Le nouveau
jardin
Par Hushmand Fathea'zam
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Chapitre 5. QUELQUES LOIS ET OBLIGATIONS
5.1.
Propreté
Baha'u'llah dit dans le livre de l'Aqdas:
"Soyez l'exemple de la propreté parmi les hommes..., en toutes circonstances,
ayez des manières raffinées..., qu'aucune trace de négligence n'apparaisse sur
vos vêtements..., baignez-vous dans une eau pure, et non dans celle qui a déjà
servi... En vérité, nous voulons voir en vous les manifestations du paradis
sur terre, afin que, de vous, s'exhale le parfum dont se délecte le coeur des
élus."
Ce commandement de Baha'u'llah nous permet de saisir toute l'importance de la
propreté. Dieu désire que nous soyons en bonne santé et heureux pendant toute
notre vie. Si nous ne sommes pas propres, notre santé en sera affectée: et si
nous sommes en mauvaise santé, nous ne pouvons pas être aussi heureux que nous
pourrions l'être.
La science prouve que la plupart des maladies sont causées par un manque de
propreté. Si nous mangeons en nous servant de nos mains sales, nous mettons
en danger notre santé, car beaucoup de maladies sont transmises par voie buccale.
Si nous portons des doigts malpropres à nos yeux, nous souffrirons d'infection
des yeux. Il arrive encore trop fréquemment, dans de nombreux villages, que
les gens lavent leur lessive et leur vaisselle dans de l'eau impure. Même l'eau
qu'ils boivent n'est pas propre et cela peut causer beaucoup de maladies.
Maintenir notre corps, nos habits et nos demeures propres est un devoir très
important pour les baha'is; c'est un commandement de Baha'u'llah. 'Abdu'l-Baha
a dit: "La propreté externe, bien qu'elle soit une chose physique, exerce une
grande influence sur la spiritualité... Le fait d'avoir un corps pur et immaculé
a une influence sur l'esprit de l'homme."
5.2. Prière
"Si un homme éprouve un réel amour pour son ami, il souhaite l'exprimer. Bien
qu'il le sache informé de son affection, il désire la lui confirmer encore...
Dieu connaît les désirs de tous les coeurs, mais l'impulsion de la prière est
naturelle, elle jaillit de l'amour de l'homme pour son Dieu..." 'Abdu'l-Baha
compare la prière à une conversation avec Dieu. Il dit: "Nous devons parler
dans le langage du ciel - le langage de l'esprit - car il existe un langage
particulier à l'esprit et au coeur. Il est aussi différent du nôtre que l'est
ce dernier de celui des animaux qui s'expriment par des cris et des sons inarticulés."
"C'est ce "langage de l'esprit" qui parle à Dieu. Quand, dans la prière, nous
sommes libérés de toutes choses extérieures et que nous nous tournons vers Dieu,
c'est alors comme si, en nous-mêmes, nous entendions sa voix. Sans paroles,
nous parlons, nous communiquons, nous conversons avec Dieu et nous recevons
la réponse... Tous, lorsque nous atteignons un état vraiment spirituel, nous
pouvons entendre la voix de Dieu."
La prière est la nourriture de l'âme. Nous ne pouvons développer les capacités
de notre esprit si nous ne prions pas. C'est pourquoi la prière est obligatoire
dans notre religion.
Dans son Livre le plus saint (l'Aqdas), Baha'u'llah écrit:
"Chantez (ou récitez) les versets de Dieu matin et soir. Celui qui omet de le
faire n'est pas fidèle à l'alliance de Dieu. Celui qui s'y refuse aujourd'hui
est de ceux qui se détournent de Dieu. Craignez Dieu, ô mes serviteurs! Prenez
garde que trop de lectures (des Écrits sacrés) ou trop d'activités de jour et
de nuit ne vous rendent orgueilleux. Mieux vaut chanter un seul verset avec
joie et sincérité que de parcourir avec négligence toutes les révélations de
Dieu ! Chantez les tablettes de Dieu dans la mesure où vous ne ressentez aucune
fatigue ni dépression. Ne chargez aucune âme au point de l'accabler ou de l'épuiser,
mais rafraîchissez-Ia plutôt, afin qu'elle puisse prendre son essor sur les
ailes de la révélation et atteindre l'horizon où brillent les preuves. Cela
vous rapprochera de Dieu, si vous êtes de ceux qui sont doués d'entendement."
A travers ces paroles sacrées de Baha'u'llah, nous comprenons que les prières
baha'ies, tout en étant obligatoires, ne doivent pas devenir une sorte de rite
ou de cérémonie. On trouve beaucoup de gens qui croient qu'en récitant simplement
quelques paroles, dont ils ne comprennent souvent pas le sens, ils accomplissent
un acte méritoire. Quelques-uns croient qu'en récitant un livre entier des Ecritures
saintes en un jour, ils trouveront la faveur aux yeux de Dieu et seront récompensés
d'une manière ou d'une autre. Innombrables sont ceux qui consacrent des heures
à réciter des extraits de leurs livres sacrés en sanscrit, en latin ou en arabe,
même s'ils ne comprennent pas cette langue. Ils croient qu'en récitant ces paroles
saintes, ils trouveront le salut; mais ils ne se rendent pas compte qu'ils ne
font qu'imiter aveuglément ce que faisaient leurs ancêtres. Dans la foi baha'ie,
on ne peut pas adorer du bout des lèvres.
Baha'u'llah dit: "Mieux vaut chanter un seul verset avec joie et sincérité que
de parcourir avec négligence toutes les révélations de Dieu!" Il nous met en
garde de ne "charger aucune âme au point de l'accabler ou de l'épuiser" mais
de la rafraîchir "afin qu'elle puisse prendre son essor sur les ailes de la
révélation et atteindre l'horizon où brillent les preuves."
