Médiathèque baha'ie

Exemples de projets concrets
de la Communauté Internationale Baha'ie

Source: Nouvelles Internationales Baha'ies
Pour d'autres réalisations baha'ies voir
www.ni-bahaies.org

Sommaire : une sélection de réalisations baha'ies dans le monde

Exposition au parlement européen de Bruxelle sur les réalisations baha'ies en Europe (Bruxelle - juin 2003)
Parlement européen de Strasbourg "100 ans d'unité dans la diversité en Europe" (Strasbourg - février 2004)
Des volontaires baha'is donnent une éducation dans des villages éloignés... (Panama - janv 2003)
Des rubans de couleur, une mine d'or et un chemin vers la paix (USA - fév. 2003)
Un prince félicite une école à l'inauguration de nouveaux bâtiments (Tonga - mars 2003)
Poste important aux Nations Unies pour un représentant baha'i (New-York - juin 2003)
1,4 millions de visiteurs aux terrasses (Haifa, Israël - juin 2003)
Une école baha'ie en Tanzanie reçoit une subvention pour un dortoir pour filles (Tanzanie - janv. 2002)
En Inde, la plus grande école du monde se concentre sur la moralité (Inde - janv. 2002)
Conférence des jeunes au Brésil pour devenir promoteurs du changement global (Brésil - mars 2002)
Une ONG d'inspiration baha'ie oeuvre en vue de consolider la société (Argentine - juillet 2002)
Sommet mondial du développement durable : importance des valeurs spirituelles (Afrique du Sud - août 2002)
Message adressé au sommet mondial pour le développement durable (New York - août 2002)
Formation: l'institut de développement Barli pour les femmes rurales (Inde - nov. 2002)
Des baha'is aident à établir un système scolaire dans un village isolé (Bolivie - nov. 2002)
Un cours d'économie et d'éthique à l'université de Bari (Italie - déc. 2002)
Le club de Budapest récompense un système éducatif pour les plus démunis (Allemagne - déc. 2002)
Déclaration sur le VIH/Sida (Nations Unies)
Déclaration de la Communauté à la Conférence mondiale contre le racisme (Afrique du Sud - août 2001)
Une ONG baha'ie pour un institut de formation professionnelle en Amazonie (Brésil - nov. 2001)
Valeurs et éducation : une solution pour un développement durable (Tchécoslovaquie - déc. 2001)

Galerie de photos sur des projets humanitaires accomplis par la communauté baha'ie
Projets pour le dialogue inter religieux
Autres réalisations de la communauté baha'ie



Exposition au parlement européen de Bruxelle sur les réalisations baha'ies en Europe

"Un siècle d'unité dans la diversité"


Télécharger cette exposition sur les actions des baha'is en Europe depuis 100 ans: Brochure volet1
(1.52 Mo) - Brochure volet2 (1.16 Mo)

BRUXELLES, le 11 juin 2003 (BWNS)

Photo: Exposition à l'intérieur du Parlement Européen à Bruxelle. Ici Socrates Maanian, secrétaire de l'Assemblée Nationale des Baha'ies de Grèce présente l'exposition à Efstratios Korakas, membre du Parlement européen.

Une exposition spéciale mettant en lumière la contribution des communautés baha'ies à l'harmonie sociale en Europe, a été officiellement ouverte aujourd'hui, au bâtiment principal du Parlement européen à Bruxelles.

Hébergée par le Parlement, l'exposition est intitulée "La Communauté internationale baha'ie: Promotion à travers l'Europe de l'unité dans la diversité pendant plus d'un siècle." Elle sera accueillie dans le hall principal du bâtiment du Parlement jusqu'au 13 juin 2003.

L'exposition a été officiellement inaugurée par Jean Lambert, membre du Parlement européen qui la parraine, au cours d'une réception dans le bâtiment du Parlement. Plus de 200 personnes, dont Ana Palacio, ministre des Affaires extérieures espagnol, un certain nombre de membres du Parlement et plusieurs autres personnalités assistaient à la réception.

90 personnes environ, ont en outre assisté à une communication faite par le professeur Suheil Bushrui sur "L'éthique de la globalisation", communication faisant partie des manifestations de la journée. Le professeur Bushrui est titulaire de la Chaire baha'ie pour la paix mondiale à l'Université du Maryland.

L'exposition relate à travers 14 panneaux, l'histoire en mots et en photos, de la manière dont les communautés baha'ies d'Europe se sont efforcées de promouvoir la paix, l'intégration multiculturelle, la tolérance religieuse, et l'éthique des affaires à travers une multiplicité de projets et d'actions concrets.

"Beaucoup de gens en Europe, notamment parmi les dirigeants, sont au courant de la persécution à laquelle sont soumis les baha'is en Iran," a dit Silvia Frohlich, représentante de la communauté baha'ie suisse, qui a assisté la branche parisienne du Bureau d'information publique de la Communauté internationale baha'ie, à mettre sur pied l'exposition.

"Cette exposition vise à montrer combien les communautés baha'ies d'Europe sont impliquées dans la vie de la société dans son ensemble, cherchant à promouvoir le progrès social et à y contribuer dans divers domaines," a ajouté Mme Frohlich.

"Nous pensons que nombre de gens seront surpris par le type de projets et d'activités dans lesquels sont engagés les baha'is à travers l'Europe."

L'exposition par exemple, fait mention de projets comme "L'institut pour la cohésion sociale", créé en 2001 par la communauté baha'ie au Royaume-Uni, pour promouvoir un discours sur la manière de développer l'harmonie multiculturelle.

La collaboration novatrice de la communauté baha'ie avec le Processus Royaumont de l'Union européenne, qui a pour but de renforcer la stabilité et la communication inter-ethnique en Europe de l'Est est aussi soulignée.

Il existe des communautés baha'ies bien établies - dirigées par des conseils dirigeants au niveau national - dans les quinze pays de l'Union européenne, ainsi que dans les dix nouveaux pays qui doivent rejoindre l'UE en 2004.

"Les baha'is sont persuadés de la nécessité d'une collaboration internationale et soutiennent les principes sous-tendant l'Union européenne," a précisé la responsable de la branche parisienne du Bureau d'information publique de la Communauté internationale baha'ie, Christine Samandari, qui a fait remarquer que la foi baha'ie a été établie pour la première fois en Europe en 1898.

Des baha'is résident dans plus de 6.000 localités à travers l'Europe, et quelque 976 conseils dirigeants locaux élus, administrant leur communauté au niveau local, sont implantés. Il existe des corps dirigeants nationaux dans 37 pays et territoires européens.

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Exposition au parlement européen de Strasbourg

La Communauté internationale baha'ie : "Cent ans au service de l'unité dans la diversité en Europe"

Tel était le thème de l'exposition au Parlement européen de Strasbourg, préparée par le Bureau d'Information Publique et qui a eu lieu à Strasbourg du 9 au 12 février 2004.

Cette exposition était sponsorisée par la Baroness Sarah Ludford, membre du Parlement européen (MEP) dont voici le discours d'inauguration lors du vernissage:

"Je parraine cette exposition sur la foi baha'ie, bien que je n'en sois pas une adepte, ni d'aucune autre religion d'ailleurs. Je fais cela parce que cette religion méconnue a une portée mondiale qui la rend intéressante pour des personnes comme nous qui travaillons dans un contexte international, dans ce Parlement en constante expansion.

La foi baha'ie compte six millions d'adhérents à travers le monde. Elle fut fondée en Perse au 19ème siècle par un homme connu sous le nom de Bab ("La Porte") qui fut persécuté puis exécuté en 1850. Environ vingt mille de ses adeptes furent également tués.

L'un des principaux dirigeants ayant survécu, appelé Baha'u'llah (ce qui signifie en arabe, "La Gloire de Dieu") s'avéra être le prophète annoncé par le fondateur. Né en Perse dans une famille descendant d'empereurs, il renonça à une vie d'aise et de confort pour proclamer les enseignements et l'unité de Dieu, l'unité de la religion, l'unité du genre humain, principes auxquels les adeptes adhèrent aujourd'hui.

Il lança un message de mise en garde contre le nationalisme incontrôlé et appela de ses voeux un système de gouvernance mondiale, ce qui a fait des baha'is de fervents partisans des Nations unies. Il se serait félicité du succès de l'Union européenne dans sa mission de sécurité collective et de protection des droits de l'homme.

Deux de ses commandements sont particulièrement frappants pour les politiciens européens : "Que votre vision embrasse le monde" et "Souciez-vous ardemment des besoins de l'époque où vous vivez".
Ces injonctions ont conduit les baha'is à apporter une contribution soutenue face aux défis actuels, comme par exemple le processus de Royaumont, financé par l'Union européenne et destiné à éliminer l'intolérance ethnique et religieuse et montrer que la violence ne résout rien. Il me semble également particulièrement intéressant que les baha'is soient engagés dans des projets de grande envergure en faveur de l'intégration du peuple rom. Lutter contre leurs désavantages et leur inégalité est un défi majeur pour l'Union européenne.

Alors que la notoriété de Baha'u'llah grandissait, il fut banni et exilé d'un pays et d'une ville à une autre, en Irak, puis à Constantinople, Adrianople (Edirne aujourd'hui) et finalement Saint-Jean d'Acre, où il mourut prisonnier.
J'ai été étonnée d'apprendre que son fils, bien qu'il ait refusé la citoyenneté britannique, fut promu, en 1920, Chevalier de l'Ordre de l'Empire britannique -par les gouverneurs de la Terre Sainte- pour avoir rendu un service humanitaire au peuple de Haïfa pendant la première Guerre mondiale, en ayant sauvé la ville de la famine. A ses funérailles, une foule immense de musulmans, chrétiens, juifs, et druzes ainsi que des baha'is en deuil, rendit hommage à son dévouement à la cause de la paix mondiale et de la dignité humaine.

De toute évidence, c'est en raison de son message universel et unificateur que la foi baha'ie est la bienvenue dans ce parlement qui symbolise l'unité dans la diversité en surmontant les divisions et les préjugés.

Les baha'is pensent que toutes religions émanent d'une même réalité divine, que la religion devrait être une source de souci de son prochain et d'unité et que les préjugés de toutes sortes sont destructeurs de la civilisation et doivent être dépassés. Ils pensent aussi que les femmes sont les égales des hommes et devraient jouir de droits et de chances équivalents, ce avec quoi je suis bien sûr entièrement d'accord.

Ce n'est pas mon métier de promouvoir cette religion, mais j'ai pensé qu'une petite introduction serait utile à ceux qui, comme moi jusqu'il y a peu, n'avaient pas encore entendu parler des baha'is. Une fois encore, ce qui justifie leur présence ici, c'est que leur message de paix mondiale, de justice et d'égalité s'apparente étroitement à notre raison d'être.

Peut-être qu'en découvrant la foi baha'ie, nous renforcerons notre propre foi dans nos efforts pour mettre fin aux guerres, aux conflits et aux persécutions et pour nous battre sur le libellé d'un amendement plutôt que pour un territoire ou la soumission d'un peuple, comme dans le passé.

J'aimerais accueillir les représentants de la communauté baha'ie venue d'Europe et présents aujourd'hui et, notamment notre prochain orateur, le Docteur Laslo Farkhas, qui est le représentant de la communauté internationale baha'ie pour la Hongrie. J'aimerais pour finir vous remercier de m'avoir accordé le privilège de parrainer cette exposition et de m'avoir permis de m'adresser à vous aujourd'hui."




Des volontaires baha'is donnent l'éducation indispensable dans des villages éloignés de la province de Chiriqui au Panama.

Chiriqui, Panama, le 3 janvier 2003 (BWNS)


Photo : Les élèves de l'école baha'ie de Quebrada Venado dans l'ouest du Pamana. Derrière à gauche, Victorino Rodriguez, leur instituteur.

Cinq heures du matin, la lumière de l'aube rougit le ciel noir et Victorino Rodriguez est déjà en route. Chaque lundi il marche pendant trois heures de Soloy où il habite jusqu'à une minuscule école dans le petit village de Quebrado Venado, au sommet des montagnes verdoyantes à l'ouest du Panama. L'enseignant de 36 ans marche rapidement à travers les sentiers étroits, anxieux d'arriver avant 8 h, heure à laquelle la classe commence. Avec uniquement du café pour petit déjeuner, il avance malgré tout avec énergie à travers les champs de riz vert, les bananiers et grimpe sur les rochers couverts de mousse, maculant ses chaussures usagées d'argile rouge. Une douzaine d'enfants attendent depuis 7h 30. Comme leurs parents travaillent dans les champs les enfants sont seuls. Lorsque Monsieur Rodriguez arrive à la dernière colline un cri joyeux monte et les élèves courent vers lui pour l'accueillir. Il les appelle chacun par leur nom, les embrasse affectueusement et ensemble, ils parcourent le dernier kilomètre jusqu'à l'école du village.

L'école de Quebrada Venada est une des dix écoles primaires ouvertes par la communauté baha'ie du Panama dans la région de Ngabe-Bugle. Elle est faite d'un sol en terre et d'un toit en branches de palmier sur des poteaux de bois. Cependant, comme les autres écoles qui ensemble accueillent plus de 300 élèves, elle offre aux enfants de cette lointaine région leur unique chance d'une éducation académique. Étant donné la faible densité de population de la région et son isolement - tous les villages où il y a une école baha'ie ne sont accessibles qu'à pied ou à cheval - le gouvernement n'a pu y maintenir un système scolaire. "Les enfants, à cause de l'éloignement des communautés dans lesquelles ils vivent, souvent distantes de six heures de marche de la ville la plus proche, ne recevraient aucune éducation si ce n'était par ces écoles" dit Rosemay Baily, secrétaire de la Fondation pour le développement et la culture (FUNDESCU) une ONG d'inspiration baha'ie, qui soutient les écoles.

"Aussi cet effort fait-il une immense différence dans la vie des enfants." La majorité des enseignants, autochtones eux-mêmes, n'ont pas de formation. Ils sont simplement, dans la communauté de Ngabe-Bugle, parmi ceux qui ont reçu plus d'éducation que les autres et se sentent ainsi obligés de transmettre leur connaissance. "L'histoire certifie que les peuples autochtones ont, dans le passé, joui d'une immense richesse culturelle et spirituelle, mais par manque d'éducation, ils n'ont pu la développer " dit Monsieur Rodriguez qui, lui-même s'est arrêté à la troisième. "J'ai choisi le sentier du service afin d'aider à amorcer un processus de développement pas à pas nécessaire à la communauté, spécialement au niveau des enfants qui sont l'avenir de la région Ngabe-Bugle du Panama."

Les écoles ont débuté il y a environ 20 ans, en tant que petites initiatives locales des baha'is du Panama, qui visaient à donner une éducation de base bilingue (espagnol et dialecte ngabere), aux niveaux maternel et élémentaire, aux communautés autochtones Ngabe-Bugle. Ces écoles se sont développées graduellement au fur et à mesure de l'augmentation des ressources de la communauté. Au début des années 90, après qu'un certain nombre d'enseignants volontaires aient été obligés de chercher un travail ailleurs, des jeunes baha'is de la communauté Ngabe-Buggle se sont rassemblés pour voir comment maintenir les écoles. Ils ont fait le pacte solennel de s'offrir comme enseignants et de le rester aussi longtemps que cela serait nécessaire, même sans salaire, quel que soit le sacrifice. "Nos propres familles sont pauvres mais comment pouvons-nous laisser ces enfants irremplaçables sans éducation?" dit Monsieur Rodriguez qui, enseigne maintenant depuis sept ans. Le groupe est composé d'environ douze personnes qui initialement travaillaient gratuitement.

Récemment, FUNDESCU a pu se procurer suffisamment d'argent pour fournir aux enseignants - ils sont actuellement treize - un salaire équivalent à environ 5O$US. Les fonds proviennent de sources baha'ies aussi bien que de fondations et contributions privées. "J'ai commencé mon service comme volontaire" dit Alexis Bejerano qui, chaque semaine, doit faire un voyage d'environ trois heures en bus, trois heures en bateau et trois heures à pied, de chez lui à l'école baha'ie de San Felix Bocas del Toro, où il enseigne les classes de 8ème, 7ème et 6ème. "Je sers mon peuple à cause de l'amour et de l'affection que je ressens pour les enfants" ajoute M. Bejerano. "La foi baha'ie m'a donné cette lumière - partager ce que nous avons appris. Je me sens heureux et j'acquiers énormément chaque jour où je suis en contact avec les enfants. J'apprends beaucoup juste en partageant la connaissance limitée que j'ai obtenue durant mes propres études."

Les responsables du gouvernement ont fait l'éloge du projet disant qu'il répondait à un important besoin. Lors d'une visite de la région Ngabe-Bugle en octobre 2002, le professeur Aguedo Acosta, directeur régional de l'éducation privée de Chiriqui pour le Ministère de l'éducation, a dit: "Pour la seconde fois vous me soyez aujourd'hui vous rendre visite en pays Ngabe-Bugle et vous offrir tout le support moral et légal dont les écoles baha'ies ont besoin" Les parents et les responsables locaux disent combien ils sont heureux des opportunités offertes par les écoles. "Je ne sais ni lire ni écrire, mais grâce à ces écoles mes enfants apprendront à lire et à écrire" dit Enrique Espinoza, chef du conseil du village Quebrado Molejon, où une école baha'ie enseigne à 60 élèves de la douzième à la sixième. Quoique les écoles soient dirigées par des baha'is, les enseignants et les administrateurs ne cherchent pas à convertir les élèves. Certains des villageois sont baha'is, d'autres catholiques, d'autres évangélistes et certains suivent la religion autochtone mama tata. En tout, à peu près la moitié des élèves sont baha'is. Cependant l'influence de la foi baha'ie ajoute une forte composante morale au programme. En plus du programme académique standard, les écoles ont un cours hebdomadaire appelé "Vertus et valeurs". "Ils ont besoin de plus qu'une éducation en sciences et mathématiques seulement, ils ont besoin d'une éducation de l'esprit." dit Benita Palacios, qui enseigne depuis neuf ans. "Quand j'étais en âge scolaire, nous les femmes avions peu d'opportunités d'étudier parce qu'on pensait que les femmes n'iraient jamais plus loin que leur propre maison." ajoute Mlle Palacios, qui enseigne en maternelle dans le village de Boca de Remedios. Elle dit, cependant, que les enseignements baha'is sur l'égalité de la femme et de l'homme l'ont poussée à aller au-delà de ces limites. "Je n'ai étudié que jusqu'à la troisième, et encore avec beaucoup de difficultés. " Comme les autres, Mlle Palacios a commencé en tant que volontaire. "En tant que baha'ie j'ai senti que j'avais une responsabilité envers ma propre communauté."

Quoique pas réellement formés comme éducateurs, les enseignants ont reçu durant ces années une formation de différentes organisations baha'ies, par le biais de FUNDESCU. L'été dernier, par exemple, la fondation Mona, organisation d'inspiration baha'ie basée aux USA qui s'efforce de soutenir les initiatives éducatives des populations démunies dans le monde, a dirigé un atelier de formation approfondie sur les principes de philosophie éducative et l'organisation d'une classe. Elle a en outre contribué pour 6.000$ au projet, durant les deux années passées. M. Rodriguez, par exemple, passe la semaine scolaire loin de sa femme et de ses trois jeunes enfants. Après avoir pourvu aux besoins de sa famille, sur les 50$ de traitement mensuel, il lui reste tout juste de quoi acheter pour lui-même du riz et parfois un peu de haricots ou de lentilles, qu'il a appris à cuisiner sur un feu en plein air après la classe.

