La dispensation de Baha'u'llah

Shoghi Effendi

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Chapitre 4 : L'Ordre Administratif

Frères chèrement aimés en 'Abdu'l-Baha! Ainsi que l'avaient prédit Shaykh-Ahmad et Siyyiq Kazim, avec l'ascension de Baha'u'llah, l'Etoile du Matin de la direction Divine s'était levée à Shiraz, puis, suivant sa course vers l'ouest, avait atteint son zénith à Andrinople, pour finalement disparaître à l'horizon d"Akka, ne devant jamais plus se lever avant qu'un millénaire entier ne soit révolu. Le déclin d'un Astre aussi brillant a marqué la fin définitive de la période de Révélation Divine phase initiale et la plus vivifiante de l'ère baha'ie. Anticipée, en l'exaltant, par l'ensemble des Prophètes de ce grand cycle prophétique, inauguré par le Bab, elle a atteint son apogée en Baha'u'llah. Cette période, hormis le court intervalle compris entre le martyre du Bab et les émouvantes épreuves de Baha'u'llah au Siyah Chal de Tihran, s'est distinguée par environ cinquante années de continuelle et progressive Révélation. Par sa durée et sa fécondité, elle doit être tenue pour unique dans le champ de l'histoire spirituelle du monde.

D'autre part, la mort d"Abdu'l-Baha clôt l'Age Héroïque et Apostolique de cette même Dispensation. Les splendeurs de ce stade primitif de notre Foi ne pourront être surpassées, et encore moins éclipsées, par la magnificence qui forcément rehaussera les victoires futures de la Révélation de Baha'u'llah. Car ni les oeuvres accomplies par les maîtres constructeurs actuels des institutions de la Foi de Baha'u'llah, ni les tumultueux triomphes que les héros de son Age d'Or réussiront à obtenir dans l'avenir ne pourront jamais atteindre le rang, ni se classer dans la catégorie des oeuvres merveilleuses attachées aux noms de ceux qui lui ont donné la vie et posé ses fondements primitifs. Ce premier âge créateur de l'ère baha'ie doit, du fait même de sa nature, occuper un échelon supérieur et distinct tant par rapport à la période d'organisation où nous sommes entrés qu'à celle de l'âge d'or destinée à lui succéder.

'Abdu'l-Baha incarne cette institution, sans égale dans aucun des systèmes religieux du monde. Nous pouvons dire qu'avec Lui s'est clos l'Age dans lequel Il vivait, et qu'Il a inauguré celui où nous travaillons maintenant. Son Testament devrait donc être regardé comme le perpétuel, l'indissoluble chaînon conçu par l'esprit de Celui qui est le Mystère de Dieu, pour assurer la pérennité des trois âges de la Dispensation baha'ie. La période de lente germination de la semence de la Foi se trouve ainsi reliée d'une part à celle de sa floraison, et de l'autre à l'âge suivant où cette semence produira finalement ses fruits d'or.

Les énergies créatrices libérées par la Loi de Baha'u'llah, en s'infiltrant et se développant dans l'esprit d"Abdu'l-Baha, ont par leur empreinte et leurs intimes réactions mutuelles, donné naissance à un Document qui doit être tenu pour la Charte du Nouvel Ordre Mondial, Charte qui est à la fois la gloire et la promesse de cette très grande Dispensation. Nous pouvons donc saluer dans ce Testament, l'oeuvre qui devait naître immanquablement de ces relations mystiques entre Celui qui transmit l'influence génératrice de Son Plan Divin et Celui qui en fut le propagateur et le dépositaire choisi. Etant l'Enfant du Covenant - l'Héritier de Celui qui fut à la fois l'Auteur et l'Interprète de la Loi de Dieu - ce Testament d"Abdu'l-Baha est aussi inséparable de Celui qui lui donna l'impulsion originelle et animatrice, que de Celui qui le conçut ultérieurement. L'impénétrable dessein de Baha'u'llah, nous ne devons jamais l'oublier, a si bien imprégné l'action d"Abdu'l-Baha, et leurs mobiles à tous deux sont si intimement liés, que la seule tentative de dissocier les enseignements du premier, d'une doctrine énoncée par Celui qui est l'idéal Exemple de ces même enseignements, équivaudrait à la répudiation d'une des vérités les plus fondamentales et les plus sacrées de notre Foi.

Depuis l'ascension d"Abdu'l-Baha, l'Ordre Administratif s'est développé et a pris corps sous nos yeux dans non moins de quarante pays du monde. Il peut être considéré comme la charpente même du Testament, l'inviolable forteresse où ce nouveau-né s'alimente et se développe. Cet Ordre Administratif, en se répandant et se consolidant, manifestera sans aucun doute les virtualités et révélera pleinement les inductions de cet important Document expression éminemment remarquable de la Volonté d'Une des plus considérables Figures de la Dispensation de Baha'u'llah. Quand ses parties composantes, ses institutions organiques commenceront à fonctionner avec vigueur et efficacité, il proclamera sa prétention et fera valoir ses titres à être regardé non seulement comme le noyau, mais comme le modèle du Nouvel Ordre Mondial destiné dans la suite des temps à englober l'humanité entière.

