Question 1. - Le Christ dans l'Évangile parle
de son retour pour unir tous les peuples. C'est donc au sein du christianisme
que tous doivent s'unir. Pourquoi parler d'une nouvelle religion ?
Réponse. - C'est ce que précisément disent
les hindouistes (pour ne citer qu'un seul exemple parmi bien d'autres) car leur
prophète, Krishna, parle également de son retour au jour promis, pour unir les
peuples. Et leur doctrine est également une doctrine d'AMOUR UNIVERSEL. De plus,
Krishna est venu plus de deux mille ans avant le Christ. C'est donc à lui que
revient la priorité.
Qui doit donc revenir pour unir le monde ? Le Christ ou Krishna ? La réponse est
que ce n'est pas le retour physique du Christ ou de Krishna qu'il faut attendre.
Qui connaît leurs caractéristiques physiques pour être en mesure de les reconnaître
lors de leur retour ? Par le terme " retour " il faut entendre le retour de l'esprit,
esprit d'AMOUR UNIVERSEL. Et de ce point de vue il n'y a pas de différence entre
le Christ et Krishna, de même qu'entre les autres messagers de Dieu.
C'est comme une fleur (que l'on peut comparer à l'esprit par son parfum) dont
on peut dire qu'elle est la même fleur que celle d'il y a deux ou quatre mille
ans mais qui n'est cependant pas la même dans sa " chair ".
" La chair ne sert à rien, c'est l'esprit qui donne la vie "
" Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie " (Jean
VI-63).
dit le Christ. Par conséquent ce n'est pas selon la chair qu'il faut connaître
le Christ mais bien selon l'esprit, autrement dit selon sa parole,
ce que Saint-Paul confirme en disant :
" Ainsi, dès maintenant, nous ne connaissons personne selon la chair et si nous
avons connu le Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de
cette façon. (II Corinth. V-16).
De tout ce qui a été dit, il résulte qu'il s'agit du retour de la PAROLE. C'est
la même PAROLE qui revient, la PAROLE ne change pas. C'est le porte-parole qui
change.
*** Question 2. - S'il en est ainsi, pourquoi la religion
qui est la parole de Dieu, change-t-elle ?
Réponse. - Du point de vue, spirituel, la
religion ne change pas. En effet, dans chaque religion il y a deux aspects. Le
premier est purement spirituel. C'est plutôt un code de morale, et ce code
de morale qui est la partie essentielle de la religion ne change pas. Toutes
les religions prêchent l'amour, la justice, la charité etc. Le deuxième aspect
de la religion est un code pratique traitant des questions telles que le
mariage, le divorce, les modes de punition et les cérémonies extérieures. Cette
partie de la religion qui est secondaire change pour s'adapter aux nécessités
de l'époque. Et c'est Dieu Lui-même, par son messager, qui a le droit de la changer.
De ce point de vue on peut dire que la religion change.
Ainsi par exemple, au temps de Jésus, le divorce permis par Moïse, était devenu
préjudiciable pour la société. C'est la raison pour laquelle Jésus l'a aboli tout
en affirmant qu' " il ne disparaîtra pas un iota de la loi " (Matth.V-18)
comme si le divorce ne pouvait même pas être considéré comme un iota de la LOI
autrement dit de la RELIGION considérée du point de vue spirituel.
Si donc, au point de vue purement spirituel la religion ne change pas, au lieu
de parler des différentes religions, il vaut mieux dire qu'il n'y a qu'UNE RELIGION,
la RELIGION DE DIEU toujours en évolution.
*** Question 3. - S'il
n'y a qu'une religion, pourquoi Dieu ne révèle-t-il pas toutes ses lois et une
fois pour toutes, ceci par un seul messager ?
Réponse. - Parce que l'humanité n'a pas la capacité de comprendre toute
la mesure d'une telle révélation. C'est comme si l'on disait : " Pourquoi le soleil
du matin ne donne-t-il pas toute sa chaleur ? ". C'est que les plantes ne pourraient
la supporter, elles brûleraient immédiatement. Mais le soleil de midi donne toute
sa chaleur et les plantes ne brûlent pas.
