Épître au fils du Loup
Révélée par Baha'u'llah


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Partie III

[150]
Puis la voix de la vraie foi s'élève et appelle encore et encore en ces termes: "Ô assemblée de la terre ! Par Dieu ! Je suis la vraie foi de Dieu parmi vous. Gardez-vous de me renier. Dieu m'a manifestée par une lumière qui a embrassé tous ceux qui sont sur la terre et dans les cieux. Ô peuple ! Juge équitablement ma manifestation, la révélation de ma gloire et l'éclat de ma lumière, et ne sois point de ceux qui font preuve d'iniquité".

[151]
Ô Shaykh ! Cet opprimé supplie Dieu - béni et glorifié soit-il - de faire de toi celui qui ouvre la porte de la justice et révèle sa cause parmi ses serviteurs. En vérité, il est le Tout-Puissant, l'Omnipotent, le Très-Généreux.

[152]
Ô Shaykh ! Implore le seul vrai Dieu de sanctifier les oreilles, les yeux et les coeurs de l'humanité, et de la protéger des désirs d'une inclination corrompue. En effet, la malveillance est une grave maladie qui empêche l'homme de reconnaître le grand Être et lui interdit les splendeurs du soleil de certitude. Nous prions et espérons que Dieu, dans sa grâce et sa miséricorde, supprimera ce puissant obstacle. En vérité, il est le Puissant, le Conquérant, l'Omnipotent.

[153]
À cet instant, une voix s'élève de la droite du Lieu lumineux: "Par Dieu ! Il n'est pas d'autre Dieu que Lui, l'Ordonnateur, le Très-Sage ! Récite au Shaykh les derniers versets de l'épître de la Preuve (153) afin qu'ils l'attirent vers l'horizon de la révélation de son Seigneur, le Dieu de miséricorde. Peut-être se lèvera-t-il alors pour aider ma cause par des signes clairs et des témoignages exaltés, et proclamera-t-il aux hommes ce qu'a proféré la Langue du témoignage: le Royaume est à Dieu, le Seigneur des mondes !"

[154]
Lis attentivement le Kitab-i-Iqan (154) et ce que l'infiniment Miséricordieux révéla au roi de Paris (155), ainsi qu'à ses semblables, afin de te tenir informé des événements du passé et d'être persuadé que nous n'avons pas cherché à propager le désordre dans le pays où l'ordre régnait. Nous exhortons ses serviteurs, uniquement pour l'amour de Dieu. Que celui qui le désire se tourne vers lui et que celui qui le désire s'en détourne. Notre Seigneur, le Miséricordieux, est vraiment celui qui suffit à tout, le Très-Loué.
Ô familles de la terre ! En ce jour, aucune chose ni aucun nom ne peut vous être de quelque profit, hormis ce nom dont Dieu a fait la manifestation de sa cause et l'aurore de ses titres les plus excellents pour les habitants du royaume de la création. Béni celui qui reconnaît la fragrance de l'infiniment Miséricordieux et qui est compté parmi les âmes résolues !
Vos sciences ne vous profiteront point en ce jour, ni vos arts ni vos trésors ni votre gloire. Rejetez-les tous derrière vous et tournez vos visages vers la Parole suprême qui met distinctement en valeur les écritures, les livres et cette épître limpide. Ô peuple, rejette ce qu'a composé la plume de tes vaines chimères et futiles imaginations. Par Dieu ! Le soleil de la connaissance s'est levé à l'horizon de la certitude.

[155]
Ô toi qui t'es égaré ! Si tu as quelque doute concernant notre conduite, sache que nous attestons ce que Dieu lui-même attesta avant la création de la terre et des cieux: il n'est pas d'autre Dieu que Lui, le Tout-Puissant, le Très-Généreux. Nous témoignons qu'il est un dans son essence, un dans ses attributs. Nul ne peut l'égaler dans tout l'univers, ni lui être associé dans toute la création. Il a envoyé ses messagers et révélé ses livres afin d'indiquer le droit chemin à ses créatures.

[156]
Le Shah fut-il informé de tes actes et choisit-il de fermer les yeux ? Ou bien fut-il effrayé par le hurlement d'une bande de loups qui ont quitté le chemin de Dieu pour te suivre sans livre ni preuve évidente ? Nous avons entendu dire que les provinces de Perse étaient parées de l'ornement de la justice. Toutefois, en les observant attentivement, elles sont à nos yeux les orients de la tyrannie et les aurores de l'injustice.
Nous voyons la justice entre les griffes de la tyrannie. Nous supplions Dieu de la délivrer par le pouvoir de sa puissance et de sa souveraineté. En vérité, il éclipse tout ce qui est sur la terre et dans les cieux. Que personne ne s'arroge le droit de protester contre quiconque au sujet de ce qu'a subi la cause de Dieu ! Il incombe à celui qui a tourné son visage vers l'Horizon sublime de s'accrocher fermement à la corde de la patience et de placer sa confiance en Dieu, le Secours, l'Indépendant. Ô vous, bien-aimés de Dieu ! Buvez longuement à la source de la sagesse, élancez-vous vers le ciel de la sagesse, exprimez-vous avec les mots de la sagesse et de l'éloquence. Ainsi vous commande votre Seigneur, le Tout-Puissant, l'Omniscient.

[157]
Ô insouciant ! Ne compte ni sur ta gloire ni sur ton pouvoir. Tu es semblable au tout dernier rayon du soleil sur la cime des montagnes. Bientôt il disparaîtra comme l'a décrété Dieu, le Possesseur de toutes choses, le Très-Haut. Ta gloire et la gloire de tes semblables vous ont été retirées. En vérité, en ordonna ainsi celui auprès de qui repose le Livre-Mère (156). Où est-il, celui qui lutta contre Dieu ? Où s'en est-il allé, celui qui renia ses signes et se détourna de sa souveraineté ? Où sont-ils, ceux qui ont tué ses élus et répandu le sang de ses saints, Réfléchis !
Peut-être percevras-tu les relents de tes actes, ô fol incrédule ! À cause de toi, l'Apôtre (157) se lamenta et la chaste Fatimih pleura, les pays furent dévastés et les ténèbres s'abattirent sur toutes les régions de la terre. Ô assemblée de religieux ! À cause de vous, le peuple fut avili, la bannière de l'islam amenée et son puissant trône renversé. Chaque fois qu'un homme clairvoyant s'est évertué à promouvoir ce qui exalterait l'islam, vos clameurs se sont élevées, empêchant cet homme d'atteindre son but et laissant le pays dans un triste délabrement.

[158]
Ô ma Plume suprême ! Souviens-toi du serpent (158) dont la cruauté provoqua les gémissements de la création et fit trembler les membres des saints. Ainsi te l'ordonne de ce rang glorieux le Seigneur de tous les noms. La chaste Fatimih gémit de ton iniquité et toi, tu t'imagines être de la famille de l'Apôtre de Dieu ! Telle est l'incitation de ton âme, ô toi qui t'es détourné de Dieu, le Seigneur de tout ce qui a été et qui sera. Juge équitablement, ô serpent ! Pour quel crime as-tu mordu les enfants (159) de l'Apôtre de Dieu et as-tu pillé leurs biens ? As-tu renié celui qui te créa par son injonction "sois, et cela fut" ? Tu as traité les enfants de l'Apôtre de Dieu comme ne l'ont fait ni 'Ad avec Hud (160), ni Thamud avec Salih (161), ni les juifs avec l'Esprit (162) de Dieu, le Seigneur de toute existence.
Vas-tu nier les signes de ton Seigneur qui, à peine révélés au ciel de sa cause, firent s'incliner devant eux tous les livres du monde ? Médite afin de prendre conscience de ton acte, ô créature réprouvée et insouciante ! Bientôt les souffles du châtiment se saisiront de toi comme ils se saisirent d'autres avant toi.
Ô toi qui associes des pairs à Dieu, le Seigneur du visible et de l'invisible, prends garde ! Voici le jour que Dieu annonça par la bouche de son Apôtre. Réfléchis afin de comprendre ce que l'infiniment Miséricordieux envoya dans le Coran et dans cette épître gravée. Voici le jour où celui qui est l'Aurore de la révélation vient avec des signes évidents et innombrables. Voici le jour où tout homme doué de perception découvre le parfum de la brise de l'infiniment Miséricordieux dans le monde de la création, où tout homme doué d'intuition se hâte vers les eaux vives de la clémence de son Seigneur, le Roi des rois.
Ô insouciant ! À nouveau, le récit du sacrifice (163) a été relaté: celui qui devait être offert a dirigé ses pas vers le lieu du sacrifice et n'en est point revenu en raison de tes actes, ô créature perverse et haineuse ! Imagines-tu que le martyre puisse affaiblir cette cause ? Non, par celui dont Dieu a fait le dépositaire de sa révélation, si tu es de ceux qui comprennent. Ô toi qui associes des pairs à Dieu ! Malheur à toi et malheur à ceux qui, sans signe évident ni livre probant, t'ont choisi pour chef.
Combien d'oppresseurs avant toi se sont levés pour éteindre la lumière de Dieu, combien d'impies ont tué et pillé jusqu'à ce que les coeurs et les âmes des hommes gémissent de leur cruauté ! Le soleil de justice est obscurci par celui qui incarne la tyrannie sur le trône de la haine, et pourtant, le peuple ne comprend point. Ô insensé ! Tu as tué les enfants de l'Apôtre et pillé leurs possessions. Dis ! Selon toi, étaient-ce eux ou leurs possessions qui renièrent Dieu ? Juge avec équité, ô ignorant qu'un voile sépare de Dieu ! Tu t'accroches à la tyrannie et rejettes la justice ; sur quoi, toutes choses créées se lamentent, et tu fais toujours partie des rebelles.
Tu as mis à mort les vieillards et pillé les biens des jeunes. Crois-tu que tu profiteras de ce que ton iniquité a entassé ? Non, par moi-même ! Ainsi t'informe celui qui connaît toutes choses. Par Dieu ! Tu ne profiteras pas de ce que tu possèdes ni de ce que tu as accumulé par ta cruauté. Ainsi témoigne ton Seigneur, l'Omniscient. Tu t'es levé pour éteindre la lumière de cette cause, mais sous peu, ton propre feu s'éteindra sur son ordre. En vérité, il est le Seigneur de force et de puissance. Ni les transformations et soubresauts du monde, ni les pouvoirs des nations ne peuvent l'arrêter. Il fait ce qui lui plaît et ordonne ce qu'il veut par le pouvoir de sa souveraineté. Considère la chamelle (164).
Bien qu'elle ne soit qu'un animal, l'infiniment Miséricordieux l'a si bien exaltée que les langues de la terre l'ont mentionnée et ont célébré sa louange. En vérité, il couvre de son ombre tout ce qui est sur la terre et dans les cieux. Il n'est pas d'autre Dieu que Lui, le Tout-Puissant, le Très-Haut. Ainsi, des soleils de nos paroles avons-nous paré le ciel de notre épître. Heureux celui qui est parvenu jusqu'à eux et est éclairé par leur lumière. Malheur à ceux qui se sont détournés, nous ont renié et errent loin de nous ! Louange à Dieu, le Seigneur des mondes !

[159]
Ô Shaykh ! Nous t'avons permis d'entendre les mélodies du Rossignol du paradis et t'avons dévoilé les signes que Dieu, par son irrésistible commandement, a révélés dans la plus grande Prison, afin que ton oeil se réjouisse et que ton âme soit sereine. Certes, il est le Dieu de toute bonté, le Généreux. Par le pouvoir de son témoignage, lève-toi pour servir la cause de Dieu, ton Seigneur, le Dieu de miséricorde. Si ta foi est hésitante, prends mon épître et garde-la dans le giron de la confiance.
Lorsque tu atteindras le lieu de résurrection et que Dieu te demandera par quelle preuve tu as cru en cette révélation, produis cette épître et dis: "Par ce livre, sacré, puissant, incomparable." Sur quoi, tous tendront les mains vers toi, se saisiront de l'épître, la presseront sur leurs lèvres et respireront le parfum de la parole de Dieu, le Seigneur des mondes. Si Dieu devait te tourmenter pour avoir cru en ses signes dans cette révélation, pour quelle raison tourmenterait-il ceux qui ont méconnu Muhammad, l'Apôtre de Dieu, et avant lui Jésus, le fils de Marie, et avant lui Moïse, l'Interlocuteur de Dieu, et avant lui Abraham, l'Ami de Dieu, et ainsi de suite jusqu'à la première Manifestation créée par la volonté de ton Seigneur, le Puissant, l'Universel.
Ainsi avons-nous révélé nos versets à un autre avant toi et te les rappelons-nous en ce jour, afin que tu comprennes et ne doutes point. Ô toi qui prétends être la voix de la connaissance ! Cette cause est trop évidente pour être obscurcie, trop manifeste pour être cachée. Elle brille comme le soleil en sa gloire méridienne. Nul ne peut la nier, à moins de haïr ou de douter.

[160]
À présent, il convient de nous tourner vers le Désiré et de nous attacher à ces sublimes paroles: "Ô Dieu, mon Dieu ! Tu as allumé la lampe de ta cause avec l'huile de la sagesse ; protège-la des vents contraires. La lampe est à toi, le verre est à toi et toutes choses sur la terre et dans les cieux sont dans les mains de ton pouvoir. Confère la justice aux dirigeants et aux clercs l'impartialité.
Tu es le Tout-Puissant qui, par le mouvement de sa plume, a aidé sa cause irrésistible et guidé ses bien-aimés sur le droit chemin. Tu es le possesseur du pouvoir et le roi de la puissance. Il n'est pas d'autre Dieu que Toi, le Fort, l'Indépendant." Puis dis: "Ô Dieu, mon Dieu ! Je te rends grâce, car la main généreuse de ton nom, l'Absolu, m'a fait boire de ton vin cacheté. Par les splendeurs de l'Aurore de ta révélation, par la puissance de ton Verbe sublime et par le pouvoir de ta Plume sublime, dont le mouvement enchante les réalités de toutes choses créées, je te supplie d'aider Sa Majesté le Shah à rendre ta cause victorieuse, à se tourner vers l'horizon de ta révélation et à diriger son visage vers les lumières de ta face.
Ô mon Seigneur ! Aide-le à se rapprocher de toi ; puis, aide-le par les armées de la terre et des cieux. Ô toi qui es le Seigneur de tous les noms et le créateur des cieux ! Par la lumière de ta cause et par le feu de l'arbre divin de ta tendre bonté, je t'implore d'aider Sa Majesté à révéler ta cause parmi tes créatures. Aussi, ouvre devant elle les portes de ta grâce, de ta miséricorde et de ta munificence. Tu as le pouvoir de faire ce qui te plaît par ta parole: Sois, et elle est (165).

[161]
Ô Shaykh ! Nous avions saisi les rênes de l'autorité par le pouvoir de Dieu et sa divine puissance, comme seul peut le faire celui qui est le Puissant, le Fort. Nul n'avait le pouvoir de provoquer discorde ou sédition. Mais à présent, comme ils n'ont pas su apprécier cette tendre bonté et ces générosités, ils ont été et continueront à être affligés par les châtiments inhérents à leurs actes. Tenant compte des progrès secrets de la Corde offerte (166), les fonctionnaires de l'État ont, par tous les moyens, poussé et aidé mes adversaires à me nuire. Dans la grande cité (167), ils ont incité un très grand nombre de personnes à s'opposer à cet opprimé.
Les choses en sont arrivées à un point tel que les autorités de cette ville ont agi en faisant honte au gouvernement et à la population. Un éminent siyyid (168), considéré par tous comme un marchand très honoré dont l'intégrité notoire, le comportement irréprochable et la réputation en matière commerciale étaient reconnus par la majorité des personnes impartiales, visita un jour Beyrouth. En raison de son amitié pour cet opprimé, les dites autorités informèrent par télégraphe le drogman persan (169) que ce siyyid, accompagné de son serviteur, avait, entre autres, volé une somme d'argent avant de se rendre à Acre.
Leur dessein, dans cette affaire, était de déshonorer cet opprimé. Et pourtant, les habitants de ce pays sont loin de se laisser détourner du droit chemin de la vérité et de la rectitude par ces récits malséants. Bref, ces autorités m'attaquent de toutes parts et soutiennent mes adversaires.
Toutefois, cet opprimé supplie le seul vrai Dieu d'assurer à chacun ce qui convient en ces jours. Jour et nuit, je fixe mon regard sur ces paroles limpides que je prononce: "Ô Dieu, mon Dieu ! Par le soleil de ta grâce, par l'océan de ta connaissance et par le ciel de ta justice, je te supplie d'amener ceux qui t'ont renié à se repentir, ceux qui se sont détournés de toi à revenir vers toi et ceux qui t'ont calomnié à être justes et impartiaux. Ô mon Seigneur ! Aide-les à retourner vers toi et à se repentir au seuil de ta grâce. Tu as le pouvoir de faire ce que tu veux, entre tes mains sont les rênes de tout ce qui est sur la terre et dans les cieux. Louange à Dieu, le Seigneur des mondes !"

[162]
Le temps est proche où ce qui est caché dans l'âme et le coeur des hommes sera dévoilé. C'est le jour dont Luqman (170) parla à son fils, jour que le Seigneur de gloire annonça et fît connaître par ces paroles à son Ami (171) - exalté soit-il -: Ô mon fils ! En vérité, Dieu dévoilera toutes choses, même grosses comme un grain de moutarde, même cachées dans une roche, sur la terre ou dans les cieux car Dieu est clairvoyant, omniscient... En ce jour, les apparences et tout ce que les hommes dissimulent en leur sein seront dévoilés et mis à nu devant le trône de sa révélation. Rien, absolument rien, ne peut échapper à sa connaissance. Il entend, il voit, car il est en vérité Celui qui entend tout, Celui qui voit tout. Comme il est étrange qu'ils ne distinguent pas le loyal du perfide !

[163]
Si seulement Sa Majesté le Shah de Perse - que Dieu perpétue sa souveraineté - daignait s'enquérir auprès des consuls de l'honorable gouvernement persan qui séjournèrent dans ce pays, afin d'être informé des activités et du comportement de cet opprimé ! En résumé, ils excitèrent un grand nombre de personnes, comme Akhtar (172) et les autres ; ils s'emploient toujours à propager des calomnies. Il est clair qu'on assaille avec l'épée de la haine et les flèches de l'inimitié celui qu'on sait proscrit parmi les hommes, banni d'un pays à l'autre.
Ce n'est ni la première fois qu'une telle iniquité est perpétrée, ni la première coupe jetée à terre, ni le premier voile coupé en deux sur le chemin de Dieu, le Seigneur des mondes. Cependant, cet opprimé demeurait calme et silencieux dans la plus grande Prison, occupé par ses propres affaires, entièrement détaché de tout ce qui n'est pas Dieu. L'iniquité s'intensifia si cruellement que les plumes du monde sont impuissantes à la décrire.