Il existe des centaines de merveilleuses prières révélées par le Bab, Baha'u'llah
et 'Abdu'l-Baha. Les baha'is sont encouragés à les lire lorsqu'ils désirent
prier. Les réunions sont habituellement ouvertes et clôturées par des prières:
une personne récite ou lit un passage des Écrits sacrés pendant que le reste
de l'assistance écoute et médite ces paroles. Les prières sont une grande source
d'inspiration. On peut, en effet, ressentir une grande joie à s'élever spirituellement
lorsque les prières baha'ies sont récitées. Elles ne sont pas obligatoires:
chacun peut les réciter lorsqu'il le désire. Mais les baha'is ont aussi des
prières obligatoires, Baha'u'llah en a révélé trois. Chaque baha'i doit en réciter
une par jour. Parmi ces trois prières, il en est une qui est dite toutes les
vingt-quatre heures: c'est la longue prière obligatoire. Mais il y a aussi une
prière qui se dit trois fois par jour - le matin, à midi et le soir - et, enfin,
une très courte prière obligatoire à réciter chaque après-midi.
Vous trouverez toutes ces prières, y compris les prières obligatoires, dans
le livre de prières baha'ies. Si vous choisissiez la courte prière obligatoire
qui se dit chaque après-midi, il serait souhaitable de l'apprendre par coeur.
Mais peu importe la prière que vous choisirez! L'important, c'est de vous souvenir
de l'esprit dans lequel vous offrirez vos prières. 'Abdu'l-Baha dit:
"La prière la plus noble est celle où les êtres prient uniquement par amour
pour Dieu, non parce qu'ils le craignent ou qu'ils redoutent l'enfer, ou encore
parce qu'ils espèrent ses faveurs ou l'accès au paradis. Quand on s'éprend d'un
être humain, on ne peut s'empêcher de murmurer son nom bien-aimé, Combien il
est plus difficile encore de ne pas prononcer le nom vénéré de Dieu quand on
s'est pris à l'aimer... L'homme doué de spiritualité ne trouve d'autre délice
que dans la célébration de Dieu."
5.3. Jeûne
Dans le calendrier baha'i, il y a quatre, quelquefois cinq jours entre le dix-huitième
et le dix-neuvième mois de l'année qui s'appellent les "jours de Ha" ou "Jours
intercalaires". Pendant ces jours-là, les baha'is reçoivent leurs amis ou leur
rendent visite, et viennent en aide aux malheureux. Au début du dix-neuvième
mois, le mois d'élévation ('Ala'), la période de jeûne commence.
Pendant les dix-neuf jours du jeûne, nous nous abstenons de manger et de boire,
du lever au coucher du soleil. (Note de l'éditeur: dérogation pour les enfants
de moins de quinze ans, les femmes enceintes, les personnes de plus de soixante-dix
ans, les malades, les longs voyages (voir MEB - Synopsis et codification des
lois et ordonnances du Kitab-i-Aqdas)) Nous nous levons à l'aube pour prier
et rendre grâces à Dieu pour toutes ses faveurs et sa bénédiction. Puis, nous
mangeons avant le lever du soleil. Pendant toute la journée, nous ne prendrons
ni aliment, ni boisson jusqu'au coucher du soleil. Nous interrompons alors le
jeûne, nous montrons symboliquement notre amour pour Dieu en suivant ses commandements.
Voici ce qu''Abdu'l-Baha dit au sujet du jeûne:
"Le jeûne est un symbole. Jeûner signifie s'abstenir de tout désir. Le jeûne
physique est le symbole de cette abstinence, c'est un rappel; tandis que l'on
refrène l'appétit physique, il faut s'abstenir des convoitises personnelles
et des désirs égoïstes. Mais se passer uniquement de nourriture n'a aucun effet
sur l'esprit. C'est un symbole, un rappel. Autrement, cela n'offre aucun intérêt.
Jeûner pour atteindre le détachement ne signifie pas s'abstenir entièrement
de nourriture. La règle d'or est: ni trop, ni trop peu. La modération est nécessaire.
Il existe une secte aux Indes dont les membres pratiquent l'abstinence à l'extrême,
réduisant graduellement leur nourriture jusqu'à pouvoir s'en passer presque
complètement. Mais leur intelligence en souffre. Un homme n'est pas capable
de servir Dieu efficacement, tant matériellement que spirituellement, s'il est
affaibli par le manque de nourriture. Il ne possède pas toute sa lucidité."
Avant le lever du soleil, nous nous préparons à prier et à méditer.
Baha'u'llah a révélé de magnifiques prières spécialement pour la période du
jeûne. Puis, peu avant le lever du soleil, nous prenons notre petit déjeuner.
Nous ne mangerons ni ne boirons jusqu'au coucher du soleil. Pendant cette période,
plus que jamais, nous ressentirons notre amour pour Baha'u'llah, et nous nous
souviendrons alors que C'est pour son amour que nous jeûnons. Après le coucher
du soleil, nous interrompons le jeûne. Nous récitons aussi des prières avant
ou après le repas du soir. Bien que Baha'u'llah ait révélé des prières spéciales
pour ces moments-là, nous sommes libres d'en choisir d'autres. En voici pourtant
une qui peut être récitée pendant la période du jeûne:
"Louange à toi, ô Seigneur mon Dieu ! Je te supplie, par cette révélation qui
a changé les ténèbres en lumière et par laquelle a été édifié le temple assidûment
fréquenté, par laquelle la Tablette écrite a été révélée et le rouleau de parchemin
étendu et dévoilé, je te supplie de faire descendre sur moi et sur mes compagnons
ce qui nous permettra de prendre notre essor vers les cieux de ta gloire transcendante
et nous purifiera de la souillure des doutes qui ont empêché les êtres méfiants
d'entrer dans le tabernacle de ton unité.
