Le courage
d'aimer
Shoghi Ghadimi
7. Les Prodiges de ces temps merveilleux
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7.1. Quel monde voulons-nous
Un professeur avait l'habitude de coter
sévèrement ses élèves. Un étudiant lui ayant demandé pourquoi il n'avait eu
que 7 sur 10 à une interrogation, le professeur lui expliqua son système de
notation:
7 est une bonne note, 8 est une note excellente, je donne 9 à celui qui dit
tout ce que je sais, et 10 à celui qui m'apprend quelque chose.
C'est un peu mon cas ce soir, car en réalité c'est un examen que je vais passer
devant vous étant donné que je vais essayer de me rappeler ce que j'ai appris
à l'école baha'ie, et de vous l'exposer en résumé, tout en espérant que je n'aurai
pas une mauvaise note.
Parmi toutes les histoires instructives qu'on m'a racontées il y en a deux que
je n'oublierai jamais, car elles illustrent pour moi ce qu'il y a d'essentiel
dans la foi baha'ie.
La première histoire dit ceci:
Abraham, très hospitalier de nature, attendit en vain toute une semaine que
quelqu'un vienne chez lui. Finalement un jour arriva un centenaire. On prépare
un repas copieux et toute la famille se met à table. Et avant de commencer à
manger, tous récitent leurs prières sauf le centenaire en question. Abraham
lui en demande la raison.
- Je suis païen - répondit le vieillard.
Là-dessus Abraham le mit à la porte. Alors il entendit une voix venant du ciel
qui lui disait:
"Abraham, j'ai nourri cet homme pendant cent ans, et toi tu n'as pas voulu lui
donner à manger une seule fois?"
Cette histoire m'a permis de comprendre que Dieu ayant créé l'homme ne l'abandonne
pas à son sort, et ne le prive pas de Ses bienfaits, peu importe qu'il croie
en Lui ou qu'il se dise païen.
Quel est le père qui ayant formé une famille mettrait dehors celui de ses enfants
qui dit ne pas croire en lui?
De cette histoire, j'ai encore compris ceci: si, dans une famille les enfants
nés en différents pays, élevés dans des climats différents, et ayant par conséquent
différentes couleurs de peau et possédant une diversité de tempéraments et de
goûts, si ces enfants doivent s'entendre et se soumettre à une commune discipline,
il faut qu'il en soit de même en ce qui concerne la famille humaine dont Dieu
est le Père.
Et plus tard encore j'ai compris que c'est là l'essence même des enseignements
baha'is et que c'est là un principe nouveau dans l'histoire des religions, principe
connu sous le nom de " unité " du genre humain". Principe nouveau, car il ne
faut pas oublier que selon toutes les Écritures du passé, l'humanité se divisait
en deux familles; la première composée des "gens du Livre de Dieu " et par conséquent,
aimés de Dieu - la seconde, formée " des peuples de l'erreur" et par conséquent,
rejetés par Dieu. La première étant les fruits du " bon arbre", la seconde les
fruits du " mauvais arbre".
"Vous êtes les fruits d'un même arbre, dit Baha'u'llah, le Fondateur de la foi
baha'ie. Par cette Parole, il voulait dire qu'il n'y a pas deux arbres, un bon
et un mauvais. Il n'y a qu'un seul arbre et tous les hommes en sont les fruits.
Autrement dit, un seul Père, et une seule famille: la famille humaine. Et c'est
ma famille puisque j'en fais partie. Tous sont mes frères, et non pas seulement
ceux qui partagent ma foi, comme ce fut le cas dans le passé où l'on faisait
une distinction entre les frères et les païens (voir Mat. XVIII-15-17).
A ce propos permettez-moi de vous lire quelques extraits des Écrits baha'is.
"Aux yeux du créateur, tous ses enfants sont égaux. Il répand sa bonté sur tous.
Il ne favorise pas telle ou telle nation. Il les a créées toutes au même titre.
Puisqu'il en est ainsi, pourquoi établir des divisions et séparer les races
les unes des autres? Pourquoi créer ces barrières de superstitions et de traditions
qui amènent la discorde et la haine parmi les peuples.
La seule différence qui existe entre les membres de la famille humaine est une
différence de degré. Les uns sont comme des enfants ignorants et pour parvenir
à l'âge mûr doivent être éduqués. D'autres sont comme des malades et doivent
être traités avec soin et tendresse. Aucun n'est méchant, ni mauvais. Nous ne
devons pas éprouver de répulsion pour ces pauvres enfants, mais les traiter
avec une grande bonté, instruire les ignorants et soigner tendrement les malades"
(Causeries d`Abdu'l-Baha).
