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![]() My Home II Les parents éducateurs spirituels - une approche pratique - Projet éducatif élaboré par la "Task Force Baha'ie Européenne" sur la Vie Familiale sous l'égide du Corps Continental des Conseillers pour l'Europe |
"Mon foyer est un havre de paix.
Mon foyer est un lieu de joie et de délice. Mon foyer est une maison pleine de
rires et d'exaltation. Quiconque franchit les portes de ce foyer doit en sortir
avec un coeur joyeux. C'est le foyer de la lumière; quiconque y entre doit devenir
rayonnant."
('Abdu'l-Baha, cité dans
Star of the West, Vol. XX, no. 2, p.52)
Table des matières
GUIDE RAPIDE DU FACILITATEUR
1) Informations générales sur le projet "My Home II"
2) Méthode de discussion autour des citations
3) Directives pour le travail de groupe
4) Guide du facilitateur pour le programme "My Home"
I. L'EDUCATION DES ENFANTS
II. L'ELOGE POUR REJOUIR LES COEURS
Être spécifique dans l'éloge
Louer avec modération - trop est l'ennemi du bien
III. L'ECOUTE DES ENFANTS - ET DES AUTRES
Savoir écouter
Lorsque l'enfant exprime ses émotions
IV. GUIDER LES ENFANTS VERS DES IDEAUX ET DES OBJECTIFS ELEVES
V. PARENTS --- UNISSEZ-VOUS !
Relations entre parents
Parents - présenter un front uni - presque à n'importe quel prix !
Question de limites
La consultation au sein de la famille
VI. DISCIPLINE/CONSEQUENCES
Davantage sur le processus de changement
Pause
Poser des limites pour les enfants
Discuter de quelques "sanctions raisonnables" dans le groupe
VII. DEFIS PARENTAUX
Se comporter avec l'enfant bouleversé
Suggestions d'un expert pour aider les enfants quand ils sont bouleversés
Le défi de l'enfant obstiné
Défis parentaux: méthode de résolution des conflits centrée sur le problème
Planifier ce que vous pourrez travailler à la maison
VIII. ÉQUILIBRER CONTROLE ET INDEPENDANCE
Limites et choix
Tâches et objectifs de l'éducation parentale
IX. ÉTIQUETTES ET CONTEXTES "INAMICAUX"
Voir le positif dans l'enfant
Aider l'enfant à développer une image positive de lui-même
X. ATTENTES ET OBEISSANCE
À propos de perfection
Discussion sur l'obéissance
Lorsqu'une obéissance immédiate est nécessaire
Influences culturelles
Les capacités des enfants et nos attentes
Attentes d'obéissance trop rigides
Lorsqu'il n'y a pas d'attentes d'obéissance
XI. GERER LA RIVALITE ENTRE ENFANTS
Disputes et conflits intenses entre les enfants
Disputes
XII. DEVELOPPEMENT MORAL ET COURTOISIE
Enseigner la véracité
Trois contributions au développement moral de l'enfant
La morale se développe par étapes
Courtoisie et respect envers les autres
Et si on utilisait des histoires pour d'enseigner la morale aux enfants ?
XIII. ÉDUCATION SPIRITUELLE
À propos de l'éducation spirituelle
Établir des rythmes spirituels à la maison
Quand les parents doivent-ils commencer l'éducation spirituelle ?
Pratiques spirituelles à la maison
Prières quotidiennes
Étudier les écrits saints
Développer une attitude de service
XIV. AUTRES THEMES SUR L'ART D'ETRE PARENT
Informations sur le divertissement en famille
Le rôle des parents
Le rôle de la mère
Le rôle du père
Familles recomposées
Même les parents divorcés doivent être respectés !
Tensions et stress dans la famille
La communauté
Un dernier mot
GUIDE RAPIDE DU FACILITATEUR
1) Informations générales sur le projet "My Home II"
Les parents, éducateurs spirituels - une approche pratique :
"Ô vous, mères affectueuses! Sachez qu'aux yeux de Dieu, la meilleure façon de
l'adorer est d'éduquer les enfants et de les élever dans toutes les perfections
du genre humain, et nulle action plus noble que celle-ci ne peut être imaginée."
(Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, n°114)
Au cours de la première réunion, les facilitateurs peuvent partager avec les participants
à la formation le contenu des deux sections suivantes (prévoir environ 10-15 min.).
Le projet MY HOME comporte deux parties :
MY HOME I: Les rythmes de la vie familiale baha'ie
MY HOME II: Les parents, éducateurs spirituels, une approche pratique.
MY HOME II qui suit, programme pour l'éducation des enfants, requiert au minimum
13 (sessions) réunions de parents. Certaines sessions peuvent toutefois se faire
sur plus d'une soirée. Même si ces sessions construisent petit à petit un tout
cohérent, elles peuvent être utilisées indépendamment les unes des autres ou encore
dans un ordre différent de celui présenté ici. Les facilitateurs doivent se sentir
libres d'utiliser ce matériel de travail avec flexibilité, de façon à répondre
aux besoins locaux.
Chaque session nécessite 2 à 3 heures de travail de groupe. Une réunion type pourrait
suivre le schéma suivant :
- Brève discussion concernant la précédente séance et ce qui s'est passé depuis.
- Travail de groupe sur l'unité choisie pour la réunion de la soirée.
- Partie sociale autour d'une légère collation.
Le matériel proposé ci-dessous est une tentative d'intégration de principes spirituels
adaptés au sujet, de conseils tirés de plusieurs livres d'éducation et de quelques
résultats issus de recherches sur l'éducation des enfants.
Chaque session contient un ou deux thèmes de discussion, un cadre de discussion
défini par des textes se référant à un principe, des informations pratiques, ainsi
qu'un exercice destiné à approfondir la compréhension ou la pratique d'un savoir-faire
donné.
La plus grande richesse de ce programme vient de la contribution des participants.
Au fur et à mesure qu'ils apprennent à se connaître, ils développent une atmosphère
de confiance et se sentent libres de partager leurs pensées et leurs sentiments.
La plupart des conseils en matière d'éducation proviennent d'études menées sur
des familles nord-américaines de classe moyenne. Certaines de ces études et de
ces techniques peuvent tout à fait se révéler inappropriées à des familles d'origine
différente. Étant donné que nos pratiques éducatives baha'is sont en train d'émerger,
les conseils et les approches suggérés ici ne doivent pas être pris comme une
vérité inaltérable. Ils reflètent le courant de pensée actuel et vont sûrement
évoluer avec le temps.
Apporter des modifications à notre façon d'éduquer nos enfants exige du temps
et des efforts. Ce processus implique d'acquérir une nouvelle compréhension de
certaines choses, d'essayer différentes approches et savoir-faire, de sonder leur
efficacité et d'y apporter des modifications. Il faut du temps et de la pratique
pour que de nouvelles manières de faire deviennent naturelles.
Le bienfait maximum de ce programme se fait sentir, s'il est conduit de façon
régulière et systématique, sur une durée de 6 à 10 mois. Une grande partie de
ses bénéfices vient des discussions entre les participants. Pour qu'un processus
constructif de discussion et qu'assez de confiance mutuelle se développent entre
participants, il faut du temps. A mesure que ce développement s'opère, la qualité
des échanges et de l'inspiration qui en résulte, augmente. L'objectif des discussions
est de trouver ensemble une nouvelle inspiration et de nouvelles solutions, et
de s'encourager les uns les autres au cours du processus qu'est l'éducation des
enfants.
À certains endroits, il est demandé aux participants de se concentrer sur une
citation en suivant la méthode de discussion recommandée et développée ci-dessous.
L'expression "méthode de discussion" se réfère à cette méthode. Il s'agit d'une
approche qui exige une certaine discipline et une certaine pratique. À d'autres
endroits, d'autres approches que la "méthode de discussion" peuvent être plus
appropriées. Ainsi, vous trouverez dans les premières sections "les membres du
groupe peuvent lire à voix haute chacune des sections suivantes et les discuter
à chaque fois que le besoin s'en fait sentir". Le groupe peut, à ce moment, utiliser
une méthode de discussion plus flexible.
* LES DISCUSSIONS NE DOIVENT PAS DURER AU POINT D'ETRE EPUISANTES :
Elles doivent plutôt être stimulantes et mener à la concentration sur un point
donné. Il vaut mieux ne pas aborder plus d'une ou deux idées par soirée. L'expérience
montre que des individus en train d'apprendre une nouvelle approche ne peuvent
pas mettre en oeuvre plus d'un ou parfois deux savoir-faire nouveaux à la fois.
Le processus d'éducation des enfants s'étend sur plusieurs phases du développement
de l'enfant. Les enfants des différents participants peuvent en être à des phases
très différentes de leur développement. Le présent programme d'éducation n'apporte
pas de précisions concernant ces différentes phases. Nous espérons qu'il y aura
dans le groupe des parents d'enfants d'âges très variés, de façon à ce qu'ils
puissent partager leur expérience à chaque fois que cela peut être utile.
Toutefois, un certain nombre de principes est applicable à différentes phases
de développement. Leur application nécessite leur adaptation aux besoins spécifiques
de l'enfant et de sa situation familiale. Ce processus ouvre la voie à la créativité
et à la flexibilité des parents.
* L'UNICITE DE CHAQUE ENFANT :
Au cours de ces dernières années, l'importance des qualités innées uniques de
chaque individu est devenue de plus en plus évidente. Ces qualités forment le
noyau de plusieurs traits de personnalité qui se révèlent à mesure que l'enfant
grandit. Ainsi, le processus d'éducation doit être adapté à chaque enfant de même
qu'au contexte culturel de sa famille.
Les parents ne réagissent pas de façon identique envers chacun de leurs enfants.
La relation est définie par les qualités innées de l'enfant et l'image qu'ont
les parents de cet enfant. Parfois, ceci peut faire que les enfants d'une même
famille ne soient pas soumis au même environnement familial. À mesure que nous
modifierons notre façon de voir nos enfants, certains des matériaux proposés nous
permettrons d'examiner la perception que nous avons d'eux. D'autres aspects du
cours proposent des informations concernant l'éducation des parents et la possibilité
de les mettre à l'épreuve.
Les influences que reçoivent les enfants de l'extérieur du foyer familial sont
également très importantes et sont des éléments puissants pouvant affecter le
développement de l'enfant. Ces influences deviennent de plus en plus importantes
à mesure que l'enfant fréquente l'école et développe des amitiés. Certains experts
sont convaincus que le rôle de guide que peuvent avoir les parents lorsque leur
enfant entre dans cette phase a été sous-estimé par beaucoup de programmes concernant
l'éducation parentale des enfants.
L'intériorisation par les enfants d'un ensemble de normes morales est un cadre
qui peut servir à les guider. Ces normes peuvent être considérées comme découlant
des grandes religions mondiales. Les principes moraux et spirituels présentés
ici sont tirés des écrits de la Foi, mais il est fort probable que les participants
se rattachant à une autre des grandes religions mondiales les trouveront familiers,
étant donné que toutes ces religions ont une base commune.
2) Méthode de discussion autour des citations
Cette méthode est au maximum de son efficacité dans des groupes de 4 à 6 personnes.
Elle peut être appliquée dans un groupe légèrement plus important si nécessaire.
1. Chacun à son tour lit la citation des Écrits. Le premier lecteur agit comme
guide du groupe pour conduire la discussion autour de la citation.
2. Le guide demande aux membres du groupe s'il y a des mots difficiles à comprendre
pour eux. Des personnes du groupe peuvent apporter des éclaircissements.
3. Chacun, à son tour, partage ce qu'elle trouve dans la citation ou dans une
petite partie de la citation. Il peut s'agir de pensées, de sentiments, d'intuitions
ou quoi que ce soit d'autre. Le partage peut continuer plusieurs tours jusqu'à
ce que le groupe se sente prêt à passer à la citation suivante. Le guide veille
à ce que chacun puisse donner son point de vue à son tour.
4. On peut vouloir partager les implications que la citation peut avoir dans nos
vies ou dans nos relations. On peut aussi débattre de la façon dont nous pourrions
appliquer cette citation.
Nota: Il est impossible à qui que ce soit de dire que, pauvres mortels que nous
sommes, nous avons une compréhension correcte de la signification d'une citation,
car le même passage contient plusieurs sens cachés, tels des perles. Rappelons-nous
les paroles de Baha'u'llah "La Parole... est un océan inépuisable de richesses..."
C'est une occasion de partage mutuel de notre compréhension d'une citation. Il
est important à nouveau de parler chacun à son tour de façon à ce que chacun ait
une chance égale de partage. Par conséquent, il ne doit pas y avoir de conversations
croisées.
Pour la citation suivante, le lecteur suivant devient guide du groupe.
3) Directives pour le travail de groupe
Partager ces directives avec les participants :
A. Les citations sont discutées en petits groupes selon une méthode de discussion
structurée. De façon générale, tous les participants devraient adhérer à cette
méthode. Il semble qu'il vaut mieux discuter d'une ou deux citations en profondeur
plutôt que de plusieurs superficiellement. (Cf. Méthode de discussion autour des
citations)
B. Certains groupes peuvent préférer avancer plus lentement que ce qui est proposé
ici. Ils peuvent par exemple choisir de passer plus d'une rencontre sur une section
donnée. Les facilitateurs devront juger par eux-mêmes de ce qui est approprié.
C. Les participants peuvent ressentir les citations et/ou les exercices de façon
très forte sur le plan émotionnel. Il faut s'y attendre. La méthode de discussion
des citations peut amener à une nouvelle compréhension et une telle compréhension
peut émouvoir profondément. Environ 10 à 20 minutes doivent être dédiées à la
discussion d'une citation donnée. Ce temps peut-être raccourci si nécessaire.
D. Tous les exercices ne requièrent pas autant de temps pour être exécutés. Ils
ne sont pas destinés à mettre gratuitement à nu les participants. Certains de
ces exercices peuvent être vécus de façon très intense et exiger une très grande
énergie de la part des participants. Il se peut aussi que le facilitateur soit
amené à ne pas utiliser certains des exercices et à leur substituer des activités
plus appropriées pour le groupe et/ou la culture locale.
E. Des considérations personnelles peuvent apparaître durant le séminaire. Ce
qui suit peut être utile à ce sujet. Le droit de chacun de choisir ou non de faire
un changement dans sa propre vie doit être respecté. Il est nécessaire de :
"... résister à la tendance naturelle de fixer notre attention sur les fautes
et les manquements des autres plutôt que sur les nôtres. Chacun de nous est responsable
d'une vie seulement, à savoir, la sienne... Nous sommes semblables à des laboureurs,
chacun ayant un équipage à conduire et une charrue à diriger et qui, devant tracer
un sillon droit, doit fixer son regard sur son but et se concentrer sur sa propre
tâche. S'il regarde de ci, de là, pour voir comment Tom et Harry progressent et
pour critiquer leur labourage, son propre sillon sera certainement sinueux."
(Vivre la vie, p. 5, Extrait de la lettre datée 12 mai 1925, écrite au nom de
Shoghi Effendi à un croyant)
F. Partager et participer à un exercice est toujours optionnel. Si quelqu'un ne
se sent pas prêt à partager à un moment donné ou à participer à un exercice, ceci
doit être respecté par tous. Ce qui est partagé est à la discrétion de chacun.
Il faut encourager les participants à NE PAS PARTAGER PLUS QUE CE QUI LEUR SEMBLE
ACCEPTABLE POUR EUX-MEMES.
G. La vie privée de chaque participant doit être protégée et respectée. Si quelqu'un
révèle des informations personnelles, ces informations ne doivent pas faire l'objet
d'un partage ou d'une discussion ultérieure avec d'autres personnes.
H. Pour une meilleure efficacité, la continuité des réunions et l'engagement des
participants sont essentiels. Chaque groupe devra décider de la fréquence et de
l'horaire des réunions au vu des conditions locales et des situations individuelles.
I. Chaque participant doit avoir une copie du livret de travail à chaque réunion.
Le facilitateur peut décider de distribuer les sections au fil des réunions ou
bien tout le livret en une seule fois. Dans ce dernier cas, les participants ne
devraient pas prendre le livret avec eux à la fin des réunions mais le remettre
au facilitateur. Une grande partie de l'impact d'un programme comme celui-ci vient
du travail et de la réflexion de groupe faits sur le contenu du livret. L'effet
de ce programme peut se voir atténué si les participants le lisent en entier pour
une compréhension intellectuelle et pensent qu'ils ont "tout compris". Le programme
requiert un certain degré d'entraînement et un processus de groupe pour être à
son maximum d'efficacité.
4) Guide du facilitateur pour le programme "My Home"
* LE BUT DU PROGRAMME "MY HOME":
Le but de ce programme est d'aider les familles dans le processus de croissance
en vue de tendre vers les modèles de vie familiale prévus dans les enseignements
baha'is. Le programme est éducatif dans son objet et ses méthodes et il n'est
pas destiné à être utilisé comme groupe thérapeutique; il ne faut pas non plus
s'attendre à ce qu'il résolve des problèmes personnels ou relationnels graves.
* ROLE PRINCIPAL DES FACILITATEURS :
Le rôle principal des facilitateurs est de servir de guide par l'intermédiaire
du support et d'apporter un soutien aux participants pour faire les ajustements
nécessaires dans leur vie familiale. Les animateurs de réunion s'efforceront également
d'effectuer quelques changements dans leur propre famille à l'instar des participants.
Il faut s'y attendre car nous en sommes au début de la mise en pratique progressive
des enseignements de Baha'u'llah.
Facilitateur est en français un néologisme inspiré du terme anglais facilitator
qui se rapporte au verbe "faciliter", rendre plus aisé, moins difficile, aider
à mener vers l'avant une action ou un processus, aider au progrès ...
* LA DYNAMIQUE DE GROUPE :
Il existe différents modèles de groupes. Nous nous référons au modèle d'un groupe
orienté vers une tâche commune, qui est de mettre la vie familiale à l'unisson
des enseignements. Le processus est élaboré et assumé par les participants. Le
rôle de l'animateur de réunion dans un tel groupe n'est pas d'être "un guide fort"
ou le personnage central. Il s'agit plutôt d'être présent et conscient de la tâche
du groupe, de ce qui est nécessaire pour son exécution et de ce qui pourrait l'aider
dans cette voie. Par conséquent, l'animateur de réunion a pour fonction d'aider
à la dynamique vers le but commun des participants, qui est d'amener leurs foyers
vers plus d'harmonie avec les idéaux des enseignements.
Définition du 'Core Curriculum': "facilitation", rendre la communication, le partage,
l'écoute, l'assimilation et le travail en groupe plus facile.
* AMBIANCE :
Animer une réunion suppose d'aider un processus à se réaliser plus facilement
et plus en douceur. Ce programme s'effectuant dans des sessions de groupe, une
tâche importante de l'animateur de réunion est d'aider à créer et maintenir une
ambiance propice dans ces sessions de groupe:
"Cet apprentissage ne peut se faire que dans une atmosphère de confiance, d'unité,
d'humilité, de soumission à la volonté de Dieu, et de consultation instruite par
l'expérience à la lumière de la sagesse contenue dans les enseignements de notre
Foi."
(Centre international d'enseignement, lettre du 20 octobre 1990, Vision limpide
-Keenness of Vision-, p. 40)
* PREPARATION DE LA REUNION :
- L'animateur de réunion doit lui-même se préparer spirituellement :
La prière et la méditation avant chaque réunion aideront l'animateur de réunion
à parvenir à une attitude de service par rapport au groupe, à l'inspirer et à
faire en sorte que l'assistance divine se manifeste.
- Préparation matérielle du lieu de réunion :
Une touche de beauté et d'hospitalité: environnement propre et ordonné, peut-être
quelques fleurs et de la musique. Rafraîchissements légers à la fin de la réunion
- thé et fruits ou gâteaux. Les rafraîchissements ne devraient pas être trop recherchés.
- Revoir le contenu et faire des projets pour la session :
Souvent, la matière sera trop vaste pour être traitée en une soirée. L'animateur
de réunion devra sélectionner la partie du contenu qui sera utilisée et voir comment
il l'utilisera. Il est bon également de réfléchir à ce qui pourrait constituer
des devoirs à la maison raisonnables (voir ci-dessous), même si le choix en revient,
en définitive, aux participants (les petits changements ou expériences).
- On ne devrait donner aux participants que la partie du cours qui sera utilisé
pendant la session :
La raison en est qu'une bonne partie du processus de changement ne provient pas
du contenu, mais plutôt du groupe et des exercices. Quelques participants peuvent
parcourir le contenu des yeux, conclure qu'ils l'ont compris et donc abandonner.
Ceci pourrait limiter gravement le bénéfice qu'ils auraient pu tirer du programme.
* ÊTRE HOTE / HOTESSE :
Les tâches de l'animateur de réunion ont beaucoup en commun avec celles d'un hôte
ou une hôtesse. L'hôte ou l'hôtesse veille au bien-être et au confort de son ou
de ses invités tout en se gardant d'être importun(e). L'hôte / l'hôtesse considère
la réunion en se plaçant du point de vue des invités et, au-delà de son affection
pour eux, espère qu'ils auront tiré quelque chose d'intéressant de la réunion.
* LE PROCESSUS DE CHANGEMENT :
"Le changement est un processus d'évolution qui requiert de la patience avec soi-même
et les autres. Une éducation affectueuse et le temps qui mûrira chez les croyants
leurs connaissances des principes de la Foi, feront que, graduellement, des attitudes
traditionnelles bien enracinées disparaîtront et que progressivement ils conformeront
leurs vies à ces enseignements unifiants de la Cause."
(La Maison universelle de justice, lettre du 25 juillet 1984, citée dans la Compilation
sur les femmes p.62)
- Tout individu et toute famille peut grandir et se développer :
Comment, dans quelle direction, quand, à quelle vitesse, et jusqu'où, ceci dépend
en dernier ressort de l'individu ou de la famille et des circonstances propres
à chacun. Faciliter, c'est rendre le processus de croissance aussi aisé que possible
pour ceux qui cheminent sur la voie du changement. Il est vital de réaliser qu'opérer
des changements, en particulier des changements structurels dans des modèles de
comportement enracinés, n'est pas chose facile.
