Le courage d'aimer
Shoghi Ghadimi

1. La Foi et l'Amour
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1.9. Les Preuves par l'Histoire

Un bédouin, assez naïf, décide d'offrir un cadeau au roi. Qu'est-ce que je vais lui offrir, se demande t-il? Ma fille? il a tout un harem; mon chameau? il en a des troupeaux; un bijou? il a des trésors. Je vais lui offrir, décide-t-il, quelque chose de rare. C'est de l'eau que je vais lui offrir, elle est tellement rare dans le désert où nous habitons ! Et il remplit son pot d'eau, qu'il présente au roi. Celui-ci très touché par sa simplicité, le récompense généreusement. Mais au moment de le congédier, il dit à ses serviteurs de ne pas le reconduire par le chemin traversant son palais, et le long duquel courait une large rivière, mais par un autre chemin qui ne lui permet pas de voir cette rivière.

Chers Amis, le bédouin c'est moi, le roi c'est vous, le pot d'eau c'est cet extrait de l'histoire des Martyrs de notre chère Foi, histoire que vous connaissez dans toute son entièreté, histoire en comparaison de laquelle le présent exposé n'est qu'un pot d'eau devant une immense rivière.

Je vais donc vous exposer le récit des Sept Martyrs de Téhéran qui figurent parmi les premiers Martyrs de notre Foi. Pour plus de simplicité, nous allons les appeler par leurs petits noms.


- 1° Le premier de ces martyrs, c'est SIYYID ALI.

C'est l'oncle maternel du Bab (Précurseur de la Foi Baha'ie). Il serait plus exact de dire que, pratiquement, il servait de père au Bab, étant donné que c'est à lui que le Bab fut confié quand, tout petit, il perdit Son père; que c'est grâce à lui que l'arrestation du Bab, après Sa déclaration, ne fut pas maintenue; que c'est lui qui, avec dévouement, servait d'intermédiaire entre le Bab et les disciples qui venaient Le voir à Shiraz. Comme profession, il exerçait le commerce, où il jouissait d'un grand crédit aussi bien dans sa ville natale qu'à Téhéran, la capitale. Devenu adepte de son neveu, le Bab, il Le visita dans la prison forteresse de Chihriq. De retour, il s'installa dans la capitale jusqu'au jour où il fut arrêté comme disciple du Bab, avec d'autres coreligionnaires. Et il fut le premier à être amené devant le Premier Ministre.

- Le magistrat en chef, lui dit le Grand Vizir, est peu disposé à infliger la moindre peine aux descendants du Prophète, ce qui est votre cas. D'éminents commerçants sont impatients d'offrir votre rançon. Un simple désaveu verbal de votre foi suffit pour vous rendre la liberté. Et je vous promets qu'alors vous passerez le restant de votre vie dans l'honneur et la dignité, sous la protection de votre souverain.

- Excellence, répondit Siyyid Ali, si d'autres avant moi ont rejeté une telle offre, préférant le martyre au désaveu de leur foi, je vous assure que je désire aussi ardemment la même chose. Car renier la foi en Bab signifie renier tous les Messagers de Dieu qui l'ont précédé. D'autant plus que tout ce que j'ai entendu dire sur les Messagers du passé, j'ai eu le privilège de le retrouver chez le Bab, et ceci depuis Sa tendre enfance. Tout en Lui me rappelle Ses illustres prédécesseurs.

Comment puis-je Le renier? Je vous demande de nie permettre d'être le premier à être sacrifié pour Son amour.

Stupéfait d'une telle réponse et emporté par le désespoir, le Vizir ordonna de l'emmener pour le décapiter.

Au moment où on le conduisait vers le lieu de l'exécution, il récitait ces vers de Hafiz:

"Je te loue ô Seigneur D'avoir exaucé ma prière Quelle joie, quel bonheur Car enfin j'ai l'objet de ma requête."

Arrivé au lieu d'exécution, il s'adressa d'abord à la foule en ces termes:

"Durant plus de mille ans, vous avez prié et vous continuez à prier pour que le Promis se manifeste. Maintenant qu'Il est venu, vous L'avez exilé dans un coin perdu et isolé et vous voulez exterminer Ses compagnons."