Il faut noter à cet égard que cet Ordre Administratif diffère fondamentalement de toute institution établie antérieurement par chacun des Prophètes. Ce qui le caractérise, c'est que Baha'u'llah Lui-même a révélé ses principes, créé ses institutions, désigné la personne destinée à interpréter Sa Parole, et qu'Il est le seul à avoir investi de l'autorité nécessaire un corps constitué chargé d'appliquer Ses ordonnances législatives et au besoin de les compléter. C'est en ces mesures, marquées du sceau d'une prévoyance surhumaine, que résident la force de cet Ordre, son caractère distinctif fondamental et aussi sa sauvegarde contre tout danger de désintégration ou de schisme. Dans aucun des systèmes religieux du monde, ni même dans les oeuvres de l'Inaugurateur de la Dispensation Babie, les écrits sacrés ne renferment des clauses établissant un Covenant ou créant un Ordre Administratif qui puissent se comparer par leur autorité et leur portée à celles qui sont à la base même de la Dispensation Baha'ie. Considérons la Chrétienté ou l'lslam, deux des plus répandues et des plus notoires d'entre les religions pratiquées de par le monde, peut-on avancer qu'elles aient à offrir rien de comparable ou d'équivalent au Livre du Covenant? Le texte des Évangiles aussi bien que celui du Qur'an confèrent-ils une autorité suffisante à ces chefs et à ces conciles qui se sont arrogé le droit d'interpréter les dispositions de leurs écritures sacrées, et ont assumé la fonction d'administrer les affaires de leurs communautés respectives? Pierre, le chef accepté des Apôtres, ou l'Imam 'Ali, cousin et successeur légitime du Prophète, pouvaient-ils, à l'appui de la primauté à tous deux conférée, exhiber des affirmations écrites et explicites du Christ et de Muhammad propres à réduire au silence ceux qui, soit de leur temps, soit dans les âges suivants, ont répudié leur autorité et, par leur action, précipité les schismes qui persistent encore de nos jours? Où, dans les paroles recueillies du Christ, trouve-t-on, en matière de règles successorales ou de dispositifs d'une suite de lois spécifiques et d'ordonnances administratives, et cela bien défini et nettement distinct des principes spirituels, où trouve-t-on, dis-je, quoi que ce soit se rapprochant des injonctions détaillées, lois et avertissements qui abondent dans les dires authentiques de Baha'u'llah et d''Abdu'l-Baha? Le Qur'an aussi, dont l'ensemble de lois, d'ordonnances administratives et dévotionnelles marque déjà un notable progrès sur les Révélations antérieures plus altérées, présente-t-il un passage qui puisse être interprété comme plaçant sur une base inattaquable l'autorité certaine qu'à plusieurs reprises Muhammad avait verbalement conférée à Son successeur? Enfin, bien que l'Auteur de la Dispensation Babie, ait, grâce aux dispositions du Bayan Persan, réussi dans une grande mesure à éviter un schisme aussi permanent et catastrophique que ceux qui affligèrent le Christianisme et l'islam, est-il possible de dire qu'Il ait créé pour sauvegarder Sa Foi, des moyens aussi définis et efficaces que ceux qui dans la suite des temps doivent maintenir l'unité des adeptes organisés de la Foi de Baha'u'llah?

Par les commandements explicites, les avertissements répétés, les sauvegardes positives, conçus et
incorporés dans ses enseignements, seule de toutes les Révélations antérieures, cette Foi a su ériger une structure dont les adeptes égarés de croyances caduques et défaillantes devraient se rapprocher. Ils devraient l'examiner avec un sens critique, et rechercher, avant qu'il ne soit trop tard, l'invulnérable sécurité de sa protection répandue sur le monde entier.
 
Il n'est point étonnant que Celui qui par la puissance de Sa Volonté a inauguré un Ordre aussi vaste qu'unique et qui est le Centre d'un si formidable Covenant ait pu écrire les paroles qui suivent: "Telle est la puissance et la solidité de ce Pacte que depuis l'origine des temps jusqu'à l'époque actuelle aucune Dispensation religieuse n'en a produit de semblable." Il a écrit durant les plus sombres et les plus périlleux jours de Son ministère: "Tout ce qu'il y a de latent dans les arcanes de ce cycle saint s'éclairera graduellement et sera rendu manifeste, car le moment présent n'est que le début de son développement et l'aurore de la révélation de ses signes." "Ne craignez pas,", sont Ses paroles rassurantes faisant prévoir la construction de l'Ordre Administratif conçu dans Son Testament, "n'ayez nulle crainte si cette Branche est détachée du monde matériel et si ses pousses sont éparses; ces pousses éparses fleuriront, car cette Branche croîtra après sa séparation d'avec le monde d'ici bas, elle atteindra les pinacles les plus élevés de la gloire, et elle portera de tels fruits que leur odeur suave parfumera le monde."

