Médiathèque baha'ie

L'amour force génératrice de la création
Mémoire D.E.S. de Parvine Soleymani
pour les D.E.S. de
"Relation d'Aide et Potentiels Humains"
et "Relation d'Aide et Dépendances"


Faculté parisienne dans le domaine des Sciences Humaines (1997)

"La religion et la Science sont les deux ailes qui permettent à l'intelligence de l'homme de s'élever vers les hauteurs, et à l'âme humaine de progresser" [1]

Table des matières

AVANT-PROPOS
INTRODUCTION
DEVELOPPEMENT
1. Concept de l'amour
2. Développement de l'amour humain
3. Besoin d'amour
4. Rôle de l'amour dans la relation aidant-aidé
5. Bipolarité amour-connaissance
6. L'amour, fondement de l'unité
7. L'amour, loi universelle
8. Déclaration d'Abdu'l-Baha sur l'amour
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE

Je remercie le doyen de la Faculté Privée des Sciences Humaines de Paris qui par son approche de synthèse transdisciplinaire en psychothérapie, apporte une nouvelle et précieuse contribution à l'épanouissement du potentiel humain.
Je remercie également son épouse et ses enfants pour leur soutien et leurs encouragements dans cette lourde tâche.
Je remercie aussi mes chers amis, Mesdames Reynaud et Jagu-Roche et Monsieur Martin qui m'ont apporté leur aide dans l'élaboration de ce mémoire.
Parvine Soleymani



I - AVANT-PROPOS

I - 1 Foi Baha'ie


Dieu, dans une révélation progressive, a envoyé une succession de messagers pour guider l'humanité. Baha'u'llah, qui signifie en arabe "Gloire de Dieu", en est le dernier en date.

Baha'u'llah écrit: "Les prophètes de Dieu doivent être considérés comme des médecins dont la tâche est d'accroître le bien-être du monde et de ses peuples, afin de guérir, par l'esprit d'unité, la maladie d'une humanité divisée." [2]

Le message spirituel des manifestations de Dieu est le même, et leur thème central est l'amour de Dieu et l'amour de l'humanité. C'est ainsi que Baha'u'llah présente les manifestations de Dieu et leur rôle:

"Sache en vérité, que l'essence de tous les prophètes de Dieu est une et semblable. Leur unité est absolue. Dieu, le Créateur dit: il n'y a aucune distinction parmi les porteurs de mon message..." [3]

"Seule diffère la mesure elle-même des révélations apportées au monde par les prophètes de Dieu. Chacun d'eux a reçu un message distinct, avec mission de le révéler d'une certaine manière. C'est ainsi que semble varier la grandeur des divers prophètes. Leur révélation peut être comparée à la lumière que la lune répand sur la terre. Bien que, chaque fois qu'elle paraît, elle donne de son éclat une mesure nouvelle, sa splendeur inhérente reste cependant la même et demeure à l'abri de l'extinction.

Il en ressort avec évidence que toute apparente variation dans l'intensité de la lumière apportée par les divers prophètes n'est pas inhérente à cette lumière même, mais qu'elle doit être imputée à la réceptivité essentiellement variable d'un monde en perpétuel devenir." [4]

Voici maintenant quelques principes essentiels de la Foi Baha'ie, présentés dans une thèse de médecine:

"Le thème central du message Baha'i est l'unité du genre humain. Pour y parvenir, il préconise une fédération mondiale avec un tribunal international, une économie mondiale et une langue auxiliaire et internationale. L'éducation universelle et obligatoire, le devoir d'une recherche personnelle et indépendante de la vérité, l'abandon de toute forme de préjugé et de superstition, l'accord de la science et de la religion, l'égalité des droits pour l'homme et pour la femme sont quelques conditions indispensables à cette unité.

La pierre angulaire de cet édifice est la compréhension que les diverses cultures reposent sur la même vérité religieuse de base, dont les enseignements sont progressifs et relatifs à chaque époque, et dont le but n'est autre que l'amour et l'unité entre les hommes. Le message de Baha'u'llah représente le dernier chaînon en date de cette révélation, mais non l'ultime." [5]

Nous allons maintenant présenter une brève histoire de l'évolution de la Foi Baha'ie par ses principaux personnages.


I - 2 Le Bab

Grammaticalement, le nom commun bab, (porte), fut employé comme nom propre par un jeune homme persan Seyyed Ali Mohammad pour idéographier sa double mission de messager divin et d'annonciateur de Baha'u'llah (Gloire de Dieu), révélateur de la Foi Baha'ie.

C'est ainsi que le Bab fut comme une porte tournante dans l'histoire des religions. Il clôt le cycle prophétique des religions du passé jusqu'à celle de Mohammad (Sceau des Prophètes) et ouvre le cycle universel d'accomplissement de Baha'u'llah sur 5000 siècles dont l'objectif est la glorification finale de l'oeuvre de Dieu pour l'humanité.

La manifestation du Bab fut brève et fulgurante (1844-1850). Le 23 mai 1844 le Bab, précurseur de la Foi Baha'ie, a annoncé la venue imminente d'un grand éducateur mondial, le promis ou le messie attendu par toutes les grandes religions et prédit dans les prophéties de toutes les saintes écritures. Lors de son procès, en 1848, devant le haut tribunal ecclésiastique, il a déclaré:

"Je suis, Je suis le Promis, Je suis celui dont vous invoquez le nom depuis mille ans, celui dont la mention vous a fait vous lever, dont vous avez ardemment désiré l'avènement, priant Dieu d'avancer l'heure de sa révélation.

En vérité je dis: Il appartient aux peuples de l'Orient et de l'Occident d'obéir à ma Parole et de promettre fidélité à ma Personne" [6].

Dans leurs efforts pour exterminer ce mouvement naissant, les autorités ecclésiastiques et séculières (dynastie Quadjar) ont jugé et condamné le Bab comme hérétique et l'ont fusillé de 750 balles sous les yeux des habitants de Tabriz, le 9 juillet 1850, à l'âge de 31 ans. Ils martyrisèrent aussi plus de 20000 de ses adeptes qui fertilisèrent, par leur sang, le sol de la Foi Baha'ie.

Le Bab a révélé de très nombreux Ecrits dont trois ont été traduits en français par A.L.M. NICOLAS et qui sont considérés comme fondamentaux:
- en 1902 Le Livre des Sept Preuves, Bibliothèque Nationale à Paris
- en 1902 Le Bayan Arabe, ibid.
- en 1911-1914 La Bayan Persan, ibid.

Le Bab et le Babisme sont des vérités historiques qui firent l'objet de très nombreux livres, écrits par les orientalistes qui se sont penchés sur l'héroïsme de cette phase de la Foi. Parmi ceux-ci, nous mentionnons Gobineau, Renan, Browne et Nicolas dont les oeuvres sont citées dans l'annexe. Cette vérité historique est aussi mentionnée dans la correspondance diplomatique française entre les Affaires Etrangères à Paris et l'ambassade de France à Téhéran. Notamment, en 1852, le Journal Officiel persan a publié avec fierté la description des atroces supplices infligés à 20 000 babis. La traduction française en fut faite par le traducteur officiel de l'ambassade de France à Constantinople et fait partie des archives historiques des Affaires Etrangères à Paris.

Le Bab, qui ne devait pas avoir un successeur, annonça la proche manifestation de "Celui que Dieu rendrait manifeste". Le processus historique de cette manifestation prit son cours en 1852.


I - 3 Baha'u'llah

Baha'u'llah, dont le nom, en arabe, signifie "La Gloire de Dieu", est né le 12 novembre 1817 à Téhéran, fils d'un ministre fortuné, Mirza Buzurg-i-Nuri. Il s'appelait de son prénom Husayn-Ali de Nur et ses ancêtres remontaient aux grandes dynasties de l'Iran impérial. Jeune homme, Baha'u'llah mena une vie privilégiée, recevant une éducation axée sur l'équitation, l'escrime, la calligraphie, la poésie classique, les arts et essentiellement le Coran.

Baha'u'llah refusa la carrière ministérielle qui lui était ouverte et préféra consacrer son énergie à diverses actions humanitaires qui lui valaient le nom de "Père des pauvres". Cette existence privilégiée prit rapidement fin après 1844, lorsque Baha'u'llah devint l'un des chefs de file du mouvement babi.