*** Question 4. - Y a-t-il
dans le Nouveau Testament un texte confirmant une telle interprétation et précisant
qu'après Jésus viendra un autre messager de Dieu ?
Réponse. - Oui, il y en a plusieurs. A titre d'exemple ; citons les
trois passages suivants :
" J'ai encore beaucoup de choses à vous dire mais vous ne pouvez pas les comprendre
maintenant. Quand le consolateur sera venu, l'Esprit de vérité, IL vous conduira
dans toute la vérité. " (Jean XVI-12/13)
" Si je ne m'en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous " (Jean XVI-7)
" Je prierai le Père et IL vous enverra un autre consolateur " (Jean XIV-16)
*** Question 5. - Qui
est cet autre consolateur pour l'humanité d'aujourd'hui qui a tant souffert et
qui continue encore à souffrir ?
Réponse. - C'est Baha'u'llah, fondateur de la foi baha'ie.
*** Question 6. - Quels
sont les principes annoncés par Baha'u'llah et dont l'application justifie son
titre de consolateur ?
Réponse. - Le premier principe est celui de la recherche
personnelle et indépendante de la vérité. En effet, le plus grand mal
dont souffre l'humanité c'est le manque d'unité. Et si les hommes ne sont pas
unis c'est qu'ils s'imitent les uns les autres et que rares sont ceux qui cherchent
personnellement et indépendamment la vérité. Cette vérité étant une, une fois
découverte, tous se verront unis. Elle est comme le sommet d'une montagne, ce
sommet unique que chacun tente de rejoindre en continuant à monter indépendamment,
sans s'arrêter au même point que ses parents ou ses ancêtres ; tôt ou tard tous
se rejoindront au sommet.
Le deuxième principe est l'abandon des préjugés. Le monde
reste divisé à cause des préjugés, et ces préjugés sont nombreux.
Il y a d'abord le préjugé de religion qui fait que chaque religion se considère
comme la seule dépositaire, la seule gardienne de la vérité, persuadée que les
autres sont dans l'erreur.
Comment peut-on penser à l'unité quand les adeptes des différentes religions continuent
à se condamner les uns les autres.
Il y a encore le préjugé de nation qui fait qu'on pense au bénéfice de son propre
pays au détriment de celui de tous les autres. Avec une telle mentalité on ne
peut s'unir.
Vient ensuite le préjugé de race. Tant que les blancs croiront qu'ils sont supérieurs
aux noirs, l'unité sera impossible. Où est l'unité si je vous dis : " Vous et
moi ne faisons qu'un, mais je vous suis supérieur ! "
Un troisième principe dont l'attribution contribue puissamment à l'unité,
et par conséquent à la consolation de l'humanité, est le principe de l'unité
du genre humain, ce qui revient à dire qu'on ne doit pas diviser l'humanité
en deux familles : la famille des sauvés et la famille des rejetés. Il n'y a qu'une
seule famille : la famille humaine avec un seul Père qui aime tout le monde.
Un quatrième principe qui est la plus grande consolation au moins pour
la moitié du genre humain, et en réalité pour tous, est le principe de l'égalité
des droits de l'homme et de la femme.
Un cinqième principe dont l'application consolera la majorité de l'humanité
et en définitive tout le monde est le principe de la répartition équitable
des moyens d'existence.
Un sixième principe qui contribue non moins puissamment à l'unité est le
principe qui proclame l'unité de base de toutes les religions issues
d'une même Religion-mère traversant différents stades au fur et à
mesure de l'évolution de l'humanité (nous en avons déjà parlé au début
de cet exposé).
Un septième principe dont l'application rendra la vie facile et agréable
est le principe de la collaboration entre la science et la religion.
Un huitième principe qui changera la face du monde est l'éducation
et l'instruction obligatoire et généralisée.