A quoi les paroles suivantes de Baha'u'llah peuvent-elles faire allusion, si ce n'est à la puissance et à la majesté que cet Ordre Administratif - rudiment du futur Etat Universel Baha'i - est prédestiné a manifester: "L'équilibre du monde a été détruit par la vibrante influence de ce grandissime et nouvel Ordre Mondial. La vie organisée de l'humanité a été révolutionnée par l'effet de cet unique et merveilleux Système - dont l'égal n'a jamais pu être contemplé par des yeux mortels."

Le Bab Lui-même, au cours de Ses allusions à "Celui que Dieu manifestera" anticipe et glorifie l'Ordre Mondial que la Révélation de Baha'u'llah devait faire connaître. Dans le troisième chapitre du Bayan Persan se trouve cette remarquable assertion du Bab: - "Bienheureux celui qui fixe son regard sur l'Ordre de Baha'u'llah et rend grâce à son Seigneur ! Car il sera sûrement rendu manifeste. Dieu l'a irrévocablement décrété dans le Bayan."

Les Tablettes de Baha'u'llah qui désignent et définissent formellement les institutions des Maisons de Justice internationale et locales; l'institution des Mains de la Cause de Dieu que créèrent Baha'u'llah puis 'Abdu'l-Baha; l'institution des Assemblées locales et nationales qui fonctionnaient déjà à l'état embryonnaire peu de temps avant l'ascension d"Abdu'l-Baha; l'autorité que certaines Tablettes de l'Auteur de notre Foi et du Centre de Son Covenant ont bien voulu leur conférer; l'institution du Fonds Local qui agissait conformément aux injonctions spécifiques adressées par 'Abdu'l-Baha à certaines Assemblées en Perse; les versets du Kitab-i-Aqdas dont les inductions anticipent clairement l'institution du Gardien de la Cause; l'explication qu'en donne 'Abdu'l-Baha dans une de Ses Tablettes, et la manière dont Il insiste sur le principe héréditaire et la loi de primogéniture, faisant ressortir que ces deux principes ont été soutenus par tous les Prophètes du passé; - éléments dont l'ensemble nous permet de discerner les faibles lueurs et de découvrir les premiers indices de la nature et du travail de l'Ordre Administratif que le Testament d"Abdu'l-Baha fut ultérieurement appelé à proclamer et à formellement établir.

J'ai le sentiment qu'en la présente conjoncture, il y a lieu de tenter une explication du caractère et des fonctions des piliers jumeaux qui supportent cette puissante Structure Administrative - l'institution du Gardien de la Cause et celle de la Maison Universelle de Justice. La description d'ensemble des divers éléments qui fonctionnent en conjonction avec lesdites institutions dépasse le but et le dessein de cet exposé général des vérités premières de la Foi. La définition fidèle et minutieuse des traits distinctifs de ces deux organes fondamentaux du Testament d"Abdul'-Baha, ainsi que l'analyse intégrale de la nature et des connexions qui, d'une part, les relient l'un à l'autre, et d'autre part, rattachent chacun d'eux à l'Auteur de la Foi et au Centre de Son Covenant, constitue une tâche que les futures générations rempliront sans doute de manière adéquate. Mon intention présente est de commenter certains caractères saillants de ce plan qui, si près que nous soyons encore de la période initiale de sa colossale structure, sont déjà si parfaitement définis que nous estimons inexcusables de les mal juger ou de les ignorer.

Il faut d'abord affirmer, sans ambiguïté et en termes clairs, que ces institutions jumelles de l'Ordre Administratif de Baha'u'llah doivent être considérées comme divines dans leur origine, qu'elles sont essentielles dans leurs fonctions et complémentaires tant dans leur objet que dans leurs visées. Leur but commun et fondamental est d'assurer la continuité de l'autorité divinement établie qui émane de la Source de notre Foi, afin de sauvegarder l'unité de ses adeptes et de maintenir l'intégrité ainsi que l'adaptabilité de ses préceptes. Agissant de concert, ces deux institutions inséparables administrent les affaires de la Cause, coordonnent ses activités, protègent ses intérêts, exécutent ses lois et défendent ses institutions
subsidiaires. Chacune d'elles opère séparément dans une sphère de juridiction clairement définie et chacune d'elles est pourvue d'institutions annexes qui sont sous sa dépendance instruments destinés à lui permettre d'assumer ses responsabilités et de remplir ses devoirs particuliers. Chacune exerce, dans les limites qui lui sont imposées, ses pouvoirs, son autorité, ses droits et prérogatives. Ceux-ci ne sont nullement contradictoires, et ne portent aucunement atteinte à l'importance propre à chacune de ces deux institutions. Loin d'être incompatibles ou de s'annihiler l'une l'autre, elles se complètent dans leur autorité et leurs fonctions, et sont de façon permanente et essentielle unies dans leurs objectifs.