Voici encore un autre extrait des Écrits baha'is:
"Qu'il n'y ait pas de malentendu. Le principe de l'unité de l'humanité, l'essence
même de tous les enseignements de Baha'u'llah, n'est pas une simple manifestation
de soudaine sentimentalité ignorante ou l'expression d'un espoir vague et pieux.
Son appel n'a pas à être identifié avec un réveil de l'esprit de fraternité
et de bonne volonté parmi les hommes. Il ne vise pas non plus, à seulement entretenir
une harmonieuse coopération entre des peuples et des nations autonomes. Ce qu'il
renferme est plus profond. Ses aspirations sont plus grandes qu'aucune de celles
que les Prophètes du passé furent autorisés à formuler.
Son message ne s'adresse pas seulement à l'individu, il s'intéresse en principe
à la nature des rapports essentiels qui doivent relier entre eux, tous les États
et nations considérés comme les membres d'une seule famille humaine" (Shoghi
Effendi: "Le but d'un Nouvel Ordre Mondial").
Quant à la seconde histoire que je vous ai promise je crois l'avoir racontée
lors d'une autre conférence. En ce cas, permettez-moi de la rappeler.
Parvenu à Babylone, le roi Alexandre convoqua les chefs spirituels de son époque.
- Dites moi, leur demanda-t-il, si vous adorez un Etre suprême?
- Qui, votre Majesté - fut la réponse.
- Alors comment appelez-vous cet Etre Suprême?
- Brahama - répondit le prêtre indien - ce qui signifie le Grand.
- Hermoz - dit le prêtre zoroastrien - ce qui signifie la Lumière.
- Jéhovah, répondit le prêtre juif - ce qui veut dire Il était, Il est, Il doit
venir.
Dorénavant, dit Alexandre, vous n'avez qu'un roi et vous n'aurez qu'un seul
Seigneur, et il s'appelle Zeus!
Les prêtres consternés, se demandaient si on pouvait ainsi changer le nom du
Seigneur qu'ils adoraient depuis toujours. Alors un vieux sage intervint et
dit au roi:
- Me permettriez-vous de dire un petit mot?
- Certes, dit Alexandre.
Alors, le vieux sage se tournant vers les prêtres leur demanda:
- Comment appelez-vous le soleil?
Et chacun disait le nom sous lequel on désignait le soleil. - Et si dorénavant
vous l'appeliez tous du même nom: HELIOS, le soleil ne continuerait-il pas de
vous donner sa lumière?
On dit que le roi, confondu par cette remarque, déclara en guise de conclusion:
- Que chacun appelle son Seigneur comme il l'entend. Je vois maintenant que
ce n'est pas le nom, ni l'image qui fait cet Etre Suprême.
Si la première histoire nous a amené à conclure que Dieu répand Sa bonté sur
tous, la deuxième nous confirme cette vérité.
En effet, la deuxième histoire compare Dieu au soleil. Or le soleil donne sa
lumière à tout le monde.
Et chose remarquable, toutes les Écritures comparent les messagers de Dieu au
soleil. C'est d'ailleurs cette comparaison qui, avec le temps, a amené les zoroastriens
à devenir adorateurs du soleil.
Pour les chrétiens, Jésus est " la lumière du monde" (Jean 8/12)
De plus, toutes les Écritures prédisent le Retour" du même " Soleil". En se
comparant au soleil et en prédisant leur " Retour " les messagers de Dieu veulent
laisser entendre leur unité, c'est-à-dire que c'est toujours le même soleil
qui réapparaît et que ce qui change c'est sont point de lever.
Ainsi par exemple, Krishna parle de son " Retour " en ces termes:
"Chaque fois qu'il y a un déclin dans la justice je reviens".
Et pour citer un autre exemple encore rappelons-nous que Jésus aussi parle de
son " Retour". Ce qui veut dire que le "soleil" d'il y a 4000 ans qui devait
"revenir" (Krishna) et le même " soleil " qui est " revenu " il y a 2000 ans
(Jésus) et que ce " soleil " qui à son tour devait " revenir " est ce même "
soleil " qui est apparu aujourd'hui (Baha'u'llah). Et en bref cette apparition
et réapparition du soleil se poursuit éternellement.