Les gens de Quebrada Venado sont incontestablement reconnaissants. Ils traitent M. Rodriguez avec beaucoup de respect. Pratiquant une agriculture de subsistance, les fermiers n'ont ni argent ni nourriture à offrir, mais ils donnent du bois à tour de rôle pour la cuisine en plein air de Victorino. Ils lui ont construit un petit abri avec un cadre en bois, des panneaux de zinc sur trois côtés, un sol de terre et une petite plate-forme en bois comme lit. "La foi baha'ie a été une lumière pour notre peuple" dit un villageois de Quebrada Venado "avec cette école, nos enfants seront libérés de l'obscurité de l'ignorance. Ces enfants sont notre avenir." -- Par Randie Gottlieb --

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Des rubans de couleur, une mine d'or et un chemin vers la paix

Orlando, FL, USA, le 10 février 2003 (BWNS)

Photo : Élèves d"Ekole Panou de Haïti ("Notre école"), projet conjoint américano-haïtien.

Certains ont des rubans de couleur dans les cheveux, la plupart portent des uniformes roses et tous regardent avec un émerveillement empreint de gravité la caméra tenue par un homme venu d'un pays lointain.

Ces élèves d'une nouvelle école de Haïti offrent un spectacle attachant sur l'une des photos que David Smith étale devant lui.

Ce sont des photos comme celles-ci qui ont permis à M. Smith et à ses collaborateurs de raconter l'histoire d'un projet, dans le village de Pichon en Haïti, où l'éducation est apportée à une communauté privée des bienfaits élémentaires de la vie moderne.
M. Smith et ses collaborateurs ont présenté le projet à la Conférence baha'ie sur le développement économique et social pour les Amériques, tenue à Orlando en Floride du 19 au 22 décembre 2002. Ses co-présentateurs (et associés pour ce travail) sont des Haïtiens et amis baha'is, Pierre Balthazar et son frère Loulou. Tous les trois travaillent en collaboration avec un réseau croissant de familles, de voisins et d'amis à Haïti et au Michigan aux USA.

"D'une certaine manière, nous construisons une communauté des deux côtés," a dit M. Smith, directeur général d'une bourse fédérale gérée par le bureau d'éducation spécialisée du département de l'éducation du Michigan. Il suit son travail de développement comme un projet personnel.

"C'est un partenariat dans lequel chacun trouve son avantage."

Les élèves sont éduqués et évoluent dans un processus par étapes Ekole Panou ("Notre Ecole"), qui concerne actuellement 125 élèves du préscolaire au primaire.

Ce projet d'inspiration baha'ie est non seulement une démonstration de l'application du concept de l'unité de l'humanité mais interpelle aussi l'unité religieuse par les dons généreux venant de presbytériens, de catholiques et d'autres églises autour de Lansing au Michigan.

La conférence d'Orlando, suivie par 700 personnes venues de 36 pays aussi lointains que l'Australie et le Kazakhstan, était parrainée par le "Rabbani Charitable Trust", une organisation d'inspiration baha'ie à but non lucratif, de fonds pour le développement.

Les participants ont écouté plusieurs autres récits d'efforts couronnés de succès de baha'is utilisant des principes spirituels comme fondements d'une assistance pratique au développement socio-économique.

Luis Henrique Beust, par exemple a décrit aux délégués comment, au Brésil, les baha'is ont formé des juges et des procureurs à propos de la relation entre valeurs humaines et responsabilités quotidiennes. "Ainsi formés, ceux-ci accueillent cette synergie comme une nouvelle manière de projeter leur rôle dans le monde," a dit M. Beust, membre du conseil national dirigeant de la communauté baha'ie du Brésil.

William Davis, membre du même corps aux USA, a décrit une initiative de la Banque mondiale à laquelle il a participé pour résoudre un conflit à propos d'une mine d'or dans les montagnes du Pérou.

Le plus important, a dit M. Davis, est de construire un capital social - comment les personnes coopèrent à des objectifs communs sur la base de normes et de valeurs communes - et sa principale résultante, la confiance.

C'est avec des illustrations pratiques de ce type que les experts en développement ont partagé leur expérience avec des nouveaux venus dans le domaine.

Des ateliers sur des sujets comme le soutien aux médecins stagiaires, la prévention de la violence domestique, le souci de l'âme dans une gestion efficace et le développement des jeunes femmes ont eu lieu.

Savoir que le processus de développement est un processus progressif d'apprentissage, un retour continu d'informations entre participants et experts, durant lequel l'ensemble de la communauté acquiert la connaissance requise pour l'avancement a été l'une des principales leçons tirées de cette expérience.

"Le développement socio-économique baha'i est en fait, partout, apprendre, faire quelques pas et en tirer les enseignements," a dit le Canadien Gordon Naylor.

M. Naylor, membre du conseil national dirigeant des baha'is du Canada et lui-même expert en développement, a exprimé le besoin de développement parallèle du progrès spirituel et matériel. "Le monde," a-t-il dit "possède la technologie, la connaissance et les ressources pour changer de conditions. Il lui manque la volonté qu'apporte la croyance religieuse."

"Vous ne pouvez pas motiver les gens si vous n'impliquez pas leurs croyances," a-t-il dit. "La religion touche le coeur des gens. Elle les amène à faire des sacrifices."

"La religion ne doit pas être acceptée uniquement comme moyen de fournir des services mais comme partenaire à part entière pour formuler une vision et des programmes," a-t-il ajouté.

M. Davis a résumé la conférence en soulignant le rôle de l'individu dans "l'amélioration de la qualité de la vie humaine, objectif devenu le thème de la conférence."

"L'initiative individuelle était le point de départ du changement," a-t-il dit. "En appliquant les enseignements de Baha'u'llah, le prophète fondateur de la foi baha'ie, nous nous tenons au seuil de l'établissement d'une nouvelle culture qui n'est ni de l'orient ni de l'occident."

"Chacun a le droit et la responsabilité de contribuer à cette entreprise."

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Un prince félicite une école à l'inauguration de nouveaux bâtiments

Nuku'Alofa, Tonga, le 2 mars 2003 (BWNS)

Photo : Sourires d'élèves et de leurs professeurs à l'École internationale Océan de Lumière qui vient de s'agrandir de nouveaux bâtiments.

Lors de l'inauguration de deux bâtiments équipés pour une connection internet, à l'École internationale Océan de Lumière, le prince héritier Tupoutoa de Tonga a félicité l'école pour son avance technologique. "L'inauguration des locaux ne pouvait pas avoir lieu à un meilleur moment dans l'histoire de Tonga car, pour la première fois, cette école introduit un élément nouveau en utilisant la technologie pour contrebalancer les effets négatifs de l'économie" a dit le prince Tupoutoa dans un discours à la cérémonie qui a eu lieu le 25 janvier 2003. "Je suivrai le progrès de l'école avec le plus grand intérêt et la plus grande affection" a-t-il ajouté. Appartenant à la communauté baha'ie de Tonga, l'école et son équipe internationale cherchent à donner une éducation de grande qualité aux Tongans et aux autres étudiants venant du monde entier.

Durant ses sept années d'existence les installations louées par l'école sont devenues petites. Dorénavant les deux nouveaux immeubles apporteront quelque 2000 mètres carrés d'espace pour les salles de classe, les laboratoires et une bibliothèque. Le principal, Alan Cains, a dit que le programme d'Océan de Lumière s'inspire des principes baha'is.

"L'école vise à inspirer ses étudiants et diplômés à se consacrer au service de la race humaine" a dit M. Cains. "Elle est dédiée au développement des capacités spirituelles, intellectuelles et physiques de ses étudiants." "Nous cherchons les opportunités pour que les étudiants donnent d'eux-mêmes pour le bénéfice des autres, comme le soutien scolaire d'enfants ayant un déficit auditif ou d'autres incapacités, le tutorat envers les plus jeunes et le développement de la prise de conscience de la protection de l'environnement physique " a dit-il.

L'école cherche également à encourager le développement spirituel de ses étudiants en enseignant les valeurs spirituelles à l'école primaire et l'éducation morale à l'école secondaire, a dit Sohrab Bolouri, un des membres du conseil éducatif d'Océan de Lumière. "Chaque semaine, une vertu est sélectionnée pour que l'école entière la mette en pratique" a ajouté M. Bolouri
"Commencer la séance du matin par des prières aide aussi à créer une atmosphère spirituelle." Il a ajouté que l'école est ouverte à toutes les classes de la société et a pour but de donner à ses étudiants une vision internationale, caractérisée par le concept de citoyenneté mondiale et par un système de valeur universel. "Les cours, excepté ceux de langue tongan, sont enseignés en anglais, afin de permettre aux étudiants d'avoir accès à une grande quantité d'information en croissance constante du monde entier."

Actuellement, l'école propose des classes de 3 à 16 ans et ajoutera une année de plus l'an prochain. Des diplômes de fin d'études secondaires seront remis aux diplômés. Les nouvelles salles de classe sont équipées pour des connections internet, offrant ainsi la possibilité aux élèves, dans l'avenir, d'utiliser leur propre ordinateur portable et de se connecter au réseau de l'école. Les bâtiments pour cette école gratuite ont coûté 500,000 US$ et ont été financés par un prêt bancaire et des dons. Situés dans les faubourgs de Nuku'alofa, la capitale de Tonga, l'école est ouverte depuis 1996 et a commencé avec seulement neuf étudiants. Elle accueille maintenant 250 enfants dont environ 80% sont de Tonga. Les autres viennent d'Australie, du Canada, du Japon, de Nouvelle-Zélande et des USA.

L'ouverture officielle des nouveaux locaux a été suivie d'un déjeuner et d'une réception pour 600 invités, dont le frère du prince Tupoutoa, l'honorable Maatu et sa femme Alaileula, la petite fille de Son altesse Malietoa Tanumafili II, le chef d'Etat de Samoa. Étaient également présents des ministres du gouvernement, des ambassadeurs et autres notables.

Donald Blanks, membre du Corps continental des Conseillers, un corps consultatif qui fait partie de l'administration baha'ie, trois membres du Corps auxiliaire et sept des neuf membres de l'Assemblée spirituelle nationale des baha'is de Tonga, le conseil élu dirigeant la communauté baha'ie du pays, représentaient les baha'is. Le programme de la cérémonie, diffusé en direct à la radio à travers Tonga et en différé à la télévision, comprenait des prières aussi bien que des extraits de Écrits baha'is attirant l'attention sur la signification de l'éducation. Aux lectures ont succédé des danses traditionnelles de Tonga et d'autres îles de la région, exécutées par les élèves et le personnel de l'école. Une troupe de danse de la jeunesse baha'ie locale a présenté une nouvelle danse appelée "Éducation". La danse soulignait l'importance de trouver l'équilibre entre éducation spirituelle, physique et universitaire.

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Poste important aux Nations Unies pour un représentant baha'i

NEW-YORK, le 13 juin 2003 (BWNS)

Photo: Bani Dugal, nouvelle présidente du Comité des ONG concernant la question des femmes aux Nations unies.

Le représentant principal de la Communauté internationale baha'ie aux Nations unies vient d'être élu à la présidence du plus important Comité des organisations non-gouvernementales (ONGs) concernant le question des femmes aux Nations unies à New-York.

Bani Dugal sera pendant deux ans, présidente du Comité des ONG sur la condition de la femme, date à laquelle elle sera rééligible pour un second mandat de deux années.

En tant que présidente du Comité, Mme Dugal travaillera avec tous les départements des Nations unies, à promouvoir l'émancipation des femmes et des jeunes filles et l'égalité des femmes et des hommes.

"Chaque agence des Nations unies a une personne désignée comme 'point focal du genre' et notre objectif est de travailler de près avec chacune d'elles pour nous assurer que les intérêts du genre sont pris en compte dans toutes les conventions" a dit Mme Dugal.

"En particulier, nous désirons nous concentrer sur la promotion de l'idée de partenariat entre femmes et hommes, et sur le rôle des hommes et des garçons dans l'avancement des femmes et des filles," a dit Mme Dugal.

" La résolution de paix, de sécurité et post-conflit est une autre question sur laquelle nous espérons nous concentrer," a ajouté Mme Dugal. "Nous voulons voir les femmes représentées à la table de paix et dans l'action post-conflit, dans des endroits comme l'Afghanistan, l'Iraq et d'autres pays."

Mme Dugal a été élue par acclamation à la réunion annuelle, du Comité. Elle était précédemment vice-présidente du Comité.

Le Comité est composé d'environ 200 ONGs internationales, et associé avec une centaine d'autres autour du monde.

En mars, Bani Dugal a été nommée représentante principale de la Communauté internationale baha'ie auprès des Nations unies. Mme Dugal était représentante principale par intérim depuis la fin des fonctions de Techeste Ahderom en 2001.

Mme Dugal a débuté à la Communauté internationale baha'ie en 1994, et pendant plusieurs années elle a été directrice du Bureau de la communauté pour le progrès de la condition féminine. Née en Inde, où elle était juriste avant de venir aux Nations unies, Mme Dugal a un Master en droit de l'environnement de la Pace University School of Law de New-York.

La Communauté internationale baha'ie est depuis longtemps active dans les travaux du Comité. Mary Power, qui était directrice du Bureau de la communauté pour le progrès de la condition féminine jusqu'à son départ en 1997, a été présidente du Comité de 1991 à 1995. À ce titre, Mme Power faisait aussi partie du Comité de soutien des ONGs internationales, qui a organisé le Forum des ONGs sur les femmes, à Huairou, en Chine du 30 août au 8 septembre 1995, en parallèle avec la 4ème Conférence mondiale sur les femmes, tenue à Beijing en septembre 1995.




1,4 millions de visiteurs aux terrasses

HAÏFA, Israël, le 13 juin 2003 (BWNS)

Photo : Visite de Terrasses.

Près d'un million et demi de gens ont visité les jardins en terrasse autour du Tombeau du Bab sur le Mont Carmel depuis leur première ouverture au public le 4 juin 2001.

La grande majorité des 1,4 millions de visiteurs viennent d'Israël, qui a 6,5 millions d'habitants. Les terrasses sont une des principales attractions touristiques du pays.

En annonçant les statistiques, la responsable des visites guidées Eliza Rasiwala a ajouté que plus de 380.000 des visiteurs avaient pré-réservé des visites guidées.

Les visites, assurées par le Centre mondial baha'i, sont gratuites.

Les visites guidées accueillent les visiteurs en bas, soit de la section supérieure, soit de la section inférieure des 19 terrasses de jardins. Occasionnellement, la terrasse 19 avec les jardins immédiatement adjacents au Tombeau du Bab, et la place d'entrée des terrasses au pied de la montagne peuvent être visités.

Mme Rasiwala a précisé qu'il y avait eu plus de 9.700 visites depuis la première il y a deux ans.

Quelque 25 étudiants israéliens, formés et payés pour leurs services, guident la plupart des visites, mais il y a aussi quelques guides professionnels à plein-temps, a-t-elle déclaré.

Les guides viennent de contextes juif, chrétien, musulman et druze. Les visites sont aussi accompagnées par des guides assistants, dont certains sont des membres de l'équipe du Centre mondial baha'i, volontaires pendant leurs temps libres.

Actuellement, les visites peuvent être faites en hébreu, en arabe, en anglais, en russe et en espagnol. Une équipe israélienne s'occupe des réservations par téléphone.

Pour plus de détails et des photographies des terrasses et des visites, voir http://www.bahaiworldnews.org/story.cfm?storyid=134 et http://www.bahaiworldnews.org/terraces .

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Une école baha'ie en Tanzanie reçoit une subvention pour un nouveau dortoir pour filles

IRINGA, Tanzanie, le 1 janvier 2002

Le lycée Ruaha, parrainé par la communauté baha'ie, a reçu une subvention de 122 000 $ US sur deux ans pour la construction d'un nouveau dortoir, pouvant héberger jusqu'à 120 élèves.
Cette subvention de 141 630 Euros, a été accordée par une agence de développement d'inspiration baha'ie du Luxembourg, la Unity Foundation. Le premier versement a été effectué le 19 décembre 2001.

"Un des buts principaux de la Fondation est de favoriser l'éducation des filles et des femmes" explique Alex Schoos, trésorier de la Fondation. "C'est la raison pour laquelle nous voulions appuyer ce projet à l'École Ruaha."

Située à Iringa, l'école Ruaha reçoit environ 400 élèves. L'école a été fondée en 1986 et est gérée par l'Assemblée spirituelle nationale des baha'ie de Tanzanie, le corps dirigeant élu par la communauté baha'ie d'ici.

La mission principale de l'école est de servir la communauté tanzanienne en général en dispensant, à prix abordable, une éducation de qualité. Un de ses principaux objectifs est l'éducation des filles. Plus des deux tiers de ses élèves sont de sexe féminin, alors que dans le pays moins de la moitié des étudiants inscrits dans les lycées sont des filles.

"Nous nous concentrons sur l'éducation des filles, ce qui est très important ici puisque traditionnellement seuls les garçons sont instruits; c'est à eux que l'on accorde traditionnellement la priorité" a déclaré Becky Fairley, la directrice de Ruaha, dans une entrevue récente. "Nous essayons d'encourager les filles à améliorer leurs résultats. Nous croyons que ceci contribue à élever le statut des femmes. Cela modifie leur façon d'éduquer leurs enfants et l'effet sur la communauté est considérable."

La construction du nouveau dortoir prévoit une surface de 1040 mètres carrés, y compris une cour de 405 mètres carrés. Actuellement, 260 filles sont logées dans quatre dortoirs plus petits. Le nouveau dortoir augmentera de 46 pour cent la capacité d'hébergement.

La Unity Foundation, organisme non-gouvernemental fondé en 1991 par un groupe de baha'is, a aussi financé, récemment, un projet de dépistage de santé en Guyane ainsi qu'une imprimerie à but non lucratif au Congo-Kinshasa, produisant, à faible coût, du matériel pédagogique tant pour le développement communautaire que pour d'autres projets partout dans le pays.

Les fonds de la Unity Foundation proviennent de donateurs européens, mais principalement de Luxembourgeois. Un grand nombre des donateurs sont baha'is. Dans le cas de la construction du nouveau dortoir, la Fondation a reçu en contrepartie, une subvention équivalant aux deux tiers, de la part du Gouvernement du Luxembourg.

Pour de plus amples renseignements sur le lycée Ruaha, voyez: http://www.onecountry.org/e123/e12304as_Ruaha_School.htm



En Inde, la plus grande école du monde réussit à se concentrer sur le globalisme et la moralité

LUCKNOW, Inde, le 2 Janvier 2002 (BWNS)

Photo : Cours d'informatique.


Photo: Les créateur ce l'école ont démarré avec quelques enfants.


Photo: Prière matinale avant les cours.

Frais émoulu de l'université et jeune marié, Jagdish Gandhi savait, il y a 42 ans que le but principal de sa vie était de servir l'humanité. Il pensa alors que l'éducation des enfants serait un bon moyen d'y parvenir.

