Médiathèque baha'ie

Livre pour enfants
Recueil de contes

5. LE LION A L'EPINE
(Conte sur l'altruisme)

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5. LE LION A L'EPINE
(conte sur l'altruisme)


S'il te plaît, aide moi, supplia le lion. J'ai une épine dans la patte...

Il y a de cela plusieurs années, il fut un temps où le monde ne comptait que très peu de Chrétiens. Très peu de personnes acceptaient en effet de devenir chrétiens. Ceux qui le devenaient devaient être très prudents, car les Romains tuaient les Chrétiens.

Il y avait un jeune Chrétien du nom de Georges. Un jour qu'il se promenait dans la forêt, il rencontra un lion. Pris de panique, il s'enfuit.

- S'il te plaît, ne t'enfuis pas, lui cria le lion.

La voix de l'animal était si triste que Georges comprit qu'il souffrait quelque part. Il se cacha donc derrière un arbre et se retourna pour regarder le lion.

- S'il te plaît, aide moi, supplia le lion. J'ai une épine dans la patte et je n'arrive pas à l'ôter.
Il souleva une patte et la montra à Georges, qui y vit une grosse épine enfoncée.

- Aide-moi à l'ôter, supplia le lion. Elle me fait atrocement souffrir.

D'abord Georges ne sut que faire. Il ne voulait pas voir le lion souffrir de la sorte, mais il ne voulait pas non plus être dévoré. Après tout, il ne savait pas si on pouvait faire confiance à un lion.

Le lion tenait sa patte levée et geignait de douleur. Le pauvre, Georges ne pouvait plus supporter cette souffrance. Il quitta lentement son abri derrière l'arbre et fit quelques pas en direction du lion.

- S'il te plaît aide-moi, répéta le lion. Je te promets de ne pas te faire le moindre mal.

Georges s'approcha lentement. Le lion ne bougea pas; il se contenta de soulever sa patte. Lentement, Georges parvint jusqu'à lui et, prenant la patte du lion dans les mains, il attrapa l'épine et tira de toutes ses forces. L'épine fut enfin retirée.

- Ah, merveilleux ! dit Ie lion. Il s'appuya contre un arbre et poussa un profond soupir de soulagement.

- Bien, dit Georges. Je crois que je peux partir maintenant

Le lion lui dit alors :

- Jeune homme, jamais je n'oublierai ta gentillesse. Je m'en souviendrai toujours.

Georges s'en alla le plus rapidement qu'il put, ne s'attendant pas à revoir le lion un jour.

Des jours passèrent, puis des semaines, puis des mois. Peu à peu, le souvenir du lion s'estompait dans la mémoire de Georges. Puis un jour des soldats romains l'arrêtèrent parce qu'il était chrétien. Ils le traînèrent en prison, le jetèrent dans une petite cellule sombre puis refermèrent la lourde porte en fer. Un gardien qui l'observait par une petite ouverture pratiquée sur la porte se moquait de lui:

- Tu ferais mieux de dire tes prières, lui dit-il. Tu seras certainement exécuté demain.

Le lendemain arriva vite, et les gardiens vinrent chercher Georges pour l'exécuter. Il marchait bravement entre les soldats. Ceux-ci le conduisirent dans une arène où se trouvaient déjà des milliers de personnes venues assister à sa mort.

On le plaça à un bout de l'arène. A l'autre bout il y avait une porte en fer de laquelle sortirait un lion féroce et affamé qui le dévorerait. La porte s'ouvrit lentement, et un lion en sortit.

La foule s'attendait à voir Georges prendre la fuite. Ils voulaient voir le lion le poursuivre à travers l'arène avant de le dévorer. Mais Georges ne fuyait pas. Il était décidé de faire bravement face au lion et mourir courageusement.

Le lion franchit lentement la porte en fer. Lentement, il traversa l'arène en se dirigeant pas à pas vers Georges. Il s'approcha de lui, jusqu'à quelques mètres, puis s'arrêta. Il semblait à Georges qu'il avait déjà vu ce lion. En fait, c'était le lion à l'épine ! Il demanda à Georges:

- Te souviens-tu de moi ?

- Oh oui, répondit-il.

- Je me souviens également de toi, dit le lion. Je n'ai pas oublié. Ces hommes m'ont capturé puis affamé pendant une semaine. Mais s'ils pensent que je vais toucher à un seul de tes cheveux ils se trompent profondément.

Les spectateurs regardaient et attendaient, mais il ne se passait rien. Qu'est-ce qui n'allait pas ? Pourquoi le lion ne dévorait-il pas le jeune ? Etait-ce un miracle ? Oui, ça devait sûrement être un miracle ! La foule se mit à applaudir Georges était devenu un héros et on ne tuait pas un héros !

Georges fut libéré, ainsi que le lion. Ils quittèrent la ville en amis et n'y revinrent jamais.


Questions aux enfants :

1- Quel problème le lion avait-il au début de cette histoire ?

2- Comment Georges l'a-t-il alors aidé ?

3- Pour quelle raison Georges a-t-il été arrêté ?

4- Qu'avait-on l'intention de lui faire ?

5- Pourquoi le lion n'a-t-il pas mangé Georges ?

6- Qu'est-il arrivé à Georges et au lion ? Pourquoi les a-t-on libérés ?

7- Est-il bien d'aider autrui ? Quels sont les bénéfices de l'altruisme (dévouement et service à autrui) et de l'entraide, d'une part pour celui qui aide, et d'autre part pour celui qui est aidé ?


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