Séparé de l'institution du Gardien de la Cause, l'Ordre Mondial de Baha'u'llah serait mutilé et pour toujours privé de ce principe héréditaire qui, d'après les écrits d"Abdu'l-Baha, a été invariablement soutenu par la Loi de Dieu. "Toutes les Dispensations Divines" constate-t-il dans une Tablette adressée à un adepte de la Foi en Perse, "ont accordé au fils aîné des prérogatives extraordinaires. La condition même de prophète lui a été reconnue par droit de naissance." Sans l'institution du Gardien de la Cause, l'intégrité de la Foi serait mise en péril, la stabilité de tout l'édifice serait gravement menacée. Son prestige souffrirait, les moyens nécessaires au long maintien ininterrompu d'un même système durant une série de générations manqueraient totalement, et la direction indispensable à la définition de la compétence de l'action législative de ses représentants élus se perdrait.

Disjoint de la non moins essentielle institution de la Maison Universelle de Justice, ce même Organe du Testament d"Abdu'l-Baha serait paralysé dans son action et ne pourrait plus combler les lacunes que l'Auteur du Kitab-i-Aqdas a laissé délibérément exister dans le corps de Ses ordonnances législatives et administratives.

Quant aux fonctions du Gardien de la Cause, ayant recours dans Son Testament aux termes dont il avait naguère usé pour réfuter les arguments des infracteurs du Covenant qui Lui déniaient le droit d'interpréter les paroles de Baha'u'llah, 'Abdu'l-Baha certifie avec force : "Il est l'interprète de la Parole de Dieu. Après lui," ajoute-t-il, "le premier-né de sa descendance directe lui succédera." Puis il explique: "La puissante forteresse demeurera imprenable et conservera sa sécurité par l'obéissance à celui qui est le Gardien de la Cause de Dieu." "Il incombe aux membres de la Maison de Justice à tout Aghsan, à tout Afnan, aux Mains de la Cause de Dieu, de témoigner leur obéissance, leur soumission et leur subordination envers le Gardien de la Cause de Dieu."

"Il incombe aux membres de la Maison de Justice", déclare d'autre part, Baha'u'llah, dans la Huitième Feuille du Très Haut Paradis, "de se consulter entre eux au sujet des cas qui n'ont pas été ouvertement révélés dans le Livre et de donner force de Loi aux décisions qui leur auront paru justes. En vérité, Dieu, le Dispensateur, l'Omniscient, les inspirera selon Sa Volonté." "Quant au Livre le Plus Saint" (le Kitab-i-Aqdas), affirme 'Abdu'l-Baha dans Son Testament, "chacun doit y avoir recours, et tout ce qui n'y est pas expressément mentionné doit être soumis à la Maison Universelle de Justice. Ce que cette assemblée décide, à l'unanimité ou à la majorité, est réellement la vérité et le dessein de Dieu. Quiconque s'en écarte se range vraiment parmi ceux qui aiment la discorde, font preuve de malice, et se sont détournés du Seigneur du Covenant."

'Abdu'l-Baha ne se borne pas dans Son Testament, à confirmer les déclarations sus-mentionnées de Baha'u'llah, mais il investit cet organisme du droit et du pouvoir additionnels d'abroger, selon les exigences du temps, ses propres ordonnances, aussi bien que celles des Maisons de justice antérieures. "La Maison de Justice", déclare-t-Il explicitement dans Son Testament, "ayant le pouvoir de décréter des lois point expressément formulées dans le Livre et qui portent sur des affaires courantes, peut également les abroger... Elle le peut parce que ces lois ne font pas partie de l'explicite texte divin."

Relativement au Gardien de la Cause et à la Maison Universelle de Justice, nous lisons ces fortes paroles : "La jeune Branche sacrée, le Gardien de la Cause de Dieu, de même que la Maison Universelle de Justice qui doit être élue et constituée universellement, jouissent tous deux de la sollicitude et de la protection de la Beauté d'Abha, ils sont aussi sous l'égide et l'infaillible direction de l'Être Exalté (le Bab) (puisse ma vie leur être offerte en holocauste à tous deux). Quoi qu'ils décident émane de Dieu."