Je suis, ô mon Seigneur, celui qui s'est tenu fermement à la corde de ta tendre
bonté et qui a saisi le pan du vêtement de ta miséricorde et de tes faveurs.
Accorde-moi, ainsi qu'à ceux qui me sont chers, les bienfaits de ce monde et
de l'autre. Confère-leur le don secret que tu as destiné à tes élus parmi tes
créatures. Voici, ô mon Seigneur, les jours durant lesquels tu as enjoint à
tes serviteurs d'observer le jeûne. Béni est celui qui jeûne uniquement par
amour pour toi et dans un détachement absolu de tout ce qui n'est pas toi. Aide-moi
et aide-les, ô mon Seigneur, à t'obéir et à garder tes préceptes. Tu as, en
vérité, le pouvoir d'agir comme il te plaît. Il n'est pas d'autre dieu que toi,
l'Omniscient, l'infiniment Sage. Toutes louanges soient à Dieu, le Seigneur
de tous les mondes."
Baha'u'llah
La période du jeûne se poursuit jusqu'au dernier jour de l'année baha'ie. Le
nouvel an, qui correspond au 21 mars, marque la fin du jeûne: ce jour-là, les
baha'is célèbrent la fête de Naw-Ruz.
5.4. Le travail est un acte d'adoration
Une des lois de Baha'u'llah précise que chacun devrait travailler: c'est un
péché que de mendier ou d'être oisif: c'est pourquoi la foi baha'ie le défend.
Dans cette cause, le travail obligatoire pour chacun, lorsqu'il est accompli
dans un esprit de service envers toute l'humanité, devient, pour les baha'is,
une forme d'adoration.
Baha'u'llah dit:
"Il est enjoint à chacun de s'occuper d'une manière ou d'une autre: art, commerce,
etc. Nous avons décidé d'identifier votre labeur avec un acte d'adoration envers
Dieu, le Véritable. Méditez, ô peuple, sur la grâce de Dieu et les faveurs qui
vous sont accordées, et que votre gratitude s'élève vers Lui matin et soir."
'Abdu'l-Baha ajoute à ce sujet:
"Dans la cause baha'ie, les arts, les sciences et l'exercice de tous les métiers
sont considérés comme un acte d'adoration. L'homme qui fabrique une feuille
de papier du mieux qu'il peut, consciencieusement, en consacrant toutes ses
forces à la parfaire, loue Dieu. Bref, tout effort où l'homme met tout son coeur
est un acte d'adoration s'il est inspiré par des motifs élevés et par la volonté
de servir l'humanité. Servir le genre humain et pourvoir aux besoins des peuples
c'est adorer Dieu. Servir, c'est prier"
Le travail équivaut à la prière. Le service est une prière! Voilà une loi merveilleuse.
Si nous voulons louer Dieu, nous devons le faire dans la joie et avec sincérité.
Les baha'is sont convaincus que le paysan qui cultive sa terre, pour son bien
et celui des autres, rend, par cet acte, grâces à Dieu. Le charpentier qui fabrique
une porte pour la maison de son prochain ou le tailleur qui confectionne un
vêtement et use de tout son talent pour satisfaire son prochain, rendent louange
à Dieu.
Nous voyons ainsi qu'avec l'aide de Baha'u'llah, chaque champ peut devenir un
temple de Dieu, chaque atelier une maison d'adoration. Pour un baha'i, son travail,
quoique difficile, devient une occupation plaisante, parce qu'en le faisant,
il peut adorer Dieu. Et un baha'i accomplira son travail avec le même sérieux,
la même sincérité et la même joie que lorsqu'il lit ses prières. Un ascète qui
vit dans une caverne ou au coeur de la jungle est préparé à faire toutes sortes
de pénitences, parce qu'il croit ainsi rendre grâces à Dieu. Selon Baha'u'llah,
l'époque de la vie ascétique et monacale est révolue. A sa place, il a fait
de chaque travail utile un acte d'adoration. Le travail n'est pas ennuyeux si
nous le considérons comme une prière qui doit être faite avec dévotion.
Le renoncement au monde et une vie solitaire ne constituent pas un acte méritoire
dans notre foi. C'est pourquoi les baha'is n'ont ni moines ni ascètes dans leurs
rangs. Baha'u'llah dit:
"Ô peuples de la terre, une vie solitaire et une discipline sévère n'ont pas
rencontré l'approbation de Dieu! Les possesseurs de perception et de connaissance
sont tournés vers ce qui est cause de joie et de sympathie, tandis que ces conceptions
ont été engendrées par l'imagination et la superstition et ne sont pas dignes
des gens qui savent. De nombreux individus, autrefois et depuis, ont habité
les grottes des montagnes: d'autres passent la nuit dans les cimetières. Dis:
Ecoutez les conseils de l'Opprimé!
Abandonnez vos imaginations et attachez-vous à ce que vous commande le fidèle
conseiller. Ne vous privez pas de ce qui a été créé pour vous. Adorons Dieu
à notre travail, dans les champs, dans l'atelier ! Louons-le par un travail
assidu et consciencieux! Adressons nos prières à notre Créateur en servant toute
l'humanité! N'oublions jamais la loi de Dieu pour cet âge. Ne gaspillez pas
votre temps dans l'oisiveté et l'indolence, et occupez-vous de ce qui peut vous
être utile ainsi qu'aux autres. Ainsi en a-t-il été décrété en cette Tablette,
de l'horizon d'où resplendit le soleil de la sagesse de la parole divine. Le
plus méprisable des hommes devant Dieu est celui qui s'assied pour mendier.