Un neuvième principe dont l'application dissipera tous les malentendus
est basé sur l'idée que la religion n'a d'autre but que l'harmonie et l'entente,
faute de quoi elle ne peut être considérée comme une religion.
Un dixième principe qui contribue à l'entente et à une meilleure compréhension
entre les hommes est l'adoption d'une langue auxiliaire universelle.
Un onzième principe qui garantira la sécurité dans ce monde en désarroi
est l'établissement d'un gouvernement mondial et d'une cour d'arbitrage
internationale.
Un douzième principe qui est le couronnement de tout est l'établissement
de la paix mondiale considérée comme une réalité à bâtir dès maintenant.
Il y a bien d'autres principes proclamés par Baha'u'llah, principes dont l'application
justifie son titre de consolateur promis. Nous n'en avons mentionné que les plus
essentiels.
*** Question 7. - Si
Baha'u'llah est le consolateur, dont la manifestation doit être considérée comme
le retour du Christ, il doit, dès lors, expliquer le langage en paraboles dont
se servait le Christ qui a dit : "Je vous ai dit ces choses en paraboles. L'heure
vient où je ne vous parlerai plus en paraboles, mais je vous parlerai ouvertement
du Père."(Jean XVI-25)
Réponse. - Précisément le premier livre que Baha'u'llah a écrit donne
l'explication de ce langage en paraboles utilisé dans les Écritures. Ainsi nous
y trouvons l'interprétation des termes tels que : la fin du monde - l'obscurcissement
du soleil - les cieux qui passeront avec fracas - la terre qui sera consumée -
les nuées derrière lesquelles reviendra le Christ - sa souveraineté - la trompette
- la famine - la chute es étoiles - la résurrection des morts - etc.
*** Question 8. - Pourquoi
ne peut-on prendre ces signes du jour promis à la lettre ?
Réponse. - Tout d'abord pour la simple raison que ce serait illogique.
En effet, comment peut-on parler de la chute des étoiles sur notre planète alors
que nous savons actuellement que la plus petite d'entre elles est un millier de
fois plus grande que la terre. Cela équivaudrait à parler de la chute d'une montagne
sur un grain de moutarde, ce qui est illogique. Et puis comment peut-on rester
endormi malgré ces phénomènes aussi terribles que la chute des étoiles et la disparition
des cieux, avec fracas ? Car n'oublions pas qu'en parlant de tels signes qui doivent
accompagner le jour promis, Jésus dit : " Craignez qu'ils ne vous trouvent endormi,
à son arrivée soudaine. " (Marc XIII-36).
Si nous nous attendons à ce que ces signes se réalisent matériellement nous commettons
la même erreur que les Juifs lors de l'avènement de Jésus dont la manifestation
devait être accompagnée des même signes.
*** Question 9. - Que
signifie " la fin du monde " - " le temps de la fin " - " la fin des siècles "
?
Réponse. - Jésus dit : " La moisson c'est la fin du monde " (Matt.
XIII-39). Or la moisson c'est le stade de maturité dans la croissance d'une
plante. Pour l'humanité c'est le stade de maturité dans son évolution. L'humanité
d'aujourd'hui n'entre-t-elle pas dans le stade de maturité ? Nous sommes donc
à la fin du monde, au stade final de l'évolution de l'humanité.
" La fin du monde " peut également signifier la fin d'un monde corrompu. Chaque
nouvelle révélation met fin au monde corrompu de son époque, raison pour laquelle
saint Paul parlant de la corruption du passé dit :
" Nous sommes parvenus à la fin des siècles " (I Corinth. X-11).
A remarquer que le texte anglais dit précisément :
" Nous sommes parvenus à la fin du monde. "
*** Question 10. - Que
signifie l'obscurcissement du soleil ?
Réponse. - Cet obscurcissement ne peut être matériel car si, pendant
une seule seconde le soleil nous privait de sa lumière, il ne resterait sur terre
la moindre trace de vie, tout serait mort. Et ce n'est pas pour les morts que
le Christ doit revenir. Comme le soleil est la source de lumière matérielle, la
religion est la source de la lumière spirituelle que représente l'AMOUR.