Ceci nous amène à un deuxième principe baha'i, principe connu sous le nom d'unité
de base de toutes les religions et unité de leurs fondateurs.
De ce point de vue la religion baha'ie est la Religion renouvelée plutôt qu'une
nouvelle religion.
Mais pourquoi alors utilise-t-on le terme "nouvelle religion "?
Afin de répondre à cette question rappelons-nous la définition du mot " Religion
" selon les Écrits baha'is.
"La religion ce sont les relations essentielles résultant des réalités des choses"
(`Abdu'l-Baha).
Ainsi, par exemple, la religion dit:
"Ne cherche pas à voir les défauts d'autrui et ne t'humilie pas".
C'est qu'il y a une relation entre le fait de s'apercevoir des défauts d'autrui
et le fait de s'humilier. Car il a été démontré que celui qui parle des défauts
des autres possède précisément lui-même ces défauts. Par conséquent lorsqu'il
en parle il révèle ses propres défauts et, inévitablement, cause sa propre humiliation
aux yeux des autres. N'est-il pas évident que s'il ne possédait pas ces mêmes
défauts il ne les apercevrait pas chez les autres? C'est comme si dans votre
conversation j'aperçois un mot chinois; cela prouverait que je possède la langue
chinoise.
Autre exemple:
Baha'u'llah dit:
"Evitez la tristesse et le chagrin, car ils entraînent de grandes calamités".
C'est qu'il y a une relation entre la tristesse et le malheur. L'un de ces malheurs
ce sont les maladies dites psychosomatiques, incurables par la médecine traditionnelle,
maladies découlant d'un état de mécontentement perpétuel et d'une mélancolie
permanente.
Le professeur Paré va jusqu'à prétendre que "le cancer est fait de mélancolie".
Nous disions donc que la religion ce sont les relations essentielles entre les
réalités des choses. Or ces relations sont de deux natures. La première catégorie
de relations concerne le domaine de la moralité et de la spiritualité (amour,
patience, persévérance, charité etc ...). Cette catégorie de relations, étant
essentielle, reste immuable. Toutes les religions nous exhortent au même amour,
à la même patience, à la même charité. Et comme avec le temps ou les oublie,
la religion se renouvelle. De ce point de vue il n'y a donc pas une "nouvelle
religion" mais "la religion renouvelée".
La deuxième catégorie de relations concerne plutôt les lois sociales, telles
que celles du mariage ou celles punissant les délits et les crimes et bien d'autres
du même genre. Cette seconde catégorie de relations est d'importance secondaire
et change avec le temps. Elle a pour but de satisfaire aux exigences de l'époque
en contribuant ainsi à la mise en application efficace de la première catégorie
de lois. Partant de ce point de vue il est permis de dire que la religion change
et on peut alors parler d'une " nouvelle religion".
Afin de mieux éclaircir cette question passons en revue quelques relations essentielles
découlant des réalités des choses, relations qui ont changé et qui sont nouvelles
donnant l'image d'une nouvelle religion.
I. Relations entre l'homme et la femme:
Dans le passé la femme était comme une enfant par rapport à un adulte (l'homme)
Et c'est la raison pour laquelle toutes les religions du passé lui imposaient
la soumission à la volonté de l'homme, considéré comme son supérieur.
Et si la femme restait inférieure à l'homme, ce n'était pas parce que potentiellement
elle était inférieure, c'est parce qu'elle ne recevait pas d'éducation.
Mais aujourd'hui l'éducation étant devenue généralisée et obligatoire, la femme
se montre aussi capable que l'homme, et il n'y a aucune raison pour qu'elle
soit considérée comme inférieure à l'homme. L'égalité des droits s'impose donc
et cette égalité des droits contribue au véritable amour entre les époux. Il
y a donc de nouvelles relations essentielles entre les réalités des choses.
Ce qui justifie la notion d'une nouvelle religion. Ceci s'applique précisément
à la foi baha'ie dont l'un des principes est l'égalité des droits de la femme
et de l'homme.
La foi baha'ie est donc de ce point de vue une nouvelle religion. Ce qui n'empêche
pas que du point de vue purement spirituel elle soit considérée comme la "religion
renouvelée".