Il emprunta donc 300 roupies (un peu moins de 10 dollars), loua quelques salles, et fonda la City Montessori School dans cette capitale historique d'une province du nord de l'Inde. La première classe de cette école comptait cinq élèves.

Monsieur Gandhi n'imaginait pas qu'elle deviendrait un jour la plus grande école privée du monde, ni qu'elle serait réputée pour l'accent particulier mis sur la façon d'enseigner aux étudiants la valeur de la citoyenneté mondiale et de la tolérance religieuse.

"Il y a ici des centaines d'autres écoles bien établies", dit monsieur Gandhi, 66 ans, fondateur avec sa femme de l'école en 1959. "Nous n'avons donc pas réalisé que nous allions devenir la plus grande école du monde - ou que nous allions nous concentrer à ce point sur la transmission du globalisme éducatif.

Avec 22612 étudiants en 1999, CMS, le nom usuel de l'école, a gagné en 2000 une place dans le livre Guinness des records mondiaux en tant que plus grande école du monde pour le nombre d'élèves inscrits. Elle compte maintenant plus de 25000 élèves, de la maternelle à la fin du secondaire.

D'après les parents et les enseignants, le nombre élevé d'inscriptions n'est pas un hasard ou la conséquence de particularités comme des frais d'instruction extrêmement bas ou une équipe de sport très performante. Ils disent que CMS attire plutôt énormément les élèves pour deux raisons: 1) La réputation de son excellent enseignement, 2) Son programme distinctif d'éducation morale.

En terme d'enseignement, les élèves de CMS enlèvent donc les meilleures places aux examens du gouvernement ainsi que dans les écoles supérieures et universités prestigieuses de toute l'Inde. Pour l'année scolaire 2000-2001, par exemple, sur les 1192 étudiants de CMS qui se sont présentés au certificat d'études, examen national du système scolaire indien, 1179 l'ont obtenu, dont 1099 avec une note globale supérieure à 60 sur 100, ce qui est considéré comme une mention "très honorable". Environ 79 étudiants ont obtenu une note supérieure à 90 sur 100.

Enseignement mis à part, les parents disent qu'ils ont aussi choisi d'envoyer leurs enfants à CMS en raison de son effort remarquable pour fournir aux étudiants les outils spirituels, moraux et intellectuels nécessaires au succès dans un monde de plus en plus global, un monde dans lequel la capacité à vivre avec des personnes de toutes religions, origines ethniques et nationalités sera d'une importance extrême.
"Exposition au globalisme"

L'accent mis par l'école sur cet objectif est très clair. Son prospectus annonce "une interaction internationale et une exposition au globalisme", tandis que les bannières et posters sur les différents bâtiments de l'école proclament: "Chaque enfant est potentiellement la lumière du monde", et que d'autres soulignent les principes d'harmonie et de tolérance inter-religieuse.
"Pourquoi autant de parents y envoient-ils leurs enfants?" "La raison, je pense, est que les parents veulent que leurs enfants soient bien", affirme monsieur Gandhi. "Oui, ils veulent leur offrir une bonne éducation. Ils veulent de bons résultats et nous les leur donnons. Mais ils veulent aussi que leurs enfants aient une bonne moralité, ce que nous nous efforçons de leur donner également."

"De plus, les parents savent que leurs enfants vont être exposés à un environnement international", ajoute monsieur Gandhi, soulignant que l'une des caractéristiques distinctes de l'école est d'accueillir de nombreuses conférences internationales sur des sujets allant de la musique et de la culture à l'informatique et à la robotique, ce qui amène de nombreux visiteurs de l'étranger.

"Ici les enfants se pénètrent d'une vision de globalisme", poursuit monsieur Gandhi. "De telle façon qu'ils puissent accéder à une fonction qui leur permettra de changer le monde. Je souhaite que nos diplômés soient des agents motivés du changement social, servant les meilleurs intérêts de la communauté et du monde perçu dans sa totalité".

Techniquement parlant, CMS n'est pas tant une école qu'un secteur scolaire, avec une vingtaine de branches dispersées dans Lucknow. Chaque branche étant un petit campus en lui-même, avec généralement le bâtiment principal de l'école et plusieurs structures annexes. En moyenne, chaque branche accueille quelques 1250 élèves.

Certains de ses campus ont été construits spécifiquement pour CMS, et cette infrastructure scolaire est l'une des plus modernes parmi les nombreuses écoles privées de Lucknow, si ce n'est de l'Inde. De plus, par leur qualité de construction, de conception et d'agencement, ils devraient être comparés plus précisément aux campus d'un petit collège ou d'une université plutôt qu'à ceux d'une école élémentaire et secondaire.

Le programme couvre tous les sujets traditionnels nécessaires pour que les élèves passent les examens nationaux, mais avec un accent particulier mis sur l'éducation morale. Et à CMS, l'éducation morale intègre le concept de citoyenneté mondiale et d'harmonie inter-religieuse.
"La source des valeurs morales"

Les valeurs morales promues à CMS viennent directement des enseignements de la foi baha'ie. Au début de leur vie commune, monsieur et madame Gandhi étaient profondément influencés par les idées humanitaires du Mahatma Gandhi - influence qui, en partie, a conduit monsieur Gandhi à fonder CMS. En 1974, monsieur et madame Gandhi sont devenus baha'is. Depuis ce moment, ils ont progressivement introduit les principes sociaux et spirituels de la Foi dans le programme spirituel et moral de CMS.

Cela ne veut pas dire toutefois que l'école impose la foi baha'ie à ses élèves. En fait, l'école cherche avant tout à soutenir les valeurs enseignées par toutes les religions et à respecter les croyances de tous les étudiants et de leurs parents, qui reflètent la diversité de Lucknow, composée d'environ 70 pour cent d'hindous, 25 pour cent de musulmans et 5 pour cent de chrétiens et de sikhs.

"Dans notre école nous respectons chaque religion", affirme Bonita Joel, principale de la branche Indira Nagar de CMS, elle-même chrétienne. Aucune religion n'est enseignée ici. C'est une école laïque. Mais nous enseignons aux enfants à respecter chaque religion."
Madame Joel et d'autres à CMS estiment que l'accent porté sur le pluralisme religieux est indissociable de celui porté par l'école sur le globalisme.

"L'école professe que nous croyons fondamentalement dépasser les limites étroites de notre pays pour avancer vers d'autres nations et cultures.", dit madame Joel. "Avec la mise en place de la globalisation, nous sentons que les élèves ne peuvent plus continuer à être confinés dans des pensées restreintes à leur voisinage, leur culture ou leur pays. Qu'ils doivent avancer vers un monde plus large."

Madame Sadhna Chooramani, principale de la branche Chowk de CMS, croit que l'accent porté sur le globalisme et la tolérance religieuse aident beaucoup à préparer les élèves au succès dans le monde actuel".

"Nos élèves n'ont pas d'inhibitions à sortir et à travailler avec d'autres, quelle que soit leur religion ou leur origine ", affirme madame Chooramani, 38 ans qui est hindoue. " Ils acceptent les gens tels qu'ils sont. Le sentiment d'unité de la race humaine est profondément enraciné en eux ".

Madame Chooramani croit que, à CMS, la promotion de longue date de la tolérance et du principe d'unité a contribué à l'harmonie communautaire à Lucknow. En 1992, lorsque des émeutes se sont produites dans de nombreux centres urbains après que des fondamentalistes aient détruit la mosquée Babri de la ville de Ayodhya, Lucknow a échappé à ces troubles sérieux et elle est réputée pour être une ville paisible.

Selon madame Chooramani, avec autant d'élèves et un niveau d'engagement parental aussi élevé, CMS contribue très certainement à ce sens de l'harmonie à Lucknow.
"Les gens de Lucknow commencent à sentir que ce concept d'unité de l'humanité est le seul moyen par lequel nous pouvons progresser vers l'harmonie, la paix et une meilleure façon de vivre."

Pendant la crise de Ayodhya en1992, Madame Chooramani a organisé une réunion de voisinage, et elle y a lancé un appel au calme. " J'ai dit qu'aucune religion n'enseigne ce type de violence ", rapporte-t-elle.

Pendant cette période, d'autres branches de CMS ont également organisé des réunions similaires ou des activités, et l'école entière a organisé une marche générale pour la paix. "Des centaines d'enfants marchaient avec une banderole proclamant " Dieu est un et toute l'humanité est une", dit madame Barthi Gandhi, directrice du groupe CMS. "Et à cette époque, il n'y a eu aucun accident à Lucknow, même si ailleurs, des hindous tuaient des musulmans et des musulmans tuaient des hindous, "

L'école cherche à renforcer son idéal d'internationalisme non seulement dans son programme, mais encore, comme le souligne monsieur Gandhi, en parrainant diverses conférences internationales. Dans certains de ses plus grands campus, des dortoirs bâtis sur le modèle d'hôtels et des services de restauration rendent de tels événements possibles à un coût relativement bas.

Actuellement chaque année, l'école accueille une variété d'événements internationaux, incluant "Macfair International", une exposition sur l'informatique et les mathématiques, "Celesta International", un festival de culture et de musique internationale, les Olympiades internationales d'astronomie, l'Olympiade scientifique des mathématiques, de l'informatique et de la robotique, un "échange international d'expériences entre écoles", et une "école d'été internationale pour enfants". En 2000, CMS a organisé et/ou accueilli neuf événements de ce type et onze étaient prévus pour 2001.

L'école s'efforce également d'innover en matière d'éducation. Elle a ainsi adopté des pratiques de gestion variées, telles que les cercles de qualité, qui encouragent la naissance et le développement d'idées nouvelles. Elle possède également sa propre "aile d'innovation" avec 25 personnes entièrement orientées vers la recherche, le développement et la mise en place de nouvelles méthodes d'enseignement pour le groupe CMS. Dans cet objectif, les chercheurs puisent des idées en Inde et à l'étranger.

Quant aux parents, ils sont heureux de la direction prise par l'école. Le nombre d'élèves continue à augmenter, atteignant 25172 élèves cette année.

"Il y a de nombreuses écoles qui donnent un bon enseignement, mais celle-ci va plus loin, en donnant à tous les meilleurs atouts: le développement personnel, un bon niveau scolaire et des valeurs morales" affirme Manoj Agrawal, ingénieur électricien de 35 ans qui a deux enfants à CMS.

"Ils font sortir le meilleur de l'enfant" ajoute Deepa Agrawal, sa femme. "Ils leur donnent des opportunités et un encouragement juste".
Les Agrawal et d'autres parents font aussi l'éloge de l'importance qu'accorde l'école à des relations fortes entre parents et enseignants. Des visites régulières des enseignants aux familles sont encouragées et les parents sont invités à des manifestations elles aussi régulières à l'école. "Cela développe certains rapports entre enseignants et parents", selon madame Agrawal.

Om Prakesh Patel, un fermier de 32 ans du district Kaimur, à quelque 390 kilomètres dans l'état de Bihar, avait tellement envie d'inscrire son fils à CMS qu'il a déménagé avec ses beau-parents pour s'installer à Lucknow - ce qui va complètement à l'encontre des traditions.
Lui et sa femme, Sunita, ont choisi CMS à cause de sa réputation scolaire, de la grande interaction entre parents et enseignants et de l'accent mis sur l'éducation morale.
"L'importance accordée à la morale est un point supplémentaire", dit Mr. Patel, dont le fils de neuf ans, Harsh, fréquente CMS depuis cinq ans. " Nous sommes un pays laïque et l'esprit communautaire grandit en Inde. Nous pensons donc que nous avons besoin d'une société plus tolérante envers les religions. Et à notre époque matérialiste l'éthique morale est très importante."



La conférence des jeunes au Brésil se concentre sur la préparation des jeunes afin qu'ils deviennent promoteurs du changement global

SAO PAULO, Brésil, 8 Mars 2002 (BWNS)

Avec comme but de débattre de la manière dont les jeunes peuvent avoir un impact plus positif sur le monde, plus de 600 jeunes de 15 pays différents sont venus ici au Neuvième congrès du mouvement des jeunes baha'is des Amériques du 17 au 21 janvier 2002 afin de parler de paix, de changement et du futur. Tenu au Centre d'éducation baha'ie de Soltanieh aux abords de Mogi Mirim, à quelques 150 kilomètres de São Paulo, le programme de quatre jours de la conférence comprenait des causeries données par des membres du bureau des Conseillers pour les Amériques, des manifestations artistiques, des ateliers par petits groupes et des présentations audio-vidéos. Organisé par le Comité national baha'i des jeunes du Brésil, l'objectif de cette conférence était de rassembler les jeunes de différents pays et de différents milieux afin de partager des idées sur la manière d'améliorer le monde. Le congrès était le dernier évènement d'un Mouvement international de jeunes baha'is focalisé sur les Amériques.

"Cela rassemble les jeunes, les unit, leur donne un sens de la culture baha'ie," dit Massoud Moslehi, 33 ans, de Victoria au Canada, en ajoutant: "Culture baha'ie veut dire vivre en accord avec les enseignements de la foi baha'ie, ce qui non seulement favorise le développement de l'unité du genre humain mais aussi exhorte les baha'is à une vie active de service pour l'humanité et à rectifier leur conduite personnelle."

Le premier de ces congrès s'est tenu à Santiago du Chili, où quelques 650 jeunes de 25 pays se sont rassemblés en janvier 1998. Des milliers de jeunes provenant de douzaines de pays se sont regroupés en congrès internationaux en 2000 et 2001, au Canada, en Équateur, au Salvador, en République Dominicaine, au Paraguay. "Les jeunes ont joué un rôle particulier et unique dans chaque génération," rapporte un article sur le site internet du congrès, expliquant les buts et les motivations du Mouvement des jeunes baha'is. "Ils ont souvent servi de force catalytique positive poussant la société vers quelque chose de meilleur. Libres des pressions imposées par le travail et les responsabilités familiales, leur énergie, leur enthousiasme et leur zèle peuvent être utilisés afin d'encourager le développement d'un mouvement de changement positif au sein de la société, assurant un meilleur avenir, à eux-mêmes et à leurs enfants."

Les participants au dernier congrès en fait, sont apparus tout revigorés par cet évènement, exprimant ainsi qu'ils ont le pouvoir d'améliorer le monde, en se concentrant sur des actions positives et sur leur propre développement moral. "Nous ne sommes pas des révolutionnaires au sens habituel du terme, nous n'essayons pas de faire tomber les gouvernements ou de mener une guérilla," dit Gaël Masrour, un baha'i de 28 ans habitant au Chili. "Mais nous essayons de changer le monde tel qu'il est aujourd'hui. Je pense que ces conférences ne sont qu'une étape dans ce processus, non pas un but, mais une étape."

"L'humanité traverse une phase dans laquelle il n'y a pas de place pour les vaines imaginations et les loisirs inutiles," poursuivit Masrour. "Ne pas agir quand on est à ce point du développement du monde, est un suicide. Si nous voulons le changement," dit il, "nous avons besoin de nous transformer nous-mêmes ainsi que la société dans un processus parallèle. Nous devons devenir des leaders moraux et nous démarquer par un dur travail et par l'exemple." En plus des causeries données par des conseillers baha'is, il y avait de nombreuses présentations faites par les jeunes eux-mêmes, allant de la musique et de la danse, à une vidéo envoyée par des jeunes ayant participé à la Conférence des jeunes de Sherbrooke au Québec, Canada, en juillet 2001.

Lena Delchad, 23 ans, de San Diego aux États-Unis, dit que le rassemblement de tant de jeunes venant de tant de pays déploie une énergie unique - qui a été la raison principale de sa venue. Les conférences de jeunes comme celle-ci, dit-elle, "envoient un courant d'énergie à travers les jeunes directement vers leurs propres communautés".

Les jeunes ont terminé les quatre jours de conférence en s'engageant à mener des actions durant l'année suivante afin de réaliser un changement positif au sein de leur communauté.
Quelques unes de ces actions comprennent des classes d'éducation morale pour les enfants, utilisant l'art comme outil éducatif, le démarrage de groupes théâtraux sur l'éducation morale, et l'implication dans des projets de construction des communautés.
Plusieurs groupes de jeunes, juste après le congrès, ont lancé une campagne de deux semaines pour répandre les principes de la foi baha'ie.

Le site internet du congrès http://www.mjbahai.com/brasil, contient des informations sur le congrès, sur le message du Comité des jeunes baha'is du Brésil, des documents provenant des précédents Congrès des jeunes, et des informations sur le Mouvement des jeunes baha'is.



Une ONG s'inspirant des enseignements baha'is oeuvre en vue de consolider la societé

Buenos-Aires, Argentine, 9 juillet 2002 (BWNS)

Au mois de novembre dernier, les habitants de cette grande ville cosmopolite sont descendus dans les rues en frappant violemment sur des casseroles pour protester contre l'effondrement économique qui a fait sombrer un des pays les plus riches d'Amérique latine dans une crise profonde et persistante.

Au mois de janvier, les protestations ont pris une nouvelle forme au fur et à mesure que, dans plusieurs quartiers, des gens créaient des "assemblées de quartier" afin de parler de ce qu'ils pouvaient faire eux-mêmes pour résoudre quelques-uns des problèmes qui perturbent la société. Des projets ont ainsi été entrepris, allant de l'achat de nourriture en gros à prix réduits jusqu'à la création de banques de quartier.

Que le phénomène persiste ou non, l'organisation spontanée de gens dans des parcs et places de quartiers de cette ville de 12 millions d'âmes, reflète la conviction croissante que les problèmes sociaux et économique de l'Argentine ne peuvent être traités que grâce à la participation active de la société civile.

L'UNIDA, organisation non gouvernementale (ONG) s'inspirant des enseignements baha'is, qui se concentre sur la formation en vue de consolider la société civile et de promouvoir le développement au moyen de la participation, prône cette idée depuis longtemps. L'UNIDA constate un intérêt croissant pour ses programmes depuis le début de la crise, avec pour résultat, en juin 2002, le niveau le plus élevé d'inscriptions.

D'après Haleh Maniei coordonnatrice des étudiants et de la promotion pour l'UNIDA "Ces assemblées de quartier ont vu le jour parce que les gens ici, croient maintenant qu'ils doivent prendre en main la responsabilité d'agir. Et, par conséquent, ils savent qu'il leur faut davantage d'éducation dans ce domaine de planification, stratégique pour les ONG, qu'ils doivent savoir démarrer leurs propres projets, et ainsi de suite. Il y a beaucoup plus de gens qui appellent ces jours-ci pour se renseigner sur les programmes de l'UNIDA."
Fondée en 1996 par un groupe de baha'is, l'UNIDA - Universidad de las Naciones, Integracion, Dessarrollo, et Ambiente (Université pour les nations, l'intégration, le développement et l'environnement) offre des cours de troisième cycle dans quatre disciplines: le développement durable, l'anthropologie sociale, le développement humain et les processus d'organisation.

Les quatre programmes abordent l'étude du développement à l'échelle humaine et des méthodologies connexes concernant les bases de la communauté, de même que la prise de décisions par la participation, qui, selon les fondateurs de l'UNIDA, sont les clés d'une action sociale efficace.

