Médiathèque baha'ie

Mariage de Baha'u'llah

Souvenirs de Bahiyyih Khanum la fille de Baha'u'llah


Voici l'histoire du mariage de Baha'u'llah avec Asiyih Khanum [se prononce : Â-si-yèh Khâ-nom] décrite et tirée des chroniques orales de Bahiyyih Khanum, fille de Baha'u'llah, surnommée la "Plus Sainte Feuille".

"Je me souviens vaguement des jours heureux passés avec mes parents bien-aimés et mon frère 'Abbas ['Abdu'l-Baha] qui était de deux ans mon aîné.

Mon père était Mirza Husayn-'Ali, de Nur [ surnommé plus tard : Baha'u'llah ], qui avait épousé ma jolie mère, Asiyih Khanum, quand elle était très jeune. Elle était la seule fille d'un vazir [ministre] persan de haut rang. Mon grand-père paternel et lui-même avaient de grandes richesses.

Quand le frère de ma mère se maria avec la soeur de mon père, la double alliance de ces deux familles nobles suscita beaucoup d'intérêts à travers le pays. "La richesse s'ajoute à la richesse", disait-on. La dote de Asiyih Khanum était considérable, conformément aux traditions des familles de ce rang; pour transporter ses biens jusqu'à la maison de son époux, il fallut charger quarante mulets.

Pendant les six mois précédents le mariage, un joaillier vint chez elle pour façonner des bijoux; même les boutons de ses vêtements étaient en or et sertis de pierres précieuses (ces boutons étaient destinés à être échangés contre du pain, au cours du terrible voyage d'exil de Téhéran à Baghdad).

J'aurais aimé que vous puissiez la voir, telle que je m'en souvienne, si grande, si élancée, si gracieuse, avec ses yeux d'un bleu si profond, une perle, une fleur parmi toutes les femmes.

On m'a raconté que, même dès sa plus tendre enfance, sa sagesse et son intelligence étaient remarquables. Je garde enfoui dans ma mémoire le souvenir d'une personne ayant la dignité et la grâce d'une princesse, toujours attentive aux autres, douce, extraordinairement dévouée. Aucune de ses actions ne manquait jamais de nous révéler la bonté de son coeur pur. Partout où elle se trouvait, sa seule présence suffisait à créer une atmosphère d'amour et de bonheur; de sa personne émanait un parfum de douce courtoisie qui enveloppait tous ceux qu'elle accueillait.

Même durant les premières années de leur mariage, mon Père et ma mère participaient le moins possible aux fonctions de l'État, aux cérémonies mondaines et aux coutumes luxueuses pratiquées habituellement par les grandes et riches familles de la Perse; ma mère, elle, ainsi que son cher Époux, considéraient que ces plaisirs mondains étaient futiles et ils préféraient passer leur temps à s'occuper des nécessiteux et de tous ceux qui étaient malheureux ou en difficulté.

Quiconque frappait à notre porte n'était jamais rejeté, l'hospitalité était offerte à tous. Constamment, de pauvres femmes venaient rendre visite à ma mère et déversaient leur flot d'histoires tristes, dans l'espoir d'être consolées et réconfortées par sa chaleureuse compréhension.

Tandis que mon Père était surnommé "le Père des Pauvres", ma mère était considérée comme "la Mère de Consolation". Cependant, naturellement, seuls les femmes et les petits enfants avaient pu voir son visage découvert. Ainsi, coulions-nous des jours paisibles."
(Cité dans "The Chosen Highway " de Lady Bloomfield, pp. 39-40)


Visite des pélerins aux tombeaux de Navvab, son fils Medhi et sa fille Bahiyyeh Khanum:

Ces trois tombeaux sont situés au centre des jardins de la Maison universelle de justice tout près du mausolé du Bab.

a) Tablettes de Baha'u'llah pour Navvab

Parmi ceux qui partagèrent l'exil de Baha'u'llah, il y eut son épouse, la sainte Navvab, nommée par Lui "La feuille la plus exaltée" qui mérita d'être louée à titre posthume comme: "Son épouse perpétuelle dans tous les Mondes de Dieu".

- Première tablette de Baha'u'llah pour Navvab, sa femme :

"Le Premier Esprit par lequel furent révélés tous les Esprits, et la Première Lumière par laquelle jaillirent toutes les lumières reposent sur toi, Ô Feuille la plus exaltée, toi qui a été mentionnée dans le Livre pourpre! Tu es celle que Dieu créa pour se lever et servir Son Etre même, et la manifestation de sa Cause, et l'Aube de ses Signes, et la Source de ses Commandements...
Heureuse es-Tu, ô ma servante et ma Feuille, celle qui est mentionnée dans mon Livre et inscrite par ma Plume de gloire dans mes rouleaux et mes tablettes. Réjouis-toi, en cet instant, de ton rang le plus exalté et du plus haut Paradis et de l'horizon d'Abha, puisque Celui qui est le Seigneur des Noms s'est souvenu de toi. Nous portons témoignage que tu es parvenue à la plénitude du Bien et que Dieu t'a exaltée au point que tu es entourée de tout honneur et de toute gloire."

"O vous, mes fidèles!... Si vous visitez le tombeau de la Feuille la plus exaltée montée vers le glorieux Compagnon: tenez-vous debout et dites Salut bénédiction et gloire sur toi".