II. Relations entre l'homme et son prochain:
Dans le passé, pour un homme, le prochain était d'abord son voisin, puis son
concitoyen et plus tard son compatriote (l'amour de la patrie faisant partie
de la religion). Mais aujourd'hui pour un baha'i le prochain est tout habitant
de la planète, et c'est cette planète qui est sa patrie.
Comme il est parlé de l'amour du prochain en tant qu'un signe de foi, comment
peut-on le mieux concrétiser ce signe, cet amour pour tout habitant de la planète,
si ce n'est par le produit d'un travail qui doit lui profiter. Le travail consciencieux
devient donc l'amour rendu visible et par conséquent c'est l'un des signes de
la foi.
Voilà pourquoi le travail consciencieux est un autre principe sacré de la foi
baha'ie.
Et de ce point de vue aussi la foi baha'ie est une nouvelle religion.
Pour être plus précis il faut dire que pour un baha'i le prochain n'est pas
seulement un contemporain, mais plutôt toute personne faisant partie de la génération
future, car pour un baha'i le paradis terrestre n'est pas pour aujourd'hui,
mais plutôt pour demain, et c'est pour demain qu'il s'engage à travailler consciencieusement
aujourd'hui.
III. Relations entre l'homme et l'autorité:
Dans le passé c'était un individu qui faisait l'autorité (spirituelle ou civile).
Ainsi, par exemple, dans toutes les religions le pouvoir ecclésiastique se trouvait
dans la main d'un individu (rabbin, prêtre, mollah, etc..)
Et c'était conforme aux exigences du temps, car l'instruction n'était pas généralisée
et ne pouvait pas l'être; elle restait donc l'apanage d'un très petit nombre
de personnes qui formaient le clan des dirigeants spirituels.
Mais aujourd'hui l'instruction étant généralisée on n'a plus besoin d'un clergé.
Ce qui ne veut pas dire que les baha'is soient anticléricaux: un élève qui a
déjà appris à lire et à écrire n'a plus besoin de maître mais cela ne veut pas
dire pour autant qu'il soit devenu un adversaire du maître.
Dans le foi baha'ie ce n'est plus l'individu qui fait l'autorité, mais la communauté
et cela par voie de la consultation.
Cette question à elle seule devrait faire l'objet d'une conférence, aussi allons-nous
nous borner à indiquer comment cela se passe.
Sur le plan local d'abord. Etant donné que les baha'is se rencontrent mensuellement
pour se consulter et s'entraîner à l'esprit de service, ils arrivent à distinguer
les meilleurs serviteurs de la communauté, et les élisent comme administrateurs
au sein d'une institution qui constitue l'autorité locale.
Sur le plan national, l'institution faisant autorité est également élue parmi
les meilleurs serviteurs du pays, serviteurs qui par élection deviennent des
instructeurs et font partie d'un ensemble indivisible.
Il en est de même sur le plan mondial où ce n'est toujours pas l'individu qui
fait l'autorité mais une institution composée des meilleurs serviteurs mondiaux,
devenus administrateurs, toujours par élection.
Ce qu'il est important de noter c'est que les membres de ces institutions ont
une CONSCIENCE UNIVERSELLE.
Qu'ils soient des représentants locaux, nationaux ou mondiaux, ils se considèrent
comme natifs de la planète tout entière et non pas comme natifs de leur ville
natale ou de leur pays d'origine, et, par conséquent ils défendent les intérêts
de toute la race humaine.
Et ceci est une autre contribution à l'amour de tout habitant de la planète;
contribution cette fois au niveau des institutions.
IV. Relations entre les autorités:
Jusqu'ici les autorités locales d'un pays cèdent un certain nombre de leurs
pouvoirs et privilèges à leur institution nationale dont les membres ont un
sentiment national et se considèrent comme les défenseurs de l'intérêt national.
Ainsi, par exemple, Lincoln n'a jamais favorisé ,les intérêts de sa province
natale, le Kentucky.
Il n'a jamais voulu l'abolition de l'esclavage par priorité pour sa ville natale,
pas plus que pour le Nord de l'Amérique, mais il avait le sentiment qu'il fallait
le faire dans l'intérêt de tout le pays. Il avait raison, et il y a réussi brillamment.
Or aujourd'hui il faut monter d'un échelon, il faut que les autorités nationales
cèdent un certain nombre de leurs droits et privilèges à une autorité mondiale.
Puisque de nos jours on parle beaucoup du pétrole, citons-le comme exemple.