En 1852, deux ans après l'exécution du Bab, Baha'u'llah fut arrêté. Des membres influents de la cour et du clergé réclamaient la peine de mort. Mais Baha'u'llah, que sa réputation personnelle, la position sociale de sa famille et les protestations d'ambassades occidentales protégeaient, y échappa.

On le jeta dans la célèbre "Fosse noire", ou Siyah-Chal en persan. Les autorités espéraient qu'il y trouverait la mort. Au contraire, ce fut dans ce cachot, alors qu'il avait atteint le fond de la persécution humaine que se produisit ce que l'on peut appeler son investiture pour la mission divine qui lui était dévolue et qu'il devint Baha'u'llah.

Les événements de la "Fosse noire" vont être à l'origine d'une révélation religieuse qui, 40 ans durant, produira des centaines de volumes de livres, épîtres et lettres qui constituent aujourd'hui le fondement de l'écriture sacrée de la Foi baha'ie. Dans ces Ecrits, Baha'u'llah esquisse le cadre de la reconstruction de la société humaine à tous les niveaux: spirituel, moral, économique, politique et philosophique.

"Baha'u'llah dit que la parole de Dieu est la "clé principale" du monde. Elle seule peut déverrouiller le potentiel spirituel qui existe à l'état latent en chaque individu et nous aider à exploiter toutes nos possibilités. Sans la parole de Dieu, les hommes resteraient prisonniers de leurs instincts et de leur culture et ils ne se préoccuperaient que des qualités liées à leur survie physique. Sans orientation divine, l'avidité, l'égoïsme, la malhonnêteté, la corruption, etc. ne feraient que croître." [7]

Après l'épreuve de la "Fosse noire", Baha'u'llah est banni de son pays natal. Commencent alors pour lui quarante années d'exil, d'emprisonnement et de persécutions. Il est d'abord envoyé à Bagdad en avril 1863. Avant de quitter Bagdad, Baha'u'llah a dévoilé, en présence de ses compagnons, sa mission de messager de Dieu. Baha'u'llah, dans un jardin sur le bord du Tigre, déclara qu'il était le promis annoncé par le Bab, annoncé en fait par toutes les écritures saintes du monde. Ainsi, les rigueurs de son bannissement s'intensifient, et de Bagdad, Il est transféré à Constantinople, puis à Andrinople, pour être finalement isolé dans la citadelle de Saint-Jean D'Acre (Akka), ville servant de bagne pour l'empire ottoman. Il s'éteindra en captivité, en 1892, près d'Haïfa, en Terre Sainte, après avoir désigné son fils aîné, Abdu'l-Baha, comme unique exégète infaillible de Ses écrits révélés.


I - 4 Abdu'l-Baha

Sur le Mont Carmel, à Haïffa, en Israël, un vaste complexe de monuments, bâtis sur le tracé d'un arc, représente l'arche de l'alliance universelle de Dieu. La Maison Universelle de Justice y siège en permanence.

Le testament de Baha'u'llah fut l'acte juridique établissant cette Nouvelle Alliance de Dieu avec la globalité humaine par le canal de son fils aîné Abdu'l-Baha auquel il conféra nominalement la maîtrise et l'application intemporelles de cette alliance impérissable.

Abdu'l-Baha est donc le Maître et l'Exégète infaillible de la nouvelle Révélation, l'instigateur des institutions, l'exemple parfait du comportement humain, le gage de la cohérence et de la dynamique indispensables à l'éducation de "l'homo nuovo".

C'est en 1921 qu'il quitte ce monde, en laissant à son petit-fils Shoghi Effendi le gardiennat de la communauté mondiale baha'ie.


I - 5 Shoghi Effendi

Le premier des hommes nouveaux est Shoghi Effendi. Il n'est pas, comme Abdu'l-Baha (le Maître), "investi" du pouvoir. Il est "mandaté" par ce pouvoir. Pour prendre en mains la suite des tâches entreprises par Abdu'l-Baha, conduire et protéger la communauté naissante, instaurer les institutions de la Nouvelle Alliance et, au-dessus de tout, faire élire pour la première fois la Maison Universelle de Justice qui désormais protégera l'humanité selon les principes révélés par Baha'u'llah.

Au décès d'Abdu'l-Baha, le jeune étudiant Shoghi apprit par testament le mandatement que lui conférait son grand-père et dès lors sa vie entière fut vouée à l'accomplir parmi les pires difficultés.


I - 6 La Maison Universelle de Justice

Avec la mort de Shoghi Effendi en 1957, la communauté Baha'ie, désormais sans tutelle personnifiée, voit clore cette période de révélation et d'interprétation qui s'est étendue sur 113 années de textes authentifiés. Désormais, c'est à ce corps suprême, élu, qu'appartient de légiférer sur tout détail qui ne serait pas explicitement traité dans les écrits.

La Foi Baha'ie est actuellement considérée comme une religion à part entière, au même titre que le Christianisme, l'Islam, le Judaïsme et le Bouddhisme. La Classification Décimale Universelle (CDU) utilisée dans les grandes bibliothèques occidentales, la répertorie sous la cote 298, rubrique "Jeunes religions".



II - Introduction

L'amour est un besoin vital pour l'équilibre spirituel, psychique et physique de l'homme. Le manque d'amour est la cause de toute souffrance.
L'amour, cette force créatrice, est la clé de tous les problèmes.
Quelle était la motivation profonde de Frédéric Banting, inventeur de l'insuline? Quand il était enfant, il aimait beaucoup sa compagne de jeux. Celle-ci mourut d'un excès de sucre dans le sang. Alors, ne l'oubliant pas, il étudia la médecine et découvrit l'insuline. Aujourd'hui, des milliers de diabétiques vivent grâce à l'amour pur de Frédéric pour Jeanne.
L'amour, le vrai, est l'essence même qui vivifie la qualité de la relation entre l'aidant et l'aidé.

L'enseignement de la Faculté Privée des Sciences Humaines de Paris prend bien en compte cet aspect essentiel de notre vie.
Les actions liées à la "Relation d'Aide et Potentiel Humain" ainsi qu'à la "relation d'Aide et Dépendances" ne sont bénéfiques que par l'Amour introduit dans ces démarches.

Mon attachement au message de Baha'u'llah qui révèle l'amour, cette loi universelle inviolable, comme étant la force génératrice de la création, me motive pour en promouvoir la vision baha'ie. Abdu'l-Baha nous dit: "Si ce n'était à cause de l'amour de Dieu, les coeurs seraient inanimés, les esprits se dessécheraient et la réalité de l'homme serait privée des dons éternels" [8].



III - DEVELOPPEMENT

"L'amour révèle, avec une puissance infaillible et illimitée, les mystères latents de l'univers". [9]

III - 1 Concept de l'amour


L'amour est ce qu'il y a de plus convoité et plus méconnu dans tous les rapports humains.

Colette Portelance définit l'amour: "comme la capacité à agir constamment dans le sens de la satisfaction des besoins fondamentaux tant physiologiques que psychologiques qui assurent notre bien-être, notre équilibre et notre santé physique, psychologique et spirituelle. L'amour est une question de respect de soi et de capacité à choisir ce qui est bon pour soi, sans quoi il n'y a pas d'amour des autres". [10]

Dans cette définition Colette Portelance montre que l'on ne peut pas établir une relation d'aide efficace avec autrui tant que notre besoin d'amour, et par voie de conséquence notre santé et notre équilibre globaux, n'est pas satisfait.

Marc Alain Descamps, dans son article sur le transpersonnel, définit ainsi l'amour: "La Vie transpersonnelle commence par une ouverture au niveau du coeur, puis suit une apparition de vagues d'Amour et de Ferveur, de reconnaissance pour tout ce qui s'est produit. Mais il s'agit du véritable amour, le pur amour, qui est bienveillance et bienfaisance, et non du désir possessif et égoïste de l'amour captateur. C'est cette ferveur, cet élan d'amour qui doit être transmis. Il faut apprendre aux gens à aimer. On ne peut aider vraiment les autres à échapper à leurs souffrances qu'en leur permettant d'échapper à leur point de vue personnel. Sinon, quelques soient les psychothérapies qu'ils suivent, ils se plaindront à nouveau et pour toujours...