Le processus de changement commence ici avec la décision des participants de s'engager
à participer au programme "My Home". Le groupe sert à centrer et à soutenir le
processus de croissance. Cependant, le changement lui-même se produit entre les
réunions du groupe, plus spécialement à la maison quand les participants mettent
en pratique quelque chose de nouveau.
- Le droit des autres à choisir de ne pas faire de changement doit être respecté
:
Il est nécessaire de :
"...résister à la tendance naturelle de fixer notre attention sur les fautes et
les manquements des autres plutôt que sur les nôtres. Chacun de nous est responsable
d'une vie seulement, à savoir, la sienne... Nous sommes semblables à des laboureurs,
chacun ayant un équipage à conduire et une charrue à diriger et qui, devant tracer
un sillon droit, doit fixer son regard sur son but et se concentrer sur sa propre
tâche. S'il regarde de ci, de là, pour voir comment Tom et Harry progressent et
pour critiquer leur labourage, son propre sillon sera certainement sinueux."
(Vivre la vie p. 5 - extrait de la lettre datée 12 mai 1925, écrite au nom de
Shoghi Effendi à un croyant)
S'il s'élève des critiques, l'animateur de réunion devra réagir avec tact, mais
cependant sans détours, car la critique est extrêmement destructrice aussi bien
pour l'individu que pour le groupe entier.
Ainsi, le processus est progressif. Il est ici abordé par une série de petits
pas dirigés sur un laps de temps prolongé. Il existe une force inhérente à un
groupe de personnes qui essaient de faire des changements similaires et qui affrontent
des défis similaires en faisant ces changements. Par conséquent, le groupe lui-même
peut être l'instrument majeur de changement et de soutien. En même temps que l'ambiance
mentionnée ci-dessus, un sentiment d'identité de groupe basé sur les membres partageant
des buts ainsi que des défis communs, est fondamental pour la réussite de ce programme.
Par conséquent, les animateurs de réunion devront faire ce qu'ils peuvent pour
favoriser le développement d'une ambiance de groupe positive et solidaire et le
sentiment d'un but commun.
* LIGNES DIRECTRICES DE L'IMAGERIE MENTALE :
Les images font appel au pouvoir de l'imagination. 'Abdu'l-Baha dit dans "Les
leçons de St Jean d'Acre", que l'imagination est un des pouvoirs spirituels de
l'homme sans lequel il ne peut concevoir les choses.
Les images ne se réfèrent pas seulement aux perceptions visuelles mais à toute
perception qui émane de nos sens: vue, ouïe, odorat, goût, toucher. Un des principes
de l'imagerie mentale est que nous n'établissons pas complètement la distinction
entre les images sensorielles dans l'esprit et ce que nous appelons la réalité.
Par exemple, pensez rétrospectivement à une fois où vous avez vu une image de
quelque nourriture délicieuse dans une revue et avez commencé à avoir faim et
à saliver.
Un autre principe rend l'imagerie mentale utile: quand nous nous concentrons sur
quelque chose dans un état calme et détendu, "nous sommes capables de développement,
d'apprentissage et de changement plus rapides et plus intenses". (Naparstek, Staying
Well with Guided Imagery).
L'imagerie mentale est utilisée pour révéler des forces créatrices en nous. Parfois,
nous pouvons être inconscients de l'effet de l'exercice et pouvons simplement
noter la différence sur un certain laps de temps. L'utilisation d'exercices d'imagerie
mentale procure un changement reposant et rafraîchissant dans ce programme. Soyez
sûrs que l'exercice marche mais quelquefois à un niveau différent de celui qu'il
nous est possible d'appréhender en toute conscience.
En tant qu'animateur de réunion, prévoyez un temps assez long pour l'imagerie
mentale. Des pauses de silence à intervalles rapprochés sont essentielles. Durant
ces moments, les individus visualisent à leur propre rythme. Lisez très lentement,
en prononçant soigneusement les mots.
L'habileté à utiliser l'imagerie mentale s'accroît avec la pratique. Pour certaines
personnes, il est facile d'utiliser leur imagination de cette manière. Pour d'autres,
cela prend un certain temps. Il est bon de savoir que certains sont plus auditifs
que tactiles ou visuels. Certaines personnes répondent mieux au toucher ou au
goût. Une bonne imagerie mentale devrait utiliser tous les sens. Certaines personnes
peuvent même trouver trop dur de se concentrer quand les images sont lues. Ainsi,
les participants peuvent être encouragés à se concentrer d'une manière détendue.
A la fin de l'exercice, il est important que les membres du groupe soient invités
à se recentrer sur le présent. Assurez-vous qu'ils aient le temps de se réadapter
en pleine conscience à leur environnement et aux autres membres présents. Ceci
peut se faire comme suit.
"Recentrez vos pensées sur le présent. Soyez conscients de votre respiration,
(prenez du temps pour le faire). Prenez conscience de la chaise sur laquelle vous
êtes assis, de la sensation de vos cheveux sur votre tête, du son de ma voix.
Soyez conscients de votre présence dans cette pièce, de la présence du reste du
groupe. À votre rythme, quand vous vous sentirez prêts ouvrez les yeux ; vous
serez complètement éveillés, et de retour dans cette pièce, aujourd'hui."
(Naparsteck, Staying Well with Guided Imagery)
I. L'EDUCATION DES ENFANTS ... LE TRAVAIL
D'UN JARDINIER DEVOUE
* Discussion de groupe :
Lire les citations suivantes:
L'éducation des enfants requiert un effort et il est impossible d'en exagérer
l'importance.
"Chaque enfant est la lumière du monde en puissance, mais en même temps son
obscurité; pour ce motif, la question d'éducation doit être estimée primordiale."
( 'Abdu'l-Baha, dans Compilation sur l'éducation baha'ie, p 25)
Le terme éducation signifie ici toutes les formations données à l'enfant durant
les années pendant lesquelles il construit son caractère et sa personnalité.
"Les enfants sont pareils à une branche tendre et verte; ils grandiront dans
la direction que vous leur donnerez. Attachez le plus grand soin à leur inculquer
de nobles idéaux et des buts élevés afin que, parvenus à leur majorité, ils projettent
leurs rayons sur le monde, telles de lumineuses lampes, et ... qu'ils mettent
plutôt tout leur coeur à parvenir à l'honneur éternel et à acquérir toutes les
perfections du genre humain."
( Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, p 135)
"Ces enfants doivent recevoir une bonne formation dès leur plus jeune âge.
Ils doivent recevoir une formation systématique qui les fera se développer de
jour en jour, de telles sortes qu'ils puissent être le réceptacle d'une plus grande
inspiration et que leur réceptivité spirituelle se trouve élargie."
('Abdu'l-Baha, dans The Baha'i World, vol IX, p 543, traduction de courtoisie)
Malgré le fait que les fondations de l'éducation demeurent l'éducation spirituelle
et morale, il est également nécessaire d'apprendre à lire et à écrire et d'acquérir
des compétences en arts, en artisanat et en sciences. Ceci offre à l'enfant de
solides moyens d'expression et de plus grandes capacités pour contribuer au bien-être
de l'humanité.
"L'éducation correcte des enfants est d'une importance vitale pour le progrès
de l'humanité, et le coeur et le fondement essentiels de toute éducation réside
dans la formation spirituelle et morale... En grandissant, ils vont faire face
à d'innombrables épreuves et difficultés. Depuis leur plus jeune âge, nous (les
parents et la communauté) avons le devoir de les former à la fois spirituellement
et matériellement..."
(Maison Universelle de Justice, dans Baha'i Education, p. 6 UK)
Changer les méthodes d'éducation et se détacher du modèle d'éducation que nous
avons nous-mêmes reçu en tant qu'enfants n'est pas chose facile. De nouvelles
méthodes d'éducation peuvent nous sembler peu naturelles. Il est dit à ce sujet
:
"Le changement est un processus d'évolution qui requiert de la patience envers
soi-même et envers les autres. Une éducation affectueuse et le temps..."
(De la part de la Maison universelle de justice, 25 July 1984, dans Compilation
sur les femmes)
* Exercice: L'éducation des enfants, c'est...
- Objectif: Réfléchir sur ce que veut dire pour nous-mêmes et pour les autres
qu'être un 'parent' et accroître notre conscience de cela.
- Tâche: Dessiner un cercle au centre d'une feuille de papier et inscrire au centre
du cercle le mot: 'parent'. Tracer des rayons autour du cercle, en écrivant sous
chacun des mots ou des phrases que vous associez à votre compréhension du fait
d'être parent.
Réfléchissez sur ce que vous avez écrit. Si vous le souhaitez, vous pouvez partager
avec les autres membres du groupe.
* Étude d'une citation :
Appliquez la méthode de discussion à une des deux citations ci-dessous.
"...les parents sont les mieux placés pour façonner le développement spirituel
de leurs enfants. Ils ne devraient jamais sous-estimer leur capacité à modeler
le caractère moral de leurs enfants. Car ils exercent une influence indispensable
par le biais de l'environnement familial qu'ils créent consciemment de par leur
amour de Dieu, leurs efforts pour suivre ses lois, leur esprit de service pour
sa Cause, leur absence de fanatisme et le fait qu'ils se gardent des effets corrosifs
de la médisance..."
(Message de Ridvan 157/2000, Maison universelle de justice)
Qu'est-ce qui peut nous aider à nous sentir des parents investis d'une responsabilité?
"L'instruction dispensée à ces enfants, c'est comme le labeur d'un jardinier
dévoué, qui soigne ses jeunes plantes dans les prés fleuris du Très-Glorieux."
(Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, p 142)
Quelles sont les implications de cette analogie ?
Quelles sont les implications de la phrase 'les champs fleuris du Très-Glorieux'
?
* La tâche du groupe: partage concernant les objectifs et les attentes de ce
cours.
Les participants devront prendre quelques minutes pour réfléchir sur leurs objectifs
et leurs attentes de ces rencontres sur l'éducation des enfants. Les participants
partageront ensuite avec le groupe.
Le facilitateur écrira les différentes idées avancées sur une grande feuille de
papier de façon à ce que les objectifs/attentes initiaux du groupe puissent être
vus par tous. Ces points doivent être concrets et spécifiques.
* Note au facilitateur: Le rôle des parents.
Cette section comprend des informations élémentaires concernant les rôles de la
mère et du père ainsi que des suggestions pour les parents adoptifs, les loisirs
en famille etc. Ces informations sont inclues dans le dernier chapitre intitulé
AUTRES SUJETS CONCERNANT L'ÉDUCATION DES ENFANTS. Vous pouvez décider d'aborder
ce thème juste après ce cours, en fonction des besoins de votre groupe et du temps
global dont vous disposez. Ce thème peut également être abordé après la section
intitulée PARENTS - UNISSEZ-VOUS !
* En préparation du cours suivant:
Afin de clarifier vos objectifs il peut vous être utile de faire attention à votre
façon d'être et à vos attitudes dans l'éducation de vos enfants et en tant que
membre de votre famille, d'ici la prochaine rencontre. Notez ensuite ce sur quoi
vous aimeriez le plus vous améliorer au cours de ce programme.
- Suggestion: Chacun peut essayer d'avoir un petit carnet sur lequel il notera
ses objectifs, les points à travailler d'un cours à l'autre, les bonnes idées,
et les défis rencontrés quand on décide de changer.
II. L'ELOGE... POUR REJOUIR LES COEURS
"Un langage bienveillant est l'aimant qui attire les coeurs des hommes. C'est
le pain de l'esprit, il revêt les mots de signification, il est la fontaine d'où
coule la lumière de la sagesse et de l'intelligence..."
(Extrait des écrits de Baha'u'llah, CXXXII.)
* Bref partage concernant ce qui s'est passé depuis la dernière session:
Facilitateur:
Le point devra être fait en début de session. De nouvelles idées sont-elles apparues
? Des changements majeurs d'objectifs ont-ils eu lieu depuis la dernière session
? (voir, à la fin de la session précédente, ce qu'il y avait à faire en préparation
de ce cours). Prévoir 10 minutes pour les échanges.
- Le partage au cours des rencontres:
Lorsque quelqu'un partage quelque chose avec le groupe, les autres participants
doivent toujours accueillir ce qu'il partage et signifier leur appréciation d'une
façon ou d'une autre. Cela bien sûr, doit être sincère. L'appréciation est souvent,
mais pas toujours, verbale. L'écoute concentrée et attentionnée est une forme
potentielle d'appréciation.
* Citation :
Lire la citation suivante à voix haute, plusieurs fois.
"Sachez que... donner du coeur et encourager l'enfant sont d'une importance
extrême..."
('Abdu'l-Baha, dans Compilation sur l'éducation baha'ie, p 19.)
* Travail de groupe :
Les membres du groupe peuvent, tour à tour, lire à voix haute une des sections
suivantes. Discuter chacune d'elle à chaque fois que nécessaire.
Un spécialiste dit ce qui suit concernant l'éloge .
L'éloge à une influence extrême sur la construction de la façon d'être de l'enfant.
Selon ce spécialiste:
"Vos joies et vos déceptions ont beaucoup d'influence sur la motivation de
vos enfants ... vos enfants essayerons de vous faire plaisir s'ils pensent qu'ils
le peuvent ... l'éloge est sans doute la façon la plus efficace de communiquer
les valeurs d'adultes (aux enfants) et sont un outil crucial avec lequel les parents
peuvent guider leurs enfants ... L'expression de plaisir de la part des adultes
est le moteur le plus efficace de la petite enfance ... En bref, 'soyez positif
aussi souvent que vous le pouvez'."
(S. Rimm, Smart Parenting.Ed : Three Rivers, 1995. pp 33, 6, 38)
"Chaque fois qu'une mère voit que son enfant a bien fait, qu'elle le loue et
l'applaudisse et réjouisse son coeur..."
('Abdu'l-Baha, dans Compilation sur l'éducation baha'ie, p 42.)
Cependant, l'éloge doit être sincère et honnête. Les enfants sont sensibles à
ce que les parents ressentent vraiment et sont sensibles, à un certain degré,
à ce qui est vraiment signifié ou ressenti au-delà des mots qui sont utilisés.
Les parents ont souvent une intuition profonde de la beauté latente en leur enfant
et du fait que cette beauté s'exprime, en son état le plus précoce, dans les actes
de leur enfant. C'est cette conscience qu'ont les parents, qui rend les éloges
qu'ils font à leurs enfants, véridiques.
* Exercice : Bref partage sur le thème de l'éloge.
Chaque membre du groupe partage un souvenir de son enfance au cours duquel il
a été loué pour quelque chose.
Quelle action a été louée ?
Qui vous a loué ?
Comment cet éloge vous a-t-il touché ?
* ÊTRE SPECIFIQUE DANS L'ELOGE :
Certaines personnes proposent que l'éloge soit utilisé pour aider au développement
de valeurs et vertus humaines positives. Linda Kavelin Popov parle, dans son livre
Le guide des vertus, de "la langue des vertus" [Linda Popov, Le guide des vertus,
1997, New York: Plume (Penguin Books)]. Elle conseille de reconnaître la vertu
dont un enfant a pu faire preuve dans une situation donnée.
Il est préférable d'être spécifique et de mettre un nom sur une vertu, ou une
qualité donnée, manifestée par l'enfant, plutôt que d'être plus général et de
dire "C'est bien, c'est très bien!". Lorsque vous nommer les vertus en faisant
l'éloge de votre enfant, vous les lui apprenez par la même occasion.
- Quelques lignes directrices: [Adapté de Linda Popov, Le guide des vertus, 1997,
New York: Plume (Penguin Books).]
A. Mettre le nom d'une vertu spécifique que vous avez observée dans le comportement
de l'enfant.
... 'créativité', 'gentillesse', générosité', etc.
Par exemple: 'C'était très généreux de ta part de partager les bonbons avec ta
soeur.'
'C'était très gentil d'aider ton ami'.
B. Nommer la qualité nécessaire pour réaliser une tâche donnée.
'force de caractère', 'créativité', 'soin', 'véracité', etc.
Si un enfant a rangé sa chambre, le parent peut :
Décrire ce qu'il voit, par exemple, 'une chambre propre'.
Décrire ce qu'il ressent, 'cela fait du bien d'y être'.
Résumer en quelques mots -'cela a demandé un effort etc.'
Par exemple: 'Ta chambre est toute propre! Cela fait du bien d'y être. Cela a
dû te demander un bel effort.'
C. Décrire ce que vous aimeriez voir comme résultat d'une tâche donnée.
Cette variante peut être utilisée pour aider l'enfant à mener à bien une tâche
donnée.
Par exemple: "La cuisine serait tellement propre et ordonnée si tu pouvais laver
les assiettes et les ranger!".
... puis en réponse à ce qui aura été accompli, décrire ce que vous voyez.
Par exemple: "Cela fait du bien d'entrer dans une cuisine propre. Cela a dû te
demander bien du travail de la mettre en ordre."
D. Au fur et à mesure que l'enfant devient plus mûr, vous pourrez utiliser l'éloge
comme un encouragement plutôt que comme une façon de décrire un résultat final.
Par exemple, lorsqu'un enfant fait quelque chose :
"Je parie que cela fait du bien de ranger ta chambre ... de comprendre ton exercice
... etc." ... "Tu sembles vraiment faire des progrès en ... "
Note : L'approche qui est décrite ici peut ne pas avoir d'effets immédiats, mais
a plutôt un objectif à long terme. Il existe des approches plus directes, destinées
à faire en sorte qu'un enfant accomplisse une tâche donnée. Deux de ces approches
seront abordées aux sections VI et X.
* LOUER AVEC MODERATION - TROP EST L'ENNEMI DU BIEN :
L'éloge doit être fait de façon modérée et appropriée à l'âge de l'enfant.
Le risque en effet, est que 'trop' de compliments ou des compliments immodérés
entraînent une dépendance malsaine chez l'enfant qui alors, a des doutes sur lui-même
quand il n'est pas complimenté sur le moment. Ceci revient à dire que des compliments
modérés renforcent la confiance des enfants en eux-mêmes, alors que des compliments
exagérés semblent les soumettre à une pression et les rendre dépendants.
De plus, l'usage d'une certaine forme d'éloges, tels que des superlatifs excessifs
dans la manière de complimenter, peut faire naître chez l'enfant des attentes
et une perception irréaliste de lui-même. Des compliments tels que sensible, gentil,
responsable ou travailleur doivent être préférés à des termes tels que, le plus
intelligent, un génie, le plus beau etc. [Adapté de S. Rimm. Smart Parenting.
Three Rivers, 1995, pp. 8, 57.]
* Exercice : Mettre en pratique l'éloge à travers un jeu de rôles.
Les participants travailleront deux par deux, une personne jouera le rôle de parent
et l'autre celui de l'enfant. Ne travaillez que sur l'éloge. Soyez spécifiques
dans vos compliments.
- Situations desquelles s'inspirer :
Vous voyez votre petite fille de quatre ans prêter son jeu à son petit frère.
Votre enfant de cinq ans a rangé les jouets dans sa chambre.
Vous avez remarqué que votre fille de sept ans avait aidé sa soeur à se relever
après qu'elle soit tombée.
L'enfant a pendu sa serviette de bain dans la salle de bain sans que vous le lui
demandiez (un événement bien rare!).
L'enfant a renversé de la nourriture en la sortant du réfrigérateur et ensuite,
a fait l'effort de nettoyer (pas parfaitement bien sûr!).
L'enfant a rangé la plupart de ses jouets sans que vous le lui ayez demandé (ce
qui arrive très rarement!).
Vous pouvez également imaginer d'autres situations pour mettre l'éloge en pratique.
Comment avez-vous vécu/ressenti l'expérience de jeu de rôle avec votre partenaire
? Discutez-en un peu.
* En préparation du cours suivant :
Décidez d'une ou deux manières dont vous ferez des compliments de façon plus consciente
d'ici la prochaine rencontre. Partagez-les avec votre partenaire ou bien avec
tout le groupe.
III. L'ECOUTE DES ENFANTS - ET DES AUTRES.
"Puissiez-vous toujours écouter, toujours entendre, toujours parler par le
pouvoir de l'esprit ..."
('Abdu'l-Baha - note d'un pèlerin, dans Dix jours dans la lumière de Akka.)
* Bref partage concernant ce qui s'est passé depuis la dernière session:
- Objectif: Réfléchir et évaluer les efforts investis dans la mise en pratique
de la session précédente. Les questions abordées peuvent être les suivantes (prévoir
10 à 15 minutes.) :
Que s'est-il passé au cours de la semaine dernière alors que vous essayiez de
mettre en pratique les éléments abordés pendant la précédente session et ce que
vous deviez travailler pour cette session ?
Quelles ont été vos réussites?
Avez-vous rencontré des obstacles ou des difficultés ?
Quelles stratégies pourrions-nous essayer pour les dépasser ?
* Citation:
Veuillez suivre la méthode de discussion des citations.
"L'enfant de doit pas être accablé ou blâmé parce qu'il est immature, il doit
être élevé patiemment."
('Abdu'l-Baha. dans La vie familiale. p 13.)
* Travail de groupe :
Les membres du groupe peuvent lire à voix haute chacune des sections suivantes,
les discutant à chaque fois que nécessaire.
Il est clair que l'écoute est une composante essentielle de la communication!
En réalité, l'écoute peut être plus importante et plus difficile que nous ne le
pensons. Les conséquences d'une vraie écoute, aussi bien sur des adultes que sur
des enfants, peuvent êtres très grandes.
Par exemple, un spécialiste en éducation écrit:
"... quelqu'un qui écoute vraiment... me donne l'opportunité de parler plus
de ce qui me pose des problèmes; je commence à me sentir moins ému, moins confus,
plus apte à affronter mes sentiments et mes problèmes".