[164]
À ce sujet, il convient de mentionner un événement afin que les hommes s'accrochent fermement à la corde de la justice et de la loyauté: Haji Shaykh Muhammad 'Ali (173) - que la gloire de Dieu, l'Éternel, soit sur lui - était un marchand d'excellente renommée, bien connu de la plupart des habitants de la grande Cité (174). On observa, il n'y a guère, la profonde détresse de cette âme pieuse et sincère alors que l'ambassade de Perse à Constantinople s'évertuait en secret à répandre des calomnies.
Si bien qu'une nuit, il se jeta dans la mer, mais fut sauvé par des passants qui heureusement arrivaient à cet instant. On commenta longuement son acte qu'on interpréta de diverses manières. Une nuit, il se rendit à une mosquée. Selon le gardien, il veilla jusqu'au matin, offrant prières et supplications, plein d'ardeur et les yeux baignés de larmes. Comme le gardien l'entendit interrompre subitement ses dévotions, il alla vers lui et constata qu'il avait rendu l'âme. L'on trouva auprès de lui un flacon vide: il s'était empoisonné. Stupéfait, le gardien transmit en quelques mots la nouvelle à la population. L'on découvrit alors que le défunt avait laissé deux testaments.
Dans le premier, il reconnaissait et confessait l'unicité de Dieu, déclarait que son Être exalté n'a ni pair ni égal et que son essence est glorifiée au-dessus de toutes louange et description. Il témoignait également de la révélation des prophètes et des saints, et reconnaissait ce qui est mentionné dans les livres de Dieu, le Seigneur de tous les hommes.
Sur une autre page, il avait rédigé une prière qu'il concluait par ces mots: "Ce serviteur et les bien-aimés de Dieu sont perplexes. D'une part, la Plume du Très-Haut a interdit à tous les hommes la sédition, la contestation ou les conflits, d'autre part, la même Plume a révélé ces sublimes paroles: Si quelqu'un, en présence de la Manifestation, découvrait une intention maligne chez quiconque, il ne devrait pas s'opposer à lui, mais le laisser entre les mains de Dieu."
Comme ce commandement est clair et fermement établi, que par ailleurs, des calomnies humainement insupportables ont été proférées, ce serviteur a choisi de commettre ce très grave péché. Je tourne mes supplications vers l'océan de la générosité de Dieu et vers le paradis de la miséricorde divine, et j'espère qu'il absoudra, par la plume de sa grâce et de sa munificence, les méfaits de ce serviteur.
Bien que mes péchés soient multiples, mes méfaits innombrables, je m'accroche avec ténacité à la corde de sa bonté et au pan de sa générosité. Dieu m'en est témoin, ceux qui sont proches de son seuil le savent, ce serviteur ne pouvait supporter d'entendre les mensonges proférés par les âmes perfides. Aussi ai-je commis cet acte. Si Dieu me châtie, qu'il soit loué pour ce qu'il fait, et s'il me pardonne, que son commandement soit obéi".

[165]
Ô Shaykh ! Réfléchis maintenant à l'influence de la parole de Dieu, peut-être te tourneras-tu alors de la gauche des vaines imaginations vers la droite de la certitude. Dans la cause de Dieu, cet opprimé n'a jamais agi avec hypocrisie envers qui que ce soit ; il a vigoureusement proclamé la parole de Dieu à la face de ses créatures.
Que celui qui le souhaite se tourne vers elle, et que celui qui le souhaite s'en détourne. Toutefois, si des choses aussi claires, manifestes et indubitables sont niées, quelles sont celles qui peuvent être jugées acceptables et dignes de foi aux yeux des hommes perspicaces ? Nous supplions Dieu - béni et glorifié soit-il - de pardonner à celui que j'ai mentionné plus haut (175) et de changer ses méfaits en bonnes actions. En vérité, il est le Tout-Puissant, le Très-Généreux.

[166]
Il s'est produit de telles choses dans cette révélation que les interprètes de la science et du savoir ou les manifestations de la justice et de l'équité n'ont d'autre choix que de les reconnaître. En ce jour, il t'incombe de te lever, animé d'un pouvoir céleste, et de dissiper, aidé de la connaissance, les doutes des peuples du monde, afin qu'ils soient sanctifiés, qu'ils dirigent leurs pas vers le très grand Océan et qu'ils adhèrent fermement au dessein de Dieu.

[167]
Quiconque s'est détourné de moi s'est attaché à ses vaines paroles et a opposé ses objections à celui qui est la vérité. Dieu de miséricorde ! Les références à la divinité que firent les saints et les élus de Dieu sont cause de reniements et de rejets. L'Imam Sadiq (176) a dit: "La servitude est une substance dont l'essence est la divinité."
Le Commandeur des fidèles (177) répondit à un Arabe qui l'interrogeait au sujet de l'âme: "La troisième est l'âme qui est divine et céleste. C'est une énergie divine, une substance simple et autonome." Et, plus loin, il dit - que la paix soit sur lui -: "Par conséquent, elle est l'essence sublime de Dieu, l'arbre de la béatitude, l'arbre au-delà duquel il n'est point de passage, le jardin du repos."
L'Imam Sadiq a dit: "Lorsque notre Qa'im (178) se lèvera, la terre brillera de la lumière de son Seigneur." De même, on attribue à Abi-'Abdi'llah (179) - que la paix soit sur lui - une longue tradition dans laquelle on trouve ces paroles sublimes: "Et après cela, celui qui est l'Irrésistible - exalté et glorifié soit-il - descendra des nuages avec les anges." Dans le divin Coran, on peut lire: "Que peuvent-ils attendre, sinon que Dieu descende vers eux entouré de nuages ?"
Et dans la tradition de Mufaddal (180), il est dit: "Le Qa'im appuiera le dos contre le sanctuaire (181), il tendra la main, et voici qu'elle sera blanche comme neige mais intacte. Et il dira: "Ceci est la main de Dieu, la main droite de Dieu, qui émane de Dieu, sur l'ordre de Dieu !" Quelle que soit la manière d'interpréter ces traditions, il convient d'interpréter de même les écrits de la Plume suprême. Le Commandeur des croyants (182) a dit: "Je suis celui qui ne peut être ni nommé ni décrit."
De même, il a dit: "Extérieurement, je suis un Imam ; intérieurement, je suis l'Invisible, l'Inconnaissable." Abu-Ja'far-i-Tusi relate: "Je dis à Abi 'Abdi'llah: Vous êtes la voie mentionnée dans le livre de Dieu, vous êtes le tribut, vous êtes le pèlerinage. Il répondit: Ô homme ! Nous sommes la voie mentionnée dans le livre de Dieu - exalté et glorifié soit-il -, nous sommes le tribut et nous sommes le jeûne, nous sommes le pèlerinage et nous sommes le mois sacré, nous sommes la ville sainte et nous sommes la Kaaba de Dieu, nous sommes la Qiblih de Dieu et nous sommes la face de Dieu".
Jabir (183) rapporte qu'Abu-Ja'far - que la paix soit sur lui - s'adressa à lui en ces termes: "Ô Jabir ! Porte ton attention sur le Bayan et les Ma'ani " Il ajouta - que la paix soit sur lui -: "Quant au Bayan (184), il consiste en ce que tu reconnaisses en Dieu - glorifié soit-il - celui qui n'a point d'égal, à ce que tu l'adores et refuses de lui associer des pairs.
Quant aux Ma'ani (185), nous sommes sa signification, son flanc, sa main, sa langue, sa cause, son commandement, son savoir et son droit. Si nous souhaitons quelque chose, c'est Dieu qui le souhaite, et il désire ce que nous désirons." De plus, le Commandeur des croyants (186) - que la paix soit sur lui - a dit: "Comment puis-je adorer un Seigneur que je n'ai pas vu ?" Et ailleurs: "Je n'ai perçu aucune chose si je n'ai pas perçu Dieu avant, Dieu après ou Dieu avec elle".

[168]
Ô Shaykh ! Médite sur ce qui précède. Par le pouvoir du nom de l'Absolu, peut-être boiras-tu du vin cacheté et trouveras-tu ce que nul n'est capable de comprendre. Ceins-toi les reins pour l'effort et dirige-toi vers le royaume sublime afin de percevoir les souffles de la révélation et de l'inspiration tandis qu'ils descendent sur moi. Puisses-tu ainsi en profiter ! En vérité, je le dis: pour la cause de Dieu, il n'y a jamais eu et il n'y aura jamais de pair ni d'égal.
Déchire les voiles des vaines imaginations. En vérité, il te fortifiera et t'assistera en gage de sa grâce. Il est vraiment le Fort, le Conquérant, le Tout-Puissant. L'Arbre sacré lance toujours son appel parmi les hommes, ne souffre point d'en être privé tandis qu'il en est temps encore. Place ta confiance en Dieu, remets-lui tes affaires et entre dans la plus grande Prison, afin d'entendre ce qu'aucune oreille n'a jamais entendu et de voir ce qu'aucun oeil n'a jamais vu.
Après un tel exposé, peut-il encore y avoir place pour le doute ? Non, par Dieu qui veille sur sa cause ! En vérité, je le dis: ce jour, ces paroles sacrées " mais il est l'Apôtre de Dieu et le Sceau des prophètes " ont trouvé leur accomplissement dans le verset "Le jour où les hommes se tiendront devant le Seigneur des mondes (187)". Rends grâce à Dieu pour cette générosité.

[169]
Ô Shaykh ! Les brises de la révélation ne peuvent jamais être confondues avec d'autres brises. À présent, l'Arbre au-delà duquel il n'est point de passage (188) se tient devant toi, chargé de fruits innombrables ; ne te souille pas de vaines chimères, comme d'autres le font dans le passé. Ces paroles proclament d'elles-mêmes la vraie nature de la foi de Dieu. C'est lui qui témoigne de toutes choses. Pour démontrer la vérité de sa révélation, il ne dépend et n'a jamais dépendu de qui que ce soit. Près d'une centaine de recueils de versets évidents et de paroles limpides ont déjà été envoyés du ciel de la volonté du Révélateur des signes ; ils sont à la disposition de tous. Il t'appartient de te diriger vers le But ultime, la Fin suprême, le Sommet sublime, afin d'entendre et de contempler ce qui a été révélé par Dieu, le Seigneur des mondes.

[170]
Médite un instant sur les versets relatifs à la présence divine (189), révélés dans le Coran par le Seigneur du royaume des noms ; peut-être découvriras-tu le droit chemin et deviendras-tu un instrument qui guidera ses créatures. Il faut que des gens comme toi se lèvent aujourd'hui pour servir cette cause. L'avilissement de cet opprimé, de même que ta gloire passeront. Efforce-toi d'accomplir une oeuvre dont le parfum ne disparaîtra jamais de la terre. À propos de la présence divine, aucun négateur n'a été ni ne sera capable de réfuter ou de rejeter ce qui a été révélé.
Il dit - béni et exalté soit-il - "Dieu est celui qui a élevé les cieux sans colonnes visibles. Il s'est ensuite assis en majesté sur le Trône. Il a soumis le soleil et la lune - chacun d'eux poursuit sa course vers un terme fixé -, il dirige toutes choses avec attention et il explique les Signes. Peut-être croire-vous fermement à la rencontre de votre Seigneur (190) !"
Il dit aussi: "Pour celui qui espère la rencontre de Dieu, le terme fixé par Dieu approche. Dieu est celui qui entend et qui sait. (191)"
Il dit encore - exalté soit-il - "Ceux qui sont incrédules à l'égard des Signes de Dieu et de sa Rencontre, voilà ceux qui désespèrent de ma miséricorde, voilà ceux qui subiront un châtiment douloureux (192)."
De même: "Ils disent: "Après que nous aurons disparu dans la terre, redeviendrons-nous une nouvelle création ?" car ils ne croient pas à la Rencontre de leur Seigneur (193)."
De même, il dit: "Ne doutent-ils pas de la Rencontre de leur Seigneur ? La Science de Dieu n'enveloppe-t-elle pas toute chose ?
Et, encore: Quant à ceux qui n'attendent pas notre rencontre, à ceux qui sont satisfaits de la vie de ce monde, à ceux qui y trouvent la tranquillité et qui restent indifférents à nos Signes: Voilà ceux dont le refuge sera le Feu, pour prix de ce qu'ils ont fait (194)."
Également: "Ceux qui n'attendent pas notre Rencontre disent, lorsque nos Versets leur sont lus comme autant de preuves évidentes: "Apportez-nous un autre Coran !" ou bien "Change celui-ci !" Dis: "Il ne m'appartient pas de le changer de mon propre chef ; je ne fais que me conformer à ce qui m'est révélé. Oui, je crains, si je désobéis à mon Seigneur, le châtiment d'un Jour terrible (195).""
De même, il dit: "Nous avons ensuite donné le Livre à Moïse ; il est parfait pour celui qui l'observe de son mieux ; c'est une explication de toute chose ; une Direction et une Miséricorde. Peut-être croiront-ils à la rencontre de leur Seigneur (196)."
Plus loin: "Tels sont ceux qui ne croient pas aux Signes de leur Seigneur et à sa rencontre. Leurs actions sont vaines et nous n'attribuons aucun poids à celle-ci le Jour de la Résurrection. Leur rétribution sera la Géhenne, parce qu'ils n'ont pas cru et qu'ils se sont moqués de mes Signes et de mes envoyés (197)."
Il dit également: Est-ce que l'histoire de Moïse t'est parvenue ? Il vit un feu et dit à sa famille: "Restez ici ! J'aperçois un feu ; peut-être vous apporterai-je un tison ou ce feu me fera-t-il trouver une direction ?"
Comme il s'approchait, on l'appela: "Ô Moïse ! Je suis, en vérité, ton Seigneur ! Ôte tes sandales: tu es dans la vallée sainte de Tuwa (198). Je t'ai choisi ! Écoute ce qui t'est révélé: Moi, en vérité, je suis Dieu ! Il n'y a de Dieu que moi. Adore-moi donc !."
De même, il dit: "N'ont-ils pas réfléchi en eux-mêmes ? Dieu n'a pas créé les cieux et la terre, et ce qui se trouve entre les deux qu'en toute vérité et pour un temps déterminé Beaucoup d'hommes, cependant, nient la Rencontre de leur Seigneur (199)."
Plus loin: "Ne pensent-ils pas qu'ils seront ressuscités un Jour terrible, le Jour où les hommes se tiendront debout devant le Seigneur des mondes ?
Et encore: Nous avons donné le Livre à Moïse. Ne doute pas de sa rencontre (200)."
Également: "Non !... Quand la terre sera réduite en poudre ; quand ton Seigneur viendra ainsi que les Anges, rang par rang (201)."
Il dit aussi: "Ils voudraient, avec leur bouche, éteindre la lumière de Dieu, alors que Dieu ne veut que parachever sa lumière, en dépit des incrédules (202)."
Enfin: "Lorsque Moïse voyageait avec sa famille, après avoir accompli le temps fixé, il aperçut un feu du côté du Mont.
Il dit à sa famille: "Demeurez ici ; j'aperçois un feu, peut-être vous en apporterai-je une nouvelle ou bien, un tison ardent ; peut-être vous réchaufferez-vous." Quand il y fut arrivé, on l'appela du côté droit de la vallée dans la contrée bénie et du milieu de l'arbre: "Ô Moïse ! Je suis, en vérité le Seigneur des mondes ! (203)""

[171]
Dans tous les livres divins, la promesse de la présence divine est explicitement mentionnée. Et cette présence, c'est la présence de celui qui est l'Aurore des signes, l'Orient des preuves évidentes, la Manifestation des noms excellents et la Source des attributs du vrai Dieu - exaltée soit sa gloire -. Dieu, en son essence et en son être même, a toujours été invisible, inaccessible et inconnaissable. Par présence, il faut comprendre la présence de celui qui est le représentant de Dieu parmi les hommes.
En outre, Dieu n'a jamais eu et n'aura jamais de pair ni de semblable. Car si c'était le cas, comment pourrait-on démontrer que son être est exalté au-dessus de toute comparaison et ressemblance, et que son essence en est sanctifiée ? En résumé, ce qui fut révélé dans le Kitab-i-Iqan (204) concernant la présence et la révélation de Dieu suffit aux justes.
Nous le supplions - exalté soit-il - d'aider chacun à devenir l'essence de la loyauté et à se rapprocher de lui. En vérité, il est le Seigneur de force et de pouvoir. Il n'est pas d'autre Dieu que Lui, Celui qui entend tout, le Seigneur de la parole, le Tout-Puissant, le Très-Loué.

[172]
Ô toi qui es réputé pour ton savoir ! Ordonne aux hommes de faire ce qui est louable et ne sois pas de ceux qui tardent. Observe d'un regard perçant ! Sur ordre du Seigneur du royaume de la parole le Roi du ciel de la connaissance, le Soleil de vérité luit, resplendissant, au-dessus de l'horizon de la cité-prison d'Acre. Les opposants ne l'ont point voilé et dix mille armées déployées contre lui n'ont pu l'empêcher de briller. Tu n'as plus d'excuse: tu dois soit le reconnaître, soit - Dieu t'en garde - te lever pour renier tous les prophètes !

[173]
Ô Shaykh, songe à la secte chiite. Combien d'édifices n'ont-ils pas bâtis des mains des vaines chimères et des futiles imaginations et combien de cités n'ont-ils pas construites ! Finalement, ces superstitions se transformèrent en balles destinées au Prince du monde (206). Pas une seule âme parmi les dirigeants de cette secte ne le reconnut au jour de sa révélation !
Chaque fois que son nom béni était mentionné, tous disaient: "Que Dieu hâte la joie qu'apportera sa venue !". Mais au jour de la révélation de ce Soleil de vérité, tous, comme il fut observé, s'exclamèrent: "Que Dieu hâte son châtiment !" Celui qui était l'Essence de l'être et le Seigneur du visible et de l'invisible fut attaché, et ils commirent ce qui fit pleurer la tablette et gémir la plume. Les cris des âmes sincères éclatèrent et les larmes des élus coulèrent.

[174]
Ô Shaykh ! Médite et sois juste dans tes paroles. Avec l'aide de Dieu, les disciples de Shaykh-i-Ahsa'i (207) ont perçu ce qui avait été voilé à la compréhension des autres et ce dont ils furent privés. Bref, en chaque âge, en chaque siècle, des divergences provoquées par des âmes menteuses et impies sont apparues au jour de la manifestation des Aurores de la révélation, des Orients de l'inspiration, des Dépositaires de la connaissance divine. Il n'est pas permis de s'étendre sur ce point. Tu es toi-même le mieux informé et le plus familiarisé avec les vaines chimères des superstitieux et les futiles imaginations de ceux qui doutent.

[175]
En ce jour, cet opprimé te demande, ainsi qu'aux autres religieux qui ont bu à la coupe de la connaissance de Dieu et sont éclairés par les paroles resplendissantes du Soleil de justice, de désigner quelqu'un, sans en parler à personne, et de l'envoyer à Chypre en lui permettant d'y demeurer quelque temps et d'y rencontrer Mirza Yahya (208). Peut-être deviendra-t-il conscient des principes essentiels de cette foi et de la source des lois et des commandements de Dieu.

[176]
Pour peu que tu médites, tu témoigneras de la sagesse, du pouvoir et de la souveraineté de Dieu - exaltée soit sa gloire. Quelques-uns qui ignoraient cette cause et ne nous avaient pas rencontré, ont proféré de telles calomnies que toutes choses, notamment les âmes convaincues, heureuses et agréables à Dieu, ont dû donner un démenti à ces imposteurs. Si tu t'en donnes maintenant la peine, la vérité de cette cause deviendra évidente pour l'humanité et ses peuples seront délivrés de cette obscurité cruelle et oppressante. Qui d'autre que Baha peut s'exprimer à la face des hommes et qui d'autre que lui a le pouvoir d'annoncer ce que lui ordonna Dieu, le Seigneur des armées ?

