jardinier....
Un grain de blé, lorsqu'il est cultivé par le fermier, produira toute une récolte,
et une graine, par les soins du jardinier, se transformera en un arbre majestueux....
Bien que le monde de la nature ait besoin de se développer, l'approche par l'homme
de ce développement doit être tempérée par la modération, un engagement à protéger
l'héritage [des] générations futures et une conscience du caractère sacré de la
nature, obligations morales répandues dans tous les écrits de la foi Baha'ie.
Par exemple, Baha'u'llah déclare:
"Bénis sont le lieu et la maison, et l'endroit, et la ville, et le coeur, et la
montagne, et le refuge, et la caverne, et la vallée, et le pays, et la mer, et
l'Île, et la prairie où a été faite la mention de Dieu et où sa louange a été
glorifiée.
Baha'u'llah déclare que une attention toute particulière doit être accordée à
l'agriculture. Il définit l'agriculture comme une activité qui contribue à l'amélioration
de la condition de l'humanité et à la reconstruction du monde. 'Abdu'l-Baha affirme
que :
La base fondamentale de la communauté est l'agriculture, le labourage du sol....
Il décrit l'agriculture comme une science noble1 dont la pratique est un acte
d'adoration. Et il encourage femmes et hommes à s'intéresser aux sciences agricoles.
Il déclare que si un individu devient compétent dans ce domaine, il permettra
de procurer du bien-être à un nombre incalculable de personnes.
En ce qui concerne le développement économique et social des nations, la Maison
Universelle de Justice souligne l'importance de l'agriculture et de la conservation
de l'équilibre écologique du monde.
La science est décrite comme celle qui gouverne la nature et ses mystères, le
seul intermédiaire par lequel l'homme explore les constituants de la création
matérielle:
... l'homme, en exerçant son pouvoir scientifique et intellectuel... peut modifier,
changer et contrôler la nature selon ses propres désirs et ses besoins. La science
est, pour ainsi dire, ce qui brise les lois de la nature.
Considérons, par exemple, que l'homme, selon la loi de la nature, devrait demeurer
sur la surface de la terre. Toutefois, en surpassant cette loi et ses limitations,
il navigue dans des bateaux sur l'océan, monte jusqu'au zénith dans des avions
et plonge dans les profondeurs de la mer avec des sous-marins. Cela va à l'encontre
de l'ordonnance de la nature et constitue une violation de sa souveraineté et
de son empire. Les lois et les méthodes de la nature, les secrets et les mystères
cachés de l'univers, les inventions et les découvertes humaines, toutes nos acquisitions
scientifiques devraient normalement restées cachées et inconnues, mais l'homme,
grâce à sa perspicacité intellectuelle, cherche à les extraire du domaine de l'invisible,
les attire dans le domaine du visible, les expose et les explique. Par exemple,
l'un des mystères de la nature est l'électricité. Selon la nature, cette force,
cette énergie devrait rester latente et cachée, mais l'homme perce scientifiquement
les lois mêmes de la nature, arrête l'électricité et va jusqu'à l'emprisonner
pour son propre usage.
En résumé, l'homme, en raison du fait qu'il possède ce don optimal de la recherche
scientifique, est le produit le plus noble de la création, le maître de la nature....
'Abdu'l-Baha lie l'effort scientifique à la mise en oeuvre d'un objectif noble.
Il déclare:
Ce don est le pouvoir le plus louable de l'homme, car c'est en l'employant et
en l'exerçant que l'amélioration de la race humaine se réalise, que le développement
des vertus de l'humanité est rendu possible et que l'esprit et les mystères de
Dieu deviennent manifestes....
Et il énonce le principe général selon lequel:
... toute action quelle qu'elle soit, fût-elle l'instrument du plus grand bien
de l'humanité, est susceptible d'être mal utilisée. Son bon ou son mauvais usage
dépend des degrés variables de connaissance, de capacité, de foi, d'honnêteté,
de dévouement et d'élévation d'esprit des dirigeants de l'opinion publique.
Un certain nombre de questions en rapport avec la protection de l'environnement
sont traitées dans les écrits de la foi Baha'ie. Plusieurs d'entre elles sont
examinées ci-dessous.