Accrochez-vous à la corde, vous fiant à Dieu, la Cause des causes. Toute âme
engagée dans un art ou un commerce sera considérée comme faisant acte d'adoration
vis-à-vis de Dieu. En vérité, ceci ne vient que de sa grande et abondante faveur
!"
5.5. Enseigner la cause de Dieu
Si quelqu'un nous demandait quels sont les devoirs d'un baha'i, nous pourrions
répondre:
1. étudier la cause.
2. pratiquer ses enseignements.
3. répandre le message.
Baha'u'llah dit: "Dieu a fait un devoir à toute âme, selon ses capacités, de
faire connaître la cause."
Pourquoi devons-nous faire connaître la cause de Dieu?
Lorsque quelqu'un souffre d'une grave maladie puis trouve un remède qui le guérit,
le délivrant aussitôt de tous ses maux et souffrances, il ne manquera pas de
chanter les louanges de ce remède miraculeux. Et s'il rencontre une personne
qui souffre de la même maladie, que fera-t-il de son remède? Le gardera-t-il
égoïstement pour lui-même et laissera-t-il le malade en proie à ses souffrances?
Evidemment non. Il s'empressera de lui donner le remède et lui dira qu'en le
prenant, il guérira de tous ses maux, parce que lui-même l'a déjà éprouvé.
Baha'u'llah est le médecin omniscient et il nous a apporté un remède merveilleux
qui peut guérir tous nos maux. Les maladies dues à la haine, à la superstition,
au désespoir et à la désunion sont en train de détruire les peuples du monde.
Comment un baha'i véritable, qui a été guéri de ces maux grâce à ce remède qu'il
connaît, pourrait-il rester indifférent aux souffrances des autres? Il s'empressera
de partager avec tous ceux qui souffrent ce qu'il a reçu par les enseignements
divins. Dans la foi baha'ie, il n'y a personne dont la fonction particulière
soit de prêcher et de faire connaître le message divin.
La responsabilité de guider les autres vers la cause incombe, par conséquent,
à chaque croyant. Quel est notre gain en donnant le message divin aux autres?
Nous n'essayons pas de former une armée. Nous n'espérons pas recevoir des biens
matériels en donnant le message. Nous enseignons la cause de Dieu uniquement
parce que nous éprouvons de l'amour envers les autres, et nous ne voulons pas
les priver de la grâce que Dieu nous a octroyée en ce jour. Nous n'essayons
jamais d'imposer nos idées aux autres. Nous n'argumentons pas, et si nos interlocuteurs
refusent ce que nous leur offrons, nous continuons à les aimer. Nous ne disons
jamais aux autres qu'ils ont tort et que nous avons raison. Nous ne faisons
que présenter le message que Dieu a envoyé par l'intermédiaire de Baha'u'llah
et il leur appartient de l'accepter. Notre amour pour notre prochain ne dépend
pas de son acceptation. Voici ce que Baha'u'llah nous ordonne de faire:
"Ô peuple de Baha. Vous fûtes et vous êtes les orients de l'amour et les aurores
de la providence de Dieu! Ne corrompez pas votre langue en injuriant ou en maudissant
qui que ce soit, et gardez vos yeux de ce qui n'est pas digne de vous. Montrez
ce que vous possédez (la vérité): si elle est acceptée, le but est atteint:
sinon, la discussion est inutile: laissez (celui qui vous contredit) à lui-même,
et tournez-vous vers Dieu, le Tout-Puissant, l'Éternel! Ne soyez pas cause de
tristesse, à plus forte raison, d'agitation et de dispute. J'espère que vous
serez instruits à l'ombre de la providence divine et que vous agirez suivant
la volonté de Dieu. Vous êtes tous les feuilles d'un seul arbre et les gouttes
d'une seule mer."
Baha'u'llah attend que nous nous instruisions nous-mêmes avant d'enseigner les
autres. Cela signifie que nous devrions nous efforcer de connaître ses enseignements
et de les pratiquer dans notre propre vie, avant d'attendre des autres qu'ils
les suivent. Baha'u'llah dit à ce sujet:
"Le peuple de Baha doit servir le Seigneur avec sagesse, enseigner par l'exemple
de sa vie et manifester par ses actes la lumière du Seigneur. L'effet de ses
actes est, en vérité. plus puissant que celui des paroles... L'effet des paroles
d'un instructeur dépend de la pureté de son but et de son détachement. Quelques-uns
se contentent de paroles: mais les actes seuls et la manière de vivre témoignent
de la vérité ! Ces actes révèlent le degré d'évolution de l'homme. Les paroles
doivent être en accord avec ce que la volonté de Dieu a exprimé et avec les
tablettes écrites."
Être la source du progrès spirituel et de bénédictions pour d'autres constitue
un grand privilège. Dans le monde spirituel, il n'y a peut-être rien de plus
précieux que d'aider son prochain à comprendre le but de sa vie et à s'unir
aux autres dans une cause universelle. 'Abdu'l-Baha a dit que chaque baha'i
devrait s'efforcer de guider au moins une personne vers la cause de Baha'u'llah
chaque année. Enseigner la cause ne dépend pas de l'éducation que nous avons
reçue. 'Abdu'l-Baha nous a dit que, même si nous ne savons ni lire ni écrire,
nous pourrons quand même être un véritable serviteur de l'humanité par nos actes
et nos oeuvres. Si nous vivons la vie d'un vrai baha'i, les gens se rendront
compte par eux-mêmes que nous sommes différents, parce que nous mettons en pratique
les enseignements divins pour ce jour. L'importance d'enseigner la cause et
les bénédictions qui en découlent pour nous ressortent clairement de la tablette
suivante d'Abdu'l-Baha:
"On sait clairement qu'aujourd'hui l'invisible assistance divine entoure ceux
qui transmettent le message. Si le travail de donner le message est négligé,
cette assistance sera alors entièrement retirée, car il est impossible que les
amis de Dieu puissent recevoir cette aide à moins qu'ils ne soient engagés à
donner le message. Quelles que soient les conditions, le message doit être transmis,
mais avec sagesse... Les amis devraient être engagés à éduquer les âmes et devraient
devenir des instruments pour aider le monde de l'humanité à acquérir la joie
et les parfums spirituels. Par exemple, si chacun des amis (croyants) devait
établir des relations d'amitié et des rapports justes avec l'une des âmes négligentes,
s'associer et vivre avec elle en parfaite bienveillance et, entre temps, par
sa bonne conduite et son comportement moral, la conduire à l'instruction divine
et aux enseignements, il ne fait aucun doute qu'elle éveillerait graduellement
cette personne négligente et changerait son ignorance en connaissance."