Un être qui a fait une approche du Transpersonnel se reconnaît à ce que, privilégiant l'étude, l'amour oblatif et le service sur ses intérêts égoïstes, il est moins centré égocentriquement sur sa personne, mais s'ouvre avec générosité à l'altruisme, l'humilité, le dévouement, l'amour des êtres humains, des êtres vivants, de la nature, du cosmos et du divin". [11]

Par ce qu'exprime ainsi Marc Alain Descamps, l'aide ne peut intervenir que dans le cadre de l'amour. Il faut apprendre à aimer, dans le désintéressement, le renoncement à l'égo pour atteindre l'amour oblatif permettant à l'aidant d'ouvrir la voie à l'aidé pour qu'il échappe à son point de vue personnel. En quelque sorte, le rôle essentiel de l'aidant est de permettre à l'aidé d'atteindre l'amour oblatif, seule condition pour maîtriser ses problèmes. C'est alors que l'aidé, ouvrant son coeur généreusement, réalisera ce qui l'épanouira.

Mais le véritable amour, selon les enseignements baha'is, est celui qui existe entre Dieu et les êtres humains, c'est l'amour du prochain par amour pour Dieu. Et la prière est le canal qui nous permet d'aimer Dieu de plus en plus.

Dans la conception humaine il y a trois formes d'amour:

- L'amour captatif, lié à l'attraction. On l'appelle parfois l'amour possessif, surtout dans une vision socio-morale.
- L'amour oblatif (affection) qui est la forme la plus élevée, la plus pure, la plus spirituelle.
- L'amour de communion, qui provient de l'intégration des deux premiers.

L'amour captatif est un amour qui nous fait aimer quelqu'un pour nous-mêmes.

La deuxième forme d'amour est l'amour le plus élevé, c'est l'amour oblatif. Le synonyme de l'amour oblatif est l'amour affectif. Le terme "affectif" vient du mot latin "affectare" qui signifie "se donner pour", "chercher à atteindre", ou bien "s'émouvoir pour se donner". L'amour oblatif ou affectif est donc l'amour qui veut qu'on se donne sans recevoir, il est purement spirituel. Tel est l'enseignement de Baha'u'llah dans "Les Paroles Cachées": "Ne m'approchez pas avec un coeur privé de vie, souillé d'appétits et de désirs terrestres" [12] . Nous ne devons pas demander quelque chose à Dieu, en retour de notre amour. Cet acte d'adoration devrait se faire de manière tout à fait spontanée. C'est alors que notre amour pour Dieu sera vraiment oblatif.

Enfin, la troisième forme, c'est l'amour de communion. C'est l'intégration de l'amour captatif et de l'amour oblatif dans un tout. L'amour de communion signifie aimer, et en même temps s'attendre à être aimé. Nous devons être les éclaireurs, les porte-bannières de cet acte d'aimer, et non pas s'attendre à être aimés d'abord pour aimer ensuite.

L'amour de communion provient de l'amour possessif et de l'amour oblatif. Les deux sont nécessaires pour la vie.

Dans la vie humaine existe un côté matériel: c'est une nécessité d'avoir une maison, des vêtements, des aliments, etc., nous aimons avoir ces choses, les posséder et les utiliser. Mais ceci n'est accepté et acceptable que dans des limites modérées. Dans sa Tablette de l'Alliance, Baha'u'llah nous enseigne: "Les possessions de la terre sont instables, c'est pourquoi tout ce qui est transitoire ou soumis à des vicissitudes est indigne de retenir l'attention, si ce n'est dans une mesure très limitée" [13].

L'homme peut-il être mû exclusivement par l'amour oblatif? Certainement non! Il vit dans un monde matériel qui l'influence et auquel il doit réagir d'une manière appropriée. L'homme doit-il se laisser dominer par l'amour-possessif? Encore une fois, la réponse est non! Sinon il deviendra un être infra-animal. Il faut donc admettre qu'une forme d'amour à deux ou davantage doive prévaloir dans la vie humaine. Un tel amour s'appelle l'amour de communion. L'égoïsme, dans son sens moral, est à l'origine de la majeure partie des péchés. L'homme d'aujourd'hui est trop occupé par ses propres intérêts, au point de négliger ceux des autres. Les pronoms "Je", "Me" ou "Moi", ou d'autres liés à l'individu lui-même s'utilisent exagérément, alors que le "Nous" se forme, dans la conscience de l'enfant, bien avant le "Moi".

Selon les enseignements baha'is, pour aider efficacement, il faudrait que s'établisse entre l'aidé et l'aidant une relation d'amour fondée sur l'unique concept de l'Amour pour Dieu et que chacun d'eux soit porte-bannière de cet amour.

Maintenant nous allons présenter le processus de développement de l'amour humain en nous basant sur ce point culminant qui est l'amour de Dieu.



III - 2 Développement de l'amour humain

"L'amour est la lumière qui nous guide à travers les ténèbres, le vivant lien qui unit Dieu à l'homme ...". [14]

La conception baha'ie de l'amour présente quatre formes:
- L'amour de la créature pour Dieu.
- L'amour de Dieu pour les créatures.
- L'amour des créatures pour les créatures.
- L'amour de Dieu pour les Manifestations de Dieu.

Parmi ces différentes formes nous nous contentons de développer l'amour de l'homme pour l'homme.

Pour que cet amour soit éternel et universel, il devrait être axé sur l'amour de Dieu. Pour éclaircir ce concept observons l'évolution de l'amour dans le mariage et la vie familiale.

La première manifestation de l'amour dans les rapports humains est l'attraction, Celle-ci est la plus forte chez les personnes dont la perception des autres n'est pas voilée par les idées préconçues et les malentendus; ainsi, les enfants sont-ils naturellement attirés par toute personne gentille et prévenante. On peut en dire de même de tous les hommes, bien que les préjugés, les idées préconçues, les besoins et désirs personnels nous attirent vers certaines personnes et nous rendent aveugles aux qualités de certaines autres.

En tous cas, l'attraction est généralement la première manifestation de l'amour entre deux êtres, entre homme et femme. Cette attraction, qui au début est souvent reliée à l'apparence physique ou à la présentation, est souvent confondue avec l'amour. Le coup de foudre n'est souvent que l'attraction subite ressentie lors d'une rencontre fortuite par deux personnes qui se trouvent physiquement, affectivement ou intellectuellement attirantes. Si palpitante que soit une telle expérience, il ne faudrait cependant pas la confondre avec l'amour sous sa forme complète et totale.

L'attraction peut néanmoins être le point de départ d'une relation plus profonde. Après l'attraction vient la "satisfaction des besoins", une autre facette de l'amour. L'être humain a besoin des autres; la solitude, l'isolement, le vide l'entourent, et personne ne peut complètement se passer des autres. Nous avons toujours besoin des autres pour satisfaire nos nombreux besoins: besoin de partager, de communiquer, d'apprendre, de prendre soin d'autrui, de donner et de recevoir. Quant au contact humain intime et aux rapports sexuels, ils satisfont les besoins psychologiques et biologiques de l'homme. Après l'attirance vient la satisfaction des besoins, avec les problèmes que cela représente pour beaucoup.

Pour connaître un amour véritable, l'attraction mutuelle ou la satisfaction des besoins ne suffisent pas; il faut que les rapports permettent à chaque personne en cause de devenir plus mûre, "de se développer". Les êtres humains ont besoin de se développer constamment, de réaliser leur potentiel, de créer. Cette croissance doit être globale et porter sur les aspects affectifs, intellectuels et spirituels de l'être. Sans une telle croissance, l'ennui et un sentiment d'infériorité s'installent chez l'être, réduisant fortement sa capacité d'aimer et d'encourager.

Cette croissance, cette réalisation de soi est une des plus hautes aspirations de notre civilisation. Cependant, nombreux sont ceux qui, à la recherche de croissance personnelle, s'engagent sur un chemin qui les amène finalement à l'isolement et à la rupture des contacts avec autrui. Il est triste de penser qu'à notre époque l'attraction mutuelle et la satisfaction des besoins soient perçues comme étant l'essence même de l'amour alors qu'un tel amour rend précisément impossible la croissance personnelle. En fait, pour se développer, l'amour vrai a besoin de tous ces éléments avec en plus quelque chose d'important: la "prise de conscience du sens, du but de la vie".

