Prophéties chrétiennes et baha'ies
Selon d'irréfutables prophéties
Compilées par Jean Sévin
Si vous recherchez objectivement la vérité,
Si vous êtes en quête de bonheur intime,
Si vous vous intéressez au destin de l'humanité
Et si vous vous en considérez solidaire,
Alors cet opuscule s'adresse directement à vous :
Puisse-t-il vous apporter sérénité, espoir et joie permanente !
L'être humain est généralement curieux et prévoyant, aussi, de tous temps, poètes,
visionnaires et prophètes de toutes origines ont très souvent captivé l'humanité.
Mais comment, au sein de tant de prédictions, peut-on discriminer le vrai du faux
avant la réalisation des choses prédites ? Seul un être divinement inspiré en
a la capacité et l'autorité, tout au moins pour ceux qui croient en un Etre suprême
communément appelé Dieu et dont la puissance est infinie.
Au fil des siècles, des personnages hors du commun ont façonné l'Histoire en fondant
de par leurs enseignements des civilisations qui ont conduit progressivement le
genre humain vers sa destinée. Ces personnages se nomment Krishna, Bouddha, Zoroastre,
Moïse, Jésus ou Muhammad qui, tous sans exception, annoncèrent la venue d'un Etre
glorieux qui réaliserait au moment opportun l'unité de notre planète dans une
ère de paix définitive, dans un monde juste et uni dans sa diversité.
Pour quelques six millions d'âmes issues de toutes croyances ou pays, de milieux
les plus divers, cet Etre glorieux attendu pour cette époque par les grandes religions
du passé est apparu au milieu du siècle dernier. Il a non seulement accompli toutes
les prophéties révélées par les Prophètes du passé mais il a également prédit
les événements à venir et, par Son pouvoir, instauré sur terre un nouvel ordre
des choses, un "nouvel Ordre mondial" qui, bien qu'en l'état embryonnaire, se
développe rapidement aux yeux de tout observateur informé et impartial. Ses adeptes
sont appelés "baha'is".
Le nom de ce Promis de tous les âges est"Baha'u'llah", ce qui veut dire "la Gloire
de Dieu" en langue arabe. Il est en effet originaire de Perse où il naquit en
1817 et il mourut en 1892 à Akka ou Saint-Jean d'Acre, après une vie entière de
persécutions et d'exils consécutifs.
Nous allons donc brièvement voir ensemble pourquoi Baha'u'llah est incontestablement
la Manifestation divine promise et clairement annoncée dans les Ecritures saintes
juives et chrétiennes.
Les chercheurs pourront trouver ailleurs qu'il accomplit également les prophéties
des autres grandes religions. Nous verrons ensuite si Ses prophéties explicites
se sont réalisées et celles qui restent encore à accomplir.
1ère partie : LE MESSIE ATTENDU
"O toi qui attends, ne t'attarde plus, car Il est venu. Vois son tabernacle où
réside sa gloire. C'est la gloire ancienne dans une nouvelle manifestation." Baha'u'llah
A. La venue du Promis
Toutes les religions attendent la venue d'une Manifestation universelle. Bien
qu'il ne s'agisse pas du retour d'une même personnalité physique, c'est le même
Esprit, la même source d'inspiration divine et les Ecrits saints juifs et chrétiens
sont explicites sur ce thème de la parousie et donnent divers noms tels que le
"Consolateur", "l'Esprit de vérité", "la gloire du Seigneur".
Ainsi dans l'évangile de St-Jean, XIV : 16-17, on lit : "(le Père)..vous donnera
un autre consolateur, afin qu'il demeure éternellement avec vous, l'Esprit de
vérité... " ou encore un peu plus loin (XVI : 12-13) : "J'ai encore beaucoup de
choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant. Quand le consolateur
sera venu, l'Esprit de vérité, Il vous conduira dans toute la vérité...et il vous
annoncera les choses à venir". Il sera aussi "le prince de ce monde". (Jean XIV
: 30). L'ancien Testament parle à maintes reprises de "la gloire de l'Eternel"
que "toute chair verra" (Esaïe XI : 5 ; Ezéchiel I : 28). Cette locution de "gloire
de Dieu" ou "gloire de l'Eternel" revient à maintes reprises dans la Bible (Ezéchiel
ILIII : 2-5 ; Esaïe XL : 5 ou Révél. XXI : 22-24 entre autres).
Le grand visionnaire Esaïe prévoyait même que malgré des signes évidents que nous
allons passer brièvement en revue, nombreux seraient les sourds et aveugles à
ce nouveau Messager : "Sourds, écoutez ! Aveugles, regardez et voyez !" dit-il
(XLII-18) parlant Evidemment des sourds et des aveugles à la parole de Dieu. Les
Ecritures saintes traitant de choses spirituelles, il faut bien avant tout en
saisir le sens symbolique et spirituel. ou discriminer le sens littéral du sens
symbolique comme dans l'injonction du Christ (Mat. VIII : 22) "Suis moi et laisse
les morts (spirituels) ensevelir leurs morts "(physiques).
Baha'u'llah confirme solennellement que ce retour du Promis est arrivé dans toute
sa gloire. "Le temps fixé de toute éternité pour les peuples et tribus de la terre
est aujourd'hui venu. Les promesses de Dieu enregistrées dans les saintes Ecritures
ont toutes été remplies."
B. Les signes de Sa venue
La Bible est très éloquente sur les signes de la venue du Seigneur. Cette venue
sera accompagnée de guerres et troubles de toutes sortes, du retour des Juifs
dans leur pays, d'immoralité générale et l'Evangile du Christ aura été prêché
dans le monde entier.
1. Tribulations : "En ce temps-là se lèvera Michaël, le grand chef, le
défenseur des enfants de ton peuple ; et ce sera une époque de détresse, telle
qu'il n'y en a point eu depuis que les nations existent jusqu'à cette époque."
(Daniel XII : 1 et aussi Marc XIII : 19 et Matthieu XXIV : 21) - Michaël signifie
"celui qui a l'aspect de Dieu" - ou encore : "Quand vous entendrez parler de guerres
et de bruits de guerres, ne soyez pas troublés, il faut que ces choses arrivent.
Une nation s'élèvera contre une autre nation... il y aura des tremblements de
terre en divers lieux, il y aura des famines." (Marc XIII : 7-8). Aujourd'hui
encore 64 pays du globe sont en guerre ou en révolution et près des deux tiers
du monde souffre de malnutrition.
2. Le retour des Juifs dans leur pays était prévu par le prophète Amos
(IX : 14-15) : "Je ramènerai les captifs de mon peuple d'Israël... Je les planterai
dans leur pays et ils ne seront plus arrachés du pays que je leur ai donné, dit
l'Eternel, ton Dieu." Or c'est en 1844, début de l'ère "baha'ie" que fut signé
l'édit de Tolérance qui permit par la suite le rassemblement des enfants d'Israël.
3. L'immoralité contemporaine était déjà prévue par Timothée, dans sa seconde
épître (III : l-5) : "Sache que, dans les derniers jours, il y aura des temps
difficiles. Car les hommes seront égoïstes, amis de l'argent, fanfarons, hautains,
blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux, insensibles, déloyaux,
calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, emportés,
enflés d'orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu..." Point n'est besoin de commentaire.
4. L'Evangile du Christ aura été prêché au monde entier, lit-on dans Marc
(XIII : l0) ou Matthieu (XXIV : 14) "Il faut premièrement que la bonne nouvelle
(l'Evangile) soit prêchée à toutes les nations." C'est au Tibet en 1841 et dans
certaines îles du Pacifique avant 1844 que les missions chrétiennes avaient fini
d'accomplir cette sainte mission.
Quant aux signes extérieurs apparents qui doivent accompagner la venue du Fils
de l'homme dans le ciel ; tels que l'extinction du soleil et de la lune (Mat.
XXIV : 29-31 ou Luc XXI : 25) voire même la chute des étoiles (Esaïe XIII : 10)
il est bien évident qu'il faut en comprendre le sens symbolique. Dans une de ses
oeuvres, "Le livre de la Certitude" Baha'u'llah explique que le soleil étant la
source suprême de lumière matérielle, Moïse, Jésus et Muhammad étaient la source
suprême du soleil spirituel pour les Juifs, les Chrétiens et les Musulmans respectivement.
Quand on parle du "soleil qui s'obscurcira", cela signifie que les purs enseignements,
les lumières de ces soleils spirituels auront été obscurcis par les interprétations
erronées, les malentendus et les préjugés, de sorte que les hommes seront dans
les ténèbres spirituelles. La lune et les étoiles sont les sources d'illumination
d'une importance moindre : les chefs et maîtres religieux qui doivent guider et
inspirer les hommes. Quand il est dit que "la lune ne donnera plus sa lumière"
ou "sera changée en sang" et que "les étoiles tomberont du ciel", cela indique
que les dignitaires ecclésiastiques, chefs et dirigeants spirituels se seront
avilis dans des luttes et querelles, que les prêtres ou ministres des cultes religieux
auront perdu l'esprit religieux et s'occuperont davantage des questions temporelles
et choses terrestres que divines.
Ecoutons l'avertissement de Baha'u'llah à ce. Sujet : "Dans tous les pays, la
foi en Dieu se meurt. Seul son remède salutaire peut rétablir la foi. Le poison
de l'athéisme ronge l'humanité, seul peut la désintoxiquer et la guérir l'élixir
de sa toute-puissante révélation." Quant aux "nuages" ou "nuées" dont parlent
les prophètes et sur lesquels doit apparaître le Promis ou Messie, Baha'u'llah
explique qu'il faut entendre par là les choses qui sont contraires aux façons
et désirs des hommes comme les changements extérieurs applicables à chaque Dispensation
et qui, tels des nuages, voilent aux yeux des hommes la lumière divine.
C. Le lieu de son apparition
La Bible nous donne ici aussi de nombreuses indications sur le lieu où devra apparaître
le Messie : il viendra de l'Orient ; traversera montagnes et mers jusqu'au Saron
qui est situé au Sud du Carmel où Sa gloire sera révélée.
Ainsi le prophète Ezéchiel annonce : "La gloire de l'Eternel entra dans la maison
par la porte qui était du côté de l'orient "(ILIII : 4-5). Il est curieux de remarquer
que le précurseur de Baha'u'llah (ou "Gloire de Dieu") est connu sous le nom de
"Bab" qui signifie "la porte". Amos de son côté dit que "de Sion l'Eternel rugit
... et le sommet des montagnes est desséché" (Amos I : 2). Michée qui avait déjà
prédit la naissance du Christ à Bethléem Ephrata (V : 1) a eu aussi la vision
des voyages du Messie promis pour la fin des temps, c'est-à-dire au temps de l'accomplissement
des prophéties : "En ce jour, on viendra vers toi de l'Assyrie et des villes d'Egypte,
de l'Egypte jusqu'au fleuve, d'une mer à l'autre et d'une montagne à l'autre."
(VII : 12). Baha'u'llah, en tant qu'exilé est allé de Téhéran à Baghdad puis à
Constantinople et Andrinople et de là à Akka (Saint-Jean d'Acre) traversant ainsi
fleuves, mers et montagnes. Esaïe nomme les points célèbres de Terre sainte qui,
alors "désert et pays aride" (XXXV : 1) renaîtront : "La gloire du Liban lui sera
donnée, la magnificence du Carmel et de Saron, ils verront la gloire de l'Eternel"
(XXXV : 2). Puis "Je mettrai le salut en Sion et ma gloire en Israël" (XLVI :
13). Et encore plus précis : "Le Saron servira de pâturage au menu bétail, et
la vallée d'Acor servira de gîte au gros bétail pour mon peuple qui m'aura cherché."
Acor est le nom hébreu (Akko) d'Akka ou Saint-Jean d'Acre où Baha'u'llah a passé
ses vingt-quatre dernières années. Osée parle de cette vallée d'Acor comme d'une
"porte de l'espérance" (II : 17).