5.6. Interdiction des boissons alcoolisées
Nous avons vu que l'homme se distingue des animaux par son esprit et son âme.
Dieu attend que nous prenions grand soin de ces dons précieux dont il a gratifié
la race humaine. Nous devons nous efforcer de maintenir notre esprit et notre
âme aussi purs et sains que possible.
Les boissons alcoolisées empoisonnent l'esprit (la raison) de l'homme au point
de lui faire oublier son rang et de le ramener au niveau des bêtes. C'est pourquoi
Baha'u'llah nous interdit d'en absorber. Nombreux sont les baha'is habitués
à boire des boissons alcoolisées avant de croire en cette cause. Mais lorsqu'ils
acceptent Baha'u'llah en tant que manifestation de Dieu, ils prouvent leur amour
et leur loyauté à son égard en se débarrassant de cette habitude nuisible qui,
en fin de compte, constitue une perte financière, physique et spirituelle. Ils
boivent maintenant à la source de l'Eau de la vie que Baha'u'llah nous donne
dans ses enseignements. Ils n'ont plus besoin de boissons alcoolisées pour se
sentir heureux ou pour oublier leurs problèmes quotidiens. Certaines tribus
dans le monde avaient l'habitude de boire des boissons alcoolisées pendant leurs
cérémonies et fêtes tribales. Maintenant qu'elles sont devenues baha'ies, elles
n'ont pas pour autant renoncé à ces cérémonies, mais au lieu d'ingurgiter des
boissons alcoolisées, elles prennent de délicieux jus qui ne sont pas nuisibles
comme l'alcool. Tout comme l'alcool, les drogues toxiques, tel l'opium, qui
empoisonnent l'esprit et le corps, sont également interdites dans la foi baha'ie.
5.7. Observer les jours fériés
Il y a pendant l'année neuf jours durant lesquels les baha'is ne devraient pas
travailler Ces jours sont fériés, car ils commémorent un événement spécial de
grande importance dans l'histoire de la cause. Ils ne sont donc pas considérés
comme des jours ordinaires. Sept de ces jours sont des jours de fête, et deux
autres marquent l'un, le martyre du Bab, l'autre, l'ascension de Baha'u'llah.
Parmi ces jours fériés, nous trouvons tout d'abord la fête du Naw-Ruz qui termine
la période du jeûne et commence l'année nouvelle. Les trois fêtes suivantes
ont lieu pendant le festival du Ridvan. C'est l'anniversaire de la déclaration
de Baha'u'llah à Baghdad. Pendant ces douze jours, que nous appelons les "jours
du Ridvan", Baha'u'llah resta dans un magnifique jardin appelé "Ridvan" (Paradis),
où ses amis et ses disciples vinrent lui faire leurs adieux avant son départ
pour Constantinople. Ses nombreux disciples et amis, aussi bien que des centaines
d'autres personnes dont l'amour et le respect pour lui allaient grandissant,
étaient remplis de chagrin à l'idée de son départ.
Mais la grande peine de ses amis fut transformée en joie éternelle, car c'est
pendant cette période que Baha'u'llah déclara publiquement qu'il était la manifestation
divine prédite par les prophètes du passé et celui pour lequel le Bab avait
sacrifié sa vie. Pour rappeler ces douze jours merveilleux, nous célébrons la
fête du Ridvan chaque année, et parmi ces douze jours, le premier, le neuvième
et le douzième sont des jours saints pendant lesquels nous ne devrions pas travailler.
Ensuite vient l'anniversaire de la déclaration du Bab. C'est le jour où le Bab
révéla pour la première fois sa mission à Mulla Husayn à Shiraz. Les sixième
et septième jours fériés sont les anniversaires de la naissance du Bab et de
Baha'u'llah.
Voici les jours fériés baha'is:
21 mars fête du Naw-Ruz (nouvel an)
21 avril 1er jour du Ridvan déclaration de Baha'u'llah (en 1863) à 15 H.
29 avril 9ème jour du Ridvan
2 mai 12ème jour du Ridvan
23 mai déclaration du Bab (en 1844), deux heures et onze minutes après le coucher
du soleil du 22 mai
29 mai ascension de Baha'u'llah (1892) à 3 H. du matin
9 juillet martyre du Bab (1850) vers midi
20 octobre anniversaire du Bab (1819)
12 novembre anniversaire de Baha'u'llah (1817)
Dans le calendrier baha'i, la fin du jour est marquée par le coucher du soleil,
qui est en même temps le début du jour suivant. C'est pourquoi chacun de ces
jours fériés débute au coucher du soleil du jour précédent. Par exemple, la
déclaration du Bab eut lieu deux heures et onze minutes après le coucher du
soleil, le 22 mai 1844: cette fête se terminera donc au coucher du soleil suivant,
le 23 mai. Le jour de l'ascension de Baha'u'llah commence au coucher du soleil
du 28 mai et se termine au coucher du soleil, le 29 mai; et ainsi de suite.