Une vie dénuée de sens conduit au désespoir, à la destruction, à l'apathie et à la violence. Le sens que l'on donne à la vie ne peut être limité ni temporaire et devrait tenir compte de la véritable nature de l'homme: sa nature spirituelle.

L'amour humain est possible sur la base d'une unité de connaissances et de croyances et pourvu qu'existe un point d'attraction entre les hommes. Comme le dit Abdu'l-Baha:
"C'est l'idéal de l'unité d'esprit entre les croyants qui inspire l'amour en leur coeur. Cet amour est possible grâce à la connaissance de Dieu qui permet aux hommes de voir l'Amour divin reflété en eux. Chacun voit alors reflétée en l'autre la beauté de Dieu et, voyant cette similitude en l'autre, chacun est attiré par l'autre... Cet amour permet la réalisation de la vraie entente et rend possible l'établissement de la vraie unité" [15].

Une telle idée de l'amour est fort différente de ce que l'on entend communément par ce terme. Elle transcende les qualités physiques, émotionnelles, intellectuelles de l'être pour s'attacher à sa réalité propre, pour s'attacher à lui en tant que créature noble douée de caractéristiques et de qualités uniques. Si l'on regarde un tel concept de plus près, on se rend compte que tous les problèmes importants rencontrés dans les relations avec autrui sont dus au fait que l'on accorde généralement une trop grande importance au caractère physique, psychologique et à l'intellectuel de l'autre. Le résultat en est la distanciation, l'indifférence lorsque l'on n'aime pas de telles caractéristiques, ou bien un attachement excessif, une dépendance intense si l'autre possède les qualités que l'on aime. Comme le dit Abdu'l-Baha, un tel amour n'est pas le véritable amour:
"... il est sujet aux changements, il s'agit de fascination... Ce sont les conditions changeantes de la vie qui le font naître. Il ne peut se qualifier d'amour, mais simplement de connaissance, il peut changer. Que l'on supprime les causes de cet "amour" et l'on supprimera l'amour". [16]

Dans les deux schémas suivants, présentés par Hossein Danesh, nous verrons que si une personne n'est pas habitée par l'amour, son angoisse peut aboutir à un comportement pathologique, tandis que l'angoisse gérée avec l'amour peut être transcendée.

Dans le chapitre suivant, nous verrons à quel point chaque être humain, pour développer ses potentiels naturels dans une voie constructive, a besoin d'amour.

* Schéma I : Mécanismes malsains [17]

Défis (menaces) => Peur => Grave anxiété chronique ou vive => Repli sur soi-même et apathie => Possibilités réduites

Défis (menaces) => Colère => Grave anxiété chronique ou vive => Agression et violence

Possibilités => Croissance => Amour et encouragement => Maturité

Possibilités => Croissance => Amour et encouragement insuffisants, absents ou mal orientés => Personne égocentrique(encore plus vulnérable aux menaces)

Possibilités => Créativité => Amour et encouragement insuffisants, absents ou mal orientés => Ennui et isolement

* Schéma II : Mécanismes sains [18]

Défis (menaces) => Peur => Motivation et anxiété normale => Solutions objectives et créatrices

Défis (menaces) => Colère => Motivation et anxiété normale => Solutions objectives et créatrices

Possibilités => Croissance => Amour et encouragement => Maturité => Homme spirituel(universel)

Possibilités => Créativité => Amour et encouragement => Plénitude



III - 3 Besoin d'amour

"L'amour est le seul moyen de procurer la félicité véritable ..." . [19]

Chaque espèce de la création a besoin d'amour. Des expériences montrent l'effet bénéfique de la musique sur le développement des plantes. "Le biologiste russe Gortchakov fut le premier à expérimenter sur des plantes en serres diverses sortes de sons et a constaté que la musique douce favorisait leur croissance tandis que le hard rock amenait leur dépérissement" [20].

Les travaux de Harlow nous évoquent son expérience avec le bébé singe. Il s'agit de comparer les réactions du bébé singe à trois variétés de mères, la mère naturelle, la mère fourrure et la mère fil de fer. Les bébés nourris artificiellement par la mère fil de fer se développent mal socialement, et on pourrait les considérer comme des "schizophrènes". Les bébés singes préfèrent vivre avec la mère artificielle fourrure.

En ce qui concerne l'être humain, le besoin d'amour est un besoin vital pour son équilibre quelque soit son âge.

Un enfant non aimé souffre de graves problèmes psychologiques et son état physique en est altéré. Un enfant dont le besoin d'amour n'est pas comblé est très dépendant, en quête de l'amour il accapare toute notre attention et notre temps.

Au cours de ses travaux sur les effets de la séparation de l'enfant jeune de sa mère, John Bowlby, psychanalyste relativement proche de l'école kleinienne en Angleterre présente un ouvrage intitulé: La carence de soins maternels (1954) [21]. Dès 1957, cet auteur expose sa théorie de l'attachement pour définir "la nature du lien qui unit l'enfant à sa mère" (J.Bowlby, 1957) [22]. Il propose l'idée qu'il existe une pulsion d'attachement primaire, non liée à la libido.

Les conséquences des travaux de John Bowlby ont été extrêmement nombreuses. Elles touchent aux conceptions des soins et de la prévention dans le domaine de la santé mentale des jeunes enfants. R.Spitz, dans ses expériences sur la dépression anaclitique des jeunes enfants hospitalisés ou élevés en institution, "avait montré comment la détresse du bébé pouvait guérir lorsqu'il retrouvait sa mère et lorsqu'il échappait aux conséquences dramatiques de la carence des soins maternels. L'intérêt pour la théorie de l'hospitalisme conduisit à préconiser l'allongement des congés maternels après la naissance des bébés. On considérait que, pour leur développement, ils avaient besoin de l'amour de leur mère" [23].

Un adulte qui manque d'amour est souvent envahi par des peurs, des frustrations et dépressions qui l'empêchent de se réaliser; il peut aussi être atteint par des maladies psychosomatiques qui le privent de ses capacités vitales.

Comment pouvons-nous éveiller l'amour des autres? Colette Portelance nous dit: "C'est l'amour de l'entourage qui éveillera en l'homme l'amour de lui-même et qui lui permettra d'aimer dans le respect profond et inébranlable de ce qu'il est. S'aimer, aimer et être aimé sont les trois composantes indissociables du besoin vital d'amour dont la satisfaction donne à l'homme la clé de son équilibre et de son évolution intérieure" [24].

C'est donc le rôle des psychothérapeutes et des éducateurs de susciter une expérience d'amour véritable entre des gens qui en manquent. L'on arrive ici à considérer l'importance de l'amour dans une relation thérapeutique.



III - 4 Rôle de l'amour dans la relation aidant-aidé

"L'amour est l'esprit de vie qui anime le corps embelli de l'humanité ..." [25]

Comment aider le plus efficacement? C'est en développant l'amour, surtout chez l'aidant, et cela bien avant n'importe quel choix de technique thérapeutique.

La personne qui exprime un besoin d'aide n'est pas toujours consciente que ses problèmes peuvent être liés à un manque d'amour dans son évolution. Et pourtant, combien est fondamental le besoin d'amour, aussi essentiel que celui de respirer, pour le bon développement équilibré de n'importe quel individu.

Le rôle majeur de l'aidant est donc de palier au manque d'amour qui a été à l'origine des problèmes de la personne venue se confier à lui. Et comment le mieux manifester à l'aidé cet amour, si ce n'est en étant lui-même imprégné de cet esprit d'amour. L'aidant ne peut aussi donner que ce qu'il a lui-même acquis, à savoir que, se sentant "bien dans sa peau", donc en s'aimant avant tout lui-même, il peut arriver à rayonner suffisamment pour que l'aidé ressente profondément cet amour, attendu plus ou moins consciemment.