Sur le lieu même de naissance du Rédempteur promis on trouve "Suse" capitale de
la province d'Elam (Jérémie IXL : 34-39 et Daniel VII : 2). Elam était une province
de l'empire perse, au-dessus du golfe persique (voir la carte dans la Bible de
Segond édition 1930) correspondant à Téhéran où Baha'u'llah est né le 12 novembre
1817. Michée donne des détails sur ce jour de l'Eternel : "Il arrivera dans la
suite des temps que la montagne de la maison de l'Eternel sera fondée sur le sommet
des montagnes... Et que les peuples y afflueront. Des nations s'y rendront en
foule."(IV : 1-2). Le nouveau Testament confirme ces prophéties : Saint-Paul explique
que plus tard "tout Israël sera sauvé... le libérateur viendra de Sion" (Romains
X : 26) et dans l'Apocalypse de Jean (XIV : 1), on lit : "l'agneau se tient sur
la montagne de Sion" (agneau signifiant le sacrifice offert à Dieu pour racheter
les péchés des hommes). Le tombeau du Bab, précurseur de Baha'u'llah et celui
de Baha'u'llah à Akka font actuellement l'objet de la visite de milliers de pèlerins
et visiteurs de toutes les parties du monde, nombre qui ne cesse de croître. Le
tombeau du Bab et les édifices administratifs adjacents sont situés sur les pentes
mêmes du Mont Carmel et font l'orgueil du maire de Haifa. Pour les baha'is ce
mausolée et ces édifices qui constituent le centre spirituel et administratif
de la foi baha'ie correspondent à la "nouvelle Jérusalem descendue du ciel". Dans
l'Apocalypse de Jean, on lit : "Les nations marcheront à sa lumière et les rois
de la terre y apporteront leur gloire." (XXI : 24) prédiction encore à venir.
Baha'u'llah confirme cette venue en ces lieux : "Rassemble tout Sion, ô Carmel,
et annonce la joyeuse nouvelle : "Celui qui était caché aux yeux des mortels est
venu ! Sa conquérante souveraineté est aujourd'hui manifeste et son universelle
splendeur révélée. Garde-toi d'hésiter ou de t'arrêter." Et aussi, concernant
Akka : "Le soleil de vérité resplendit sur l'ordre du Seigneur du Royaume de l'explication,
au-dessus de l'horizon de la ville-prison d'Akka." Baha'u'llah, dans Ses Ecrits,
se réfère à Jérémie qui parle de ce Jour grand et sans égal, à David faisant allusion
à la forteresse d'Akka, à Esaïe et à Amos. Il dit aussi : "Carmel, dans le Livre
de Dieu, a été désigné comme la colline de Dieu et Son vignoble. C'est là que,
par la grâce du Seigneur de la révélation, le tabernacle de gloire a été élevé.
Heureux ceux qui y parviennent ; heureux ceux qui tournent leur visage vers lui.
Et de la même façon il (Amos) a dit : "Notre Dieu viendra et Il ne restera pas
silencieux." Ezéchiel, de son côté, (XXXVII : 26-28) annonce une alliance de paix
éternelle avec Israël dont les nations seront conscientes lorsqu'elles verront
le "sanctuaire de Dieu" établi en ce lieu. Or Baha'u'llah est enseveli à Akka,
dans cette Terre promise depuis Abraham dont ce Prophète descend par Ketura, alors
que son précurseur, le Bab, descend de Hagar, seconde femme d'Abraham. (et le
Christ de Sara, sa première épouse).
Et Baha'u'llah a confirmé une tradition musulmane disant : "Béni l'homme qui a
visité Akka et béni celui qui a visité le visiteur d'Akka... Celui dont la voix
s'élève en ce lieu pour la prière sera élevé au Paradis... Un mois à Akka vaut
mieux qu'un millier d'années ailleurs."
D. Le temps de la venue du Promis
Matthieu est très prolixe sur ce retour du Seigneur, sur son nom, les circonstances
de Son apparition soudaine mais à la fin du vingt-quatrième chapitre de son évangile,
il dit : "Pour ce qui est du jour et de l'heure, personne ne le sait, ni les anges
des cieux, ni le Fils, mais le Père seul" (verset 36). Remarquons ici qu'il dissocie
"le Père" du "Fils". On en verra la raison ultérieurement. Plus loin (verset 42)
il ajoute: "Veillez donc, puisque vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra."
De son côté Luc donne cet avertissement : "Le royaume de Dieu ne vient pas de
manière a frapper les regards" (XVII : 20) ce qui confirme qu'il ne s'agit pas
d'un Messie ou d'un royaume qui descendrait des nuages en étant visible à tous
ceux de la région géographique intéressée. Plusieurs passages dans le nouveau
Testament affirment unanimement que le Seigneur viendra comme "un voleur" la nuit
lorsqu'on ne s'y attend pas (Marc XIII : 33-37 ; Rével.III : 3 et XVI : 15, II
Pierre III : 10 ; 1 Théssal. V : 2-3).
Les Ecrits baha'is expliquent le symbolisme de cette nuit de la venue du "voleur".
Il s'agit d'une obscurité spirituelle, d'un temps où les peuples sommeillent spirituellement,
comme enterrés dans les tombes de la nature. Pourtant quelques chercheurs chrétiens,
les Millérites (d'où sont issus les Adventistes du 7ème jour) et les Templiers
entre autres, attendaient de pied ferme la venue du Messie en 1844 au pied du
Mont Carmel. On y trouve encore aujourd'hui cette inscription des Templiers allemands
: "Der Herr ist nahe", "le Seigneur est proche". Comment ont-ils pu trouvé cette
date et descellé certaines prophéties occultes qui, selon Daniel, (XII-4-9), ne
pourraient être descellées qu'au "temps de la fin"?
En se basant sur les visions de Daniel qui avait eu la vision et de la première
venue du Christ et de la seconde venue, celle du Messie du temps de la fin. Le
détail de ces calculs est clairement exposé au début de l'ouvrage intitulé "le
cycle de l'unité" par Lucienne Migette (Maison d'Editions Baha'ies de Bruxelles,
1975). En voici l'essentiel.
Le Christ savait l'importance des visions du prophète Daniel puisqu'il demande
d'y prêter attention (Matt. XXIV : 15) à l'occasion de "l'abomination de la désolation"
il s'agit ici selon le contexte des visions de Daniel, de la destruction du temple
de Salomon à Jérusalem "le sanctuaire foulé" et lorsqu'il fait mention de "la
purification du sanctuaire" de la reconstruction de ce Temple, symbole de la foi
juive. Comme il y eut 4 édits de reconstruction, il faut d'abord trouver duquel
il s'agit et grâce à une prédiction qui s'accomplit avec le Christ, celle des
70 semaines de la troisième vision de Daniel, on trouve la date de départ du calcul
de la prophétie concernant celle du retour du Messie au temps de la fin. En effet
Daniel nous dit (IX : 24 à 27) qu'il faut compter "soixante et dix semaines pour
ton peuple et ta ville sainte pour faire cesser les transgressions... et oindre
le Saint des saints". Si l'on sait que chaque jour biblique compte pour une année
de notre calendrier Nombres XIV : 34 et Ezéchiel IV : 6) 70 semaines, soit 490
jours correspondent à 490 années. Si on considère que le Christ ou "Oint" avait
terminé Sa mission sur terre après 33 années, 490-33 = 457 qui est une des dates
historiques de l'édit de la reconstruction de Jérusalem. Ce chiffre de 457 va
nous donner le point de départ pour desceller la date de la seconde vision de
Daniel rapportée au chapitre VIII, versets 13 et 14 où "deux mille trois cents
soirs et matins" sont nécessaires pour la purification du sanctuaire. Cette "purification
du sanctuaire" signifie qu'il est nécessaire qu'un Envoyé divin purifie et renouvelle
les enseignements spirituels déformés au cours des temps et où la "lettre", c'est-à-dire
les dogmes ont remplacé "l'esprit" insufflé par ces divins Messagers. Cette vision
concerne bien un temps éloigné, celui appelé de "la fin", non pas la fin du monde
mais le temps où toutes les Ecritures anciennes seront accomplies et où les prophéties
du cycle en cours seront closes. Ces 2300 soirs et matins comptant pour 2300 jours
donc 2300 ans, entre cette date et celle du point de départ, il s'écoule 1844
années puisque 456 (durée entre l'an 457 av. J.C. et l'an 1 de l'ère chrétienne
soit 456) + 1844 = 2.300. Cette date de 1844 se retrouve du reste plusieurs fois
dans la Bible. D'abord dans la première vision de Daniel (VII : I à 27) où il
décrit la période de la religion islamique avec ces dix rois qui ont effectivement
régné en Syrie (la dynastie des Omeyyades) sous la forme de "un temps, des temps
et la moitié d'un temps" si l'on compte un temps pour une année de 360 jours donc
360 ans et des temps pour 2 temps soit 720 ans car 360 + 720 +180 = 1.260 du calendrier
musulman (partant de l'Hégire en 622 de notre calendrier) qui correspond à 1844
de l'ère chrétienne. L'apocalypse de Jean rappelle cette date sous une autre forme
en parlant de la femme (la religion) qui doit durer "mille deux cent soixante
jours"(Révél. XII : 6 et XI : 3) et plus loin également sous la forme de "quarante-deux
mois" (XII : 5 et XI : 2) car 42 x 30 = 1.260. Un peu avant (XII : 14) Jean reparle
de cette nourriture de la femme (c'est-à-dire la durée d'une Dispensation religieuse)
sous la forme utilisée par Daniel d'un temps, des temps et de la moitié d'un temps.
On peut schématiser ce calcul par la figure suivante :
<.............490 jours...................................>
<.............456 jours............> 1260
ap. Hégire
|===================|==========|===============================|=====
457 av.J-C An
1 34
1844
ap J-C
<.................................................. 2300 jours..................................................................>
Nous trouvons d'autres dates importantes dans le livre de Daniel comme celle de
la déclaration publique de la mission de Baha'u'llah en 1.863 de notre ère. Il
s'agit de la prophétie des 1.290 jours rapportée au douzième verset de son dernier
chapitre. Le point de départ de ce calcul est différent, c'est celui de la déclaration
de la manifestation prophétique précédente qui est celle de Muhammad : cette déclaration
eut lieu en l'an 612 de notre ère et les 1290 jours comptent ici pour 1290 années
lunaires qui correspondent à 1.251 années solaires : 1251 + 612 = 1.863.( l'année
lunaire compte 354 jours) La date de Sa naissance (1817) nous est donnée par ce
même Daniel ainsi que celle de la proclamation de Baha'u'llah de Sa mission aux
souverains du monde (1866). Les 70 semaines déjà considérées au verset 24 de son
9ème chapitre sont divisées en 62 et 7 et 1 semaines les trois versets suivants.
62 semaines faisant 434 jours donc 434 années on obtient 2.300 - 434 = 1866 Les
69 semaines (62+7) faisant 483 jours donc 483 années, on obtient 2.300 - 483=
1.817. La prédiction de la semaine divisée en deux doit s'accomplir d'ici la fin
du siècle où une paix politique définitive suivra "la ruine du dévastateur " qui
aura commis "les choses les plus abominables".
Le fils aîné de Baha'u'llah, connu sous le nom d'Abdu'l-Baha qui signifie "le
serviteur de la Gloire" a élucidé clairement tous les points obscurs de la doctrine
chrétienne en répondant aux questions de madame Laura Clifford Dreyfus-Barney.
Ces réponses ont été publiées sous le titre des "Leçons de Saint-Jean-d'Acre"
ouvrage édité par les Presses Universitaires de France.
E. le nom du Promis
Le nom du Promis de tous les âges est une source de confusion pour nombreux adeptes
des religions qui s'imaginent que leur Prophète ou Messie reviendra sous le même
nom puisqu'il est parlé de leur "retour". Baha'u'llah explique clairement dans
"le Livre de la Certitude" qu'il s'agit du retour des qualités et attributs de
l'Esprit saint éternel qui anime ces Prophètes mais non pas de leur individualité
physique temporaire. Aujourd'hui n'est pas le jour d'hier mais c'est pourtant
le même soleil. C'est le même Esprit qui a animé tous ces Messagers divins à diverses
époques et en divers pays mais qui portaient néanmoins des noms différents. Leurs
enseignements spirituels se rejoignent du reste et seuls diffèrent des ordonnances
extérieures sociales en rapport avec les nécessités de l'époque et du lieu de
leur apparition. Mais tous viennent pour faire évoluer un monde en perpétuel mouvement.
Il devrait être évident pour les chrétiens qui croient au retour de Jésus-Christ
que ce dernier portera un autre nom puisque le Christ lui-même a averti ses disciples
ainsi clairement : "Plusieurs viendront sous mon nom disant : C'est moi le Christ.
Et ils séduiront beaucoup de gens. "(Matt XXIV : 5) et "Si donc on vous dit :
Il est dans le désert, n 'y allez pas... Il est dans les chambres, ne le croyez
pas."(verset 26). Saint Luc donne le même avertissement "Ne les suivez pas" (XXI
: 8) et Saint Jean : "Je vous ai dit ces choses afin qu'elles ne soient pas pour
vous une occasion de chute. "(Jean XVI : 1) Marc rapporte que Jésus "a tout annoncé
d'avance" (XIII : 23)
Il est vrai que le Christ a dit qu'Il reviendrait mais il parle le plus souvent
du "consolateur" ou de "l'Esprit de vérité qui vient du Père" ou du "Fils de l'Homme."