'Abdu'l-Baha nous recommande de faire de ces jours fériés des jours différents
des autres, en faisant un pas important pour le progrès de la cause et pour
servir l'humanité. Nous pouvons, par exemple, établir un centre ou une classe
baha'is: nous pouvons ouvrir une école ou un hôpital. Chaque communauté, selon
ses capacités et ses besoins particuliers, fera une bonne oeuvre. Individuellement,
nous pouvons également décider de devenir de meilleurs baha'is dans notre vie
personnelle et aussi comme membres de notre communauté.
Selon 'Abdu'l-Baha, un jour férié baha'i n'est donc pas seulement une occasion
de bien manger et de nous amuser, bien que cela fasse aussi partie de la fête.
Nous ne porterons pas le deuil non plus lors de la commémoration du martyre
du Bab ou de l'ascension de Baha'u'llah. Bien qu'il soit naturel d'être attristé
ces jours-Ià, nous n'en savons pas moins que la meilleure manière de montrer
notre loyauté à ces manifestations divines est de consacrer notre vie au service
de la cause pour laquelle elles-mêmes ont vécu et se sont sacrifiées.
Les baha'is se réunissent toujours à l'occasion des jours fériés pour réciter
des prières spéciales. Ces réunions sont très importantes parce que, par leur
intermédiaire, l'unité est établie parmi les membres de la communauté, et l'unité
des baha'is attire les bénédictions divines. 'Abdu'l-Baha nous dit:
"Il a été décidé, suivant le désir de Dieu, que l'union et l'harmonie doivent
croître de jour en jour parmi les amis de Dieu et les servantes du Miséricordieux.
Tant que ce but ne sera pas atteint, les activités ne pourront se développer
par quelque moyen que ce soit. Les plus grandes occasions d'établir cette union
et cette harmonie sont les réunions spirituelles. Ceci est très important: c'est
comme un aimant qui attire la confirmation divine."
5.8. Mariage
Nous avons déjà vu que la vie monacale n'existe pas dans la foi baha'ie, tandis
que le mariage en constitue une institution importante.
Dans l'Aqdas, le Livre très saint, Baha'u'llah dit: "Mariez-vous, ô peuple,
afin que de votre union puisse naître celui qui me mentionnera !"
'Abdu'l-Baha dit:
"Le mariage des baha'is signifie que l'homme et la femme doivent acquérir une
union matérielle et spirituelle afin d'atteindre à l'unité éternelle qui les
liera dans tous les mondes divins, améliorant sans cesse mutuellement leur vie
spirituelle. Tel est le mariage baha'i."
Comment le mariage baha'i se déroule-t-il? Ce qui est requis pour un mariage
baha'i est:
1) que les deux fiancés consentent à se marier, on ne peut pas les y contraindre
2) que les parents des deux fiancés (s'ils sont encore en vie) donnent leur
consentement au mariage.
Baha'u'llah dit:
"Comme nous désirons instaurer l'amour, l'amitié et l'unité parmi les serviteurs,
nous avons posé cette condition supplémentaire: le consentement des parents,
afin d'éviter toute discorde et mésentente." Lorsque le consentement des deux
parties a été obtenu, les fiancés informent leur assemblée spirituelle de leur
intention de se marier, et fixent ensemble la date du mariage, afin que le ou
les représentants de l'assemblée puissent y assister et en être les témoins.
Quant au mariage proprement dit, en présence du ou des témoins, les mariés diront
le verset suivant révélé par Baha'u'llah dans son Livre très saint: "En vérité,
nous dépendons de la volonté de Dieu."
Après l'échange de ces versets, les deux conjoints deviennent mari et femme,
et la date du mariage est enregistrée auprès de l'assemblée spirituelle.
Même s'il n'y a pas d'assemblée spirituelle, le mariage peut avoir lieu, comme
décrit ci-dessus, en présence de témoins.
'Abdu'l-Baha ajoute: "Les fiançailles baha'ies impliquent un parfait accord
et le consentement absolu de part et d'autre. Les fiancés doivent se témoigner
l'attention la plus courtoise et apprendre à se connaître mutuellement. Le pacte
ferme qui les lie doit ensuite devenir un lien éternel et leurs efforts doivent
tendre vers l'harmonie, l'amitié, l'unité et la vie éternelles."
A la lumière de ces enseignements, nous voyons que le mariage n'est pas un acte
matériel, mais qu'il s'agit autant d'un acte spirituel. Nous ne négocions pas
nos fils et nos filles lors du mariage, nous les unissons. Dans le mariage baha'i,
l'usage de payer une certaine somme d'argent ou d'offrir un cadeau à la famille
du marié ou de la mariée est aboli. De belles prières à réciter lors d'un mariage
ont été révélées par Baha'u'llah et 'Abdu'l-Baha. Elles ne sont pas obligatoires,
mais on peut les réciter, si on le désire, en même temps que le verset.
Lors d'un mariage, comme lors de tout heureux événement, les gens de toutes
les tribus et de toutes les nations organisent une grande fête à laquelle ils
invitent leurs parents et amis. Cette coutume, inhérente à différentes cultures,
ne devrait pas être à l'opposé des enseignements de Dieu qui tendent à la pureté
du caractère et à la dignité humaine. Innombrables sont les danses et les chansons
populaires qui viennent enrichir cette nouvelle culture de l'humanité, et les
baha'is ne peuvent qu'encourager cet héritage culturel commun. C'est pourquoi
on peut avoir recours à ces traditions culturelles lors d'un mariage ou de toute
autre fête.