[177]
Cet insouciant (209) s'est maintenant attaché à la pratique de Rawdih-Khani (210). Je le jure par Dieu ! Il est manifestement dans l'erreur. Car ce peuple croit que lors de la révélation du Qa'im, les Imams - que la paix de Dieu soit sur eux - se sont levés de leurs tombeaux. Telle est la vérité, cela ne fait aucun doute. Nous supplions Dieu d'accorder aux superstitieux une part des eaux vives de la certitude qui jaillissent de la source de la Plume suprême, afin que chacun obtienne ce qui convient à ces jours.

[178]
Ô Shaykh ! Entouré de tribulations, cet opprimé consigne ces paroles. De toutes parts, on aperçoit la flamme de l'oppression et de la tyrannie. Ainsi, la nouvelle nous parvient que nos bien-aimés (211) ont été arrêtés en terre de Ta (212), bien que le soleil, la lune, la terre et la mer témoignent que ce peuple est paré de l'ornement de la loyauté, qu'il ne s'attache et ne s'attachera à rien d'autre que ce qui garantit la grandeur du gouvernement, le maintien de l'ordre au sein de la nation et la tranquillité des habitants.

[179]
Ô Shaykh ! Combien de fois ne l'avons-nous pas répété: pendant bien des années, nous avons soutenu Sa Majesté le Shah. Aucun incident fâcheux ne s'est produit en Perse depuis bien longtemps. Le Pouvoir a tenu fermement en ses mains les rênes des agitateurs au sein des diverses sectes. Personne n'a transgressé ses limites. Par Dieu ! Cette communauté n'est pas, et n'a jamais été, encline à commettre des méfaits. Son coeur est illuminé de la lumière de la crainte de Dieu et paré de l'ornement de son amour. Sa préoccupation est, aujourd'hui comme hier, le mieux-être du monde. Son but est d'éliminer les divergences, d'éteindre la flamme de la haine et de l'inimitié, afin que la terre entière soit considérée comme un seul et même pays.

[180]
De même, les officiels de l'ambassade de Perse dans la grande Cité (213) cherchent avec détermination et constance à exterminer ces opprimés. Ils désirent une chose et Dieu en désire une autre. Considère maintenant ce qui advient en chaque pays aux fidèles de Dieu: tantôt ils sont accusés de vol et de larcin, tantôt ils sont calomniés d'une manière sans équivalent dans le monde. Réponds honnêtement: quelles pouvaient être les conséquences à l'étranger, de l'accusation de vol portée par l'ambassade de Perse contre ses propres sujets ?
Cet opprimé en ressentit de la honte, non pas en raison de l'humiliation subie, mais plutôt à cause de la perception par des ambassadeurs étrangers de l'incompétence et de l'incompréhension de personnalités éminentes de l'ambassade de Perse.
Lances-tu tes calomnies à la face de ceux dont le seul vrai Dieu a fait les dépositaires des trésors de son septième ciel (214) ? Bref, au lieu de chercher, comme ils auraient dû le faire, à parvenir aux rangs les plus élevés grâce à celui qui occupe cette condition sublime et à requérir son avis, ils s'efforcent toujours d'éteindre sa lumière.
Toutefois, comme rapporté, Son Excellence l'ambassadeur Mu'inu'l-Mulk, Mirza Muhsin Khan - que Dieu l'assiste - était absent de Constantinople à ce moment. Cela s'est produit parce que l'on croyait Sa Majesté le Shah de Perse - que le Très-Miséricordieux l'assiste - courroucée contre ceux qui ont atteint et côtoient le Sanctuaire de la sagesse. Dieu est témoin et sait que cet opprimé s'est toujours attaché à tout ce qui contribuait à la gloire du gouvernement et de la nation. En vérité, Dieu est un témoin suffisant.

[181]
Décrivant le peuple de Baha, la Plume suprême a révélé ces paroles: En vérité, ce sont des hommes qui ne s'attardent point lorsqu'ils passent dans des cités d'or pur et se détournent lorsqu'ils rencontrent les femmes les plus belles et les plus gracieuses." Voilà ce qu'a révélé la Plume suprême pour le peuple de Baha, de la part du Conseiller, de l'Omniscient. Dans les derniers passages de l'épître à Sa Majesté l'Empereur de Paris (215) ont été révélées ces paroles exaltées: Te réjouis-tu des trésors que tu possèdes, sachant qu'ils périraient ? Te réjouis-tu de gouverner un empan de terre quand, pour le peuple de Baha, le monde entier ne vaut pas plus que la pupille de l'oeil d'une fourmi morte ? Abandonne-les à ceux qui s'y attachent et tourne-toi vers le Désir du monde.

[182]
Seul Dieu - exaltée soit sa gloire - connaît ce qui advint à cet opprimé. Chaque jour apporte à l'ambassade de Constantinople un nouveau récit d'incidents dirigés contre nous. Dieu de miséricorde ! L'unique objet de leurs machinations est d'éliminer ce serviteur. Ils oublient, toutefois, que l'humiliation dans le chemin de Dieu est ma gloire véritable. Dans les journaux, on pouvait lire notamment: À propos des agissements frauduleux de certains exilés d'Acre et de leurs exactions contre plusieurs personnes, etc...
Pour les partisans de la justice et les aurores d'équité, l'intention de l'auteur était évidente et explicite son objectif. En résumé, celui-ci m'infligea toutes sortes de cruautés, d'injustices et de tourments. Par Dieu ! Cet opprimé n'échangerait point ce lieu d'exil pour la demeure la plus sublime. Aux yeux de toute personne perspicace, ce qui advient dans le sentier de Dieu est gloire manifeste et rang suprême.
Nous avons dit précédemment: Gloire à toi, ô mon Dieu ! Sans les tribulations endurées dans ton chemin, pourrait-on reconnaître tes vrais amants ; et sans les épreuves subies par amour pour toi, comment le rang de ceux qui te désirent pourrait-il être révélé ?

[183]
Chaque jour, ils répandaient de nouvelles calomnies et telle était notre humiliation. Mais cet opprimé ne se départit pas de la patience qui s'imposait. Si seulement Sa Majesté le Shah demandait un rapport sur ce qui nous advint à Constantinople afin d'être pleinement informé des faits réels ! Ô Shah ! Par ton Seigneur, le Dieu de miséricorde ! Je t'adjure d'examiner cette affaire d'un oeil impartial. Trouvera-t-on un juste qui, en ce jour, jugera selon ce que Dieu a envoyé dans son Livre ? Où est la personne impartiale qui examinera équitablement ce qui fut perpétré contre nous sans preuve ni témoignage irréfutable ?

[184]
Ô Shaykh ! Médite sur le comportement des hommes. Les habitants des cités de la connaissance et de la sagesse sont perplexes et se demandent pourquoi la secte chiite qui, de tous les peuples du monde, se considère comme la plus savante, la plus honnête et la plus dévote, s'est égarée au jour de sa révélation et a fait preuve d'une cruauté sans précédent. Il t'incombe de réfléchir un instant. Depuis les débuts de cette secte jusqu'à maintenant, combien de religieux dont aucun n'a compris la nature de cette révélation ! Quelle peut être la cause de cette négligence ? Si nous devions la mentionner, leurs membres se briseraient. Qu'ils méditent des milliers d'années durant ! Peut-être obtiendront-ils quelques gouttes de l'océan de la connaissance et découvriront-ils ce qu'ils négligent aujourd'hui.

[185]
Alors que je marchais sur la terre de Ta (218), l'aurore des signes de ton Seigneur, j'entendis les lamentations des minbars (217) et leurs supplications vers Dieu, béni et glorifié soit-il. Ils s'écriaient: "Ô Dieu du monde et Seigneur des nations ! Tu vois notre condition et ce qui nous est advenu par la cruauté de tes serviteurs. Tu nous créas et tu nous révélas pour te glorifier et te louer. À présent, tu entends ce que les rebelles proclament à notre sujet en tes jours. Par ta puissance ! Notre âme fond et nos membres frissonnent. Hélas, hélas ! Puisses-tu ne nous avoir jamais créés, jamais révélés !"

[186]
À ces paroles, le coeur des proches de Dieu se consume et s'élèvent les cris des serviteurs dévoués. Maintes et maintes fois avons-nous, pour l'amour de Dieu, convoqué des religieux éminents et les avons-nous invités vers l'Horizon sublime afin qu'aux jours de sa révélation ils puissent obtenir leur part de l'océan de la parole du Désir du monde et n'en demeurent pas totalement privés.

[187]
Dans la plupart de nos épîtres, cette exhortation retentissante est descendue du ciel de sa miséricorde qui englobe toutes choses. Nous avons dit notamment: Ô assemblée de dirigeants et de religieux ! Tendez l'oreille vers la voix s'élevant de l'horizon d'Acre. En vérité, elle vous dirige dans le droit chemin, vous rapproche de Lui et vous conduit à la condition dont Dieu a fait la source de sa révélation et l'orient de ses splendeurs. Ô peuples du monde ! Le plus grand Nom est apparu de la part de l'antique Roi. Il a annoncé aux hommes la révélation cachée dans sa connaissance, préservée dans le trésor de sa protection et consignée par la Plume suprême dans les livres de Dieu, le Seigneur des seigneurs. Ô peuple de Shin (218) ! As-tu oublié ma tendre bonté et ma miséricorde surpassant toutes choses créées et procédant de Dieu qui courbe l'échine des hommes ?

[188]
Le Kitab-i-Aqdas (219) révèle ce qui suit: Dis: Ô chefs religieux ! Ne pesez pas le Livre de Dieu selon les normes et les connaissances qui ont cours parmi vous, car le Livre est lui-même l'infaillible balance établie parmi les hommes. Cette balance parfaite doit peser ce que possèdent tous les peuples et les gens de la terre et ses poids doivent être vérifiés d'après son propre étalon, puissiez-vous le savoir. L'oeil de ma tendre bonté pleure douloureusement sur vous, car vous n'avez pas su reconnaître celui que vous appeliez de jour et de nuit, soir et matin.
Ô peuple ! Le visage blanc comme neige et le coeur radieux, avance vers le sanctuaire vermeil et béni où s'écrie l'Arbre au-delà duquel il n'y a pas de passage (220): " En Vérité, il n'est pas d'autre Dieu que Moi, l'omnipotent Protecteur, l'Absolu !" Ô chefs religieux de Perse ! Qui, parmi vous, peut rivaliser avec moi en perspicacité ou en intuition ? Où est celui qui osera se prétendre mon égal en paroles ou en sagesse ? Non, par mon Seigneur, le Très Miséricordieux ! Tous sur terre passeront ; et voici la Face de votre Seigneur, le Tout-Puissant, le Bien-Aimé (221).
Ô peuple, nous avons décrété que la fin suprême et dernière de toute étude est la reconnaissance de celui qui est l'objet de tout savoir ; et, pourtant, voyez comme vous avez laissé votre science s'interposer, telle un voile, entre vous et celui qui est l'Aurore de cette lumière, par qui chaque chose cachée fut révélée. Dis: Voici en vérité le ciel où le Livre-Mère (222) est précieusement gardé, si seulement vous pouviez le comprendre.
Il est celui qui a fait crier le Rocher, celui qui a poussé le Buisson ardent (224) à élever la voix sur le mont dominant la Terre sainte et à proclamer: "Le royaume est à Dieu, le souverain Seigneur de tous, le Tout-Puissant, Celui qui aime !" Nous n'avons fréquenté aucune école ni lu aucun de vos commentaires. Prêtez l'oreille aux paroles de celui qui ne possède pas une science acquise, paroles par lesquelles il vous appelle à Dieu, l'Éternel. Cela vaut mieux pour vous que de posséder tous les trésors de la terre, puissiez-vous le comprendre ! Quiconque interprète ce qui est envoyé du ciel de la révélation et en altère le sens évident fait assurément partie de ceux qui ont perverti la sublime parole de Dieu ; il est compté parmi les égarés dans le Livre lumineux (225).

[189]
Puis nous entendîmes les plaintes de la vraie Foi et nous lui dîmes: "Ô vraie Foi ! Pourquoi t'entends-je crier dans la nuit, gémir pendant le jour et te lamenter à l'aurore ?" Elle répondit: "Ô Prince du monde, manifesté par le plus grand Nom ! Les insouciants ont tailladé les jarrets de ta blanche chamelle (226), fait sombrer ton arche vermeille, voulu éteindre ta lumière et voiler la face de ta Cause. C'est pourquoi s'élève la voix de mes lamentations, comme se lamentent toutes choses créées. Cependant, la plupart des hommes n'en sont pas conscients". Aujourd'hui, la vraie Foi s'agrippe au pan de notre générosité et gravite autour de notre personne.

[190]
Ô Shaykh ! Entre en ma présence, contemple ce que n'a jamais contemplé l'oeil de l'univers et entends ce que n'a jamais entendu l'oreille de la création tout entière. Ainsi pourras-tu te libérer du bourbier des vaines chimères et tourner ton visage vers le rang suprême d'où cet opprimé proclame: "Le royaume est à Dieu, le Tout-Puissant, le Très-Loué !" Nous aimerions que, grâce à tes efforts, les ailes des hommes soient purifiées de la boue de l'ego et du désir, qu'elles soient rendues dignes de s'élever jusqu'au ciel de l'amour divin. Les ailes souillées de fange ne pourront jamais s'envoler. En témoignent les défenseurs de la justice et de l'équité (227). Pourtant, le peuple est en proie à un doute évident.

[191]
Ô Shaykh ! De tous côtés s'élèvent contre nous des objections telles que notre plume a honte de les rapporter. Néanmoins, en vertu de notre grande miséricorde, nous y avons répondu, en fonction de la compréhension des hommes afin qu'ils soient sauvés du feu de la négation et du refus et soient illuminés par la lumière de la confirmation et de l'acceptation. L'équité est bien rare, et la justice est morte.

[192]
En réponse à certaines personnes, nous avons entre autres révélé, du royaume de la science divine, ces versets limpides: Ô toi qui as tourné ton visage vers les splendeurs de ma face ! De vagues chimères ont circonvenu les habitants de la terre et les ont empêchés de se tourner vers l'horizon de la certitude, vers son éclat, ses manifestations et ses lumières. Les superstitions les séparent de celui qui ne dépend que de lui-même.
Mus par leurs propres fantaisies, ils parlent et ne comprennent point. Ainsi, il y a ceux qui disent: "Les versets furent-ils révélés ?" Dis: "Oui, par le Seigneur des cieux !" "L'heure est-elle venue ?" "Bien plus, elle est passée, par le Dispensateur des signes évidents ! En vérité, l'Inévitable est là, et lui, le Vrai, est apparu avec preuves et témoignages. Le chemin est grand ouvert, l'humanité est cruellement affligée et apeurée. Les peuples, secoués par des tremblements de terre, se lamentent par crainte de Dieu, le Fort, l'Irrésistible."
Dis: "La sonnerie assourdissante de la trompette a retenti et ce jour est le jour de Dieu, l'Unique, l'Indépendant." " La catastrophe est-elle passée ?" Dis: "Oui, par le Seigneur des seigneurs !" " La résurrection est-elle arrivée ?" " Bien plus, l'Indépendant est apparu avec le royaume de ses signes !" " Vois-tu des hommes abattus ?" " Oui, par mon Seigneur, l'Exalté, le Très-Haut !" " Les souches d'arbres furent-elles déracinées ?" " Oui, et plus encore: les montagnes sont réduites en poussière par le Seigneur des attributs !" Ils disent: "Où est le paradis ? Où est l'enfer ?" Dis: "Le premier est réunion avec moi, le second, ton ego, ô toi qui associes des pairs à Dieu, toi qui doutes." Ils disent: "Nous ne voyons pas la balance."
Dis: "Assurément, par mon Seigneur, le Dieu de miséricorde ! Nul ne peut la voir, excepté ceux qui sont clairvoyants." " Les étoiles sont-elles tombées ?" Dis: "Oui, lorsque l'Indépendant résidait au pays du mystère (228). Soyez avertis, vous qui êtes doués de discernement !" Tous les signes apparurent quand nous sortîmes la main de pouvoir du sein de la majesté et de la puissance. En vérité, le héraut appela à grands cris quand fut venu le temps promis. Ceux qui reconnurent les splendeurs du Sinaï se sont évanouis dans le désert de l'hésitation devant la terrifiante majesté de ton Seigneur, le Seigneur de la création. La trompette interroge: "A-t-on donné du clairon ?"
Dis: "Oui, par le roi de la révélation ! Lorsqu'il gravit le trône de son nom, l'Infiniment Miséricordieux." L'aurore de la clémence de ton Seigneur, source de toute lumière, a chassé les ténèbres. La brise du Très-Miséricordieux a soufflé et a revivifié les âmes dans le tombeau de leurs corps. Ainsi le décret fut accompli par Dieu, le Puissant, le Bienfaiteur. Ceux qui se sont égarés disent: "Quand les cieux furent-ils fendus ?"
Dis: "Pendant que vous gisiez dans les tombes de la rébellion et de l'erreur !" Parmi les négligents, il y a celui qui se frotte les yeux et regarde à droite et à gauche. Dis: "Tu es aveugle ! Il n'est pas de refuge où tu pourrais fuir." Et si parmi eux, un autre dit: "Des hommes furent-ils rassemblés ?" Dis: "Oui, par mon Seigneur ! pendant que tu gisais dans le berceau des chimères."
A celui d'entre eux qui dit: "Le Livre a-t-il été envoyé par le pouvoir de la vraie Foi ?", dis: "La vraie Foi elle-même est stupéfaite. Craignez Dieu, ô vous, les sages !" Il y aussi celui qui dit: "Suis-je associé à d'autres et aveugle ?" Dis: "Oui, par Celui qui chevauche les nuages !" Le paradis est couvert de roses mystiques et l'enfer brûle du feu des impies. Dis: "La lumière a jailli de l'horizon de la révélation et la terre tout entière s'est illuminée dès la venue de celui qui est le Seigneur du jour de l'alliance !" Ont péri ceux qui doutaient et prospéré celui qui s'est tourné vers l'Orient de la certitude, guidé par la lumière de la sécurité.
Béni sois-tu, toi qui as fixé ton regard sur moi, car je t'ai révélé cette épître qui élève l'âme des hommes. Apprends-la par coeur et récite-la. Par ma vie ! C'est la porte de la clémence de ton Seigneur. Bienheureux qui la récite soir et matin. En vérité, nous entendons ton éloge de cette cause qui pulvérise la montagne de la connaissance et fait trébucher les hommes. Que ma gloire soit sur toi et sur qui se tourne vers le Tout-Puissant, le Très-Généreux ! L'épître est terminée, mais le thème est inépuisable. Sois patient, car ton Seigneur est patient.

[193]
Ces versets, nous les avons révélés peu après notre arrivée dans la ville-prison d'Acre et nous te les adressons pour que tu apprennes ce que leurs bouches mensongères ont proféré lorsqu'ils connurent la puissance et la souveraineté de notre cause. Les fondements des vaines chimères ont tremblé, le ciel des futiles imaginations s'est déchiré et, pourtant, les hommes sont dans le doute et en conflit avec Lui.
Ils renient le témoignage de Dieu et sa preuve alors qu'il vint du ciel du pouvoir avec le monde de ses signes. Ils rejettent ce qui est prescrit et commettent ce qui leur est interdit dans le Livre. Ils abandonnent leur Dieu et s'attachent à leurs désirs. Quelle négligence et quelle erreur ! Ils lisent les versets et les renient. Ils contemplent les signes évidents et s'en écartent. Certes, ils sont plongés dans un étrange aveuglement.