(Faber et Mazlish, How to Talk so Kids will Listen & Listen so Kids will Talk,
p. 8.)
Exemple d'écoute - Commentaires d'un maître de l'écoute. Un des participants peut
lire le texte suivant:
"L'attitude de 'Abdu'l-Baha, au cours d'une conversation, d'une interview ou
dans n'importe quelle autre occasion, était bien différente. Quand on lui posait
une question, il répondait d'abord par le silence, du moins par un silence extérieur.
Il encourageait son interlocuteur à parler et se bornait à l'écouter. On ne lui
voyait jamais cette tension impatiente et cette hâte fébrile si fréquentes chez
les auditeurs qui tiennent leur réponse toute prête en guettant seulement l'instant
où ils pourront la placer.
J'ai entendu dire de certaines personnes qu'elles "savent écouter", mais je n'avais
jamais imaginé qu'on pouvait le faire aussi bien que 'Abdu'l-Baha. Il ne se contentait
pas d'enregistrer avec sympathie ce qu'il entendait. Les deux individualités semblaient
n'en plus faire qu'une, comme s'il s'était identifié à son interlocuteur au point
de rendre superflue toute réponse verbale."
(HC Ives, Les voies de la liberté.)
* SAVOIR ECOUTER :
L'exemple qui précède semble indiquer qu'une écoute de bonne qualité implique
d'entendre' profondément ce que l'autre dit.
Il semble qu'il faille écouter l'autre attentivement - comment il perçoit la situation,
ce qu'il ressent, ce dont il a besoin. Vous pouvez avoir besoin de répéter avec
vos propres mots ce que vous avez entendu, pour être sûr d'avoir bien compris,
et poser des questions lorsque vous ne comprenez pas complètement.
L'enfant doit avoir la possibilité de s'exprimer et les parents doivent porter
une grande attention à ce qu'il dit. Lorsque l'enfant s'est exprimé, il est plus
enclin à écouter ce que nous avons à lui dire, le moment venu.
L'écoute active est un effort pour aller au-delà des mots et essayer de comprendre
ce que peut être le message que l'autre veut nous faire parvenir. Des mots identiques
peuvent vouloir dire des choses très différentes. Il peut être utile de poser
des questions qui aident à mieux comprendre la situation.
Une pleine écoute, très attentive, peut impliquer d'envoyer à l'enfant des signes
lui permettant de savoir que vous l'écoutez et que vous l'encouragez à continuer.
Regarder l'enfant, approuver de la tête, ou simplement dire 'hmm', 'je vois' ou
'Oh'. Tout cela doit bien sûr être sincère. Il faut également prendre en compte
le fait que :
"Donner trop de réponses immédiates à l'enfant peut être assommant. Laissez-donc
l'enfant réfléchir un peu."
(Discours donné par 'Abdu'l-Baha dans une école, traduction de courtoisie.)
* LORSQUE L'ENFANT EXPRIME SES EMOTIONS :
Des spécialistes en éducation ont remarqué que les émotions positives des enfants
n'étaient pas difficiles à entendre, pour nous parents. C'est avec les émotions
dites 'négatives' (colère, haine, jalousie) que nous nous débattons. (Faber et
Mazlish, How to Talk so Kids will Listen & Listen so Kids will Talk, p 26.)
Pourtant, il faut écouter et entendre tous les sentiments. Cependant certaines
actions doivent être limitées. Les sentiments doivent être reconnus et l'individu
doit avoir le droit de les ressentir. Parfois il peut être utile à l'enfant que
l'on mette un nom sur son ressenti afin qu'il puisse s'y référer avec des mots
à la prochaine occasion. Ce ne sont pas les sentiments en eux-mêmes qui sont mauvais,
mais vers quoi ils sont dirigés et comment ils sont exprimés. En d'autres termes,
on ne peut permettre à tout comportement, associé à un ressenti donné, de s'exprimer.
Frapper d'autres personnes, détruire des choses, etc. ne sont pas des comportements
acceptables, quelle que soit l'ampleur de la colère de l'enfant.
* Exercice : Une écoute réflexive.
- Objectif: Aider l'enfant à se sentir écouté et assister les parents à entretenir
un dialogue constructif avec l'enfant. Il ne faut toutefois pas trop en faire,
puisqu'il ne s'agit là que d'un moyen, permettant, nous l'espérons, de mettre
en place une discussion constructive!
Matériel de travail: Des phrases de tous les jours telles que :
'Je ne supporte pas ma soeur, elle s'en sort sans problèmes à tous les coups.'
'L'école me déprime vraiment. J'ai hâte d'en avoir fini avec les cours.'
'Qu'est-ce que j'aurais aimé que nous soyons catholiques (ou musulmans, ou orthodoxes
etc.) J'ai horreur de me sentir différent des autres.'
'Il a cassé mes jeux. Il va m'entendre!'
'Je veux un nouveau vélo. Tu es vraiment pingre de ne pas vouloir m'en acheter
un!'
L'exercice doit être mené deux par deux:
Une personne joue le rôle de l'enfant et lit une des phrases précédentes en y
mettant de l'émotion. La personne qui joue le rôle de parent reprend la phrase
d'un ton neutre en faisant preuve de sympathie, en ajoutant, si cela s'y prête,
une question ouverte (voir ci-dessous) :
Tu es donc en colère après ta soeur. Et pourquoi donc?
Alors comme ça l'école t'ennuie. Et qu'est-ce qui te dérange tant que ça à l'école?
Alors comme ça, c'est difficile d'être différent. Qu'est-ce qui te gêne le plus
dans le fait d'être 'différent'?
Il a cassé tes jeux et je comprends bien que cela soit très énervant.
Tu as vraiment envie d'un vélo et tu es très fâché contre nous parce que nous
ne t'en achetons pas un.
Bien sûr, les parents peuvent utiliser d'autres questions ouvertes que celles
proposées ici.
Après avoir pratiqué cette écoute réflexive, chaque participant imagine une phrase
semblable aux précédentes, dans laquelle il exprime une colère, une insatisfaction
etc. et le groupe met en pratique avec lui l'écoute réflexive.
* En préparation du cours suivant :
Chaque parent réfléchit à quand et comment il pourrait appliquer une écoute plus
attentive et réflexive dans les jours à venir. Il peut être utile d'écrire votre
résolution dans votre cahier.
IV. GUIDER LES ENFANTS VERS DES IDEAUX
ET DES OBJECTIFS ELEVES
Une branche fraîche et tendre.
* Bref partage concernant ce qui s'est passé depuis la dernière session :
(prévoir de 10 à 15 minutes).
Que s'est-il passé depuis la semaine passée, lorsque vous avez essayé d'appliquer
ce qui a été étudié au cours de la dernière session?
Quels succès avez-vous enregistrés?
Avez-vous rencontré des obstacles ou des difficultés?
Quelles stratégies pouvons-nous proposer pour les éviter?
* Citation à discuter:
Lisez ce qui suit et discutez dans le groupe les principes et les idées abordées.
"Les enfants sont pareils à une branche tendre et verte; ils grandiront
dans la direction que vous leur donnerez. Attachez le plus grand soin à leur inculquer
de nobles idéaux et des buts élevés afin que, parvenus à leur majorité, ils projettent
leurs rayons sur le monde, telles de lumineuses lampes, et ne soient pas souillés
par les désirs et les passions à la manière des animaux, inattentifs et inconscients,
mais qu'ils mettent plutôt tout leur coeur à parvenir à l'honneur éternel et à
acquérir toutes les perfections du genre humain."
Sélection des écrits de 'Abdu'l-Baha, p 135.
* Exercices : Héros insoupçonnés.
Cet exercice sera conduit par le facilitateur. Les participants doivent disposer
d'une feuille et d'un stylo. Il faut compter 10 à 15 minutes pour le mener à bien.
- Objectif: Prendre conscience que les attentes que nous avons et qui nous viennent
de notre expérience familiale passée, influencent les conseils que nous donnons
à nos enfants et notre façon de les guider.
(Le facilitateur lit ce qui suit en faisant une pause après chaque phrase)
1. Fermez les yeux et trouvez une position assise confortable. Sentez bien le
maintien que vous offre la chaise sur laquelle vous êtes assis. Sentez le sol
sous vos pieds. Concentrez votre attention sur votre respiration, prenez conscience
de l'inspiration, de l'expiration. Laissez vos pensées s'écouler d'elles-mêmes.
(Faites une pause de 30 secondes environ)
2. Progressivement, remontez jusqu'à quand vous étiez enfant, dans votre famille.
Essayez de visualiser votre famille, votre maison. Comment était-ce? Qu'est-ce
que votre famille tenait pour important dans la vie... Quelles étaient ses valeurs?
Le travail acharné, la beauté, l'intelligence, la réussite, les compétences sportives,
l'argent, l'honnêteté, les bonnes manières, quelque chose d'autre? (faites une
pause et laissez du temps)
3. Certains membres de votre famille, votre mère, votre père, votre frère ou votre
soeur peuvent avoir donné de l'importance à des choses différentes. Essayez de
visualiser une situation spécifique illustrant quelque chose qui avait de l'importance
pour votre mère? (le facilitateur laisse du temps pour cette réflexion et fait
une pause).
Dirigez maintenant vos pensées vers votre père. Visualisez une situation qui représente
ce qui était important pour lui. (Faites une pause et laissez du temps).
Visualisez maintenant votre frère ou votre soeur. A quoi accordait-il/elle de
la valeur dans la vie? (pause).
4. Remémorez-vous ce que vous sentiez par rapport à chacune de ces valeurs. Comment
ont-elles influencé votre vie ? (Faites une pause et laissez du temps).
5. Prenez le temps de réfléchir à ce qui a aujourd'hui de l'importance dans votre
vie. Qu'est-ce qui est important pour vous? (Pause). Vers quelles valeurs voulez-vous
guider votre enfant? (Pause)
6. Tout doucement, ouvrez les yeux et revenez dans la pièce. Si vous le souhaitez,
prenez quelques notes inspirées de cette réflexion. (Laissez du temps).
7. Les participants peuvent partager, s'ils le désirent, un peu de leur expérience
à l'issue de cette réflexion.
- Points possibles de discussion:
Que signifie des idéaux et des objectifs élevés?
Comment le fait d'avoir des idéaux et des objectifs élevés peut-il protéger l'individu?
Offrir à l'enfant des idéaux et des objectifs élevés révèle ses effets positifs
quand l'enfant atteint l'âge adulte. Avez-vous des remarques ou des réflexions
sur ce point?
* Citation et information :
Lisez les citations ci-dessous plusieurs fois de suite. Lisez ensuite l'information
qui suit, en la discutant à chaque fois que le besoin s'en fait sentir.
"Il incombe à chaque père et à chaque mère de conseiller leurs enfants pendant
une longue période, et de les orienter vers les qualités qui confèrent l'honneur
éternel."
(Sélection des écrits de 'Abdu'l-Baha, p. 134.)
"Un langage bienveillant est l'aimant qui attire les coeurs des hommes. C'est
le pain de l'esprit, il revêt les mots de signification, il est la fontaine d'où
coule la lumière de la sagesse et de l'intelligence..."
(Extrait des écrits de Baha'u'llah, CXXXII.)
La meilleure façon de donner des conseils et de guider est de le faire à petites
doses sur une longue période de temps. Ceci implique que le parent et son enfant
aient l'occasion de parler ensemble de façon régulière. Si ce n'est pas déjà le
cas, les parents peuvent, par exemple, réserver quotidiennement un moment de la
journée pour parler avec leur enfant.
Quand est-il le plus naturel pour les parents et les enfants de parler ensemble?
Au moment du coucher, au dîner, après l'école ou au travail? Cet échange peut
faire partie d'un jeu, d'un travail fait ensemble ou peut-être en lisant une histoire
à l'enfant. Cela ne doit pas être un moment rigide et formel, et devra s'adapter
constamment, de manière dynamique, aux aléas de la vie familiale et au développement
ou besoins de l'enfant.
Il est clair que le processus qui consiste à guider les enfants dure 'très longtemps'.
Les routines qui doivent nous permettre d'accomplir ceci doivent être construites
au quotidien, elles doivent également être simples et pouvoir être maintenues
pendant plusieurs années. Le jour où ils seront eux-mêmes devenus parents, les
enfants auront également recours à plusieurs de ces routines.
Même si le passage suivant s'applique à une situation de classe d'école, il peut
être pertinent pour les parents :
"Un enfant doit poser des questions à l'autre ... et l'autre doit lui répondre.
De cette façon, ils pourront faire de grands progrès ... Les questions doivent
être posées oralement, et les réponses doivent être apportées oralement. C'est
de cette façon qu'ils doivent discuter les uns avec les autres. "
('Abdu'l-Baha, The Baha'i World, vol IX, p 543, traduction de courtoisie.)
* En préparation du cours suivant :
Réfléchissez à vos rythmes de vie quotidiens et voyez les occasions où vous pouvez
parler en tête-à-tête avec votre enfant. Cela convient-il? Si c'est le cas, faites-vous
un usage efficace de ce temps? Observez vos interactions avec votre enfant pendant
la semaine à venir. Essayez de faire quelques petits changements qui pourraient
vous donner plus de temps pour parler ensemble.
* Matière à réflexion à la maison :
(ce texte peut être lu plusieurs fois et des copies peuvent en être distribuées
aux participants afin qu'ils en disposent chez eux).
"Un mot peut être pareil au feu, un autre à la lumière, et l'influence que tous
deux exercent dans le monde est manifeste. Par conséquent, un sage averti devrait
d'abord utiliser des mots doux comme le lait afin qu'ils puissent nourrir et élever
les enfants des hommes et les faire parvenir au but ultime de l'existence humaine,
à savoir au stade de la compréhension et de la noblesse réelles."
(Baha'u'llah, Tablettes de Baha'u'llah, révélées après le Kitab-i-Aqdas, p 182.)
V. PARENTS UNISSEZ-VOUS !
* Bref partage concernant ce qui s'est passé depuis la dernière session. :
Que s'est-il passé durant la semaine passée, lorsque vous avez essayé de mettre
en pratique ce qui a été abordé pendant la dernière session?
Quels succès avez-vous enregistré?
Avez-vous rencontré des obstacles ou bien des difficultés ?
Quelles stratégies pouvons-nous envisager pour les dépasser ?
* RELATIONS ENTRE PARENTS :
Lire à voix haute.
Le point central de la réunion d'aujourd'hui n'est pas directement les enfants,
pourtant, il s'agit d'un sujet d'une très grande importance pour le développement
des enfants. Vous pourrez avoir besoin d'y réfléchir en privé, s'il vous semble
que certaines choses ne peuvent être partagées dans le groupe.
La relation entre les parents a un très grand effet sur les enfants. Une récente
analyse dans un grand journal de psychologie(Erel, O & Bermen B, Psychological
Bulletin, 1995, 118:108-132) fait la synthèse de plusieurs études et montre qu'il
y a un effet de 'retentissement' qui explique leurs observations. C'est-à-dire
qu'une bonne relation entre les parents retentit de façon positive sur les enfants
et sur la relation entre les parents et les enfants. La qualité des relations
familiales semble directement découler de la relation entre les parents.
* Le facilitateur :
Le rôle des parents (mère, père) ainsi que des suggestions pour les beaux-parents,
parents adoptifs et parents divorcés -et d'autres sujets- sont abordés dans la
dernière section. Certains groupes peuvent vouloir travailler cette section à
la suite de la présente section.
* Étude d'une citation :
Lire les deux citations suivantes plusieurs fois au sein du groupe.
"Observez combien, lorsque règne l'unité dans une famille, les intérêts de
celle-ci sont gérés sans difficulté; quels progrès réalisent les membres de cette
famille et combien ils prospèrent en ce monde. Leurs affaires sont en ordre, ils
jouissent du bien-être et de la sérénité; ils sont en sécurité, leur position
est assurée, et ils sont enviés de tous..."
(Sélection des écrits de 'Abdu'l-Baha, p. 277.)
"Si l'amour et la concorde sont manifestes au sein d'une famille, elle avancera,
deviendra lumineuse et spirituelle; mais s'il y règne haine et inimitié, sa destruction
et sa dispersion sont inévitables..."
('Abdu'l-Baha, Proclamation de la paix universelle, pp. 144-145, 1982 éd.
traduction de courtoisie.)
- Discussion : Discuter de ce qui suit à la lumière des citations ci-dessus.
Curieusement, des facteurs psychologiques tels que la 'sécurité', la 'tranquillité'
et la 'position sociale' sont considérés comme directement liés à l'unité familiale.
Que peut vouloir dire 'unité' dans un contexte familial? Cela laisse-t-il la place
à l'expression d'opinions différentes? Qu'en est-il de l'individualité des membres
de la famille? Quels éléments peuvent être dangereux pour la famille et ses membres
?
* PARENTS - PRESENTER UN FRONT UNI - PRESQUE A N'IMPORTE QUEL PRIX!
Ceci semble être le message de beaucoup de spécialistes. Toutefois, ils s'accordent
sur une exception à cette règle, à savoir qu'aucun abus physique ou sexuel ne
peut être toléré. Une famille face à ce genre de problème a besoin d'une aide
extérieure afin de pouvoir assurer la protection de ses membres. Implicitement
dans d'autres sections de ce cours, l'abus verbal, même s'il est moins dramatique
que l'abus physique ou sexuel, n'en reste pas moins extrêmement dangereux pour
les membres de la famille qui le vit.
* QUESTION DE LIMITES:
Lisez l'information suivante et discutez-en si besoin est.
Des limites saines entre les parents et les enfants sont importantes au bien-être
de la famille. Le fait que les parents sont les parents et que les enfants sont
les enfants, est un élément central à la structure familiale et protège les enfants.
Les différents importants entre les parents doivent être abordés et résolus en
l'absence des enfants.
La violation des limites saines entre le rôle des parents et celui des enfants
peut être très subtile. Par exemple, un parent ne doit pas jouer au médiateur
lorsqu'un enfant se querelle avec l'autre parent. Ceci envoie des messages malsains
à l'enfant. D'autres 'jeux' malsains peuvent être joués dans la distribution du
pouvoir au sein de la famille. De tels jeux peuvent être dangereux à la fois pour
l'enfant et pour l'unité familiale.
Un jeu malsain courant envoie le message : 'Ta mère (ou ton père) ne vaut rien!'
à l'enfant. Ces jeux sont bêtes et méchants. Les parents doivent se respecter
l'un l'autre, car les enfants sont très sensibles à la relation qui existe entre
leurs parents. Voici un exemple, qui peut bien sûr être inversé (c'est-à-dire
dans la distribution des rôles entre le père et la mère).
- Le message: 'Ton père est affreux', dit la mère, avec comme message implicite
que maman est gentille. Elle t'offre des choses et te soutient contre ton 'affreux'
père.
- Le jeu: La mère encourage l'enfant à s'allier avec elle contre le père.
- Le résultat: Problèmes de conflits de générations et de pouvoir qui peuvent
avoir des répercussions au-delà du foyer, des problèmes scolaires par exemple.
- Le remède: La lutte pour le pouvoir entre la mère et le père doit être abordée
et traitée. La résolution de ce problème ne doit pas impliquer l'enfant.
* Exercice:
Deux membres du groupe jouent le rôle de l'enfant et du parent qui cherche à influencer
son enfant contre son conjoint. Mettez en scène une brève séquence et discutez
de ce que vous avez ressenti, à la fois en regardant la séquence en tant que spectateur
et en jouant chacun des deux rôles.
- Quelques situations:
Papa dit 'non' à l'achat d'un nouveau manteau. Une fois qu'il est parti, Maman
dit 'Nous allons trouver une solution pour que tu en aies un de toutes façons'.
Maman dit, 'Nettoie ta chambre avant de sortir jouer'. Papa arrive et dit 'Allons
jouer au foot tout de suite'.
Maman dit, 'Si tu veux vraiment ce jeu, tu dois gagner toi-même l'argent pour
te le payer'. Papa dit, 'J'ai un peu d'argent de côté. Allons l'acheter ce samedi'.
- Résultats de quelques études concernant la famille, effectués pendant les 30
dernières années (Steggell, G. & Harper, J. Family Interaction Patterns and Communication
Process. in Bahr S., ed. Family Research, Toronto, Lexington, 1991, pp. 97-170):
Lire à voix haute chacune des sections suivantes et les discuter si besoin est.
1. Entre époux les communications qui contiennent des messages émotionnels négatifs
contribuent au stress familial. Les couples satisfaits sont plus susceptibles
de se soutenir l'un l'autre, d'éviter les échanges négatifs et d'arriver à des
solutions en accord mutuel.
2. Les motifs négatifs d'interactions familiales (dissensions entre les parents,
trop ou pas assez d'expression d'inquiétude, de soutien et d'affection des parents
pour les enfants, une communication confuse et des difficultés à prendre des décisions
communes) sont associés à un développement négatif de l'enfant.
3. Les interactions familiales positives (consensus entre les parents, bonne relation
conjugale, accord mutuel sur les pratiques éducatives des enfants, degré modéré
de contrôle parental, expression d'affection et d'intérêt les uns pour les autres,
communication précise et bons processus de prise de décisions en commun) aboutissent
à un développement positif de l'enfant.
4. Lorsqu'un enfant a un risque de développer des problèmes comportementaux et
qu'il vient d'une famille qui a des problèmes pour bien fonctionner, les problèmes
s'accentuent avec le temps, à la fois pour l'enfant et la famille.
5. D'autre part, les enfants qui ont un risque de développer des problèmes comportementaux
et qui viennent d'une famille fonctionnant correctement, voient leurs difficultés
décroître avec le temps et la famille continue à bien se porter.
En résumé, toutes ces observations indiquent que la relation entre les parents
a un grand impact sur le développement des enfants. La mésentente entre les parents
doit être résolue plutôt que d'être laissée empirer.