"Ces quatre disciplines ne sont en réalité que des portes d'entrée différentes pour arriver au même endroit", dit Lucio Capalbo, coordonnateur général de l'UNIDA, et un de ses fondateurs. "Au c¦ur même de ce que l'UNIDA essaie de faire réside l'effort pour rendre la société civile plus forte en formant ses responsables à l'utilisation de nouvelles méthodes de prise de décisions basées sur la consultation et la participation, qui peuvent aider les gens à mieux fonctionner en groupes. C'est là le c¦ur même de la prise de pouvoir par la société civile."

L'année passée, avant même la crise qui sévit actuellement, l'UNIDA s'est vu accorder plusieurs subventions importantes. En novembre, c'était une des huit ONG retenues à égalité par l'Organisation des femmes, dans un concours dont le prix était une subvention de la Banque interaméricaine de développement. L'UNIDA a ainsi reçu la somme de 8 900 $ US pour un programme visant à donner à des responsables locales une formation dans le domaine de la direction (leadership) éthique.

Au cours de l'année, l'UNIDA a reçu des fonds de la Communauté européenne pour assurer une formation sur la résolution des conflits aux responsables locaux intervenant dans des communautés pauvres. La ville de Buenos-Aires a en outre offert une subvention pour un nouveau projet sur "Les rôles nouveaux dans le travail" visant la formation de 20 chômeurs dans le recyclage des meubles.

Depuis sa fondation, les effectifs de l'UNIDA sont en constante augmentation, atteignant récemment un pic de 128 étudiants. Et, malgré la récession économique, elle a réussi cette année à dispenser ses cours dans deux autres villes argentines : Rosario et Viedma.
"Nos programmes de formation sont exactement ce dont le pays a besoin en ce moment", dit M. Capalbo. L'UNIDA enseigne notamment dans tous ses cours "la consultation" dont les principes ont leurs origines dans les enseignements baha'is.

Au centre de ces programmes, la consultation, un processus hautement participatif qui à la fois encourage la diversité d'opinion et recherche l'unité des différentes visions. Parmi ses principes de bases, le fai que le but premier doit rester le bien de tous ; l'information utilisée doit provenir de sources et de points de vue aussi variés que possible ; l'éahcnge d'idées doit être entier et sincère tout en restant courtois ; toute idée mise en avant devient la propriété du groupe ; une fois qu'une décision est atteinte, elle est soutenue par l'ensemble du groupe.
"Lorsque les gens comprennent le processus de consultation, ils commencent à penser d'une nouvelle manière", dit M. Capalbo, expliquant que, de l'avis des fondateurs de l'UNIDA, plusieurs des problèmes de la société actuelle ont leurs origines dans des modèles de prise de décisions qui dressent les différents groupes les uns contre les autres. "Ils réfléchissent alors en fonction de l'unité dans la diversité, et non de l'esprit de parti ni des conflits. Et l'UNIDA apprend aux gens à prendre des décisions et à collaborer avec les autres au moyen de la consultation, à élaborer, exécuter et évaluer les programmes de participation, grâce à la collaboration de tous."

Selon les diplômés de l'UNIDA, le résultat est une méthode efficace et pratique qui donne à la société le pouvoir d'agir.

"Cela a été très utile, surtout à cause du concept d'économie à échelle humaine et d'approche systématique, ainsi que d'autres outils de planification", dit Fabian Roman, chef de Plan21, une ONG oeuvrant dans le domaine de l'environnement à Buenos-Aires. M. Roman a suivi, en 1999, un cours de l'UNIDA sur la gestion de l'environnement et le développement durable. M. Roman, professeur adjoint de tourisme, développement et environnement à l'Université La Plata, dit qu'il enseigne maintenant la consultation dans ses cours.
Mario Daniel Caputo, juge dans la province de Buenos-Aires, a suivi, en 2000, le cours de l'UNIDA sur les droits de la personne et travaille maintenant à mettre sur pied une ONG pour aider les réfugiés et immigrants sans papiers en Argentine à avoir accès aux études, aux soins de santé et à l'emploi.

"Les outils offerts par l'UNIDA, tels que les nouveaux concepts de développement, la technique conceptuelle de la consultation et d'autres éléments, m'ont beaucoup servi pour ce qui est de la planification du projet ", dit le juge Caputo. "Ils m'accompagnent comme de nouveaux bagages me permettant d'appliquer concrètement de tels concepts."

OC-BP-020709-1-UNIDA-167-S



Au sommet mondial du développement durable, les baha'is mettront l'accent sur les valeurs spirituelles

Johannesburg, Afrique du Sud, le 23 août 2002 (BWNS)

Lors du Sommet mondial du développement durable, les représentants baha'is mettront en évidence l'importance des valeurs spirituelles. Trente représentants de six organisations baha'ies ou d'inspiration baha'ie prendront part au Sommet qui a pour objectifs de mesurer les progrès réalisés dans le domaine du développement durable depuis le Sommet mondial de Rio de Janeiro en 1992. L'élément central de la participation baha'ie sera une déclaration préparée par la Communauté internationale baha'ie, intitulée "Religion et développement à la croisée des chemins : convergence ou divergence?".

"La déclaration lance un appel vigoureux et plein de défis aux Nations unies et aux responsables des religions mondiales," a dit Peter Adriance, porte-parole au Sommet de la Communauté internationale baha'ie. " Les Nations unies y sont invitées à mieux prendre en compte le rôle central que la religion doit jouer dans la recherche d'un développement durable et, les dirigeants des religions à rejeter toute forme de fanatisme faisant obstacle au développement et à la paix." (Le texte complet de la déclaration est sur http://www.bic-un.bahai.org/02-0826.htm, pour le lire en français).

Programmé du 26 août au 4 septembre, le Sommet permettra la rencontre de milliers de participants parmi lesquels des chefs d'état et de gouvernement, des délégués nationaux et dirigeants d'organisations non-gouvernementales (ONG), des représentants d'entreprises et autres groupes importants. Organisé par les Nations unies, le Sommet a pour objectif d'inspirer des actions orientées vers la construction d'un monde plus sain prenant en compte les besoins humains en nourriture, eau, abri, équipements sanitaires, énergie, services de santé et sécurité économique.

Les rencontres se dérouleront en trois lieux différents : le Sommet lui-même qui concernera essentiellement les négociations entre gouvernements, se tiendra au Centre des Conventions Sandton, à la périphérie de Johannesburg, un Forum pour les Organisations non-gouvernementales aura lieu, séparément, à Nasrec, à 25 km de là et un espace aménagé non loin du Centre Sandton, appelé le Village Ubuntu, sera ouvert aux dirigeants de gouvernement, aux ONG, aux autres groupes importants comme celui des entreprises ainsi qu'au public.

Des expositions, des représentations culturelles et d'autres événements s'y dérouleront, offrant ainsi l'opportunité de nouveaux partenariats en vue du développement durable. Les baha'is participeront à des activités dans ces trois lieux. Des délégations, de la Communauté internationale baha'ie ainsi que des communautés officielles baha'ies du Brésil, du Canada et d'Afrique du Sud, ont été accréditées au Sommet. Deux organisations d'inspiration baha'ie, mais sans liens formels avec des institutions baha'ies, le Forum international sur l'environnement (IEF) et le Forum européen baha'i des entreprises (EBBF), ont également été accréditées au Sommet et enverront des délégations. Trente baha'is au total ont été accrédités pour ces organisations" a précisé M. Adriance. Ces mêmes délégations participeront aux activités du Forum des ONG et du Village Ubuntu. La Communauté internationale baha'ie et la Communauté baha'ie d'Afrique du Sud ont réalisé deux expositions, l'une au village Ubuntu, l'autre au Forum des ONG.

Ces expositions mettent en évidence l'approche baha'ie du développement et seront une vitrine pour les projets baha'is qui reflètent les valeurs et les principes qui sont " au c¦ur du développement " tels que la confiance, l'égalité de l'homme et de la femme et la justice.

L'IEF et l'EBBF partageront le même stand au Forum des ONG. Ils ont également prévus plusieurs ateliers sur des sujets tels que: "Les dimensions multiples de la mondialisation", "Les indicateurs de la durabilité", "Intégrer les sciences dans les communautés locales", "Les valeurs du développement durable" et "Les valeurs d'une éducation au développement durable". "À maints égards," a expliqué M. Adriance, "le programme des ateliers et des activités de ces organisations d'inspiration baha'ie soutiennent le thème central que les baha'is ont voulu traiter lors de ce Sommet - montrer que le développement durable est impossible dans le vide spirituel."

"Les travaux de l'IEF ainsi que ceux de l'EBBF ont mis en évidence l'importance de valeurs spirituelles, l'IEF se concentrant sur le rôle des valeurs relatives aux questions scientifiques et techniques liées à l'environnement et l'EBBF sur celles en rapport avec l'éthique dans les affaires." a ajouté M. Adriance. "Nous pensons que la religion a un rôle essentiel à jouer en inculquant les valeurs nécessaires à la naissance d'une société en développement durable. Et de nombreux groupes reprennent ce message et le transmettent aux Nations unies et aux autres organisations internationales." De plus, deux troupes artistiques de jeunes "Beyond Words" et "Ablaze" soutiendront certaines initiatives choisies et il y aura une exposition "L'art des enfants au service de l'environnement" à partir d'une compétition annuelle organisée par les baha'is dans la région de Cape Town.

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Message adressé au sommet mondial pour le développement durable par la communauté internationale baha'ie

New York, Etats-Unis, le 23 août 2002 (BWNS)

(Note de la traduction : les citations sont librement traduites) La Communauté internationale baha'ie a fait une déclaration, 'Religion et développement à la croisée des chemins: convergence ou divergence', au Sommet mondial pour le développement durable, conférence organisée par les Nations unies à Johannesburg, République d'Afrique du Sud, du 26 août au 4 septembre 2002. Ci-dessous le texte complet de cette déclaration :

Tout au long du 20ème siècle, les préjugés ethniques, raciaux et nationaux ont progressivement donné lieu à la prise de conscience que l'humanité forme une seule famille et la terre un seul pays (1). Les Nations unies (ONU), créées en réponse à cette prise de conscience, ont travaillé sans relâche afin de faire émerger un monde, dans lequel tous les hommes et toutes les nations puissent vivre ensemble, dans la paix et dans l'harmonie. Pour porter secours à ce monde, les Nations unies ont tissé un remarquable réseau d'institutions, d'organisations, de conventions internationales et de plans d'actions globales qui ont contribué à éviter les conflits et les guerres, à protéger les droits de l'homme, à encourager l'égalité entre hommes et femmes et à améliorer les conditions matérielles d'innombrables individus et communautés.

En dépit de ces victoires significatives, les Nations Unies doivent cependant comprendre à la fois le rôle positif que peut jouer la religion en créant un ordre mondial de paix et de prospérité, et l'impact destructeur que le fanatisme religieux peut avoir sur la stabilité et le progrès du monde. Ce manque de considération à l'égard de la religion peut être notamment observé dans le domaine du développement, où les Nations unies ont, pour une grande part, considéré les communautés religieuses comme de simples canaux pour l'acheminement de biens et de services, comme des moyens de réaliser des politiques et des programmes de développement. Plus même, lorsque les instruments des Nations unies (2) en faveur des droits de l'homme ont été utilisés pour condamner l'intolérance et la persécution religieuses (3), les politiques et les programmes de développement des Nations unies (4) ont stigmatisé la bigoterie religieuse comme l'obstacle majeur à l'établissement de la paix et du bien-être dans le monde.

* La religion : fondement de civilisation et de progrès.

Il devient de plus en plus évident que le passage au point culminant du long processus millénaire d'organisation de la planète comme un seul pays pour la famille humaine tout entière, ne pourra se réaliser dans un vide spirituel. Selon les écrits baha'is, la religion est 'source d'illumination, cause de développement et l'impulsion animatrice de toute progression humaine'(5) et 'fut la base de toute civilisation et de tout progrès dans l'histoire de l'humanité'(6). Elle est source de sens et d'espoir pour la vaste majorité des habitants de la planète, et elle a un pouvoir infinie pour inspirer le sacrifice, l'évolution et l'engagement à long terme de ses disciples(7). Il est donc inconcevable qu'une société globale, pacifique et prospère, -société qui abrite une diversité spectaculaire de cultures et de nations- puisse s'établir et se maintenir sans impliquer, directement et substantiellement, les grandes religions mondiales dans ses projets et ses appuis (8).

On ne peut nier, en même temps, que le pouvoir de la religion a été perverti pour tourner le prochain contre son prochain. Les Écrits baha'is déclarent que 'la religion doit être source de fraternité, cause d'unité et de proximité de Dieu pour l'homme. Si elle éveille haine et lutte, l'absence de religion est alors préférable et, l'homme sans religion est meilleur que celui qui la professe.' (9) Tant que les animosités religieuses peuvent déstabiliser le monde, il sera impossible d'instaurer un modèle global de développement durable, but fondamental de ce Sommet.

* Religion et Nations unies : Un travail commun pour la paix et la justice.

Compte-tenu de l'histoire du fanatisme religieux, il est compréhensible que les Nations unies soient encore hésitantes à inviter les religions dans leurs négociations. Cependant, les Nations unies ne peuvent plus ignorer le bien incommensurable que les religions ont fait et continuent à faire dans le monde, ou les contributions salutaires et de grande portée qu'elles peuvent apporter à l'établissement d'un ordre global, durable, pacifique et prospère. En fait, les Nations unies ne réussiront à établir cet ordre global que dans la mesure où seront utilisées la puissance et la clairvoyance de la religion. Ceci exige d'accepter la religion non seulement comme un moyen de véhiculer et d'exécuter des initiatives de développement, mais aussi comme un associé actif dans la conceptualisation, l'organisation, l'exécution et l'évaluation des politiques et des programmes mondiaux (10). Le mur, historiquement justifié séparant l'ONU et les religions (11) doit tomber devant les impératifs d'un monde luttant pour l'unité et la justice (12). La responsabilité réelle cependant réside dans les religions elles-mêmes. Les disciples, et plus encore les dirigeants des religions, doivent démontrer qu'ils sont les dignes partenaires de la mission importante qui consiste à construire une civilisation mondiale durable. Cela requiert que les dirigeants religieux travaillent consciencieusement et sans relâche à éradiquer la bigoterie et la superstition (13) à l'intérieur de leurs propres traditions religieuses. Ceci demande qu'ils acceptent la liberté de conscience pour tous, y compris pour leurs disciples (14), et renoncent aux revendications d'exclusivité et d'irrévocabilité religieuses (15).
Il paraît inimaginable que l'acceptation de la religion comme partenaire des Nations unies soit autrement que progressif, ou que les hostilités religieuses soient instantanément résolues. Mais les besoins désespérés de la famille humaine ne peuvent souffrir aucun délai supplémentaire pour reconnaître le rôle de la religion.

* Religions et ONU : Les prochaines étapes possibles.

Pour sa part, l'ONU pourrait commencer le processus consistant à impliquer de manière appréciable la religion dans les délibérations sur le futur de l'humanité, en organisant un premier rassemblement des dirigeants religieux, à l'initiative peut-être du Secrétaire Général. En priorité, les dirigeants pourraient demander qu'une convention sur la liberté de religion et de croyance soit élaborée et ratifiée, aussi vite que possible, par les gouvernements du monde, avec l'appui des communautés religieuses (16). Une telle action menée par les dirigeants religieux, marquera leur volonté de reconnaître la liberté de conscience pour tous, et réduira de manière significative, les tensions dans le monde. Ce rassemblement pourrait aussi discuter la mise en place d'un forum religieux permanent au sein de l'Organisation des Nations unies, dans un premier temps sur le modèle du forum permanent récemment instauré par l'ONU pour les Questions indigènes. La création de ce corps serait une étape importante vers une pleine intégration de la religion dans le travail de l'ONU pour établir un ordre mondial pacifique (17).
De leur côté, les dirigeants religieux devront démontrer qu'ils sont dignes de participer à ce forum. Seuls, les dirigeants religieux, qui clarifieront à leurs adeptes que les préjugés, la bigoterie et la violence n'ont pas de place dans la vie d'un croyant, seront invités à participer au travail de ce forum.

* Le règne promis de paix et de justice.

Il est évident que plus l'ONU retardera l'implication significative de la religion dans ses travaux, plus l'humanité subira les ravages de l'injustice et de la désunion (18). Il est aussi clair que, tant que les religions mondiales ne renonceront pas au fanatisme et ne travailleront pas consciencieusement à l'éliminer de leurs propres rangs, la paix et la prospérité resteront du domaine de l'illusion. En fait, la responsabilité de la situation lamentable de l'humanité dépend, pour une bonne part, des dirigeants religieux mondiaux. Ce sont eux qui doivent élever leur voix pour en finir avec la haine, l'exclusion, l'oppression des consciences, la violation des droits de l'homme, le déni d'égalité, le refus de la science, la glorification du matérialisme, la violence et le terrorisme, qui sont perpétrés au nom de la vérité religieuse. De plus, ce sont les adeptes de toutes les religions qui devront transformer leur propre vie et revêtir le manteau du sacrifice au service du bien-être des autres, contribuant ainsi à la réalisation du règne depuis longtemps promis, de la paix et de la justice sur terre.


Notes :
1. Avec cette prise de conscience, s'est développée l'idée que la paix et la prospérité mondiales seront impossibles aussi longtemps que les droits de l'homme seront régulièrement violés, l'égalité des femmes niée, les minorités ethniques et raciales discriminées, les ravages de la pauvreté ignorés et la souveraineté nationale sans freins exercée.

2. Malheureusement, les Nations unies ont été incapables d'aller au-delà de la Déclaration sur l'élimination de toutes les formes d'intolérance et de discrimination basées sur la religion ou la croyance, pour concevoir une convention sur la liberté de religion et de croyance. La capacité des Nations unies à transformer les déclarations de l'Assemblée générale, sur la race ou sur les femmes en conventions, souligne seulement son absence de réussite dans le domaine de la religion et de la croyance - c'est à dire que, après la Déclaration sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale, et la Déclaration sur l'élimination de la discrimination envers les femmes, les Nations unies ont élaboré la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale et la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination envers les femmes.

3. Bien que quelques-uns des plans d'action globale issus des conférences récentes des Nations unies suggèrent que le mésusage de la religion s'oppose au développement, les quelques références qu'elles y font, ni n'examinent les effets de la bigoterie et de la violence religieuses sur le développement et la sécurité, ni ne proposent de solutions. (Voir, par exemple, la Déclaration de Vienne et le programme d'Action, II-22, 38 ; la Déclaration de Copenhague et le programme d'Action, 69 ; la Plate-forme pour Action de la 4ème conférence mondiale sur les femmes, 24,80(f), 131,224 ; L'Agenda d'Habitat, 25 ; Nous, les peuples : le rôle des Nations unies au 21ème siècle, 200 ; la Déclaration de la conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale la xénophobie et l'intolérance qui s'y rattache, 59-60.) Agenda 21 mentionne la religion, mais sans aucune référence à l'impact de son mésusage sur le développement (voir, Agenda 21, 5.53, 6.1, 6.3, 6.4, 6.12, 6.32, 6.34 (a)(i), 36.13 (a)). De plus, le Programme pour l'exécution permanente d'Agenda 21, élaboré au Sommet de la terre +5, ne contient aucune mention de la religion, et l'Ébauche du plan d'exécution pour le sommet mondial pour un développement durable qui a été négocié à la 4ème session du comité préparatoire (27 mai - 7 juin 2002), mentionne une fois la religion et seulement à l'appui de la déclaration que l'organisation de services de soins de santé de base est " dans la logique...des valeurs culturelles et religieuses " (A/CONF 199/PC/L.5, #45). Cette omission des effets destructeurs du fanatisme religieux sur le développement durable, dans les plans d'action globale émanant du Sommet de la terre, du Sommet de la terre+5, et du Sommet mondial pour un développement durable, est pour le moins frappante, étant donné que quelques-unes des conférences des années 90 avaient, au moins, exprimé une préoccupation à propos de l'intolérance religieuse.