[194]
Nous exhortons nos bien-aimés à craindre Dieu car la crainte de Dieu est la source de tous les actes nobles et de toutes les vertus. Elle commande les armées de la justice dans la cité de Baha. Heureux l'homme qui s'abrite sous son lumineux étendard et s'y attache fermement. En vérité, il est du nombre des compagnons de l'Arche vermeille mentionnée dans le Qayyum-i-Asma (229).

[195]
Dis: "Ô peuple de Dieu ! Ornez vos coeurs de la parure de la loyauté et de la piété, puis aidez votre Seigneur avec les armées des actes nobles et un caractère louable. Dans nos livres, nos écrits, nos manuscrits et nos épîtres, nous vous avons interdit les dissensions et les conflits, ne souhaitant rien d'autre que votre élévation et votre progrès. En témoignent les cieux et leurs étoiles, le soleil et son éclat, les arbres et leurs feuilles, les mers et leurs vagues, la terre et ses trésors. Nous prions Dieu d'assister ses bien-aimés et de leur dispenser ce qui leur convient dans cette bienheureuse, puissante et merveilleuse condition spirituelle".

[196]
Dans une autre épître, nous avons dit: Ô toi qui as fixé ton regard sur ma face ! Exhorte les hommes à craindre Dieu. Par Dieu ! Cette crainte commande de l'armée de ton Seigneur. Des actes nobles et un caractère louable en sont les troupes. De tout temps, elle a conquis la cité du coeur des hommes et levé les étendards de l'autorité et du triomphe au-dessus de tous les autres étendards.

[197]
Nous te citerons à présent la fidélité et son rang aux yeux de Dieu, ton Seigneur, le Seigneur du trône puissant. Un jour, nous nous rendîmes dans notre île verdoyante. À notre arrivée, nous contemplâmes les eaux rapides de sa rivière et ses arbres luxuriants au travers desquels se jouait le soleil. Regardant vers la droite, nous vîmes ce que la plume est impuissante à décrire ; elle est incapable de relater ce que vit l'oeil du Seigneur de l'humanité en ce lieu sanctifié et sublime, exalté et béni.
Nous tournant alors vers la gauche, nous contemplâmes l'une des beautés du paradis suprême qui, dressée sur une colonne de lumière, s'écriait avec force: "Ô habitants du ciel et de la terre ! Voyez ma beauté, mon apparence, ma splendeur et mon éclat. Par Dieu, le vrai ! Je suis la Fidélité, sa manifestation et sa beauté.
Je récompenserai quiconque s'attachera à moi, reconnaîtra mon rang et ma condition, et se tiendra fermement au pan de ma robe. Je suis le plus grand ornement du peuple de Baha et l'habit de gloire pour tous ceux qui sont dans le royaume de la création. Je suis l'instrument suprême de la prospérité du monde et l'horizon de certitude pour tous les êtres." Ainsi t'avons-nous révélé ce qui rapprochera les hommes du Seigneur de la création.

[198]
Cet opprimé a toujours convié les peuples du monde à ce qui les élève et les rapproche de Dieu. De l'horizon suprême est apparu ce qui ne laisse aucune place à l'hésitation, au rejet ou au reniement. Toutefois, les obstinés n'en ont pas profité et n'ont fait qu'aggraver leur perte.

[199]
Ô Shaykh ! Il incombe aux religieux de s'unir à Sa Majesté le Shah - que Dieu l'assiste - et de s'attacher, nuit et jour, à rehausser l'état du gouvernement et de la nation. Ce peuple s'efforce d'éclairer les âmes des hommes et de réhabiliter leur condition. En témoigne ce que la Plume suprême révèle dans cette épître limpide. Comme les choses sont souvent simples et faciles à accomplir ! Pourtant, la plupart des hommes restent insouciants et se préoccupent de ce qui leur fait perdre leur temps !

[200]
Un jour à Constantinople, Kamal Pasha (230) rendit visite à cet opprimé. Notre conversation porta sur des sujets bénéfiques à l'homme. Il dit qu'il avait appris plusieurs langues. À cela, nous observâmes: "Vous avez perdu votre temps. Il vous appartient, à vous et aux autres membres du gouvernement, de vous réunir pour choisir une des langues et une des écritures existantes, ou bien de créer une langue et une écriture nouvelles, à enseigner aux enfants des écoles du monde entier.
Ainsi ils n'apprendraient que deux langues: leur langue maternelle et la langue dans laquelle s'entretiendraient tous les peuples du monde. Si l'on s'en tient à ce qui vient d'être mentionné, la terre entière sera considérée comme un seul pays, et ses habitants libérés de la nécessité d'apprendre et d'enseigner des langues différentes."
Devant nous, il acquiesça et manifesta même une grande joie et une entière satisfaction. Nous lui demandâmes alors de soumettre la question aux fonctionnaires et aux ministres du gouvernement, afin que ce projet puisse être mis en oeuvre dans les différentes provinces. Toutefois, bien qu'il revînt souvent nous voir par la suite, il ne fit jamais plus référence à ce sujet ; pourtant, notre suggestion aurait contribué à la concorde et à l'unité des peuples du monde.

[201]
Nous souhaiterions que le gouvernement persan adopte le projet et en assure la mise en oeuvre. Actuellement, une langue et une écriture nouvelles ont été créées (231). Si tu le désires, nous te les communiquerons. Notre but est que tous les hommes s'emploient à réduire le travail et les efforts inutiles afin que leur vie s'écoule et s'achève utilement. En vérité, Dieu est le Secours, le Savant, l'Ordonnateur, l'Omniscient.

[202]
Si Dieu le veut, la Perse pourra se parer de ce qui lui a manqué jusqu'à présent. Dis: "Ô Shah ! Efforce-toi d'illuminer tous les peuples du monde par les éclats resplendissants du soleil de ta justice. Cet opprimé ne souhaite que la fidélité, la sincérité, la pureté et tout ce qui profite à l'humanité." Ne le considère point comme un traître. Glorifié es-tu, ô mon Dieu, mon maître et mon soutien ! Aide Sa Majesté le Shah à exécuter tes lois et tes commandements et à manifester ta justice parmi tes serviteurs. Tu es, en vérité, le Très-Généreux, le Seigneur de grâce abondante, le Tout-Puissant. La cause de Dieu est venue en signe de sa grâce. Heureux ceux qui agissent ; heureux ceux qui comprennent ; heureux celui qui s'est attaché à la vérité, détaché de tout ce qui est sur la terre et dans les cieux !

[203]
Ô Shaykh ! Dirige-toi vers le rivage du très grand océan, puis pénètre dans l'Arche vermeille (232) que Dieu, dans le Qayyum-i-Asma (233), a réservée au peuple de Baha. En vérité, elle vogue sur terre et mer. Quiconque y pénètre est sauvé ; qui s'en détourne, est perdu. Si tu devais l'atteindre et y entrer, tourne ton visage vers la Kaaba de Dieu, le Secours, l'Absolu, et dis: "Ô mon Dieu ! Je te supplie par ta lumière la plus glorieuse, et en vérité toutes tes lumières sont glorieuses."
Alors les portes du royaume s'ouvriront toutes grandes devant toi, tu contempleras ce que les yeux n'ont jamais contemplé et entendras ce que les oreilles n'ont jamais entendu. Cet opprimé t'exhorte comme il le fit auparavant ; il n'a jamais eu d'autre désir que de te voir pénétrer dans l'océan de l'unité de Dieu, le Seigneur des mondes. Voici le jour où toutes choses créées proclament et donnent aux hommes la bonne nouvelle de cette révélation par laquelle apparaît ce qui était caché et préservé dans la science de Dieu, le Puissant, le Magnifié.

[204]
Ô Shaykh ! Tu as entendu les douces mélodies des colombes de la parole roucoulant sur les branches de l'arbre de la connaissance. Écoute à présent les chants des oiseaux de la sagesse s'élevant dans le paradis suprême. En vérité, ils t'apprendront ce que tu ignorais. Prête l'oreille à ce qu'a proféré la langue de la puissance et du pouvoir dans les livres de Dieu, le Désir des coeurs qui comprennent. En ce moment, une voix s'élève de l'Arbre au-delà duquel il n'est point de passage, au coeur du paradis suprême ; elle m'ordonne de te relater ce qu'ont révélé les livres et les épîtres et ce qu'a proféré mon précurseur qui sacrifia sa vie pour cette grande nouvelle et ce droit chemin.
Il a dit et, assurément, il dit la vérité: Pour le mentionner, j'ai écrit ces mots semblables à des pierres précieuses: "Aucune de mes allusions, aucune mention dans le Bayan, ne peut lui rendre justice."
Plus loin, au sujet de cette puissante révélation et de cette suprême proclamation, il dit - exalté et glorifié soit-il -: Il est élevé et sanctifié au-dessus de toute tentative de le révéler, si ce n'est par lui-même, et au-dessus de toute description par l'une de ses créatures. Moi-même, je ne suis que le premier serviteur à croire en lui et en ses signes, à prendre ma part des doux parfums de ses paroles exhalés par les prémices du paradis de sa connaissance. Oui, par sa gloire !
Il est la vérité. Il n'est pas d'autre Dieu que Lui. Tous se sont levés à son commandement. Telles sont les paroles chantées par la colombe de vérité sur les branches de l'arbre divin. Heureux celui qui a prêté l'oreille à son chant et bu aux océans de la Parole divine que recèle chacun de ces mots. Dans d'autres circonstances, la voix du Bayan s'est fait entendre des plus hautes branches.
Il dit - béni et glorifié soit-il -: En l'an neuf (234), vous connaîtrez la plénitude. De même, il dit: En l'an neuf, vous atteindrez la présence de Dieu. Ces mélodies, chantées par les oiseaux des cités de la connaissance, sont conformes à ce que le Très-Miséricordieux a révélé dans le Coran. Heureux les perspicaces ; bénis ceux qui comprennent !

[205]
Ô Shaykh ! Je le jure par Dieu ! La rivière de la miséricorde coule, l'océan de la parole se soulève et le soleil de la révélation brille, resplendissant. Le coeur pur et empli de joie, récite avec sincérité les paroles sublimes révélées par mon précurseur, le Point premier. S'adressant à Son Excellence 'Azim (235), il dit - glorifiée soit sa parole -: C'est en vérité, ce que nous t'avons promis juste avant de répondre à ton appel.
Attends que neuf se soit écoulé à partir du temps du Bayan. Puis exclame-toi: "Béni soit Dieu, le plus excellent des créateurs !" Dis: "En vérité, personne n'a compris cette annonce, excepté Dieu. Et le jour venu, vous l'ignorerez."
La neuvième année, cette révélation suprême apparut, brillant au-dessus de l'horizon de la volonté divine. Nul ne peut la nier, si ce n'est l'insouciant et le sceptique. Nous prions Dieu d'aider ses serviteurs à retourner vers lui et à implorer son pardon pour ce qu'ils ont commis en cette vie stérile. En vérité, il est l'Indulgent, le Très-Miséricordieux.
Par ailleurs, mon précurseur dit: Je suis le premier serviteur à croire en lui et en ses signes. De même, dans le Bayan persan, il dit - béni et glorifié soit-il -: Certes, il est celui qui, en toutes circonstances, proclame: "En vérité, je suis Dieu !..."
Ce que nous entendons par "divinité" a été précisé antérieurement. En vérité, nous avons déchiré les voiles et révélé ce qui rapprochera les hommes de Dieu qui fait ployer l'échine des hommes. Heureux l'homme parvenu à la justice et à l'équité par cette grâce qui a embrassé tout ce qui est sur la terre et dans les cieux, conformément à l'ordre de Dieu, le Seigneur des mondes.

[206]
Ô Shaykh ! Écoute d'une oreille impartiale les mélodies de l'Évangile. Prophétisant les choses à venir, il dit - glorifiée soit sa parole -: Mais ce jour et cette heure, nul ne les connaît, ni les anges des cieux, ni le Fils, personne sinon le Père, et lui seul (236). Le Père, ici, désigne Dieu
- exaltée soit sa gloire ! En vérité, il est le véritable Educateur et le Maître spirituel.

[207]
Joël dit: Grand est le jour du Seigneur, redoutable à l'extrême: qui peut le supporter (237) ! D'abord, dans la sublime parole contenue dans l'Évangile, il dit que nul ne connaît le moment de la révélation, que nul ne le sait, excepté Dieu, l'Omniscient, le Savant. Ensuite, il expose la grandeur de la révélation. De même, dans le Coran, il est dit: Sur quoi s'interrogent-ils mutuellement ? Sur l'Annonce solennelle (238)." La voici, l'annonce dont la grandeur fut mentionnée dans la plupart des livres anciens et plus récents.
C'est elle, l'annonce qui a fait trembler les membres de l'humanité à l'exception de ceux que Dieu, le Protecteur, le Secours, le Sauveur, a voulu épargner. Le peuple a vu, de ses propres yeux, comment tous les hommes et toutes les choses furent plongés dans la confusion et dans une cruelle perplexité, à l'exception de ceux que Dieu a choisi d'exempter.

[208]
Ô Shaykh ! Grande est la cause et grande l'annonce ! Avec patience et tranquillité, réfléchis aux signes resplendissants, aux paroles sublimes et à tout ce qui est révélé en ces jours. Peut-être comprendras-tu les mystères cachés dans les livres et t'efforceras-tu de guider ses serviteurs. De ton oreille interne, écoute la voix de Jérémie qui dit: Malheur ! Oui, grand est ce jour-là, aucun ne lui ressemble (239). Si tu observais d'un oeil impartial, tu percevrais la grandeur de ce jour. Prête l'oreille à la voix de ce conseiller omniscient et ne souffre point d'être privé de la miséricorde qui surpasse toutes choses créées, visibles et invisibles. Prête l'oreille au chant de David. Il dit: Qui me mènera vers la ville fortifiée (240) ? La ville fortifiée est Acre qui fut surnommée la plus grande Prison et qui possède une forteresse et de puissants remparts.

[209]
Ô Shaykh ! Lis ce dont a parlé Isaïe dans son livre. Il dit: Quant à toi, monte sur une haute montagne, Sion, joyeuse messagère, élève avec énergie ta voix, Jérusalem, joyeuse messagère élève-la, ne crains pas, dis aux villes de Juda: "Voici votre Dieu. Voici le Seigneur Dieu ! Avec vigueur il vient, et son bras lui assurera la souveraineté (241)". En ce jour, tous les signes sont apparus. La grande Cité est descendue du ciel et Sion tremble et exulte à l'annonce de la révélation divine, car elle a entendu la voix de Dieu résonner de toutes parts. En ce jour, Jérusalem est parvenue à un nouvel Évangile, car le cèdre s'élève à la place du sycomore. Jérusalem, lieu de pèlerinage de tous les peuples du monde, a été surnommée la Ville sainte. Avec Sion et la Palestine, elle est située dans ces régions. C'est pourquoi il a été dit: "Béni l'homme qui a migré vers Acre".

[210]
Amos dit: De Sion, le Seigneur rugit et de Jérusalem, il donne de la voix, les pâturages des bergers sont désolés, et la crête du Carmel desséchée (242). Dans le livre de Dieu, le Carmel est appelé la colline de Dieu et son vignoble. C'est là que, par la grâce du Seigneur de la révélation, se dresse le tabernacle de gloire. Heureux ceux qui y parviennent ; heureux ceux qui se tournent vers lui ! Et, de même, Amos dit: Notre Dieu viendra, et il ne gardera point le silence.

[211]
Ô Shaykh ! Songe aux paroles que le Désir du monde adressa à Amos. Il dit: prépare-toi à rencontrer ton Dieu, Israël: Car voici celui qui façonne les montagnes, qui crée le vent, qui révèle à l'homme quel est son dessein, qui, des ténèbres, produit l'aurore, qui marche sur les hauteurs de la terre, il se nomme le Seigneur, le Dieu des puissances (243). Il dit que " des ténèbres, il produit l'aurore ", cela signifie que, par la puissance et le pouvoir de Dieu, sera changé en ténèbres celui qui se considère comme le vrai matin à l'époque de la manifestation de l'Interlocuteur du mont Sinaï. En vérité, il est la fausse aurore, bien qu'il se prenne pour la vraie (244). Malheur à lui et malheur à ceux qui le suivent sans la moindre preuve venant de Dieu, le Seigneur des mondes.

[212]
Isaïe dit: et ce jour-là, le Seigneur seul sera exalté (245). Concernant la grandeur de la révélation, il dit: Va dans les rochers, cache-toi dans la terre, devant la terreur du Seigneur et l'éclat de sa majesté (246). Et, ailleurs, il dit: Qu'ils se réjouissent, le désert et la terre aride, que la steppe exulte et fleurisse, qu'elle se couvre de fleurs des champs, qu'elle saute et danse et crie de joie ! La gloire du Liban lui est donnée, la splendeur du Carmel et du Sharôn, et on verra la gloire du Seigneur, la splendeur de notre Dieu (247).

[213]
Ces passages ne nécessitent aucun commentaire. Ils sont éclatants et manifestes comme le soleil, brillants et lumineux comme la lumière. Toute personne impartiale est conduite vers le jardin de la compréhension par le parfum de ces paroles et reçoit ce dont la plupart des hommes sont séparés et privés. Dis: "Crains Dieu, ô peuple, et ne partage point les doutes de ceux qui parlent fort, ont brisé l'alliance de Dieu et son pacte, ont renié sa miséricorde qui a précédé tout ce qui est sur la terre et dans les cieux".

[214]
Il dit de même: "Dis à ceux qui ont le coeur craintif: soyez forts, ne craignez point, contemplez votre Dieu." Ce verset sacré est une preuve de la grandeur de la révélation et de la grandeur de la Cause, car la sonnerie de trompette (248) doit nécessairement répandre la confusion à travers le monde, la peur et les frissons parmi les hommes. Heureux celui qui est illuminé par la confiance et le détachement. Les tribulations de ce jour-là ne l'arrêteront, ni ne l'inquiéteront.
Ainsi a parlé la Langue d'explication, sur l'ordre de l'infiniment Miséricordieux. En vérité, il est le Fort, le Conquérant, le Tout-Puissant. À présent, il incombe à ceux qui sont dotés d'une oreille et d'un oeil attentifs, de méditer ces paroles sublimes qui recèlent chacune des océans de signification et d'explication. Peut-être qu'ainsi, les paroles proférées par celui qui est le Seigneur de la révélation permettront à ses serviteurs d'atteindre avec la joie et le rayonnement les plus intenses le but suprême et le sommet sublime: l'Orient de cette voix.

[215]
Ô Shaykh ! Si tu percevais le souffle de ma parole, ne fût-ce que par le chas d'une aiguille, tu renoncerais au monde et à tout ce qu'il contient, et tu tournerais ton visage vers les lumières de la face du Désiré. Quoi qu'il en soit, des significations innombrables gisent cachées dans les paroles de celui qui est l'Esprit (249).
Certes, il fit référence à de nombreuses choses, mais comme il ne trouva personne qui possédât une oreille ou un oeil attentifs, il choisit d'en dissimuler la plupart. Comme il le dit: J'ai encore bien des choses à vous dire, mais vous ne pouvez les porter maintenant (250). Cette Aurore de la révélation dit que ce jour-là, le promis révélera les choses qui sont à venir. Ainsi dans le Kitab-i-Aqdas (251), les épîtres aux rois, la Lawh-i-Ra'is (252) et la Lawh-i-Fu'ad (253), la plupart des choses qui se sont produites sur cette terre furent annoncées et prophétisées par la Plume suprême.