Ce n'est en particulier que grâce à l'amour qui l'habite que l'aidant peut déclencher chez l'aidé la prise de conscience d'avoir en lui-même tous les éléments nécessaires pour résoudre ses problèmes. Et comment cela peut-il se produire? Tout simplement l'aidant qui aime son interlocuteur n'a que des attitudes positives: Il ne juge pas; il accepte les sentiments, les émotions les blocages et les problèmes évoqués, de même que les besoins, les désirs, la façon de vivre et d'être, les opinions et les pensées de l'aidé. L'aidant crée ainsi le climat favorable à l'expression de l'aidé. Ce dernier, en quelques sortes irradié par l'amour émis par l'aidant, se trouve en mesure de réaliser ce qui lui convient, non plus nécessairement émanant des autres, mais surtout prend conscience qu'il peut puiser en lui-même tout ce qui va contribuer à son épanouissement.

Nous sommes ainsi amenés à analyser l'importance de la connaissance de soi pour développer cet amour, en passant par la connaissance de Dieu.



III 5 Bipolarité amour-connaissance

"...l'Amour de Dieu, dont la lumière fait resplendir les coeurs de ceux qui le connaissent." [26]

"Et chaque branche du savoir, si elle est associée à l'amour divin, est approuvé et digne de louanges mais, privé de son amour, le savoir est stérile en vérité, il conduit à la démence. Chaque sorte de connaissance, chaque science, est comparable à un arbre: si le fruit qu'il produit est l'amour de Dieu, alors c'est un arbre béni sinon, cet arbre n'est que du bois desséché et ne pourra servir qu'à faire du feu" [27].

Dans la foi baha'ie, il y a deux principes préliminaires: l'amour et la connaissance de Dieu. Dans "Les paroles de Sagesse", Baha'u'llah dit: "La source de toutes les connaissances, c'est la connaissance de Dieu..." [28]. Dans "Les Paroles Cachées", il dit: "Ô fils de l'homme! Caché en mon être éternel et dans l'antique éternité de mon essence, je savais mon amour pour toi, aussi t'ai-je créé..." [29] .

La cause de la création, c'est l'amour, et son but, c'est la connaissance de Dieu. Le problème de la création présente donc une dichotomie, une bipolarité. Dans un pôle, il y a l'amour, dans l'autre la connaissance, et, d'une manière spécifique, la connaissance de Dieu. Elle se fera par la connaissance qu'a l'individu, de son être propre, de lui-même. Mais la connaissance de soi passe par la connaissance d'autrui, étant donné qu'il faut examiner ce problème dans la perspective de l'histoire naturelle de la vie de l'homme. Il faut donc dire que dans le canon de la création, le "Tu" (autrui) a priorité sur le "Moi" (soi-même).

En ce qui concerne la connaissance de Dieu, les moyens et potentialités qui nous y conduisent sont en nous d'une manière innée et inhérente. Nous avons en nous un besoin de croyance en un pouvoir, une force surnaturelle. Quand l'homme était incapable de se faire une idée de Dieu, à l'époque primitive, il se faisait des idoles et les adorait. Et lorsqu'il fut devenu matérialiste, il se rendit compte qu'il ne pouvait pas échapper à la règle universelle, qui est ce besoin de croire en une force supra-humaine. Alors il a fait de ses leaders des idoles pour satisfaire ce besoin.

Le besoin de croire est en nous. C'est la raison pour laquelle certains philosophes expliquent les différents aspects de la vie humaine en donnant les termes d'homo artificiosus, homo loquens, homo religiosus. Et lorsqu'on utilise la locution "homo religiosus", c'est à dire un homme qui ne peut pas s'abstenir de croire en Dieu et en une forme de religion, ceci parce qu'il existe en l'homme les relations nécessaires, indéniables et dont la rupture est synonyme de la mort, mort spirituelle dont souffre l'homme de notre temps.

L'Amour et la Connaissance de Dieu sont le fondement de l'Unité lequel, à son tour, maintien l'harmonie et l'amour dans les relations.



III - 6 L'amour, fondement de l'unité

"Rien dans le monde n'est possible tant que son unité ne sera pas établie" . [30]

"... l'union des choses créées produit toujours les résultats les plus dignes de louange... L'union entre les êtres humains est au-dessus de toutes les autres unions, en particulier lorsqu'elle se produit dans l'amour de Dieu". [31]

La caractéristique essentielle de la communauté baha'ie est l'unité. Cette unité, d'une nature et d'une portée universelles implique le développement et le maintien de l'harmonie et de l'amour entre les membres de cette communauté.

Dans la foi baha'ie, sont présentes trois conceptions: l'unicité, l'unité et l'harmonie.

L'unicité se réfère à quelque chose d'unique, exclusivement unique, sans avoir de partenaire, et c'est un des attributs de Dieu.

La deuxième conception est l'unité. Elle implique et entend une union entre divers éléments qui peuvent être différents, mais unis pour une raison ou pour une autre. Ceci implique une unité dans la diversité. Il est admis que la définition esthétique et philosophique de la beauté n'est que l'unité dans la diversité.

L'individualité humaine fait que la diversité est un état nécessaire; pourtant l'unité, dans une perspective structurelle, est également nécessaire, puisque les deux caractéristiques de la structure, à savoir interdépendance et intégrité, sont les conditions nécessaires au maintien de celle-ci.

L'harmonie est aussi la condition nécessaire de l'interdépendance qui participe au maintien de la structure et à l'organisation de la communauté humaine.

Dans la foi baha'ie, le concept de l'unité est fondé sur un métaphénomène de base: l'amour.

Dieu a créé l'homme parce qu'Il aimait la création de l'homme. Baha'u'llah dit: "Si l'amour n'existait pas, la création n'existerait pas" [32] et aussi: "Ô fils de l'homme, J'ai aimé ta création, c'est pourquoi Je t'ai créé. Aime-moi donc afin que Je mentionne ton nom et que, de l'esprit de vie, Je remplisse ton âme" [33] . La raison principale, la cause originelle de la création, c'est l'amour. L'amour est le fondement principal de l'unité. L'amour est non seulement la cause de notre existence, mais c'est aussi quelque chose qui prend ses racines dans notre être et se présente dans des formes diverses d'amour-besoin, d'amour-sentiment, d'amour-pensée dans notre état d'âme.

L'unité est synonyme de la vie communautaire, sociale et même individuelle, puisque parfois l'homme n'est pas uni avec lui-même, et souffre d'un schisme de la personnalité ou possède une double personnalité. Tandis que l'individu doit être en accord avec lui-même pour présenter une identité unique. L'unité est synonyme de normal, de sain et sauf. Que soient préservés l'unité, l'amour, la vraie force qui n'implique ni la violence ni l'agression, mais au contraire l'attraction, la sympathie, l'amour, la fraternité et l'union dont nous allons développer leur ultime importance en tant que loi universelle, dans le chapitre qui suit



III - 7 L'amour, loi universelle

"L'amour est la plus grande loi qui régit ce puissant et céleste cycle, l'unique pouvoir qui relie les divers éléments de ce monde matériel, la force magnétique suprême qui dirige les mouvements des sphères dans les célestes royaumes." [34]

L'amour est une loi dans tous les mondes: minéral, végétal, animal et humain.

Abdu'l-Baha définit l'amour comme suit: "L'ensemble des relations nécessaires émanant des vérités des choses: c'est l'attraction, la sympathie et l'amour" [35] .

En analysant chacun des termes de la définition d'Abdu'l-Baha, on peut mieux comprendre ce que signifie l'amour et pour l'atteindre, l'on doit remplir les trois conditions citées plus haut.

L'ensemble est une conception holistique présentant la vérité qui provient de la nature des choses.

Le deuxième terme, est "relations". Il y a plusieurs formes de relations parmi lesquelles se trouvent les relations naturelles, innées ou inhérentes à chaque chose.

Le troisième terme de la définition est le terme "nécessaire".

Comme ces relations sont innées, si l'on coupe ces relations, la chose s'effondre et n'existe plus. Par exemple, il y a une relation nécessaire entre le coeur et le poumon,. Si l'on coupe les relations nécessaires entre le poumon et le coeur, la vie n'existera plus. Cette nécessité est donc inhérente, naturelle et innée.