- Information concernant la prise de décision à la maison :
Une étude américaine menée il y a plus de quarante ans a révélé que la plupart
des enfants voyaient en leurs parents une équipe de prise de décision. Un faible
nombre de parents étaient considérés comme impliquant leurs enfants dans ce processus
(Steggell, G. & Harper, J. Family Interaction Patterns and Communication Process.
in Bahr S., ed. Family Research, Toronto, Lexington, 1991, pp. 97-170). On peut
supposer qu'au sein des familles intactes, le nombre de ces équipes de prises
de décision ainsi que celui de ces équipes incluant les enfants dans ce processus
a augmenté au cours des derniers quarante ans.
L'égalité entre l'homme et la femme a apporté un réajustement des rôles traditionnels
entre les parents. C'est un fait historique assez récent qui s'est confirmé au
cours des dernières générations. Ceci implique un défi majeur pour les couples:
trouver des processus de prise de décision différents des processus auxquels les
couples avaient jusque là traditionnellement recours.
* La consultation au sein de la famille :
Discutez la citation suivante et lisez le texte qui suit.
"Pour toutes choses, il est nécessaire de consulter. Tu devrais beaucoup insister
sur ce sujet, afin que la consultation soit observée par tous les amis... elle
[la consultation] sera toujours une cause de vigilance et de réveil et aussi une
source de bien-être."
(Baha'u'llah, dans La consultation baha'ie, p. 3.)
Il faut parler des mésententes et des situations qui ne sont pas claires et les
résoudre. Ce processus comprend plusieurs facettes qui peuvent être abordées dans
un programme sur le mariage mais qui ne sont pas l'objectif principal des présentes
sessions.
Le regard positif des conjoints l'un sur l'autre rend mieux compte de la satisfaction
conjugale que leur mode de communication (Barnes et al., 1984). C'est donc une
très bonne idée de se concentrer sur les qualités positives et dignes d'admiration
de notre conjoint avant et au cours d'une discussion.
"L'amour est en effet un élixir très puissant, capable de transformer le plus
vil et le plus méchant des individus en une âme distinguée."
(de la part de Shoghi Effendi, lettres 6/12/35, Lights of Guidance, n°
741, traduction de courtoisie.)
Même si la plupart d'entre nous n'est pas marié au plus vil et au plus méchant
des individus, cette citation ne nous en donne pas moins un très bon conseil !
"Afin de s'assurer de bons résultats, la première condition [pour ceux qui
consultent] est de veiller à l'unité et à l'harmonie [qui règne entre eux]."
('Abdul-Baha, dans Consultation: A Compilation, p. 9 (UK), traduction de
courtoisie.)
Il peut être très utile pendant les discussions que nous pouvons avoir avec notre
conjoint de partager avec lui notre ressenti plutôt que de le montrer du doigt.
Il a été remarqué que les couples satisfaits de leur vie conjugale se dévoilaient
et s'exposaient plus au cours des discussions (Steggell, G. & Harper, J. Family
Interaction Patterns and Communication Process. in Bahr S., ed. Family Research,
Toronto, Lexington, 1991, pp. 97-170). Ceci n'est pas toujours facile, puisque
nous avons la fâcheuse tendance de considérer que les 'problèmes' viennent des
autres plutôt que de nous-mêmes. Il est confortable de penser que nous n'avons
pas de reproches à nous faire.
Pour améliorer une situation conjugale, il peut être bon de se rappeler de ce
qui suit :
"... l'un des principes les plus encourageants de 'Abdu'l-Baha où il dit que
nous devrions essayer de faire de chaque pierre d'achoppement un marchepied pour
progresser."
(De la part de Shoghi Effendi, dans Vivre la vie, p 37.)
Si tous les efforts pour résoudre les problèmes ont échoué et que le mariage se
termine par un divorce, le jeu pervers qui consiste à dévaloriser son ex-conjoint
reste très malsain pour les enfants. Ce serait une bonne chose de pouvoir continuer
à exprimer un regard positif sur l'ex-conjoint.
* Exercice: Points forts personnels.
Tout le monde y compris le facilitateur peut faire cet exercice.
- Objectif: Trouvez vos propres points forts, et si vous êtes mariés, ceux de
votre conjoint.
1. Faites une liste de vos plus grands points forts et qualités. Ne prêter pas
attention aux points faibles et qualités peu développées. Votre liste doit comprendre
au moins trois points forts.
2. Faites une liste similaire pour les qualités de votre conjoint. Cette liste
doit comprendre au moins trois qualités que vous lui voyez. Oubliez pour l'instant
tout point faible ou qualité peu développée. Ancrez très fermement ces trois qualités
dans votre esprit. Elles peuvent être utiles à se remémorer à l'avenir si les
choses ne vont pas aussi bien que vous le voudriez!
3. Partagez avec le groupe la qualité la plus significative de votre propre liste.
* En préparation du cours suivant :
Choisir une des deux options suivantes.
1. Réfléchissez à certains aspects de votre situation actuelle à la lumière de
la section étudiée aujourd'hui. Y a-t-il des points sur lesquels vous devez travailler?
Si c'est le cas, choisissez un de ces points (juste un) afin d'essayer d'y apporter
des changements d'ici la prochaine rencontre? Donnez-vous une chance, essayez!
Il peut s'agir d'un point particulièrement personnel et privé. Si ce n'est pas
le cas, vous pouvez bien sûr en parler et demander conseil au groupe. Le partage
n'est toutefois pas obligatoire.
2. Chaque jour pensez à une des trois plus grandes qualités de votre conjoint.
Cela peut être la même tous les jours (surtout si vous ne pouvez en identifier
qu'une pour le moment!). Essayez de ne voir que cette qualité, quoiqu'il arrive.
Appliquez-vous à vous concentrez dessus à chaque fois que vous la/le voyez, que
vous lui parlez, qu'il/elle interagit avec les enfants. Après une semaine, analysez
le niveau d'estime que vous lui portez (une bonne estime, la même qu'il y a une
semaine, meilleure qu'avant, moins bonne qu'avant, etc.)
VI. DISCIPLINE / CONSEQUENCES
Cette section est longue. La plupart des groupes choisiront de l'étudier en deux
sessions en essayant d'appliquer quelques-uns des aspects qui y sont abordés entre
les sessions.
* Bref partage concernant ce qui s'est passé depuis la dernière session.
Y a-t-il des événements ou des questions que les participants désirent partager
avec le groupe ou peut-être discuter. Il peut s'agir de succès ou de défis non
résolus sur lesquels le groupe peut avoir un point de vue.
* Étude d'une citation :
Lire plusieurs fois le passage ci-dessous, le discuter si nécessaire.
"L'homme est comme l'acier dont l'essence est cachée: par des admonitions et
des explications, de bons conseils et une éducation, cette essence viendra à la
lumière. Si, cependant, il est laissé dans sa condition première, en fait, la
corrosion des désirs et des appétits le détruira."
(Baha'u'llah, dans Compilation sur l'éducation baha'ie, p. 5.)
* Lire ce qui suit:
Une certaine forme de discipline (ou 'de formation') est incontestablement nécessaire
à la protection et au développement de l'enfant. Cependant, cela a été un point
difficile dans beaucoup de pays occidentaux et probablement pour de multiples
raisons. De plus, il y a une incertitude générale concernant les standards et
les normes acceptables accompagnant le changement social rapide que connaît notre
époque. Ceci peut aboutir à un relâchement des standards parentaux. Les parents
peuvent ne pas être sûrs de la bonne manière d'agir.
Un spécialiste déclare que 'Pour beaucoup d'entre nous, sarcasmes, sermons, moqueries
et menaces émaillaient le langage à l'époque où nous avons grandi.' (Faber and
Mazlish, How to Talk so Kids will Listen & Listen so Kids will Talk, p. 89).
Selon un autre spécialiste, 'Un environnement négatif dans lequel les enfants
sont fréquemment critiqués n'est certainement pas un bon endroit pour [eux].'
(Faber and Mazlish, How to Talk so Kids will Listen & Listen so Kids will Talk,
p. 9).
Un célèbre psychiatre pour enfants déclare 'Un enfant a besoin de sentir notre
désapprobation à certains moments, mais si la force de notre réaction est telle
que l'enfant se sente dévalorisé et méprisé pour sa faute, nous... créons la possibilité
que des sentiments de culpabilité exagérés et la haine de soi jouent un rôle dans
le développement de la personnalité de cet enfant.' (Fraiberg, S. ,The Magic Years,
cité dans Faber and Mazlish, How to Talk so Kids will Listen & Listen so Kids
will Talk, p. 114).
* Exercice : Mise en place de limites et sentiments.
Objectif : Faire abstraction des sentiments de parent en corrigeant l'enfant et
souligner le besoin de discipline.
1) Demander à chaque participant d'écrire un épisode au cours duquel il ou elle
a eu besoin d'être corrigé dans son enfance. Essayer de se rappeler un épisode
dans lequel la correction a eu un effet positif (fructueux et durable).
2) Chaque participant écrit comment les limites étaient généralement posées pour
eux lorsqu'ils étaient enfants.
3) Chaque participant complète la phrase suivante :
"Quand je pose des limites avec mon enfant, je sens..."
Prendre quelques minutes pour réfléchir sur ce qui précède. Les réflexions peuvent
être partagées ou non, selon le désir de chacun.
Lire plusieurs fois le passage ci-dessous, le discuter si nécessaire:
"Chaque fois qu'une mère voit que son enfant a bien fait, qu'elle le loue et
l'applaudisse et réjouisse son coeur et si le moindre trait indésirable se manifestait,
qu'elle conseille l'enfant, le punisse et emploie des moyens basés sur la raison,
même un léger châtiment verbal si cela s'avère nécessaire. Il n'est pas permis
cependant de frapper un enfant ou de le vilipender, car le caractère de l'enfant
sera totalement perverti s'il est sujet à des coups ou des insultes."
('Abdu'l-Baha, dans Compilation sur l'éducation baha'ie, p. 42. )
* Tâche de groupe : Mise en place de limites
Les suggestions suivantes sont empruntées d'un livre sur l'éducation (Fraiberg,
S. ,The Magic Years, cité dans Faber and Mazlish, How to Talk so Kids will Listen
& Listen so Kids will Talk, p. 114). Lire chacune en groupe et donner un exemple
pour chacune d'entre elles. Les exemples donnés après #1 peuvent servir de modèle.
Après avoir étudié ceci ensemble, le groupe peut utiliser les points 2 et 3 des
situations "Mise en place de limites" ci-dessous pour pratiquer cette méthode
dans un jeu de rôle. Le groupe peut aussi bien sûr trouver quelques situations
par lui-même.
1. Avant que quelque chose ne devienne un problème requérant une correction effective,
il peut être utile de donner quelques conseils ou directives à l'enfant.
Cela peut consister en commentaires sur ce que vous voyez (parent)... 'Il semblerait
que tu aies des problèmes avec...(une tâche, une situation)', 'Tu as l'air de
te sentir bouleversé quand...' Cette étape peut même inclure de demander à l'enfant
de suggérer une solution au problème... 'Qu'est-ce que tu pourrais faire...'
2. Si cela est nécessaire, exprimer clairement de la désapprobation sans s'en
prendre au caractère de l'enfant. (trouver un exemple - 'Faire... n'est pas une
manière d'agir acceptable.' Ou 'Il n'est pas permis de...'
3. Exprimer votre attente à l'enfant - ('Tu peux trouver une meilleure façon de...
que...' ou 'J'aimerais que tu sois... (courtois, bon, calme, etc.)'
4. Quand cela convient, vous pouvez suggérer la conduite souhaitable (donner un
exemple - 'Tu pourrais essayer........' ou 'Peut-être pourrais-tu.................').
5. Si la difficulté persiste, il peut être nécessaire d'agir plus directement.
(Par exemple, 'Va dans ta chambre pour te calmer maintenant').
6. Parfois, il peut être préférable de permettre à l'enfant d'expérimenter ou
de réaliser les conséquences de son inconduite. Par exemple, rendre quelque chose
qui a été emprunté et abîmé conduit à... (trouver quelques cas).
* Mise en pratique de quelques situations possibles de Mise en place de limites
:
Essayer d'appliquer les points 2-3.
1. L'enfant ne commence son travail à la maison que tard le soir.
2. L'enfant 'oublie' fréquemment de rentrer à l'heure à la maison.
3. L'enfant ne se rappelle pas de nourrir correctement le chat ou le chien de
la famille ainsi qu'il ou elle a promis de le faire.
4. L'enfant regarde la TV plusieurs heures par jour et trouve difficile de se
souvenir de faire autre chose.
5. L'enfant crie souvent avec colère sur un frère ou une soeur plus jeune.
6. Il y a des cavalcades et des cris dans la maison - suffisamment pour gêner
les autres. En outre, de fréquents rappels n'ont jusque là rien changé.
Vous trouverez d'autres suggestions dans les pages suivantes.
* Lire ce qui suit, le discuter si nécessaire :
"Une certaine sorte de discipline, soit physique, soit morale ou intellectuelle,
est en effet indispensable, et aucune formation ne peut être appelée complète
et fructueuse si elle néglige cet élément. L'enfant à sa naissance est loin d'être
parfait... les parents ne peuvent pas simplement adopter une attitude de non-résistance
envers leurs enfants, particulièrement envers ceux qui sont turbulents et violents
par nature ... Ils devraient plutôt s'efforcer d'inculquer, avec douceur et patience
... des principes moraux de conduite ... avec une attention (si) pleine de tact
et (si) tendre ..."
(De la part de Shoghi Effendi, dans Compilation sur l'éducation baha'ie, pp. 54.)
Les principes moraux sont abordés dans une autre section. Ce qui suit concerne
le changement de conduite de l'enfant.
* Davantage sur le processus de changement :
1. La conduite des enfants qui nécessite d'être changée peut occasionner, lorsqu'elle
s'exprime, une forte émotion chez le parent. La première étape souvent nécessaire
est d'acquérir le contrôle de vos émotions afin de pouvoir réagir calmement et
raisonnablement.
2. Quel est le problème?
Il est nécessaire de trouver quel est le problème. Cela peut aider de demander
aux enfants ce qui les bouleverse. Cela peut aussi aider d'examiner la situation
ou les circonstances dans lesquelles la conduite indésirable s'exprime. Y a-t-il
des aspects qui peuvent avoir induit cette conduite?
3. Suggestion de quelques choix possibles:
L'attention accordée à l'enfant par les parents et le fait d'arrêter les conséquences
naturelles des actions de l'enfant sont de puissants agents de changement. En
abordant un problème avec l'enfant, cela peut être une bonne idée de décrire vos
propres sentiments et réactions si besoin est... il est alors conseillé d'exprimer
cela en termes de 'je'. Quand la conduite à problème apparaît, il est préférable
d'exprimer la désapprobation ou les sanctions adéquates plutôt qu'un qualificatif.
Par exemple, 'Je n'aime pas que tu taquines ta soeur. Je vais t'envoyer dans ta
chambre si tu n'arrêtes pas immédiatement.'
Il vaut mieux éviter de se disputer avec l'enfant parce que cela peut facilement
devenir une lutte pour le pouvoir plutôt qu'une discussion. Des déclarations fermes
sans trop de discussion peuvent être plus indiquées dans la chaleur de l'instant.
Quand vous choisissez d'utiliser des sanctions, elles doivent évidemment être
raisonnables et être appliquées.
Les récompenses [dessert, TV, argent, etc.] peuvent être utiles, mais de manière
brève lorsque l'enfant change de conduite dans le sens désiré. Cependant, d'autres
approches, comme l'attention du parent envers l'enfant, sont en général plus efficaces
à long terme.
De l'attention doit être accordée à l'enfant à d'autres moments que lorsque l'enfant
se conduit mal. Cela aide à construire quelque chose de positif avec l'enfant
plutôt que de servir soi-même de récompense -par l'attention que nous lui portons-
à une conduite indésirable.
- Autre suggestion pour un enfant plus âgé :
Écrire quelques mots à l'enfant à propos de la situation et de ce que vous voulez
ou ressentez.
Ceci évite d'avoir à faire de trop fréquentes remarques verbales sur une situation
irritante pour le parent et qui cependant doit être connue de l'enfant. Cette
approche est probablement la plus appropriée pour des enfants plus âgés.
* Exemple :
Situation : La serviette dans la salle de bain n'est pas pendue.
Mettre un papier sur le mur: "S'il te plaît, pends-moi. Merci. De la part de la
serviette."
Situation : Oubli de tondre la pelouse.
"Rappel: Tondre la pelouse. Merci!" ou "La pelouse m'a appelé et m'a demandé de
te rappeler de lui faire une coupe."
* Pause :
Une "pause" peut être utile pour les plus jeunes enfants lorsqu'on en arrive à
une situation de lutte pour le pouvoir. Cependant, le principe existe dans bon
nombre de suggestions pour les enfants de tous les âges.
Le but de la "pause" est de mettre un terme à une conduite indésirable et de donner
à l'enfant une chance de retrouver son calme sans pour autant lui accorder une
attention injustifiée. Lorsque l'enfant s'est calmé, il peut revenir et reprendre
ses activités sans commentaire particulier de la part du parent.
Une "pause" commence lorsqu'on demande à l'enfant (en l'aidant si nécessaire)
de quitter la pièce pour un court moment quand une situation échappe au contrôle
(le temps de pause devrait durer 3-5 minutes après que l'enfant ait retrouvé son
calme, selon l'âge de l'enfant). Pour cela l'enfant va dans un lieu désigné (sa
chambre ou une autre pièce et la porte est fermée. Lorsque l'enfant a retrouvé
sa tranquillité et son calme depuis 3-5 minutes, le parent ouvre la porte et permet
à l'enfant de revenir.
Avant que les parents n'utilisent ce principe de pause, elle doit être expliquée
à l'enfant dans un moment de calme. L'explication doit comprendre la raison pour
laquelle l'enfant est envoyé (ou emmené, si nécessaire) dans un endroit tranquille.
C'est à dire qu'il s'agit d'aider l'enfant à retrouver son contrôle sur lui-même.
Lorsque ceci est atteint (i.e., lorsque l'enfant s'est calmé et est tranquille),
il est invité à revenir.
Les parents doivent être fermes et déterminés même si l'enfant exprime une très
grande révolte les quelques premières fois où ce principe de pause est utilisé.
Cependant, si le parent persiste plusieurs fois, cela devient plus facile, à la
fois pour le parent et pour l'enfant. Le besoin de pauses fréquentes diminue même
habituellement après un temps assez court. Cette approche a été utilisée avec
succès avec des enfants de tous les âges, aussi bien avec des enfants agités qu'avec
des enfants obstinés. La pause répond bien à une conduite agressive d'un enfant
envers les autres.
* Poser des limites pour les enfants :
Quand de nouvelles limites sont requises, il est utile de redire et de transmettre
que c'est la conduite (l'action) qui déplaît aux parents. L'enfant est toujours,
de manière inconditionnelle aimé par le parent. L'enfant n'est pas rejeté. Le
fait de garder ceci à l'esprit peut être d'une grande aide.
Quelques suggestions à propos des limites posées pour les enfants et quelques
réponses fréquentes qu'y donnent les enfants...
1. Poser des limites sur une ou deux choses à la fois. Généralement, il s'agira
de choses importantes qu'il faudra clarifier d'une manière rationnelle à l'avance.
Si possible, il vaut mieux ne pas poser les premières limites dans un moment de
crise. Il est préférable de la faire dans un moment calme, quand la relation parent-enfant
est bonne.
2. Pour les parents, c'est une bonne idée de discuter les sanctions auparavant
afin qu'il y ait constance et harmonie entre eux.
3. La constance - (persévérer) peu importe en quoi - est importante.
4. Les sanctions doivent être raisonnables (modérées et avoir un sens) et avoir
un lien avec la conduite indésirable.
5. Les sanctions doivent être claires et arriver justement et rapidement en réponse
à la conduite indésirable de l'enfant. Elles doivent être présentées d'une manière
affectueuse et ferme.
* Discuter de quelques "sanctions raisonnables" dans le groupe :
Voici quelques exemples quotidiens de différents pays :
L'enfant boit un autre coca sans permission. Une sanction raisonnable pourrait
être que l'enfant paie le coca de son argent de poche.
L'enfant détériore le jardin. Une sanction pourrait être de demander à l'enfant
de s'en occuper ou de travailler dans le jardin pendant un petit moment.
Un jeune enfant casse délibérément quelque chose. Une sanction raisonnable pourrait
être que l'enfant ramasse les débris sans commentaires ou autre attention.
L'enfant frappe un autre enfant sans avoir été provoqué. Quelques-unes parmi les
sanctions raisonnables pourrait être:
- Demander à l'enfant de quitter la pièce pour un court moment (pause).
- Retirer un privilège à l'enfant pour une courte période.
- Dire fermement à l'enfant "les gens n'ont pas à être frappés, si tu es contrarié,
dis-le à la personne avec des mots."
- Priver l'enfant d'une faveur, comme un dessert ou quelque chose de spécial pour
l'enfant, etc. Sans cependant être trop répressif.
- Empêcher l'enfant de jouer avec les autres pour une brève période de temps.
Discuter de cela et peut-être de quelques autres sanctions qui pourraient être
raisonnables dans votre situation particulière :
- Souvent, Dans un premier temps les enfants accentuent leur conduite indésirable
quand de nouvelles limites sont posées. La conduite commencera alors à disparaître
dans les jours suivants (ou les quelques semaines), si le parent est constant.
Elle peut cependant ne pas s'en aller complètement. Personne n'est parfait en
continu !
- Les enfants ont besoin de moments positifs avec leurs parents - à un moment
éloigné de leur inconduite. Cela n'est pas promis à l'enfant lorsqu'il se conduit
bien, mais simplement donné comme un cadeau du parent à l'enfant. Cela peut être
bref - 10 minutes peuvent suffire - cela peut consister à raconter une histoire
ou à jouer à un jeu - faire un puzzle ensemble - ou toute autre chose. De tels
moments positifs devraient faire partie de la routine familiale.