Si la religion n'est pas cause d'AMOUR, alors ce soleil se trouve obscurci, ce
qui est le cas aujourd'hui alors que les religions se sont divisées en plusieurs
sectes antagonistes. Nous sommes donc à la fin du monde car on en voit le signe
qui est l'obscurcissement du soleil.
***
Question 11. - Que signifie le signe disant que "les
cieux passeront avec fracas" ?
Réponse. - Le ciel est le symbole de tout ce qu'il y a de plus élevé. C'est
encore une allusion à la religion. De même que toutes les bontés matérielles :
l'eau - la lumière - la chaleur...viennent du ciel, toutes les bontés spirituelles
viennent de la religion. Les cieux passeront ou " s'évanouiront " (Esaïe LI-6)
signifie que les religions s'évanouiront, ce que l'on constate aujourd'hui dans
toutes les religions.
*** Question 12. - Que
veut dire : "La terre sera consumée." ?
Réponse. - Par la terre ou le terrain il faut entendre les idées et
les opinions. C'est comme l'expression " sonder le terrain " qui signifie chercher
à découvrir les idées et les opinions des autres. La terre sera consumée signifie
donc que les idées tombées en désuétude doivent disparaître, phénomène dont nous
sommes témoins aujourd'hui.
*** Question 13. - Que
signifie les nuées derrière lesquelles le Christ doit revenir ?
Réponse. - Les nuées symbolisent ce qui empêche de voir la lumière
du soleil. Par conséquent cela signifie qu'il y aura des facteurs qui empêcheront
de voir le soleil spirituel qu'est le Christ. De ce point de vue on peut dire
que le Christ était déjà venu derrière les nuées. En effet, qu'est-ce qui a empêche
les Juifs de voir cette lumière qu'était le Christ ?
1.Changement des lois en tant que première nuée. Pour les Juifs, la loi judaïque
était révélée pour l'éternité.
2. La condition humaine du messager de Dieu en tant que deuxième nuée. Par condition
humaine nous entendons les caractéristiques telles que le lieu de naissance, humiliation
apparente, etc...
Selon les Juifs, le Christ devait venir d'un lieu inconnu. Or le Christ venait
de Nazareth d'où " rien de bon ne pouvait sortir ". De plus, il avait des épines
sur la tête au lieu de porter la couronne de David.
Si aujourd'hui, nous nous attendons à ce que le Christ revienne comme un roi tout-puissant
n'allons-nous pas nous placer dans le cas des Juifs, il y a deux mille ans ?
*** Question 14. - Que
signifie cette souveraineté disant que le Christ reviendra comme un roi ?
Réponse. - Par la souveraineté il faut entendre la souveraineté spirituelle.
Jésus n'a-t-il pas dit :
" Mon royaume n'est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs
auraient combattu pour moi afin que je ne puisse être livré aux Juifs. " (Jean
XVIII-36)
Ceci confirme une fois de plus l'interprétation spirituelle de la souveraineté
du Christ que saint Jean appelle : " le chef des rois de la terre ". (Apocalypse
I-5).
*** Question 15. - Que
faut-il entendre par le "son de la trompette" dont il est parlé dans les Écritures
comme signe du jour promis ?
Réponse. - Le son de la trompette signifie l'appel du messager de Dieu.
Si l'on prend le son de la trompette à la lettre, comment concilier le son de
la trompette et le retour du Christ qui reviendra " comme un voleur dans la nuit
". (II Pierre III-10). Ce n'est tout de même pas avec une trompette que
le voleur vient dans la nuit !
Chaque révélation est un son de trompette, et selon saint Jean (Chap.11), c'est
avec la 7e trompette que " le royaume du monde est remis à notre Seigneur et à
SON Christ ". (Apocalypse XI-15).