4. Dans ses efforts pour combattre le terrorisme, les Nations unies ont hésité à s'adresser au fanatisme religieux. À travers une série de résolutions, de traités et d'actions, les Nations unies ont réclamé une coopération internationale concertée pour combattre le terrorisme, le stigmatisant comme " une des plus sérieuse menace à la paix internationale et à la sécurité pour le 21ème siècle " et contraire à " la prospérité et à la stabilité mondiale " (S/RES1377 (2001)). Cependant, en même temps, les Nations unies ont été réticentes à identifier le fanatisme religieux comme une source de terrorisme, s'y référant le plus souvent indirectement - par exemple, " le terrorisme motivé par l'intolérance ou l'extrémisme " (S/RES/1373 (2001)). Dans les quelques occasions où il est mentionné directement, il fait partie d'une liste de justifications diverses - par exemple, " les actes criminels dans l'intention de provoquer un état de terreur...sont...injustifiables, quelle que soit la nature, politique, philosophique, idéologique, raciale, ethnique, religieuse ou autre des considérations invoquées pour les justifier " (A/RES/55/158, para 2; voir aussi A/57/37, Annex III, Article 5, Report of the Ad Hoc Committee [chargé de l'esquisse de Comprehensive Convention on International Terrorism] élaboré par l'Assemblée générale Resolution 51/210 of 17 December 1996; and the International Convention for the Suppression of the Financing of Terrorism, Article 6). Curieusement, même les diverses résolutions prises par le Conseil de sécurité, l'Assemblée générale et la Commission des droits de l'homme en réponse aux actes terroristes du 11 septembre 2001, n'ont pas identifié le fanatisme religieux comme force animant ces actes (quelques discours du Secrétaire général des Nations unies font allusion à ces motivations fanatiques : " C'est pour nous un combat moral contre un démon qui est une abomination pour toutes les religions. " SG/SM8013, Message du Secrétaire général Kofi Annan à la Conférence de Varsovie pour combattre le terrorisme, 6 novembre 2001) Cette hésitation à reconnaître et à condamner vigoureusement la bigoterie religieuse comme motivation des actes terroristes, affaiblit l'efficacité des efforts des Nations unies à mettre une fin au terrorisme international. Car, c'est seulement en identifiant et en comprenant la motivation précise de telles actes qu'ils peuvent être efficacement combattus. 5 'Abdu'l-Baha, Promulgation of Universal Peace, Baha'i Publishing Trust, Wilmette, IL, 1982, p.361.

5. 'Abdu'l-Baha, Promulgation of Universal Peace, Baha'i Publishing Trust, Wilmette, IL, 1982, p.361.

6. Ibid.

7. La religion a inspiré dans toutes les populations des aptitudes à aimer, à pardonner, à créer, à entreprendre, à vaincre les préjugés, à se sacrifier pour le bien commun, et à discipliner les instincts. Contre toute attente et avec peu d'encouragements en ce sens, elle continue à soutenir le combat pour la survie de multitudes innombrables, et de susciter partout des héros et des saints dont la vie est la justification la plus persuasive des principes contenus dans les écrits de leurs fois respectives. En fait ses lois fondamentales et ses principaux principes ont, au cours des âges, constitué la chaîne et la trame du tissu social, unissant les peuples en communautés et servant d'ultime autorité pour donner sens et direction à la vie individuelle et collective.

8. Il est impensable de soutenir qu'un système de droits internationaux de l'homme peut remplacer un dessein religieux en tant que force apte à inspirer les profonds sacrifices et à orienter les changements de grande envergure nécessaires à l'unification et à la pacification de l'humanité. Bien qu'il soit exact que les normes et standards des droits internationaux de l'homme soient pour une grande part basés sur des principes ayant leurs racines dans les grandes religions du monde, un tel système, par lui-même - coupé de desseins religieux - ne peut mobiliser la vision morale et l'engagement nécessaires à l'établissement et au maintien de la paix et de la justice universelles. En fait, détachés des vertus enseignées par toutes les religions - telles que la bonté, le pardon, la compassion, la générosité, l'amour, le sacrifice, la responsabilité, et le service d'autrui - les droits de l'homme et les libertés fondamentales sont souvent utilisés pour justifier l'égoïsme individuel, les conduites anti-sociales, la sur-consommation, le relativisme moral, l'outrance culturelle et le chauvinisme national.

9. 'Abdu'l-Baha, Promulgation of Universal Peace, Baha'i Publishing Trust, Wilmette, IL, 1982, p. 181. Les écrits baha'is insistent régulièrement sur ce principe - par exemple, "Si la religion doit être source de haine, d'antagonisme et de conflit, si elle devient cause de rivalité et de discorde et conduit les hommes à s'entretuer, son absence est préférable " (Ibid. p. 298); " Si une religion devient cause de haine et de dissension, il serait préférable qu'elle n'existe pas. Être sans une telle religion est mieux que d'être avec " ('Abdu'l-Baha, 'Abdu'l-Baha in London, Baha'i Publishing Trust, Oakham, England, 1982, p. 28); " Si une religion devient une cause d'inimitié, de haine et de division, il serait préférable d'être sans, et se retirer d'une telle religion serait un acte réellement religieux " ('Abdu'l-Baha, Paris Talks, eleventh edition, Baha'i Publishing Trust, London, 1969, p. 130).

10. Alors que les principes religieux ont eu une notable influence sur les Nations unies, particulièrement dans le domaine des droits de l'homme, les Nations unies ont encore à accepter les religions du monde en tant que légitime partenaire dans ses travaux. L'implication d'Organisations non gouvernementales (ONGs) dans certaines activités des Nations unies ; les sentiments religieux que des officiels onusiens et gouvernementaux expriment occasionnellement pendant des négociations ; le statut d'Observateur permanent du Saint siège (représentant l'état du Vatican) ; et d'autres moyens similaires à travers lesquels la voix de la religion s'élève parfois aux Nations unies ; peuvent à peine être appelés une implication substantielle de la religion dans les délibérations et le travail conceptuel des Nations unies. Cette absence d'implication laisse perplexe, étant donné que les écritures des religions du monde promettent un âge de paix universelle et d'harmonie mondiale - âge dont l'établissement est l'objectif central des Nations unies.

11. Pour avoir un aperçu intéressant de l'influence des ONG religieuses à l'ONU, voir Religion and Public Policy at the UN, Religion Counts, 2002.

12. Des initiatives telles que le Dialogue du développement des religions du monde (une initiative commune de la Banque mondiale et de plusieurs religions du monde), et le Sommet du Millenium pour la paix mondiale des dirigeants religieux et spirituels (une réunion mondiale des dirigeants religieux qui s'est tenue en partie dans le hall des Nations unies, à laquelle participaient des officiels onusiens, mais qui n'était pas officiellement organisée par les Nations unies) pourraient être considérées comme un premier pas vers une implication directe de la religion dans le travail des Nations unies. Les Nations unies pourraient construire sur ces premiers pas, des mécanismes et des processus qui apporteraient, d'une manière significative, des valeurs religieuses, des aspirations et une vision au coeur de l'entreprise d'envergure mondiale que sont les Nations unies.

13. Les dirigeants religieux devront accepter la science et la religion comme les deux systèmes de connaissance indispensables devant oeuvrer de pair si l'humanité doit progresser. En même temps, ceux qui nient l'importance de la religion dans la résolution des problèmes apparemment insolubles de l'humanité doivent regarder, d'un esprit impartial, vers les perspectives et orientations de la religion afin de garantir l'application correcte des connaissances et aptitudes générées par la recherche scientifique. L' harmonie de la science et de la religion est un principe fondamental de la foi baha'ie: "Dieu a doté l'homme d'intelligence et de raison avec lesquelles il doit déterminer la vérité des problèmes et des propositions. Si les croyances et les opinions religieuses se révèlent contraires aux critères scientifiques, ce sont de simples superstitions et imaginations; car l'antithèse de la connaissance est l'ignorance, et la superstition est fille de l'ignorance. Sans aucun doute possible, il doit y avoir accord entre la vraie religion et la science. Il est impossible d'avoir foi et de croire en quelque chose se révélant contraire à la raison; le résultat ne peut être qu'hésitation et incertitude." ('Abdu'l-Baha, The Promulgation of Universal Peace, Baha'i Publishing Trust, Wilmette, IL, 1982, p. 181)

14. Encourager la liberté de conscience implique de permettre à tout individu d'explorer la réalité, d'étudier, de comprendre les autres religions et de changer de religion si tel est son choix. Les écrits baha'is insistent sur le fait que la force et la coercition en matière de religion et de croyance sont une violation du commandement divin: "la conscience de l'homme est sacrée et doit être respectée" ('Abdu'l-Baha, A Traveler's Narrative, Baha'i Publishing Trust, Wilmette, IL, 1980, p. 91.). Assurément, la spécificité humaine pour un individu signifie rechercher personnellement la réalité, choisir librement sa religion et adorer Dieu de la manière qu'il croit être juste.

15. Dépasser de tels dogmes requiert d'accepter la notion que toutes les grandes religions du monde sont également valables en nature et en origine et sont les aspects d'un processus de civilisation divin et progressif, épurant les aptitudes de l'humanité à connaître, aimer et servir. Baha'u'llah déclare, "Il n'est point douteux, en effet, que tous les peuples de la terre, à quelque race ou religion qu'ils appartiennent, tirent leur inspiration spirituelle d'une même source céleste et qu'ils sont les sujets d'un seul Dieu" (Gleanings From the Writings of Baha'u'llah, second edition, Baha'i Publishing Trust, Wilmette, IL, 1976, p. 217.) L'avenir de l'humanité repose finalement sur l'acceptation ou le refus de cette compréhension de la nature et de la source des grandes religion du monde.

16. D'autres efforts initiaux pourraient inclure l'élaboration et la ratification de conventions internationales sur l'éducation et les médias. Basées sur la Convention contre la discrimination en matière d'éducation, ces conventions condamneraient sans réserve et sanctionneraient avec force ceux qui, au nom de la religion, utilisent l'éducation et les médias pour faire pression sur la liberté de conscience et exhorter à la division, à la haine, au terrorisme, à la violence et aux effusions de sang. Elles n'auraient aucune tolérance pour les institutions et les initiatives éducatives ou les politiques et programmes médiatiques - tant publiques que privés - encourageant de telles attitudes et une telle conduite.

17. L'idée que la diversité des religions exclut la possibilité d'une implication effective des religions aux Nations unies est contestable. Les religions du monde partagent un certain nombre de vérités et se rencontrent de plus en plus souvent, à tous les niveaux, pour explorer valeurs et aspirations communes, travailler à l'application de politiques et de programmes gouvernementaux et exécuter diverses d'initiatives. En fait, la vision commune d'un avenir pacifique, soutenue par toutes les grandes religions du monde, témoigne de l'immense dévouement, de 'énergie et des ressources que l'implication des religions aux Nations unies pourrait apporter à l'organisation dans son ambition d'accomplir remplir sa mission mondiale.

18. Le danger croissant d'une conflagration mondiale d'origine religieuse ne fait que souligner le besoin d'accélérer l'implication religieuse dans le travail des Nations unies. Car un gouvernement civil, sans aide, ne peut surmonter un tel danger. De même ne peut-on imaginer que des appels à la tolérance mutuelle suffisent à eux seuls pour éteindre une animosité persuadée d'exprimer la sanction divine. La situation demande des dirigeants religieux une rupture avec le passé aussi décisive que celle qui a permis aux sociétés de faire face aux préjugés également corrosifs de race, de genre et de nation. Quelle justification pourrait exister pour exercer une influence en matière de conscience sinon celle de servir le bien-être de l'humanité. À ce tournant capital de l'histoire de la civilisation, l'urgence d'un tel service ne peut être plus claire.

BIC Document #02-0826



"La Communauté internationale baha'ie : cent ans au service de l'unité dans la diversité en Europe"

Tel était le thème de l'exposition au Parlement européen de Strasbourg, préparée par le Bureau d'Information Publique et qui a eu lieu à Strasbourg du 9 au 12 février 2004.

Cette exposition était sponsorisée par la Baroness Sarah Ludford, membre du Parlement européen (MEP) dont le discours d'inauguration lors du vernissage ne laissera pas nos lecteurs indifférents.

"Je parraine cette exposition sur la foi baha'ie, bien que je n'en sois pas une adepte, ni d'aucune autre religion d'ailleurs. Je fais cela parce que cette religion méconnue a une portée mondiale qui la rend intéressante pour des personnes comme nous qui travaillons dans un contexte international, dans ce Parlement en constante expansion.

La foi baha'ie compte six millions d'adhérents à travers le monde. Elle fut fondée en Perse au 19ème siècle par un homme connu sous le nom de Bab ("La Porte") qui fut persécuté puis exécuté en 1850. Environ vingt mille de ses adeptes furent également tués.

L'un des principaux dirigeants ayant survécu, appelé Baha'u'llah (ce qui signifie en arabe, "La Gloire de Dieu") s'avéra être le prophète annoncé par le fondateur. Né en Perse dans une famille descendant d'empereurs, il renonça à une vie d'aise et de confort pour proclamer les enseignements et l'unité de Dieu, l'unité de la religion, l'unité du genre humain, principes auxquels les adeptes adhèrent aujourd'hui.

Il lança un message de mise en garde contre le nationalisme incontrôlé et appela de ses voeux un système de gouvernance mondiale, ce qui a fait des baha'is de fervents partisans des Nations unies. Il se serait félicité du succès de l'Union européenne dans sa mission de sécurité collective et de protection des droits de l'homme.

Deux de ses commandements sont particulièrement frappants pour les politiciens européens : "Que votre vision embrasse le monde" et "Souciez-vous ardemment des besoins de l'époque où vous vivez".

Ces injonctions ont conduit les baha'is à apporter une contribution soutenue face aux défis actuels, comme par exemple le processus de Royaumont, financé par l'Union européenne et destiné à éliminer l'intolérance ethnique et religieuse et montrer que la violence ne résout rien. Il me semble également particulièrement intéressant que les baha'is soient engagés dans des projets de grande envergure en faveur de l'intégration du peuple rom. Lutter contre leurs désavantages et leur inégalité est un défi majeur pour l'Union européenne.

Alors que la notoriété de Baha'u'llah grandissait, il fut banni et exilé d'un pays et d'une ville à une autre, en Irak, puis à Constantinople, Adrianople (Edirne aujourd'hui) et finalement Saint-Jean d'Acre, où il mourut prisonnier.

J'ai été étonnée d'apprendre que son fils, bien qu'il ait refusé la citoyenneté britannique, fut promu, en 1920, Chevalier de l'Ordre de l'Empire britannique -par les gouverneurs de la Terre Sainte- pour avoir rendu un service humanitaire au peuple de Haïfa pendant la première Guerre mondiale, en ayant sauvé la ville de la famine. A ses funérailles, une foule immense de musulmans, chrétiens, juifs, et druzes ainsi que des baha'is en deuil, rendit hommage à son dévouement à la cause de la paix mondiale et de la dignité humaine.

De toute évidence, c'est en raison de son message universel et unificateur que la foi baha'ie est la bienvenue dans ce parlement qui symbolise l'unité dans la diversité en surmontant les divisions et les préjugés.

Les baha'is pensent que toutes religions émanent d'une même réalité divine, que la religion devrait être une source de souci de son prochain et d'unité et que les préjugés de toutes sortes sont destructeurs de la civilisation et doivent être dépassés. Ils pensent aussi que les femmes sont les égales des hommes et devraient jouir de droits et de chances équivalents, ce avec quoi je suis bien sûr entièrement d'accord.

Ce n'est pas mon métier de promouvoir cette religion, mais j'ai pensé qu'une petite introduction serait utile à ceux qui, comme moi jusqu'il y a peu, n'avaient pas encore entendu parler des baha'is. Une fois encore, ce qui justifie leur présence ici, c'est que leur message de paix mondiale, de justice et d'égalité s'apparente étroitement à notre raison d'être.

Peut-être qu'en découvrant la foi baha'ie, nous renforcerons notre propre foi dans nos efforts pour mettre fin aux guerres, aux conflits et aux persécutions et pour nous battre sur le libellé d'un amendement plutôt que pour un territoire ou la soumission d'un peuple, comme dans le passé.

J'aimerais accueillir les représentants de la communauté baha'ie venue d'Europe et présents aujourd'hui et, notamment notre prochain orateur, le Docteur Laslo Farkhas, qui est le représentant de la communauté internationale baha'ie pour la Hongrie. J'aimerais pour finir vous remercier de m'avoir accordé le privilège de parrainer cette exposition et de m'avoir permis de m'adresser à vous aujourd'hui. "

(Traduction de courtoisie par Lucie Crevel)



Formation: l'institut de développement Barli pour les femmes rurales

Indore, Inde, 18 novembre 2002 (BWNS)

Photo: L'Institut de développement Barli pour les femmes rurales, d'Indore, en Inde et ses fondateurs on formé plus de 1300 jeunes femmes et jeunes filles depuis 1985. Renforcées par leur formation en tant qu'actrices du changement social, les élèves sorties de l'Institut ont eu un impact visible sur le bien-être de leurs familles et de leurs villages. Ici, la photo d'une classe de l'Institut.


L'Institut de développement Barli pour les femmes rurales a pour but d'instruire les jeunes femmes pauvres et de leur donner une connaissance pratique dans le domaine de la santé, de la nutrition et de l'hygiène, des compétences pour générer un revenu, et une prise de conscience de la protection de l'environnement au niveau du village. Considérées suite à leur formation comme agents de changement social, les diplômées ont eu un impact mesurable sur le bien-être de leurs familles et de leurs villages.

À l'origine Institut professionnel baha'i pour les femmes rurales, l'institut est devenu en septembre 2001 une entité indépendante avec sa propre direction, sous le nom d'Institut de développement Barli pour les femmes rurales. L'institut a formé plus de 1300 jeunes femmes et jeunes filles depuis 1985. Situé dans la ville d'Indore dans le Madhya Pradesh, l'institut offre toutes ses formations aux femmes gratuitement, recrutant ses étudiantes principalement dans des contrées tribales, dans une région marquée par le dénuement et la malnutrition chroniques, dus en partie au faible rendement des récoltes, aux fréquentes disettes d'eau, au manque d'eau potable et à la pauvreté du sol.

Ses programmes cherchent à surmonter les obstacles qui ont traditionnellement entravé le développement des femmes qui, à son tour a empêché le développement de tous. À cette fin, un cours orienté vers la spiritualité donne aux femmes l'opportunité de réfléchir sur la nature de leurs relations avec les autres et avec leurs institutions sociales. Les étudiantes examinent les vieux préjugés de classes, de tribus et de castes à la lumière des principes baha'is tels que l'unité de l'humanité, l'égalité des femmes et des hommes, le respect de la diversité, et le service à la communauté. En même temps, elles sont encouragées à identifier les éléments positifs de leur culture qui doivent être préservés et renforcés.