Puis levant la tête vers le ciel, il s'exclama:

"0 Dieu, mon Dieu, Tu vois comment ils sont en train de tuer un descendant de Ton Prophète sans qu'il ait commis de faute. Je Te demande de leur pardonner ce qu'ils font et de leur permettre de sortir du sommeil de négligence."

Après cette prière, il s'adressa au bourreau en récitant ces vers:

Jusque quand resterai-je séparé de Lui?
Otez-moi cet obstacle qu'est la vie.
Et cette tête coupez-la je vous prie
C'est l'Ami qui donnera une autre tête, c'est l'Ami..

Ces paroles touchèrent profondément le bourreau qui, sous prétexte d'aiguiser son épée, se retira précipitamment pour ne plus revenir." Car, expliquait il, c'est un saint qu'on me demande de décapiter, et non pas un criminel comme c'était convenu lors de mon engagement.


- 2° Après lui vint le tour de QURBAN ALI.

C'était un derviche considéré comme un chef religieux jouissant du respect de tous par sa piété et la noblesse de son caractère. Il avait beaucoup de disciples qui l'acclamaient partout où il allait, ce qui ne lui plaisait nullement. Car il aimait la simplicité et ceci au point que même, comme vêtement, il portait une tunique blanche recouverte d'un aba (manteau) de tissu grossier.

Ayant embrassé la foi Babie, il s'y donna corps et âme, consacrant tout son temps à sa propagation. Le jour où il fut arrêté, la foule assiégea la résidence du Grand Vizir devant lequel on l'amena.

- Depuis la nuit dernière, lui dit le Premier Ministre, je suis assiégé par des gens de toutes les classes, ce qui est la preuve de la haute position que vous occupez grâce à votre savoir et à votre influence. Vous n'êtes donc pas inférieur au Bab Lui-même. Pourquoi alors vous déclarer Son adepte?

- Précisément, rétorqua avec hardiesse QURBAN ALI, c'est le savoir que j'ai acquis qui m'a amené à m'incliner devant le Bab comme mon Seigneur. Quant à mon influence sur les, gens, bien que j'aie des milliers d'admirateurs, je ne suis pas capable de changer le coeur du plus petit d'entre eux. Tandis que le Bab transforme les meurs au point que les gens se sacrifient pour Lui.

- Que vos paroles soient de Dieu ou pas, l'interrompit le Premier Ministre, je n'ai pas envie de prononcer la sentence de mort contre un homme comme vous qui possède un rang si élevé.

- Pourquoi hésiter? s'écria la victime impatiente. Ne savez-vous pas que les noms descendent du ciel?

Mon nom est QURBAN ALI, c'est-à-dire "sacrifié pour ALI". Depuis les temps immémoriaux mon nom a donc été inscrit sur la liste de ceux qui sont destinés à se sacrifier pour ALI (le Bab). Et, aujourd'hui, le jour du sacrifice est arrivé. N'hésitez pas, et soyez assuré que je ne vous blâmerai jamais pour votre acte. Bien au contraire, plus tôt vous me ferez décapiter, plus grande sera ma reconnaissance.

- Sortez d'ici, s'écria le Premier Ministre. Un moment de plus, et je serai victime de votre magie.

- Pour ça, ne vous inquiétez pas, car cette magie ne peut agir que sur ceux qui ont le coeur pur.

Exaspéré par une telle réponse, le Premier Ministre se leva de son siège, et tout en tremblant de colère dit au bourreau:

- L'épée seule peut faire taire ces égarés ! Ce n'est plus la peine de me les amener. Relâchez ceux que vous arriverez à persuader de renier leur foi; quant aux autres, décapitez-les.

Amené sur le lieu de son martyre, il s'adressa à la foule en ces termes:

- Écoutez-moi, vous qui prétendez être disciples de l'Apôtre de Dieu. Le Prophète Muhammad qui était venu de Hijaz, aujourd'hui est revenu de Shiraz en la personne du Bab. Une rose n'est-elle pas une rose de quelque jardin et à quelque temps qu'elle apparaisse?

A la vue du corps de SIYYID ALI, décapité et saignant à ses pieds, il ne put s'empêcher de se jeter sur lui pour le prendre dans ses bras, et s'écria:

- Salut, ô jour de réjouissances mutuelles, jour de notre réunion avec le Bien-Aimé.