Shoghi Effendi lie la conservation et la régénération des ressources de la terre
à la fois à la protection du monde physique et à l'héritage des générations futures.
Il affirme que l'oeuvre de groupes tels que les Hommes des Arbres et la Charte
Mondiale des Forêts est essentiellement humanitaire1 et il applaudit leur noble
objectif qui consiste à régénérer les régions désertiques d'Afrique.
Il est intéressant de noter que, parmi les pouvoirs et les devoirs de la Maison
Universelle de Justice, figurent le progrès et l'amélioration du monde ainsi que
le développement des pays.
Les écrits Baha'is prévoient qu'à long terme la protection, l'exploration et l'exploitation
des ressources terrestres d'une inimaginable ampleur devront inévitablement être
sous la juridiction d'un système fédéral mondial. Un tel système, basé sur la
reconnaissance de l'unité de la race humaine, non seulement exercera une autorité
indiscutable sur les ressources de la terre, mais assurera la justice économique
et sociale. Shoghi Effendi écrit:
L'unité de la race humaine telle que l'a envisagée Baha'u'llah implique l'établissement
d'une confédération mondiale au sein de laquelle toutes les nations, les races,
les classes et les croyances sont unies étroitement et en permanence; au sein
de laquelle l'autonomie des États membres, la liberté personnelle et l'initiative
des individus qui les composent sont complètement et définitivement sauvegardées...
Dans une telle société mondiale, la science et la religion, les deux puissantes
forces de la vie humaine, seront réconciliées, coopéreront et se développeront
harmonieusement... Les ressources économiques du monde seront organisées, ses
sources de matières premières seront exploitées et pleinement utilisées, ses marchés
seront coordonnés et développés, et la distribution de ses produits sera équitablement
réglementée.
Rivalités, haines et intrigues entre nations cesseront; animosités raciales et
préjugés feront place à l'amitié entre les races, à la compréhension réciproque
et à la coopération. Les causes de conflit religieux seront à jamais supprimées,
les barrières et les restrictions économiques seront complètement abolies, et
l'écart démesuré entre les classes sera effacé. Le dénuement d'une part et une
forte accumulation de biens d'autre part disparaîtront. L'énorme énergie dissipée
et gaspillée pour la guerre, qu'elle soit économique ou politique, sera consacrée
à des fins qu'élargira l'éventail des inventions et du développement technique,
à l'accroissement de la productivité de l'humanité, à l'extermination de la maladie,
à l'extension de la recherche scientifique, à la hausse du niveau de la santé
physique, à rendre le cerveau humain plus vif et plus subtil, à l'exploitation
des ressources inemployées et insoupçonnées de la planète, à la prolongation de
la vie humaine, et au développement de tout autre moyen propre à stimuler la vie
intellectuelle, morale et spirituelle de la race humaine tout entière.
Un système fédéral mondial gouvernant la terre entière et exerçant une autorité
indiscutable sur ses ressources incroyablement vastes, incorporant et alliant
les idéaux de l'Orient et de l'Occident; libéré du fléau de la guerre et de ses
misères et veillant à l'exploitation de toutes les sources d'énergie disponibles
sur la surface de la planète un système dans lequel la force est la servante de
la justice, dont la vie est soutenue par la reconnaissance universelle d'un seul
Dieu et par la fidélité à une révélation commune,... tel est le but vers lequel
s'avance l'humanité, poussée par les forces unificatrices de la vie.
3.3. Approches de la protection de l'environnementñ
La conservation et la protection de l'environnement doivent être abordées au niveau
de l'individu et au niveau de la société. Shoghi Effendi, dans une lettre écrite
de sa part, déclare:
Nous ne pouvons pas séparer le coeur humain de l'environnement qui lui est extérieur
et dire qu'une fois que l'un ou l'autre aura changé, chaque chose sera améliorée.
L'homme fait partie du monde. Sa vie intérieure façonne l'environnement et est
elle-même profondément influencée par lui. L'un agit sur l'autre et chaque changement
durable dans la vie de l'homme est le résultat de cette interaction.