L'institut travaille sur ces objectifs dans une approche éducative holistique, donnant à chaque étudiante des formations d'encadrement en instruction, couture, agriculture, artisanat, droits de l'homme, conscience de l'environnement, estime de soi et développement de la personnalité, engagement social, nutrition et santé, et des compétences pour la génération d'un revenu.

L'art, la musique et la danse font également partie du cours. L'objectif est que, une fois reçue cette formation, les femmes puissent retourner dans leurs villages et devenir des "piliers" de leurs familles et de leurs communautés - devenant ainsi agents de changement de l'environnement social et matériel. En effet, "barli" en dialecte local désigne le pilier central de la maison, et comme le "barli" supporte la structure matérielle, la femme supporte la structure de la famille et de la communauté.

Une forte composante environnementale transparaît dans les cours de l'institut. Les étudiantes apprennent que, prendre soin de l'environnement, est une responsabilité spirituelle de même qu'un important service rendu à la communauté. Les étudiantes apprennent à planter et à entretenir des arbres, à s'approvisionner localement en graines, et à utiliser les techniques de conservation de l'environnement et de l'énergie telles que compostage ou culture de vers, à utiliser des produits bio-dégradables et à gérer convenablement les déchets. L'une des toutes premières campagnes d'éducation à la santé de l'institut a libéré cette région du vers de Guinée en enseignant l'importance de l'eau propre.

Plus précisément, les élèves apprennent les stratégies de protection de l'environnement par la pratique. À l'institut même, l'eau de pluie est recueillie puis, à travers un dispositif novateur, utilisée pour recharger la nappe phréatique. L'eau de lavage est réutilisée pour l'irrigation. Les jardins, entretenus par les élèves, fournissent la plus grande partie de l'alimentation de l'institut. Les élèves préparent les repas en utilisant des cuisinières solaires, certaines deviennent des "experts" capables d'entretenir l'utilisation des cuisinières solaires dans leur village.

En effet, pendant les 17 dernières années, l'institut a été en tête de la recherche, de l'expérimentation et de l'utilisation des techniques de cuisson solaire. Au milieu des années 80, l'institut a commencé à utiliser quelques cuisinières munies de capteurs solaires et il a encouragé leur utilisation dans les villages. En mai 1998, une cuisinière solaire avec une parabole de 7.5 mètres carrés a été installée à l'institut, et une autre en 2000. Actuellement, environ 250 jours par an, 100 pour cent des cuisinières utilisent l'énergie solaire. De plus, on montre aux élèves les économies pour l'environnement - et les économies de temps - possibles grâce à l'utilisation de dispositifs solaires, et elles sont encouragées à propager l'utilisation de cuisinières à capteurs solaires, de cuisinières à concentration parabolique très efficace, et d'autres dispositifs économisant l'énergie dans leurs villages.

L'institut est actuellement impliqué dans la production de cuisinières SK14. Jusqu'à présent, neuf de ces cuisinières solaires à concentration parabolique, capables de cuisiner pour 10 à 12 personnes à la fois, ont été installées par l'institut dans des villages éloignés, dans le cadre d'un programme pilote. L'institut projette de distribuer dans les mois qui viennent, 40 cuisinières supplémentaires financées principalement par les élèves d'une école primaire en Autriche.

Les diplômées ont eu un impact mesurable dans leurs communautés. Bien que plus de la moitié des élèves soient illettrées lorsqu'elles arrivent, 99% en sortent en sachant lire et écrire le hindi. Des études montrent que, de retour chez elles, 96% d'entre elles savent générer un revenu et utiliser leurs compétences, que 46% ont monté un petit commerce pour coudre des vêtements et en tirer un revenu tandis que 7 à 9% sont employées dans divers secteurs. Quelque 97% des diplômées utilisent des installations d'eau potable, 70% incluent à présent des légumes feuillus dans leur alimentation et 41% cultivent et vendent des légumes. De plus, des femmes de cinq villages ont planté environ 2500 arbres.

D'autres études ont montré que les femmes ont effectivement aidé à créer une nouvelle atmosphère de respect mutuel et d'unité dans leurs communautés, contribuant ainsi à remplacer les préjugés de castes dans des communautés tribales, connues malheureusement pour leur criminalité élevée et leur abus d'alcool. L'institut collabore activement avec des fonctionnaires du gouvernement et des organisations non-gouvernementales, échangeant renseignements, méthodologies, et informations sur leurs recherches. Les programmes de formation de l'institut durent généralement soit six mois soit un an, bien que des séminaires de courte durée et des sessions de formation soient proposés occasionnellement sur des sujets choisis. Les diplômées reçoivent un certificat du programme des écoles publiques nationales. L'institut obtient des fonds de sources diverses dont la communauté baha'ie d'Inde, l'agence de développement international suédoise et la fondation " Two Wings ".

L'institut a reçu de nombreuses récompenses et citations pour son travail sur l'environnement et le développement. En 1992, il faisait partie des 500 tableaux d'honneur mondiaux du programme environnemental des Nations unies, pour ses réalisations remarquables dans le domaine de l'environnement. En 1994, l'institut a été inscrit sur la base de données INOV de l'UNESCO parmi 81 projets d'éducation de base réussis dans les pays en voie de développement. Le 13 novembre 2002, l'institut a été présenté à Sa Majesté la Reine Elizabeth II comme "cadeau sacré" de la communauté internationale baha'ie, au cours d'une cérémonie de l'Alliance pour les religions et la protection de l'environnement en l'honneur de son Jubilé d'or. Pour de plus amples informations, consulter le service du "Baha'i World News" à l'adresse suivante: http://www.bahaiworldnews.org/story.cfm?storyid=177 .

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Des baha'is aident à établir un système scolaire dans un village isolé

Puka Puka, Bolivie, 27 novembre 2002 (BWNS)

Photo: Les élèves du cinquième niveau à l'école du village de Puka Puka. L'enseignant est payé par la communauté elle-même, grâce à plusieurs projets destinés à récolter des fond, la plupart, organisés par la communauté locale.

Pendant de nombreuses années, dans ce village de quelque 700 habitants sur les hauts plateaux boliviens, l'école du gouvernement n'offrait des cours que du jardin d'enfants jusqu'à la troisième année. Les élèves désirant continuer leurs études devaient marcher de trois à six kilomètres pour se rendre dans l'une ou l'autre des villes voisines.
La plupart des jeunes élèves n'avaient aucune objection quant à la distance. Mais ils n'aimaient pas la façon dont on les traitait dans ces endroits. Les élèves, tous membres du peuple autochtone Quechua, étaient forcés par les enseignants de l'extérieur de porter des vêtements occidentaux au lieu de l'habillement traditionnel de leur tribu.
"Il est important que nous portions nos vêtements à nous, parce que nous ne voulons pas oublier notre culture", dit Pascual Vargas, âgé de 17 ans, natif de Puka Puka.
Les habitants de Puka Puka ont donc fait quelque chose de tout à fait inhabituel: ils ont fondé leur propre école, recueillant d'abord de l'argent pour engager des enseignants pour les élèves de la 4e à la 8e année, puis pour une école secondaire privée destinée aux élèves qui désiraient continuer.
Comment la communauté de Puka Puka, dans la province de Chuquisaca, en est venue à prendre cette initiative il y a cinq ans, et comment elle a continué à financer et à diriger les écoles, est l'histoire de l'émergence véritable du développement. Après avoir identifié le problème, la communauté a elle-même trouvé une solution et procédé, en grande partie seule, à son exécution, cherchant au besoin une aide extérieure, mais restant essentiellement maître du projet.

Bien que composée en grande partie d'agriculteurs illettrés, la communauté dirige maintenant un système scolaire étendu, avec quelque 140 élèves du jardin d'enfants jusqu'à la 8e année incluse, une réalisation remarquable dans cette région sous-développée située elle-même dans un des pays les plus pauvres de l'Amérique latine. L'école secondaire plus récemment établie compte une trentaine d'élèves des 9e et 10e années.

Au dire de tous, les motivations sous-jacentes et la puissance de ces projets viennent du fait qu'environ un tiers des gens ici pratiquent la foi baha'ie. L'importance donnée par la Foi à l'éducation et à l'unité a, selon des dirigeants locaux et des observateurs de l'extérieur, fournit la vision du progrès et un processus d'émancipation.

"Le désir d'avoir notre propre école est né au sein de l'Assemblée spirituelle locale de Puka Puka", dit Claudio Limachi, 35 ans, natif du village, impliqué dans le projet de l'école depuis ses débuts. "L'Assemblée ne voulait pas que les enfants de la communauté continuent de souffrir. Et ils avaient souvent étudié la citation des écrits baha'is disant que, lorsque les peuples autochtones des Amériques seront éduqués, ils deviendront "si illuminés qu'ils illumineront la terre entière". Donc, pour aider à accomplir cette promesse, nous avons fondé l'école", dit M. Limachi, l'un des premiers à embrasser la foi baha'ie à Puka Puka.

Même lorsque la communauté avait une école allant du jardin d'enfants jusqu'à la 8e année, c'était un gros problème d'envoyer les élèves poursuivre dans les écoles des communautés avoisinantes à cause de différentes formes de discrimination.

"Dans une ville, Mishka Mayo, le problème venait de ce l'école était catholique et que, à notre avis, il y régnait une discrimination religieuse", dit M. Limachi. "L'encadrement de l'école forçait les élèves à participer aux fêtes religieuses où il y avait beaucoup d'alcool, et lorsqu'ils refusaient, on leur infligeait un châtiment corporel.

D'après M. Limachi et d'autres, la discrimination provenait en partie du fait que plusieurs familles de Puka Puka avaient rejoint les rangs de la Foi, qui notamment, interdit la consommation d'alcool. Quelques habitants ont accepté la foi baha'ie en 1980, et ont progressivement enseigné ses principes à leur famille et à leurs amis. Aujourd'hui, environ 300 des 700 habitants de Puka Puka sont baha'is.

C'est l'accent mis sur l'éducation dans la communauté baha'ie qui a conduit la communauté à établir son propre système scolaire. En 1997, l'Assemblée spirituelle locale de Puka Puka, le conseil directeur baha'i localement élu, a décidé de réunir 500 $ US et d'engager un enseignant pour les élèves baha'is.

Cependant, très rapidement, les membres de l'Assemblée, dont plusieurs ont également des responsabilités dans le village, ont décidé que tout le monde à Puka Puka devait avoir accès à l'instruction à tous les niveaux. Ils ont donc sollicité l'aide d'autres organismes communautaires et recueilli de l'argent pour recruter trois instituteurs supplémentaires, ce qui a suffi pour couvrir les 5e, 6e et 8e années.

Les baha'is ont non seulement initié l'effort communautaire en vue d'engager des enseignants pour les classes moyennes, mais aussi ont eux-mêmes lancé un programme d'études secondaires. Appelé l'"Unidad de los Pueblos Collegio" (Collège de l'unité des peuples), cette institution fonctionne actuellement chez M. Limachi, avec une trentaine d'élèves des 9e et 10e années. À ce jour, deux enseignants ont été recrutés pour un salaire symbolique.

L'argent pour les écoles provient de différentes origines. C'est une partie des sommes dépensées antérieurement pour les boissons alcooliques, et pendant la première année l'association des agriculteurs locaux a donné une partie de ses ventes de pommes de terre à l'école. La communauté baha'ie a également lancé plusieurs projets à petite échelle pour engendrer des revenus afin d'aider à soutenir l'école secondaire, dont un projet d'apiculture et de conditionnement de miel; un projet d'élevage de poulets, et un projet de jardin potager et de serre. De plus, des organismes extérieurs, tels que l'Université Nur, une institution d'inspiration baha'ie à Santa Cruz, en Bolivie, ont pris note du désir de la communauté de s'en sortir et ont commencé à l'aider de différentes façons.

La pratique de la foi baha'ie a rendu la communauté plus forte de plusieurs façons, disent les membres de la communauté et des observateurs de l'extérieur. En plus de les relier à un réseau plus large, elle a favorisé un sens de l'unité au sein de la communauté elle-même, une unité qui s'étend à d'autres groupes religieux et qui a permis le niveau de collaboration nécessaire pour fonder les écoles.

"Auparavant, il y avait des soirées où tout le monde se soûlait et se bagarrait", dit Cecilo Vela, 30 ans, trésorier de l'Assemblée spirituelle de Puka Puka. "Mais depuis l'arrivée de la Foi, nous nous sommes unis-catholiques, évangélistes et baha'is- et maintenant nous oeuvrons en vue de faire instruire nos enfants."

Constanio Quispe, un catholique de Puka Puka âgé de 39 ans, confirme que les membres des autres religions partagent le sentiment qu'il existe de nouvelles possibilités. "Tout tomberait à l'eau si nous n'étions pas unis", dit M. Quispe, qui enseigne le catéchisme. "Les baha'is nous ont unis et les catholiques ont compris qu'ils peuvent aussi suivre cette voie".

*** L'histoire ci-dessus est tirée d'un article paru dans le dernier numéro de "One country", le bulletin de la Communauté internationale baha'ie. Lire toute l'histoire sur le site de "One country": http://www.onecountry.org

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Un cours d'économie et d'éthique à l'université de Bari

Bari, Italie, le 4 décembre 2002 (BWNS)


L'Université de Bari a institué un cours permanent d'économie et d'éthique inspiré de principes baha'is et a nommé à sa coordination un célèbre homme d'affaires baha'i. Intitulé "Éthique et économie: vers un nouvel ordre mondial", ce cours consiste en une série de dix séminaires axés sur l'application au monde de l'économie et des affaires de valeurs baha'ies essentielles comme la consultation, la justice et l'éthique, l'égalité, l'éducation universelle et l'accord de la science et de la religion.

M. Giuseppe Robiati, coordinateur du cours et membre de la communauté baha'ie d'Italie, est un homme d'affaire de mûre expérience en ingénierie, management, gestion des ressources humaines et économie. Actuellement président de SCAC, une grande entreprise italienne, M. Robiati est aussi l'auteur d'un certain nombre d'ouvrages, parmi lesquels "Religion et économie mondiale, co-entreprise: une perspective baha'ie", "Dieu et l'économie, un partenariat possible", et "Économie pour un nouvel ordre mondial". M. Robiati est aussi membre de l'EBBF (European Baha'i Business Forum), qui a joué un rôle clé en faveur de la création de ce cours.

L'université de Bari est la deuxième université du pays, avec quelque 50 000 étudiants inscrits et un corps professoral de 2200 enseignants. Le cours "Éthique et économie" qui a reçu l'agrément des autorités académiques et le consentement du recteur de l'Université de Bari en juillet, doit débuter en mars 2003. Cette initiative a vu le jour dans les années 1990 par une série d'ateliers et de présentations donnés par M. Robiati à l'université, à l'instigation du doyen de la faculté d'économie de l'époque, M. Giovanni Girone.

En 1990, ce dernier avait demandé à l'EBBF de bien vouloir animer un atelier d'un jour sur le thème de "l'éthique et l'économie" pour le département économie de l'université : " J'ai assisté à la présentation de M. Robiati et j'ai tout de suite réalisé le profit que les étudiants pourraient en tirer", commente M. Girone, qui a ensuite invité l'EBBF à intervenir régulièrement à l'université, ce qui a finalement débouché sur la création d'un cours permanent.

Selon M. Robiati, le doyen.Girone a souvent parlé en termes élogieux du programme de l'EBBF: "Il est tombé amoureux de notre façon de voir les choses et n'a cessé d'expliquer aux étudiants que ce cours est important non seulement pour leur avenir professionnel mais aussi pour leur vie personnelle." En 2001, l'EBBF recevait le prestigieux "Sceau de l'Université de Bari" pour sa contribution à l'éducation des étudiants et aux valeurs présentées dans son programme. M. Robiati a déclaré que l'EBBF a été invité à donner le même cours à l'université de Rome, de Milan, de Bologne, de Sienne et de Pise. Fondé en 1990, l'EBBF comprend aujourd'hui un réseau de 350 entrepreneurs et hommes d'affaires, femmes et hommes, résidant dans 50 pays. L'association cherche à promouvoir les valeurs éthiques, les vertus individuelles, et une direction morale dans le domaine des affaires. Elle collabore de manière régulière avec l'UNESCO et l'Organisation mondiale du travail (BIT).

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Le club de Budapest récompense un système éducatif d'inspiration baha'ie pour les plus démunis à travers le monde

Francfort, Allemagne, le 22 décembre 2002 (BWNS)

Le Club de Budapest a récompensé le FUNDAEC, programme éducatif radicalement nouveau, en lui décernant le prestigieux 'Change the World - Best Practice Award', pour son action en faveur de l'éducation secondaire et de la formation de plus de 50.000 personnes vivant dans les zones rurales d'Amérique du Sud. Dans son discours à la cérémonie de remise des prix, Peter Spiegel, le Secrétaire Général du Club de Budapest, a défini le projet comme "la plus considérable révolution éducative du 20ème siècle". "Le génie de ce nouveau modèle éducatif" a expliqué M. Spiegel, "tient au fait qu'il enseigne aux gens vivant dans des pays du Tiers Monde à prendre en charge leur propre processus de développement et à commencer à interagir sur un pied d'égalité avec le reste du monde."

La cérémonie s'est tenue à la fameuse Église St Paul à Francfort le 6 octobre en présence de Sir Peter Ustinov et Paulo Coelho, membres honoraires du Club de Budapest et attributaires de la 'Planetary Consciousness Award' du Club. La présence de M. Istvan Hiller, assistant personnel de M. Peter Medgyessy le premier ministre hongrois, confirmait l'appui du gouvernement hongrois aux efforts du Club à promouvoir l'émergence d'une conscience planétaire et à soutenir des projets exemplaires dans cette optique. L'événement phare de la soirée était la première présentation de 'Change the World - Best Practice Award', attribué à quatre projets éducatifs internationaux dont le but est d'émanciper les individus par la connaissance et la capacité à prendre le plein contrôle de leur développement économique.

Le Dr Gustavo Correa, directeur du FUNDAEC et l'un de ses fondateurs, représentait la Fondation à la cérémonie. Il a fait remarquer que la reconnaissance du programme du FUNDAEC était un grand pas. "Bien qu'à l'origine nos efforts étaient très modestes, peu à peu, nous avons gagné en expérience et en confiance et en 1980 le SAT, système d'apprentissage tutorial, est né. Notre premier matériel a été développé et testé uniquement dans la région Cauca au nord de la Colombie, alors que le SAT, officiellement reconnu par le Ministre de l'Éducation en Colombie, a été développé dans d'autres endroits d'Amérique, aussi bien du Sud que Centrale.

Aujourd'hui, le programme SAT est utilisé pour l'éducation secondaire au Honduras, au Guatemala, en Équateur, au Venezuela, à Panama, au Costa Rica, au Brésil et en Colombie. Parallèlement, les premières phases du développement du programme avaient aussi démarré en Zambie", dit le Dr Correa. Le FUNDAEC (Fondation pour l'application et l'enseignement des sciences) a été fondé en 1974 par un groupe de professeurs de l'Université de Valle en Colombie, à la recherche de nouvelles méthodes pour développer les capacités des gens et pour susciter la connaissance dans des régions isolées du pays. Le programme s'enracine dans la réalité rurale, il est basé sur les besoins des populations locales, avec pour objectif de renforcer les économies locales et l'identité communautaire. Le SAT offre aux élèves une éducation secondaire qui ne leur apporte pas seulement des connaissances théoriques, comme c'est le cas pour la plupart des pratiques éducatives traditionnelles, mais aussi qui leur permet de devenir indépendants et de servir leurs propres communautés.