Puis s'adressant au bourreau:

- Approche-toi et porte ton coup, car mon fidèle compagnon ne veut pas me lâcher, et me dit de me hâter pour arriver ensemble à la cour du Bien Aimé.

Pour en finir, le bourreau ne put que lui porter son coup par derrière, à la nuque. Mais ce coup fit tomber son turban. Et la victime s'écria dans une extase inimaginable:

Quel bonheur pour moi en ce jour !
Enivré par le vin de l'Amour,
Je ne sais: mon turban ou la tête,
Dois-je offrir à l'Ami, à cette fête.

C'étaient ses dernières paroles. Le coup fatal le frappa et il devint réellement QURBAN ALI, c'est à dire sacrifié pour ALI (le Bab).


- 3° Vint alors de tour de MULLA ISMA'IL

C'était un mulla (théologien musulman'. Il avait adhéré à la Cause du Bab à Shiraz même. Après quoi, il était parti pour la province de Khurasan afin d'y enseigner la Foi. Il participa au fameux congrès de Badasht, où les adeptes du Bab comprirent le caractère indépendant de la nouvelle Foi en tant qu'une nouvelle Révélation avec Ses Écritures, Ses Lois, comme ce fut le cas des Révélations mosaïque, chrétienne ou islamique.

Après ce congrès, son ardeur pour la Foi redoubla, ce qui l'amena finalement au champ de martyre.

Avant qu'il ne soit décapité quelqu'un vint pour lui dire:

- Il y a un homme qui est prêt à payer ta rançon afin de te sauver la vie. Quel mal y a-t-il, quand il s'agit de la vie, de dire deux mots: Je ne suis pas Babi?

- Même sans rançon en m'aurait libéré si seulement j'avais voulu rejeter ma foi ! Et il récita ces vers:

Informe donc Isma'il ô Zéphir.
Qu'engagé sur le chemin de l'Ami
On ne peut plus reculer, on ne peut plus revenir.
On ne doit plus s'attacher à la vie.

Puis tournant son regard vers les corps des deux martyrs qui gisaient immobiles dans les bras l'un de l'autre, Il s'écria:

- Bien fait, mes chers amis. Vous avez transformé Téhéran en paradis. Si seulement j'avais pu vous précéder.

Ceci dit, il tira de sa poche quelques pièces qui lui restaient pour demander au bourreau de lui acheter un peu de candi. Il en mit quelques-uns dans sa bouche et le reste, il le donna au bourreau afin de lui adoucir la bouche.

- Je t'ai pardonné, lui dit-il. Approche et porte ton coup. Il y a trente ans que j'attends ce jour béni et je craignais ne pas y arriver.

Puis fixant son regard vers le ciel, il s'écria:

- Accepte-moi, ô mon Dieu, aussi indigne que je sois, et inscris mon nom sur la liste de ceux qui ont sacrifié leur vie par amour pour Toi.

Il était en train de prier lorsque le bourreau mit fin à ses supplications.


- 4° La quatrième victime conduite à l'échafaud fut un docteur en théologie islamique SIYYID HUSAYN.

Avant d'être décapité, il s'adressa à la foule en ces termes:

- Écoutez-moi ô adeptes de l'Islam. Je m'appelle HUSAYN. Je suis descendant de l'Imam Husayn. Les juristes les plus éminents des lieux saints de l'Islam m'ont donné le titre de MUJTAHID (docteur en théologie islamique) m'autorisant ainsi à interpréter les enseignements islamiques. Ce n'est que récemment que j'ai appris le Message du Bab.

Et c'est sur la base des prophéties accomplies que je L'ai accepté comme le Promis de tous les Messagers du passé: Moise, Jésus, Muhammad. Si donc je Le renie je Les ai reniés tous.

Demandez à vos chefs religieux qu'ils se rassemblent en une réunion où je leur prouverai la véracité de cette Cause. Si j'y arrive, qu'on cesse de verser le sang des innocents. Si j'échoue, qu'on m'inflige la punition que je mérite.

À peine avait-il prononcé ces paroles qu'un officier au service du Premier Ministre intervint avec orgueil:

- Je porte sur moi ton arrêt de mort signé par sept des plus éminents docteurs de la loi islamique. Ils t'ont condamné à mort comme infidèle. Je répondrai donc moi-même devant Dieu, au Jour du Jugement, de ton exécution.