Aucun mouvement dans le monde ne prête attention à ces deux aspects de la vie
humaine ni ne dispose, dans une pleine mesure, des moyens pour les améliorer,
sinon les enseignements de Baha'u'llah. Et c'est ce qui constitue leur caractère
distinctif. Dès lors, si nous désirons le bien du monde, nous devrions nous efforcer
de diffuser ces enseignements et également de les mettre en pratique dans notre
vie personnelle. C'est par eux que le coeur humain changera et que notre environnement
social fournira le climat dans lequel nous pourrons croître spirituellement et
refléter pleinement la lumière de Dieu qui rayonne à travers toute la révélation
de Baha'u'llah.
Et en ce qui concerne la solution aux problèmes du monde, il indique que:
Nous avons besoin d'un changement de coeur, d'un nouveau cadre pour toutes nos
conceptions et d'une nouvelle orientation pour nos activités. La vie intérieure
de l'homme ainsi que son environnement extérieur doivent être remodelés si nous
voulons assurer le salut de l'humanité.
Au niveau des gouvernements, la Maison Universelle de Justice appelle à une coopération
mondiale de la famille des nations pour préparer et adopter des mesures visant
à préserver l'équilibre écologique donné à cette terre par son Créateur. La Maison
de Justice affirme:
Jusqu'à ce que les nations du monde comprennent et suivent les exhortations de
Baha'u'llah à travailler ensemble et de tout coeur pour veiller aux meilleurs
intérêts de toute l'humanité et pour s'unir dans la recherche des voies et des
moyens permettant de rencontrer les nombreux problèmes d'environnement qui assaillent
notre planète, la Maison de Justice pense qu'on avancera peu en direction de la
solution de ces problèmes....
La Maison Universelle de Justice analyse le rôle individuel des Baha'is et celui
des communautés Baha'ies par rapport à la sauvegarde de la vie sauvage et de l'état
naturel du monde:
... le meilleur moyen par lequel vous pouvez aider à sauver la vie sauvage et
l'état naturel du monde est de faire tous vos efforts pour porter le message de
Baha'u'llah à l'attention de vos semblables et pour gagner leur fidélité à sa
cause.
Puisque les coeurs des hommes ont changé et qu'ils commencent à travailler dans
l'unité à la lumière des enseignements de Baha'u'llah, ils peuvent commencer à
mettre en oeuvre des améliorations concrètes à la condition du monde. Cela est
déjà en train de se concrétiser avec les efforts produits en matière de développement
économique et social dans les régions où ont été établies de grandes communautés
Baha'ies. Vous pouvez, bien sûr, aider aussi ceux avec qui vous entrez en contact
et qui s'intéressent à l'amélioration de l'environnement, mais la solution fondamentale
est celle que Baha'u'llah a apportée.
En plus d'une approche de la question à un niveau fondamentalement spirituel,
la collaboration avec des individus et des groupes qui s'intéressent à l'amélioration
de l'environnement est encouragée. Les communautés Baha'ies sont appelées à faire
de la conservation de l'environnement une partie intégrante de leurs activités
courantes en... contribuant aux efforts fournis pour conserver l'environnement
par des moyens qui s'accordent au rythme de vie de notre communauté....
'Abdu'l-Baha brosse le tableau suivant des conditions futures de la vie sur terre:
Le Seigneur de toute l'humanité a façonné le royaume de l'homme pour qu'il soit
un jardin d'Eden, un paradis terrestre. Si, comme il le doit, ce royaume trouve
la voie menant à l'harmonie et à la paix, à l'amour et à la confiance mutuelle,
il deviendra une véritable demeure de félicité, un lieu de multiples bénédictions
et de joies infinies. C'est là que sera révélée l'excellence du genre humain,
c'est là que, sur chaque main, brilleront les rayons du Soleil de Vérité.
1.Baha'u'llah, Prayers and
Meditations by Baha'u'llah, Wilmette, Baha'i Publishing Trust, 1987, sec. CLXXVI,
p. 272.
2. ibidem
3. ibid.
4. Baha'u'llah, Extraits
des Écrits de Baha'u'llah , Bruxelles, Maison d'Éditions Baha'ies, 1979, 2Ème
éd., sec. XC, p. 117.
5. Baha'u'llah, Tablets
of Baha'u'llah Revealed after the Kitàb-i-Aqdas , Haifa, Baha'i World Centre,
1982, ed. rev., p. 142.