Cette suite de déclarations prouve de façon claire et indubitable que le Gardien de la Cause a été érigé l'Interprète de la Parole sacrée et que la Maison Universelle de Justice a été investie du pouvoir de légiférer sur les cas non expressément révélés dans les préceptes. L'interprétation du Gardien, agissant dans sa propre sphère de compétence, a une autorité aussi indiscutable que les édits de la Maison Universelle de Justice, dont le droit et les prérogatives exclusifs sont de prononcer l'ultime jugement sur des lois et des ordonnances qui n'ont pas fait l'objet des révélations de Baha'u'llah. Aucune de ces deux institutions ne peut, ni ne voudra jamais empiéter sur le domaine sacré et prescrit de l'autre. Elles ne chercheront pas non plus à amoindrir l'autorité spécifique et certaine dont chacune a été divinement investie.

Quoique le Gardien de la Cause soit le chef désigné et permanent d'une aussi auguste assemblée, il ne peut jamais, même temporairement, assumer le droit exclusif de légiférer. Il lui est interdit de ne point tenir compte de la décision de la majorité de ses collègues, mais il est tenu d'insister auprès d'eux pour qu'il soit procédé à un nouvel examen de toute loi qu'en son âme et conscience il considère être en désaccord avec la signification des paroles révélées de Baha'u'llah ou qui diverge de leur esprit. Il interprète ce qui est spécifiquement révélé et il ne peut légiférer qu'en sa qualité de membre de la Maison Universelle de Justice. Il lui est défendu d'établir de son seul chef la constitution qui doit régir les activités organisées de ses collègues. De plus il ne doit pas user de son influence d'une façon qui puisse porter atteinte à la liberté de ceux dont le droit sacré est d'élire les membres de la Maison Universelle de Justice.

Il ne faut pas oublier que l'institution de Gardien de la Cause a été anticipée par 'Abdu'l-Baha dans une allusion que contient une de Ses tablettes adressée, longtemps avant Son Ascension, à trois amis persans. Ceux-ci lui ayant demandé si après Son Ascension il y aurait encore une personne à laquelle tous les Baha'is seraient appelés à s'adresser, Il leur fit la réponse suivante : "Quant à la question que vous me posez, sachez en vérité que ceci est un secret bien gardé. C'est même comme une gemme cachée dans sa gangue. Il est prédestiné que cela soit révélé. Le temps viendra où apparaîtra sa lumière, où ses évidences seront rendues manifestes et ses secrets éclaircis."

Amis très chèrement aimés ! Si éminente que soit la position et si essentielle la fonction du Gardien de la Cause de l'Ordre Administratif de Baha'u'llah, et quelque écrasant que doive être le poids de la responsabilité qu'il supporte, son importance, nonobstant les commentaires du Testament, ne doit être surestimée à aucun point de vue. Si grands que soient ses mérites ou ses oeuvres, le Gardien de la Cause ne doit jamais être élevé au rang qui ferait de lui un co-partageant avec 'Abdu'l-Baha de la position unique qu'occupe le Centre du Covenant et il peut encore moins prétendre au rang réservé à la Manifestation de Dieu. Une aussi grave infraction aux principes établis de notre Foi ne serait rien moins qu'un blasphème patent. Ainsi que je l'ai déjà déclaré au cours de mes allusions à la position d"Abdu'l-Baha, si grand que soit l'abîme qui le sépare de l'Auteur d'une Révélation Divine, incomparablement plus grande encore est la distance entre Celui qui est le Centre du Covenant de Baha'u'llah et les Gardiens. Ses ministres choisis, Le Gardien est infiniment plus loin du Centre du Covenant que le Centre du Covenant ne l'est de son Auteur.

J'estime qu'il est de mon devoir de rappeler solennellement qu'aucun Gardien de la Cause ne pourra jamais prétendre être le parfait représentant des enseignements de Baha'u'llah ou le miroir immaculé qui réfléchit Sa lumière. Quoiqu'il soit à l'ombre de l'infaillible et permanente protection de Baha'u'llah et du Bab, si grande que soit sa participation avec 'Abdu'l-Baha au droit et à l'obligation d'interpréter les préceptes de Baha'u'llah, le Gardien demeure essentiellement humain et ne peut, s'il entend demeurer fidèle à son devoir, s'arroger, sous aucun prétexte, les droits, les privilèges et prérogatives que Baha'u'llah a bien voulu conférer à Son Fils. A la lumière de cette vérité, prier au nom du Gardien de la Cause, s'adresser à lui comme seigneur, et maître, le qualifier de sainteté, rechercher sa bénédiction, célébrer son jour de naissance, ou commémorer un événement se rapportant à sa vie équivaudrait au reniement des vérités fondamentales contenues dans notre Foi bien aimée. L'attribution au Gardien d'un pouvoir tel qu'il puisse avoir à expliquer le sens et déceler les inductions des paroles de Baha'u'llah et d"Abdu'l-Baha ne lui confère pas nécessairement une situation égale à celle de Ceux dont il est appelé à interpréter les dires. Il peut exercer ce droit et remplir cette obligation, tout en demeurant infiniment inférieur à tous deux en importance et différent en nature.