- Les enfants qui ont l'expérience de limites raisonnables et cohérentes semblent
se sentir plus en sécurité. C'est un constat général des psychologues pour enfants.
Les limites cependant ne devraient pas être exagérées. En d'autres termes, l'enfant
doit avoir des règles, mais pas trop et pas des règles trop rigides
- Les actions positives (la bonne conduite) doivent être remarquées et louées
car, "...donner du coeur à l'enfant et l'encourager est de la plus haute importance..."
('Abdu'l-Baha). Cela tend à renforcer et à accroître la fréquence de leurs actions
positives.
- Il faut éviter d'argumenter avec un enfant car argumenter est souvent plus une
lutte pour le pouvoir et une forme d'attention négative. L'attention négative
(argumenter ou punir) peut en fait accroître la tendance à argumenter de l'enfant.
Il vaut mieux dire les choses fermement, calmement et clairement et attendre l'obéissance,
plutôt que d'entrer dans une discussion. Quelques-unes des approches données ci-dessus
peuvent être utiles si l'enfant n'obéit pas.
* Exercice: Dire "non" et faire des "corrections"
Discuter de la manière de gérer les situations ci-dessous, en prenant en considération
les suggestions proposées ci-dessus.
A. La famille participe à une rencontre entre amis. L'enfant de 4-5 ans frappe
un autre enfant. Le parent doit gérer la situation. Discuter des manières de le
faire en prenant en considération les suggestions ci-dessus. Quels peuvent être
les sentiments d'un parent dans une telle situation ?
B. La mère est dans un magasin et l'enfant commence à crier après qu'elle lui
ait refusé quelque chose (bonbon, etc.). Discuter des différentes options pour
gérer la situation.
* En préparation du cours suivant :
Une énorme quantité d'informations a été présentée ici. Choisir une idée, une
aptitude qui, pensez-vous pourrait vous être utile et faites-en l'expérience pendant
la semaine qui vient. Il est nécessaire de résister à la tentation d'en retenir
trop en une seule fois. En retenir moins peut être plus profitable!
Note: Le groupe peut décider d'utiliser ces éléments sur deux sessions.
Le travail à la maison peut alors être ajusté et répété sur la période suivante.
VII. DEFIS PARENTAUX
"L'homme est comme l'acier dont l'essence est cachée: par des admonitions et
des explications, de bons conseils et une éducation, cette essence viendra à la
lumière. Si, cependant, il est laissé dans sa condition première, en fait, la
corrosion des désirs et des appétits le détruira."
(Baha'u'llah, dans Compilation sur l'éducation baha'ie, p. 5. )
SE COMPORTER AVEC L'ENFANT BOULEVERSE :
* Étude de citation:
Utiliser s'il vous plaît la méthode de discussion.
"Un mot peut être pareil au feu, un autre à la lumière, et l'influence que
tous deux exercent dans le monde est manifeste. Par conséquent, un sage averti
devrait d'abord utiliser des mots doux comme le lait afin qu'ils puissent nourrir
et élever les enfants des hommes..."
(Baha'u'llah, Les tablettes de Baha'u'llah, p. 182.)
* Lire à voix haute les passages ci-dessous, les discuter si besoin :
Lorsqu'il est émotionnellement bouleversé, l'enfant se tourne souvent vers ses
parents pour être réconforté et/ou aidé. Dans ces moments, l'enfant exprime souvent
la colère ou des émotions déplaisantes. Écouter de tels sentiments peut être un
défi pour les parents. Le groupe peut ici désirer prendre quelques minutes pour
partager leurs sentiments et réactions face à de telles situations, de même que
la manière dont ils les ont gérées, aussi bien avec succès que sans.
- Suggestions d'un expert pour aider les enfants quand ils sont bouleversés :
D'après S. Rimm. Smart Parenting (1995, Three Rivers pg 48-49)
Lire ces suggestions une à une et les discuter si nécessaire :
1. Des déclarations d'acceptation peuvent calmer l'enfant - souvent, redire l'émotion
de l'enfant, même si c'est une émotion tout à fait négative, est souvent vécu
comme une acceptation par l'enfant. Raisonner ou chercher les causes n'est pas
aussi utile. Il semble qu'accepter de "mauvais" sentiments permette à l'enfant
de prendre ses distances. C'est une variante d'écoute réflexive (voir unité III,
Écoute).
Exemple: "Apparemment ceci te met très en colère."
2 Certains enfants se fâchent quand les parents expriment l'émotion ou la réponse
"correcte". Dire ce qui précède d'une manière exagérément désinvolte ou détachée
peut ne pas être salutaire. Les enfants détectent lorsque les parents ne sont
pas entièrement sincères dans leur réponse.
3. Certains enfants plus jeunes préfèrent ne pas parler lorsqu'ils sont bouleversés.
Pour eux, la seule présence d'un parent est un réconfort suffisant.
4. Faire un dessin de ses sentiments ou de la situation semble être utile à la
fois aux enfants et aux adultes. Parler ensuite sur le dessin peut faciliter l'expression
de la difficulté.
5. Exaucer le désir de l'enfant en imagination est une autre approche. Par exemple,
"Si je pouvais, j'aimerais réparer ta bicyclette tout de suite" ou "Ce serait
bien d'avoir un nouveau chiot, si seulement c'était possible là où nous vivons"
"Ce serait agréable de ne pas aller à l'école et de jouer toute la journée" est
souvent utile même si ce n'est pas possible d'exaucer les désirs dans la réalité.
* Exercice: L'enfant bouleversé
Les membres du groupe peuvent utiliser des situations réelles tirées de leur expérience
avec un enfant bouleversé et pas facile à gérer. Un parent qui a partagé une "situation
d'enfant bouleversé" peut d'abord jouer le rôle de l'enfant afin de ressentir
ce que font vivre les différentes approches. Puis les rôles sont inversés afin
que le parent puisse s'exercer un peu. Essayer quelques-unes des options suggérées
ci-dessus dans le jeu de rôle.
LE DEFI DE L'ENFANT OBSTINE :
L'éducation que requièrent les enfants est un processus qui prend des années.
Pour ceux dont les enfants ont grandi, ces années semblent s'être envolées et
s'être transformées en souvenirs heureux. Cependant, cela peut ne pas avoir été
le vécu qu'ils ont eu de l'éducation sur le moment! Pour les parents qui ont un
enfant obstiné, être parent peut devenir un défi.
Une règle générale est d'éviter les luttes pour le pouvoir dont le parent ne peut
pas contrôler l'issue. Voici quelques suggestions (D'après S. Rimm. Smart Parenting.
1995, Three Rivers pg 48-49):
1. Utiliser l'humour est une façon de réduire les confrontations gratuites.
2. Avoir des attentes raisonnables - des attentes que l'enfant lui-même trouve
généralement difficile de ne pas avoir - peut aider.
3. Établir des complicités avec l'enfant est une autre approche. Une complicité
suppose que les deux travaillent pour un même objectif. Par exemple faire de petits
travaux avec l'enfant. Cela ne doit cependant pas être en réponse à un refus de
l'enfant de faire quelque chose qu'on lui a demandé de faire seul. L'enfant pourrait
considérer que le parent cède à ses demandes, réponse parentale qui ne serait
pas salutaire pour l'enfant.
4. Si la confrontation est nécessaire, faites en sorte d'en contrôler l'issue.
Les confrontations devraient être prévues par les parents et chaque sanction réfléchie
auparavant. Oublier la confrontation lorsqu'elle est terminée.
5. Cela pourrait être une bonne idée pour les participants de partager ici quelques
exemples de leur propre expérience. Ce qui a fonctionné et ce qui n'a pas fonctionné,
par exemple.
DEFIS PARENTAUX: METHODE DE RESOLUTION DES CONFLITS CENTREE SUR LE PROBLEME
:
(D'après une méthode de résolution de problèmes en groupe.)
Le groupe peut utiliser cette méthode pour gérer une situation de défi à la maison.
Il peut être utile d'utiliser cette méthode dans la partie révision des futures
sessions. Cela prendra de 45 minutes à 1 heure.
1. Un des participants est volontaire pour partager une courte description d'une
situation qu'il voudrait changer chez lui. (Par exemple: Vous félicitez l'un de
vos enfants et l'autre devient jaloux. Vous trouvez anormal d'être plus précis
dans votre manière de féliciter. Vous trouvez difficile de poser des limites avec
un enfant en particulier, etc.)
2. Les participants peuvent poser une question à la fois (en utilisant le procédé
de la méthode de discussion autour d'un cercle) pour s'informer plus avant et
comprendre la situation. (Les questions pour un accompagnement spirituel [Spiritual
Companioning Questions ] de Linda Popov peuvent être utiles, comme par exemple:
"Quel est votre principal intérêt? Quel est l'aspect le plus difficile pour vous?
Qu'est-ce qui vous tracasse/ennuie? Qu'est-ce que cela signifie pour vous? Qu'est-ce
qui s'approche de ce qui convient pour vous dans cette situation? De quelle assistance
avez-vous besoin? Etc. ")
3. On demande au participant qui a exposé la situation de partager la manière
dont il voit ou comprend maintenant la situation.
4. En faisant un tour de cercle, chaque participant peut donner une suggestion
pour gérer la situation. Ceci dans un esprit d'amour et d'affection pour les personnes
impliquées. Le groupe peut vouloir partager les manières dont d'autres ont géré
une situation similaire. Vous pouvez faire plusieurs tours si besoin est. Éventuellement,
les suggestions peuvent être écrites.
5. Le volontaire peut partager l'approche qu'il ou elle a prévue d'essayer à la
maison, en s'inspirant éventuellement des suggestions offertes.
6. Le facilitateur peut poser des questions à la fin de l'échange pour demander
:
"Qu'est-ce qui est plus clair pour vous maintenant ?"
"Qu'est-ce qui vous a le plus aidé pendant que l'on parlait de cette situation
?"
* Planifier ce que vous pourrez travailler à la maison :
Discuter par deux ce que chaque parent prévoit d'essayer avec leur ou leurs enfants
lorsque la prochaine situation de défi s'annoncera. Les situations de défi sont
probablement quelque chose de quotidien dans la plupart des foyers.
VIII. ÉQUILIBRER CONTRÔLE ET INDEPENDANCE
"Tout ce qui dépasse les limites de la modération cessera d'exercer une influence
bénéfique."
(Baha'u'llah, Les tablettes de Baha'u'llah, p. 178 )
* Bref partage concernant ce qui s'est passé depuis la dernière session.
Y a-t-il des événements ou des résultats qui pourraient être partagés avec le
groupe ou peut-être discutés avec profit ? Il peut s'agir de défis qui ont été
résolus ou non et sur lesquels le groupe peut apporter un éclairage nouveau ou
dont il peut apprendre.
* Exercice: Un enfant imaginaire
Objectif: Faire affleurer à la conscience nos désirs de comment nos enfants "doivent
être". Les enfants "réels" ne répondent presque jamais parfaitement à la manière
dont nous avions imaginé qu'ils "devraient être". Ceci peut occasionner des difficultés
dans les interactions parent-enfant. Prendre conscience de ceci peut nous aider
à adapter nos attentes et nos attitudes envers l'enfant, afin que nous puissions
nous améliorer dans l'éducation de nos enfants.
Le facilitateur devra conduire cet exercice étape par étape :
1. Fermez les yeux, asseyez-vous confortablement, prenez plusieurs respirations
profondes à votre propre rythme, puis progressivement, imaginez un enfant idéal.
2. Essayez de visualiser cet enfant, d'entendre sa voix. (pause) Regardez-le jouer
avec d'autres enfants. (pause) Imaginez-le seul, faisant quelque chose qu'il aime.
3. Puis imaginez votre relation avec cet enfant, comment cet enfant vous répond.
Pensez particulièrement à ce que sont vos attentes de cet enfant et à comment
cet enfant répond à vos attentes.
4. Progressivement revenez dans la pièce et ouvrez les yeux. Écrivez alors en
quelques phrases, une description de l'enfant imaginaire et de votre relation
imaginaire avec cet enfant.
5. Qu'avez-vous appris de cet exercice ? Partagez quelques aspects de ce que vous
avez imaginé avec les autres dans le groupe.
LIMITES ET CHOIX :
Beaucoup de ce qui suit est lié aux principes abordés dans les citations ci-dessous.
Les lire à voix haute plusieurs fois. Chaque participant peut ensuite partager
les pensées qu'elles lui inspirent. Lire après cela l'information qui suit.
"Tout ce qui dépasse les limites de la modération cessera d'exercer une influence
bénéfique."
(Baha'u'llah, Les tablettes de Baha'u'llah, p. 178)
"L'enfant ne doit pas être accablé ou blâmé parce qu'il n'est pas encore formé,
il doit être élevé patiemment."
('Abdu'l-Baha, dans Compilation sur la vie familiale, p. 13.)
Le célèbre pédiatre, le Dr. Spock, dans son livre "Un monde meilleur pour nos
enfants" déclare que les enfants les mieux élevés sont ceux dont les parents sont
clairs concernant ce qu'ils attendent de leurs enfants, et procèdent avec gentillesse.
(Spock, B. cité dans S. Rimm. Smart Parenting.Three Rivers, 1995, p. 80.)
Trop de contrôle sur l'enfant peut conduire à la dépendance, alors que trop peu
de contrôle peut conduire à une sorte d'anarchie et faire du tort à l'enfant.
Cependant, le "juste" niveau de contrôle et de liberté n'est pas constant et change
à mesure que l'enfant se développe et mûrit. Un spécialiste lie ceci à la lettre
"V" :
"Visualisez la lettre V comme modèle pour guider la quantité d'éloges, de pouvoir
et de liberté accordée à votre enfant. Quand... [les enfants] sont jeunes ils
commencent au pied du V avec peu de louanges, une liberté et un pouvoir limités
et des choix réduits. Quand ils gagnent en maturité et sont capables d'assumer
plus de responsabilités, les bords limites du V s'écartent, leur laissant progressivement
une liberté et un pouvoir croissants, bien que dépendants encore des limites parentales...
Ils sont ainsi plus compétents et ont plus d'assurance pour évoluer hors du V
dans l'indépendance adulte et la prise de décision personnelle". (Quelques idées
adaptées de S. Rimm. Smart Parenting. Three Rivers, 1995. p. 3.)
Dans certains pays occidentaux, un problème est que, dans beaucoup de familles,
on permet aux enfants -ou bien ils ont acquis - une indépendance inappropriée.
Ceci est arrivé probablement pour de multiples raisons. En tout état de cause,
certains parents doivent réaliser qu'ils ont besoin d'établir un contrôle plus
sain, plus apte à prendre en compte le développement correct de l'enfant. Quelquefois
cela peut être un défi car, pour les parents, il s'agit d'un processus actif auquel
l'enfant résiste souvent vivement.
Si c'est le cas dans votre famille, il serait sage de vous concentrer sur un ou
deux points seulement. Cela suffira souvent à changer la situation, parce que
les résultats du travail sur un point se généralisent souvent aux autres. Vous
devez maîtriser les résultats du ou des points sur lesquels vous choisirez de
vous concentrer. L'objectif n'est pas de casser la volonté de l'enfant, mais de
ne pas lui permettre d'exercer sa volonté d'une mauvaise manière. Une forte volonté
correctement utilisée, est une qualité précieuse qui peut servir aussi bien l'enfant
que les autres. Le problème est d'aider l'enfant volontaire à utiliser sa volonté
d'une manière positive.
Tant que les enfants ne pensent pas encore comme des adultes, ils ont besoin qu'on
leur présente des choix adaptés à leur âge. Cela peut être une bonne idée de donner
à l'enfant le choix entre deux options, en restant cependant dans les limites
du raisonnable. Quand il n'y a pas de choix, dire aux enfants d'une manière précise
et ferme, ce que vous attendez d'eux.
Néanmoins, les enfants devraient avoir la permission de faire ce qu'ils peuvent
faire eux-mêmes afin de prendre confiance en eux-mêmes et de développer leurs
aptitudes. Ils ont besoin de liberté pour pouvoir faire leurs propres choix dans
un sens qui soit en harmonie avec leur propre développement.
En outre, les enfants ont parfois besoin de penser par eux-mêmes car "Fournir
instantanément toutes les réponses peut être stérilisant. Laissez l'enfant penser
un peu" ('Abdu'l-Baha, extrait d'un discours donné dans une école.)
ccorder aux enfants quelque liberté de pensée intérieure (for intérieur) est aussi
une bonne idée.
TACHES ET OBJECTIFS DE L'EDUCATION PARENTALE :
Ce qui suit est une suggestion sur la manière dont les enfants devraient être
élevés, les enfants qui sont "comme la branche est verte et tendre, elle grandira
dans la direction où vous la conduisez "
('Abdu'l-Baha, dans Compilation sur l'éducation baha'ie, p. 42.)
"Enseignez-leur le travail et l'effort, accoutumez-les aux épreuves. Conseillez-leur
de se consacrer à des affaires de grande importance et inspirez-leur d'entreprendre
des études profitables au genre humain."
('Abdu'l-Baha, dans Compilation sur l'éducation baha'ie, p. 24.)
Cependant, les enfants restent des enfants. Ils ont aussi besoin de temps pour
rire, jouer et juste se divertir. Évidemment, être capable de rire et de jouer
est aussi très utile à un adulte!
Certaines "tâches" comme trouver de nouvelles manières de faire les choses ou
utiliser des capacités créatrices pour faire quelque chose de nouveau et d'unique
requièrent un "grain de folie". Ainsi, les "grains de folie" sont partie intégrante
de l'enfance et aident à rendre l'exploration et la création plus accessibles.
(D'après S. Rimm. Smart Parenting. Three Rivers, 1995. p. 284.)
Le travail qui a besoin d'être fait mais n'est pas très drôle, peut être fait
en compagnie des parents. Ainsi, faire quelque chose ensemble laissera plus de
souvenir que le travail lui-même.
Lutter pour s'améliorer soi-même à la fois personnellement et dans les diverses
activités de la vie est quelque chose qui doit être développé chez l'enfant. Il
faudra cependant veiller à ce que les relations avec les autres restent aussi
non-compétitives que possible. Aider les enfants à voir et à apprécier que les
autres sont uniques et qu'eux-mêmes sont uniques est une manière d'y parvenir.
Ceci n'est pas une tâche facile, en particulier dans les sociétés occidentales
actuelles qui sont très compétitives.
* En préparation du cours suivant :
Réfléchissez à l'exercice du début de la session, "un enfant imaginaire". A-t-il
apporté quelque chose de nouveau dans la relation que vous avez avec votre ou
vos enfant(s)? Choisissez un point sur lequel l'enfant ne répond pas à vos attentes.
Trouvez dans cet enfant une qualité digne d'être louée. Chaque fois que la conduite
indésirable survient, faites un effort pour consciemment "voir, entendre ou sentir"
cette qualité digne d'éloges chez l'enfant avant toute action pour corriger la
conduite indésirable.
IX. ÉTIQUETTES ET CONTEXTES "INAMICAUX"
* Étude de citation:
Lire ce qui suit et en discuter les implications pendant quelques minutes.
"Un mot peut être pareil au feu, un autre à la lumière, et l'influence que
tous deux exercent dans le monde est manifeste. Par conséquent, un sage averti
devrait d'abord utiliser des mots doux comme le lait afin qu'ils puissent nourrir
et élever les enfants des hommes..."
(Baha'u'llah, Les tablettes de Baha'u'llah, p. 182. )
* Bref partage concernant ce qui s'est passé depuis la dernière session.
Y a-t-il quelque chose depuis la dernière réunion que les participants aimeraient
partager avec le groupe? Cela peut être une réussite, un défi non résolu ou des
faits qui restent incertains.
* Lire et discuter si nécessaire:
"L'enfant ne doit pas être accablé ou blâmé parce qu'il n'est pas encore formé,
il doit être élevé patiemment."
('Abdu'l-Baha, Compilation sur la vie familiale, p. 13. )
Être patient avec nos enfants n'est pas toujours facile. L'enfant peut faire une
bêtise juste quand le parent a le moins d'énergie pour gérer la situation (le
parent a eu une longue journée de travail, des invités arrivent, le parent ne
se sent pas bien, etc.) Un environnement négatif dans lequel les enfants ont fréquemment
été étiquetés comme "méchants" n'est pas un environnement favorable à leur croissance
et à leur développement. Lorsque les choses sont difficiles, il est aisé de s'irriter
et d'étiqueter l'enfant "paresseux, idiot, méchant, irréfléchi, médiocre, négligent,"
etc. Il est arrivé à la plupart d'entre nous qui sommes parents de perdre patience
et de faire exactement cela. Si nous avons perdu notre calme de manière flagrante,
en général nous le regrettons. Il est probable qu'en arriver là occasionnellement
ne blesse pas sérieusement.
Mais si l'enfant est régulièrement étiqueté d'une manière négative ou "limitatrice",
cela peut nuire sérieusement à son image de soi et à son développement. Cela peut
être le cas lorsque les parents ont une idée préconçue négative sur l'enfant,
fondée ou non. Les jugements négatifs sur un enfant peuvent l'affecter pour la
vie. Les assertions des parents à propos de leur enfant, qui le modèlent (brillant,
séduisant, lent, incapable, intrépide, insignifiant, bon, etc.), ne sont pas toujours
pleinement conscientes. Nous 'voyons' l'enfant d'une certaine manière et l'enfant
a tendance à 'se conformer' à notre 'image' de lui.
La vision que nous avons de nos enfants peut ne pas toujours être en accord avec
leur nature réelle. C'est comme si quelqu'un créait un moule auquel l'enfant s'adapte,
moule qui peut l'accompagner tout au long de sa vie. Les étiquettes qui expriment
la manière dont nous voyons l'enfant forment les côtés du moule auquel l'enfant
se conforme.