6. ibid.
7. Extraits des Écrits de
Baha'u'llah , sec. CXVII, p. 254.
8. ibid.
9. 'Abdu'l-Baha, Sélections
des écrits d' 'Abdu'l-Baha, Bruxelles, Maison d'Éditions Baha'ies, 1983, sec.
15, p. 31.
10. ibid.
11. 'Abdu'l-Baha, The Promulgation
of Universal Peace: Talks Delivered by 'Abdu'l-Baha during His Visit to the United
States and Canada in 1912 , Wilmette, Baha'i Publishing Trust, 1982, 2ème éd.,
p.178.
12. ibid.
13. ibid.
14. ibid.
15. Maison Universelle de
Justice, extrait d'une lettre datée du 19 mai 1971 écrite de sa part à un croyant.
16. Sélections des écrits
d' 'Abdu'l-Baha , sec. 225, p. 281.
17. ibid.
18. idem, sec. 225, pp.
282 et 283.
19. Baha'u'llah, Les Paroles
cachées , Bruxelles, Maison d'Éditions Baha'ies, 1988, 2ème partie (en persan),
p.37.
20. Shoghi Effendi, extrait
d'une lettre datée d'avril 1957, publiée dans Messages to the Baha'i World 1950-1957
, Wilmette, Baha'i Publishing Trust, 1971, p. 103.
21. ibid.
22. 'Abdu'l-Baha, extrait
d'une tablette traduite du persan.
23. ibid.
24. ibid.
25. Sélections des écrits
d' 'Abdu'l-Baha , sec. 137, p. 157.
26. ibid.
27. The Promulgation of
Universal Peace... op. cit., p. 17.
28. 'Abdu'l-Baha, extraits
traduits de Some Answered Questions, rev.ed. (Wilmette Baha'i Publishing Trust,
1985) page. 3. - Voir également Les Leçons de Saint-Jean-d'Acre , P.U.F., 5ème
éd., rév. 1982, p.11.
29. ibid.
30. ibid.
31. ibid.
32. ibid., pp. 3 et 4.
33. ibid.
34. 'Abdu'l-Baha, Tablets
of 'Abdu'l-Baha Abbas , vol. III, Chicago, Baha'i Publishing Committee, 1930,
p. 641.
35. id., vol. II, 1940 pp.
318 et 319.
36. 'Abdu'l-Baha, Causeries
d' 'Abdu'l-Baha à Paris , Bruxelles, Maison d'Éditions Baha'ies, 2Ème éd., 1980,
p. 76.
37. ibid.
38. Sélections des écrits
d' 'Abdu'l-Baha , op. cit., p. 288.
39. ibid.
40. Causeries... op. cit.,
p. 57.
41. Sélections des écrits
d' 'Abdu'l-Baha , op. cit., sec. 225, p. 289.
42. id., pp. 289 et 290.
43. Causeries... op. cit.
, p. 45.
44. The Promulgation of
Universal Peace... op. cit., p. 285.
45. Extraits traduits de
Some Answered ... op. cit. p. 78, voir aussi Les Leçons de Saint-Jean-d'Acre ,
op. cit., p. 88.
46. ibid.
47. idem,
48. ibid. pp.78 et 79, pp.
88 et 89.
49. The Promulgation of
Universal Peace op. cit., p. 329.
50. ibid.
51. ibid.
52. Extraits traduits de
Some Answers Questions op. cit. p. 7, voir aussi Les Leçons de Saint-Jean-d'Acre
, op. cit., p. 15.
53. voir note 49.
54. voir note 52.
55. Baha'u'llah, Epistle
to the Son of the Wolf , Wilmette, Baha'i Publishing Trust, éd. rev., 1979, p.
44.
56. ibid.
57. Extraits traduits de
Some answered ... op. cit. p. 79, voir aussi, Les Leçons de Saint-Jean-d'Acre
, op. cit., p. 84.
58. voir note 55.
59. Extraits des Écrits
de Baha'u'llah , op. cit., sec. CXVIII, p. 166.
60. voir note 57.
61. Extraits des Écrits
de Baha'u'llah , op. cit., sec. CXXVIII, p. 181.