Tant par leurs paroles que par leurs actes, le Gardien actuel et ceux à venir doivent témoigner avec insistance de l'intégrité de ce principe cardinal de notre Foi. Par leur exemple et leur conduite, ils doivent établir de façon absolue sa vérité sur une base inattaquable, et transmettre aux générations futures des témoignages irrécusables de sa réalité.

Pour ma part, hésiter à reconnaître une vérité aussi essentielle ou à proclamer une conviction aussi absolue, constituerait une impudente trahison envers la confiance qu"Abdu'l-Baha plaça en moi et une impardonnable usurpation de l'autorité qui Lui a été conférée en propre.

Un mot reste à dire à présent au sujet de la théorie sur laquelle est basé cet Ordre Administratif et du principe directeur de l'action de ses institutions principales. Il serait tout-à-fait décevant de tenter une comparaison entre cet Ordre unique de conception divine et l'un des systèmes imaginés par l'esprit des hommes, à différentes époques de leur histoire, en vue de la direction des institutions humaines. Une telle tentative décèlerait un manque absolu d'appréciation de l'idéale perfection de l'oeuvre de son Auteur. Comment pourrait-il en être autrement quand nous nous rappelons que cet Ordre réalise le parangon de la civilisation divine que la toute puissante Loi de Baha'u'llah est appelée à établir sur la terre? Les divers et toujours ondoyants systèmes de gouvernement humain, dans le passé comme dans le présent, qu'ils soient originaires de l'Orient ou de l'Occident, ne présentent pas de critérium adéquat à la possibilité d'estimer la puissance de ses vertus cachées, et de priser à sa valeur la solidité de ses fondements.

L'État Public Baha'i de l'avenir dont ce vaste Ordre Administratif constitue la seule charpente est en pratique, comme en théorie. non seulement unique dans toute l'histoire des institutions politiques mais encore sans parallèle dans les annales des divers systèmes religieux du monde. Nulle forme de
gouvernement démocratique, aucun système autocratique ou dictatorial, tant monarchique que républicain ; aucune organisation intermédiaire d'ordre purement aristocratique; ni même aucun des types reconnus de théocraties, tels l'État Hébreu, ou les diverses organisations ecclésiastiques Chrétiennes, ou encore l'Imamat et le Califat dans l'islam - ne peuvent s'identifier avec l'Ordre Administratif que la main maîtresse de son parfait Architecte a créé, ni lui être reconnus conformes.

Cet Ordre Administratif nouvellement né incorpore dans sa structure certains éléments qui se rencontrent dans chacune des trois formes de Gouvernement séculier reconnues, sans pour cela être une réplique d'aucune d'entre elles, et tout en évitant de faire entrer dans son organisme quelqu'une des dispositions critiquables qui leur sont inhérentes. Il fond ensemble et harmonise, comme aucun gouvernement façonné par la main des mortels n'a pu jusqu'ici y parvenir, les vérités salutaires que renferme certainement chacun desdits systèmes, sans altérer l'intégrité des vérités émanées de Dieu sur lesquelles il est définitivement fondé.

Il serait erroné d'attribuer à l'Ordre Administratif de la Foi de Baha'u'llah un caractère purement démocratique, car la condition fondamentale qui oblige toutes les démocraties à obtenir leur mandat du peuple fait entièrement défaut dans cette Dispensation. Il ne faut pas perdre de vue que, dans la conduite des affaires administratives de la Foi, de même que dans l'élaboration des lois destinées à compléter celles du Kitab-i-Aqdas, les membres de la Maison Universelle de Justice ne sont pas - les préceptes de Baha'u'llah l'établissent clairement responsables envers ceux qu'ils représentent. Il leur est aussi interdit de subir l'influence des sentiments, de l'opinion générale et même des convictions de la masse des croyants, ou de leurs électeurs directs. Ils doivent, dans une attitude d'adoration, se conformer aux injonctions et aux inspirations de leur conscience. Il leur est loisible, ils sont en vérité même tenus de se renseigner sur l'état de choses dominant dans la communauté, ils doivent aussi peser dans leur esprit, sans passion, tout cas soumis à leur examen, mais en se réservant toutefois le droit exclusif d'une libre décision. L'incontestable assurance délivrée par Baha'u'llah est que "Dieu, en vérité, les inspirera de ce qu'Il veut". Eux seuls, et non le corps des électeurs directs ou indirects, ont été ainsi désignés pour être les organes de la direction divine, âme et ultime sauvegarde de cette Révélation. En outre, celui qui symbolise le principe héréditaire dans cette Dispensation ayant été fait l'interprète des paroles de son Auteur, cesse en conséquence, en vertu de l'autorité effective dont il est investi, d'être le souverain sans pouvoir, partie invariablement intégrante des systèmes de monarchies constitutionnelles existantes.