[216]
Dans le Kitab-i-Aqdas, nous révélâmes: Que rien ne t'attriste, Ô terre de Ta (254), car Dieu t'a choisie pour être la source de joie de toute l'humanité. Si telle est sa volonté, il bénira ton trône en la personne de celui qui gouvernera avec justice et rassemblera le troupeau de Dieu dispersé par les loups. Un tel souverain se tournera dans la joie et l'allégresse vers le peuple de Baha et il étendra sur lui ses faveurs. En vérité, il est, aux yeux de Dieu, comme un joyau parmi les hommes.
Sur lui reposent pour toujours la gloire de Dieu et la gloire de tous ceux qui demeurent dans le royaume de sa révélation (255)." En plus de ces versets révélés autrefois, nous avons ensuite révélé: "Ô Dieu, mon Dieu ! Par les lumières de ta face, par les vagues de l'océan de ta révélation et par les splendeurs éclatantes du soleil de ta parole, Baha te supplie et t'implore d'aider le Shah à se montrer équitable et impartial.
Si tel est ton désir, bénis à travers lui le trône de l'autorité et de la souveraineté. Tu as le pouvoir de faire ce qui te plaît. Il n'est point d'autre Dieu que Toi, toi qui entends et qui es prêt à répondre (256)." " Que la joie t'inonde, ô terre de Ta, car Dieu, en faisant naître en tes murs la Manifestation de sa gloire, a fait de toi " l'aube de sa lumière." Sois heureuse de ce nom qui t'a été conféré, et par lequel le Soleil de grâce a répandu sa splendeur, a illuminé la terre et le ciel.
Avant longtemps, l'état de tes affaires changera et les rênes du pouvoir passeront aux mains du peuple (257). En vérité, ton Seigneur est l'Omniscient. Son autorité embrasse toutes choses. Sois assuré de la bienveillante faveur de ton Seigneur. L'oeil de sa tendre bonté sera, de toute éternité, fixé sur toi. Le jour approche où ton agitation se transformera en paix et en tranquillité. Ainsi en a-t-il été décrété dans le Livre merveilleux (258).

[217]
De même, dans la Lawh-i-Fu'ad et dans l'épître au souverain de Paris (259) ainsi que dans d'autres épîtres, nous avons révélé ce qui incitera toute personne impartiale à témoigner du pouvoir, de la majesté et de la sagesse de Dieu - exaltée soit sa gloire. Si les hommes observaient avec l'oeil de la justice, ils découvriraient et comprendraient le secret de ce verset béni: Et il n'est point de chose vive ou desséchée qui ne soit notée dans un écrit spécifique (260).
Toutefois, en ce jour, les hommes rejettent la vérité et ne peuvent comprendre ce qui en vérité a été dispensé par le Révélateur, l'Ancien des jours. Dieu de miséricorde ! De toutes parts apparaissent des signes évidents et, pourtant, la plupart des hommes se privent du bonheur de les examiner et de les comprendre. Nous supplions Dieu d'accorder son aide à tous les hommes pour qu'ils reconnaissent les perles qui gisent cachées dans les nacres du plus grand Océan et s'exclament: "Loué sois-tu, ô Dieu du monde !"

[218]
Ô assemblée d'hommes équitables ! Méditez en contemplant les vagues de l'océan de la parole et de la science de Dieu afin de témoigner, à haute voix et dans votre for intérieur, qu'auprès de lui réside la connaissance de tout ce qui est consigné dans le Livre. Rien n'échappe à sa connaissance. En vérité, il manifesta ce qui était caché lorsqu'à son retour, il gravit le trône du Bayan. Tout ce qui fut révélé s'est réalisé ou se réalisera sur la terre, mot pour mot. Aucune possibilité n'était donc laissée à qui que ce soit de se détourner ou de protester. Néanmoins, comme l'équité est méconnue et voilée, la plupart des hommes parlent, mus par leurs propres chimères.

[219]
Ô Dieu, mon Dieu ! N'empêche pas tes serviteurs de tourner leurs visages vers la lumière de la certitude apparue à l'horizon de ta volonté et ne souffre point, ô mon Dieu, qu'ils soient privés des océans de tes signes. Ils sont, ô mon Seigneur, tes serviteurs en tes cités et tes esclaves en tes régions. Si tu n'es point miséricordieux envers eux, qui donc le sera ? Ô mon Dieu, saisis les mains de ceux qui se noient dans la mer des superstitions et délivre-les par ton pouvoir et ta souveraineté. Sauve-les par les armes de ta puissance. Tu as le pouvoir de faire ce que tu veux, dans ta main droite sont les rênes de tout ce qui est sur la terre et dans les cieux.

[220]
De même, le Point premier dit: Contemplez-le par ses propres yeux. Car si vous le regardez avec les yeux d'un autre, jamais vous ne le reconnaîtrez ni le connaîtrez. Ceci se réfère spécifiquement à cette révélation suprême. Heureux ceux qui jugent avec impartialité. De même, il dit: Le germe qui recèle les potentialités de la révélation à venir est, sur une seule année, doté d'une puissance supérieure aux forces combinées du Bayan tout entier. Ces bonnes nouvelles du Bayan et des Livres des âges écoulés sont mentionnées à maintes reprises sous des noms divers et dans de nombreux livres afin que les hommes puissent juger équitablement ce qui est apparu et ce qui a brillé à l'horizon de la volonté de Dieu, le Seigneur du puissant trône.

[221]
Ô Shaykh ! Dis au peuple du Bayan: "Médite ces paroles bénies où il dit: L'ensemble du Bayan n'est qu'une feuille parmi les feuilles de son paradis. Sois impartial, ô peuple, et ne sois pas compté parmi les égarés dans le livre de Dieu, le Seigneur des mondes." En ce jour, l'Arbre sacré se tient devant toi, chargé de fruits célestes, nouveaux et merveilleux. Contemple-le, détaché de tout sauf de lui. Ainsi a parlé la Langue de la puissance et du pouvoir en ce lieu que Dieu a paré des traces de son plus grand Nom et de sa grande Nouvelle.

[222]
De même, il dit: Tant que neuf ne sera pas écoulé depuis le début de cette cause, la réalité des choses créées ne sera point manifestée. Tout ce que tu as vu jusqu'à présent n'est que germe jusqu'au moment où nous le revêtirons de chair. Sois patient jusqu'à ce que tu contemples une nouvelle création. Dis: "Béni soit Dieu, le meilleur des créateurs !" De même, au sujet du pouvoir de cette révélation, il dit: Celui que Dieu rendra manifeste a le droit de rejeter l'être le plus grand de la terre, car une telle personne n'est qu'une créature entre ses mains et toutes choses l'adorent.
Après Hin (261), une Cause vous sera donnée, que vous connaîtrez en son temps. Il dit également: Sache, avec une certitude absolue et selon le décret ferme et irrévocable, que Dieu - exaltée soit sa gloire, magnifiée sa puissance, sanctifiée sa sainteté, glorifiée sa grandeur et louées ses voies - fait connaître chaque chose à travers sa propre réalité ; qui donc peut le connaître si ce n'est par lui-même ?
Plus loin, il dit - exalté et glorifié soit-il -: Prends garde, prends garde, de peur qu'aux jours de sa révélation, le Vahid du Bayan (262) ne s'interpose comme un voile entre lui et toi, dans la mesure où ce Vahid n'est à ses yeux qu'une créature. Prends garde, prends garde aussi que les paroles révélées dans le Bayan ne s'interpose comme un voile entre lui et toi. À nouveau, il dit - exalté soit-il -: Ne le regarde point avec un oeil autre que le sien.
Car quiconque le regarde avec son oeil le reconnaîtra ; sinon, il lui restera caché. Cherche-le et regarde-le si tu veux chercher Dieu et sa présence. De même, il dit ; Il est préférable pour toi de ne réciter qu'un seul des versets de Celui que Dieu rendra manifeste, plutôt que de réciter la totalité du Bayan ; car ce jour-là, cet unique verset peut te sauver, alors que le Bayan tout entier ne peut le faire.

[223]
Dis: Ô peuple du Bayan ! Sois juste, sois juste ! Et de nouveau, sois juste, sois juste ! Ne sois pas de ceux qui, jour et nuit, mentionnèrent la Manifestation de la cause de Dieu et qui, lorsqu'elle apparut par sa grâce et que l'horizon de la révélation fut illuminé, prononcèrent contre elle un jugement qui suscita les lamentations des habitants du royaume de gloire et de ceux qui gravitent autour de la volonté de Dieu, l'Omniscient, le Très-Sage.

[224]
Médite ces paroles sublimes où il dit: En vérité, je crois en lui, en sa foi, en son livre, en ses témoignages, en ses voies et en tout ce qui émane de lui à leur sujet. Je me glorifie de ma relation avec lui et suis fier de ma croyance en lui. De même, il dit: Ô peuple du Bayan et vous tous qui êtes en son sein ! Reconnaissez les limites qui vous sont fixées, car une personne telle que le Point du Bayan lui-même a cru en Celui que Dieu rendra manifeste, avant même la création de toutes choses.
En vérité, je m'en glorifie devant tous ceux qui sont dans le royaume du ciel et de la terre. Par Dieu ! Tous les atomes de l'univers gémissent et se lamentent devant les cruautés perpétrées par les rebelles parmi le peuple du Bayan. Où sont ceux qui sont doués d'entendement et de perception ? Nous supplions Dieu - béni et glorifié soit-il - de les inviter et les exhorter à ce qui leur profitera, de les détourner de ce qui leur nuira. En vérité, il est le Fort, le Conquérant, le Tout-Puissant.

[225]
De même, il dit: Ne souffrez point qu'un voile ne vous sépare de Dieu après qu'il se soit lui-même révélé. Car tout ce qui a été exalté dans le Bayan n'est qu'un anneau dans ma main, et moi-même, je ne suis vraiment qu'un anneau dans la main de Celui que Dieu rendra manifeste - glorifiée soit sa mention ! Il le tourne comme il lui plaît, pour en faire ce qui lui plaît et le glisser là où lui plaît. En vérité, il est le Secours, le Très-Haut.
Pareillement, il dit: S'il faisait un prophète de chacun des habitants de la terre, ils seraient tous, en vérité, considérés comme des prophètes aux yeux de Dieu. Il dit encore: Au jour de la révélation de Celui que Dieu rendra manifeste, tous ceux qui demeurent sur terre seront égaux à ses yeux.
En vérité, celui qu'il ordonne prophète a été prophète depuis le commencement qui n'a point de commencement et le demeurera jusqu'à la fin qui n'a pas de fin, puisque c'est un acte de Dieu. Et celui qu'il nomme vice-roi le sera dans tous les mondes, car c'est un acte de Dieu. La volonté de Dieu ne peut en aucun cas être révélée si ce n'est par la volonté de Celui que Dieu rendra manifeste, ni le désir de Dieu être manifesté si ce n'est par son désir. En vérité, il est le Conquérant, le Tout-Puissant, le Très-Haut.

[226]
En résumé il a décrété ce qui contribue, en toute occasion, à la conversion, au progrès, à l'élévation et à la gouverne des hommes. Toutefois, quelques êtres injustes sont devenus un voile, une barrière infranchissable, empêchant les autres de se tourner vers les lumières de sa face. Nous prions Dieu de les bannir par sa souveraineté et de les saisir par son étreinte. En vérité, il est le Seigneur de Force, le Puissant, l'infiniment Sage.

[227]
De même, il dit: Que sa mention soit glorifiée ! Il ressemble au soleil. Si l'on plaçait face à lui d'innombrables miroirs, chacun d'eux, selon sa capacité, refléterait la splendeur de ce soleil ; si l'on n'en plaçait aucun, il continuerait toujours à se lever et à se coucher, et seuls les miroirs seraient privés de sa lumière. En vérité, je n'ai point failli à mon devoir d'avertir ce peuple et de fournir les moyens pour qu'il se tourne vers Dieu, son Seigneur, qu'il croie en lui, son Créateur.
Si, au jour de sa révélation, tous ceux qui sont sur la terre font acte d'allégeance envers lui, mon être intime se réjouira, puisque tous auront atteint l'apogée de leur existence, auront été amenés face à face avec leur Bien-aimé et auront reconnu, dans toute la mesure possible dans le monde de l'existence, la splendeur de celui qui est le Désir de leurs coeurs. Sinon, mon âme sera très triste. J'ai vraiment éduqué toutes choses dans ce but. Comment, alors, quelqu'un peut-il rester séparé de lui ? C'est pour cela que j'ai invoqué Dieu et continuerai à le faire. En vérité, il est proche, prêt à répondre.

[228]
De même, il dit: Ils refuseront même à cet Arbre qui n'est ni d'Orient ni d'Occident le nom de croyant, car s'ils le nommaient ainsi, ils ne réussiraient pas à l'attrister. Ô monde, ton oreille a-t-elle perçu combien impuissantes ont été ces paroles révélées par la volonté de celui qui est l'Orient de tous les noms ? Il dit: J'ai éduqué tous les hommes afin qu'ils reconnaissent cette révélation et, cependant, le peuple du Bayan refuse d'accorder le nom de croyant à cet Arbre béni qui n'appartient ni à l'Orient ni à l'Occident. Hélas, hélas ! Que de choses me sont arrivées ! Par Dieu ! Ce qui m'est advenu aux mains de celui que j'ai élevé jour et nuit (263) a suscité les lamentations du Saint-Esprit et des habitants du tabernacle de la grandeur de Dieu, le Seigneur de ce jour merveilleux.

[229]
De même, réfutant certains mécréants, il dit: Car nul ne connaît le temps de la révélation, excepté Dieu. À quelque époque qu'il apparaisse, tous doivent reconnaître le Point de vérité et rendre grâce à Dieu. Ceux qui se sont détournés de moi ont parlé comme les disciples de Jean-Baptiste. Eux aussi protestaient en ces termes contre celui qui était l'Esprit (264): "La mission de Jean n'est pas encore terminée ; pourquoi es-tu venu ?" Il en est de même aujourd'hui ; ceux qui nous ont rejeté ont proféré ce qui fait soupirer et se lamenter tout ce qui existe, sans même nous connaître, ayant, de tout temps, ignoré les principes fondamentaux de cette cause, ne sachant de qui elle procède ou ce qu'elle signifie.
Par ma vie ! Le muet ne pourra jamais affronter celui qui incarne le royaume de la parole. Crains Dieu, ô peuple ! Lis ce qui fut révélé en vérité dans le huitième paragraphe du sixième chapitre du Bayan, et ne sois pas de ceux qui se sont détournés. De même, il a ordonné: Une fois tous les dix-neuf jours, ce paragraphe doit être lu afin que, au temps de la révélation de Celui que Dieu rendra manifeste, ils ne soient pas aveuglés par des considérations étrangères aux versets qui ont été, et demeurent, les plus importants de tous les témoignages et de toutes les preuves.

[230]
Jean, fils de Zacharie, a dit ce que mon précurseur a dit: Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche. Certes, je vous baptise avec l'eau du repentir, mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi, et je suis indigne de porter ses chaussures (265). C'est ainsi que mon précurseur, en signe de soumission et d'humilité, a dit: La totalité du Bayan n'est qu'une feuille parmi les feuilles de son paradis. De même, il dit: Je suis le premier à l'adorer et je suis fier de mon lien avec lui. Et pourtant, ô hommes, le peuple du Bayan a agi de manière telle que même Dhi'l-Jawshan (266), Ibn-i-Anas et Asbahi (267) ont cherché et cherchent encore refuge auprès de Dieu pour de tels actes. Au vu et au su de toutes les religions, cet opprimé s'est attaché, jour et nuit, à exalter la cause de Dieu, tandis que ces hommes se sont accrochés à ce qui cause humiliation et préjudice.

[231]
Il dit aussi: Reconnaissez-le par ses versets. Car plus vous négligerez de chercher à le connaître et plus vous serez cruellement voilés, cachés par le feu. Ô vous qui, parmi le peuple du Bayan, vous êtes détournés de moi ! Méditez ces dires sublimes qui dispensent la source des paroles du Point de la connaissance.
Et maintenant, écoutez ceci. Il dit: En ce jour, le Soleil de vérité interpellera le peuple du Bayan et récitera cette sourate du Coran: "Dis: Ô vous les incrédules ! Je n'adore pas ce que vous adorez, et vous n'adorez pas ce que j'adore. Moi, je n'adore pas ce que vous adorez, vous, vous n'adorerez pas ce que j'adore. À vous votre religion ; à moi ma Religion (268)." Dieu de miséricorde ! En dépit de ces déclarations limpides, de ces signes brillants et lumineux, ils sont tous plongés dans leurs chimères qui leur font ignorer le Désiré et le voilent à leurs yeux.
Ô vous les égarés ! Réveillez-vous du sommeil de l'insouciance et prêtez l'oreille aux paroles de mon précurseur. Il dit: Lorsque l'arbre de l'affirmation se détourne de lui, il est considéré comme l'arbre du reniement, et lorsque l'arbre du reniement se tourne vers lui, il est considéré comme l'arbre de l'affirmation. De même, il dit: Si quelqu'un revendique une révélation et ne peut produire de preuve, ne protestez pas et ne l'attristez pas ! Bref, nuit et jour, cet opprimé prononce ces mots: "Dis: ô infidèles !" dans l'espoir d'éveiller le peuple et de le parer de l'ornement de l'équité.

[232]
À présent, médite ces paroles qui exhalent le souffle du désespoir. Dans sa douloureuse invocation à Dieu, le Seigneur des mondes, il dit: Glorifié sois-tu, ô mon Dieu ! Témoigne que par ce Livre, j'ai conclu une alliance avec toutes choses créées concernant la mission de Celui que tu rendras manifeste, avant même que soit établie l'alliance relative à ma propre mission. Toi et ceux qui ont cru en tes signes, vous êtes des témoins suffisants. En vérité, tu me suffis. En toi, j'ai placé ma confiance ! En vérité, tu tiens compte de toutes choses.