Il fait d'ailleurs mention d'un autre consolateur" tout comme l'Eternel disait
à Moïse en parlant de Jésus: "Je leur susciterai du milieu de leurs frères un
prophète comme toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche..." Et le Christ a commenté
ces paroles ainsi : "Si vous aviez cru en Moïse, vous auriez cru en moi parce
qu'il a écrit de moi." (Jean V : 46) L'Ancien Testament est aussi clair sur ce
point. Ainsi Esaïe (LVII : 1-2) parlant du jour éloigné de la nouvelle alliance
de Dieu avec son peuple, dit : "Alors les nations verront ton salut... Et l'on
t'appellera d'un nom nouveau que la bouche de l'Eternel déterminera." ou encore
"Et il donnera à ses serviteurs un autre nom" (LXV : 15). Zacharie dit (XIV :
7-9) : "Ce sera un jour unique, connu de l'EterneL... L'Eternel sera roi de toute
la terre et son nom sera le seul nom.". Saint-Jean annonce également la venue
d'un jour où il n'y aura "qu'un seul troupeau et un seul berger" (X : 16-17) Ne
peut-on pas augurer de cette prophétie qu'à cette époque il n'y aura plus qu'une
religion ? Il est intéressant de noter que d'ores et déjà le nom de Baha'u'llah
et celui de ses adeptes "les baha'is" sont orthographiés et prononcés identiquement
dans toutes les langues et dialectes de la terre. Enfin Saint Jean, dans son Apocalypse,
n'est pas moins éloquent lorsqu'il prédit un "nom nouveau" pour le Promis (Rével.
II : 16 et III : 12) pour la "nouvelle Jérusalem" (nouvelle religion). Plus loin
il lui donne d'autres appellations : "la parole de Dieu "(IXX : 14) et "Roi des
rois et Seigneur des Seigneurs" (IXX : 16).
Peut-être doit-on revenir un peu sur ces deux aspects des Prophètes ou Messagers
divins, celui de leur identité spirituelle et celui de leur personnalité physique.
Ainsi lit-on dans l'Evangile en parlant du Christ : "Moi et le Père, nous sommes
un".(Jean X : 27-30) ou "Je suis l'alpha et l'oméga" (Révél. I: 8) ou mieux encore
: "En vérité, Je vous le dis : avant qu'Abraham fut, Je suis." (Jean VIII : 56-58).
Les Ecrits baha'is sont très clairs à ce sujet. En voici quelques-uns :
"Sache, à n'en pont douter, que ces prophètes (de Dieu), en leur essence, ne font
qu'une seule et même personne. Leur unité est absolue. Dieu, le Créateur, dit
: il n'y a de distinction d'aucune sorte entre les porteurs de mon message....
Ils ne diffèrent entre eux que par l'intensité de leur révélation et la puissance
relative de leur lumière.... Gardez-vous, ô croyants en l'unité de Dieu de distinguer
entre les manifestations de Sa cause." C'est dans cet aspect de l'unité de leur
révélation qu'on peut dire que chacun d'entre eux est le retour de tous les prophètes.
Mais la seconde condition ou aspect appartient au monde de la création qui est
soumis à des limites. "Chaque manifestation de Dieu est désignée d'un nom différent
et caractérisée par un attribut spécial Chacune d'elles remplit une mission définie
et a la charge d'une révélation particulière. A quelques-uns, Dieu a parlé. Il
en a exalté d'autres. Et à Jésus, fils de Marie, Nous avons donné des signes manifestes,
et Nous l'avons fortifié du Saint-Esprit." Et leur mission diffère à cause de
la réceptivité des destinataires de leur message. Ainsi Abdu'l-Baha explique-t-il
clairement cette thèse "La Cause de Baha'u'llah est la même que celle du Christ.
C'est le même temple et la même fondation. Les deux sont semblables à des printemps
spirituels et à des saisons qui revivifient et rafraîchissent l'âme et tous deux
sont la cause du renouvellement de la vie du genre humain. Le printemps de cette
année est le même que celui de l'an dernier. Les débuts et les fins sont les mêmes.
Le soleil d'aujourd'hui est le soleil d'hier. Avec la venue du Christ, les enseignements
divins ont été donnés en accord avec l'enfance de la race humaine. Les enseignements
de Baha'u'llah ont les mêmes principes de base, mais ils sont en accord avec la
maturité du monde et les nécessités de Cet âge illuminé."
Quant au mystère chrétien de la trinité, comme il est impossible d'attribuer un
corps à Dieu, il est bien évident qu'il faut en comprendre l'analogie. Pour accorder
aux bienfaits du soleil nous avons besoin de ses rayons qui sont comme le Saint-Esprit
pour Dieu comparé au soleil. De la même façon qu'un miroir parfait réfléchit les
rayons du soleil, les prophètes sont de purs miroirs qui réfléchissent la lumière
divine. Mais Dieu, dans sa hauteur de sainteté et du ciel de sa divinité n'est
pas descendu dans le miroir parfait qu'était le Christ. Abdu'l-Baha explique dans
"Les leçons de Saint-Jean d'Acre" que Dieu "continue toujours à subsister dans
son exaltation et sa sublimité, tout en apparaissant et en devenant manifeste
dans le miroir, avec sa beauté et sa perfection." C'est donc bien ce sens symbolique
qu'il faut comprendre ces paroles du Christ : "Le Père et moi nous sommes un".
F. La mission du Promis
Au cours des sections précédentes, nous avons déjà vu certains points de la mission
que les prophètes de l'Ancien testament attribuent au messager du temps de la
fin, à savoir la "purification du sanctuaire" ou renouvellement des enseignements
spirituels, le rassemblement des nations et de toutes les langues (Esaïe LXVI
: 19), l'alliance nouvelle (LV : 3). Jérémie dit même : "Je mettrai ma loi au-dedans
d'eux. Je l'écrirai dans leur coeur." Cette alliance instaurera justice et paix
sur terre: Esaïe dit : "Et mon alliance de paix ne chancellera point. "(LIV :
1O) et aussi : "Puis un rameau sortira du tronc d'Isaïe. Et un rejeton naîtra
de ses racines... La justice sera la ceinture de ses flancs. " (XII : 1,5). Au
chapitre soixante appelé "Jérusalem restaurée" concernant le temps où les nations
marcheront à la lumière de "la gloire de l'Eternel" (verset 1), lors de la venue
du Rédempteur et après l'extermination des nations qui le refuseront : "Je ferai
régner sur toi la paix, et dominer la justice. "(LX : 17)
Dans les Evangiles on retrouve les mêmes éléments avec le jugement (Jean XII :
48), la séparation des bons et méchants (Mat. XXV : 32) la justice (Jean XVI :
8) et l'établissement du royaume de Dieu. Le Christ explique clairement qu'il
n'a pas pu tout dire de son temps mais que le consolateur, l'Esprit de vérité
les conduirait dans toute la vérité (Jean XVI : 12 à 14). Et l'apôtre Pierre confirme
: "Nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre
où la justice habitera." (II Pierre : 13). Cette promesse est celle très ancienne
du prophète Esaïe : "Je vais créer de nouveaux cieux et une nouvelle terre. On
ne se rappellera plus les choses passées." (LXV : 17). Et Jean annonce après le
jugement divin (les fléaux) la venue du Dieu tout-puissant "dans son règne "(Rev.
XIX : 6-7).
Concernant la venue du règne de Dieu sur terre, Daniel si riche en provisions
datées lorsqu'on a la clé du mode de calcul, donne encore deux indications en
un seul verset, l'avant-dernier de son livre (XII : 14), on lit : "Heureux celui
qui atteindra, et qui arrivera jusqu'à mille trois cent trente-cinq jours." Comme
les paroles prophétiques ont souvent plusieurs explications, en voici deux. Si
l'on compte ces 1335 jours ou années solaires à partir de l'Hégire en l'an 622
de notre ère, on obtient 1957 qui est l'année de clôture de 113 années consécutives
de la révélation et des explications divines le début en est la date expliquée
de 1844, (date de la proclamation de la mission du Bab et première année de l'ère
nouvelle baha'ie) jusqu'à la mort de l'arrière petit-fils de Baha'u'llah, Shoghi
Effendi, explicitement désigne dans le Testament d'Abdu'l-Baha comme "gardien
de la Cause de Dieu et interprète des Ecrits sacrés baha'is". Ce dernier, interroge
sur cette prophétie de Daniel, a dit qu'on en verrait la pleine réalisation qu'en
1963, date où fut crée l'organisme directeur de la foi baha'ie connu sous le nom
de "Maison Universelle de Justice" dont le siège est à HAIFA, sur le Mont Carmel
dont on a parlé. Mais si on ajoute 1335 au chiffre cabalistique de Jean dans son
Apocalypse (Révél. XIII : 18) qui est 666 on obtient 2001 qui est la date prévue
par cet organisme suprême de l'inauguration du "trône de Dieu" sur terre, lorsque
les édifices imposants du siège mondial administratif de la foi de Baha'u'llah
sur le Mont Carmel seront terminés et où nombreux chrétiens de naissance se réjouiront
dans l'allégresse de la perspective de voir enfin accomplie leur prière dominicale
: "Notre Père ...que ton Nom soit sanctifié, que ton règne arrive sur la terre
comme au ciel."
Si on pense que ce règne de Dieu doit être, selon les prophéties considérées,
un règne où la paix et la justice régneront, on ne peut pas l'appliquer à la Dispensation
du Christ puisque lui-même a dit : "Ne croyez pas que je suis venu apporter la
paix sur terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée."(Mat. X :
34) et "Mon royaume n'est pas de ce monde" c'est-à-dire pour cette époque puisque
au verset suivant il dit : "mais maintenant mon royaume n'est point d'ici-bas."(Jean
XVIII : 36-37). En fait les Ecrits baha'is affirment clairement que la mission
du Christ était de fonder une civilisation spirituelle et non pas matérielle ("Rendez
à César ce qui est à César", a dit Jésus) que les Messagers divins, quels qu'ils
soient, sont avant tout concernés par la transformation spirituelle des âmes éternelles
alors que les enveloppes charnelles ne sont que temporelles Abdu'l-Baha écrit
par exemple ceci : "Jésus-Christ est venu pour enseigner aux peuples du monde
cette civilisation spirituelle et non pas la civilisation matérielle. Il a insufflé
le souffle du Saint-Esprit dans le corps du monde et instauré une civilisation
illuminée... ". Et dans "Les leçons de Saint-Jean d'Acre" il explique que malgré
le pouvoir et la puissance illimités de Jésus-Christ, ce dernier a accepté d'endurer
les pires souffrances et persécutions pour libérer l'humanité de la servitude,
attachement au monde humain hérité depuis Adam et qui l'a privé de sa spiritualité
essentielle et de sa position exaltée. C'est en ce sens que Christ a affirmé avoir
donné son sang pour la vie du monde.
2ème partie : Prophéties baha'ies déjà accomplies
"LES PROMESSES DE DIEU ENREGISTREES DANS LES SAINTES ECRITURES ONT TOUTES ETE
REMPLIES." BAHA'U'LLAH
"TOUS LES SIGNES ONT ETE REVELES. TOUT CE QUI À ETE ENCHASSE DANS LES ECRITS SAINTS
DU PASSE EST DEVENU EVIDENT. IL N'EST PLUS POSSIBLE DE DOUTER OU D'HESITER." ABDU'L-BAHA
On a brièvement esquissé jusqu'ici les preuves tirées de la Bible de l'authenticité
de Baha'u'llah comme Promis de l'Ancien et du Nouveau Testament. Pour plus de
détails, se référer à l'ouvrage de W. SEARS "Le voleur dans la nuit" (Maison d'Editions
Baha'ies, Bruxelles 1973)
Nous allons voir maintenant quelles sont les prophéties majeures de Baha'u'llah
qui sont déjà accomplies. puis celles en voie d'accomplissement avant de conclure
sur une vision de l'âge d'or annoncé dans tous les Livres saints.