"Lorsque ce projet a démarré, nous nous sommes inspirés d'une citation de Baha'u'llah, le prophète fondateur de la foi baha'ie", explique le Dr Correa. "Baha'u'llah dit que l'homme est 'une mine riche en pierres précieuses d'une valeur inestimable.' Il dit que 'L'éducation peut à elle seule l'amener à lui faire livrer ses trésors et permettre à l'humanité d'en profiter'. Au FUNDAEC, nous croyons profondément qu'il y a dans chaque individu, un important potentiel caché qui, s'il est nourri, peut stimuler l'esprit de service et contribuer au bien-être de toute la communauté."

Dans la plupart des pays, le SAT est accessible gratuitement à tous. En général les élèves ne paient que leurs livres. À ce jour, le programme d'études sur six ans a été suivi par 50.000 élèves, et il y a actuellement environ 30.000 jeunes dans les divers niveaux de cours du SAT. Les participants renforcent non seulement leur propre sens de l'identité et leur objectif, mais aussi commencent à réaliser l'importance de la communauté et à acquérir le sens de l'unité. "L'idée de base du FUNDAEC est celle d'une transformation spirituelle," dit le Dr Correa. "Au cours de leurs études, les élèves découvrent l'esprit de service et commencent à consciemment nourrir leurs qualités spirituelles. Un de nos élèves par exemple, avait l'habitude de voler, et en six mois il est devenu un membre utile de sa communauté, jusqu'à ce que une fois diplômé, il soit élu maire de sa localité."

Chaque cours du SAT est facilité par un tuteur de la même localité que les élèves. Les tuteurs sont formés au Centre pour l'éducation rurale, l'université fondée par le FUNDAEC en 1992. Le programme sur cinq années qui y est dispensé a, lui aussi été officiellement approuvé par le gouvernement et offre une formation en éducation. Les groupes locaux du SAT, guidés par leur tuteur, appliquent les principes appris dans le programme et utilisent leurs connaissances pour renforcer activement le sens de l'identité communautaire là où ils vivent.

Leurs activités sont très diverses, depuis le développement de systèmes de production durables jusqu'à des évènements artistiques ou sportifs, et des activités éducatives pour enfants aux projets environnementaux. Le Club de Budapest considère le 'Change the World - Best Practice Award' comme le premier pas menant vers une coopération à long terme entre le Club et le FUNDAEC. "Dans un premier temps, nous consultons avec une des chaînes de TV allemandes pour l'établissement d'un nouveau type de débat afin de promouvoir la tâche de projets visionnaires tels que ceux du FUNDAEC," explique M. Spiegel qui observe le travail de la fondation depuis plusieurs années.

"J'ai visité moi-même le projet du SAT en Colombie en 2001 et rencontré de nombreux jeunes qui travaillent comme tuteurs du programme SAT. Je suis étonné par la clarté de vision de ces jeunes tuteurs et par leur dévouement à leur communauté, car ils se voient réellement comme les serviteurs de la société." Le concept du FUNDAEC a frappé l'imagination de nombreux penseurs contemporains. Uwe Henrich, un des membres du bureau directeur de l'Asian Development Bank, a décrit le FUNDAEC comme "un système aux potentialités énormes pour résoudre les problèmes des pays du Tiers Monde", et à la cérémonie de remise des récompenses Dietmar Schonherr, acteur allemand et écologiste, a exprimé son appui total au développement du programme SAT au Nicaragua.

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Déclaration sur le VIH/Sida

Nations unies

La Communauté internationale baha'ie a publié une déclaration, intitulée " Le VIH/SIDA et l'égalité des sexes : Transformer les attitudes et les comportements ", pour la session spéciale de l'Assemblée générale des Nations unies sur le VIH/SIDA qui a eu lieu aux Nations unies à New York vers la fin du mois de juin. (Traduction de courtoisie)

"Le lien entre la pandémie du SIDA et l'inégalité des sexes se fait reconnaître à échelle mondiale. Les nouvelles infections du VIH/SIDA s'accroissent maintenant plus rapidement chez les femmes et jeunes filles que chez les hommes; par conséquent, l'an dernier, la moitié de tous les nouveaux cas se sont produits chez des personnes de sexe féminin. Lors de la récente 45e session de la Commission de la condition féminine, où le VIH/SIDA était un des principaux sujets à l'ordre du jour, la complexité des défis consistant à aborder cette question était soulignée par l'association indéniable du sida avec un problème aussi insoluble que le sexisme.

On ne peut pas nier l'importance de la recherche, de l'éducation et de la collaboration entre les gouvernements et la société civile. Cependant, on est de plus en plus conscient du fait qu'un changement profond d'attitude - sur les plans personnel, politique et social - sera nécessaire pour arrêter la propagation de la maladie et pour assurer une aide aux personnes déjà infectées et touchées. Cette déclaration portera sur deux des populations plus importantes dont il faut assurer la représentation lors de telles discussions à échelle mondiale : les hommes, en raison du contrôle qu'ils ont exercé traditionnellement sur la vie des femmes; et les communautés religieuses à cause du pouvoir qu'elles ont d'influencer les coeurs et les esprits de leurs adeptes.

"Afin de restreindre la progression du VIH/SIDA parmi les femmes, des changements concrets devraient se produire dans les attitudes et comportements sexuels des hommes et des femmes, mais tout particulièrement dans ceux des hommes. Il y a lieu de contester les fausses notions des appétits sexuels naturellement voraces des hommes. Il faut comprendre pleinement les vraies conséquences pour les femmes - et les hommes - de la pratique consistant à satisfaire ses désirs sexuels en dehors du mariage.

L'éducation des femmes et des jeunes filles est d'une importance critique, mais le manque d'équilibre de pouvoir entre hommes et femmes qui sévit à l'heure actuelle risque d'empêcher une femme d'agir dans son propre intérêt. En effet, l'expérience a démontré que les femmes risquent davantage d'être victimes de violence si l'on les éduque sans éduquer les hommes dans leur vie. Des efforts s'imposent donc pour éduquer les garçons aussi bien que les filles afin qu'ils se respectent eux-mêmes et mutuellement. Une culture de respect réciproque améliorera non seulement l'amour-propre des femmes et jeunes filles mais également celui des hommes et garçons, ce qui conduira à un comportement sexuel plus sérieux.

"Non seulement le refus de l'égalité vis-à-vis des femmes encourage chez les hommes des attitudes et des habitudes préjudiciables touchant leurs familles, le lieu de travail, les décisions politiques et les relations internationales; il contribue également de façon considérable à la propagation du VIH/SIDA et retarde l'avancement de la société. Remarquez la façon dont les inégalités sociales acceptées culturellement concourent avec la vulnérabilité économique pour laisser les femmes et jeunes filles pratiquement impuissantes à rejeter les relations sexuelles non désirées ou dangereuses. Pourtant, lorsqu'elles sont infectées du VIH/SIDA, les femmes sont souvent stigmatisées comme étant la source de la maladie et persécutées, parfois de manière violente.

En attendant, ce sont principalement les femmes qui supportent le fardeau de soigner les gens atteints du VIH/SIDA et les enfants rendus orphelins à cause de la maladie. Il y a maintenant lieu d'examiner de nouveau, à la lumière de la justice et de la compassion, les rôles traditionnels exercés par hommes et femmes qu'on n'a pas mis en question pendant des générations. En fin de compte, rien de moins qu'une transformation spirituelle poussera les hommes - et les femmes - à renoncer aux comportements qui contribuent à la progression du sida. Une telle transformation est aussi importante pour les hommes que pour les femmes car "Tant que les femmes seront empêchées d'exercer leurs plus hautes capacités, les hommes resteront incapables d'atteindre à la haute condition qui pourrait être la leur."

"Étant donné que la cultivation du noyau spirituel et noble de l'humanité a toujours été de la compétence de la religion, les communautés religieuses peuvent jouer un rôle important en effectuant un changement de coeur et, par conséquent, un changement dans les comportements qui permettront une réponse efficace à la crise du sida.

"Les chefs des communautés religieuses sont particulièrement bien placés pour traiter de la dimension morale de la crise du sida en fonction de la prévention aussi bien que du traitement de cette maladie. La propagation du VIH/SIDA serait considérablement réduite si l'on apprenait aux individus à respecter le caractère saint de la famille en pratiquant l'abstinence avant le mariage et la fidélité à son conjoint au sein du mariage, tel que souligné dans la plupart des traditions religieuses.

"Les chefs religieux et les gens de foi sont également appelés à réagir avec amour et compassion aux souffrances personnelles intenses des personnes qui, soit directement soit indirectement, sont touchées par la crise du sida. Cependant, une tendance de la part de la société dans son ensemble à juger et à condamner les gens ainsi affligés étouffe, depuis les débuts de cette maladie, la compassion pour ses victimes. La stigmatisation subséquente des individus ainsi affligés du VIH/SIDA a nourri une répugnance profonde de la part des individus infectés à se faire soigner, et des sociétés à effectuer un changement dans les attitudes et pratiques culturelles qui est nécessaire pour la prévention et les soins de la maladie.

De tels jugements risquent d'être particulièrement prononcés dans des communautés religieuses alors qu'elles s'efforcent de soutenir une norme élevée de conduite personnelle. Un des paradoxes apparents de la foi est l'obligation individuelle des croyants d'observer une norme élevée de conduite personnelle tout en aimant et soignant ceux qui - pour une raison ou une autre - n'arrivent pas à se conformer à cette même norme. Ce qu'on oublie souvent, c'est que le "comportement moral" inclut non seulement la retenue personnelle mais également la compassion et l'humilité. Les communautés religieuses devront s'efforcer sans cesse de se débarrasser des attitudes de blâme afin de pouvoir exercer le genre de leadership moral qui favorise la responsabilité personnelle, l'amour les uns pour les autres, et le courage de protéger les groupes vulnérables au sein de la société.

"Nous voyons de signes d'espoir dans un dialogue et une collaboration accrus entre religions. Parmi les communautés religieuses on reconnaît de plus en plus que, comme le dit Baha'u'llah, "tous les peuples de la terre, à quelque race ou religion qu'ils appartiennent, tirent leur inspiration spirituelle d'une même source céleste et [...] ils sont les sujets d'un seul Dieu." C'est en effet la nature transcendante de l'esprit humain, alors qu'il vise à atteindre cette Essence invisible et inconnaissable qui s'appelle Dieu, qui galvanise et raffine la capacité de l'humanité à réaliser les progrès spirituels se traduisant en progrès social. Au fur et à mesure que le dialogue, la collaboration et le respect parmi les communautés religieuses s'accroîtront, les pratiques et traditions culturelles et religieuses discriminatoire vis-à-vis des femmes, aussi enracinées soient-elles, disparaîtront petit à petit. Cela sera une mesure essentielle en vue de retarder la propagation du VIH/SIDA.

"En effet, c'est par la reconnaissance de l'unicité de la famille humaine que les coeurs deviendront plus tendres, que les esprits seront plus ouverts, et que les attitudes des hommes et des femmes se transformeront. C'est grâce à une telle transformation qu'il sera possible de créer une réponse cohérente, compatissante et raisonnable à la crise du VIH/SIDA à échelle mondiale.



Déclaration de la Communauté Internationale Baha'ie à la Conférence mondiale contre le racisme

DURBAN, Afrique du Sud, le 25 août 2001

La Communauté Internationale Baha'ie a préparé la déclaration suivante pour la Conférence mondiale des Nations Unies contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance, prévue à Durban en Afrique du Sud du 31 août au 7 septembre 2001 :

Le racisme trouve son origine non dans la peau mais dans l'esprit humain. Les remèdes aux préjugés raciaux, à la xénophobie et à l'intolérance doivent, par conséquent, s'adresser d'abord et principalement à ces illusions mentales qui, pendant des milliers d'années, ont donné naissance à des conceptions fausses de supériorité et d'infériorité parmi les populations humaines.

À la racine de toute forme de discrimination et d'intolérance se trouve l'idée que l'humanité est composée, d'une certaine manière, de races, de castes ou de peuples distincts et séparés et que ces sous-groupes possèdent, de naissance, des capacités intellectuelles, morales et/ou physiques variées qui, à leur tour, justifient différentes formes de traitements.

La réalité est qu'il n'y a qu'une race humaine. Nous sommes un seul peuple, habitants de la planète Terre, une famille humaine dont les membres sont liés par une destinée commune, une seule entité créée d'une même substance et sensée agir comme une seule âme.

La reconnaissance d'une telle réalité est l'antidote au racisme, à la xénophobie et à l'intolérance sous toutes leurs formes. Cette idée devrait être le principe conducteur des discussions, délibérations et décisions ultimes de la Conférence mondiale contre le racisme.

La compréhension correcte de ce fait peut conduire l'humanité à dépasser, non seulement, le racisme, les préjugés raciaux et ethniques et la xénophobie mais aussi au-delà, les notions intermédiaires de tolérance ou de multiculturalisme, pierres angulaires de la construction si longtemps espérée d'un monde pacifique, juste et uni, mais concepts insuffisants pour permettre l'éradication de fléaux aussi profondément enracinés que le racisme et ce qui l'accompagne.

Le principe de l'unité de l'humanité touche une corde sensible au plus profond de l'esprit humain. Ce n'est pas une autre manière de plus de parler de l'idéal de fraternité ou de solidarité. Ni un espoir vague ou un slogan. Cela reflète, plutôt, une réalité éternelle, spirituelle, morale et physique, , qui apparaît au centre des préoccupations d'une humanité devenue collectivement adulte en ce XXe siècle. Son émergence est, aujourd'hui, plus visible parce que, pour la première fois dans l'histoire, tous les peuples de la terre ont la possibilité de percevoir leur interdépendance et de devenir conscients de leur globalité.

Les sciences confirment l'idée de l'unité humaine. L'anthropologie, la physiologie, la psychologie, la sociologie et, plus récemment, la génétique, en décodant le génome humain, démontrent qu'il n'y a qu'une seule espèce humaine et une infinie variété d'aspects secondaires de la vie. Les grandes religions mondiales, pareillement, soutiennent ce principe, même si leurs fidèles se sont, à un moment, égarés dans des notions fallacieuses de supériorité. Les Fondateurs des grandes religions ont tous promis le règne de la paix, de la justice et l'unité de l'humanité.

La réalisation contemporaine de l'unité collective de l'humanité apparaît après un processus historique par lequel les individus se sont fondus en de plus grandes unités. Ayant traversé les stades du clan, de la tribu, de la ville-état, de la nation, l'inévitable pas suivant pour l'humanité, n'est rien moins que la création d'une civilisation globale. Dans cette nouvelle civilisation globale, gens et peuples sont les parties composantes d'un seul grand organisme qui est la civilisation humaine elle-même. Comme l'a déclaré Baha'u'llah il y a plus de cent ans, " La terre est un seul pays et tous les hommes en sont les citoyens ". De plus, comme Baha'u'llah l'explique dans les Écrits baha'is, l'unité de l'humanité "implique un changement organique dans la structure de la société actuelle, un changement tel que le monde n'en a pas encore connu… Il n'appelle à rien moins qu'à la reconstruction et à la démilitarisation du monde civilisé, monde organiquement unifié dans tous les aspects importants de sa vie, politique, aspirations spirituelles, commerce et finances, écriture et langue et, pourtant, infiniment diversifié dans les caractéristiques nationales de ses unités fédérales.

En analysant les sujets de la Conférence mondiale contre le racisme, on se rend compte que le thème de l'unité de l'humanité sous-tend un grand nombre d'implications de ces sujets.

Cela implique que les lois, traditions ou constructions mentales qui autorisent des droits supérieurs ou des privilèges à un groupe humain vis-à-vis d'un autre ne sont pas seulement moralement fausses mais fondamentalement opposées aux intérêts de ceux-là mêmes qui se considèrent comme supérieurs. Cela implique que les états-nations, éléments de construction d'une civilisation globale, doivent établir des règles communes de droits et prendre une part active à l'élimination dans leurs lois, traditions et pratiques, de toute forme de discrimination basée sur la race, la nationalité ou l'origine ethnique.

Cela implique que la justice doit être le principe régulant l'organisation sociale, principe qui fait appel à des mesures largement répandues de la part des gouvernements, de leurs agences et de la société civile à l'égard de l'injustice économique à tous les niveaux. Les Écrits baha'is font appel à la fois au don volontaire et aux mesures gouvernementales telles que "l'égalisation et la distribution" des excès de richesse, afin que les grandes disparités entre riches et pauvres soient éliminées. Les Écrits baha'is prescrivent également des mesures spécifiques telles que le partage des profits et l'équilibre entre le travail et le service, qui favorisent la prospérité économique générale de toutes les classes.

Des questions comme la xénophobie en relation avec les problèmes contemporains des diasporas minoritaires, l'application inégale des lois civiques et la réinsertion des réfugiés peuvent être, ainsi, mieux abordées à la lumière de l'unité de l'humanité et du concept de citoyenneté mondiale. ainsi que l'indique Baha'u'llah,

De plus, le principe de l'unité de l'humanité réduit à néant toute tentative de distinguer, dans le monde contemporain, des races ou des peuples séparés. Alors que l'héritage racial, national et/ou ethnique peut être considéré comme une source de fierté voire même comme la toile de fond d'un développement social positif, cela ne devraient pas être à l'origine de nouvelles formes de séparation ou de supériorité, peut être encore plus subtiles.

Pendant des années, en accord avec les Nations Unies, la Communauté Internationale Baha'ie a soutenu ou initié des actions spécifiques en faveur de l'unité de l'humanité et de la lutte contre le racisme telles que:
&Mac183; La promotion sur une large échelle de campagnes éducatives internationales enseignant l'unité organique de l'humanité, réclamant des Nations Unies elles-mêmes qu'elles facilitent un tel effort en impliquant les gouvernements locaux ou nationaux aussi bien que les organisations non-gouvernementales.
&Mac183; L'adhésion aux instruments internationaux et leur ratification instruments qui représentent la conscience collective de l'humanité et peuvent aider des régimes légaux compréhensifs à combattre le racisme et la discrimination raciale, comme la Convention Internationale pour l'élimination de toute forme de discrimination raciale.
&Mac183; La promotion mondiale d'une éducation des droits de l'homme dans le but de créer une culture des droits de l'homme.

La communauté internationale baha'ie a aussi parrainé ou participé à des activités dont le but était l'éradication du racisme et de la discrimination raciale. Oeuvrant principalement à travers ses 182 organisations nationales, la Communauté a, par exemple, parrainé de nombreuses rencontres publiques, des conférences, des programmes éducatifs, des articles de journaux, des programmes radiophoniques et des expositions cherchant spécifiquement à combattre le racisme.