[233]
Ailleurs, il dit: Ô miroirs semblables au soleil (269) ! Regardez le Soleil de vérité ! Vraiment, vous dépendez de lui, si seulement vous pouviez le percevoir ! Vous êtes comme des poissons qui se déplacent dans les eaux de la mer sans la voir et se demandent de quoi ils dépendent. De même, il dit: Je porte plainte auprès de toi, ô Miroir de ma générosité, contre tous les autres miroirs. Ils me regardent tous à travers leurs propres couleurs. Ces paroles furent révélées par la Source de la révélation de l'infiniment Généreux et furent adressées à Siyyid Javad, connu sous le nom de Karbila'i (270).
Dieu atteste, et le monde en porte témoignage, que ce siyyid est demeuré fidèle à cet opprimé et qu'il a même réfuté en détail les arguments de ceux qui se sont détournés de moi. En outre, deux communications dans lesquelles il témoigne de la révélation du Véritable et dans lesquelles les preuves de son détachement de tout sauf de lui sont claires et manifestes, furent envoyées par nous à Haydar-'Ali (271). L'écriture de ce siyyid est reconnaissable et connue de tous.
Le but de tout ceci est de permettre que les eaux vives de la reconnaissance baignent ceux qui nous ont renié et que la lumière de la conversion illumine ceux qui se sont détournés. Dieu m'en est témoin, cet opprimé n'a d'autre but que de transmettre la parole de Dieu. Heureux les justes et malheur à ceux qui se détournent ! Ceux-ci ont comploté à maintes reprises et agissent avec duplicité de diverses manières.
C'est ainsi qu'ils se sont procuré un portrait de ce siyyid et l'ont collé avec celui d'autres personnes sur une feuille portant, en tête, un portrait de Mirza Yahya. Bref, ils se sont servi de tous les moyens pour rejeter le Véritable. Dis: "Le Véritable est venu, manifeste comme le soleil. Quel malheur qu'il soit venu dans la cité des aveugles !" Le siyyid en question admonesta les négateurs et les somma de reconnaître l'Horizon suprême, mais il ne put empreindre ces pierres que ne peut marquer aucune empreinte. Ils le calomnièrent au point qu'il chercha refuge en Dieu - exaltée soit sa gloire ! Les suppliques qu'il adressa à cette sainte Cour sont en notre possession. Heureux les équitables !

[234]
À présent, rappelle-toi comment le Point premier se plaignit des Miroirs (272), dans l'espoir de voir les hommes s'éveiller, se tourner de la gauche des vaines chimères et des futiles imaginations vers la droite de la foi et de la certitude et découvrir ce qui leur est voilé. En vérité, c'est dans le but de reconnaître cette très grande Cause qu'ils sont sortis du monde de la non-existence pour entrer dans le monde de l'existence.
De même, il dit: Ô mon Dieu, consacre-lui cet Arbre (273) tout entier, afin qu'en soient révélés tous les fruits que Dieu y a créés en faveur de celui qu'il a choisi pour révéler tout ce qui lui plaît. Par ta gloire ! Que cet Arbre ne porte jamais une branche, une feuille ou un fruit qui ne s'incline devant lui au jour de sa révélation ou qui refuse de te louer par son intermédiaire, comme il sied à la splendeur de sa très glorieuse révélation et à la sublimité de sa retraite suprême.
Ô mon Dieu ! Si tu voyais une branche, une feuille ou un de mes fruits omettre de s'incliner devant lui au jour de sa révélation, retranche-le de cet arbre, ô mon Dieu, car il n'est pas de moi et ne retournera pas à moi.

[235]
Ô peuple du Bayan ! Je le jure par Dieu ! Cet opprimé n'a d'autre intention que de proclamer la cause qu'il est chargé de révéler. Tendez vers lui votre oreille intérieure et vous entendrez chaque membre, chaque veine et même chacun des cheveux de cet opprimé, exprimer ce qui émouvra et ravira le concours céleste et le monde de la création.

[236]
Ô Hadi (274) ! Le fanatisme aveugle des temps passés a détourné du droit chemin les créatures infortunées. Pense à la secte chiite. Douze siècles durant, ils ont tous invoqué: "Ô Qa'im (275) !", pour finir par rendre contre lui une sentence de mort et par lui faire subir le martyre, bien qu'ils croient en Dieu, le Véritable - exaltée soit sa gloire - l'acceptent et le reconnaissent, comme ils acceptent et reconnaissent le Sceau des prophètes et les Elus (276). À présent, il convient de réfléchir un instant pour découvrir ce qui est advenu entre Dieu et ses créatures, et connaître les actes qui ont provoqué opposition et reniement.

[237]
Ô Hadi ! Ainsi que tous l'attestent, nous avons entendu la plainte des minbars (277) du haut desquels, comme tous l'attestent, les religieux injurièrent le Véritable au moment de sa manifestation. À celui qui est l'Essence de l'Être et à ses compagnons, ils firent ce que l'oeil du monde n'avait jamais vu ni son oreille entendu. Tu as exhorté le peuple, et tu l'exhortes toujours, te prétendant son vice-roi et son miroir, alors que tu ignores tout de cette Cause, car tu n'as pas été à mes côtés.

[238]
Chacun, parmi ce peuple, sait bien que Siyyid Muhammad (278) n'était que l'un de nos serviteurs. À l'époque où, sur la demande du gouvernement impérial ottoman, nous nous rendîmes dans la capitale, il nous accompagna. Or, par la suite, il commit - je le jure par Dieu - ce qui fit couler les larmes de la Plume du Très-Haut et gémir son épître. C'est pourquoi nous le chassâmes ; sur quoi il rejoignit Mirza Yahya et fit ce que n'a jamais fait aucun tyran. Nous l'abandonnâmes en lui disant: "Hors de ma vue, ô insouciant !" Sur ces mots, il rejoignit l'ordre des Mawlavis (279) et demeura en leur compagnie jusqu'à ce que nous parvint l'ordre de partir.

[239]
Ô Hadi ! N'accepte pas de devenir l'instrument qui propage de nouvelles superstitions ; refuse d'établir, une fois encore, une secte semblable à celle des chiites. Réfléchis à la quantité de sang répandu. Toi avec les autres qui se prétendent savants, et avec les théologiens chiites, vous avez tous, dès les premières années, maudit le Véritable et décrété que son sang sacré devait être versé. Crains Dieu, ô Hadi !
Ne permets pas que les hommes soient à nouveau affligés des superstitions du passé. Crains Dieu et ne sois point de ceux qui se montrent injustes. En ces jours, nous avons appris que tu as tenté de mettre la main sur chaque exemplaire du Bayan pour le détruire. Pour l'amour de Dieu, cet opprimé te prie de renoncer à ton projet. Pas plus hier qu'aujourd'hui ton intelligence et ton jugement ne surpassent l'intelligence et le jugement du Prince du monde (280).
Dieu atteste et témoigne que cet opprimé n'a pas lu le Bayan et n'a pas été informé de son contenu. On sait toutefois, de manière claire et indubitable qu'il a voulu que le livre du Bayan soit le fondement de ses oeuvres. Crains Dieu, et ne t'ingère point dans des affaires qui, de très loin, te dépassent.
Douze siècles durant, les malheureux chiites ont été égarés par ceux qui te ressemblent dans le piège des vaines chimères et des futiles imaginations. Finalement, au jour du jugement, se produisit ce qui incita les oppresseurs de jadis à chercher refuge auprès du Véritable.

[240]
Perçois à présent le cri du Point que ses paroles ont fait jaillir. Si sur cet Arbre - son être béni - apparaissait un fruit, une feuille ou une branche qui ne croie pas en lui, il supplierait Dieu de l'arracher sans hésiter. De même, il dit: Si quelqu'un affirmait quelque chose sans preuve, ne le rejetez pas. Pourtant, bien que confirmé à présent par une centaine de livres, tu l'as rejeté et tu t'en réjouis !

[241]
Une fois de plus, je te supplie d'examiner attentivement ce qui a été dispensé. En cette révélation, les brises de la parole ne sont pas comparables à celles des âges antérieurs. Continuellement affligé, cet opprimé ne trouva aucun lieu sûr pour étudier les écrits du Très-Exalté (281) ou ceux de tout autre. Environ deux mois après notre arrivée en Irak suite à l'ordre de Sa Majesté le Shah de Perse - que Dieu l'assiste -, Mirza Yahya nous rejoignit.
Nous lui dîmes: "Conformément à l'ordre royal, nous avons été envoyé en ce lieu. Mais il est souhaitable que tu demeures en Perse. Nous enverrons notre frère, Mirza Musa (282), dans une autre région. Vos noms ne sont pas mentionnés dans le décret royal, vous pouvez donc vous lever et servir." Par la suite, cet opprimé quitta Bagdad et se retira du monde pendant deux ans (283).
À notre retour, nous constatâmes que Mirza Yahya n'était pas parti et différait son départ. Cet opprimé en fut grandement attristé. Dieu atteste et témoigne que nous nous sommes, à tout moment, préoccupé de la propagation de cette cause. Ni les chaînes, ni les carcans, ni les fers, ni l'emprisonnement n'ont pu nous empêcher de révéler notre rang. Dans ce pays, nous interdîmes toute sédition et tout acte déplacé et impie. Jour et nuit, nous diffusâmes nos épîtres dans toutes les directions. Nous n'avions d'autre but que d'amender l'âme des hommes et d'exalter la parole sacrée.

[242]
Nous désignâmes certaines personnes pour rassembler tout particulièrement les écrits du Point premier. Cela fait, nous convoquâmes dans un endroit précis Mirza Yahya et Mirza Vahhab-i-Khurasani, connu sous le nom de Mirza Javad (284). Suivant nos instructions, ils menèrent à bien la tâche de transcrire deux exemplaires des oeuvres du Point premier. Je le jure par Dieu ! Du fait de ses relations constantes avec tout le monde, cet opprimé n'a point consulté ces livres ni jeté un regard sur ces écrits. Lorsque nous partîmes, ils étaient en la possession de ces deux personnes.
Il fut convenu que Mirza Yahya emporterait ces écrits en Perse afin de les diffuser à travers le pays. À la demande des ministres du gouvernement ottoman, cet opprimé se rendit alors à la capitale, Constantinople. Lorsque nous arrivâmes à Mosul, nous constatâmes que Mirza Yahya y était arrivé avant nous et qu'il nous y attendait. Bref, les livres et les écrits furent laissés à Bagdad, tandis qu'il se rendait lui-même à Constantinople pour rejoindre ces serviteurs. Dieu m'est témoin !
Que Mirza Yahya, ignorant nos efforts assidus, ait abandonné les écrits et rejoint les exilés affecta cet opprimé. Pendant longtemps, celui-ci fut accablé de chagrins infinis jusqu'à ce qu'il pût, en application de mesures dont nul n'est informé, hormis le seul vrai Dieu, expédier les écrits dans un autre pays, car en Irak, tous les documents doivent être examinés chaque mois, de peur qu'ils ne pourrissent et ne disparaissent. Mais Dieu les protégea et les envoya en un lieu qu'il avait antérieurement ordonné. En vérité, il est le Protecteur, le Sauveur.

[243]
Partout où se rendit cet opprimé, Mirza Yahya le suivit. Toi-même tu l'as vu et tu sais fort bien que tout cela est la vérité. Cependant, le siyyid d'Isfahan (285) le dupa sournoisement. Leurs actes provoquèrent la plus grande consternation. Si seulement tu voulais enquêter auprès des officiels du gouvernement sur la conduite de Mirza Yahya dans ce pays ! Par Dieu, l'Unique, l'Incomparable, le Fort, le Tout-Puissant ! Je t'adjure d'examiner attentivement les communications adressées en son nom au Point premier, afin de contempler les signes de Celui qui est la vérité aussi claire que le soleil.
De même, il émane des paroles du Point du Bayan - puisse chacun sacrifier son âme par amour pour lui - ce qu'aucun voile ne peut obscurcir ni dissimuler, pas plus ceux de la gloire que ceux qui sont interposés par les égarés. En vérité, les voiles ont été déchirés par le doigt de la volonté de ton Seigneur, le Fort, le Conquérant, le Tout-Puissant. Ah ! ceux qui m'ont calomnié et envié sont dans un état bien désespéré. Il y a peu, on m'apprit que tu attribuais à d'autres le Kitab-i-Iqan (286) et quelques autres épîtres. Par Dieu ! Quelle cruelle injustice ! Ils sont incapables d'en comprendre le sens, encore moins de les révéler !

[244]
Hasan-i-Mazindarani (287) était porteur de soixante-dix épîtres. Après sa mort, elles ne furent point remises à leurs destinataires, mais confiées à l'une des soeurs de cet opprimé (288) qui, sans raison aucune, s'était détournée de moi. Dieu sait ce qu'il advint de ces épîtres. Cette soeur n'avait jamais vécu avec nous. Par le Soleil de vérité, je jure qu'après ces événements, elle ne vit jamais Mirza Yahya et resta ignorante de notre cause, car, en ces jours-là, elle nous était hostile. Elle vivait dans un quartier, et cet opprimé dans un autre.
Toutefois, en signe de notre tendre bonté, de notre affection et de notre miséricorde, nous nous rendîmes auprès d'elle et de sa mère quelques jours avant notre départ (289) afin qu'elle goûte aux eaux vives de la foi et qu'elle parvienne à ce qui la rapprocherait de Dieu en ce jour. Dieu sait et en témoigne, comme elle-même l'atteste, que je n'avais pas d'autre intention.
Finalement - loué soit Dieu - elle y parvint par Sa grâce et fut revêtue de la parure de l'amour. Mais à la suite de notre bannissement d'Irak et de notre départ pour Constantinople, nous cessâmes de recevoir de ses nouvelles. Après notre séparation sur la terre de Ta (290), nous cessâmes de rencontrer Mirza Rida-Quli (291), notre frère, et aucune nouvelle particulière la concernant ne nous parvint. Autrefois, nous vivions tous dans la même maison qui fut ensuite vendue aux enchères pour une somme négligeable.
Les deux frères, Farman-Farma (292) et Hisamu's-Saltanih (293), l'achetèrent et se la partagèrent. Après cela, nous nous séparâmes de notre frère. Il établit sa résidence à proximité de l'entrée de la Masjid-i-Shah (294), tandis que nous habitions près de la porte de Shimiran (295). Par la suite, cette soeur adopta à notre égard une attitude hostile sans la moindre raison. Cet opprimé garda le silence en toutes circonstances. Malgré cela, de Nur, elle ramena chez elle la fille de notre défunt frère Mirza Muhammad-Hasan - que sur lui soit la gloire de Dieu, sa paix et sa miséricorde - qui était fiancée à la plus grande Branche, et l'envoya dans un autre lieu.
Quelques-uns de nos compagnons et amis en divers endroits s'en plaignirent, car il s'agissait d'un acte très grave, désapprouvé par tous les bien-aimés de Dieu. Il est étrange que notre soeur l'ait amenée dans sa propre maison pour, ensuite, l'envoyer ailleurs ! Malgré cela, cet opprimé demeura - et demeure encore - calme et silencieux. Un mot, pourtant, fut dit pour tranquilliser nos bien-aimés. Dieu atteste et témoigne que tout ce qui fut dit est la vérité et fut proféré avec sincérité.
Personne parmi nos bien-aimés, où qu'ils soient, ne pouvait croire notre soeur capable d'un acte aussi contraire aux convenances, à l'affection et à l'amitié. Réalisant qu'à la suite de cet incident, les liens étaient rompus, ils (296) se conduisirent d'une manière que toi et d'autres connaissez fort bien. Est donc évidente l'intensité de la douleur dont cet acte accable cet opprimé. Par la suite, elle prit parti pour Mirza Yahya.
Des rapports contradictoires nous parviennent à présent à son sujet et nous ne savons pas vraiment ce qu'elle dit ni ce qu'elle fait. Nous supplions Dieu - béni et glorifié soit-il - de faire en sorte qu'elle se tourne vers lui, et de l'aider à se repentir devant le seuil de sa grâce. Il est vraiment le Puissant, le Clément ; en vérité, il est le Tout-Puissant, le Magnanime.

[245]
De même, dans une autre circonstance, il (297) dit: S'il apparaissait en cet instant même, je serais le premier à l'adorer et le premier à m'incliner devant lui." Sois équitable, ô peuple ! Le Très-Élevé (298) voulait s'assurer que l'imminence de la révélation n'éloigne pas les hommes de la loi divine et éternelle, comme elle avait empêché les compagnons de Jean-Baptiste de reconnaître celui qui est l'Esprit (299). Combien de fois n'a-t-il pas dit: Ne souffrez pas que le Bayan et tout ce qui est révélé dans cet ouvrage vous séparent de cette essence de l'Être, ce Seigneur du visible et de l'invisible. Si, malgré cette irrévocable injonction, quelqu'un reste assujetti au Bayan, il est en vérité sorti de l'ombre de l'Arbre béni et exalté. Sois équitable, ô peuple, et ne sois pas du nombre des insouciants.

[246]
Il dit aussi: Ne laissez pas les noms s'interposer comme un voile entre vous et celui qui est leur Seigneur ; pas même le nom de prophète, car un tel nom n'est qu'une création de sa parole. Également, dans la septième porte de la deuxième unité (300), il dit: Ô peuple du Bayan ! N'agis point comme l'a fait le peuple du Coran, car, si tu le fais, les fruits de ta nuit se réduiront à néant. Et, plus loin, il dit - glorifiée soit sa mention -: Si tu parviens à sa révélation et si tu lui obéis, tu auras révélé le fruit du Bayan ; sinon, tu es indigne d'être mentionné devant Dieu. Aie pitié de toi-même !
Si tu n'aides pas celui qui est la Manifestation de la souveraineté de Dieu, au moins ne sois pas pour lui une source de tristesse. Et, plus loin, il dit - magnifié soit son rang -: Si tu ne parviens pas en présence de Dieu, au moins ne tourmente pas le Signe de Dieu. Si tu renonces à ce qui peut lui nuire, tu renonceras à ce dont peuvent bénéficier ceux qui reconnaissent le Bayan. Mais je sais que tu refuseras de le faire.

[247]
Ô Hadi (301) ! Ne serait-ce pas à cause de ces indubitables paroles que tu as décidé de rejeter le Bayan ? Prête l'oreille à la voix de cet opprimé et renonce à cette oppression qui fait trembler les fondements du Bayan. Je n'ai été ni à Chihriq ni à Maku. À l'heure actuelle circulent parmi tes disciples des déclarations identiques à celles formulées par les chiites qui disent que le Coran est incomplet. Ces gens prétendent également que ce Bayan n'est point l'original. Or, la copie transcrite de la main de Siyyid Husayn (302) est disponible, de même que celle de la main de Mirza Ahmad (303).

[248]
Est-il opprimé à tes yeux celui (304) qui n'a jamais reçu un seul coup en ce bas monde et qui vit continuellement entouré de cinq servantes de Dieu ? Quant au Véritable (305) qui, depuis son jeune âge jusqu'à ce jour, est aux mains de ses ennemis, accablé des pires tourments, l'accuseras-tu de ce dont les Juifs n'ont même jamais accusé le Christ ? Écoute la voix de cet opprimé, et ne sois pas de ceux qui sont complètement égarés.

[249]
Et le Bab dit encore: Nombreux sont les feux que Dieu transforme en lumière grâce à Celui que Dieu rendra manifeste ; nombreuses les lumières qu'il transforme en feu ! Je considère son apparition comme le soleil au milieu du ciel et la disparition de toutes choses comme celle des étoiles de la nuit au lever du jour. Ô monde ! As-tu des oreilles pour entendre la voix du Véritable et juger cette révélation avec équité ? Dès que celle-ci apparut, le Sinaï s'exclama: "Celui qui conversa à mon sujet est venu avec des signes évidents et des preuves resplendissantes, en dépit de chaque insouciant qui s'est profondément égaré et de chaque calomniateur qui a souhaité éteindre la lumière de Dieu par ses mensonges et effacer les signes de Dieu par sa malveillance. En vérité, ils sont de ceux qui ont agi injustement dans le Livre de Dieu, le Seigneur des mondes".

[250]
Il dit de même: Le Bayan, du début à la fin, est le dépositaire de tous ses attributs et le gardien de son feu comme de sa lumière. Dieu de grandeur ! L'âme est saisie par le parfum de sa parole, car il proclame ce qu'il voit avec une infinie tristesse. De même, à la " Lettre du Vivant ", Mulla Baqir (306) - que sur lui reposent la gloire de Dieu et sa tendre bonté -, il dit: Peut-être pourras-tu dans huit années, au jour de sa révélation, parvenir en sa présence.