Le terme "émané" ou "existant" implique des relations dynamiques. Le coeur et le poumon ont chacun leur dynamisme, leur fonctionnement. Dans la société, les hommes ont une relation dynamique. Si l'on n'a pas de dynamisme, on n'a pas de relations. Dans la société, il y a des interactions affectives, intellectuelles, sociales, etc., qui impliquent l'existence et la nécessité de ces relations.

Le terme de la "vérité": Il y a une différence entre la réalité et la vérité. Abdu'l-Baha dit que la vérité appartient au monde spirituel, alors que la réalité s'applique au monde matériel. Les composantes du monde spirituel sont de valeur positive; les réalités ne possèdent pas nécessairement une valeur morale positive. Les vérités sont nécessairement universelles, les réalités ne le sont pas. On peut dire que "toute vérité est une réalité, mais toute réalité n'est pas vérité" [36] .

Enfin, le mot "chose" est un mot logique. Dans la logique, la chose signifie toute chose existante, quelle que soit sa nature, abstraite ou concrète. Une chaise est une chose, la pensée est une chose.

Dans cette définition, Abdu'l-Baha utilise également les trois termes de l'"attraction", de la "sympathie" et de l'"amour". Abdu'l-Baha aurait pu mentionner simplement l'amour. Mais Il ne parle pas seulement des hommes, il parle de la création, de l'ensemble de l'univers. Il donne la grandeur et l'ampleur méritées à un terme scientifique, philosophique et spirituel, qui est l'amour dans son ensemble, le terme auquel Baha'u'llah se réfère comme suit: "Si l'amour n'existait pas dans le monde, le monde n'existerait pas" [37]. Alors, ces trois notions expliquent justement les divers niveaux de la force originelle émanée par Dieu, provenant de Dieu, qui maintien l'existence de l'univers, autrement dit le monde existentiel.

Nous allons maintenant expliquer ces trois termes.

Au niveau atomique, le monde ne pourrait pas exister s'il n'y avait pas une force attractive. Notre corps existe dans la mesure où l'attraction entre les atomes et les molécules existe. Abdu'l-Baha traite d'abord de l'aspect matériel de la vie qui touche non seulement l'être humain, mais aussi la création de l'univers et de toute chose. Il y a des atomes partout, dans l'ensemble du système solaire, de notre galaxie et de l'univers dans son ensemble. "L'attraction est l'apanage du monde matériel" [38].

Deuxièmement, la "sympathie", elle concerne le deuxième processus de l'essence-existence, l'âme. La sympathie est l'apanage de l'âme. Nous savons que les minéraux, les végétaux et les animaux ont leur âme. Abdu'l-Baha affirme dans "Les Leçons de Saint-Jean d'Acre" [39] que l'âme est quelque chose d'intermédiaire entre l'esprit et le corps, l'esprit en haut et le corps en bas. L'âme est au milieu et la sympathie émane de cette partie. Le mot "sympathie" se compose du préfixe latin "sym" qui signifie "à deux" ou "à plusieurs", jamais à un seul, et de la racine qui vient du mot grec "pathos", ce qui signifie douleur, sentiment, émotion. Donc la sympathie signifie avoir les mêmes sentiments, les mêmes douleurs, les mêmes émotions. On a de la sympathie pour quelqu'un quand ce quelqu'un souffre de quelque chose et qu'on ressent la même douleur. Plus on ressent la douleur même de cette personne, plus cette sympathie envers elle sera forte. Si cette sympathie est superficielle, on sent naturellement la douleur de cette personne à un degré très bas. La sympathie, donc, signifie "avoir le sentiment des autres", et c'est ce qui peut exister entre les divers niveaux de l'existence, et pas seulement entre les humains.

En considérant en effet le monde des animaux, ceux-ci ont de la sympathie les uns envers les autres. Des animaux ont sauvé l'enfant de l'homme dans une situation dangereuse, en l'absence de leur mère par exemple. Il y a une sympathie au sein du monde végétal, sympathie non seulement entre lui-même, mais il y a aussi entre lui et les animaux une réaction ou une affinité. On a déjà perçu l'effet de la musique sur la croissance des plantes et des fleurs, on l'a étudié et, peut-être, dans le futur, aurons-nous une psychologie végétale. Pourquoi pas? Avec le temps, les progrès de la connaissance confirmerons les affirmations d'Abdu'l-Baha qui oriente la science de la psychologie au plus haut niveau. Les végétaux réagissent; le pollen apparaît et il est attiré par le sexe opposé de la même espèce. Ensuite, le développement aura lieu sous forme d'oeuf et de semence. En ce cas, il y a plus qu'une simple attraction, il y a une sympathie. Il y a une sympathie entre les végétaux et la nature: une brise douce ravit la fleur et la fait fleurir, alors qu'un vent fort "l'émotionne" et la fait flétrir. Il y a même une sympathie dans le monde minéral. C'est plus matérialiste, si l'on met par exemple un atome de chlore avec un atome d'hydrogène en un endroit, ils s'attirent et réagiront instantanément l'un et l'autre pour former l'acide chlorhydrique. La température influence également cette réactivité. Il y a donc des facteurs supplémentaires, c'est plus qu'une simple attraction, car les circonstances changent cette attraction.

Dans le monde humain, l'on sait ce que signifie la sympathie. Elle fait couler des larmes, elle fait monter la tension artérielle. Elle fait ouvrir les bras, donner son sang, donner sa vie, se dévouer. C'est la sympathie qui se manifeste dans l'âme humaine.

Quant à l'"amour", il présente le point culminant de la force provenant du monde des esprits. Il englobe l'attraction et la sympathie, et les dépasse toutes deux.

A chaque fois qu'il y a une rupture dans: "Les relations nécessaires existant entre les vérités des choses", ceci nous amène à l'absence d'attraction, de sympathie et d'amour. Cela nous mène à la désorganisation sociale et communautaire. Nous ne devons pas permettre l'occurrence de cette involution sociale marquée par la rupture des relations. Abdu'l-Baha nous donne une ordonnance. Il dit: "Je préfère que vous soyez unis dans l'erreur que désunis dans la vérité" [40] . Si, lors d'une discussion, il y a une chose qui vous paraît exacte, mais que, pour la prouver, vous êtes en train de détruire un principe qui s'appelle l'unité, alors oubliez l'exactitude de cette chose et n'agissez pas au point de nuire à ce principe de base. Maintenant, avant de conclure, j'ai à coeur de présenter la déclaration d'Abdu'l-Baha sur l'amour.



III - 8 Déclaration d'Abdu'l-Baha sur l'amour

"L'amour est la cause de la révélation divine envers l'homme, le lien vital inhérent à la vérité des choses, en harmonie avec la création divine." [41]

"Nous déclarons que l'amour est la cause de l'existence de tout phénomène, et que l'absence d'amour est la cause de la désintégration ou de la non-existence. L'amour est le don conscient de Dieu, le lien d'affiliation dans tout phénomène. Nous en examinerons d'abord la preuve par la perception des sens. Lorsque nous regardons l'univers, nous voyons que tous les êtres composés ou phénomènes existants sont constitués à leur origine d'éléments simples liés ensemble par une force d'attraction. Par cette force d'attraction la cohésion s'est manifestée entre les atomes de ces éléments composants. L'existence qui en résulte est un phénomène du type contingent inférieur.
La force de cohésion exprimée dans le règne minéral est en réalité l'amour ou l'affinité manifestés dans un degré inférieur selon les exigences du monde minéral. Montons d'un degré dans le règne végétal, nous trouvons qu'un pouvoir accru d'attraction s'est manifesté parmi les éléments composants qui forment le phénomène. Par ce degré d'attraction, un mélange cellulaire se produit parmi ces éléments qui constituent le corps d'une plante. Dans le rang du règne végétal il y a donc l'amour.
Nous pénétrons dans le règne animal et découvrons la force d'attraction liant ensemble des éléments simples comme dans le minéral, plus le mélange cellulaire du végétal, plus les phénomènes de sentiments ou de sensibilités. Nous observons que les animaux sont capables d'une certaine affiliation et solidarité et qu'ils exercent une sélection naturelle. Cette attraction élémentaire, ce mélange et cette affinité sélective, c'est l'amour manifeste dans le rang du règne animal.