Un baha'i peut-il épouser un non baha'i? Oui, un baha'i peut épouser une personne
de n'importe quelle croyance. Baha'u'llah ne nous commande-t-il pas ce qui suit:
"Les relations avec les peuples des autres religions doivent être joyeuses et
amicales, afin de montrer ce qui a été révélé par l'Orateur du Sinaï et être
équitables au point de vue des affaires. Les purs et les fidèles doivent fréquenter
tous les peuples du monde avec cordialité, car les relations sont la cause de
l'organisation du monde et de la vie des nations. Bénis soient ceux qui sont
attachés à la corde de compassion et de bonté et qui sont affranchis et exempts
de rancune et de haine."
Un baha'i qui épouse un non-baha'i devrait expliquer ses convictions religieuses
à son partenaire et obtenir le consentement des parents, pour respecter les
lois baha'ies. Comme le baha'i attendra de son partenaire de participer à la
cérémonie de mariage baha'i, simple mais digne, il devra aussi être prêt à participer
à la cérémonie de mariage de la religion de son partenaire.
Une fois encore, nous trouvons dans le mariage baha'i un symbole de l'unité
de l'humanité. Le mariage baha'i démontre que la foi baha'ie n'est pas destinée
à un culte spécial ou à un groupe particulier. Cette foi concerne toute l'humanité.
5.9. Loyauté envers le gouvernement
Baha'u'llah nous a interdit d'entreprendre toute action qui serait nuisible
envers la société. Nous devons renoncer à toute activité malhonnête et subversive.
Il y a cent ans environ, Baha'u'llah a énoncé ce principe comme suit:
"En chaque pays ou gouvernement où résident des membres d'une communauté baha'ie,
ils doivent se comporter vis-à-vis de ce gouvernement avec fidélité, confiance
et loyauté."
Un baha'i ne saurait être fidèle à sa religion s'il n'était pas fidèle à son
gouvernement.
'Abdu'l-Baha a dit:
"Du point de vue baha'i, la loyauté au gouvernement est un principe social et
spirituel essentiel." "Nous devons obéir au gouvernement du pays et le soutenir...".
"L'essence de l'esprit baha'i est que pour établir un ordre social et des conditions
économiques meilleurs, il faut se soumettre aux lois et principes du gouvernement."
La loyauté envers le gouvernement est un trait de caractère qui doit être développé
entre nous. Tout acte de trahison équivaudrait au péché.
Baha'u'llah dit:
"Que l'intégrité et la droiture distinguent tous vos actes."
"Embellissez votre langue de la vérité, ô peuples, et ornez votre âme de la
parure de l'honnêteté. Prenez garde, ô peuples, de n'agir avec quiconque traîtreusement.
Soyez les gérants de Dieu parmi ses créatures et les emblèmes de sa générosité
parmi son peuple."
Il y a lieu de signaler un autre point important en rapport avec l'obéissance
envers les gouvernements, point que chaque baha'i doit observer. Notre foi n'a
rien à faire avec la politique, et les baha'is ne peuvent participer à aucune
politique de partis. Cela ne signifie pas que les baha'is soient opposés aux
politiciens des partis ou qu'ils n'apprécient pas un certain parti.
Nous croyons plutôt que Dieu nous a montré dans quelle direction nous devons
dépenser nos énergies et nos ressources pour construire un ordre mondial divin.
Nous avons un plan divin qui comporte tous les bons aspects de tous les programmes
politiques, et même davantage, sans en avoir les défauts.
Dieu nous a montré la voie à suivre, Cette voie ne se dirige ni à gauche ni
à droite, ni à l'est ni à l'ouest. C'est la voie de l'unité de l'humanité dans
toutes les régions du monde, pour toutes les différentes nations, croyances
et classes. De plus, l'ordre que Baha'u'llah a établi dans le monde est d'origine
divine; il sera nécessairement différent en nature, en étendue et en dimension
de toutes les idéologies d'origine humaine trop souvent opposées les unes aux
autres.
Il existe une autre raison encore pour laquelle un baha'i ne peut pas faire
de politique. Shoghi Effendi, notre gardien, nous l'a expliquée dans une de
ses lettres:
"Nous les baha'is formons un tout dans le monde entier: nous essayons d'établir
un nouvel ordre mondial, d'origine divine, Comment pourrions-nous le faire si
chaque baha'i était membre d'un autre parti politique - quelques-uns diamétralement
opposés aux autres? Où serait notre unité? Nous serions divisés, à cause de
la politique, contre notre volonté et contrairement à notre but. Il est évident
que si un baha'i en Autriche était libre de choisir un parti politique et d'en
devenir membre, quelque bons qu'en soient les buts, un autre baha'i du Japon,
d'Amérique ou de l'Inde, par exemple, aurait le droit de faire de même, et il
deviendrait membre d'un parti qui aurait des principes opposés au parti auquel
aurait souscrit son coreligionnaire autrichien. Où serait alors l'unité de la
foi? Ces deux frères spirituels travailleraient dès lors l'un contre l'autre
à cause de leurs affiliations politiques (comme les chrétiens d'Europe l'ont
fait pendant leurs guerres fratricides). La meilleure manière, pour un baha'i,
de servir son pays et le monde est de travailler à l'établissement de l'ordre
mondial de Baha'u'llah qui unira graduellement tous les hommes et qui remplacera
les systèmes politiques et les croyances religieuses qui divisent."
5.10. Comment devient-on baha'i ?
Très souvent, on nous pose la question: "Comment puis-je devenir baha'i ?" Quelques-uns
croient que la foi baha'ie est une société qui invite les gens à en devenir
membres. Cette conception est fausse. D'autres pensent que les baha'is vont
changer les noms des membres en leur donnant une nouvelle dénomination religieuse.