Remarquez qu'il dit SON Christ, c'est-à-dire SON OINT par l'esprit saint, autrement
dit son messager. Or ce 7e messager c'est Baha'u'llah en partant d'Adam comme
premier messager, Noé étant le 2e, Abraham , le 3e, Moïse le 4e, Jésus, le 5e,
Muhammad, le 6e, Baha'u'llah avec son Précurseur, le Bab, le 7e.
*** Question 16. - Que
signifie la famine en tant que signe du jour promis ?
Réponse. - Par famine il faut entendre la famine spirituelle. Famine
veut dire manque du pain et le pain symbolise la foi. De même que le pain donne
la vie matérielle, la foi donne la vie spirituelle, raison pour laquelle Jésus
s'est comparé au pain en disant : " Je suis le pain de vie. " (Jean VI-35).
Par conséquent le manque de pain veut dire manque de foi. Et que voyons-nous aujourd'hui
? Le manque de foi a atteint de telles proportions qu'on parle de la mort de Dieu.
Ne sommes-nous pas au jour promis dont l'un des signes est la famine ?
*** Question 17. - Que
signifie la chute des étoiles ?
Réponse. - Par étoiles il faut entendre les chefs religieux qui, par
l'apparition de la nouvelle révélation, tombent.
Le Nouveau Testament compare aux astres errants les gens qui renient Jésus-Christ.
" Ce sont des astres errants auxquels l'obscurité des ténèbres est réservée pour
l'éternité ". (Jude I-13).
*** Question 18. - Que
signifie la résurrection des morts ?
Réponse. - Par le terme résurrection il faut entendre la résurrection
spirituelle, autrement dit, lorsque les qualités spirituelles telles que l'amour,
la justice, la charité...reprennent vie ou ressuscitent. Et ceci ne peut se faire
que par la foi.
Le Nouveau Testament abonde en passages confirmant cette interprétation de la
résurrection. Nous en citons quelques-uns :
1. A un disciple qui voulait aller à l'enterrement de son père non croyant,
Jésus dit : " Suis-moi et laisse les morts enterrer les morts. " (Matt.VIII-22).
Ce qui signifie que les non-croyants considérés comme morts doivent se charger
de l'enterrement des morts physiques.
2. Si la mort dont parle la Bible était physique alors aucun chrétien ne
doit jamais mourir puisque le Christ dit :
" Quiconque croit en moi ne mourra jamais. " (Jean XI-26).
3. Pour confirmer que les non-croyants sont considérés comme morts, saint
Paul dit :
" Relève-toi d'entre les morts. " (Ephésiens V-14).
4. Et pour préciser que la résurrection se fait par la foi, saint Paul
dit : " Vous êtes aussi ressuscités en lui, avec lui, par la foi. " (Colossiens
11-12)
5. Afin de bien faire comprendre que ce n'est pas le corps qui ressuscité,
saint Paul
déclare clairement : " Mais quelqu'un dira : " Comment les morts ressuscitent-ils
et avec quel corps reviennent-ils ? Insensé ! Ce que tu sèmes n'est pas le corps
qui naîtra. " (I Corinth.XV-35/37).
Saint Paul compare le corps humain à un grain qui, une fois enterrée, sort de
terre sous l'aspect d'une belle plante, ou d'un arbre.
6. Et pour ne pas laisser le moindre doute concernant l'interprétation
de la résurrection, saint Paul s'adressant aux Éphésiens devenus chrétiens, dit
encore ;
" Vous étiez morts...nous tous aussi...il nous a ressuscités ensemble " (Ephésiens
II-1/6).
Ici saint Paul parle de sa résurrection. Effectivement, tant qu'il restait incroyant
et persécuteur des chrétiens, il était mort, et lorsqu'il acquit la foi en Jésus-Christ,
il est ressuscité.
*** Question 19. - Et
comment expliquez-vous la résurrection du Christ après trois jours ?
Réponse. - Comme nous l'avons déjà dit, selon le Nouveau Testament
il ne faut pas connaître le Christ selon la chair (II Corinth.V-16) mais
selon l'esprit c'est-à-dire selon sa parole (Jean VI-63).