Supposez que vous êtes un souverain, roi ou empereur possédant les pleins pouvoirs
et qu'un prisonnier de votre royaume vous écrive d'un ton autoritaire en vous
dictant votre conduite de la part de Dieu. Prêteriez-vous une attention quelconque
aux paroles de celui qui vous apparaîtrait comme un illuminé sans aucun intérêt
? Probablement pas ! C'est exactement ce qui est arrivé, à une exception près,
à tous les souverains et têtes couronnées contemporains de Baha'u'llah : ils reçurent
de solennelles déclarations et avertissements du messager divin qui était exilé
et prisonnier des deux plus puissants potentats de son temps et n'en tinrent aucun
compte. Mais ce prisonnier était vraiment illuminé au sens propre du terme par
l'Esprit divin et tout ce qu'il leur a prédit s'est réalisé et souvent dans les
plus brefs délais et dans des circonstances absolument imprévisibles. De 1866
en effet jusqu'à sa mort en 1892, Baha'u'llah n'a pas cessé d'appeler l'humanité
en général et ses dirigeants en particulier à prêter une oreille attentive à son
message qu'il tenait de Dieu et dont le but était de purifier et renouveler toutes
choses. Il appela les souverains à la justice et à la paix et prédit ce qui leur
arriverait s'ils négligeaient de répondre à son appel. L'Histoire est là pour
nous montrer combien toutes ses prédictions se réalisèrent. Nous résumerons le
magnifique récit de cette tranche de l'Histoire qu'en a fait William SEARS dans
son livre en anglais intitulé "The prisoner and the kings", malheureusement pas
encore traduit en français.
Napoléon III fut un empereur despote qui ruina économiquement son pays en seize
ans et après trois guerres malheureuses. Le premier, Napoléon reconnut avoir été
battu non pas par les anglais mais par un grain de sable connu sous le nom d'Akka,
la ville où Baha'u'llah passa les vingt-quatre dernières années de sa vie et finit
de délivrer son message de paix et d'unité au monde. Ce prisonnier écrivit deux
lettres à Napoléon III à plusieurs années d'intervalle. La seconde lui parvint
par l'intermédiaire d'un visiteur qui échappa à la vigilance des gardes en emportant
cette Tablette dans son chapeau et la remit à un agent français qui la délivra
à l'empereur. Comme il est curieux de constater, écrit W. SEARS, que le destin
d'un roi, d'une nation, d'un empire et d'une dynastie était dans un rouleau de
papier caché dans un chapeau.! L'empereur, après l'avoir lu, devint rouge de colère
et s'écria : "Si cet homme est Dieu, alors je suis deux fois Dieu." La deuxième
Epître fut envoyée d'Akka en 1869, la première étant restée sans réponse.
Voici quelques extraits de cette fameuse Epître à l'empereur des français : "O
Souverain ! Nous avons entendu la réponse que tu adressas au tsar de Russie concernant
ta décision au sujet de la guerre (la guerre de Crimée).... Tu dis : "J'étais
endormi sur ma couche et je fus réveillé par les cris des malheureux qui se noyaient
dans la Mer Noire." ... Nous attestons que ce ne sont pas leurs cris qui t'ont
réveillé mais l'aiguillon de tes propres passions, car Nous t'avons mis à l'épreuve
et Nous t'avons pris en défaut.... Si tu avais parlé avec sincérité, tu n 'aurais
pas jeté par-dessus ton épaule le Livre de Dieu, lorsque le tout-puissant, le
tressage te l'a envoyé... Avant qu'il soit longtemps, le monde et tout ce que
tu possèdes, périront mais le Royaume appartiendra toujours à Dieu, ton Seigneur
et le Seigneur de tes pères.... Pour ce que tu as fait et en punition de ce que
tu as tramé, ton empire s'échappera de tes mains et ton royaume sera jeté dans
la confusion".
En déclarant cette guerre, cet empereur ambitieux voulait non seulement venger
son oncle du désastreux traité de Moscou en 1815 mais aussi étendre son influence
sur l'isthme de Panama pour contrôler à la fois l'Est et l'Ouest. Cette guerre
de 1866 fut la ruine de la France, déclara Guillaume I. Craignant une révolution
en France, Napoléon III déclara la guerre à la Prusse en juillet 1870, guerre
qui tourna vite à la plus grande confusion, témoin le fait suivant : le vingt
et un de ce même mois de juillet, le général Michel déclara être incapable de
trouver le général de la division pas plus que ses régiments ! L'empereur souffrant
alors terriblement des reins se rendit sur le front avec son fils malgré la difficulté
qu'il avait à se tenir sur son cheval pour la parade. Il se mettait, a-t-on dit,
du rouge aux joues pour cacher la pâleur de son visage. A ce spectacle le fils
de l'agent français à Akka qui avait traduit la lettre de Baha'u'llah devint un
des disciples de ce dernier. Se souvenait-il des avertissements solennels du prisonnier
tels que celui-ci : "Ton faste t'a-t-il enorgueilli ? Par ma vie, il ne durera
pas ; et même bientôt il sera anéanti, à moins que tu ne t'accroches à cette corde
solide. Nous voyons l'humiliation à tes trousses, alors que tu es dans l'inconscience."
On connaît la capitulation historique de SEDAN en 1870 L'empereur fut fait prisonnier
et exilé, la guerre civile éclata, le pays fut dans la plus grande confusion,
maladies et famine (on mangeait les rats à Paris) et les milliers de citoyens
qui moururent en haïssant cet empereur, source de leurs malheurs. L'impératrice
s'échappa mais la monarchie s'éteignit ; son fils unique fut tué dans la guerre
des Zoulous et la République proclamée. Guillaume I, roi de Prusse, se fit couronner
Empereur au Palais de Versailles "monument grandiose de l'orgueilleuse puissance
de Louis XIV".
Se souvint-on alors des avertissements du grand prophète visionnaire Esaïe : "En
ce temps-là, l'Eternel châtiera ... sur la terre les rois de la terre. Ils seront
assemblés captifs dans une prison, ils seront enfermés dans des cachots et ...
ils seront châtiés." (Esaïe XXV : 21-22) ? Ce n'était en effet que la première
chute spectaculaire et retentissante d'une série de désastres prédits par Baha'u'llah.
A Guillaume I, empereur d'Allemagne et vainqueur de Napoléon III, Baha'u'llah
écrivit en 1870 de sa ville-prison d'Akka : "O Roi de Berlin ! ... Prends garde
que l'orgueil ne t'empêche de reconnaître l'Etoile du matin de la divine Révélation,
que les désirs terrestres ne te voilent le Seigneur du Trône céleste et des régions
d'ici-bas... Te souviens-tu de celui dont la puissance dépassait ta puissance
et dont le rang dépassait ton rang ? Où est-il ? Où sont ses possessions ? Tiens
compte de cet avertissement et ne sois pas de ceux qui sont plongés dans le sommeil
... O rives du Rhin ! Nous vous voyons couvertes de sang parce que l'épée de la
rétribution fut tirée contre vous ; et bien que Berlin soit aujourd'hui dans sa
gloire éclatante, Nous entendons déjà ses lamentations."
Le 18 juin 1871, Guillaume I entre à Berlin à la tête de ses troupes victorieuses
en véritable héros de légende. On le surnommait "le dieu des batailles". Dans
"Voici le Jour promis" Shoghi Effendi décrit le sort funeste des destinataires
des Tablettes de Baha'u'llah aux têtes couronnées et au pape Pie IX. Concernant
l'Allemagne, il écrit que cet empereur, sur ses vieux jours, fut deux fois l'objet
d'attentat de la part des socialistes, que les trois mois du règne de son fils
Frédéric III furent gâtés par une maladie mortelle et que finalement son petit-fils
Guillaume II, monarque volontaire et présomptueux, destructeur de son propre empire
dut s'enfuir ignominieusement en Hollande suivi par le Kronprinz. Le drapeau communiste
fut hissé à Berlin la guerre civile éclata on entendit "les lamentations" et le
Kaiser dut signer son abdication. Lors de sa visite en terre sainte en 1898, ce
souverain despote signa une alliance avec le sultan de Turquie Abdu'l-Hamid, un
des deux principaux persécuteurs de Baha'u'llah. William Sears compare l'entrée
triomphale de Guillaume II à Jérusalem au confinement à Saint-Jean d'Acre, trente
ans plus tôt, du Messager divin avec sa petite troupe dans une pièce étroite et
sale d'une forteresse, sans eau ni nourriture au début, à la suite d'un édit injustifié
du sultan de Turquie.
Ainsi s'éteignirent les deux cent cinquante années d'oppression de la puissante
dynastie des Hohenzollern avec la constitution de Weimar qui établit la République
et ainsi s'accomplirent les prophéties du prisonnier d'Akka. L'Allemagne subit
deux cruelles défaites, en 1918 et en 1945 (le cadet de Guillaume II, Auguste
Guillaume servit dans les divisions nazies et tomba avec elles) L'historien Taylor
écrivit qu'il y eut certes des déboires plus tragiques dans l'Histoire mais qu'il
n'y en eut jamais d'aussi peu glorieux. "Je placerai mon trône dans Elam" avait
écrit le prophète Jérémie (ILIX : 38) "et j'en détruirai les rois et les chefs,
dit l'Eternel"
Dans la Tablette de Baha'u'llah adressée au Tsar de Russie, Alexandre II, nous
lisons : "O empereur de Russie ! Ecoute ! l'appel de Dieu... et prends garde que
tes passions ne t'empêchent de te tourner vers le Seigneur, le Dieu miséricordieux...
Crains que ta souveraineté ne te cache Celui qui est le Souverain suprême, car
Lui, en vérité, est venu avec son Royaume, et tous les atomes proclament : "Voyez
! Le Seigneur est apparu dans toute sa majesté." Celui qui est le Père est venu
et le Fils (Jésus), dans la sainte Vallée, s'écrie : "Me voici, ô Seigneur mon
Dieu, me voici !"..Béni est celui qui s'approche de Lui et malheur à ceux qui
se tiennent à l'écart... Dis: Je n 'ai certes pas cherché à prôner ma personne,
mais plutôt à louer Dieu Lui-même, si vous jugez équitablement. On ne voit en
moi rien d'autre que Dieu et sa cause, puissiez-vous le comprendre ! Je suis celui
qu'Esaïe a célébré, celui dont le nom orne la Thora et l'Evangile... Béni soit
le roi que sa souveraineté n'a pas écarté de son Souverain et qui, de tout son
coeur, s'est tourné vers Dieu."
Le Tsar Nicolaevitch Alexandre II était. d'une nature compatissante. Eduqué par
un précepteur français, il en avait épousé les idées libérales et progressistes.
Quatre ans avant les Etats-Unis, il abolit l'esclavage, on l'appela "le tsar libérateur."
Il redistribua même des terres aux paysans. il intervint également avec succès
auprès de l'empereur de Perse, par l'intermédiaire de son consul, pour faire libérer
Baha'u'llah emprisonné injustement et enchaîné depuis quatre mois dans un cachot
sordide et sombre, un ancien égout de Téhéran. Le prophète prisonnier lui donna
l'occasion de se rallier à sa cause : "Lève-toi parmi les hommes" lui écrit-il,
"pour cette cause irrésistible et appelle les nations à Dieu le Très-Haut, le
Suprême." Mais les réformes de ce souverain déclenchèrent l'opposition de la noblesse
et du clergé qui cherchèrent à miner par tous les moyens son pouvoir, si bien
que l'empereur se tenait sur des sables mouvants. Alexandre II hésita, vacilla,
tenta vainement une politique de réaction violente et autoritaire : un grand tremblement
saisit et ébranla les fondations de ce pays. La maison des Romanov déclina depuis
la première guerre mondiale, le bolchevisme arriva au pouvoir et renversa le grand
empire des Tsars. Menacé continuellement par les terroristes, l'empereur fut victime
de plusieurs attentats et fut finalement assassiné le 13 mars 1881 près du Palais
d'hiver de Saint-Pétersbourg. Son successeur Alexandre il encore plus tyrannique,
fut également détrôné et. Nicolas II, homme d'état peu capable et influençable
ne put lutter contre une révolution puissante qui abolit non seulement l'impérialisme
mais aussi le clergé. La religion orthodoxe de l'état fut privée de ses biens
et persécutée, l'aristocratie pillée et massacrée. Guerre civile et maladie décimèrent
une population misérable et désespérée.
William Sears rappelle cette prophétie d'Aggée (II, 7 et 22)" J'ébranlerai toutes
les nations... Je renverserai le trône des royaumes, Je détruirai la force des
royaumes des nations."
Dans la Tablette de Baha'u'llah à François-Joseph, nous lisons : "O empereur d'Autriche
! Celui qui est l'aurore de la lumière de Dieu se trouvait dans la prison d'Akka
lorsque tu te mis en route pour visiter la mosquée d'Aqsa (Jérusalem). Tu passas
prés de lui sans t'informer de celui par qui toute demeure est exaltée et toute
porte fortifiée ouverte. Nous avons fait d'elle (Jérusalem) une ville vers laquelle
le monde devrait se tourner pour évoquer mon souvenir ; et pourtant tu repoussas
celui qui est l'objet de ce souvenir quand il parut avec le royaume de Dieu, ton
Seigneur, le Seigneur des mondes. Nous fûmes constamment près de toi et Nous t'avons
trouvé accroché à la branche mais insoucieux de la racine. Ouvre les yeux afin
de pouvoir contempler cette glorieuse vision, reconnaître celui que tu invoques
jour et nuit et fixer ton regard sur la lumière qui brille au-dessus de cet horizon
lumineux."
