Médiathèque baha'ie

Appréciations de citoyens

Devant les préjugés réducteurs, souvent par ignorance ou par négligence provoquant des discriminations voire dans certains pays des persécutions sanglantes, il est inévitable qu'il y ait à l'avenir des résistances fortes face à l'émergence d'une jeune religion inconnue du grand public. Poussés par un sentiment de justice des citoyens non baha'is de toutes confessions ayant vraiment cotoyés les baha'is témoignent en conscience et librement de la nature humaniste et non sectaire de la communauté baha'ie.

LETTRE D'UN LECTEUR DU JOURNAL "LE COURRIER" (19/09/2006)
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Monsieur,


J'ai le plaisir de me présenter comme lecteur de votre journal que je lis régulièrement avec intérêt. Cependant je souhaite attirer votre attention sur un article paru dans votre édition datée du samedi 26 août 2006. Il s'agit en page 22 d'un commentaire ainsi libellé: " les membres de la secte baha'ïe …."

Je tiens concernant cette qualification de secte, et en tant que lecteur, à vous faire part de mon étonnement et de mon expérience ayant des contacts fréquents avec la communauté baha'ïe de Genève.

Pourquoi appeler secte ce qui est une religion de 6 millions de pratiquants à travers le monde ? Dans notre culture, une secte est un regroupement de personnes qui pratique l'exclusion, l'enfermement et dont les croyances coupées de la réalité du monde sont utilisées à des fins manipulatrices au service d'un individu, souvent appelé gourou. Cet enfermement et manipulation de l'esprit conduisent à une escalade de dérives vis à vis de l'argent, de la sexualité pour parfois aboutir à l'issue ultime du suicide collectif. Ce risque d'emprisonnement tant psychique que physique au sein de sectes est évidemment un fait de société à prendre avec sérieux. Je demeure cependant persuadé que votre journal a une toute autre perception de la religion baha'ïe.

Mon inquiétude est que le mot "secte" dans votre article et pour notre culture occidentale se trouve utilisé à mauvais escient, avec pour conséquence d'entretenir une image négative et non justifiée de la religion baha'ïe .Autre conséquence, cet écart et confusion de langage est trop souvent et dans de nombreux média, l'outil qui contribue à entretenir l' émotion et la peur collective. Un journal objectif et indépendant a un devoir de vigilance afin de s'abstenir à entretenir les connotations émotionnelles et les peurs trop souvent médiatisées.

Sur un plan personnel, j'ajouterai que je côtoie la communauté baha'ïe à Genève, sans en être membre et sans engagement particulier, depuis une vingtaine d'années, ceci à travers des conférences, des réunions et aussi des liens personnels. C'est ainsi que j'ai réalisé combien cette communauté est au service de l'humanité, soit en aidant les plus démunis de ce monde, soit en préconisant un renforcement des institutions internationales comme les Nations Unies, soit en s'engageant dans des rencontres oecuméniques etc... Ces engagements s'appuient sur beaucoup de compétences , d'ouverture de cœur et surtout de respect et d'acceptation des différences de l'autre. Quelques exemples :

- En 2000, le représentant baha'ï auprès des Nations Unies est élu pour présider le forum du millénaire des ONG. En 2003, la représentante baha'ïe est élue présidente du comité des ONG concernant le statut de la femme.

- Le premier ministre britannique , Tony Blair , le 21 mars 2006 offre à la Chambre des Communes une réception pour célébrer les résultats obtenus par les baha'ïs pour leur contribution au rapprochement des différentes communautés et au dialogue inter-religieux.

- En Inde, l'école baha'ïe de Lucknow compte plus de 25000 étudiants dont 70% hindous, 25% musulmans, 5% chrétiens et sikhs. En 2002, l'école reçoit de l'Unesco le prix annuel de "l 'Education pour la Paix" pour la qualité de l'éthique universelle et inter-religieuse qui y est enseignée.

- La France, réputée très intransigeante à l'égard des sectes reconnaît au niveau de sa commission parlementaire le rapport Vivien qui conclut à l'irréprochabilité des activités baha'ïes (voir copie jointe).

Je pense, que par votre métier, il vous est facile d'accéder à ce type d'informations qui témoignent de la valeur altruiste de la communauté baha'ïe. Il est très probable que le terme de secte, compris dans le sens de "secte perverse", parfois attribué aux baha'ïs vient d'ailleurs, en effet, il est couramment usité par les autorités iraniennes qui depuis de nombreuses années organisent à l'égard de la communauté baha'ïe des persécutions cruelles et systématiques . Cette étiquette n'a pas lieu d'être reprise pour argent comptant dans la presse occidentale qui en ferait le relais de la haine pratiquée en Iran. Dans le cas de votre article, je suis également persuadé qu'il s'agit d'un effet d'inadvertance.

Aussi, et si vous le souhaitez, vous pouvez avoir l'opportunité de rencontrer la communauté baha'ïe de Genève. J'ai eu personnellement beaucoup d'intérêt et de plaisir à participer à quelques unes des réunions mensuelles de leur cercle de Carouge qui se tiennent sous forme de conférences et colloques. Pourquoi ne pas en faire l'objet d'un article dans le cadre de Genève, ville multiculturelle et internationale.

Je serai très heureux soit de vous lire sur les différents points qui précèdent, soit de vous rencontrer, si cela est à votre convenance, éventuellement au café Azyme, boulevard Saint Georges, où j'aperçois de temps à autre les membres de votre équipe.

Je vous prie d'agréer, Monsieur, l'expression de mes salutations les meilleures.

JM

PJ : mentionnée
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Réponse du journal via ce lecteur suite à son courrier :
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Je souhaite aussi vous informer que le journal à présenté ses excuses en indiquant qu'il s'agissait de leur part d'une erreur de relecture. Il se sont également référés à un reportage publié par eux-mêmes en juillet 2006 sur la foi baha'ïe dont les aspects essentiels étaient, à mon sens, documentés de façon approfondie et en toute équité.
JM
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