L'ancienne coutume chinoise de bander les pieds des filles est un exemple de la
manière de faire un moule qui ne correspond pas à la réalité. Le résultat était
des petits pieds, mais aussi des pieds source de douloureux problèmes lorsque
l'enfant avait grandi et qui limitaient considérablement les mouvements de la
fille.
Un professeur, persuadé qu'un enfant normal est particulièrement brillant, conduit
souvent l'enfant à faire mieux à l'école que ses capacités ne le laisseraient
supposer. Inversement, un enfant normal que le professeur estime peu doué, réussit
en général moins bien à l'école que ses capacités ne le laisseraient supposer.
C'est à dire que nos attitudes ont une puissante influence sur la manière dont
l'enfant développe ses potentialités.
Les parents qui utilisent un étiquetage négatif ont souvent eu eux-mêmes une expérience
similaire lorsqu'ils étaient enfants. Étiqueter est un processus appris, qui donc
peut être désappris. Surmonter cette manière de faire n'est pas facile, mais c'est
un processus qui conduit à la croissance personnelle.
Rappelons-nous, "l'un des principes les plus encourageants de 'Abdu'l-Baha
où il dit que nous devrions essayer de faire de chaque pierre d'achoppement un
marchepied pour progresser."
(De la part de Shoghi Effendi, dans Vivre la vie, p. 37.)
Le processus d'étiquetage se développe souvent à travers des générations et exige
des efforts opiniâtres pour disparaître. Travailler avec cette pierre d'achoppement
(l'étiquetage négatif) dans notre histoire personnelle peut être un 'marchepied'
pour progresser et nous aider à aller plus loin dans notre propre développement.
Cependant, quiconque a sauté d'une pierre à l'autre dans un torrent sait que le
saut demande un effort, un peu d'audace et que parfois, il se termine par une
glissade dans l'eau froide. Il faut alors grimper sur la pierre suivante afin
de continuer.
* Étude de citation:
Lire plusieurs fois et discuter brièvement.
"Dans la nature, le mal n'existe pas, tout est bon; même des qualités et un
naturel qui, en général, sont blâmés, et qui pourtant sont une nécessité essentielle
de certains humains, ne sont pas en réalité blâmables. Ainsi, dès le début de
sa vie, on peut remarquer clairement chez un enfant qui tète, les signes de l'envie,
de la colère, de la domination. Alors, le bien et le mal ont été créés dans la
réalité de l'homme, et cela est contraire au bien absolu dans la création et la
nature pourra-t-on dire. La réponse à cela c'est que l'envie, qui est la demande
de quelque chose de plus, est une qualité louable pourvu qu'elle s'exerce à propos.
Par exemple, si un homme a l'envie d'apprendre les sciences et le savoir, ou de
devenir clément, généreux et juste, cela est très louable...tandis que s'il ne
se sert pas de ces qualités pour de bons propos, elles sont blâmables."
('Abdu'l-Baha, Les leçons de Saint Jean d'Acre, p. 246.)
VOIR LE POSITIF DANS L'ENFANT :
Voir chaque enfant du côté négatif peut avoir des effets destructeurs. Il est
important que le parent 'voit' l'enfant et les qualités de l'enfant sous une lumière
positive. Cela aide l'enfant à développer une saine image de soi. Cela ne veut
naturellement pas dire que les parents doivent accepter et approuver les actions
négatives de l'enfant (voir la section sur la pose de limites et sur les attentes
d'excellence).
Voir un enfant comme la 'cause' des difficultés de la famille s'appelle chercher
un bouc émissaire. Il est vital que l'enfant ne soit pas étiqueté ou qu'il ne
pense pas être la source des 'problèmes' de la famille.
AIDER L'ENFANT A DEVELOPPER UNE IMAGE POSITIVE DE LUI-MEME :
Ci-dessous, quelques suggestions pratiques pour aider l'enfant à développer une
image positive de lui-même. Elles ont été recueillies dans les déclarations de
plusieurs spécialistes. Cela pourrait être une bonne idée de discuter quelques-unes
de ces suggestions et peut-être même de considérer le rôle joué par certaines
d'entre elles dans l'ensemble.
1. Commenter les actions positives de l'enfant de manière à lui communiquer une
image positive.
2. Fournir des situations où l'enfant peut s'éprouver sous un jour favorable.
3. Il vaut mieux ne pas comparer les enfants les uns aux autres (Exemples: Ta
soeur est tellement propre et soigneuse et pas toi. Ton frère est si bon en sport
et toi tu es toujours assis à la maison. Ton ami est... alors que toi..., etc.).
Il vaut mieux décrire ce que vous voyez plutôt que d'étiqueter l'enfant d'une
manière ou d'une autre, ce qui pourrait limiter ou influencer d'une manière négative
l'image de soi de l'enfant.
4. Quand vous voyez le positif chez un enfant, c'est bien d'en parler. Quand vous
voyez le négatif, limitez-le ou ignorez-le.
5. Certains enfants ont des talents particuliers. Cela nécessite d'en prendre
conscience et de les développer, mais d'une manière qui n'empêche pas les autres
enfants de se développer aussi dans ce domaine. Les personnages qui nous sont
attribués dans notre enfance, comme l'élégant, le muet, le désordonné, celui qui
jamais... persistent souvent à l'âge adulte et peuvent même influencer l'éducation
parentale de la génération suivante.
* Exercice de groupe : Trouver l'or
Recadrer est une technique par laquelle quelqu'un essaie de trouver le positif,
"l'or" dans une action ou une situation apparemment négative. Cela aide celui
qui recadre à voir la personne différemment. Cela peut être très encourageant
pour l'autre personne.
1ère partie : Le groupe (3-4 personnes) devra d'abord faire une liste de qualificatifs
qui ne sont pas considérés comme étant positifs. Par exemple: têtu, soupçonneux,
maniéré, péremptoire, susceptible, désordonné, bavard, glouton, etc.
Ensuite, pour chacun de ces qualificatifs négatifs, trouver un qualificatif positif.
Exemple : Têtu peut être vu comme "qui n'abandonne pas facilement." Susceptible
peut être vu - utilisé de manière appropriée comme "Sensible aux pensées et aux
sentiments des autres." Peureux comme "conscient des conséquences possibles."
etc.
2ème partie : Chaque personne partage alors un trait de caractère qui lui appartient
et dont elle n'est pas très fière. Les deux autres personnes du groupe de trois
y trouvent "l'or", c'est à dire comment ce trait peut être vu positivement ou
utilisé d'une manière positive.
3ème partie : Puis chacune des personnes considère un trait de caractère qui lui
déplaît, chez un membre de sa famille,. Chacun cherche alors le positif dans ce
trait et comment il peut avoir de la valeur pour les autres.
Réflexions : Cet exercice souligne que le pire en nous peut, potentiellement,
être une grande force. Identifier et nous concentrer sur le côté positif d'une
caractéristique nous permet d'apprécier ce trait chez les autres sous un nouvel
éclairage. Par exemple, un enfant peut attirer une attention positive pour quelque
chose de similaire à ce qui précédemment attirait une attention négative. L'enfant
peut alors apprendre à utiliser la caractéristique d'une manière positive.
* En préparation du cours suivant :
Réfléchissez sur le contenu présenté ici. Trouvez un domaine particulier lié à
l'étiquetage ou à une caractéristique indésirable et essayez de travailler dessus
dans les prochaines semaines. Cela peut être un point négatif particulier chez
vous-mêmes ou chez l'un de vos enfants. En utilisant les données ci-dessus construisez-vous
un plan d'action pour travailler sur ce côté négatif. L'écrire. Il peut être utile
de partager ce plan avec une autre personne du groupe.
X. ATTENTES ET OBEISSANCE
* Bref partage concernant ce qui s'est passé depuis la dernière session.
Y a-t-il des événements ou des sujets qui peuvent être partagés avec profit et
peut-être discutés avec le groupe? Il peut s'agir de réussites ou de défis non
résolus que le groupe peut éclairer et/ou dont le groupe peut apprendre.
À PROPOS DE PERFECTION :
Bruno Bettleheim, autorité dans le domaine de la psychologie de l'enfant, écrit
: "Il ne faut pas désirer avoir des enfants parfaits pas plus que nous ne devrions
vouloir nous-mêmes être des parents parfaits. La perfection n'est pas accessible
aux êtres humains ordinaires." (B. Bettleheim, cité dans Kitzinger S. & Kitzinger
C. Tough Questions, Boston: Harvard Press, 1991, p. 73-74).
Il est important que les parents se souviennent de ceci lorsqu'ils considèrent
leurs efforts d'éducation et la façon dont leurs enfants y répondent.
"Ils [les enfants] doivent être constamment encouragés à atteindre tous les
sommets des réalisations humaines; ainsi, dès leur plus jeune âge, ils seront
formés à poursuivre de nobles buts, à se conduire correctement, à être chastes,
purs et sans tache, et apprendront à faire preuve de détermination et de fermeté
d'intention en toutes choses. Qu'ils évitent les plaisanteries et le badinage
pour progresser sérieusement vers les buts qu'ils poursuivent afin qu'en toutes
circonstances, ils se montrent fermes et résolus."
(Sélection des écrits de 'Abdu'l-Baha, p. 134.)
* Exercice : Réflexion sur les attentes et l'obéissance.
Cet exercice doit être mené par le facilitateur. Compter entre 15 et 20 minutes.
Les parents s'attendent souvent à ce que leurs enfants leur obéissent de la même
façon qu'eux-mêmes ont obéis à leurs parents. Cependant, certains d'entre nous
qui, enfants, ont eu de mauvaises expériences, ont peut-être pris la décision
de ne jamais traiter leurs enfants comme eux-mêmes l'ont été. Allant parfois même
trop loin dans cet extrême.
1. Rappelez-vous la façon dont votre mère s'attendait à ce que vous lui obéissiez.
Notez les sentiments et les pensées qui vous viennent à ce propos.
2. Maintenant pensez à la façon dont votre père s'attendait à ce que vous lui
obéissiez. Notez les sentiments et les pensées qui vous viennent à ce propos.
3. Notez la façon dont vous vous attendez à ce que vos enfants vous obéissent
et ce que vous ressentez lorsqu'ils ne vous obéissent pas.
4. Avez-vous découvert quelque chose d'intéressant? Discutez avec le groupe des
aspects que vous voulez bien partager avec lui.
DISCUSSION SUR L'OBEISSANCE :
L'obéissance peut-être un sujet épineux pour les parents. D''autant plus que la
société occidentale est assez permissive. Les représentations de l'obéissance
peuvent également varier d'une culture à l'autre.
* Tâche du groupe:
Chaque participant écrit le mot "obéissance" au milieu d'une feuille de papier.
Dessinez des lignes qui en sortent comme les rayons d'une roue de vélo et écrivez
sur chaque rayon les associations qui vous viennent spontanément à l'esprit. Discutez
de cet exercice avec votre groupe et lisez l'information ci-dessous.
Les attentes que nous avons concernant le niveau d'obéissance de nos enfants,
doivent être tempérées par la sagesse et la modération. Ainsi, les mises au point
avec des enfants ne doivent pas être ponctuées par l'utilisation de: "... pouvoir
arbitraire, mais [plutôt] un esprit de franchise et de consultation affectueuse"
(Shoghi Effendi, lettre du 23 février 1924).
Il n'en demeure pas moins que les enfants doivent obéir à leurs parents. Le développement
des enfants peut être perturbé s'ils n'apprennent pas à obéir.
Les attentes concernant la morale, le comportement social, les responsabilités
dans la famille, les habitudes en rapport avec l'école, doivent être exprimées
clairement à l'enfant. Ceci peut se faire de manière explicite et/ou à travers
l'approbation et la désapprobation du comportement.
S'attendre à une obéissance aveugle de la part de l'enfant peut aboutir à une
trop grande dépendance de sa part. L'obéissance doit découler d'une relation d'affection
et d'amour entre les enfants et les parents.
LORSQU'UNE OBEISSANCE IMMEDIATE EST NECESSAIRE :
Cependant, lorsque vous avez besoin d'une réaction immédiate de la part de votre
enfant, il peut être utile d'énoncer clairement ce que vous voulez qu'il fasse
et pourquoi.
Par exemple: "J'aimerais que tu nettoies la table de la cuisine tout de suite"
(ce que vous voulez et quand) " pour que je puisse préparer le dîner" (pourquoi).
Ou encore: "Tu dois éteindre la télévision et mettre de l'ordre tout de suite"
(quoi et quand) "parce que nous partons dans une demi-heure pour rendre visite
à Mamie" (pourquoi).
Faites un tour rapide du groupe pour que chaque participant puisse appliquer ce
principe à une situation de son choix (arroser le jardin, tondre la pelouse, donner
à manger au chien, nettoyer la salle de séjour, faire la vaisselle, etc.).
INFLUENCES CULTURELLES :
Traditionnellement les représentations de l'obéissance sont très liées à la culture.
Dans certaines tribus africaines, par exemple, la tradition veut que l'on obéisse
aux anciens, non parce qu'ils sont âgés, mais parce qu'ils ont, dit-on, des contacts
avec les mondes spirituels. Au contraire, certaines tribus amérindiennes attendaient
et encourageaient une extrême auto-suffisance de la part de l'individu, du type
de celle qui leur serait nécessaire à l'âge adulte (D'après Tough Questions, Kitzinger
and Kitzinger Boston: Harvard Press, 1991, p .73-74). Des attitudes similaires
existent chez d'autres peuples autochtones du Nord.
LES CAPACITES DES ENFANTS ET NOS ATTENTES :
"Voyez en l'homme une mine riche en gemmes d'une inestimable valeur. Mais,
seule, l'éducation peut révéler les trésors de cette mine..."
(Extrait des écrits de Baha'u'llah, CXXII.)
Les capacités des enfants varient. Elles devraient être reconnues. C'est un des
rôles éducatifs des parents que d'aider les enfants à prendre consciences de leurs
capacités et à les utiliser.
Les enfants handicapés ne se réduisent pas à leur handicap. Ils sont plus que
leur seul handicap. Là encore, le rôle des parents est de voir et de reconnaître
les capacités de l'enfant, afin qu'elles puissent se développer, en dépit du handicap.
ATTENTES D'OBEISSANCE TROP RIGIDES :
Les enfants de familles très strictes dans lesquelles l'accent est mis sur l'obéissance
à des règles conventionnelles, ont plus de probabilités de craindre la désapprobation
et la punition et offriront moins leur aide [à ceux qui sont dans le besoin].
Ceux qui auront été encouragés à être indépendants et autonomes et à remettre
en cause les bien-fondés des règlements, auront tendance à faire preuve d'initiative
et à apporter de l'aide dans des situations similaires (Kitzinger and Kitzinger,
Tough Questions. Boston: Harvard Press, 1991, p. 24).
Sur certains points, il est nécessaire que les enfants obéissent à leurs parents.
Par exemple, sur tout ce qui concerne la sécurité de l'enfant. Dans d'autres situations,
les parents peuvent juste donner à l'enfant l'information nécessaire et le laisser
faire son choix librement.
LORSQU'IL N'Y A PAS D'ATTENTES D'OBEISSANCE :
Parfois, les parents ne s'attendent pas vraiment à ce que leurs enfants leur obéissent.
Peut-être les enfants en sont-ils arrivés à ignorer les ordres et les demandes
de leurs parents. Peut-être les parents ont-ils jeté l'éponge et n'ont-ils jamais
fait suivre la désobéissance d'aucune conséquence ou réprobation. Peut-être même
sont-ils devenus 'aveugles' à ce qui se passe.
Il est probablement nécessaire que les parents qui se trouvent dans cette situation
ramènent les ordres et les demandes qu'ils font à leurs enfants au minimum. Mais
en même temps, ils doivent être vigilants et amener leurs enfants à leur obéir.
Lorsqu'ils demandent quelque chose à l'enfant et que ce dernier n'obéit pas, ils
doivent faire suivre cette désobéissance de conséquences. Les ordres et demandes
d'obéissance doivent cependant être raisonnables. Ceci a été abordé avec plus
de détail dans la section précédente concernant les limites. Si besoin est, vous
pouvez vous référer à nouveau à cette section.
* En préparation du cours suivant et dernières réflexions :
Chaque participant devrait prendre cinq minutes pour réfléchir à ses attentes
concernant l'obéissance de ses enfants, à la lumière de ce qui a été vu ici.
Y a-t-il chez vous des situations concernant la question de l'obéissance qui pourraient
être améliorées? Si c'est le cas, prenez-en note. Choisissez une de ces situations
pour travailler dessus. Chercher à changer plus d'une situation à la fois aboutira
sans doute à un échec. Faites donc les choses simplement! Vous n'êtes pas obligés
de partager sur ces points avec le groupe, sauf si vous voulez en parler ou bien
si vous voulez avoir un retour concret sur certains points.
XI. GERER LA RIVALITE ENTRE ENFANTS
"Tous les droits et prérogatives [de chaque membre de la famille] doivent être
préservés, en même temps que doit être entretenue l'unité de la famille. On doit
considérer le tort causé à l'un comme un tort causé à tous; ...l'honneur de l'un
comme l'honneur de tous."
('Abdu'l-Baha, dans Promulgation of Universal Peace, p. 163, traduction
de courtoisie.)
* Bref partage concernant ce qui s'est passé depuis la dernière session.
Y a-t-il des événements ou des sujets qui peuvent être partagés avec profit et
peut-être discutés avec le groupe ? Il peut s'agir de réussites ou de défis non
résolus que le groupe peut éclairer et/ou dont le groupe peut apprendre.
Votre groupe souhaite peut-être utiliser la méthode décrite dans le chapitre intitulé:
"le défi d'être parent".
* Étude de la citation :
Étudiez l'énoncé suivant en utilisant la méthode de discussion.
"Le ciel de la vraie compréhension resplendit de l'éclat de deux luminaires
: la tolérance et la droiture."
( Baha'u'llah, dans Tablettes de Baha'u'llah, révélées après le Kitab-i-Aqdas,
p. 178.)
* Question : (à aborder après la discussion ou peut-être en fin de soirée) En
quoi cette citation est-elle en rapport avec le sujet et avec la tâche et le but
que représente le fait d'être parent?
DISPUTES ET CONFLITS INTENSES ENTRE LES ENFANTS :
Il est à la fois déplaisant et difficile pour les parents que leurs enfants se
battent et/ou expriment des sentiments négatifs et de la jalousie les uns envers
les autres. Cela suscite souvent des sentiments forts chez les parents vis-à-vis
des enfants. Par exemple, il peut y avoir un désir intense de punir l'un d'eux
voire les deux. Il peut également y avoir le souhait de protéger celui qui, selon
les parents, est la "victime" de l'agression ou de la jalousie de l'autre enfant.
Généralement, ces approches n'apportent pas le succès espéré. Cependant, elles
sont parfois nécessaires.
L'une des raisons pour lesquelles cette façon de gérer la dispute ne fonctionnent
pas est que les parents ne sont pas toujours conscients de ce qui se passe entre
les enfants dans une situation donnée. Les parents prennent souvent conscience
de l'existence d'un conflit lorsqu'ils entendent un hurlement, un cri ou les pleurs
des enfants. Ce qui se passe avant ce moment n'est généralement pas entièrement
clair pour eux, et la raison du conflit encore moins. Si le parent réagit trop
rapidement, sans comprendre la situation, la réaction ne sera probablement pas
la plus appropriée.
Cela peut-être une bonne idée que le parent parle avec l'enfant qui semble être
"l'agresseur" et qu'il lui dise ce qu'il a éprouvé et ressenti. Il faut attendre
pour cela de ne plus être trop en colère contre l'enfant. L'approche suivante
est adaptée d'un livre sur le sujet (Faber, A. & Mazlish E. Siblings Without Rivalry.
New York: Avon Books, 1998).
Une première étape est d'autoriser l'enfant à extérioriser ses sentiments négatifs
en toute liberté. L'enfant ne devra pas être blâmé d'avoir ces sentiments, mais
plutôt ils devront être entendus. Bien que cela puisse sembler difficile, il n'est
pas souhaitable de couper la parole à l'enfant lorsqu'il exprime quelque chose
que nous ne voulons pas entendre. Essayez de voir derrière ses mots et son comportement
le message qu'il vous transmet.
Souvent, le fait d'insister sur les bons sentiments que devrait exprimer un enfant
conduit à étouffer les mauvais sentiments, ce qui, à long terme, est négatif,
tandis que le fait d'autoriser les enfants à exprimer ces sentiments négatifs
peut laisser aux bons sentiments la place pour s'installer. C'est comme lorsque
nous sommes autorisés à "vider notre sac": un processus positif peut alors commencer.
Dites quelque chose à l'enfant pour qu'il comprenne que ses sentiments ont été
entendus :
Par exemple, "Tu sembles être particulièrement furieux" ou en affirmant un souhait
ou une volonté, "Tu souhaites qu'il te demande ton avis avant de faire... (ceci
ou cela) ".
Le parent peut également poursuivre avec une suggestion telle que "Pourquoi n'essaierais-tu
pas, ne ferais-tu pas... ?" Les suggestions ne marchent pas toujours si elles
arrivent trop tôt, avant que "le sac" de l'enfant soit "vidé".
"Chaque fois qu'une mère voit que son enfant a bien fait, qu'elle le loue et l'applaudisse
et réjouisse son coeur, et si le moindre trait indésirable se manifestait, qu'elle
conseille l'enfant, le punisse et emploie des moyens basés sur la raison, même
un léger châtiment verbal si cela s'avère nécessaire. Il n'est pas permis cependant
de frapper un enfant ou de le vilipender, car le caractère de l'enfant sera totalement
perverti s'il est sujet à des coups et des insultes."
('Abdu'l-Baha, dans Compilation sur l'éducation baha'ie, p 42.)
DISPUTES :
Les disputes entre enfants peuvent se produire pour différentes raisons. Ce peut
être l'ennui, la jalousie, le désir d'attirer l'attention du parent, etc. qui
met le processus en marche, bien que le parent ne puisse pas complètement discerner
ce qui a déclenché la dispute.