On ne peut non plus se détourner de l'Ordre Administratif Baha'i en lui attribuant la dureté et la rigidité d'un implacable système autocratique ou bien encore en le tenant pour une servile imitation de quelque forme de gouvernement ecclésiastique absolutiste, tels la Papauté, l'Imamat, ou toute autre institution similaire. La raison formelle et évidente en est que le droit de légiférer sur les cas non expressément révélés dans les écrits Baha'is n'a été conféré qu'aux représentants internationaux élus des adeptes de Baha'u'llah. Ni le Gardien de la Cause, ni aucune autre institution distincte de la Maison Internationale de Justice ne peut sous aucun prétexte usurper cette prérogative vitale et essentielle ou empiéter sur ce droit sacré. La suppression de la prêtrise professionnelle, des sacrements du baptême, de la communion et de la confession des péchés, les lois exigeant l'élection par le suffrage universel des membres de toutes les Maisons de Justice locales, nationales et internationales, l'absence absolue d'autorité épiscopale et de tous les privilèges, corruptions et tendances bureaucratiques qui en découlent, sont encore des preuves du caractère anti-autocratique de l'Ordre Administratif Baha'i et de sa propension aux méthodes démocratiques dans l'administration de ses affaires.

Cet Ordre qui s'identifie avec le nom de Baha'u'llah ne doit, non plus, être confondu avec aucun système de gouvernement purement aristocratique parce que, si d'une part, il conserve le principe héréditaire et confie au Gardien de la Cause l'obligation d'interpréter les enseignements de Baha'u'llah, il pourvoit, d'autre part, à la libre et directe élection, en les choisissant dans la masse des fidèles, des membres du corps qui constitue son organe législatif suprême.

Bien que l'on puisse prétendre que cet Ordre Administratif ait été modelé sur l'un des systèmes reconnus de gouvernement, il n'en demeure pas moins vrai qu'il incorpore, concilie et assimile dans son cadre certains des éléments salutaires que chacun d'eux renferme. La combinaison des éléments suivants: l'autorité héréditaire que le Gardien est appelé a exercer, les fonctions vitales et essentielles que remplit la Maison Universelle de Justice, les dispositions spécifiques exigeant son élection démocratique par les représentants des fidèles - tend à démontrer cette vérité : cet Ordre de révélation divine, qu'on ne peut assimiler à aucun des types de gouvernement cités par Aristote dans ses oeuvres, incorpore et allie les éléments bienfaisants qui se rencontrent dans chacun d'eux aux vérités spirituelles qui lui servent de base. Les tares reconnues inhérentes à chacun de ces systèmes ayant été rejetées de façon stricte et définitive, cet Ordre unique, quelque longue que soit sa durée et si étendues que soient ses ramifications, ne dégénérera jamais en aucune des formes de despotisme, d'oligarchie et de démagogie qui tôt ou tard corrompent le mécanisme de toutes les institutions politiques de création humaine, par essence défectueuses et imparfaites.

Amis chèrement aimés! Quelque significatives que soient les origines de cette puissante structure administrative, et quelque uniques que soient ses traits caractéristiques, les événements qui peuvent être regardés comme annonciateurs de sa naissance et qui ont signalé la phase initiale de son évolution ne sont pas moins remarquables. Il y a un contraste frappant et édifiant entre les progrès lents et sûrs que marque sa consolidation durant le développement de ses forces naissantes et la ruée dévastatrice des forces de désintégration qui assaillent les caduques institutions, religieuses ou séculières, de la société du temps présent.

La vitalité que manifestent si fortement les institutions organiques de ce grand Ordre en constant développement; les obstacles que le fier courage, l'intrépide résolution de ses administrateurs ont déjà surmontés; l'ardeur d'un enthousiasme inextinguible qui flambe d'une ferveur toujours égale dans le coeur des enseignants qui parcourent le monde pour enseigner sa doctrine; le haut degré d'oubli de soi-même qu'atteignent maintenant ses maîtres constructeurs; la largeur de vues, l'espoir confiant, la joie créatrice, la paix intérieure, la rigide intégrité, la discipline exemplaire, l'unité et la solidarité inaltérable que manifestent ses vaillants défenseurs; le fait que son Esprit animateur se soit montré a tel point capable d'assimiler dans son sein des éléments très divers, de les libérer de tout préjugé et de les fondre dans sa propre structure -
constituent les preuves d'une force qu'une société désillusionnée et tristement ébranlée ne peut guère se permettre d'ignorer.

Comparez les splendides manifestations de l'esprit qui anime la vibrante communauté de la Foi de Baha'u'llah avec les cris et l'agonie, les folies et les vanités, l'amertume et les préjugés, la perversité et les divisions d'un monde souffrant et chaotique. Considérez la peur qui tourmente ses dirigeants et paralyse l'action de ses hommes d'état aveugles et désorientés. Combien violentes sont les haines, fausses les ambitions, mesquines les occupations; combien les suspicions des peuples ont de profondes racines! Combien sont inquiétants la licence, la corruption, le manque de foi qui font des ravages dans les organes vitaux d'une civilisation chancelante!