Cette monarchie austro-hongroise, héritière de siècles d'histoire glorieuse devait
s'évanouir "comme la rosée avant le lever du jour", écrivait un historien. L'empereur
préférait le faste, les pompes et cérémonies de la cour au bien-être de son peuple
qui vivotait dans la misère tandis que le vice-gérant de Dieu sur terre endurait
les pires calamités.
Après les avertissements de Baha'u'llah, cette Maison des Habsbourg où l'empereur
était resté héréditairement à la tête durant pratiquement cinq siècles, fut menacée
tous les jours davantage par les forces de désintégration interne. Shoghi Effendi
écrit : "François-Joseph, empereur d'Autriche, roi de Hongrie, Chef d'Etat réactionnaire,
avait rétabli les anciens abus ; il avait ignoré les droits des nationalités,
restauré cette centralisation bureaucratique qui se trouva finalement si nuisible
à son empire. Des tragédies répétées assombrirent son règne. Son frère Maximilien
fut fusillé au Mexique. L'héritier du trône, l'archiduc Rodolphe, périt dans une
affaire peu honorable. L'impératrice fut assassinée à Genève. L'archiduc François-Ferdinand
et son épouse furent tués à Sarajevo, ce qui suscita une guerre au milieu de laquelle
l'empereur mourut, terminant un règne qui dépassa tous les autres par les malheurs
qu'il apporta à sa nation.... Le royaume, composé d'Etats juxtaposés, se morcela,
et tout ce qui subsista de ce Saint Empire Romain, jadis formidable, fut une république
diminuée qui mena une existence misérable jusqu'au jour où elle s'effaça de la
carte politique de l'Europe." La République prise par Hitler en 1945 fut restaurée
par les quatre armées d'occupation.
Le prophète Jérémie avait prédit (LI : 20) : "Tu as été pour moi un marteau, un
instrument de guerre. J'ai brisé par toi des nations. Par toi, j'ai détruit des
royaumes."
Baha'u'llah s'adressa ainsi à la reine Victoria : "O reine de Londres ! Prête
l'oreille à la voix de ton Seigneur, le Seigneur de l'humanité... Renonce à tes
passions et tourne ton coeur vers ton Seigneur, l'Ancien des Jours.... Nous avons
appris que tu as interdit le commerce des esclaves, hommes et femmes, c'est justement
ce que Dieu a recommandé dans cette merveilleuse révélation. Il t'a en vérité
réservé pour cela une récompense... Et nous avons appris que tu avais confié les
rênes du gouvernement aux mains des représentants du peuple. Tu as bien fait car,
de cette façon, les fondements de l'édifice de tes affaires seront affermis et
les coeurs de ceux qui vivent sous ton ombre, riches ou pauvres, en seront rassurés.
Il convient que ces représentants soient dignes de la confiance des serviteurs
de Dieu et qu'ils se considèrent comme les délégués de tous ceux qui habitent
sur terre... Tourne-toi vers Dieu et dis : "O Seigneur, mon Roi ! Je ne suis qu'un
de tes vassaux et Toi, tu es le Roi des rois"
Comment se fait-il que l'empire britannique, aujourd'hui appelé "Royaume-Uni"
soit la seule monarchie qui ait alors survécu ? N'est-ce pas du fait qu'en recevant
cette Tablette, la grande reine a dit : "Si cela vient de Dieu, ça durera, sinon
ça ne peut nuire" alors que tous les autres souverains interpellés par Baha'u'llah
ont rejeté orgueilleusement Son appel et ignoré Ses avertissements ?
Victoria s'éteignit le 22 janvier 1901 après soixante-trois ans d'un règne grandiose
qui étendit son influence sur tous les continents. Ce fut le règne le plus long
de cet empire. Sa petite-fille, la reine Marie de Roumanie qui était également
descendante d'Alexandre II qui défendit Baha'u'llah, devint une disciple ardente
et dévouée de la Cause du prisonnier d'Akka et écrivit que les Ecrits de Baha'u'llah
et d'Abdu'l-Baha "étaient un grand appel en faveur de la paix, franchissant les
limites des frontières,... des rites et des dogmes" que c'était le message du
Christ actualisé pour cette époque et donna le conseil suivant : "Si jamais le
nom de Baha'u'llah ou d'Abdu'l-Baha vous tombe sous les yeux, ne rejetez pas leurs
écrits. Etudiez leurs livres, laissez leurs glorieuses paroles et leurs leçons,
messagères de paix et génératrices d'amour, pénétrer votre coeur comme elles ont
pénétré le mien. Examinez-les et soyez plus heureux". Et encore : "Attristée par
la lutte continuelle entre les fidèles des nombreuses confessions et lassée de
leur intolérance réciproque, je découvris dans l'enseignement baha'i le véritable
esprit du Christ, si souvent renié et incompris... A ceux qui cherchent une conviction,
les paroles du Père sont comme une fontaine en plein désert, au bout d'une longue
course errante." Cette reine s'éteignit en juillet 1938 avec les hommages non
seulement du monde baha'i mais de nombreux représentants de divers pays qui l'avaient
estimée et aimée.
Marie de Roumanie fut la première reine d'une lignée de souverains justes et sages
prédite par Baha'u'llah. Au coeur du Pacifique, le Chef d'Etat de l'archipel des
SAMOA en est le second.
Si le simple fait de ne pas s'être manifestement opposé aux revendications de
Baha'u'llah a pu attirer tant de bénédictions sur une dynastie, combien cruels
doivent être les châtiments de ceux qui condamnèrent à la prison et à l'exil perpétuel
le Messager divin pour notre époque et qui furent à l'origine de près de vingt
milliers de martyrs ! Ces deux souverains, Nasiri'd-Din Shah de Perse et Abdu'l-Aziz,
sultan de Turquie, furent désignés par Baha'u'llah comme "prince des oppresseurs"
et "occupant le trône de la tyrannie" respectivement. C'est ce que nous allons
maintenant survoler.
Le souverain Maître de l'islam, Muhammad Shah reçut des avertissements et admonestations
semblables du Bab et de Baha'u'llah. Ce dernier adressa sa Tablette la plus longue
à son successeur, Nasiri'd-Din Shah, chef despotique de la Perse et potentat le
plus puissant de l'islam shya (chiite).
C'est le 12 janvier 1853 que Baha'u'llah fut exilé à Baghdad par Nasiri'd-Din
Shah. Cet empereur avait été impressionné par la civilisation européenne et rêvait
de moderniser son pays. En 1896 il priait sur le tombeau d'Abdu'l-Azim dans ce
but lorsqu'un assassin le tua sur place. Il fut ramené discrètement au palais
par son premier ministre au milieu d'une foule joyeuse et ignorante mais tous
les ministres étaient affolés de terreur ! Les baha'is furent aussitôt soupçonnés
mais l'auteur de l'attentat, Mirza Rida, était un assassin révolutionnaire ennemi
des baha'is. C'est ainsi que la dynastie des Qajar s'éteignit définitivement.
C'est ainsi que, de Baghdad, le divin exilé s'adressait au gouvernement de Perse
: "T'imagines-tu, ô ministre du Shah, en la cité, que je tienne en ma main le
sort définitif de la Cause de Dieu ? Crois-tu que sa marche puisse être arrêtée
par mon emprisonnent, par la honte qui m a été infligée ou même par ma mort et
ma complète annihilation ? Misérables les pensées que tu as conçues en ton coeur
! Tu es, en vérité, de ceux qui suivent les vaines imaginations de leur coeur...
prétendrais-tu que quelque chose dans le ciel ou sur la terre puisse résister
à sa foi ? Non, par Celui qui est la Vérité éternelle ! Rien dans toute la création
ne peut contrecarrer son dessein. Renonce donc à ce qui n'est chez toi que pure
suffisance, car jamais l'orgueil n'a pu tenir lieu de la vérité..." Et après avoir
passé en revue les iniquités de ce gouvernement, Baha'u'llah avertit avec autorité
Ces dirigeants de leur destin : "Avant peu, vos jours passeront comme passeront
les jours de ceux qui, orgueilleusement, se croient aujourd'hui supérieurs à leur
voisin. Bientôt, rassemblés en la présence de Dieu, il vous sera demandé compte
de vos actions. Vous en recevrez le juste salaire, et misérable est la demeure
des malfaiteurs".
Plus tard, de Saint-Jean d'Acre, une longue Tablette fut envoyée au Shah lui-même
dans laquelle on relève ces paroles : "O Souverain ! Je n'étais qu'un homme comme
tant d'autres, endormi sur ma couche, lorsque les brises du Très-Glorieux passèrent
sur moi et m'enseignèrent le savoir de tout ce qui a existé. Cela ne vient pas
de moi, mais de Celui qui est le Puissant et l'Omniscient!... O Roi ! Considère
cet Adolescent avec les yeux de la justice, et juge impartialement ce qui lui
est advenu. Il est certain que, par sa volonté, Dieu a fait de toi son ombre parmi
les hommes et le signe de sa puissance pour tous ceux qui vivent sur la terre...
O Roi ! Les yeux de ces exilés sont tournés vers le Très-Miséricordieux et fixés
sur sa clémence. Il ne fait pas de doute que ces épreuves seront suivies d'une
effusion de grâce infinie et qu'à ces terribles afflictions succédera une surabondante
prospérité. Nous voudrions espérer pourtant que Sa Majesté le Shah lui-même examinera
ces questions et apportera l'espoir au coeur de ces exilés.... J'ai subi, ô Shah,
dans le chemin de Dieu, ce que nul oeil n'a vu et nulle oreille entendu ... Que
de souffrances se sont abattues sur moi, et bientôt, m'atteindront encore !" Puis
il ajoute qu'Il supportera toutes les calamités patiemment, avec constance et
fermeté en rendant grâce à Dieu.
Sourd à ces émouvantes suppliques, l'empereur, entouré d'un clergé jaloux et fanatique,
fut le responsable tant du martyre du Bab, le prophète précurseur de Baha'u'llah,
que des bannissements successifs de Baha'u'llah et des milliers de martyrs de
cette Cause glorieuse !
Le Shah assassiné, son successeur faible et timide signa une constitution et le
suivant Muhammad Ali Shah fut déposé par la révolution. Après cent trente années
de pouvoir, en 1925, la dynastie Qajar s'éteignit pour toujours. Baha'u'llah avait
tenu ses promesses : un cinquième royaume était tombé.
Préfigurant le destin des oppresseurs, Esaïe écrivait: (XIV : 5-27) "L'Eternel
a brisé le bâton des méchants... L'Eternel des armées a pris cette résolution
: qui s'y opposera ? Sa main est étendue : qui la détournera ?"
En 1876, lors de la révolution des jeunes Turcs, celui qui était assis "sur le
trône de la tyrannie", le sultan autoritaire et sans pitié, Abdu'l-Aziz qui persécuta
l'Envoyé divin, était également assassiné. Plus tard, Muhammad VI, le dernier
des trente-cinq sultans qui avaient régné durant plus d'un demi-millénaire fut
détrôné et le grand empire turc, démembré au cours d'une série de guerres, devint
une république en 1923. La brillante et splendide métropole de l'empire romain
et par la suite capitale de l'empire ottoman n'était plus, conte Shoghi Effendi
"que le rappel muet de la basse tyrannie qui avait si longtemps souillé son trône."
A Akka, cette fameuse cité de Constantinople avait été apostrophée ainsi par Baha'u'llah:
"O Point situé sur les rives des deux mers ! Sur toi, en vérité, fut établi le
trône de la tyrannie et en ton sein fut allumée la flamme de la haine ... En vérité,
tu es manifestement rempli d'orgueil. Serait-ce ton apparente splendeur qui te
rend si glorieux ? Par Celui qui est le Seigneur de l'humanité ! Tu vas bientôt
disparaître et tes filles, tes veuves et toutes les familles qui habitent en ton
enceinte se répandront en lamentations. Voici ce que te fait savoir l'Omniscient,
le Sage !"
C'est en 1868, à Andrinople, que Baha'u'llah adresse ses sévères admonestations
au sultan qui l'avait exilé en cette ville et qui allait par la suite l'exiler
à Akka dans la plus grande prison. Dans cette Tablette, le représentant de Dieu
sur terre reproche au souverain d'avoir confié ses affaires à des ministres indignes
de confiance, faisant allusion à Ali Pasha, le grand Vizir et à Fu'ad Pasha, ministre
des affaires étrangères.