62. ibid.
63. id., p. 182.
64. Tablets of Baha'u'llah
Revealed after the Kitàb-i-Aqdas, p. 69.
65. Extraits des Écrits
de Baha'u'llah , op. cit., sec. CXXV, p.175.
66. Maison Universelle de
Justice, Synopsis et codification des lois et ordonnances du Kitàb-i-Aqdas , Bruxelles,
Maison d'Éditions Baha'ies, 1981, note 34, p. 68.
67. Sélections des écrits
d' 'Abdu'l-Baha , op. cit., sec. 138, pp. 158 et 159.
68. 'Abdu'l-Baha, extrait
d'une tablette traduite du persan.
69. Causeries... op. cit.,
p. 57.
70. voir note 49.
71. ibid.
72. id., p. 308.
73. Sélections des écrits
d' 'Abdu'l-Baha , op. cit., sec. 225, pp. 288 et 289.
74. The Promulgation of
Universal Peace... op. cit., p. 353.
75. Sélections des écrits
d' 'Abdu'l-Baha , op. cit., sec. 104, p.131.
76. Shoghi Effendi, extrait
d'un télégramme du 23 mai 1951 adressé au New Earth Luncheon, London, U.K.
77. Baha'u'llah dans Baha'i
Prayers: A Selection of Prayers Revealed by Baha'u'llah, the Bab and 'Abdu'l-Baha
, Wilmette, Baha'i Publishing Trust, 1985, page de garde.
78. Tablets of Baha'u'llah...
op. cit., p. 90.
79. id., p. 89.
80. 'Abdu'l-Baha, cité dans
Star of the West , vol. 4, no du 24 juin 1913, p. 103.
81. 'Abdu'l-Baha, extrait
d'une tablette traduite du persan.
82. Sélections des écrits
d' 'Abdu'l-Baha , op. cit., sec. 126, p.143.
83. ibid. The Promulgation
of Universal Peace... op. cit., p. 283.
84. 'Abdu'l-Baha, extrait
d'une tablette traduite du persan.
85. Maison Universelle de
Justice, département du secrétariat, extrait d'une lettre du 31 mars 1985 à une
association 'études Baha'ies.
86. The Promulgation of
Universal Peace... op. cit., p. 29.
87. id., p. 30.
88. id., p. 31
89. 'Abdu'l-Baha, Le Secret
de la civilisation divine , Bruxelles, Maison d'Éditions Baha'ies, 1973, p. 35.
90. voir note 76.
91. Shoghi Effendi, extrait
d'un télégramme du 21 mai 1956 adressé au World Forestry Charter Luncheon, London,
U.K.
92. ibid.
93. Shoghi Effendi, extrait
d'un télégramme du 22 mai 1957 adressé au World Forestry Charter Luncheon, London,
U.K.
94. Maison Universelle de
Justice, The Constitution of the Universal House of Justice , Haifa, Baha'i World
Centre, 1972, p. 5.
95. ibid.
96. ibid.
97. Shoghi Effendi, extrait
d'une lettre du 11 mars 1936, publiée dans Appel aux nations , Bruxelles, Maison
d'Éditions Baha'ies, 1979, p. 48.
98. ibid.
99. id., p. 46.
100. id., p. 48.
101. id., pp. 46 à 48.
102. Le secrétaire de Shoghi
Effendi, extrait d'une lettre du 17 février 1933 à un croyant.
103. Le secrétaire de Shoghi
Effendi, extrait d'une lettre du 27 mai 1932 à un croyant.
104. Maison Universelle
de Justice, département du secrétariat, extrait d'une lettre du 18 octobre 1981
à un croyant.
105. ibid.
106. Maison Universelle
de Justice, département du secrétariat, extrait d'une lettre du 14 juin 1984 à
un croyant.
107. ibid.
108. Maison Universelle
de Justice, extrait du message de Ridvan 1989 aux Baha'is du monde.
109. Sélections des écrits
d' 'Abdu'l-Baha , op. cit., sec. 220, p. 273.
ñ ISBN 2-87203-021-2
Maison d'Editions Baha'ies
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1050 Bruxelles
D/1547/1990/6 - ISBN 2-87203-021-2