(Lorsqu'une personne se convertit à l'islam, elle prend un nom musulman, par
exemple Pierre Dupont se fera appeler Muhammad 'Ali.) Cette conception est également
erronée.
Devenir baha'i signifie avoir la conviction de l'unité de Dieu, de l'unité des
religions et de l'unité de l'humanité: réaliser que la révélation religieuse
est progressive et continue, et qu'elle doit engendrer l'unité plutôt que la
désunion. De plus, un baha'i est convaincu que toutes les religions sont également
d'origine divine. Toutefois, il croit également que Baha'u'llah (la Gloire de
Dieu) est la manifestation de Dieu pour notre époque. Et Baha'u'llah, à l'instar
des manifestations précédentes, est venu ouvrir une ère de bonheur et d'unité
pour nous en cet âge. En devenant baha'i, on découvre l'amour de Baha'u'llah
dans son coeur. Quand cette conviction est atteinte, on est baha'i. Il n'y a
pas de cérémonie, pas de baptême, pas un nouveau nom pour devenir baha'i. En
d'autres mots, nous ne croyons pas à une conversion sans conviction, et une
telle conviction n'a pas besoin de cérémonie. 'Abdu'l-Baha dit: "L'homme qui
mène une vie conforme aux enseignements de Baha'u'llah est déjà un baha'i..."
Le but des baha'is est de servir l'humanité et d'introduire l'unité et le bonheur
dans ce monde. Les baha'is essaient de transformer le coeur des hommes, et ce
changement n'est possible que par le pouvoir de la parole divine.
Répondant à cette question "Qu'est-ce qu'un baha'i?", 'Abdu'l-Baha dit: "Être
un baha'i signifie simplement aimer tout le monde, aimer l'humanité et s'efforcer
de la servir, travailler pour la paix et la fraternité universelles."
Lorsqu'un miroir est pur, il reflète la lumière. Lorsqu'il est impur, il ne
reflète rien. En enseignant leur religion à leur prochain, les baha'is s'efforcent
d'enlever la poussière du préjugé, de la haine, de l'animosité sur les miroirs
des coeurs. Lorsque des gens au coeur pur entrent en contact avec le Soleil
de Vérité, ils reçoivent la lumière à flots et la reflètent pour leur prochain.
Nombreux sont les baha'is qui ont toujours ressenti dans leur coeur la nécessité
de disposer de nouveaux enseignements pour cet âge nouveau, mais ils ignoraient
comment concrétiser ce sentiment. Ils ignoraient qu'il existe une religion dans
le monde qui contient en elle tous les enseignements qu'ils recherchent. Dès
qu'ils entendirent parler de la foi baha'ie, ils furent persuadés qu'elle est
la voix de Dieu, parce qu'ils avaient déjà entendu cette voix dans leur coeur,
sans pour autant connaître Baha'u'llah. Ces personnes sont les miroirs purs
qui ont trouvé le Soleil de Vérité pour refléter sa splendeur. Les miroirs des
coeurs, tout en étant purs, restent sombres tant qu'ils ne sont pas tournés
vers la lumière.
Lorsque cette conviction et cette compréhension de la vérité se manifestent,
on devient baha'i. Toutefois, on remplit une carte ou une déclaration qui sera
signée, pour indiquer son nom, son adresse et en informer l'Assemblée spirituelle
nationale.
La communauté mondiale baha'ie est ainsi tenue au courant de l'arrivée d'un
nouveau membre. On est baha'i dès qu'on a signé sa déclaration et qu'elle a
été acceptée. En signant, on s'engage à servir l'humanité par le canal de l'administration
donnée par Dieu qui est une partie intégrante de la direction divine en ce jour
Les cartes de déclaration sont préparées par l'Assemblée spirituelle nationale,
et elle les distribue à ceux qui veulent les signer. Les déclarations signées
lui sont retournées par l'intermédiaire des assemblées spirituelles locales.
S'il n'y a pas d'assemblée locale toute proche, on peut aussi envoyer sa déclaration
directement à l'Assemblée spirituelle nationale. Un baha'i rend service aux
hommes mais il prie aussi pour eux.
Parmi un grand nombre de belles prières révélées, on trouve celle-ci:
"Ô toi Dieu de bonté, tu as créé toute l'humanité de la même substance. Tu as
décrété que tous appartiendraient à la même famille. En ta sainte présence,
tous sont tes serviteurs, et toute l'humanité s'abrite sous ton tabernacle.
Tous se sont réunis à la table de ta générosité. tous sont illuminés par la
lumière de ta Providence.
Ô Dieu ! Tu es bon envers tous. Tu as pourvu chacun, tu abrites chacun, à tous
tu confères la vie. Tu as doté chacun et tous de talents et facultés, et tous
sont plongés dans l'océan de ta miséricorde.
Ô Toi, Seigneur bienfaisant, unis tous les hommes! Fais que les religions s'accordent,
que les nations deviennent une, afin qu'ils soient comme les membres d'une seule
espèce et comme les enfants d'une même patrie. Puissent-ils s'associer dans
l'unité et la concorde.
Ô Dieu ! Lève l'étendard de l'unité du genre humain.
Ô Dieu Etablis la très grande paix. Cimente les coeurs ensemble.
Ô Dieu ! Ô toi père bienfaisant ! Réjouis les coeurs par le parfum de ton amour,
fais briller les yeux par la lumière de ta direction; charme les oreilles par
la mélodie de ta parole et abrite-nous dans le refuge de ta Providence.
Tu es le Fort, le Puissant, le Clément, tu es celui qui est indulgent pour les
faiblesses des hommes.
'Abdu'l-Baha
Maison d'Editions Baha'ies
205, rue du Trône, 1050 Bruxelles (Belgique)
D/1547/1989/1 - ISBN 2-87203-012-3 - 5eme édition révisée