"Ecoute, ô Roi, les paroles de celui qui dit la vérité et qui n'attend pas que
tu lui donnes, en récompense, les biens que Dieu a voulu t'octroyer, et qui sans
jamais faillir, marche dans le droit sentier. C'est lui qui t'appelle à Dieu,
ton Seigneur, c'est lui qui te montre la bonne direction, le chemin qui mène à
la vraie félicité, afin que, par bonheur, tu sois parmi les heureux." L'adjurant
de gouverner avec justice et de ne pas se fier à ses trésors, il lui demande d'écouter
les conseils divins : "Garde sous les yeux," écrit-il, "l'infaillible balance
de Dieu et, comme si tu étais en sa présence, chaque jour, à chaque instant, pèse
tes actions. Fais volontairement tes comptes avant d'y être convié, au Jour où
nul homme n'aura la force de rester debout et où, par crainte de Dieu, les coeurs
des inconscients ne pourront que trembler... Quoi que tu entreprennes en ce jour
ou dans l'avenir, n'oublie jamais la loi de Dieu, le Seigneur de tous les mondes!"
De plus, Baha'u'llah s'adressa également aux ministres corrompus du sultan en
leur prédisant un sort funeste : "Avant longtemps," leur écrit-il, "vous découvrirez
les conséquences de ce que vous aurez fait dans cette vaine vie et en recevrez
le salaire. Ceci est en vérité la vérité, l'indubitable vérité..."
La chute de Sultanat et du Califat s'est produite selon les prédictions inspirées
de l'exilé divin qui avait condamné ainsi les forces combinées de l'islam sunnite
et de l'islam Chi'ite : "Par vos actions, la situation élevée du peuple a été
abaissée, l'étendard de l'Islam a été renversé et son trône puissant est tombé."
Dans son analyse magistrale de la chute des empires et du clergé, Shoghi Effendi,
gardien de la foi baha'ie, écrit : "La grandeur et la richesse du sujet, la puissance
de l'argumentation, la sublimité et la hardiesse du langage (de ces Tablettes
de Baha'u'llah) arrêtent notre attention et étonnent notre esprit. Les empereurs,
rois et princes, chanceliers et ministres, le Pape lui-même, les prêtres, moines
et philosophes, les maîtres de la science, les parlementaires et députés, les
riches de ce monde... tous sont placés dans le champ d'observation de l'Auteur
de ces Messages, et reçoivent, chacun selon ses mérites, les conseils et remontrances
qui conviennent." Les tyrans qui, par crainte de l'influence croissante de Baha'u'llah,
l'exilèrent de plus en plus loin, refusèrent de rencontrer cet homme qui leur
proposait, ne serait-ce que dix minutes, de les convaincre de l'authenticité de
sa mission en réalisant le signe ou témoignage qu'ils jugeraient suffisant comme
preuve de véracité. Qui donc a jamais osé faire une telle proposition ?
Baha'u'llah, on l'a dit, ne s'est pas contenté de s'adresser solennellement aux
principales têtes couronnées du dix-neuvième siècle, il s'est adressé aux représentants
des grandes religions, notamment à l'Islam d'où il était issu mais aussi à la
Chrétienté. Ses Tablettes ou Epîtres dont les originaux sont précieusement conservés,
s'adressent ainsi au pape Pie IX, aux patriarches, archevêques, évêques, prêtres,
moines, théologiens et à tous les chrétiens en général, enjoignant à tous de considérer
son message et suivre les enseignements qu'il tient de Dieu lui-même.
A l'ensemble de la chrétienté, il écrit : "Nous sommes venu par amour pour vous
et Nous avons supporté les infortunes du monde pour votre salut. Fuirez-vous Celui
qui a sacrifié Sa vie pour que vous soyez revivifiés ? Craignez Dieu, ô disciples
de l'Esprit (Jésus) et ne marchez pas sur les traces de tout ecclésiastique qui
s'est écarté du droit chemin... Ouvrez les portes de vos coeurs, Celui qui est
l'Esprit (Jésus) se tient devant elles.... Lui, en vérité a dit : "Suivez-Moi
et je vous ferai pêcheurs d'hommes." En ce jour cependant, Nous disons "Suivez-Moi
afin que Nous fassions de vous des revivificateurs du genre humain."
Dans son appel au pape Pie IX, Baha'u'llah l'admoneste ainsi : "O pape, déchire
les voiles : Celui qui est le Seigneur des Seigneurs est venu, couvrant de son
ombre les nuées, et Dieu, le Tout-Puissant, l'Indépendant, a accompli son décret.
Il est réellement venu du ciel comme il en vint la première fois... Gardez-vous
d'argumenter avec lui comme le firent les pharisiens, sans aucun signe ni preuve
évidente... Oublie le monde pour te tourner vers ton Seigneur, par qui la terre
toute entière fut illuminée... Peux-tu vivre dans des palais, alors que celui
qui est le roi de la Révélation habite la plus délabrée des demeures ?... Laisse-les
à ceux qui le désirent, et avec joie et ravissement, tourne ton visage vers le
Royaume... Sois comme a été ton Maître ... O Souverain Pontife ! Abandonne ton
territoire aux rois et, détaché du monde, le visage fixé sur le Royaume, sors
de ta demeure pour proclamer entre le ciel et la terre les louanges de ton Seigneur.
Ainsi te l'a ordonné celui qui est le possesseur des Noms, de la part de ton Seigneur,
le Tout-Puissant."
A celui qui se disait le successeur de Saint Pierre, le comte Mestaï-Ferretti,
254ème pape depuis le début de la suprématie de Saint-Pierre, célèbre par la bulle
de 1854 décrétant l'immaculée Conception de la Sainte Vierge, ainsi que celle
de l'infaillibilité pontificale seize années plus tard, Baha'u'llah rappelle :
"Voici le jour où le rocher (Pierre) s'est écrié : "Voyez, le Père est venu ;
et ce qui vous a été promis au sujet du Royaume est accompli."
La Tablette de Baha'u'llah adressée à ce pape à l'attitude qualifiée "d'ultra
mondaine" précipita l'extinction d'un pouvoir temporel devenu riche et puissant
au cours des siècles. Napoléon I avait chassé le Pape de ses Etats. Le Congrès
de Vienne le remit à sa tête mais plaça leur administration aux mains de prêtres,
des insurrections provoquèrent une intervention de l'Autriche et de la France
jusqu'au jour où des complications intérieures obligèrent le Pape à s'enfuir de
Rome, au milieu de la nuit, comme un simple prêtre. Rome fut proclamée République.
En 1870, quelques mois seulement après que cette Tablette ait été envoyée, le
roi Victor-Emmanuel II déclara la guerre aux Etats pontificaux, ses troupes envahirent
le Vatican et Pie IX se constitua prisonnier après avoir excommunié les usurpateurs
et traité Victor-Emmanuel de "roi voleur". Un commentateur de sa vie a écrit :
"Les dernières années du vieux Pape jurent remplis d'angoisse : à ses infirmités
physiques s'ajouta le chagrin de voir trop souvent, au sein même de Rome, la Foi
outragée, les ordres religieux spoliés et persécutés, les évêques et les prêtres
privés du droit d'exercer leurs fonctions."
"Hurlez pasteurs et criez, roulez-vous à terre, chefs du troupeau, car vos jours
sont accomplis", lit-on dans Jérémie (XXV : 35)... "plus de refuge pour les pasteurs,
plus de salut pour les chefs du troupeau !"
On verra par la suite qu'il aura fallu cent ans pour que la Papauté prenne en
considération les enseignements baha'is.
3ème partie : Prophéties à venir ou en voie
d'accomplissement
"UNE VIE NOUVELLE AGITE SECOUE ET TRAVAILLE TOUS LES PEUPLES DE LA TERRE MAIS
PERSONNE N'EN A DECOUVERT LA CAUSE OU PERCU LA RAISON... L'EQUILIBRE DU MONDE
A ETE RENVERSE PAR LES PUISSANTES VIBRATIONS DE CE TRES GRAND, DE CE NOUVEL ORDRE
DE CHOSES : PAR L'ACTION DE CE SYSTEME MERVEILLEUX, DE CE SYSTEME UNIQUE... LE
MODE DE VIE DE L'HUMANITE A ETE REVOLUTIONNE." BAHA'U'LLAH
"GRANDE EST TA BEATITDE, O TERRE, CAR TU AS ETE FAITE L'ESCABEAU DE TON DIEU ET
TU AS ETE CHOISIE COMME LE SIEGE DE SON PUISSANT TRONE !" BAHA'U'LLAH
Une autre série de prophéties concerne la désagrégation du monde actuel, de ses
causes profondes et des remèdes divins à y apporter. "L'ordre de choses qui maintenant
prévaut s'avérant d'une lamentable insuffisance, les signes peuvent être discernés
de convulsions et d'un chaos imminent." affirme Baha'u'llah qui ajoute : "Le monde
est en travail, son agitation augmente de jour en jour, ses pensées tendent à
la méchanceté et à l'incrédulité. Telle deviendra à l'avenir sa condition que
le dévoiler maintenant serait déplacé et ne conviendrait pas. Sa perversité continuera
longtemps à se développer. Et quand l'heure fixée aura sonnée, soudainement apparaîtra
ce fera frémir les membres du genre humain. Alors, alors seulement, le divin étendard
sera déployé et le rossignol du Paradis fera entendre sa mélodie."
La connaissance s'accroissant au cours des siècles, les besoins d'hier ne suffisent
plus à ceux d'aujourd'hui. Les penseurs contemporains estiment même qu'une unité
européenne n'est qu'un pas, nécessaire certes, mais insuffisant, vers une unité
mondiale à cause de l'interdépendance de toutes les nations. Aussi la Manifestation
divine pour cette époque a-t-elle instauré, sur une base spirituelle, un nouveau
système administratif, un "nouvel ordre mondial" démocratique mais équitable rendant
caduques tous les systèmes antérieurement appliqués.
Commentant la croissance organique du genre humain, Abdu'l-Baha explique que "...
ce qui, aux premiers âges de la race humaine, répondait aux besoins humains, ne
peut plus les satisfaire aujourd'hui, en un temps où le passé consommé fait place
à du nouveau. L'humanité est à présent décidément sortie des classes élémentaires
adaptées aux limites où l'inexpérience de sa jeunesse l'enfermait. L'homme doit
maintenant acquérir des vertus nouvelles et des pouvoirs nouveaux, un nouveau
standard moral et de nouvelles capacités. Des grâces nouvelles, des dons parfaits
l'attendent et déjà descendent sur lui. Les bénédictions de la période de jeunesse,
suffisantes à l'adolescence du genre humain, ne répondent plus aux besoins de
sa maturité."
Il n'existe aucune contradiction entre ces deux citations, la première annonçant,
à l'instar de Timothée, une époque de bouleversement sans précédent et la seconde
un être régénéré moralement et spirituellement. Un nouveau système social est
semblable en effet à un enfantement qui, selon la loi naturelle, ne se fait jamais
sans douleur. C'est pour cette raison que l'humanité passe actuellement par une
douloureuse période transitoire de mutation complète nécessaire à sa croissance.
D'autre part, les adeptes de toutes les grandes religions ont oublié, pour la
plupart, les enseignements d'amour et d'harmonie prônés par leurs fondateurs et
ont sombré dans un matérialisme généralisé. "Sachez, peuples du monde", avertit
Baha'u'llah, "qu'une calamité imprévue vous poursuit et qu'un châtiment terrible
vous attend. Ne croyez pas que les méfaits que vous avez commis soient effacés
de ma vue". Aussi : "Nous avons, ô peuples, fixé votre heure et si, à cette heure
marquée, vous négligez de vous tourner vers Dieu, sa Main s'appesantira sur vous
et de terribles afflictions vous assailliront de tous côtés. Combien dur alors
sera le châtiment par lequel le Seigneur vous châtiera."
Ces paroles menaçantes font penser à la déclaration du Pape dévoilant au monde
le troisième volet du miracle de Fatima où la Vierge aurait annoncé que si l'humanité
ne se tournait pas vers Dieu, alors les calamités seraient telles que "les vivants
envieraient les morts". En 1904 Abdu'l-Baha, centre de la nouvelle alliance de
Dieu, et interprète des paroles divines, prédisait que les peuples seraient forcés
de se tourner vers Dieu. Il écrivait ceci : "Sache que les misères et les infortunes
croîtront de jour en jour et que les peuples seront dans la détresse. Les portes
de la joie et du bonheur seront fermées de tous côtés. De terribles guerres éclateront.