Autrement dit par le terme Christ il faut entendre sa parole c'est-à-dire
le christianisme. Or le christianisme apparemment est resté mort pendant trois
jours durant lesquels même ses meilleurs disciples (les Apôtres) étaient troublés,
perplexes, ne sachant quel parti prendre : la foi en Christ était enterrée. Mais
lorsque après trois jours les Apôtres redevinrent fermes et assurés, lorsqu'ils
se mirent au service du christianisme, cette foi reprit vie, ressuscita. Voilà
pourquoi saint Pierre dit que le Christ a été mis à mort quant à la chair
mais rendue vivant quant à l'esprit. (I Pierre III-18).
Ce qui veut dire que, bien que le Christ ait été mis à mort quant à la chair,
son esprit, sa parole, c'est-à-dire le christianisme ressuscita.
*** Question 20. - Et
concernant les miracles du Christ, quel est le point de vue baha'i ? Jésus a-t-il
fait des miracles ?
Réponse. - Indiscutablement il a, par exemple, guéri des malades physiques,
mais uniquement par bonté et jamais pour satisfaire à la demande de ceux qui lui
demandaient de faire des miracles pour prouver qu'il est Dieu, raison pour laquelle
il répondait à ces demandes :
"Une génération méchante et adultère demande un miracle." (Matt.XII-39).
Une telle attitude du Christ s'explique facilement. En effet, la guérison miraculeuse
d'un homme malade pouvait prouver uniquement aux contemporains de Jésus qu'il
était un homme extraordinaire. Cependant, pour les générations futures qui n'en
étaient pas témoins ce ne pouvait pas être une preuve du caractère divin de Jésus,
ce qu'il n'admettait pas car :
" Dieu ne fait acception des personnes ". (Actes X-34).
*** Question 21. - Alors
comment les baha'is interprètent-ils les miracles cités dans le Nouveau Testament
?
Réponse. - A vous d'en juger ! Je vous cite un seul exemple. Jésus
dit : "Voici les miracles qui accompagnent ceux qui auront cru en mon nom. Ils
chasseront les démons, ils parleront de nouvelles langues, ils saisiront les serpents
; s'ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera pas de mal, ils imposeront
les mains aux malades et les malades seront guéris." (Marc XVI-17/18)
Peut-on trouver un seul chrétien qui saisisse un serpent venimeux, qui boive un
breuvage mortel et que dans un cas comme dans l'autre cela ne lui fasse pas de
mal ? Assurément pas ! Par ce langage, Jésus ne voulait-il pas dire que, de même
qu'il y a des malades physiques, il y a des gens moralement malades qui sont comme
des serpents venimeux ou un breuvage mortel. Le vrai chrétien pouvait guérir ce
genre de maladie, sans être contaminé.
*** Question 22. - Que
signifie le diable et comment le chasser ?
Réponse. - Il y a dans l'homme deux natures : sa nature spirituelle,
la plus élevée et sa nature matérielle comparable à celle de l'animal.
Les attributs de sa nature spirituelle sont l'amour, la justice, le pardon, la
pitié...Les attributs de sa nature matérielle sont la haine, l'injustice, la vengeance,
la cruauté. C'est cette nature matérielle, animale, qui dans les Écritures du
passé est représentée par le terme "diable" ou "démon".
La mission des messagers de Dieu était de chasser ce démon et de nous apprendre
à le chasser. Ce que le Nouveau Testament présente d'une manière imagée en disant
que Jésus a transformé les démons d "un démoniaque en cochons et qu "l a noyé
ces cochons. (Matth. VIII-32). Cela revient à dire que Jésus pouvait apprendre
à l'homme à se débarrasser de son mauvais caractère empreint de haine, d'injustice,
de vengeance, de cruauté...et de les " noyer " mission dont il a chargé ses disciples.
*** Question 23. - Comment
les baha'is interprètent-ils ce passage du Nouveau Testament qui parle de la multiplication
des pains ?