[251]
Sache-le, ô Hadi, et sois de ceux qui écoutent. Juge avec équité. Les compagnons de Dieu et les témoins de celui qui est la vérité ont, pour la plupart, souffert le martyre. Toi, pourtant, tu es encore vivant. Comment se fait-il que tu aies été épargné ? Je le jure par Dieu ! C'est grâce à ton reniement (307), alors que le martyre de ces âmes bénies est dû à leur déclaration de foi. Tout être juste et impartial en témoigne, car la cause et la motivation de chacune d'elles sont claires et manifestes comme le soleil.

[252]
De même, il s'adresse en ces termes à Dayyan (308), qui fut maltraité et souffrit le martyre: Tu reconnaîtras ta valeur dans les paroles de Celui que Dieu rendra manifeste. Il l'appelle d'ailleurs la troisième Lettre à croire en Celui que Dieu rendra manifeste en disant: Ô toi qui es la troisième Lettre à croire en Celui que Dieu rendra manifeste.
Et il ajoute: Toutefois, si Dieu le veut, il te fera connaître par les paroles de Celui que Dieu rendra manifeste. Et ce Dayyan (309) qui était, selon les paroles du Point - que les âmes de tous sauf la sienne, soient sacrifiées par amour pour lui -, le dépositaire de la confiance du seul vrai Dieu - exaltée soit sa gloire - et le trésor des perles de sa connaissance, subit un martyre si cruel que le concours céleste pleura et se lamenta.
C'est à lui que le Bab enseigna le savoir caché et préservé, et confia ces paroles: Ô toi qui a reçu le nom de Dayyan ! Voici un savoir caché et préservé. Nous te l'avons apporté et te l'avons confié comme une marque d'honneur émanant de Dieu, car l'oeil de ton coeur est pur. Tu en apprécieras la valeur et en chériras l'excellence. En vérité, Dieu a daigné conférer au Point du Bayan un savoir caché et préservé, comme jamais encore il n'en avait envoyé ici-bas avant cette révélation.
Il est plus précieux aux yeux de Dieu - glorifié soit-il - que tout autre savoir. En vérité, il en a fait sa preuve, tout comme il a fait des versets sa preuve. Cet être maltraité, dépositaire du savoir de Dieu, ainsi que Mirza 'Ali-Akbar (310), l'un des parents du Point premier - sur lui, la gloire de Dieu et sa miséricorde -, Abu'l-Qasim-i-Kashi (311) et plusieurs autres disciples, subirent le martyre sur ordre de Mirza Yahya.

[253]
Ô Hadi ! Son livre (312), qu'il a intitulé " Mustayqiz ", est en ta possession. Lis-le ! Même si tu l'as déjà parcouru, relis-le ! Peut-être pourras-tu obtenir pour toi-même une situation élevée sous le dais de la Vérité.

[254]
Il en fut de même pour Siyyid Ibrahim (313), au sujet duquel ces paroles émanèrent de la plume du Point premier - que sa parole soit magnifiée -: Ô toi qui es mentionné comme mon ami dans mes écrits, comme mon souvenir dans mes livres, en sus de mes écrits, et comme mon nom dans le Bayan ! De Mirza Yahya, Siyyid Ibrahim et Dayyan reçurent les surnoms de " Père des iniquités " et " Père des calamités." Juge avec équité: combien cruel fut le sort de ces êtres maltraités, alors que l'un ne cherchait qu'à le servir et que l'autre était son invité. Bref, je le jure par Dieu ! Il commit de tels actes que notre plume a honte de les relater.

[255]
Songe un instant au déshonneur infligé au Point premier (314). Considère ce qui est arrivé. Lorsque, suite à l'intervention de quelques personnes qui l'avaient longtemps cherché dans le désert, cet opprimé retourna à Bagdad après une retraite de deux années durant lesquelles il erra à travers les déserts et les montagnes, Mirza Muhammad-'Ali de Rasht vint le voir et relata, devant une vaste assemblée, les manoeuvres affectant l'honneur du Bab, qui avaient véritablement accablé de chagrin toutes les contrées. Mon Dieu ! Comment ont-ils pu approuver cette très cruelle trahison ? Nous supplions Dieu d'aider l'auteur de cet acte à se repentir et à retourner à lui. En vérité, il est le Secours, le Très-Sage.

[256]
Quant à Dayyan - sur lui, la gloire de Dieu et sa miséricorde -, il parvint en notre présence conformément à ce qui avait été révélé par la plume du Point premier. Nous prions Dieu d'aider les insouciants à se tourner vers lui, ceux qui se sont détournés à se diriger vers lui et ceux qui l'ont renié à reconnaître cette cause à l'apparition de laquelle toutes choses créées proclamèrent: "Il est venu, celui qui était caché dans le réceptacle de la connaissance et inscrit par la Plume du Très-Haut dans ses livres, ses écritures, ses manuscrits et ses épîtres !"

[257]
À cet égard, il nous a semblé nécessaire de mentionner les traditions qui ont été consignées concernant la cité bénie et honorée d'Acre, dans l'espoir que tu cherches, ô Hadi, un chemin vers la vérité et une voie vers Dieu.

[258]
Au nom de Dieu, le Compatissant, le Miséricordieux !

[259]
Il a été consigné ce qui suit concernant les mérites d'Acre, de la mer et de 'Aynu'l-Baqar (315) qui se trouve à Acre:

[260]
'Abdu'l-'Aziz, fils de 'Abdu-Salam (316), nous a relaté que le prophète - sur lui, les bénédictions de Dieu et son salut - avait dit: Acre est une ville de Syrie que Dieu a particulièrement gratifiée.

[261]
Ibn-i-Mas'ud (317) - puisse Dieu lui être favorable - a déclaré: "Le prophète - sur lui, les bénédictions de Dieu et son salut - a dit: De tous les rivages, le meilleur est celui d'Ashkelon", et Acre, en vérité, est meilleur qu'Ashkelon (318). La supériorité d'Acre sur Ashkelon et sur tous les autres rivages est comme celle de Muhammad sur tous les autres prophètes. Je vous apporte des nouvelles d'une cité entre deux montagnes en Syrie, au milieu d'un pâturage, qui porte le nom d'Acre.
En vérité, à celui qui y pénètre avec l'ardent désir de la connaître et de la visiter, Dieu pardonnera les péchés passés et à venir. Quant à celui qui sort de cette cité autrement qu'en qualité de pèlerin, son départ ne sera point béni par Dieu. Il y a dans cette cité une source appelée source de la Vache. Dieu remplira de lumière le coeur de quiconque en boit, ne fût-ce qu'une gorgée ; il le protégera de la très grande terreur au jour de la résurrection.

[262]
Anas, fils de Malik (319) - que Dieu soit content de lui - a déclaré: L'Apôtre de Dieu - sur lui, les bénédictions de Dieu et ses salutations - a dit: "Près du rivage de la mer s'élève une cité, suspendue au-dessous du trône, appelée Acre. À celui qui y demeure, ferme et dans l'attente d'une récompense de Dieu - exalté soit-il -, Dieu réservera, jusqu'au jour de la résurrection, la récompense prévue pour ceux qui se sont montrés patients, se sont levés, puis agenouillés et prosternés devant lui".

[263]
Et le prophète - sur lui, les bénédictions de Dieu et son salut - a dit: Je vous parle d'une cité sur le littoral, toute blanche, et dont la blancheur plaît à Dieu - exalté soit-il - Elle porte le nom d'Acre. Celui qui a été piqué par l'une de ses puces est meilleur aux yeux de Dieu que celui qui a été grièvement blessé sur son chemin. Elle s'élèvera jusqu'au paradis, la voix de celui qui lance, dans cette ville, l'appel à la prière ; et celui qui demeure sept jours dans cette cité face à l'ennemi sera uni par Dieu à Khidr (320) - que la paix soit sur lui !. Dieu le protégera de la très grande terreur au jour de la résurrection: "Il y a des rois et des princes au paradis. Or, les pauvres d'Acre sont les rois du paradis et ses princes. Un mois à Acre vaut mieux que mille ans ailleurs".

[264]
L'Apôtre de Dieu - sur lui, les bénédictions de Dieu et son salut - aurait déclaré ce qui suit: Béni l'homme qui a visité Acre, béni celui qui a rendu visite au visiteur d'Acre ! Béni celui qui a bu à la source de la Vache et s'est lavé à son eau, car les jeunes filles aux yeux noirs s'abreuvent au camphre du paradis qui provient de la source de la Vache, de la source de Salvan et du puits de Zamzam (322) ! Heureux celui qui a bu à ces sources et s'est lavé dans leurs eaux, car Dieu a interdit au feu de l'enfer de le toucher, lui et son corps, au jour de la résurrection !

[265]
Le prophète - sur lui, les bénédictions de Dieu et son salut - aurait dit: Il y a, dans Acre, des oeuvres surérogatoires et des actes bénéfiques que Dieu a spécialement octroyés à qui il lui plaît. Et pour celui qui, à Acre, dit: "Glorifié soit Dieu, louange à Dieu, il n'est d'autre Dieu que Lui, Dieu est le plus Grand, et il n'est de pouvoir et de force qu'en Dieu, le Suprême, le Puissant ", Dieu consignera mille bonnes actions et en effacera mille mauvaises ; il l'élèvera de mille degrés au paradis et lui pardonnera ses péchés. Et de quiconque dit à Acre " je demande pardon à Dieu ", Dieu pardonnera tous les péchés. Et celui qui commémore Dieu à Acre, le matin et le soir, la nuit et à l'aube, est meilleur aux yeux de Dieu que celui qui porte épées, lances et armes sur le chemin de Dieu - exalté soit-il !

[266]
L'Apôtre de Dieu - sur lui, les bénédictions de Dieu et son salut - a dit également: De celui qui, le soir, regarde la mer et dit au coucher du soleil: "Dieu est le plus grand !", Dieu pardonnera les péchés, fussent-ils amoncelés tels des tas de sable. Et de celui qui compte quarante vagues tout en répétant: "Dieu - exalté soit-il - est le plus grand !", Dieu pardonnera les péchés, passés et à venir.

[267]
L'Apôtre de Dieu - sur lui, les bénédictions de Dieu et son salut - a dit: Celui qui regarde la mer pendant toute une nuit est meilleur que celui qui passe deux mois entiers entre le Rukn et le Maqam (323). Et celui qui a été élevé au bord de la mer est meilleur que celui qui a été élevé ailleurs. Et celui qui est allongé sur le rivage est l'égal de celui qui se tient debout en d'autres lieux.

[268]
Assurément, l'Apôtre de Dieu - que les bénédictions de Dieu, exalté soit-il, et son salut soient sur lui - a dit la vérité.