Les déceptions et la mort des espérances entoureront les peuples de toutes parts
jusqu'à ce qu'ils soient forcés de se tourner vers Dieu. Alors les lumières d'un
grand bonheur illumineront les horizons afin que le cri de "Ya Baha'u'l-Abha"
(O toi, la Gloire du Dieu très glorieux !) s'élève de tous côtés." En 1912, à
Sacramento, en Californie, il prédisait la guerre proche : "Aujourd'hui, le continent
européen est comme un arsenal. C'est une réserve d'explosifs prêts pour la première
étincelle : une seule étincelle pourrait enflammer toute l'Europe, particulièrement
maintenant que la question des Balkans est en jeu." Il expliquait que nous étions
à deux ans de la bataille de Harmaguédon mentionnée au seizième chapitre de l'Apocalypse.
La paix réelle n'est pas une affaire d'alliances politiques, de concordats ou
de traités extérieurs mais bien un état spirituel cordial et fraternel entre les
hommes. Baha'u'llah avait révélé que tant que les hommes n'appliqueraient pas
les enseignements divins qui sont la panacée universelle, les peuples ne trouveraient
pas de repos, qu'ils devaient s'unir en une Cause universelle, une foi commune
à tous. Et son fils commente cette thèse par ces mots: "Baha'u'llah a souvent
prédit une période où l'irréligion et l'anarchie qui l'accompagne prévaudraient.
Le chaos aura pour cause une trop grande liberté chez des gens qui n'y sont pas
prêts et en conséquence il y aura forcément un recul temporaire vers des gouvernements
autoritaires dans l'intérêt même du peuple, afin d'éviter le désordre et le chaos.
Il est évident que chaque nation veut aujourd'hui son autonomie et une liberté
d'action complète, mais certaines d'entre elles ne sont pas prêtes. L'état qui
prévaut dans le monde est un état d'irréligion qui amène forcément l'anarchie
et la confusion. J'ai toujours dit que les propositions de paix qui ont suivi
la grande guerre n'étaient qu'une lueur de l'aube et non le lever du soleil."
Après la seconde guerre mondiale, Abdu'l-Baha expliquait à nouveau les séquelles
dangereuses de cette guerre, la haine et l'antagonisme des peuples vaincus, le
tumulte des socialistes, la tempête du bolchevisme, la revendication des travailleurs
et que ces conséquences amèneraient une autre guerre, la paix ne pouvant être
levée que par le pouvoir du Verbe de Dieu: "De quelque façon que s'y prennent
les politiciens, leurs efforts n'apporteront pas la paix. L'unité de l'humanité
doit être établie par le pouvoir du Saint-Esprit ; sans aide, la volonté humaine
ne peut rien." affirmait-il en 1919.
Les prédictions susmentionnées ont certes été accomplies partiellement : il reste
à l'humanité à prendre conscience de la solidarité universelle et à se tourner
vers le nouveau système mondial de Baha'u'llah pour établir une paix durable.
Avant de poursuivre cette brève étude de l'avenir, sachons que le Bab avait souligné
dans ses Ecrits l'importance des centenaires. Avant lui, le prophète d'Arabie
disait dans son Livre, le Coran, que Dieu a écrit toutes choses en chiffres.
Quelques remarques semblent dignes d'intérêt à propos de ces centenaires : - Cette
guerre de 1914-18 correspond aux centenaires lunaire et solaire de la naissance
du Bab et de Baha'u'llah (1233 et 1235 de l'Hégire correspondant aux années 1817
et 1819 ) sachant que lorsqu'on tombe à cheval sur deux années, on peut choisir
l'une ou l'autre et ce n'est pas sans raison que Daniel a attaché tant de bonheur
à ces 1335 jours dont on a déjà parlé, soit le centenaire solaire de la naissance
du Bab (1235 de l'Hégire) qui inaugure un nouveau cycle du pouvoir pour la race
humaine. C'est au centenaire de la naissance de Baha'u'llah, en 1917 qu'eut lieu
au Portugal le fameux "miracle de Fatima" (la fille chérie du Prophète Muhammad)
dans lequel "La Dame du Rosaire" avertit le monde des calamités à venir s'il ne
se tournait pas vers Dieu. Elle aurait parlé, on l'a vu, en cas de refus, de "plusieurs
nations anéanties", et de "vivants qui envieraient les morts" selon les révélations
du Pape, confirmant ainsi une prédiction de Baha'u'llah sur la destruction éventuelle
du "monde et de ses peuples". Les centaines lunaire et solaire de l'an 1260 de
l'Hégire ou 1844 de notre ère, (date de la déclaration de la mission du Bab et
début de l'ère baha'ie) donnent aussi les dates de la guerre mondiale de 1941-45
(avec intervention de la Russie). En 1863, Baha'u'llah déclare publiquement sa
mission de Promis universel à Baghdad durant douze jours riches en révélation.
Cent ans plus tard est instituée la première "Maison Universelle de Justice" dont
il est parlé, nous dit Baha'u'llah, dans "le Livre des Noms". Plus curieux, sinon
plus triste est cette parution en avril 1963, cent ans exactement après cette
date historique, de l'encyclique intitulée "Pacem in terris" du Pape Jean XXIII
préconisant la paix et une cité mondiales, la recherche de la vérité, l'éducation
universelle, l'égalité de l'homme et de la femme, l'unité de Dieu et du genre
humain, l'harmonie entre la science et la religion, le désarmement, l'avertissement
contre l'énergie atomique et une solution spirituelle aux problèmes économiques.
Etrange qu'il n'ait pas donné la source de ces principes qui sont ceux de la foi
baha'ie, étrange et regrettable pour l'humanité en général et ce Pape en particulier
!
"O Souverain Pontife !" ordonnait Baha'u'llah, "Penche ton oreille vers les conseils
que, par la voix du plus grand Nom, te donne celui qui ranime les os tombés en
poussière." Et en reconnaissance de cet Ecrit, Jean XXIII reçut le prix Nobel
pour la paix ! Certes plus tard Paul VI et aujourd'hui Jean-Paul II ont visité
et visitent de nombreux pays pour les appeler à Dieu mais qu'on imagine l'impact
qu'aurait un pape catholique s'il annonçait au monde le retour du Fils dans la
gloire du Père !
Nous avons cité quelques prophéties concernant diverses calamités qui précéderont
la paix annoncée par tous les prophètes du passé. Chaque jour qui passe est témoin
de souffrances insupportables pour des milliers d'êtres humains en de nombreux
pays. Pourtant Ces calamités doivent encore s'accroître d'ici la fin du siècle
jusqu'à ce que les baha'is appellent la "Moindre paix" ou paix purement politique
soit enfin établie, c'est-à-dire d'ici la fin de l'an 2000 selon une prédiction
sans ambages d'Abdu'l-Baha. A la suite de quoi l'humanité sera obligée de se spiritualiser
pour instaurer progressivement, au cours des siècles prochains, le royaume de
Dieu sur terre.
En 1936, le Gardien de la foi baha'ie écrivait : "Si noir que soit déjà l'horizon,
les maux dont l'univers doit être affligé ne sont encore qu'en préparation et
la profondeur ne peut encore en être imaginée. Nous nous trouvons au seuil d'un
âge dont les convulsions proclament à la fois les affres de l'agonie d'un monde
et les proches douleurs de l'enfantement d'un autre. Sous l'influence fécondante
de La Foi annoncée par Baha'u'llah, un Nouvel Ordre de Choses se trouve déjà conçu.
Nous le sentons remuer dans le sein d'un âge en travail, qui attend l'heure déjà
fixée où il sera délivré de son fardeau et portera son plus beau fruit." Analysant
les bouleversements de son époque, Dostoïevski écrivait à la même époque que c'était
dans ces conjonctures à savoir "la crise la plus grave de l'histoire des civilisations
"que des religions "meurent et naissent".
Les forces de l'univers, dirigées par un Esprit tout-puissant et visibles seulement
par certains signes, poussent notre planète vers son unité organique. Tout obstacle
ou force antagoniste à cette irrésistible vague du destin ne peut créer que troubles,
misères et calamités de toutes sortes sur tous les plans. Entre les habitudes
ancestrales et les théories fétiches d'un ancien monde qui lutte pour ne pas mourir
mais qui se désintègre progressivement et les tendances naturelles d'un mouvement
dynamique et constructeur du système de Baha'u'llah appelé "le Nouvel Ordre mondial"
"une bataille spirituelle est engagée", écrit Shoghi Effendi dans "Vers l'apogée
de la race humaine", "gigantesque, d'une ampleur sans pareille, mais qui sera,
dans ses ultimes conséquences, inévitablement glorieuse." Baha'u'llah n'affirmait-il
pas que "La religion est une radieuse lumière et une forteresse imprenable pour
la protection et le bien-être des peuples du monde, car je respect de Dieu incite
l'homme au bien et l'éloigne du mal. Si la lampe de la religion faiblit, la confusion
et le chaos s 'ensuivent et les lumières de l'équité, de la justice, de la tranquillité
et de la paix s'éteignent à la fois." Et Shoghi Effendi de commenter cette assertion
en expliquant que cet état d'irréligion est cause de la dégradation de la nature
humaine, de la perversion de sa conduite, de la corruption et de la dissolution
des institutions humaines, de l'avilissement du caractère, de la méfiance et de
l'indiscipline, de l'étouffement de la conscience et de la pudeur et de la disparition
des conceptions du devoir, de la solidarité, de la loyauté, tout ceci ayant pour
effet que "le sens même de la paix, de l'espoir et de la joie va peu à peu s'éteignant."
Baha'u'llah avait révélé ces paroles prophétiques : "Les vents du désespoir soufflent,
hélas, de tous côtés, et les dissensions qui affligent la race humaine s'aggravent
de jour en jour." Puis Shoghi Effendi analyse les conséquences sociales de cet
état d'esprit en concluant qu'une telle société "doit ou renaître ou périr". Tant
et si bien que les efforts sincères de certains dirigeants pour améliorer cet
état de choses, et même ceux de l'O.N.U. ne pourront être efficaces que lorsque
l'accent sera mis sur la primauté du spirituel sur le matériel, l'homme étant
avant tout un être créé avec une âme éternelle. "Le processus de décomposition
doit se poursuivre inexorablement" écrit Shoghi Effendi, son influence corrosive
pénétrer de plus en plus profondément dans cet âge croulant jusqu'à ce que le
coeur même en soit atteint. Beaucoup de souffrances devront encore être subies
avant que les nations, les croyances, les classes et les races aient été fondues
entre elles au creuset de l'affliction universelle, forgées par les feux d'une
terrible épreuve en une communauté organique, un vaste système unifié et qui fonctionne
harmonieusement. Des adversités que l'esprit de peut encore concevoir et d'inimaginables
crises - troubles, guerres, famine et pestilence - peuvent se combiner pour graver
dans l'âme d'une génération insouciante ces vérités et principes qu'elle a refusé
de suivre et de reconnaître. Une paralysie plus douloureuse que celles qu'elle
a jamais subies peut affliger l'économie d'une société croulante avant qu'elle
ne soit prête à la reconstruction et à la régénération".
Les excès divers auxquels nous assistons en bien des domaines sont fortement condamnés
par Baha'u'llah : "La civilisation", dit-il, "tant vantée par de savants protagonistes
des sciences et des arts, si on la laisse sortir des bornes de la modération,
apportera aux hommes de grands maux... A se développer avec excès, elle deviendra
une source prolifique de mal, tout comme elle a été, lorsqu'on la maintenait dans
les limites de la modération, une source de bien... Le jour approche où sa flamme
dévorera les cités qui l'auront accueillie et où la Langue de Grandeur proclamera
le Royaume de Dieu, le Tout-Puissant, le Très-Exalté." Puis de déclarer que depuis
que son appel a été lancé à l'humanité et à ses dirigeants, le monde n'a jamais
connu de repos car l'humanité a été empêchée d'appliquer le divin remède. "La
poussière de la sédition a obscurci le coeur de l'homme et aveuglé ses yeux. Avant
longtemps, il éprouvera les conséquences de ce que ses mains auront préparé pour
le Jour de Dieu."
Avant de dire un mot sur l'âge d'or qui doit poindre, citons textuellement cette
réflexion de Shoghi Effendi : "Faut-il que l'humanité, déjà si tourmentée, soit
affligée de tribulations plus sévères encore, dont l'influence purifiante la prépare
à entrer dans le royaume céleste qui doit s'établir sur la terre ? Faut-il que
l'instauration d'une ère de l'Histoire humaine absolument unique, et si vaste,
si lumineuse, soit précédée d'une telle catastrophe qu'elle rappelle et surpasse
le terrible effondrement de la civilisation romaine aux premiers siècles de l'ère
chrétienne ? Faut-il qu'une série de convulsions profondes agite et bouleverse
la race humaine avant que Baha'u'llah trône dans le coeur et la conscience des
masses, que son indiscutable autorité soif universellement reconnue et que soit
établi le noble édifice de son Ordre mondial ?"