Au moment où le Bras Tout Puissant de Baha'u'llah s'est levé, ne devrions-nous pas considérer comme l'accompagnement nécessaire d'un tel événement, ce travail de constante dégradation qui envahit insidieusement tant de domaines de l'activité et de la pensée humaines? Ne pourrions-nous pas envisager les événements mémorables qui, au cours des vingt dernières années, ont si profondément agité tous les continents de la terre, comme les signes auguraux qui annoncent simultanément l'agonie d'une civilisation en état de désagrégation et les douleurs de l'enfantement de ce nouvel Ordre Mondial - cette Arche du salut de l'humanité- qui forcément doit surgir sur les ruines du vieux monde ?

L'effondrement catastrophique de plusieurs empires et de puissantes monarchies sur le continent européen (et l'on peut trouver dans les prophéties de Baha'u'llah des allusions à certains de ces faits), le déclin persistant de la prospérité, de la hiérarchie Shi'ih dans Sa propre terre natale; la chute de la dynastie Qajar, l'ennemie traditionnelle de Sa foi; l'annihilation du Sultanat et du Califat, piliers de l'islam Sunni, qui rappelle, de manière frappante, la destruction de Jérusalem à la fin du premier siècle; les institutions ecclésiastiques Muhammadanes en Égypte, sapant la loyauté de ses plus fermes adhérents; les coups humiliants qui ont frappé quelques-unes des plus puissantes Églises de la Chrétienté en Russie, à l'ouest de l'Europe et dans 1'Amérique Centrale; la propagation dans les sphères politiques et sociales de l'activité humaine de formules subversives qui ont miné les fondations et détruit la structure de forteresses en apparence intangibles; les signes avant-coureurs, à l'Occident, de l'imminence d'une catastrophe étrangement similaire à la Chute de l'Empire Romain et qui menace d'engloutir la contexture de la civilisation actuelle - sont autant de mémorables événements qui témoignent du trouble que la naissance de ce puissant organisme de la Religion de Baha'u'llah a suscité dans le monde - trouble qui s'accroîtra en étendue et en intensité à mesure que les inductions de cette Doctrine en constante évolution seront mieux comprises et que ses ramifications auront pris plus d'extension à la surface du globe.

Un mot encore pour conclure. La naissance de l'institution de cet Ordre Administratif - l'écorce qui protège et enchâsse cette gemme précieuse entre toutes - constitue le sceau caractéristique du second Age de l'ère baha'ie, celui de l'organisation créatrice. Plus ce stade s'éloignera de nous, plus il nous apparaîtra comme le principal agent ayant le pouvoir de faire entrer dans la phase finale le plein accomplissement de cette glorieuse Dispensation.

Ne permettez à personne, tandis que l'Organisme est encore en enfance, de méjuger son caractère, d'amoindrir son importance ou de nuire à son but. La base sur laquelle cet Ordre Administratif est fondé est l'immuable Dessein de Dieu pour l'humanité en ce jour. La Source où il prend son inspiration n'est autre que Baha'u'llah Lui-même. Son égide et ses défenseurs sont les légions embrigadées du Royaume d'Abha. Sa semence est le sang d'au moins vingt mille martyrs qui ont fait le sacrifice de leurs existences pour qu'il puisse naître et prospérer. L'axe autour duquel gravitent ses institutions est l'ensemble des préceptes souverains du Testament d"Abdu'l-Baha. Ses principes directeurs sont les vérités si clairement énoncées par Celui qui est l'infaillible Interprète des préceptes de notre Foi, dans ses entretiens publics à travers l'Occident. Les lois qui gouvernent son action et limitent ses fonctions sont celles que prescrit expressément le Kitab-i-Aqdas. Le trône autour duquel ses activités spirituelles, humanitaires et administratives se grouperont est le Mashriqu'l-Adhkar avec ses dépendances. Les piliers qui soutiennent son autorité et étayent sa structure sont les institutions jumelles du Gardien de la Cause et de la Maison Universelle de Justice. Le but central, sous-jacent qui l'anime est l'établissement du Nouvel Ordre Mondial tel que l'a esquissé Baha'u'llah. Les méthodes qu'il emploie, la doctrine qu'il inculque ne le font incliner spécialement ni vers l'Est ni vers l'Ouest, ni vers les Juifs ni vers les Gentils, ni vers le riche ni vers le pauvre, ni vers l'homme de race blanche ni vers l'homme de couleur. Son mot d'ordre est l'unification de la race humaine, son drapeau celui de la "Plus Grande Paix", son accomplissement la venue du Millénaire d'or - le Jour où les royaumes de ce monde seront devenus le Royaume de Dieu Lui-même, le Royaume de Baha'u'llah.


Shoghi
Haïfa, Palestine, 8 février 1934.


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