Nous arrivons finalement au règne humain. Comme c'est le règne supérieur, la lumière de l'amour est plus resplendissante. Nous trouvons en l'homme la force d'attraction parmi les éléments qui composent son corps matériel, plus l'attraction qui produit le mélange cellulaire ou pouvoir d'accroissement, plus l'attraction qui caractérise les sensibilités du règne animal, mais encore, au-delà et au-dessus de toutes ces forces inférieures, nous découvrons dans l'existence de l'homme l'attraction du coeur, les sensibilités et affinités qui lient les hommes ensemble, leur permettant de vivre et de s'associer dans l'amitié et la solidarité. Il est donc évident que dans le monde de l'humanité le plus grand roi et le plus grand souverain est l'amour. Si l'amour s'éteignait, si la force d'attraction se dissipait, si l'affinité des coeurs humains était détruite, le phénomène de la vie humaine disparaîtrait.

C'est une preuve perceptible aux sens, acceptable par la raison, en accord avec les traditions et les enseignements des livres saints, et vérifiée par les incitations des coeurs humains eux-mêmes. C'est une preuve à laquelle nous pouvons absolument nous fier et que nous pouvons déclarer être complète. Mais ce ne sont que des degrés de l'amour qui existe dans le monde naturel ou physique. Leur manifestation existe toujours selon les nécessités des conditions et des normes naturelles.

L'amour réel est l'amour qui existe entre Dieu et ses serviteurs, l'amour qui lie ensemble les âmes saintes. C'est l'amour du monde spirituel, non pas l'amour des corps et organismes physiques. Par exemple, considérons et observons comment les dons de Dieu se déversent successivement sur l'humanité, comment les splendeurs divines brillent continuellement sur le monde humain. Il n'y a aucun doute que ces dons, ces bienfaits, ces splendeurs émanent de l'amour. Si l'amour n'était pas le mobile divin, il serait impossible au coeur de l'homme de les acquérir ou de les recevoir. Si l'amour n'existait pas, la bénédiction divine ne pourrait descendre sur aucun objet ou aucune chose. S'il n'y avait pas l'amour, le bénéficiaire de la splendeur divine ne pourrait irradier et réfléchir cette splendeur sur les autres objets.
Si nous sommes de ceux qui comprennent, nous réalisons que les bienfaits de Dieu se manifestent continuellement, de même que les rayons du soleil émanent sans cesse du centre solaire. Par l'éclat resplendissant du soleil le monde phénoménal est rayonnant et lumineux. De la même façon, le royaume des coeurs et des esprits est illuminé et ressuscité par les rayons brillants du Soleil de Réalité et les bienfaits de l'amour de Dieu. Par là, le monde de l'existence, le royaume des coeurs et des esprits est toujours rendu à la vie. Si ce n'était à cause de l'amour de Dieu, les coeurs seraient inanimés, les esprits se dessécheraient et la réalité de l'homme serait privée des dons éternels.

Voyez à quel point l'amour de Dieu se manifeste. Parmi les signes de son amour qui apparaissent dans le monde se trouve l'orient de ses manifestations. Quel degré infini d'amour envers l'humanité est reflété par les manifestations divines! En vue de guider les hommes elles ont volontairement sacrifié leur vie pour ressusciter les coeurs humains. Elles ont accepté la croix. Pour permettre aux âmes humaines de parvenir au degré d'avancement suprême, elles ont subi des épreuves et des difficultés extrêmes durant leur courte vie. Si Sa Sainteté Jésus-Christ n'avait pas été rempli d'amour pour le monde de l'humanité il n'aurait certainement pas accepté la croix. Il a été crucifié pour l'amour de l'humanité. Voyez le degré infini de cet amour. Sans son amour pour l'humanité, Jean le Baptiste n'aurait pas offert sa vie. Il en a été de même avec tous les prophètes et toutes les âmes saintes. Si Sa Sainteté le Bab n'avait pas manifesté d'amour pour l'humanité, il n'aurait certainement pas offert sa poitrine à un millier de balles. Si Sa Sainteté Baha'u'llah n'avait pas été enflammé d'amour pour l'humanité, il n'aurait pas volontairement accepté quarante ans d'emprisonnement" [42].



IV - Conclusion

"L'essence de l'enseignement de Baha-u-llah est l'amour qui embrasse toute chose, car l'amour contient toutes les qualités humaines." [43]

A la veille du troisième millénaire, l'humanité tout entière gémit sous le poids de l'angoisse et de la souffrance. Pour y remédier, le genre humain est confronté à l'impérieuse nécessité de trouver une nouvelle approche, cohérente et harmonieuse, de la nature de l'homme et de son environnement.

C'est en revenant à l'homme, sa nature, son unité et son environnement que nous découvrirons l'essence même de l'existence qui est l'Amour, et donc le bonheur.

Pour faire éclore, dans une relation thérapeutique, cet Amour existant à l'état latent, l'aidant et l'aidé ont besoin de l'amour de l'un et de l'autre. Et cette relation d'amour de communion devrait être nourrie par l'amour oblatif, c'est à dire l'amour pour Dieu. C'est ainsi que chacun voit, reflété dans l'autre, l'amour de Dieu et privilégie l'autre à lui-même.

Quelques conditions préalables, telles que l'ouverture du coeur, l'authenticité, le respect, l'empathie, la congruence, la sincérité et surtout l'écoute attentive sans jugement, sont nécessaires pour cheminer efficacement dans une telle relation thérapeutique.



V - Bibliographie

1. Abdu'l-Baha, "Causeries d'Abdu'l-Baha à Paris", Bruxelles, Maison d'Editions Baha'ies, 1987

2. Abdu'l-Baha, "Les Bases de l'Unité du Monde", Bruxelles, Maison d'Editions Baha'ies, 1981

3. Abdu'l-Baha, "Les Leçons de Saint-Jean d'Acre", Paris, PUF, 1982

4. Abdu'l-Baha, "Sélection des écrits d'Abdu'l-Baha", Bruxelles, Maison d'Editions Baha'ies, 1983

5. Baha'u'llah "La Foi Mondiale", Paris, Assemblée Spirituelle Nationale, 1950

6. Baha'u'llah, "Extrait des écrits de Baha'u'llah", Bruxelles, Maison d'Editions Baha'ies, 1990

7. Baha'u'llah, "Les Paroles Cachées", Bruxelles, Maison d'Editions Baha'ies, 1990

8. Bowlby J. , "Soins maternels et Santé mentale", 2e éd., Genève, Organ. mondiale de la Santé, Monog. 2, 1954

9. Bowlby J. (1957), "An Ethological Approach to Research in Child Development", Brit. J. Med. Psych., 30

10. Danesh H.B. , "Paris Talks; Adresses Given by Abdu'l-Baha in Paris, 1911-1912", Londres, Baha'i Publishing Trust, 1969, p. 181. cité dans: Etudes baha'ies n°8 "Une société sans violence, un don à faire à nos enfants" l'Association Canadienne des études sur la foi baha'ie, 1981

11. Descamps M-A. (professeur de Psychologie et de Psychothérapie) "l'ouverture du coeur, la fonction spirituelle " document n° 39 sélectionné en 1996 par le docteur Irampour

12. Effendi S. , "Dieu Passe près de Nous", Assemblée Spirituelle Nationale des Baha'is de France, 1970

13. Khazrai H. ,"La pensée Baha'ie" , "Amour et Unité", n° 122 Eté 1994

14. Lebovici S. , "Le nourrisson, la mère et le psychanalyste; les interactions précoces" Paris, Centurion, 1983

15. "Les baha'is, un regard sur la communauté mondiale de la foi baha'ie", Paris, Librairie baha'ie, 1993

16. Portelance C. , "Relation d'aide et amour de soi", Canada, Les Editions du CRAM INC., 1994

17. Romans N. , "De la musique pour soulager la douleur ou faire du bien aux plantes", dans les Affiches Parisiennes n°87, 29-30 juillet 1997

18. Yazdani F. , "Les deux ailes d'un oiseau, ou: une Introduction à la Conception Baha'ie de la Santé", Lyon, 1976



VI - Annexe

GOBINEAU (Comte de) - "Religions et Philosophies dans l'Asie Centrale" Gallimard.