Selon les enseignements baha'is une nation possédant des gisements de pétrole
n'a pas le droit d'en augmenter le prix à sa guise ni d'en réduire l'exploitation
au gré de ses caprices. Le contrôle en doit incomber à une autorité mondiale,
composée des représentants de toutes les nations et parmi celles-ci la nation
productrice en question; une autorité au sein de laquelle les représentants
des nations placent l'intérêt du monde entier au-dessus de l'intérêt de leur
propre nation. Tout comme dans la gestion d'un gouvernement national, les ministres
bien que natifs de différentes villes placent l'intérêt du pays au-dessus de
l'intérêt de leur cité natale.
De telles relations entre les autorités nationales et une autorité mondiale
sont absolument nouvelles et la religion baha'ie étant la première à les proclamer,
elle doit être considérée une fois encore comme une " nouvelle religion " tout
en restant par ses enseignements purement spirituels la " religion renouvelée".
Mais à tout cela, j'entends déjà l'objection: "ça paraît tellement évident aujourd'hui".
Oui, aujourd'hui bien sûr mais pas hier, mais pas il y a plus de cent ans, quand
la femme n'avait pas les mêmes droits qu'aujourd'hui, quand mon prochain devait
être mon compatriote, quand les autres étant des étrangers contre lesquels il
y eut tant de guerres, quand c'était l'individu qui faisait l'autorité et non
pas l'institution, quand une autorité mondiale paraissait comme une pure utopie.
Et juste à cette époque tout cela a été révélé par la plume de Baha'u'llah,
raison pour laquelle les historiens impartiaux le reconnaissent comme un connaisseur
des lois régissant l'évolution de l'humanité.
Et c'est justement là une des caractéristiques des messagers de Dieu qui révèlent
anticipativement et progressivement les lois qui sont en conformité avec le
degré de l'évolution de l'humanité. C'est ce qu'on appelle LA REVELATION PROGRESSIVE
qui implique qu'aucune religion ne peut prétendre détenir la vérité absolue
et définitive.
Remarquons que l'équivalent de cette révélation progressive en religion c'est
en science la théorie de la relativité.
Que dit cette théorie? Einstein lui-même le définit ainsi:
"La totalité des phénomènes physiques est d'un caractère tel qu'elle ne fournit
pas de base pour introduire le concept de mouvement absolu" (Les conceptions
morales, sociales et scientifiques d'Einstein).
Et c'est en substance ce que dit le principe de la révélation progressive.
"La totalité des phénomènes spirituels (révélations) est d'un caractère tel
qu'elle ne permet pas d'introduire le concept de la vérité absolue".
La vérité est révélée progressivement par des messagers de Dieu qui se succèdent.
En effet, Moïse dit:
"Le Seigneur votre Dieu vous suscitera d'entre vos frères un prophète comme
moi" (Actes 3/22)
Donc la révélation de la vérité ne s'est pas arrêtée avec Moïse.
Jésus, à son tour, dit qu'il a beaucoup de choses à dire et que ce sera la tâche
d'un autre (Jean 16/12)
Et il prie pour l'avènement de ce Promis: "Et moi, je prierai le Père et il
vous donnera un autre consolateur" (Jean 14/16).
Donc la révélation de la vérité ne s'est pas arrêtée avec Jésus, elle est restée
relative.
Encore plus précis est le Prophète Muhammad qui parle des messagers qui viendront
après lui.
Quant à Baha'u'llah c'est clairement et sans la moindre ambiguïté qu'il proclame
le principe de la révélation progressive, tout en précisant que la vérité révélée
par Lui reste relative.
Cette vérité est exposée dans une centaine d'ouvrages Écrits par Baha'u'llah
il y a plus de cent ans. Tout ce que les baha'is demandent c'est qu'on y jette
un coup d'oeil afin de voir si oui ou non tout ce qui se passe dans le monde
d'aujourd'hui n'a pas été prévu dans ces Écrits et si Baha'u'llah n'a pas donné
le remède pour tant de maux dont souffre actuellement l'humanité.
Qu'on jette un coup d'oeil sur les Écrits de Baha'u'llah afin de voir si le
plus grand mal qui accable l'humanité n'est pas en définitive son manque d'unité
et si rien que par application sincère du seul principe de l'unité du genre
humain, qui engage tout homme à considérer tous les habitants de la planète
comme ses frères on ne s'acheminerait pas vers ce MONDE UNI que nous désirons
tous.