Les petites disputes devraient, si possible, se régler entre les enfants, sans
que les parents n'interviennent. Si cela n'est pas possible, les enfants devraient
être séparés pendant un moment (15-30 minutes). Les parents ne doivent pas prêter
trop d'attention aux petites chamailleries, car cela ne sert qu'à les prolonger
ou à les intensifier. Les querelles plus importantes doivent par contre être arrêtées
par les parents.
Toutefois, si les disputes et les chamailleries persistent selon un modèle bien
établi, les parents devraient aider activement les enfants à changer leur manière
d'être ensemble. Si cela n'est pas fait, les enfants peuvent s'habituer à fonctionner
selon ce type d'interactions négatives. Cela exige de la part des parents une
analyse de la situation, une réflexion sur ce qui doit être fait et qu'ils guident
les enfants pour mettre en place un changement dans leur relation.
Des règles claires doivent être établies concernant les disputes et chamailleries
entre les enfants. Cela doit mis en place au cours d'une réunion avec les enfants,
à un moment où ils sont calmes. Ne pas frapper est une règle absolue. Les enfants
devraient être séparés lorsque la situation devient dangereuse. Les enfants ont
besoin que l'on arrête les coups (une pause est parfois nécessaire à ce moment-là)
et qu'on les aide à utiliser les mots pour s'exprimer plutôt que de recourir aux
coups.
Parfois, un enfant en train de se battre peut dire "on s'amuse à se battre". S'amuser
à se battre devrait durer aussi longtemps que les enfants le souhaitent tous les
deux. Cela doit s'arrêter dès qu'un enfant en exprime le désir.
Se battre est parfois une tentative d'impliquer le parent. Si tel est le cas,
l'intervention du parent comme médiateur peut en fait intensifier la dispute entre
les enfants.
Les parents doivent définir des lois claires sur le niveau de bruit et sur les
comportements tolérés. Les enfants devraient être séparés (pendant environ 15-30
minutes) si ces limites sont dépassées. Ces limites doivent être appliquées par
le parent de façon persévérante.
Si vous choisissez d'intervenir, parmi les interventions possibles, vous pouvez
envisager :
1. Encourager l'enfant à exprimer ses sentiments par des mots. Cela peut demander
votre encouragement actif.
Utiliser des mots pour exprimer ce que l'enfant a vécu avec ces mots et de cette
manière lui permettre de l'exprimer. Exemple, "Oh, on dirait que cela t'a blessé
!!".
Lorsque l'enfant est en train de frapper ou sur le point de le faire, lui dire:
"Dis à Jeanne ce que tu ressens avec des mots au lieu de lui donner des coups".
2. Changer la perception que l'agresseur a, de la situation :
Par exemple, "Ton petit frère / ta petite soeur est là pour être aimée, pas pour
être frappée / poussée / blessée"
Une explication de l'état d'un autre enfant (il / elle est endormi(e) ou fatigué(e)
par exemple), peut réduire l'agression dirigée contre cet enfant.
3. S'impliquer conjointement dans une action commune peut conduire des enfants
à une plus grande proximité (une surprise pour un parent, un cadeau pour une grand-mère,
quelque chose pour le voisin, se préparer pour recevoir des invités, préparer
quelque chose de bon à manger, etc.)
4. Parfois, il peut être nécessaire de séparer les enfants pendant un moment sans
leur accorder plus d'attention que nécessaire dans ce processus.
D'autres réponses peuvent être encore plus utiles en raison du fait que:
"Il est nécessaire de consulter en toutes choses..."
(Baha'u'llah)
La consultation peut inclure les deux parents, les enfants, un spécialiste, ou
parfois d'autres membres de la famille. Il revient aux parents de décider avec
qui il est le plus approprié de consulter.
Une étude a montré que les familles qui réussissent le mieux à résoudre les problèmes
familiaux ont essayé plusieurs stratégies, ont eu besoin de plus de temps pour
arriver à un accord et ont atteint plus d'accords satisfaisants toute la famille.
[Blechman et McEnroe, 1985].
* Exercice :
Jeu de rôle sur la rivalité entre enfants
Le groupe peut discuter du contenu présenté ci-dessus. Ensuite les participants
jouent une situation dans laquelle des enfants se battent. Essayez, dans le jeu
de rôle, quelques-unes des approches suggérées ci-dessus.
* Situations pour le jeu de rôle :
Deux enfants de 3 et 5 ans se battent. Vous voyez l'enfant de 5 ans donner un
coup à l'enfant de 3 ans. Un participant joue le rôle du parent et deux autres
jouent ceux des enfants.
Un enfant de 4 ans s'empare du jeu avec lequel joue un enfant de 6 ans. Cela provoque
des cris et la colère de l'enfant de 6 ans. Un participant joue le rôle du parent
et deux autres ceux des enfants.
Un enfant de 5 ans vient vous voir en hurlant, disant que l'enfant de 8 ans (qui
a des copains qui lui rendent visite après l'école) l'a poussé par terre. À nouveau,
un participant joue le rôle du parent et deux autres ceux des enfants.
Après le jeu de rôle, le groupe peut discuter de ce qu'il a éprouvé et ressenti
en jouant ces différents rôles. Quel effet les approches suggérées ont-elles eu?
Que peut-on essayer d'autre dans des situations similaires à la maison? Si la
rivalité entre enfants est un problème chez vous, essayez une ou deux des idées
de ce chapitre avant la prochaine session.
XII. DEVELOPPEMENT MORAL ET COURTOISIE.
"Il faut forger de bons caractères."
('Abdu'l-Baha, dans Compilation sur l'éducation baha'ie, p 19.)
* Bref partage concernant ce qui s'est passé depuis la dernière session :
Y a-t-il des événements ou des sujets qui peuvent être partagés avec profit et
peut-être discutés avec le groupe? Il peut s'agir de réussites ou de défis non
résolus que le groupe peut éclairer et/ou dont le groupe peut apprendre. Vous
pouvez utiliser la méthode décrite dans la section VII "le défi d'être parent".
* Étude de la citation :
Passez du temps à étudier la première citation ci-dessous. Réfléchissez sur l'importance
cruciale de l'exemple donné par les parents.
"... les parents sont les mieux placés pour façonner le développement spirituel
de leurs enfants. Ils ne devraient jamais sous-estimer leur capacité à modeler
le caractère moral de leurs enfants. Car ils exercent une influence indispensable
par le biais de l'environnement familial qu'ils créent consciemment de par leur
amour de Dieu, leurs efforts pour suivre ses lois, leur esprit de service pour
sa Cause, leur absence de fanatisme et le fait qu'ils se gardent des effets corrosifs
de la médisance..."
(Maison universelle de justice, Message de Ridvan 2000)
Lisez la citation ci-dessous et discutez sur la question suivante:
Quelle peut être l'importance de l'éducation en matière de morale et de bonne
conduite face à la très grande importance accordée à l'éducation officielle?
"L'instruction dans la morale et la bonne conduite est de loin plus importante
que l'étude livresque. Un enfant propre, agréable, de bon caractère, poli - même
s'il est ignorant - est préférable à un enfant impoli, sale, méchant et cependant
très versé dans les sciences et les arts."
('Abdu'l-Baha, dans Compilation sur l'éducation baha'ie, p. 36.)
Lisez la citation suivante:
L'influence de l'instruction est comparée à l'influence du soleil sur l'arbre
et le fruit. Que vous évoque cette analogie ?
"... Ceci signifie qu'éduquer le caractère des hommes est un des commandements
les plus importants de Dieu. L'influence d'une telle éducation est la même que
celle du soleil sur l'arbre et le fruit. Il faut veiller attentivement sur les
enfants, les protéger et les éduquer. C'est cela la vraie parenté et la miséricorde
parentale."
('Abdu'l-Baha, dans Compilation sur l'éducation baha'ie, p. 18.)
ENSEIGNER LA VERACITE :
"La véracité est le fondement de toutes les vertus humaines. Sans la véracité,
le progrès et le succès, dans tous les mondes de Dieu, sont impossibles pour toute
âme. Quand ce saint attribut sera établi en l'homme, toutes les qualités divines
seront également acquises. "
('Abdu'l-Baha, Avènement de la justice divine, p. 38. )
Des études menées sur les mères ont montré qu'elles attachent une grande importance
à la véracité. Elles enseignent souvent cette vertu de façon active. Il est bon
de savoir que les soi-disant mensonges dits par les jeunes enfants ne sont pas
toujours signes de malhonnêteté. Ils expriment souvent un refus des faits et correspondent
plutôt aux souhaits de l'enfant. Cela change lorsque l'enfant mûrit.
TROIS CONTRIBUTIONS AU DEVELOPPEMENT MORAL DE L'ENFANT :
1. Un attachement fort de l'enfant au parent permet le développement de la véracité
ainsi que des autres vertus, à condition que la véracité (ou une autre vertu)
soit récompensée, à la différence des autres actions. (Burton, R. Honesty and
Dishonesty in Moral Development and Behavior, ed.T. Lickona, New York: Holt, Rinehart
& Winston, 1976).
2. Extrait :
"Il incombe à chaque père et à chaque mère de conseiller leurs enfants pendant
une longue période, et de les orienter vers les qualités qui confèrent l'honneur
éternel."
(Sélection des écrits de 'Abdu'l-Baha, p. 133.)
Kohlberg, un spécialiste en développement moral, suggère que le comportement moral
soit discuté de telle façon que l'enfant apprenne à en apprécier les raisons et
puisse alors développer son propre raisonnement moral (D'après Kohlberg, L. Moral
and Religious Education and the Public Schools: A developmental view, dans, Religion
and Public Education. ed. T. Sizer. Boston: Houghton, Miffin, 1967, p. 72). Il
semble qu'un principe similaire souligne l'apprentissage des vertus (voir la section
sur l'éloge).
3. Une autre approche est de partager avec les enfants, des histoires sur les
figures morales marquantes, de sorte que l'enfant puisse s'identifier à elles
et s'imprègne du comportement de ces personnes. Les héros et les saints des religions
sont des exemples de telles figures. Des histoires à leur propos ont été utilisées
dans ce but à travers les siècles.
LA MORALE SE DEVELOPPE PAR ETAPES :
(D'après Kohlberg, L. Moral and Religious Education and the Public Schools: A
developmental view, dans, Religion and Public Education. ed. T. Sizer. Boston:
Houghton, Miffin, 1967, p. 72).
Plusieurs éléments suggèrent que la moralité est acquise et qu'elle reflète jusqu'à
un certain degré la manière dont elle a été inculquée à la maison.
Kohlberg décrit des niveaux et des étapes de développement moral, largement basés
sur les raisons qui peuvent pousser une personne à avoir une conduite morale.
Dans cette approche, les niveaux de développement moral correspondent aux raisons
conduisant à ce comportement moral, ce qui équivaut à une mesure de son niveau
d'indépendance vis à vis du contexte.
Dans les premières étapes du fonctionnement moral, le comportement moral reflète
des demandes extérieures à la personne (la société et les autres). C'est-à-dire
que la personne expérimente le comportement moral comme une exigence de son environnement.
Ici, le comportement moral est largement le résultat de lois extérieures ou de
pression.
Dans la forme la plus externe du développement moral, la personne obéit à des
lois pour éviter d'être punie et s'y conforme afin d'en récupérer des bénéfices
pour elle-même. Autrement dit, "tant qu'il y a peu de chance d'être "pris", c'est
bon ! Ou bien, si j'agis bien, je vais recevoir...".
Dans l'étape suivante du développement moral, la personne se conforme à certains
standards de morale pour éviter la désapprobation des autres et parce qu'elle
ressent de la culpabilité en ne s'y conformant pas. Autrement dit, "je le fais
parce que les autres n'approuveront pas que je ne le fasse pas. Ou bien, si je
ne fais pas cela, les autres n'apprécieront pas [ou ne m'apprécieront pas]"
Enfin, il existe deux niveaux supérieurs de développement moral, dans lesquelles
la personne suit des principes moraux qu'elle a acceptés pour ce qu'ils représentent.
Dans le premier niveau, la personne se conforme aux principes moraux pour entretenir
le respect des autres et pour le bien de la communauté dans son ensemble.
Le second niveau, la personne agit d'une certaine façon pour éviter son auto-condamnation.
L'acte devient lui-même la récompense. Ici, le comportement moral résulte d'un
code interne de l'honneur qui est largement indépendant de la réponse des autres.
À ce niveau, la personne fait ou ne fait pas quelque chose parce que "c'est juste
ou ce n'est pas juste", ceci étant basé sur un code interne de valeurs ou de morale.
* QUELQUES REFLEXIONS SUR LE COMPORTEMENT MORAL :
Il est tout à fait possible en fait que nous ajustions le niveau moral auquel
nous agissons à la situation à laquelle nous sommes confrontés. Deux exemples:
conduire une voiture trop vite quand il y a peu de chances de se faire prendre,
mais ne jamais voler par principe, même s'il n'y a aucun risque de se faire prendre.
Un code interne de l'honneur dont nous ne dévions pas est le niveau auquel les
fondateurs des grandes religions mondiales nous appellent. C'est un amour réel
pour ces religions qui motive à en suivre les enseignements spirituels, bien plus
que le fait de désirer recevoir quelque récompense ou d'éviter quelque punition
divine. Un des résultats de l'attachement d'une personne à une croyance religieuse
est qu'elle change ses actions de façon à se conformer aux enseignements religieux.
Ces enseignements spirituels deviennent progressivement le code interne de l'honneur
de la personne. L'un des principes de base d'une approche psychologique permettant
à l'individu d'opérer des changements dans son comportement (thérapie comportementale),
est qu'en changeant le comportement de quelqu'un, il s'ensuit un changement de
ses attitudes et de ses pensées. L'affirmation, "si tu veux devenir noble, agis
noblement" s'applique alors tout à fait! C'est là quelque chose de très réconfortant
quand nous attendons que nos enfants développent un comportement noble.
* Exercice :
Pourquoi est-ce que j'agis 'de cette façon' ?
Un moment de réflexion (10-15 minutes).
Choisissez quelques situations de votre vie dans lesquelles vous avez dû faire
appel à vos valeurs morales. Examinez comment vous avez agi dans chacune de ces
situations et surtout, quelle a été votre motivation pour agir tel que vous l'avez
fait (pourquoi aviez-vous réagi ainsi).
* Exemples :
Quand est-ce que je ne conduis pas un plus vite que ce que le panneau indique?
Pourquoi?
Est-ce que je dis des petits mensonges? Si oui, quand en dis-je et quand n'en
dis-je pas? Pourquoi?
Est-ce que je n'ai jamais un peu triché sur mes déclarations d'impôts? Si oui,
quand est-ce que je l'ai fait, quand est-ce que je ne l'ai pas fait? Pourquoi?
Est-ce que je suis toujours honnête avec mon époux? Si non, quand et pourquoi?
Trouvez quelques situations de votre propre expérience. Notez votre comportement.
Pourquoi avez-vous agi comme vous l'avez fait?
Décrivez-les brièvement. Examinez les différents niveaux moraux et déterminez
celui ou ceux ou vous vous situez. Vous vous situerez probablement à différents
niveaux selon la situation.
Avez-vous découvert quelque chose d'intéressant? Est-ce quelque chose mérite d'être
partagé avec le groupe?
COURTOISIE ET RESPECT ENVERS LES AUTRES :
"La courtoisie est...la perle de toutes les vertus."
(Baha'u'llah, dans Baha'i World Faith, p. 175, traduction de courtoisie.)
Discutez cet énoncé en utilisant la méthode de discussion introduite au début
de cette étude.
La courtoisie est quelque chose qui est enseigné dans la petite enfance.
"Les enfants doivent être soigneusement éduqués à se montrer parfaitement courtois
et bien élevés."
(Sélection des écrits de 'Abdu'l-Baha, p. 134.)
Il s'agit probablement d'un processus bien plus profond que celui de développer
une forme de courtoisie superficielle. Un expert écrit que "les enfants développent
leurs propres codes de bonnes manières dès qu'ils comprennent ce qui fait que
les autres leur montre de la considération" (Kitzinger, S & Kitzinger, C. Tough
Questions, Boston: Harvard Common Press, 1991, p 17.)
De fait, certains comportements sont considérés comme courtois et convenables
dans certaines sociétés et pas dans d'autres. L'expression de la courtoisie doit
donc être basée sur des principes plus profonds que de se conformer seulement
à la société dans laquelle on vit.
La courtoisie et un comportement social acceptable doivent donc être le résultat
d'un profond respect pour les autres. Un enseignement superficiel de la courtoisie
n'est pas la bonne manière de faire.
Être courtois ne signifie pas que l'enfant ne puisse pas être franc et honnête.
L'honnêteté et le tact peuvent être compatibles.
Il semble également que certains comportements, courtois au sens le plus large,
peuvent affecter l'individu. Par exemple,
"La propreté corporelle, bien qu'elle soit une chose d'ordre physique, exerce
néanmoins une puissante influence sur la vie de l'esprit."
(Sélection des écrits de 'Abdu'l-Baha. P. 146.)
et,
"...la médisance éteint la lumière du coeur, et anéantit la vie de l'âme."
(Extraits des écrits de Baha'u'llah, p. 174.)
Le principe du respect d'autrui, qui se manifeste dans la courtoisie, est également
reflété dans la manière dont on apprend aux enfants à bien traiter les animaux.
"Éduquez les enfants dès leur plus jeune âge de telle manière qu'ils deviennent
extrêmement gentils et cléments avec les animaux."
('Abdu'l-Baha, dans Pattern of Baha'i Life, p. 24.)
ET SI ON UTILISAIT DES HISTOIRES POUR D'ENSEIGNER LA MORALE AUX ENFANTS
?
Un penseur chrétien, Cotton Mather, raconte qu'une fois il avait introduit la
religion en racontant des "histoires délicieuses".
Lire ou raconter des contes populaires ou même des contes de fée qui enseignent
des leçons morales aux enfants. Des histoires sur 'Abdu'l-Baha et sur les figures
religieuses des religions mondiales peuvent également être utiles.
* Exercice : Partageons des histoires !
Objectif: Enseigner la morale aux enfants par le biais de contes populaires, d'histoires
sur 'Abdu'l-Baha et d'histoires imaginées.
Facilitateur: Le facilitateur peut souhaiter trouver et partager quelques histoires
ou contes populaires qui enseignent un concept moral, par exemple "Pinocchio"
(ici, le nez du petit garçon s'allonge lorsqu'il dit un mensonge.)
Tâche: Chaque participant partage une histoire dont il se souvient et qui enseigne
un aspect moral. Les participants peuvent également partager les titres de livres
qu'ils considèrent comme sources d'histoires pouvant enseigner la morale.
* En préparation du cours suivant :
Cette section a été longue. Réfléchissez sur vos idées et pratiques actuelles
liées au sujet du jour.
Si quelque petite modification vaut la peine d'être faite, écrivez-la comme travail
personnel pour la période qui vient. Essayez, chaque jour, de mettre en place
un petit aspect de ce travail personnel. Quel qu'il soit, il ne doit pas être
trop exigeant, car alors il sera moins probablement réalisé sur le long terme.
XIII. ÉDUCATION SPIRITUELLE.
"Il t'incombe de les abreuver au sein de l'amour de Dieu, et de les guider
vers les choses de l'esprit..."
('Abdu'l-Baha, dans Compilation sur l'éducation baha'ie, p. 22.)
* Bref partage concernant ce qui s'est passé depuis la dernière session :
Y a-t-il des événements ou des sujets qui peuvent être partagés avec profit et
peut-être discutés avec le groupe? Il peut s'agir de réussites ou de défis non
résolus que le groupe peut éclairer et/ou dont le groupe peut apprendre.
À PROPOS DE L'EDUCATION SPIRITUELLE :
Puisque les religions mondiales ont une base spirituelle commune et bien que les
citations spirituelles utilisées dans cette section soient empruntées aux écrits
baha'is, les principes qu'elles contiennent sont en harmonie avec les enseignements
de base des religions mondiales majeures.
Le rôle de la religion dans le fonctionnement sain de la famille et dans le développement
de l'enfant est souligné par les exemples qui suivent et qui sont issus du résultat
de recherches sur la famille (Jenkins, K. Religion and Families. in Bahr S., ed.
Family Research, Toronto, Lexington, 1991, p. 235-288):
1. La religiosité des parents conduit à la même religiosité chez l'enfant.
2. Une grande religiosité familiale semble promouvoir le bonheur et les succès
familiaux.
3. Une grande religiosité chez les adolescents est associée à un moindre recours
aux drogues.
En devenant matures, les enfants acquièrent une indépendance de jugement sur leurs
propres croyances et pratiques religieuses. La responsabilité de parents est d'apporter
aux enfants une identité religieuse et une connaissance appropriée à leur maturité.
Bien sûr, ces changements s'opèrent en plusieurs étapes qui suivent l'évolution
de l'enfant.
Ainsi, il est nécessaire d'entretenir la capacité des enfants à réfléchir par
eux-mêmes sur les sujets spirituels, tout en leur apportant une base spirituelle
solide.
* Exercice: Une réflexion sur l'éducation spirituelle.
Objectif: Réfléchir sur notre éducation spirituelle première, apprendre de cette
expérience afin de planifier l'éducation spirituelle de nos enfants.
Cet exercice doit être mené par le tuteur du groupe. S'il le souhaite, le tuteur
peut utiliser une musique instrumentale de fond pendant cette réflexion.
Le tuteur donne les instructions suivantes:
Autorisez votre corps à s'enfoncer dans votre siège. Laissez le siège vous porter.
Fermez les yeux si vous le souhaitez. (Silence, puis dire à tous très lentement).
Prenez conscience de votre respiration. (silence). Prenez quelques respirations
profondes, inspirez et expirez lentement à votre propre rythme. Maintenant, remémorez-vous
votre première éducation spirituelle, et laissez les expériences venir à votre
esprit. (silence).