RENAN Ernest - "Les Apôtres", Paris, 1866

BROWNE E.G. - "A Traveller Narrative", Cambridge University Press, 1891

A..L.M. NICOLAS

I- du traducteur:
Le Bab a donné de très nombreux Ecrits dont trois ont été traduits en français par ALM Nicolas et qui sont considérés comme fondamentaux:

a- "Le Livre des sept preuves", du Bab, Paris, Maisonneuve, 1902 (68 pages)
Cote Bibliothèque Nationale [02 H 258]
(Selon le livre en anglais "BAB" de Baliuzi, le livre de sept preuves aurait été révélé dans la forteresse de Chiriq au cours des derniers mois avant l'exécution).
b- "Le Bayan arabe".
Paris, Ernest Leroux, 1902 (235 pages)
Cote Bibliothèque Nationale [8°Z4937]
c- "Le Bayan persan".
Paris, Paul Geuthner, 1911-1914
Cote Bibliothèque Nationale [8°02H] en 4 volumes.
* I 1911
* II 1913
* III 1913
* IV 1914

II de l'auteur
a- NICOLAS A.L.M, "Seyyed Ali Muhammad dit Le Bab".
Paris, Dujaric, 1905 (en 2 tomes)
b- NICOLAS A.L.M, "Essai sur le Sheykhisme", Paris, Paul Geuthner, 1910-1914 en 4 fascicules:
* Shaykh Ahmad Ahçaï
* Shaykh Kazem Rachti
* La Doctrine
* La Science de Dieu.



VII - Notes

1 Abdu'l-Baha, "Causeries d'Abdu'l-Baha à Paris", Bruxelles, Maison d'Editions Baha'ies, 1987, p.126

2 Baha'u'llah, "Extrait des écrits ", Bruxelles, Maison d'Editions Baha'ies, 1990, pp. 53-54

3 Baha'u'llah, "Les baha'is, un regard sur la communauté mondiale de la foi baha'ie", Paris, Librairie baha'ie, 1993, p. 36

4 Baha'u'llah, "Extrait des écrits ", Bruxelles, Maison d'Editions Baha'ies, 1990, pp. 53-54

5 Farhan YAZDANI, "Les deux ailes d'un oiseau, ou: une Introduction à la Conception BAHA'IE de la Santé", Lyon, 1976, p.5

6 Shoghi Effendi, "Dieu Passe près de Nous", Assemblée Spirituelle Nationale des Baha'is de France, 1970, pp. 30-31.

7 "LES BAHA'IS, UN REGARD SUR LA COMMUNAUTE MONDIALE DE LA FOI BAHA'IE", Paris, Librairie baha'ie, 1993, p. 37

8 Abdu'l-Baha, "LES BASES DE L'UNITE DU MONDE", Bruxelles, Maison d'Editions Baha'ies, 1981 p.122

9 Abdu'l-Baha, "Sélection des écrits", Bruxelles, Maison d'Editions Baha'ies, 1983, p.27

10 Colette Portelance, "Relation d'aide et amour de soi", Canada, Les Editions du CRAM INC., 1994 pp. 21-22

11 document n° 39 sélectionné par le docteur Irampour= Texte du professeur Marc-Alain-DESCAMPS (professeur de Psychologie et de Psychothérapie) sur l'ouverture du coeur, la fonction spirituelle...

12 Baha'u'llah, "Les Paroles Cachées", Bruxelles, Maison d'Editions Baha'ies, 1990, page 60

13 Baha'u'llah "La Foi Mondiale", Paris, Assemblée Spirituelle Nationale, 1950, p. 296

14 Abdu'l-Baha, Sélection des écrits, Bruxelles, Maison d'Editions Baha'ies, 1983, p.27

15 Abdu'l-Baha, "Paris Talks; Adresses Given by Abdu'l-Baha in Paris, 1911-1912", Londres, Baha'i Publishing Trust, 1969, p. 181. cité dans: Etudes baha'ies n°8 "Une société sans violence, un don à faire à nos enfants" Hossein B.Danesh, l'Association Canadienne des études sur la foi baha'ie, 1981, p. 16

16 Abdu'l-Baha, "Paris Talks; Adresses Given by Abdu'l-Baha in Paris, 1911-1912", Londres, Baha'i Publishing Trust, 1969, p. 181. cité dans: Etudes baha'ies n°8 "Une société sans violence, un don à faire à nos enfants" Hossein B.Danesh, l'Association canadienne des études sur la foi baha'ie, 1981, p. 17

17 Hossain B.Danesh, "Etudes baha'ies" "numéro 8: Une société sans violence, un don à faire à nos enfants", Canada, Association Canadienne des études sur la foi baha'ie, 1981, p. 11

18 Hossain B.Danesh, "Etudes baha'ies" "numéro 8: Une société sans violence, un don à faire à nos enfants", Canada, Association Canadienne des études sur la foi baha'ie, 1981, p. 11

19 Abdu'l-Baha, Sélection des écrits, Bruxelles, Maison d'Editions Baha'ies, 1983, p.27

20 "De la musique pour soulager la douleur ou faire du bien aux plantes", Nic ROMANS, dans les Affiches Parisiennes n°87, 29-30 juillet 1997, p.9

21 J. Bowlby, Soins maternels et Santé mentale, 2e éd., Genève, Organ. mondiale de la Santé, Monog. 2, 1954.

22 J. Bowlby (1957), "An Ethological Approach to Research in Child Development", Brit. J. Med. Psych., 30.

23 Serge Lebovici, "Le nourrisson, la mère et le psychanalyste; les interactions précoces", Paris, Centurion, 1983, p. 45

24 Colette Portelance, "Relation d'aide et amour de soi", Canada, Les Editions du CRAM INC., 1994, p. 90

25 Abdu'l-Baha, Sélection des écrits, Bruxelles, Maison d'Editions Baha'ies, 1983, p.27

26 Abdu'l-Baha, "Les Leçons de Saint-Jean d'Acre", Paris, PUF, 1982, p. 304

27 Abdu'l-Baha, " Sélection des Ecrits", Bruxelles, Maison d'Edition Baha'ies, 1983, pp. 179-180

28 Baha'u'llah, "La pensée Baha'ie" n° 122 Eté 1994, "Amour et Unité, par Houshang Khazrai", p. 28

29 Baha'u'llah, "Les Paroles Cachées", Bruxelles, Maison d'Editions Baha'ies, 1990, p. 11

30 Baha'u'llah, "La pensée Baha'ie" n° 122 Eté 1994, "Amour et Unité, par Houshang Khazrai", p. 18

31 Abdu'l-Baha, "Sélection des écrits", Bruxelles, Maison d'Editions Baha'ies, 1983, p.118

32 Baha'u'llah, "La pensée Baha'ie" n° 122 Eté 1994, "Amour et Unité, par Houshang Khazrai", p. 17

33 Baha'u'llah, "Les Paroles Cachées", Bruxelles, Maison d'Editions Baha'ies, 1990, page 11

34 Abdu'l-Baha, Sélection des écrits, Bruxelles, Maison d'Editions Baha'ies, 1983, p.27

35 Abdu'l'Baha, "La pensée Baha'ie" n° 122 Eté 1994, "Amour et Unité, par Houshang Khazrai", p. 18

36 "La pensée Baha'ie" n° 122 Eté 1994, "Amour et Unité, par Houshang Khazrai", p. 19

37 Baha'u'llah, "La pensée Baha'ie" n° 122 Eté 1994, "Amour et Unité, par Houshang Khazrai", p. 20

38 "La pensée Baha'ie" n° 122 Eté 1994, "Amour et Unité, par Houshang Khazrai", p. 21

39 Abdu'l-Baha, "Les Leçons de Saint-Jean d'Acre", Paris, PUF, 1982

40 Abdu'l-Baha, "La pensée Baha'ie" n° 122 Eté 1994, "Amour et Unité, par Houshang Khazrai", p. 27

41 Abdu'l-Baha, Sélection des écrits, Bruxelles, Maison d'Editions Baha'ies, 1983, p.27

42 "Les Bases de l'Unité du Monde", Bruxelles, Maison d'Editions Baha'ies, 1981, pp. 120-121-122-123

43 Abdu'l-Baha, Sélection des écrits, Bruxelles, Maison d'Editions Baha'ies, 1983, p.65