Notes

1. Le Médiateur suprême et la Plume du Très-Haut désignent Baha'u'llah.
2. "Le Fils du Loup", Shaykh Muhammad Taqi, prêtre d'Isfahan, connu sous le nom d'Aqa Najafi. Son père avait causé la mort du Roi des Martyrs et celle du Bien-Aimé des martyrs (voir note 98).
3. Baha'u'llah.
4. Coran,19,57.
5. Coran, 54, 55.
6. Nasiri'd-Din Shah.
7. Autre formulation pour la Plume du Très-Haut, désignant Baha'u'llah
8. Coran, 6, 103.
9. Les disciples de Baha'u'llah.
10. La Russie et la Perse.
11. La Plume du Très-Glorieux (autre appellation pour la Plume du Très-Haut ou la Plume suprême) est Baha'u'llah, dont les écrits sont inspirés par l'Esprit-Saint.
12. Il s'agit, selon la tradition, du livre révélé par Gabriel pour Fatimih, destiné à la consoler de la mort de Muhammad, son père. Ce livre, selon les chiites, serait en possession du Qa'im. Comme ce dernier est caché aux yeux des croyants, Baha'u'llah lui a donné le nom de "Paroles cachées".
13. Tiré d'une ode de Ibn-i-Farid, poète soufi égyptien. Haram signifie "sanctuaire". Cela fait référence à deux zones proches de la Kaaba dans lesquelles tout acte de vengeance sanglante était interdit, et aussi à quatre mois du calendrier arabe auxquels s'appliquait la même interdiction. Hill désigne la zone et les mois non protégés du calendrier arabe.
14. Montagne sur laquelle la Loi fut révélée par Dieu à Moïse.
15. Le vin de choix et scellé est promis aux croyants lorsque viendra le jugement dernier (Coran, 83, 25-26). Dans les textes baha'is, il s'agit des vérités restées cachées et dévoilées au Jour de la manifestation de Baha'u'llah.
16. L'apôtre Pierre.
17. Premier croyant après 'Ali. Ce berger illettré devint un disciple estimé de Muhammad.
18. Le Bab.
19. Shaykh Muhammad Hasan-i-Najafi, mujtahid ennemi de la cause de Baha'u'llah et du Bab.
20. Importante cité du centre de la Perse.
21. Titre des douze successeurs chiites de Muhammad. Baha'u'llah fit ce pèlerinage à Karbila en 1851 où se trouvent les tombeaux de deux Imams.
22. Village dans lequel se trouve une résidence royale à une dizaine de kms de Téhéran.
23. Le Siyah-Chal.
24. Sadratu'l-Muntaha, jujubier de la limite (Coran, 53, 14). Littéralement, l'arbre au-delà duquel il n'y a pas de passage. Nom d'un arbre planté par les Arabes, dans les temps très anciens, à l'extrémité d'une route et destiné à guider les voyageurs. Symbolise la Manifestation divine dans les écrits baha'is.
25. "Laisse-les ensuite s'amuser à discuter" (Coran, 6, 91).
26. Le Kitab-i-Aqdas, le Livre-Mère de la révélation baha'ie. Signifie aussi le savoir divin.
27. La Plume du Très-Glorieux (voir note 11).
28. C'est une citation tirée de l'épître de Baha'u'llah intitulé "Paroles du paradis" et qui comporte onze sections numérotées, dont chacune est appelée une "feuille".
29. La conscience morale.
30. Baha'u''llah (voir note 11).
31. Bayan, dans le texte original.
32. La paix politique que les nations établiront grâce à leurs propres efforts et qui n'englobe pas tous les aspects de la vie humaine. Se distingue de la plus grande paix.
33. Selon Shoghi Effendi, ce savoir n'a pas été révélé.
34. Le Livre de l'alliance de Baha'u'llah. Voir "Dieu passe près de nous", p.228.
35. Constantinople.
36. La ville-prison vers laquelle Baha'u'llah fut finalement exilé. Il y arriva le 31 août 1868. Elle fut appelée Saint Jean d'Acre par les croisés.
37. Ndt : Baha'u'llah fait souvent référence au voile qui peut avoir plusieurs significations : tantôt il s'agit du voile des vaines imaginations humaines, tantôt il s'agit du voile qui sépare le sacré du profane . Cette ambiguïté qui se trouve dans le texte originel, a été maintenue dans la traduction.
38. Sadratu'l-Muntaha, voir note 24.
39. Référence au Sadratu'l-Muntaha. Voir note 24.
40. Sourate 112 : L'unité
41. Celle de Baha'u'llah.
42. Moïse.
43. Célèbre poète et penseur persan, plus connu sous le nom de Mir-Abu'l Qasim-i-Findiriski (décédé vers 1640).
44. Haji Abu-Nasr Farabi, le fameux moraliste, philosophe et écrivain persan qui vécut au quatrième siècle de l'Hégire.
45. Avicenne (980-1037).
46. Titre donné à Muhammad dans le Coran (33, 40)...
47. Imam 'Ali.
48. Titre d'un sermon prononcé par l'Imam 'Ali, commenté par Siyyid Kazim Rashti.
49. Le troisième Imam des Chiites, fils de 'Ali (an 61 après l'Hégire).
50. La prison d'Acre
51. Hadith.
52. La Plume du Très-Glorieux (voir note 11).
53. Napoléon III
54. Épître de Baha'u'llah qui précède les épîtres aux Rois. Le tout fut écrit sous la forme d'une étoile à cinq branches, le symbole de l'être humain.
55. Jésus.
56. Baha'u'llah.
57. Jésus.
58. Jésus.
59. Guerre de Crimée.
60. Jésus.
61. Le sultan de Turquie.
62. Le bannissement à Andrinople.
63. Jésus.
64. Moïse.
65. Acre.
66. César Ketfagou, fils d'un consul de France en Syrie.
67. Jésus.
68. Jésus.
69. Les rois
70. La Reine Victoria.
71. Ces Siyyids n'ont pas pu être identifiés.
72. Baha'u'llah (voir note 11).
73. Mosquée construite sur l'emplacement du Temple à Jérusalem.
74. La Mecque.
75. Le Parlement britannique.
76. Moïse.
77. Premier ministre du Pharaon.
78. Coran, 40, 23-27
79. Baha'u'llah
80. Moïse.
81. Coran, 26, 18 et ss.
82. Coran, sourate 28, 14 et ss.
83. Constantinople.
84. Haji Mirza Siyyid Hasan Afnan, surnommé Afnan-i-Kabir (le grand Afnan).
85. Ambassadeur de Perse à Constantinople ; c'est par son influence que Baha'u'llah fut transféré de Bagdad à Constantinople (voir "Dieu passe près de nous", pp.138 et 150).
86. Constantinople.
87. Prince persan attaché à l'ambassade d'Istanbul durant le règne du sultan 'Abdu'l-Aziz.
88. Haji Mirza Hasan-i-Safa, complice de Mirza Husayn Khan, et qui fut l'ennemi de Baha'u'llah à Constantinople.
89. Constantinople.
90. En ne laissant pas aux Turcs le soin d'offrir l'hospitalité à Baha'u'llah, il rendait service à la Perse et sauvegardait la dignité de son roi.
91. Acre.
92. Mirza Yahya.
93. Siyyid Muhammad Isfahani incita Mirza Yahya à se rebeller contre Baha'u'llah.
94. Province du nord de la Perse.
95. Ville de la province de Gilan, dans le nord de la Perse.
96. (De Qazvin) Un marchand dont le nom complet était Haji Muhammad-Nasir; il fut martyrisé à Rasht en 1300 après l'Hégire (1882-83 après J.C.).
97. Isfahan.
98. Deux frères, citoyens riches et honorés d'Isfahan; tous deux Siyyids, ils furent martyrisés comme baha'is, à la demande de l'Imam-Jum'ih de cette ville, Mir Muhammad Husayn, le "Serpent" (successeur, à ce poste, de son frère Mir Siyyid Muhammad qui donna son amitié au Bab, voir la "Chronique de Nabil"). Avec "Le Loup", Shaykh Muhammad Baqir, il persécuta les baha'is et causa la mort de Mirza Muhammad Hasan et de Mirza Muhammad Husayn (respectivement le roi et le bien-aimé des martyrs).
99. Mulla Kazim, martyrisé à Isfahan. (Voir A Traveller's Narrative, note de la p. 400).
100. Aqa Mirza Ashraf, d'Abadih, martyrisé à Isfahan en octobre 1888.
101. Il était présent à Zanjan lors de l'attaque des babis par les troupes du Shah. (Voir "Traveller's Narrative", note en p.181). Au cours de son mandat de gouverneur de Tabriz, plusieurs croyants furent exécutés dans cette ville.
102. (De Naraq). L'un des disciples du Bab, qui fut exécuté à Tabriz (voir Memorials of the Faithful, pp. 148-150).
103. ("Le merveilleux"). Aqa Buzurg du Khurasan, porteur de l'épître au Shah (voir : "Dieu passe près de nous", p.191).
104. L'un des 44 survivants de Zanjan qui furent amenés à Téhéran où ils furent tous exécutés sauf Najaf-'Ali, dont un officier eut pitié. Quelques années plus tard, toutefois, il fut à nouveau arrêté et décapité (voir : "Dieu passe près de nous", p. 169).
105. Jeu de mots entre Baha (arabe), Baha'u'llah, et khun-baha (persan), le prix du sang.
106. Croyant du Mazindaran, martyrisé à Téhéran (voir : "Dieu passe près de nous" p.192).
107. Fils d'un martyr de Zanjan et lui-même décapité pour sa foi dans cette ville.
108. Martyrisé en même temps que 'Aba Basir (voir "Dieu passe près de nous", p.191 et "Extraits des Écrits de Baha'u'llah", p.89).
109. Ce gouverneur n'a pas été identifié. Plusieurs gouverneurs se sont succédé dans la province de Mazindaran entre 1844 et 1891, tous plus ou moins hostiles aux baha'is.
110. Baha'u'llah.
111. "Le merveilleux". Aqa Buzurg du Khurasan, porteur de l'épître au Shah (voir "Dieu passe près de nous", p.191).
112. Croyant de l'époque du Bab qui sacrifia sa vie par amour pour Baha'u'llah et à qui fut conféré le titre de Zabih.
113. Ismaël dans la tradition musulmane, Isaac pour les juifs.
114. Esclave éthiopien, un des premiers adeptes de Muhammad. Le Prophète lui confia la tâche d'appeler les fidèles à la prière, et il devint le premier Mu'adhdhin de l'islam malgré son défaut de prononciation. Comme il bégayait et prononçait la lettre arabe "Shin" comme le "Sin", il ne pouvait énoncer correctement l'adhan, mais la perfection de son coeur compensait cette déficience physique.
115. Amul dans le Mazindaran.
116. Vers faisant partie du Qasidiy-i-Varqa'iyyih (Ode à la colombe), révélé par Baha'u'llah lors de sa retraite dans le Kurdistan.
117. Baha'i de 'Ishqabad grandement respecté, martyrisé en 1889.
118. 'Ishqabad.
119. 'Ishqabad. Les assassins de Haji Muhammad Rida furent condamnés à mort par les autorités russes. Les baha'is intercédèrent pour que la sentence soit adoucie.
120. La Plume du Très-Glorieux (voir note 11).
121. Téhéran.
122. Acre.
123. Lawh-i-Burhan, adressée par Baha'u'llah en 1879 à Shaykh Muhammad Baqir (le Loup), père du destinataire de la présente épître.
124. La Mecque.
125. Le Bien-aimé et le Roi des Martyrs, tous deux siyyids (descendants de Muhammad), voir note 98.
126. Jésus.
127. Coran, 4, 94.
128. Le rocher de Jérusalem où devait s'accomplir le sacrifice d'Ismaël (Isaac) et d'où Muhammad fit son ascension nocturne.
129. La chamelle du prophète Salih dont les infidèles avaient coupé les jarrets.
130. Jésus.
131. Voir note 24.
132. Coran, 2, 94.
133. Moïse.
134. Moïse
135. Azali (partisan de Mirza Yahya, surnommé Subh-i-Azal) notoire qui abjura sa foi après ces accusations, tout en se prétendant secrètement un leader azali.
136. Sadru'l-'Ulama, mujtahid et imam de la mosquée de Siyyid 'Azizu'llah à Téhéran, disciple de Mirza Yahya.
137. Téhéran.
138. Voir note 13. Les vérités cachées seront révélées lors du Jugement dernier (Coran 83, 25-26).
139. Ville de la Perse occidentale qui fut le théâtre du martyre de 1.800 babis avec, à leur tête, Mulla Muhammad 'Ali, surnommé Hujjat.
140. Ville du sud de la Perse, proche de Shiraz, où eut lieu une autre résistance des babis avec à leur tête Siyyid Yahyay-i-Darabi, surnommé Vahid..
141. Sanctuaire situé à 20 km au sud-est de Barfurush, où Quddus, Mulla Husayn et de nombreux babis éminents subirent le martyre.
142. Allusion aux sept martyrs de Téhéran, dont l'oncle du Bab, Haji Mirza Siyyid 'Ali (voir "Dieu passe près de nous", p.44).
143. Nasirid'Din-Shah
144. Jésus
145. Matthieu, 22, 21.
146. Coran, 4, 59.
147. Romains, 13,1-2.
148. Romains, 13,4.
149. Muhammad.
150. Jésus.
151. Mirza Badi'u'llah, frère de Mirza Muhammad 'Ali, demi-frères de 'Abdu'l-Baha
152. Mirza Badi'u'llah (voir note 146).
153. Lawh-i-Burhan.
154. Le "Livre de la Certitude", révélé par Baha'u'llah à Bagdad en 1862.
155. L'empereur Napoléon III.
156. Le Livre originel et symbolique, préservé aux cieux, d'où sont tirés tous les Livres saints.
157. Muhammad.
158. Mir Muhammad Husayn, Imam-Jum'ih d'Isfahan.
159. Siyyid Hasan et Siyyid Husayn, respectivement le roi et le bien-aimé des martyrs, descendants de Muhammad.
160. Prophète envoyé à la tribu de 'Ad, qui descendait de Shem et était hautement civilisée. Il invita le peuple à adorer un seul Dieu, mais il fut rejeté (Coran 7,63-70, etc.).
161. Prophète arabe postérieur à Hud, qui formula un avertissement similaire à la tribu de Thamud. Il fut, lui aussi, rejeté par le peuple (Coran, 7,71 et 9,71).
162. Jésus.
163. Le sacrifice d'Ismaël, selon le Coran.
164. La chamelle du prophète Salih, dont les infidèles avaient coupé les jarrets.
165. Coran, 16, 40
166. Alliance renouvelée par Baha'u'llah. Kitab-i-Aqdas, paragraphe 117 : "Tenez-vous fermement à cette poignée sûre et à la corde de ma cause puissante et inattaquable".
167. Constantinople.
168. Haji Mirza Siyyid Hasan Afnan, un beau-frère du Bab.
169. Interprète dans les pays du Levant.
170. Célèbre figure légendaire connue pour sa sagesse (voir Coran, sourate 31).
171. Muhammad.
172. "L'Étoile", journal réformiste persan publié à Constantinople et influencé par les Azalis.
173. Négociant baha'i de Qazvin, en Perse, connu sous le nom de Nabil Ibn-i-Nabil; il vécut à Istanbul à partir de 1882 et se suicida dans cette ville le 1er mars 1890 après J.C.
174. Constantinople.
175. Haji Shaykh Muhammad-'Ali.
176. Ja'far-i-Sadiq, le sixième Imam chiite (83-148 après l'Hégire).
177. L'Imam 'Ali.
178. Littéralement : "Celui qui se lèvera", le Promis de l'islam chiite.
179. Nom donné dans la littérature islamique à l'Imam Ja'far Sadiq.
180. Abu Ja'far-i-Tusi, surnommé Mufaddal, disciple dévoué de l'Imam Sadiq, dont il a transmis de nombreuses traditions.
181. La Kaaba : édifice en forme de cube, au centre de la mosquée à La Mecque, qui renferme la Pierre noire.
182. L'Imam 'Ali.
183. Abu-Ja'far-i-Tusi et Jabir, comme Mufaddal, transmirent les traditions émanant de l'Imam Sadiq.
184. Le principal ouvrage doctrinal du fondateur de la dispensation babie.
185. Référence aux Imams en tant que dépositaires des significations secrètes de la Parole de Dieu.
186. L'Imam 'Ali.
187. Coran, 83, 6.
188. Baha'u'llah (voir note 24).
189. Dans le Coran, il est question de "Rencontre de Dieu ou vision de Dieu". Shoghi Effendi a traduit par "Présence divine".
190. Coran, 13, 2.
191. Coran 29, 5.
192. Coran 29, 23.
193. Coran 32, 10.
194. Coran, 10, 7-8.
195. Coran, 10, 15.
196. Coran, 6; 154.
197. Coran 18, 105-106.
198. Vallée sacrée dans le Sinaï.
199. Coran, 30, 8.
200. Coran 32, 23.
201. Coran 89, 21-22.
202. Coran 9, 32.
203. Coran 28, 29-30.
204. Le "Livre de la Certitude", révélé par Baha'u'llah à Bagdad en 1862.
205. L'une des deux grandes sectes de l'islam, qui prédomine en Perse.
206. Allusion à l'exécution du Bab.
207. Shaykh Ahmad, fondateur de l'école shaykhi qui annonça l'imminence de l'arrivé du Qa'im.
208. Le plus jeune des demi-frères de Baha'u'llah et son implacable ennemi.
209. Mirza Yahya.
210. Lamentation traditionnelle pour l'Imam Husayn.
211. Haji Mulla 'Ali-Akbar et Haji Amin, Mains de la cause, arrêtés en 1891 et incarcérés dans la prison de Qazvin.
212. Téhéran.
213. Constantinople.
214. Vers du Mathnavi du poète persan Rumi.
215. Napoléon III.
216. Téhéran.
217. Chaire d'une mosquée.
218. Chiraz.
219. Le Très-Saint Livre de Baha'u'llah, renfermant sa Loi et constituant la charte de son nouvel ordre mondial, (1873).
220. Le Sadratu'l-Muntaha : arbre planté par les Arabes dans les temps anciens à l'extrémité d'une route. Symboliquement, la Manifestation divine (voir note 24).
221. Selon le Coran, tout sera anéanti sur la terre lors du jugement dernier, seule la Face de Dieu demeurera. Selon l'interprétation baha'ie, tout sera récréé par la nouvelle révélation.
222. Le Livre originel et symbolique, préservé aux cieux, d'où sont tirés tous les Livres saints.
223. Abraham.
224. Moïse.
225. Kitab-i-Aqdas,§ 99 à 105.
226. La chamelle du prophète Salih dont les infidèles avaient coupé les jarrets.
227. Les Manifestations de Dieu.
228. Andrinople.
229. Commentaire de la Sourate de Joseph, le premier ouvrage révélé par le Bab.
230. Premier ministre à la Cour du Sultan 'Abdu'l-'Aziz.
231. L'espéranto fut créé en 1887 par Zamenhof et le Volapük en 1890 par Johan Martin Schleyer. On ne sait pas à qui Baha'u'llah fait ici allusion.
232. Chacune des révélations du passé était désignée comme "Arche". C'est ici une référence à la cause de Baha'u'llah.
233. Commentaire de la Sourate de Joseph, le premier ouvrage révélé par le Bab.
234. La neuvième année de la révélation babie, 1269 de l'hégire, pendant laquelle Baha'u'llah reçut sa révélation.
235. Mulla Shaykh 'Ali Khurasani, surnommé 'Azim (grand), un des premiers disciples du Bab, à qui celui-ci révéla le nom et l'avènement de Baha'u'llah dans le Livre des cinq rangs. Martyrisé en 1852 à Téhéran.
236. Matthieu, 24, 36.
237. Joël, 2, 11.
238. Coran, 78, 1-2.
239. Jérémie, 30, 7.
240. Psaumes, 108, 11.
241. Isaïe, 40, 9-10.
242. Amos, 1, 2.
243. Amos, 4, 12.
244. Allusion aux faux prophètes.
245. Isaïe, 2, 11.
246. Isaïe, 2, 18.
247. Isaïe, 35, 1-2.
248. Mentionnée dans le Coran pour annoncer le Jugement dernier.
249. Jésus.
250. Jean, 16, 12.
251. "Le Très-Saint Livre", la plus importante des oeuvres de Baha'u'llah, renfermant sa Loi et constituant la charte de son nouvel ordre mondial (1873).
252. Épître de Baha'u'llah au Grand Vizir 'Ali Pasha.
253. Épître révélée par Baha'u'llah et adressée à Shaykh-Kazim-i-Samandar; il y est fait référence à Fu'ad Pasha, décédé en 1869.
254. Téhéran.
255. Kitab-i-Aqdas, K91.
256. Epître à Nasiri'd-Din Shah.
257. La révolution constitutionnelle eut lieu en 1905-1906, soit dix ans après l'assassinat de Nasiri'd-Din Shah.
258. Kitab-i-Aqdas, K92 et K93.
259. Napoléon III.
260. Locution courante signifiant que tout ce qui existe au monde est connu de Dieu.
261. 68, selon la notation de l'abdjad : Celui que Dieu rendra manifeste doit donc apparaître après l'année 68 (1268), donc en 1269 de l'hégire (1852-1853)
262. Le Bab et les dix-huit Lettres du Vivant, la valeur numérique de Vahid étant dix-neuf.
263. Mirza Yahya.
264. Jésus.
265. Ce passage se réfère vraissemblablement à Jean I :23-27 dont voici le texte : Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Aplanissez le chemin du Seigneur, comme l'a dit le prophète Isaïe. Or ceux qui avaient été envoyés étaient des Pharisiens. Ils continuèrent à l'interroger en disant : "Si tu n'es ni le Christ, ni Élie, ni le Prophète, pourquoi baptises-tu ?" Jean leur répondit : "Moi, je baptise dans l'eau. Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas; il vient après moi et je ne suis même pas digne de dénouer la lanière de sa sandale".
266. Terme arabe signifiant "revêtu d'une armure" et appliqué à Mulla 'Abdu'llah, l'assassin de l'Imam Husayn.
267. Deux zélateurs arabes qui participèrent directement à l'assassinat de l'Imam Husayn.
268. Coran, Sourate 109.
269. Disciples choisis par le Bab pour guider la communauté.
270. Élevé à Karbila (d'où son surnom), ce disciple de Kazim Rashti et ami du grand-oncle du Bab rencontra le Bab alors qu'il était un enfant. Par la suite, il devint babi par l'intermédiaire de Mull Ali Bastami. Il reconnut Baha'u'llah avant sa déclaration, à Bagdad et est connu, à cause de sa sainteté, sous le nom de "Siyyid-i-Nur". Il mourut à Kirman, en Perse.
271. Baha'i dévoué qui, du vivant de Baha'u'llah puis de 'Abdu'l-Baha, fit de multiples voyages au service de la Cause et fut très souvent persécuté. Il mourut à Haïfa en 1920. Auteur du récit intitulé Bihjatu's-Sudur (Délice de mon coeur).
272. Disciples choisis par le Bab pour guider la communauté.
273. Le Bab.
274. Mirza Hadi Dawlat-Abadi, célèbre théologien d'Isfahan qui devint un disciple de Mirza Yahya et fut, par la suite, désigné comme son successeur.
275. Depuis le début, les chiites attendent la venue du Qa'im.
276. Les Imams.
277. Chaire d'une mosquée.
278. Haji Siyyid Muhammad Isfahani, "l'antéchrist de la révélation baha'ie", qui inspira les infamies perpétrées par Mirza Yahya.
279. Les derviches tourneurs.
280. Le Bab.
281. Le Bab.
282. Frère de Baha'u'llah qui lui demeura fidèle.
283. Baha'u'llah se retira dans les montagnes du Kurdistan.
284. Figure éminente parmi les premiers croyants et qui vécut durant les ministères du Bab et de Baha'u'llah.
285. Haji Siyyid Muhammad Isfahani (voir note 272).
286. Le "Livre de la Certitude", révélé par Baha'u'llah à Bagdad en 1862.
287. Muhammad Hasan, croyant originaire de Mazindaran, province natale de Baha'u'llah. Il est le fils de Mirza Zaynu'l-'Abidin, un oncle paternel de Baha'u'llah.
288. Shah Sultan Khanum qui rejoignit Mirza Yahya.
289. Départ en exil pour Bagdad.
290. Téhéran.
291. L'un des frères de Baha'u'llah qui ne reconnut pas son rang.
292. Titre conféré au prince Firaydun Mirza, fils du prince 'Abbas Mirza et frère de Muhammad Shah.
293. Titre du prince Nurad Mirza, petit-fils de Fath-'Ali Shah.
294. Grande mosquée à Téhéran, construite par Fath-'Ali Shah.
295. District au nord de Téhéran.
296. La soeur de Baha'u'llah et Mirza Yahya.
297. Le Bab.
298. Le Bab.
299. Jésus.
300. Le Bayan persan est divisé en dix chapitres appelés vahid (unité), chaque chapitre étant divisé en sections appelées "bab" (porte).
301. Mirza Hadi Dawlat-Abadi, célèbre théologien d'Isfahan qui devint un disciple de Mirza Yahya et fut, par la suite, désigné comme son successeur (cf note 274).
302. Siyyid Husayn-i-Yazdi, principal secrétaire du Bab. Emprisonné avec lui, il le renia sur son ordre au moment où ils allaient être exécutés à Tabriz, afin de pouvoir aller porter ses instructions à Baha'u'llah et aux babis.
303. Alias Mulla 'Abdu'l-Karim de Qazvin, disciple dévoué du Bab et de Baha'u'llah, et secrétaire du Bab qui, avant la mort de ce dernier, remit les présents et les effets du Bab à Baha'u'llah.
304. Mirza Yahya.
305. Baha'u'llah.
306. Natif de Tabriz, homme de grand savoir; il devint une Lettre du Vivant. Était avec Baha'u'llah à Nur, dans le Mazindaran et à Badasht. Survécut à toutes les autres Lettres du Vivant.
307. Voir note 274.
308. Titre conféré par le Bab à Asadu'llah de Khoy, croyant dévoué et éminent. Il fut la troisième personne à reconnaître le véritable rang de Baha'u'llah avant la déclaration de celui-ci. Il fut assassiné à Bagdad par les disciples de Mirza Yahya (voir la "Chronique de Nabil", p.228).
309. Attribut de Dieu signifiant Juge suprême
310. Cousin paternel du Bab et ami intime de Dayyan. Il fut assassiné par les disciples de Mirza Yahya.
311. Erudit babi de Kashan qui fut assassiné à Bagdad par les disciples de Mirza Yahya.
312. Le livre du Bab.
313. Surnommé Khalil par le Bab ; disciple de la première heure du Bab, il jouissait de la pleine confiance de ce dernier. Plus tard, à Bagdad, il reconnut le véritable rang de Baha'u'llah qui le protégea contre les noirs desseins de Yahya.
314. Allusion au mariage de Mirza Yahya avec la seconde épouse du Bab, malgré l'interdiction prononcée par celui-ci.
315. La source de la vache, ancienne source située à Acre.
316. Célèbre théologien sunnite.
317. 'Abdullah Ibn-i-Mas'ud, l'un des premiers musulmans arabes à l'époque de Muhammad.
318. Ville côtière du sud de la Palestine (voir Juges 14,19).
319. Anas Ibn Malik, compagnon de Muhammad, fondateur de l'école malékite, une des quatre écoles de jurisprudence dans l'islam sunnite.
320. Nom d'un saint légendaire et immortel. (Voir Coran 18.62, note).
321. Source à Jérusalem, également connue sous le nom de Siloë.
322. Puits à La Mecque considéré comme sacré par les musulmans.
323. La colonne et la pierre noire de La Mecque.

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