Ceci dit, il tira son poignard et frappa le condamné avec une telle force que celui-ci tomba aussitôt raide mort à ses pieds.


- 5° Peu après MUHAMMAD TAQI fut amené sur la scène d'exécution. Avec un sentiment de mépris provoqué par le spectacle lugubre devant lequel il se trouvait, se tournant vers le bourreau, il s'écria:

Dépêche-toi de me tuer, car je suis impatient de rejoindre mon bien aimé HUSAYN. Vivre après lui est une torture que je ne puis supporter.


- 6° A peine eut-il prononcé ces mots que SIYYID MURTADA se jeta sur son corps allongé par terre pour être décapité.

- Non, dit-il, c'est à moi d'offrir ma vie avant lui, car je suis descendant du Prophète et mon martyre serait plus méritoire aux yeux de Dieu.


- 7° Au moment où ces deux héros se disputaient la coupe du martyre, se précipita en avant MUHAMMAD HUSAYN.

- Jamais je ne consentirai à me séparer de mon ami chèrement aimé, de qui j'ai reçu tant d'affection, s'écria-t-il en se jetant sur le corps décapité de MULLA ISMA'IL.

Leur impatience à se devancer l'un l'autre afin d'offrir leur vie pour leur Foi étonna la foule, qui se demandait lequel serait décapité avant les deux autres. Et finalement on les a décapités tous les trois en un seul et même moment.

En lisant l'histoire, rarement on trouve une page relatant la manifestation d'une si grande foi parmi toutes les classes de la société: théologiens, derviches, commerçants, tous jouissant du respect et de la considération de leurs concitoyens. Malgré toutes les promesses alléchantes faites pour les détourner du danger qui menaçait leur vie, malgré toute la pression que les milieux influents exerçaient sur eux, malgré les scènes d'atrocités dont ils étaient témoins, ils n'ont pas voulu consentir à un simple désaveu verbal. Bien au contraire, tous, empressés de sacrifier leur vie, s'offrirent à l'épée du bourreau.

Ils ne furent pas sept seulement. Ils furent plus de 20000 qui, originaires de toutes les religions et classes, tombèrent martyrs pour une CAUSE COMMUNE. Quelle est la nature de cette cause? C'est la question qu'on ne peut s'empêcher de se poser. Afin d'y répondre nous allons envisager les différents cas qui se présentent à la naissance d'une nouvelle doctrine. D'une manière générale, chaque fois qu'on est en présence d'une nouvelle doctrine qui réussit pour un temps plus ou moins long, on peut envisager l'un de ces quatre cas.

Premier cas. La doctrine en question est contraire à la Foi et à la Raison, mais elle satisfait les désirs temporels de l'homme.

Elle peut réussir pour un certain temps, surtout si elle est appuyée par la force militaire.

Comme exemple, on peut citer la doctrine nazie qui exigeait l'anéantissement de toute une race (la race juive), ce qui est contraire à la raison et ce qui est en contradiction avec la Foi. Mais comme elle prêchait la supériorité du peuple allemand et la nécessité de sa domination sur les autres peuples, appuyée par une gigantesque force militaire elle a eu du succès pendant un certain temps, ce qui est compréhensible.

Deuxième cas. La doctrine en question est contraire à la raison mais conforme à la Foi, telle qu'elle est apparemment exposée par les Écritures. Une telle doctrine peut également réussir.

A titre d'exemple, citons la doctrine de l'ascension corporelle de Jésus, à laquelle croyait fermement le monde chrétien, parce que l'Évangile dit que Jésus est monté au ciel. Cette doctrine a bien réussi dans le passé, mais elle commence à perdre du terrain à cause de sa contradiction avec la raison.

Troisième cas. La doctrine en question est contraire à la Foi mais apparemment satisfait la raison. Elle peut également réussir pour un certain temps.

Comme exemple, citons les doctrines qui préconisent la lutte des classes, afin de les supprimer et d'arriver à l'uniformité. De telles doctrines sont contraires à la Foi qui enseigne la collaboration et le service au lieu de la lutte et de l'antagonisme et qui est d'accord avec l'existence des classes dans la société. Mais comme la répartition des biens et l'uniformité satisfont apparemment la raison, de telles doctrines peuvent réussir pour un certain temps.