Réfléchissez aux expériences positives de votre première éducation spirituelle.
(1 min. de silence).
Dans quels aspects du début de votre vie spirituelle ressentez-vous des manques?
Y-a-t-il des points sur lesquels vos besoins d'éducation spirituelle ne semblent
pas avoir été satisfaits? (silence )
Quels changements auriez-vous aimé faire? (silence)
Laissez venir dans votre esprit les images d'une éducation spirituelle que vous
souhaiteriez pour vos enfants. (silence)
Imaginez votre famille chez vous, dans un environnement "spirituellement nourrissant".
(silence)
Revenez progressivement dans la salle, ouvrez vos yeux et revenez à l'instant
présent. Écrivez rapidement vos impressions les plus fortes (2-5 minutes). Partager
ces réflexions avec les autres personnes du groupe, si vous le souhaitez.
* Autre exercice possible: Quel est mon environnement religieux?
Quelles étaient les idées de ma famille? Étaient-elles plutôt libérales, conservatrices,
mixtes?
Parcourir les questions suivantes et y répondre, chacun de son côté. Vous pouvez,
si vous le désirez, écrire des réponses rapides aux questions.
Est-ce que ma famille :
- Avait des inclinaisons spirituelles?
- Évitait d'aborder des sujets spirituels?
- Considérait que la spiritualité est un sujet très personnel?
- Avait une attitude assez libérale/conservatrice ou rigide envers les sujets
spirituels?
- Avait d'autres attitudes et croyances dans ce domaine, qui continuent d'influencer
sa manière de penser et ses sentiments?
- Comment cela m'affecte-t-il aujourd'hui?
- Comment cela affecte-t-il l'éducation spirituelle que je donne à mes enfants?
Vous discuterez probablement de ces différentes questions avec le groupe.
ÉTABLIR DES RYTHMES SPIRITUELS A LA MAISON :
Cette section nécessite une soirée de travail.
* Étude de la citation : (en utilisant la méthode de discussion)
"L'instruction de ces enfants est pareille au travail d'un jardinier plein
d'amour qui entretient ses jeunes plantes dans les champs fleuris du Tout-Glorieux...
Chaque enfant doit être instruit dans les choses de l'esprit..."
(Sélection des écrits d'Abdu'l-Baha, n° 115.)
Questions pour la discussion:
Quelles images et pensées évoquent l'analogie d'un jardinier amoureux soignant
ses jeunes plantes ?
Qu'est-ce que les "choses de l'esprit"?
QUAND LES PARENTS DOIVENT-ILS COMMENCER L'EDUCATION SPIRITUELLE ?
"Dès le début, les enfants doivent recevoir l'éducation divine et on doit leur
rappeler sans cesse de se souvenir de leur Dieu. Que l'amour de Dieu, intimement
mêlé au lait de leur mère, pénètre au plus profond d'eux-mêmes."
('Abdu'l-Baha, dans Compilation sur l'éducation baha'ie, p. 21.)
Questions:
Qu'est-ce que l'éducation divine?
Que peut bien être l'amour de Dieu?
PRATIQUES SPIRITUELLES A LA MAISON.
Facilitateur : Le projet "MY HOME I" contient de très nombreux éléments sur le
sujet. Vous devriez vous y référer.
- Prières quotidiennes :
"Chaque jour, aux premières lueurs de l'aube, vous rassemblez les enfants baha'is
et leur enseignez les entretiens à coeur ouvert et les prières. C'est là un acte
éminemment digne de louange, qui réjouit le coeur des enfants: que, chaque matin,
ils se tournent vers le royaume, qu'ils mentionnent le Seigneur, exaltent son
nom et, de leur voix la plus douce, qu'ils chantent et récitent les versets sacrés."
(Sélection des écrits d'Abdu'l-Baha, n° 115.)
"Quand les enfants sont prêts à aller dormir, que leur mère leur lise ou leur
chante des odes de la Beauté Bénie pour que, dès leurs premières années, ils soient
éduqués par ces versets de direction."
('Abdu'l-Baha, dans Compilation sur l'éducation baha'ie, p. 33.)
- Discussion :
Si les dévotions quotidiennes sont pratiquées de façon irrégulière, comment doit-on
les mettre en place?
- Étudier les écrits saints :
"Enseignez aux enfants les mots qui ont été envoyés par Dieu, afin qu'ils puissent
les réciter dans les tons les plus doux. Ceci a été révélé dans un livre grandiose."
(Baha'u'llah, dans Compilation sur l'éducation baha'ie, p. 7.)
"...afin que son âme s'embrase de la douceur de sa propre mélodie, et qu'il
attire les coeurs de tous les hommes."
(Extrait des écrits de Baha'u'llah, CXXXVI.)
Discutez les deux extraits ci-dessus!
DEVELOPPER UNE ATTITUDE DE SERVICE :
Il est nécessaire de développer une attitude de service envers les autres. Cette
attitude se développe graduellement et est influencée par l'exemple des parents.
Être autorisé à faire des choses pour les autres, comme participer aux préparatifs
et à l'accueil des invités, partager certaines tâches ménagères, rendre visite
à quelqu'un lorsqu'il est malade, etc. peut aider l'enfant à développer une attitude
de service.
Lorsque l'enfant grandit, le service peut se développer à un plus haut degré :
"Le service envers l'humanité devrait être obligatoire. Chaque étudiant devrait
savoir, avec une certitude absolue, qu'il est le frère des croyants de toutes
les religions et des habitants de toutes les nations et qu'il devrait être sans
penchant religieux, racial, national, patriotique ou politique, afin que la pensée
de la paix universelle et l'amour du genre humain puissent s'établir fermement
dans son coeur. Il devrait se considérer lui-même comme serviteur de la société
humaine de tous les pays du monde."
('Abdu'l-Baha, dans Star of the West, vol. 17 no. 5, août 1926, p. 161.)
* Tâche du groupe:
Discuter de ce qui peut conduire l'enfant à servir.
* Histoires:
Et si l'on partageait des histoires sur les héros religieux et sur l'histoire
de la religion?
Avec l'ouvrage "La chronique de Nabil" (histoire des premiers héros et des débuts
de la foi baha'ie) vous devriez également rapporter des histoires intéressantes
sur les débuts du mouvement que les enfants souhaiteraient écouter.
(De la part de Shoghi Effendi, dans Baha'i Education, p. 61 - UK).
Note : 'La chronique de Nabil' est un livre sur les premiers croyants des débuts
de l'ère baha'ie.
Partagez vos idées sur d'autres histoires spirituelles qui peuvent être lues aux
enfants.
* En préparation du cours suivant :
Si certains ajustements sont nécessaires dans le rythme de votre vie familiale,
quelle est la chose que vous pourriez mettre en place? Écrivez-la. Essayez de
la mettre en pratique à la maison.
XIV. AUTRES THEMES SUR L'ART D'ETRE PARENT.
"...sachez qu'aux yeux de Dieu, le meilleur moyen de l'adorer est d'éduquer
les enfants et de les former à acquérir toutes les perfections humaines; aucune
action ne saurait être plus noble que celle-là."
(Sélection des écrits de 'Abdu'l-Baha, p. 138.)
* Bref partage concernant ce qui s'est passé depuis la dernière session :
Y a-t-il des points évoqués au cours des réunions précédentes sur lesquels les
parents souhaitent discuter avec le groupe? Limiter cette discussion à 15 minutes
maximum.
INFORMATIONS SUR LE DIVERTISSEMENT EN FAMILLE :
Les familles qui ont des moments de divertissement en commun, et particulièrement
des divertissements en plein air, semblent avoir une plus grande cohésion familiale.
De plus, les membres de ces familles semblent être plus sociables hors du contexte
familial et les enfants plus adaptés et plus performants à l'école (Bahr S., ed.
Family Research, Toronto, Lexington, 1991, p. 424.). Il se peut que ces éléments
ne fassent que refléter l'importance accordée par les parents à la famille. Certaines
activités familiales en plein air comme la randonnée, le ski, les sorties dans
la nature, semblent suffire à créer de bonnes relations au sein de la famille.
Question :
Quels sont les divertissements pratiqués par les familles des membres du groupe?
Quelles influences ont-ils sur vos familles?
LE ROLE DES PARENTS :
Père et mère partagent leurs rôles de parents, mais certains rôles sont spécifiques
à chacun d'eux (les idées qui suivent sont issues d'une perspective baha'ie sur
le sujet).
a) Le rôle de la mère :
"...La mère - et non le père - met les enfants au monde, les allaite jusqu'au
sevrage et est donc leur premier éducateur. De là, le droit des filles d'être
éduquées en priorité par rapport aux garçons ... L'éducation que l'enfant reçoit
d'abord par sa mère constitue la fondation la plus solide de son développement
futur ..."
(La Maison universelle de justice, lettre du 28 décembre 1980.)
"La grande importance attachée au rôle de la mère provient du fait qu'elle est
la première éducatrice de l'enfant. Son attitude, ses prières, même ce qu'elle
mange et sa condition physique, ont une grande influence sur l'enfant qu'elle
porte. Après la naissance de l'enfant, c'est elle qui a été dotée par Dieu du
lait qui est la première nourriture destinée à l'enfant, et il convient, si cela
est possible, qu'elle éduque et allaite son bébé au cours de ses premiers jours
et de ses premiers mois."
(La Maison universelle de justice, lettre 23 août 1984.)
* Exercice : Souvenir de Maman!
Objectif: Souligner l'importance de la mère.
Chaque personne trouve une qualité de sa mère qui a été importante pour son développement.
Notez cette qualité.
Les participants partagent ensuite avec le groupe ce que cette qualité a signifié
pour eux et si possible la façon dont elle a pu influencer leur vie.
* Étude de la citation: Suivez la méthode de discussion.
"Une des sauvegardes de la Foi sacrée est l'éducation des enfants, et cela
est le principe majeur dans tous les enseignements divins. Ainsi dès le berceau,
les mères doivent élever leurs nouveau-nés dans les bonnes moeurs- car ce sont
les mères qui sont les premières éducatrices- afin que l'enfant, lorsqu'il a atteint
la maturité, prouve qu'il est doté de toutes les vertus et qualités dignes de
louanges."
('Abdu'l-Baha, dans Compilation sur l'éducation baha'ie, p. 18.)
... De façon similaire, bien que la responsabilité première de soutenir la famille
financièrement soit placée sur le mari, cela n'implique aucunement que la place
de la femme soit confinée à la maison.
Au contraire, 'Abdu'l-Baha a établi que:
"... les femmes vont main dans la main avec les hommes. Elles ne seront laissées
en arrière dans aucun mouvement. Leurs droits sont égaux en degré à ceux des hommes..."
(Causeries de 'Abdu'l-Baha à Paris, texte non inclus dans la version française,
traduction de courtoisie).
b) Le rôle du père :
"Ceci [le rôle de la mère] ne signifie pas que le père n'aime pas également
son bébé, ne prie pas pour lui et ne s'occupe pas de lui, mais comme sa première
responsabilité est de subvenir aux besoins de la famille, le temps qu'il passe
avec ses enfants est généralement limité. En revanche, la mère est généralement
très proche de son bébé pendant la période de formation intense lorsqu'il grandit
et se développe à un rythme qui ne sera plus jamais aussi rapide dans sa vie future.
Lorsque l'enfant grandit et devient plus indépendant, la nature de la relation
avec sa mère et son père change, et son père peut alors jouer un plus grand rôle."
(La Maison universelle de justice, lettre 23 août 1984.)
De manière intéressante, des chercheurs dans le domaine de la famille ont noté
qu'une majorité d'hommes sont plus impliqués psychologiquement dans leur famille
que dans leur travail (Hawks, S. Recreation in the Family. in Bahr S., ed. Family
Research, Toronto, Lexington, 1991, p. 448). Ainsi, le rôle du père, bien qu'étant
différent de celui de la mère, est important aussi bien pour la famille que pour
le bien-être psychologique du père.
Ce qui suit donne quelques informations sur le rôle du père et sur la manière
dont il complète celui de la mère.
"...l'homme a la première responsabilité de soutenir financièrement sa famille,
et la femme est la première et principale éducatrice des enfants. Ceci n'implique
en aucun cas que ces fonctions soient strictement fixées et ne puissent pas être
changées et ajustées pour s'adapter à des situations familiales particulières,
cela ne signifie pas non plus que la place de la femme est de rester confinée
à la maison. Mais les premières responsabilités de chacun étant ainsi définies,
il est tout à fait possible que les pères jouent un rôle plus significatif dans
l'éducation des enfants et que les femmes participent aux entrées financières
du foyer."
(La Maison universelle de justice, lettre 9 août 1984.)
Et encore:
"...Cela ne signifie pas que ces fonctions [du père et de la mère] soient strictement
fixées et ne puissent pas être changées et ajustées pour s'adapter à des situations
familiales particulières, prenant en compte les intérêts et capacités de chaque
conjoint..."
(La Maison universelle de justice, lettre 30 août 1982.)
Ce qui suit offre un exemple d'une autre responsabilité unique attribuée au père:
"...bien que la mère soit la première éducatrice de l'enfant, et qu'elle ait
la plus grande influence formatrice durant son développement, le père a également
la responsabilité de l'éducation de l'enfant, et cette responsabilité est si grave
que Baha'u'llah a déclaré qu'un père qui ne l'assume pas perd ses droits à la
paternité."
(La Maison universelle de justice, lettre du 28 décembre 1980.)
"Le père doit toujours s'efforcer d'éduquer son fils et de lui faire acquérir
les enseignements célestes. Il doit lui donner conseil et l'exhorter en tous temps,
lui enseigner une conduite et un caractère louables, lui permettre de recevoir
une instruction à l'école et d'être éduqué dans les arts et sciences jugés utiles
et nécessaires. En bref, laisser instiller dans son esprit les vertus et les perfections
du monde de l'humanité. Par-dessus tout, il devrait rappeler sans cesse à son
esprit le souvenir de Dieu de manière à ce que ses veines et artères palpitantes
puissent vibrer avec l'amour de Dieu."
('Abdu'l-Baha, dans Compilation sur l'éducation baha'ie, p. 41.)
* Information:
Un observateur de la famille et de la société a établi que :
La relation mère-enfant, l'un des facteurs essentiels du changement social, est
également l'un des facteurs les plus difficiles à modifier. Sa transformation
ne peut pas être obtenue uniquement par l'éducation des mères. ...Les conditions
de vie des femmes et la discrimination dont elles souffrent les empêchent de satisfaire
pleinement les besoins de leurs enfants et ainsi de les préparer efficacement
à vivre dans un monde moderne. (Kitzinger, S. Women as Mothers, New York, Vantage,
1980.)
Ainsi, il est extrêmement important que le père aide la mère et l'assiste afin
que celle-ci puisse accomplir sa première responsabilité.
* Résultats de recherches:
Entre autres choses, des chercheurs dans le domaine de la famille ont noté les
points suivants: (Hawks, S. Recreation in the Family, Bahr S., ed. Family Research,
Toronto, Lexington, 1991, pp 446-450).
1. Lorsque le mari et la femme ont les mêmes attentes au sein du mariage, il y
a généralement plus de satisfaction maritale. Ceci suggère que les conjoints devraient
explicitement discuter de leurs attentes respectives.
2. L'évolution générale des dernières décennies a fait que la famille est devenue
plus égalitaire.
3. Des attitudes égalitaires sont positivement associées à une division égalitaire
des tâches ménagères.
4. Des attitudes égalitaires sont associées à un moindre nombre d'enfants.
Question: Dans quelle mesure l'information ci-dessus s'accorde-t-elle avec le
principe d'égalité entre hommes et femmes?
Activité proposée:
Le groupe peut discuter du rôle du père et de la mère dans l'éducation des enfants.
FAMILLES RECOMPOSEES :
Vous trouverez dans ce qui suit quelques suggestions d'experts familiaux qui peuvent
aider les familles recomposées. L'une de ces suggestions est de soutenir les parents
biologiques de l'enfant dans les situations qui concernent l'enfant. De même,
avoir des propos négatifs sur le parent biologique absent n'est pas sage, même
si cela peut parfois sembler justifié au beau-parent.
Une autre suggestion est d'éviter de faire "main basse" sur l'enfant. Les beaux-parents
peuvent ressentir que le parent biologique a été laxiste ou encore, qu'il a été
un parent plutôt mauvais. Le beau-parent peut penser qu'il/elle peut être un bien
meilleur parent que le parent naturel. Il peut même penser que le premier parent
a nui à son enfant, ce qui peut avoir conduit à une dysharmonie dans la maison.
Il peut aussi penser qu'il/elle peut résoudre le problème avec l'enfant.
Il est généralement préférable de ne pas agir sous l'emprise de tels sentiments,
bien que le beau-parent puisse souhaiter partager ses pensées avec le parent naturel
de l'enfant. Ceci, bien sûr, devrait avoir lieu à un moment calme et en l'absence
de l'enfant.
Si cela est approprié, les beaux-parents devraient s'occuper de façon progressive
de l'éducation directe (discipline) de l'enfant. Développer une relation amicale
avec l'enfant et soutenir le parent biologique sont deux aspects, prioritaires
par rapport à la discipline. L'établissement d'une bonne relation peut prendre
un certain temps et celle-ci peut même rester fragile pendant un certain temps.
L'enfant peut considérer le beau-parent comme un "intrus". Cela peut demander
un certain temps avant de dépasser ce sentiment, même si le beau-parent lui-même
ne se ressent pas comme tel dans la famille. Parfois, les enfants peuvent aller
jusqu'à traiter le beau-parent en intrus, situation très inconfortable pour ce
dernier, qui peut générer en lui des sentiments négatifs envers l'enfant. Pour
remédier à cette situation, il peut être utile d'être patient, de laisser faire
le temps, de se concentrer sur les côtés positifs de l'enfant, et d'éviter de
s'imposer dans la relation entre le parent biologique et l'enfant.
MEME LES PARENTS DIVORCES DOIVENT ETRE RESPECTES :
Les spécialistes affirment que, bien qu'il ne soit pas toujours facile de dire
à un enfant des choses agréables sur un ex-conjoint, on doit tout de même le faire.
On peut par exemple souligner les bonnes qualités et omettre les caractéristiques
les moins positives de l'ex-conjoint. Si c'est tout à fait impossible, le mieux
est alors de ne rien dire.
Souligner les aspects positifs est une méthode qui peut également être utilisée
à profit avec l'enfant. Le parent peut même souligner quelques qualités positives
que l'enfant partage avec d'autres membres de la famille, voire avec l'ex-conjoint,
plutôt que de mentionner des traits moins positifs qu'il partage avec eux.
TENSIONS ET STRESS DANS LA FAMILLE :
Résultats de recherche (Huang, I-C. Family Stress and Coping, p. 295.)
Le fait qu'un événement stressant va provoquer une crise ou non est largement
déterminé par le type de stress, la capacité de la famille à éprouver ce stress,
et la manière dont la famille définit l'événement stressant. Certains aspects
de la vie de famille déterminent sa capacité à affronter des crises.
Les familles qui fonctionnent bien vivent moins de tensions lorsqu'elles rencontrent
un facteur de stress (situation très difficile) que celles qui fonctionnent moins
bien. Le soutien mutuel au sein de la famille réduit également le stress en phase
de crise. D'autre part, le soutien apporté par le tissu social réduit aussi le
stress une fois la phase de crise aiguë terminée. L'implication de la famille
dans la communauté influence donc la manière dont la famille gère les crises.
Les familles qui sont mieux intégrées reçoivent généralement plus de soutien.
La résolution efficace de difficultés engendre généralement, au sein de la famille,
un sentiment de satisfaction plus important que lorsque la famille ne rencontre
pas de difficultés. Cela signifie que la satisfaction dans la famille se fonde
plus sur la gestion des difficultés que sur l'absence de difficultés.
Une part importante de cette satisfaction peut également dépendre de la signification
attribuée par la famille à ces difficultés. Ce processus est souvent lié à un
ensemble de croyances religieuses.
On a observé que les familles intégrées et flexibles le restent pendant les périodes
de crises (chômage) tandis que les familles désorganisées sont encore plus déstabilisées
par les problèmes.
La structure familiale semble même influencer les enfants une fois qu'ils ont
quitté la maison. Ainsi, ceux qui ont grandi dans des familles équilibrées montrent
moins de stress dans leur vie de famille que ceux qui ont grandi dans des familles
déséquilibrées.
Activité proposée :
Le groupe peut discuter des implications pratiques possibles de ces résultats.
LA COMMUNAUTE :
Son rôle dans l'éducation des enfants.
* Citation :
Discuter brièvement de la responsabilité de la communauté vis-à-vis de la mère
et dans le processus qui consiste à élever un enfant.
"Tant que la mère faillit à la formation de ses enfants, tant qu'elle ne leur
inculque pas un mode de vie approprié, l'éducation reçue ultérieurement ne produira
pas son plein effet. Il incombe aux [institutions qui sont responsables du bien-être
de l'entière communauté] de fournir aux mères un programme bien structuré en vue
de l'éducation des enfants, leur montrant comment, dès son plus jeune âge, l'enfant
doit être surveillé et instruit. Ces instructions doivent être dispensées à toutes
les mères afin qu'elles leur servent de guide; ainsi, chaque mère formera et élèvera
ses enfants conformément aux Enseignements."
(Sélection des écrits de 'Abdu'l-Baha, p. 138.)
Éduquer les parents et les assister dans l'éducation de leurs enfants est également
un des devoirs de la communauté. Un réseau informel comme ces réunions peut être
un moyen de soutenir les parents dans leur rôle.
UN DERNIER MOT :
Le groupe peut souhaiter se rencontrer plusieurs fois dans les mois qui viennent
pour discuter de la façon dont les choses évoluent. Une spiritualité et un rythme
nouveau peuvent également être établis dans la maison grâce à d'autres outils
disponibles que vous pourrez trouver.