Réponse. - Le pain c'est la parole de Jésus. Comme nous l'avons
dit, le premier le pain) donne la vie matérielle tendis que la seconde allusion
au pain donne la vie spirituelle. Avec un peu de pain le sermon sur la montagne)
Jésus a rassasié beaucoup de monde et les douze corbeilles pleines de pains font
allusion aux douze apôtres.
*** Question 24. - Que
signifie la transformation de l'eau en vin à l'occasion d'un mariage ?
Réponse. - Le mariage est un mariage spirituel. Ne dit-on pas épouser
une doctrine ? En disant : " Je vous ai fiancés à un seul époux " (II Corinth.
11/12). Saint Paul avait également en vue le mariage spirituel.
L'eau d'après la Bible, c'est la Loi. Jésus transformant l'eau en vin veut prouver
par là qu'il a donné à la Loi un effet enivrant, tellement enivrant
que les gens après avoir épousé la doctrine chrétienne (mariage) ivres de joie,
se jetaient vaillamment dans la gueule des bêtes affamées.
*** Question 25. - Quel
est le point de vue baha'i sur la confession ?
Réponse. - En disant aux Apôtres : Ceux à qui vous pardonnerez les
péchés, ils leur seront pardonnés " (Jean XX-23). Jésus n'a pas voulu instituer
la confession. Parlant en paraboles il a accordé aux Apôtres le pouvoir de pardonner
à ceux qui étaient considérés comme pécheurs d'après l'ancienne loi, autrement
dit de se prononcer sur ce qui devait pas être considéré comme péché. Ainsi, par
exemple, tout homme non circoncis était un pécheur (le fait de ne pas être circoncis
était un péché dont la punition était la condamnation à mort.) Comment, dans ce
cas, pardonner à un Romain qui n'était pas circoncis sinon en déclarant que le
fait n'était pas un péché. Jésus a accordé un tel pouvoir aux Apôtres pour la
simple raison que, persécuté à outrance lui-même pendant trois ans, il n'a pas
eu le temps de se prononcer.
*** Question 26. - Et
que dites-vous de l'eucharistie ?
Réponse. - En montrant le pain, Jésus a dit : " Ceci est mon corps
" et en le rompant, il a ajouté " Faites ceci en mémoire de moi ". Puisque son
corps était là, tout comme le pain - matériellement - le pain ne pouvait pas être
le corps de Jésus. C'est donc un langage imagé comme celui qu'il a tenu en une
autre occasion, en disant : " Je suis le pain vivant descendu du ciel. " (Jean
VI-51). Or Jésus est venu du sein de Marie et non pas du ciel et matériellement
il n'était pas le pain non plus. C'est donc encore une image qui veut dire que
de même que le pain matériel donne la vie matérielle, le Christ (par sa parole)
donne la vie spirituelle. En ce qui concerne l'eucharistie, rompre le pain en
Orient est le symbole de la fraternisation. Rompre le pain en souvenir de Jésus
veut donc dire se considérer comme des frères en pensant à Jésus, en parlant e
Jésus, de sa doctrine d'amour.
*** Question 27. - Quel
est le point de vue baha'i sur le baptême ?
Réponse. - Au temps e Jean le Baptiste quiqonque recevait l'ablution
du baptême se repentait de sas fautes avec humilité et sincérité, ce qui est une
purification spirituelle. Le baptême et la repentance étaient onc indissolublement
liés. C'est pour cela qu'avec l'avènement du Christ on a parlé du baptême de
repentance plutôt que du baptême d'eau.
" Jean a baptisé du baptême de repentance " (Actes XIX-4).
Par le baptême on se lavait de ses péchés. "Sois baptisé et lave tes péchés "
(Actes XXII-16). L'ablution du baptême devenait une purification spirituelle
plutôt qu'une purification du corps. Le baptême n'est pas la purification du corps,
mais l'engagement d'une bonne conscience envers Dieu. (I Pierre III-20/21).