Quatrième cas. La nouvelle doctrine est apparemment en contradiction avec la Foi telle qu'elle est professée par les gens et avec leur façon de raisonner.

De plus, elle ne satisfait nullement leurs désirs temporels et n'est appuyée par aucune force militaire.

Une telle doctrine, en se plaçant du point de vue purement humain, ne doit pas avoir la moindre chance de réussir. Et, si elle réussit, c'est qu'il y a une force invisible surhumaine, surnaturelle qui l'assiste. Cette force invisible, surhumaine, surnaturelle, on l'appelle Force Divine. Et c'est le cas des différentes doctrines religieuses.

Ainsi, par exemple, il y a 2000 ans, un homme (Jésus Christ) vient et apporte une doctrine qui dit: "Si on te frappe sur la joue gauche, présente la joue droite", ce qui ne paraissait pas en accord avec la raison de Ses contemporains pour qui "oeil pour oeil, dent pour dent" était bien plus raisonnable. De plus. cette doctrine abolissait le sabbat ce qui était contraire aux textes de la Foi Judaïque. Elle ne satisfaisait pas non plus les désirs temporels, mais, bien au contraire, exigeait de ses adeptes qu'ils "portent leur croix". Quant à l'usage de la force militaire, elle l'interdisait en termes catégoriques. "Remets ton épée à sa place, car tous ceux qui prendront l'épée périront par l'épée." La doctrine chrétienne ne jouissait donc d'aucun des facteurs habituels qui contribuent à la propagation de toute nouvelle doctrine. Et malgré cela, la doctrine chrétienne s'est propagée magistralement et elle dure encore. C'est que cette doctrine était d'origine divine et assistée par Dieu.

De même, il y a plus d'un siècle, un Homme (Baha'u'llah) vient et apporte une nouvelle doctrine qui, entre autres, abolit les rites de toutes les religions, rites considérés jusqu'alors comme faisant partie intégrante de la Foi.

Donc, contradiction avec la Foi telle qu'elle était professée par Ses contemporains.

Il place la citoyenneté mondiale au-dessus de l'amour de la patrie, Il proclame l'égalité des femmes et des hommes, l'égalité raciale et bien d'autres principes qui, à Son époque, ne paraissaient pas du tout raisonnables. Donc, contradiction avec la raison.

Loin de satisfaire les caprices et les désirs temporels, comme Jésus Il dit "Il vaut mieux être tué plutôt que de tuer".

La doctrine Baha'ie ne jouissait donc d'aucun des facteurs habituels qui contribuent à la propagation de toute nouvelle doctrine. Et malgré cela, elle a triomphé, se propageant mystérieusement dans tous les pays, parmi tous les peuples, toutes les races et toutes les couches de la société. De sorte qu'aujourd'hui, le nom BAHA'I est connu partout. La Presse, les hommes d'Etat, les philosophes en parlent en termes des plus élogieux.

La revue "Planète" dans son numéro de janvier février 1970, écrit en conclusion de son article sur la Foi baha'ie:

"... Il faut bien constater que l'unité religieuse et l'édification d'une société pacifique ne sont pas une utopie puisqu'elles sont réalités au sein de la foi mondiale baha'ie qui est établie dans 265 pays et territoires. Là, des millions d'hommes et de femmes de toutes races, nationalités, classes, croyances, dont les parents étaient Hindouistes, Bouddhistes, Zoroastriens, Juifs, Chrétiens, Musulmans, libre penseurs, athées ou autres, se sont unis et travaillent aux mômes buts."

Selon Gandhi, "la Foi Baha'ie est la consolation de l'humanité".

Selon Tolstoï, "La Foi Baha'ie se présente comme la forme la plus pure et la plus élevée du sentiment religieux".

Une doctrine religieuse qui, à sa naissance, comme la Foi Chrétienne, abolissait les rites en vigueur, défiait la "foi" de ses contemporains, combattait les structures sociales établies, contrariait leur façon de "raisonner", qui ne satisfaisait pas leurs désirs temporels, qui n'était appuyée par aucune force militaire et qui, malgré tout cela, a triomphé, pouvait-elle ne pas être de Dieu?

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