Est-il utile de rappeler cette révélation scientifique de Baha'u'llah au siècle
dernier : "Un instrument étrange et merveilleux existe sur terre, mais il est
caché aux âmes et esprit des hommes. C'est un instrument qui a le pouvoir de changer
l'atmosphère de la terre entière et son infection est cause de destruction." Ce
n'est pas par hasard qu'à Paris en 1911, Abdu'l-Baha a parlé à l'ambassadeur du
Japon à la Cour d'Espagne, le vicomte Arawaka, de cette force stupéfiante qui
possède le pouvoir de détruire la terre entière, tel un poison destructeur !
L'AGE D'OR A VENIR
"CE JOUR EST LE ROI DES JOURS, ... LES ECRITURES DES REVELATIONS PASSEES CELEBRENT
LE GRAND JUBILE QUI DOIT ACCUEILLIR CE GRAND JOUR DE DIEU ! HEUREUX QUI A ASSEZ
VECU POUR VOIR POINDRE CE JOUR ET
RECONNAITRE SA SIGNIFICATION ... DANS CETTE TOUTE-PUISSANTE REVELATION, TOUTES
LES REVELATIONS ONT ATTEINT LEUR PLUS HAUTE, LEUR DEFINITIVE CONSOMMATION. CE
QUI A ETE RENDU MANIFESTE DANS CETTE PREEMINENTE REVELATION RESTE SANS PARALLELE
DANS LES ANNALES DU PASSE ET LES AGES FUTURS NE VERRONT RIEN DE SEMBLABLE"
"BIENTOT LE PRESENT ORDRE DE CHOSES SERA REVOLU ET UN NOUVEAU MONDE PRENDRA SA
PLACE... CAR LE POUVOIR DIVIN S'ETEND SUR TOUTES CHOSES."
BAHA'U'LLAH
"LA TERRE ENTIERE EST EN ETAT DE GESTATION. LE JOUR APPROCHE OU ELLE AURA PRODUIT
SES FRUITS SES PLUS NOBLES, OU AURONT JAILLI D'ELLE LES ARBRES AUX PLUS HAUTES
CIMES, LES FLEURS ENCHANTERESSES, LES PLUS CELESTES BENEDICTIONS. D'UNE HAUTEUR
INCOMMENSURABLE VIENT LA BRISE QUI SOUFFLE DE LA ROBE DE TON SEIGNEUR, LE GLORIFIE,
CAR VOICI QU'ELLE A, DE SON HALEINE, PARFUME ET RENOUVELE TOUTES CHOSES. A BON
ENTENDEUR, SALUT !"
ABDU'L-BAHA
Et Abdu'l-Baha de nous réconforter en prédisant que "bientôt ceux qui sommeillent
le plus profondément seront eux-mêmes réveillés." Il glorifie ce siècle comme
étant celui de la lumière de la vérité : "Ce siècle est le siècle de la vérité,
ce siècle est celui de l'établissement du Royaume de Dieu sur la terre... Bientôt
viendra le jour où la lumière de l'unité divine aura si bien pénétré 1'Est et
l'Ouest qu'aucun homme n'osera plus l'ignorer." Abdu'l-Baha entendait par-là que
les fondations étaient déjà posées durant ce siècle car les racines doivent produire
le tronc et les branches avant que l'arbre ne porte ses fruits.
Concernant la paix universelle déjà entrevue par les prophètes Baha'u'llah a révélé
: "Le temps viendra où l'impérieuse nécessité d'une assemblée formée des représentants
du monde entier se fera universellement sentir. Les rois et les princes de la
terre devront prendre part à ses délibérations et aviser aux voies et moyens de
jeter les fondations de la grande paix du monde... et si quelqu'un d'entre eux
prenait les armes contre un autre, tous devraient s'unir pour l'en empêcher".
Concernant la justice, on trouve entres autres cette promesse : "Après un temps,
tous les gouvernements de la terre changeront. L'oppression enveloppera le monde.
Et après une universelle convulsion, le soleil de justice se lèvera de l'horizon
du royaume invisible."
Voici quelle est la vision d'Abdu'l-Baha, au début de ce siècle, connue sous le
nom des "sept lumières de l'unité" :
"Contemplez la lumière qui se lève à l'horizon assombri du monde. Le premier flambeau
est l'unité dans l'ordre politique, ses faibles lueurs sont déjà discernables.
Le deuxième flambeau est l'unité de pensée dans les entreprises mondiales, à l'accomplissement
de laquelle on assistera avant peu. Le troisième flambeau est l'unité dans la
liberté, qui sûrement se réalisera. Le quatrième flambeau est l'unité des nations,
une unité qui sera fermement établie dans le courant de ce siècle et qui entraînera
tous les peuples du monde à se considérer comme les citoyens d'une même patrie.
Le sixième flambeau est l'unité des races, qui fondra tous les habitants de la
terre, peuples et ethnies, en une seule race. Le septième flambeau est l'unité
de langue ; elle consistera dans le choix d'une langue universelle dans laquelle
tous les peuples s'instruiront et converseront. Tous et chacun de ces progrès
s'accomplira inévitablement, car la puissance du royaume de Dieu leur portera
aide et secours."
Shoghi Effendi développe les modalités de cet âge nouveau l'âge d'or de l'unité
de la race humaine, dans deux communications au monde : "Le but d'un Nouvel Ordre
Mondial" (1931) et "Vers l'apogée de la race humaine" (1936). Le lecteur y trouvera
des détails surprenants. A recommander également "L'avènement de la justice divine"
(1938).
Aujourd'hui la foi de Baha'u'llah, "la foi baha'ie" est répandue dans tous les
pays du globe. Bien qu'elle ne compte que quelques six millions d'adhérents, elle
est, selon l'Encyclopédie britannique, la religion la plus répandue sur terre
après le Christianisme et à plus forte croissance. Elle s'est assimilée des croyants
issus de toutes croyances, ethnies, classes, hommes et femmes de tout âge. Elle
siège à l'O.N.U., en tant qu'organisation non gouvernementale, dans divers comité
tels qu'économique, écologique ou éducatif et son administration existe dans 175
pays ou territoires, ses statuts mondiaux respectant la diversité des cultures
et traditions nationales ou régionales. Sa littérature est accessible en plus
de 800 langues ou dialectes et elle gère plus de 1.300 projets socio-économiques
sans parler de quelques 500 établissements scolaires. Le Larousse du XXème siècle
la présente comme "l'aboutissement et aboutissement nécessaire de toutes les anciennes
croyances." (voir "Béha'isme") Elle n'a ni clergé, ni prêtre, mais des assemblées
spirituelles de 9 membres élus chaque année au suffrage universel et secret, sans
aucune propagande. Son siège mondial, on l'a dit, est situé à HAIFA, sur les pentes
du Mont Carmel. Les villes de HAIFA et de AKKA seront reliées et constitueront
une capitale mondiale où dirigeants comme simples croyants iront prier et rendre
hommage aux tombeaux du BAB et de BAHA'U'LLAH, co-fondateurs de cette foi nouvelle.
Avant de conclure, écoutons la voix prophétique et inspirée d'ABDU'L-BAHA :
"Dieu a travaillé patiemment, pas à pas, à travers ces diverses villes, Shiraz
et Téhéran, Baghdad et Constantinople, Andrinople, Akka et Haïfa selon son propre
plan, défini et éternel afin que les prophéties et les prédictions des Prophètes
s'accomplissent. Le fil d'or des promesses concernant le temps du Messie court
à travers toute la Bible et il était de la destinée que Dieu le rendit apparent
en temps voulu... PAS UN SEUL MOT NE RESTERA PRIVE D'ACCOMPLlSSEMENT"
CONCLUSION
Apparemment perdue au milieu des myriades de galaxies, inconsciente et muette,
notre minuscule planète est suspendue à son destin.
Nous qui la peuplons, les êtres humains, sommes-nous seulement conscients de ce
destin, nous y intéressons-nous, ou ne sommes-nous pas plutôt avant tout concernés
par nos maints soucis quotidiens ?
On aurait pu certes imaginer une planète heureuse où tous les habitants vivraient
en frères, en parfaite harmonie avec leurs amis les fleurs et les animaux et où
le mal serait exclu. Pourquoi donc le Maître de l'univers, s'il possède la toute
puissance, ne l'a-t-il pas voulu ainsi et permet-il tant d'horreurs et de misères
sur cette petite terre ?
C'est parce qu'il a voulu donner à l'homme, reflet potentiel de sa lumière et
de sa grandeur, la possibilité de choix, le libre arbitre. Ceux et celles qui
font le bon choix, nous révèlent les Prophètes, ces miroirs de l'omniscience divine,
récolteront leurs fruits au royaume éternel de la réalité qu'est la vie spirituelle.
Celle-ci leur sera évidente après ce bref passage terrestre. On ne peut pas plus
juger la création divine que la pierre, la plante ou l'animal ne peuvent juger
l'homme. On doit respecter la hiérarchie des règnes et des valeurs.
Au fil du temps, depuis le premier homme, de nombreux soleils spirituels, les
Prophètes ou Porte-parole de Dieu, le façonneur des mondes, ont sommé le genre
humain de pratiquer les vertus, l'entente fraternelle et le détachement des fallacieux
appâts de ce monde matériel. Par ce mystère de "Rédemption" qui pourrait s'apparenter
au phénomène de solidarité entre Dieu et sa créature faite "à son image" ces Etres
purs, saints, inspirés omniscients et détachés ont enduré volontairement, leur
vie durant, les pires souffrances alors qu'ils possédaient des pouvoirs surhumains.
Ceci par amour de Dieu, de l'humanité et dans un état de soumission parfaite à
la volonté divine. Ils ont été écoutés, plus ou moins. Durant un certain temps.
Puis oubliés. Comme s'oublieront aussi les bâtisseurs d'empires qui, après leurs
guerres meurtrières, se prélassaient orgueilleusement dans leur palais de marbre
alors que Celui qui les avait conjurés de reconnaître la Cause de Dieu, lourdement
enchaîné à des criminels dans un cachot putride et sombre, avait reçu en ce lieu
et de la part du Très-Haut, la révélation de sa mission de Sauveur de l'humanité
!. Aujourd'hui Israël se fie davantage au pouvoir de ses armées qu'à celui de
Yahvé ; la chrétienté n'a jamais été aussi divisée ; Islam a atteint un tel degré
de fanatisme que l'homme libre en frémit. Les religions orientales, telles le
Bouddhisme ou l'Hindouisme, jadis pacifistes, connaissent guerres et révolutions.
Normalement l'homme aspire à la paix mais ne la trouve pas plus en lui-même qu'autour
de lui, souffrant de mal-être, eu égard à sa solidarité naturelle, qu'il le veuille
ou non. Il n'est guère d'hommes sur terre qui puissent se dire unis et heureux.
Par la grâce de Dieu, cet état de fait déplorable touche à sa fin car on sait
que dans le plan créateur divin pour notre planète, un cycle préparatoire était
nécessaire avant la mutation de la race humaine. De même que le fer prend son
éclat dans le feu, l'humanité va prendre sa vraie couleur dorée prédestinée au
creuset des épreuves. Celles-ci ne sont pas envoyées par le courroux divin comme
il est dit d'une façon symbolique dans la Bible, mais bien comme seule conséquence
de la conduite insouciante ou rebelle de l'ensemble du genre humain. Et un nouveau
cycle appelé sur terre "cycle de l'unité" et que les prophètes ont annoncé comme
"Jour de Dieu" ou "Royaume de Dieu" s'installera définitivement ici-bas. Alors
une joie intense illuminera les coeurs ; alors les luttes séculaires entre les
enfants des hommes feront place à l'entente et l'harmonie. L'homme ne se glorifiera
plus d'aimer sa famille ou son pays mais plutôt l'humanité toute entière. Car
l'homme aura enfin rendu à Dieu la première place qui lui revient de plein droit.
Quant au nom de Baha'u'llah, il ne sera jamais oublié car Dieu a déclaré, par
le Pouvoir divin de son Verbe : "Ce jour est le Jour qui ne sera pas suivi de
la nuit."
Naw-Ruz l54 de l'ère baha'ie
(21 mars 1997 - publication
approuvée par l'assemblée spirituelle nationale des baha'is de Nouvelle-Calédonie
et des îles loyauté - BP 1564 Nouméa)