De plus, comptant sur l'esprit créatif de la base, les Baha'is, dans de nombreux pays, ont établi des Comités d'Unité Raciale composés de membres d'origine multiraciale qui ont développé des programmes visant à combattre les préjugés raciaux et à créer, dans leurs communautés locales, des liens de respect mutuel entre les peuples de races différentes. Ces comités ont aidé les Baha'is à se défaire de leurs propres préjugés raciaux de même qu'ils ont contribué à l'élimination des préjugés raciaux dans la société en collaborant avec des responsables gouvernementaux, éducatifs ou religieux. Les communautés baha'ies à travers le monde ont, tout spécialement, parrainé de nombreux ateliers pour les jeunes qui servent la cause de l'unité raciale, participé à des milliers de journées publiques pour la paix, lancé des campagnes télévisuelles afin de promouvoir l'harmonie raciale, encouragé le dialogue sur l'unité raciale et collaboré à différentes commissions nationales combattant le racisme.

Ceux qui cherchent à mieux comprendre la mise en pratique de l'unité de l'humanité pourraient utilement examiner l'expérience de la Communauté Internationale Baha'ie elle-même qui offre un modèle, en perpétuelle transformation, de vie harmonieuse et unifiée entre individus très divers. Avec plus de 5 millions d'adhérents, la communauté baha'ie mondiale est composée d'individus venant de tous les horizons. Plus de 2.100 groupes raciaux et tribaux y sont représentés de même que, virtuellement, des individus de chaque nationalité, héritage religieux et classe sociale.

Malgré cette grande diversité, qui reflète celle de la population mondiale, la communauté mondiale baha'ie est un des ensembles de peuples les plus unifiés de la planète. Ce sens de l'unité va au-delà d'une théologie partagée. Les individus de ces différents héritages se marient entre eux, ce qu'encouragent les enseignements baha'is et/ou travaillent ensemble dans des communautés, servant au niveau local ou national, dans les instances dirigeantes. Un examen attentif de la communauté mondiale baha'ie révèlerait un ensemble de peuples très étendus et cependant singulièrement impliqués dans la création consciente d'une culture mondiale, dont le but est l'établissement de la paix, de la justice et d'un développement soutenu, n'élevant aucun groupe au-dessus de l'autre.

Les Baha'is pensent que leur propre succès dans la construction d'une communauté unifiée découle simplement des enseignements spirituels de Baha'u'llah qui a longuement écrit sur l'importance et la réalité de l'unité et sur le besoin impératif de créer une civilisation mondiale pacifique. Il y a plus de cent ans, Il a écrit les phrases suivantes comme fondation à la Foi baha'ie. :

" Ô enfants des hommes ! Ne savez vous pas pourquoi Nous vous avons tous créés de la même poussière? C'est pour que nul ne s'élève au-dessus des autres. Méditez sans cesse sur la manière dont vous fûtes créés. Puisque Nous vous avons tous faits d'une même substance, il vous incombe d'être comme une seule âme, allant d'un même pas, mangeant d'une même bouche et habitant la même terre afin que, du tréfonds de vous-mêmes. par vos actes et par vos oeuvres, les signes de l'unité et l'essence du détachement puissent se manifester... " Baha'u'llah, Les paroles cachées.



Une ONG d'inspiration baha'ie reçoit une subvention pour un institut de formation professionnelle en Amazonie

MANAUS, Brésil, le 16 novembre 2001.

Dans le cadre d'un programme gouvernemental de réduction du chômage, une ONG d'inspiration baha'ie basée en Amazonie a reçu une importante subvention de la part du Ministère de l'Éducation afin d'élargir son programme de formation professionnelle dans la région et d'offrir des cours à plus de 4 000 élèves par an vers 2006.

La subvention, d'un montant équivalent à 850 000 $US, permettra à l'ADCAM, (Association pour le Développement Cohérent de l'Amazonie) de faire construire et d'aménager un institut technique de trois étages dans le quartier de San José, banlieue de Manaus. Le début de la construction est programmée pour Décembre, et la fin des travaux pour Juillet 2002.

"C'est une importante opportunité de développement de la formation professionnelle dans la région, indispensable à cause du fort taux de chômage dans le bassin amazonien, spécialement chez les jeunes " dit Ferial Sami Farzin, directrice générale de l'ADCAM. " Notre but est de nous efforcer d'améliorer la qualité de la vie et de réaliser le potentiel de la population rurale afin qu'elle devienne acteur de son leur propre développement."

Selon les termes du contrat de subvention, 50% de l'argent doit être utilisé pour la construction du bâtiment et 50% pour les équipements, ordinateurs, chaises, tables, instruments, tableaux noirs. L'ADCAM assumera les coûts d'exploitation, comptant pour cela sur les frais de scolarité et les contributions volontaires. Selon les termes du contrat au moins 50% des étudiants recevront une scolarisation à temps complet.

La nouvelle construction s'appellera l'Institut Technologique Masrour. Les plans actuels prévoient les sections suivantes : design, informatique, air conditionné, langues, musique, céramique, textile, chimie, environnement, électronique, et esthétique sur une superficie totale de 2800 m2.

Au début seront donnés des cours en management d'entreprise, aide au développement social et technologie environnementale. Vers 2003, des cours en design, informatique, technologie de l'air conditionné seront ajoutés et le nombre de professeurs accru. Un certain nombre de cours de base condensés, sur des sujets similaires, seront aussi offerts sous forme modulaire.

En assurant des cours le matin, l'après-midi, et le soir, et autant de sessions que possible l'Institut espère exploiter au maximum ses possibilités. Vers 2006 l'équipe au complet, pourra accueillir 640 étudiants par an pour les cours principaux, et 4 350 autres par an pour les cours modulaires.

"L'ADCAM s'occupe de gens défavorisés qui, pour la plupart, resteraient sans assistance, éducation ou services sociaux si ce projet de développement n'existait pas. " dit Mme Farzin. "Nous sommes au coeur d'un des quartiers les plus pauvres de Manaus, nous occupant de gens qui n'auraient aucune autre opportunité de développer leurs capacités innées si ce projet n'existait pas ici. "

Le premier projet de l'ADCAM, il y a 16 ans, était un orphelinat. Avec mission d'agir selon les principes baha'is, l'ADCAM a très vite ajouté d'autres projets destinés à aider les jeunes de Manaus. Actuellement, l'ADCAM s'occupe de trois projets: une école élémentaire, un projet d'encadrement des jeunes et un projet de suivi du service des jeunes. Ces programmes touchent actuellement plus de 700 jeunes.

"Dans tous nos programmes, l'objectif principal est d'équilibrer instruction matérielle et éducation individuelle, spirituelle et morale afin d'aider les gens de l'Amazonie à développer leurs capacités naturelles et à devenir autonomes dans leur développement économique et social. " dit Mme Farzin. " Nous nous efforçons d'adapter ces programmes aux besoins propres à la région, profitant de notre longue expérience ici avec d'autres associations, en même temps que nous appliquons les principes baha'is."

Le contrat de subvention a été signé le 21 septembre 2001, au cours d'une cérémonie au Ministère de l'Éducation à Brasilia. Certains responsables fédéraux et nationaux étaient présents, dont le Ministre de l'Éducation, le professeur Paulo Renato.

L'ADCAM était représentée par Mme Farzin, l'ASN des Baha'is du Brésil par Carlos Alberto Silva et l'association Masrour, donatrice pour le projet de Manaus par Guitty Milani.

Mme Farzin a ajouté que l'Institut allait considérablement développer son équipe dans les prochaines années et qu'elle espérait que les Baha'is à travers le monde, ayant des compétences dans les domaines concernés, offriraient leurs services à l'Institut.
Pour plus d'informations sur l'ADCAM : http://www.bahai.org/article-1-8-1-24.html



Valeurs et éducation vues comme une solution pour un développement durable

HLUBOKA NAD VLTAVOU, République Tchèque, le 11 décembre 2001

Une grande partie du travail préparatoire pour le Sommet mondial de l'année prochaine sur le développement durable (SMDD) s'est orienté vers les détails politiques, techniques et financiers aptes à amener le monde à une meilleure conformité avec la vision d'une prospérité économique saine au point de vue de l'environnement telle que mentionnée au Sommet de la Terre de 1992 à Rio de Janeiro.

Avec le sentiment partagé que l'objectif défini en 1992 n'a pas été atteint, actuellement la discussion aux Nations unies et chez ses divers partenaires porte principalement sur des thèmes tels que "les actions limitées par le temps," "les résultats tangibles," et "les mesures concrètes" qui visent des points précis tels que la remise de la dette, le commerce, le transfert de technologie, les ressources en eau douce, l'énergie nucléaire, le changement climatique, la désertification, les modes de consommation, et l'éradication de la pauvreté.

En octobre, néanmoins, un petit groupe de spécialistes de l'environnement a pris une direction radicalement différente en analysant comment aider l'humanité à changer ses méthodes non-durables. Leur intérêt principal a porté sur la manière dont les sujets plutôt "élémentaires" de "la connaissance, des valeurs et de l'éducation" sont liés avec le fait de s'engager et d'agir pour mettre en oeuvre l'agenda du développement durable aux niveaux local, national et mondial.

Ce groupe, le Forum international de l'environnement (IEF), est une organisation non-gouvernementale composée principalement de baha'is du monde entier qui ont une compétence ou un intérêt particuliers dans le domaine du développement durable. Fondé il y a cinq ans, l'IEF explore non seulement les solutions techniques et scientifiques aux problèmes de l'environnement mais aussi les possibles retombées bénéfiques de points de vue sociaux, culturels et spirituels nouveaux.

La cinquième conférence internationale de l'IEF, s'est tenue du 19 au 21 octobre 2001 à l'École internationale Townshenden en Bohème du Sud. Quelques 20 membres de l'IEF se sont réunis là et des douzaines d'autres ont participé par l'intermédiaire d'Internet. Le thème de la conférence était "La connaissance, les valeurs et l'éducation en vue d'un développement durable."

Tandis que beaucoup de progrès ont été faits pour mettre en pratique les accords de Rio et l'Agenda 21, au moins dans certaines régions, il est clair que les gouvernements et les peuples du monde n'ont pas montré suffisamment d'engagement à avancer d'un pas ferme dans le chemin de la durabilité," a dit Arthur Dahl, président de l'IEF. "Cette situation exige qu'on réfléchisse sérieusement sur les raisons de ce manque d'engagement, en allant en-delà des réponses classiques sur l'absence de ressources, l'absence de structures incitatrices, etc., afin d'explorer les principes de base de la société humaine."

Le programme de trois jours comprenait un discours de Bedrich Moldan, ancien ministre tchèque de l'environnement, professeur à l'Université Charles, ainsi que diverses conférences données par les membres de l'IEF et beaucoup d'échanges entre les participants sur les points présentés.

À la fin, les participants ont conclu que les questions élémentaires de valeurs et d'éducation sont en fait totalement complémentaires avec les questions de nature technique et scientifique le plus souvent rattachées au développement durable -- et qui plus est, elles sont essentielles.

* "Morale mondiale minimum"

Dans un discours important intitulé "Connaissance et indicateurs pour un développement durable," le Professeur Moldan a soulevé l'idée de promouvoir ou d'établir une sorte de système de valeurs de "morale mondiale minimum" pour l'environnement.

Le développement durable représente beaucoup de choses pour beaucoup de gens et c'est là le problème," a dit le Professeur Moldan, qui présidait la Commission des Nations unies sur le développement durable au printemps dernier. "Une façon de vaincre cette difficulté est de sélectionner des idées qui pourraient être partagées par tout le monde, qu'ils soient banquiers en Suisse ou habitants de l'île de Tonga, etc."

Dans un discours intitulé "Les valeurs comme fondement d'un comportement durable," le Dr. Dahl, a développé encore plus loin cette idée, disant que la faiblesse des efforts en vue d'un développement durable est, dans l'application, une chose à laquelle on peut remédier lorsqu'on comprend le rôle des valeurs pour déterminer le comportement.

"Il y a eu un manque de volonté politique au niveau gouvernemental, un manque d'encouragement dans le secteur privé, et un manque de désir suffisant de changer le comportement individuel," a dit le Dr. Dahl, qui est le directeur de l'unité du récif de corail du programme de l'environnement des Nations unies (UNEP). "Puisque la motivation est intimement liée aux valeurs, cela vaut le coup d'examiner quel rôle jouent les valeurs dans l'accroissement de la durabilité."

Pour atteindre la durabilité, a ajouté le Dr. Dahl, plusieurs types de valeurs doivent être considérés: valeurs à l'égard des autres êtres humains; valeurs en rapport avec les choses matérielles et la consommation; valeur accordée à l'environnement; et but de la vie.

Par exemple a-t-il expliqué, si le but de la vie est défini comme étant la satisfaction des besoins matériels de l'individu, l'ensemble de valeurs qui en résulte est très différent de l'ensemble de valeurs de quelqu'un visant des buts humanistes plus élevés, ou de quelqu'un qui définit le but de sa vie par l'acquisition de qualités spirituelles.

"Les valeurs, ou l'application de principes spirituels, ont été l'ingrédient manquant de la plupart des approches passées pour un développement durable," a dit le Dr. Dahl. "Les grandes déclarations et les plans d'actions détaillés, même approuvés par le gouvernement, ne vont pas bien loin si les gens ne sont pas motivés pour les mettre en pratique dans leur vie personnelle, et si les institutions ne sont pas rendues responsables de leur exécution.

"Ce qui est excitant lorsqu'on envisage la durabilité au niveau des valeurs c'est la possibilité de créer des systèmes humains auto-générateurs construisant une civilisation plus durable, qui ainsi progresse toujours," a enfin dit le Dr. Dahl." Le sommet mondial sur le développement durable devrait inclure cette dimension dans son agenda."

* L'éducation est la clé

Victoria Thoresen, auteur de cours relatifs au développement durable, lors d'un exposé intitulé "L'éducation : une contrainte ou un catalyseur du développement durable " a insisté sur le fait que l'éducation a toujours été la clé de la transmission des valeurs sociales - et que tout effort pour promouvoir un changement vers des valeurs plus durables nécessitera l'examen des systèmes éducatifs. "

"L'éducation se dispense en divers lieux " explique le Docteur Thoresen, assistante au University College de Hedmark en Norvège et membre de l'IEF. Les familles, les églises, les écoles, les politiques n'ont plus le monopole du processus de socialisation. Les intérêts commerciaux, les mass médias et les organisations privées sont entrés dans l'arène en force. Ils sélectionnent certaines valeurs et mettent en avant certaines normes, certaines connaissances et favorisent des types de comportements et des styles de vie qui sont aussi réels sinon plus que les processus de socialisation développés à la maison ou à l'école. "

"Actuellement, les systèmes éducatifs sont de plus en plus occupés par la transmission de l'héritage culturel plutôt que par la préparation des étudiants à la vie dans le présent et le futur; ils se focalisent sur des perspectives nationales et régionales plutôt que mondiales, sur l'abstrait et la théorie sans liens suffisants avec l'expérience quotidienne des étudiants, sur des sujets spécifiques en ignorant, la plupart du temps, les relations entre processus, systèmes et informations et, finalement, ils encouragent la compétition au détriment de la coopération."

Comme alternative, elle propose aux éducateurs qui veulent pratiquer une éducation basée sur les valeurs de développement durable d'adopter les orientations suivantes : reconnaître de nouveaux modèles de compréhension cognitive et de développement moral chez les enfants d'aujourd'hui, la prise de conscience du besoin urgent, chez les enfants et les jeunes, de clarifier leur propre identité et leur but dans la vie et d'être motivés par des buts nobles et désintéressés ; développer la compréhension des processus et systèmes en action à l'arrière plan du développement durable ; apprendre à chercher, trouver et utiliser les informations nécessaires.

"Les écoles, ainsi que les parents et les groupes religieux, ont la responsabilité de stimuler la réflexion des étudiants sur leur identité et leurs buts dans la vie."ajoute le Docteur Thoresen. " Les écoles doivent faire face au défi d'enseigner les concepts de citoyenneté mondiale et d'encourager des attitudes qui renforcent l'unité mondiale. Par exemple, les styles de vie promus par le marché sont-ils viables, ont-ils du sens et sont-ils moralement cohérents ? Contribuent-ils à un développement durable ? Donner aux enfants et aux jeunes la capacité de devenir des consommateurs conscients de l'environnement participe à l'"humanisation" du développement…(et) la réalisation individuelle doit rencontrer les besoins collectifs." Elle suggère que les valeurs et principes de la Foi baha'ie puissent être la source de telles orientations.

* Réseau virtuel

Une grande partie de la conférence a été consacrée à une discussion générale sur les thèmes présentés ainsi que sur l'idée que la force réelle de l'IEF était sa capacité de travailler en réseau et d'échanger des idées.

"C'était, somme toute, une petite réunion, environ vingt participants, mais les présentations, contributions et discussions m'ont paru de très bon niveau" a constaté Friedo Zoelzer, Directeur des études de l'École internationale Townshend où se tenait la conférence.

Les participants étaient des chercheurs, des enseignants, des étudiants, et des professionnels du domaine de l'environnement et du développement durable. Les étudiants et le personnel de l'École Towshend ont aussi assisté à quelques sessions. Le soir des programmes, comportant de la musique, de la danse, et une pièce de théâtre sur le thème de l'environnement ont été présentés par l'École. L'École Townshend, fondée en 1992, est une initiative privée de quelques baha'is. Totalement accréditée, elle comprend six niveaux secondaires et compte 125 élèves.

Une version électronique de la conférence a été proposée à tous ceux qui ne pouvaient venir en République tchèque. Les participants avaient reçu à l'avance et par couriel, les textes présentés et les résumés des discussions. Ils ont ainsi pu envoyer leurs commentaires qui ont été lus à la conférence.

Peter Adriance, un des membres du bureau de l'IEF, qui participait de l'extérieur a précisé que l'organisation avait été délibérément structurée comme un réseau virtuel international. "Ce type d'organisation aurait été impossible il y a seulement quelques années mais l'arrivée d'Internet l'a rendu possible" a-t-il dit. Peter Adriance assure la liaison entre les ONG et les baha'is des États-Unis mettant l'accent sur les questions de développement durable. "Par exemple, l'année passée, 85 participants étaient inscrits à la conférence annuelle de l'IEF - et plus de 60 d'entre eux, de 30 pays différents, ont participé par Internet."

"Faire connaître la façon d'appliquer les enseignements baha'is à la conservation de l'environnement et au développement durable est le but premier de l'IEF. Nous sommes nombreux à être engagés professionnellement dans ce travail, d'autres ne le sont pas, mais nous pouvons apprendre mutuellement et partager nos projets et nos programmes. C'est aussi une manière d'attirer l'attention de la communauté baha'ie sur ces problèmes - et de stimuler une éducation à l'environnement dans la communauté au sens large." a précisé M. Adriance.

Le Docteur Thoresen, membre de l'IEF depuis 1999, pense que le groupe peut avoir un impact sur les prises de décisions au niveau international : "Le changement a toujours été initié par des petits groupes qui finissent par en englober d'autres. Dans notre société moderne, la transparence et la connaissance des processus de prise de décisions sont importants quand on sait que des groupes d'intérêts (ou lobbyistes) essaient de faire triompher leur point de vue. L'IEF, bien qu'ayant peu de membres, sait travailler en réseau et établir des relations cordiales avec des personnalités aussi bien que maintenir le contact aux niveaux de base."


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