- Deuxième tablette de Baha'u'llah pour Navvab, sa femme :

"Ô Sainte Feuille issue de l'Arbre divin du Lotus!
Je porte témoignage de ce que tu as cru en Dieu et en ses Signes, que tu as répondu à son Appel, et que tu t'es tournée vers Lui, solidement liée à Lui et accrochée à l'ourlet de sa Grâce. Tu as renoncé à ton foyer natal pour suivre son sentier, choisi de vivre à l'étranger par amour pour sa présence et dans ton ardent désir de Le servir.
Que Dieu ait pitié de celui qui s'approchant de toi, se souvient de toi par ce qu'a exprimé Sa plume à ce rang le plus élevé. Dis: Nous prions Dieu de nous pardonner et de pardonner à ceux qui se sont tournés vers toi, de satisfaire leurs prières et de leur accorder, par Sa grâce prodigieuse, tout ce qu'ils pourraient demander. Il est, en vérité, le généreux. Loué soit Dieu, Lui qui est le désir de tous les mondes, et le Bien-Aimé de tous ceux qui le reconnaissent."


b) Tout près du mausolée de Navvab se trouve celui de son fils Mirza Medhi, le deuxième fils de Baha'u'llah:

Mirza Mehdi, le frère cadet d'Abdu-l'Baha, mourut accidentellement à 22 ans dans la forteresse de Saint Jean d'Acre. Shoghi Effendi commente ce deuil comme suit:

"Dans une prière hautement significative que révéla Baha'u'llah à la mémoire de son fils, prière qui élève sa mort au rang de ces grands actes d'expiation associés au sacrifice accepté par Abraham sur la personne de son fils Isaac, à la crucifixion de Jésus-Christ et au martyre de l'Iman Husayn, nous lisons ce qui suit":

"Ô mon Seigneur! J'ai fait l'offrande de ce que tu m'as donné, afin que tes serviteurs soient vivifiés et que tous les habitants de la terre soient unis. " de même ces paroles prophétiques adressées à son fils martyrisé: " Tu es le dépôt de Dieu et son trésor en ce pays. Bientôt Dieu révélera, à travers toi, ce qu'il a désiré... Il est, en vérité, le Véritable, Celui qui connaît les choses invisibles. Lorsque tu fus enseveli pour reposer en terre, la terre elle-même trembla dans son ardent désir de te rencontrer. Ainsi en a-t-il été décrété et, pourtant, les hommes ne perçoivent point... Si nous devions relater les mystères de ton ascension, ceux qui sont endormis se réveilleraient, et tous les êtres s'embraseraient du feu du souvenir de Mon nom, le Tout-Puissant, l'Aimant."

Autre Tablette pour Mirza Medhi:

" Glorifié es-tu, ô Seigneur mon Dieu! ... Tu me vois aux mains de mes ennemis, et mon fils ensanglanté devant ta face, ô Toi dans les mains de qui est le Royaume de tous les noms! Ô mon Seigneur, j'ai fait l'offrande de ce que Tu m'as donné, afin que tes serviteurs soient vivifiés et que tous les habitants de la terre soient unis.
Béni es-tu... et béni celui qui se tourne vers toi et visite ta tombe, et qui s'approche, à travers toi, de Dieu, le Seigneur de tout ce qui fut et qui sera... J 'atteste que tu es bien retourné, en toute humilité, vers ta demeure. Grande est ta bénédiction et la bénédiction de ceux qui s'accrochent à l'ourlet de ta robe déployée... Tu es, en vérité, le dépôt du souvenir de Dieu et sa louange, et la louange de tous ceux qui demeurent dans le Royaume d'Immortalité et de tous les habitants du Royaume des Noms! Heureux es-Tu car tu as été fidèle à l'Alliance de Dieu et à son Testament, jusqu'à te sacrifier à la face de ton Seigneur, le Tout-Puissant, le Non-Contraint. En vérité, tu as été traité injustement, et de cela témoigne la beauté de Celui qui subsiste par Lui-même. Aux premiers jours de ta vie, ce que tu as subi a fait gémir toutes choses et a fait trembler tous les piliers. Heureux celui qui se souvient de toi et se rapproche, à travers toi, de Dieu, le Créateur de l'aube ".


c) Un peu plus loin du mausolée de Navvab se situe celui de Bahiyyeh Khanum, sa fille:

Fille de Baha'u'llah, et soeur d'Abdu'l-Baha et de Mehdi, désignée par Baha'u'llah comme étant " La plus Sainte Feuille (de l'Arbre de Dieu )".

Dès sa plus tendre enfance, jusqu'à sa mort -1846 1932 - sa vie fut totalement vouée à sa très sainte famille et offerte à Dieu.
La personnalité, la vie et l'importance des actions de Bahiyyeh Khanum à l'aurore de la dispensation Baha'ie ont été glorifiées par Baha'u'llah, Abdu'l-Baha et Shoghi Effendi.

Son Mausolée est encerclé, au bas du dôme, par une dédicace de Baha'u'llah, gravée en arabe, dont voici la traduction prise dans " Dieu Passe près de Nous " de Shoghi Effendi:

"Il est l'Eternel! Voici mon témoignage pour celle qui a entendu ma voix et s'est rapprochée de moi. En vérité, elle est une feuille qui a jailli de la Racine préexistante. Elle s'est révélée en mon nom et a goûté les douces saveurs de mon saint et merveilleux plaisir. Parfois, Nous lui donnions à boire de ma bouche au goût de miel, parfois, Nous la faisions participer à mon puissant et lumineux khwthar. La gloire de mon nom et le parfum de ma robe chatoyante reposent sur elle."
Enfin Shoghi Effendi nous explique que:

"Le fait que ces trois dernières demeures soient rassemblées à l'ombre du propre tombeau du Bab, blotties au coeur du Carmel... dans un jardin d'une exquise beauté, renforce... les puissantes possibilités spirituelles d'un lieu que Baha'u'llah lui-même appelle le trône de Dieu".

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