Le baptême est donc un engagement qu'on prend envers Dieu. Quel engagement ? L'engagement
d'aimer ! En effet le baptême d'eau signifie le baptême d'amour. C'est ce
que nous allons expliquer. L'eau c'est ce qui donne la vie (et là-dessus la science
et la religion sont en accord). L'amour aussi c'est ce qui donne la vie ! La science
le confirme en démontrant que sans amour (attraction entre les parties) il n'y
a pas de vie. La religion l'admet également.
Nous sommes passés de la mort à la vie parce que nous aimons les frères. (I Jean
III-14). Par conséquent, si l'eau est le symbole de la vie de même que l'amour
est aussi symbole de vie, parler symboliquement du baptême d'eau c'est parler
du baptême d'amour. On en conclut qu'en réalité ce n'est pas par le baptême d'eau
qu'on peut connaître qui est chrétien, mais par le baptême d'amour, ce que précisément
disait Jésus.
" A ce signe ils connaîtront tous que vous êtes mes disciples si vous avez de
l'amour les uns pour les autres. " (Jean XIII-35).
*** Question 28. - Chaque
fois que vous ave exposé l'interprétation baha'ie des différents points de la
doctrine chrétienne vous l'avez appuyée par un texte évangélique afin de démontrer
que pour les chrétiens la religion baha'ie est la religion chrétienne renouvelée,
autrement dit : C'est le retour du Christ. Mais y a-t-il dans la Bible des prophéties
précises confirmant une telle revendication ?
Réponse. - La bible abonde en prophéties permettant de voir en Baha'u'llah
le retour du Christ. Nous allons en citer quelques-unes.
Tout d'abord concernant son retour, le Christ nous renvoie à la vision de Daniel
(Matt. XXIV-15) lequel précise lui-même que sa vision concerne la fin des
temps (Daniel VIII-17). Et il précise que 2.300 ans seront écoulés. Mais
à partir de quelle date ? A partir de la même date que celle où il a prédit le
martyre du Christ, c'est-à-dire à partir de l'édit de reconstruction du temple
de Jérusalem : 457 ans avant Jésus-Christ. Et ceci nous amène à l'année 1843 soit
:
2.300 - 457 = 1843
Il faut donc que 1843 années s'écoulent, autrement dit qu'on arrive à l'année
1844 pour voir le jour promis. Or, 1844 est l'année de la déclaration du
Bab, la première année de l'ère baha'ie.
A noter que Daniel au début de sa vision dit qu'il lui semblait qu'il était en
Elam (Perse) (Daniel VIII-2). Or, le pays d'origine de la foi baha'ie est
précisément la Perse.
*** Question 29. - Dans
l'Apocalypse selon saint Jean qui est la vision du retour du Christ, avons-nous
des prophéties du même genre ?
Réponse. - Saint Jean dit qu'avant la septième trompette (révélation
baha'ie, voir question n° 15) il y aura deux témoins (Muhammad et son successeur
'Ali) prophétisant pendant 1260 jours ou 1260 ans. (Apoc. X et XI). Précisément
la durée de l'Islam n'a été que de 1260 ans puisque c'est en 1260 de l'Hégire
1844 de l'ère chrétienne que le Bab a declaré sa mission en inaugurant ainsi le
jour promis;
Et alors comme nous l'avons dit, précise saint Jean, " le royaume du monde sera
remis à notre Seigneur et à SON Christ ", autrement dit son oint par le
saint Esprit, pour notre époque Baha'u'llah, nom qui traduit en français signifie
Gloire de Dieu. Le Christ n'a-t-il pas dit qu'il reviendrait dans la gloire
de Dieu ? (Matt. XVI-27).
En résumé ; la Bible aussi bien que toutes les Écritures abondent en prophéties
concernant la révélation baha'ie. La conclusion à laquelle on arrive est la même
que celle par laquelle Jésus s'est adressé aux Juifs en leur disant : "Si vous
me croyiez aussi car il a écrit de moi " (Jean V-46).