Premiers récits occidentaux sur les religions Babies et Baha'ies de 1844 à 1944

Momen
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Section D: Le ministère d’Abdu’l-Baha (1892-1921)


Chapitre 22: Abdu'l-Baha - premiers récits

Dans le chapitre "Baha'u'llah à Akka", plusieurs premiers récits de Abdu'l-Baha ont déjà été donnés. Presque sans exception, tous ceux qui le rencontrèrent furent immédiatement impressionnés par sa personnalité et son érudition. Ce dernier était en tout point remarquable depuis l'âge de 9 ans. Il avait été le compagnon d'exil de son père et n'avait eu aucune opportunité d'entreprendre des études officielles, ni n'avait eu accès à quelque bibliothèque ou institutions d'apprentissage.

On notera qu'à l'âge de 27 ans, Abdu'l-Baha était décrit par le docteur Chaplin comme ayant:
"...une manière remarquablement sérieuse, presque solennelle, parlait un arabe courant excellent, et montrait une minutie et une connaissance exacte de l'Ancien et du Nouveau Testament, aussi bien qu'une connaissance de l'histoire des pensées religieuses en Europe".

Une année plus tard, le révérend Neil écrivit de Lui:
"Ce fut en fait étrange de trouver un oriental en Syrie aussi bien éduqué et de l'entendre parler de manière si tolérante et si intelligible du Christ et du Christianisme".

Deux années plus tard, lorsqu'Abdu'l-Baha eût 30 ans, le révérend Zeller écrivit de lui:
"C'est un jeune homme fascinant et hautement doué".

E. G. Browne inclut un long hommage dans des déclarations telles que:
"Rarement je n'ai vu quelqu'un dont l'apparence m'impressionna autant... Une manière de parler aussi éloquente, d'argumenter aussi vive, de donner des illustrations aussi habiles, une aussi intime connaissance des livres sacrés des juifs, des chrétiens et des musulmans pourrait à peine être trouvé, je pense."

* Visiteurs à Haïfa et Akka:

Au cours des premières quelques années du Ministère de Abdu'l-Baha, un évènement eût lieu qui fut d'une importance retentissante. Bien que (up) à cette époque, il y avait eu quelques européens qui avaient sympathisé avec la nouvelle religion (des personnes telles que Prokesch-Osten, Nicolas, peut-être Eça de Queiros, et même E.G.Browne), aucune personne de l'Occident n'avait publiquement proclamé sa croyance ou activement travaillé pour le progrès de la religion baha'ie. Puis dans les dernières années du 19ème siècle, cette situation changea à travers la conversion à la nouvelle Foi d'un nombre restreint mais grandissant rapidement en Amérique du Nord.
En quelques années, la communauté en Amérique du Nord eût plusieurs milliers de croyants forts et s'était propagée en Europe. Maintenant, pour la première fois, les personnes de l'Occident pouvaient entendre et lire des récits de la nouvelle religion de leurs propres compatriotes. Certains de ces baha'is occidentaux vinrent à Haïfa et à Akka en tant que pèlerins et ont laissé des récits de leurs visites. Le sujet de l'ascension de la religion baha'ie en Occident est cependant trop grande pour être considéré dans ce livre, et en cela la section suivante, principalement des récits occidentaux de la foi baha'ie en Orient sera considérée. En ce qui concerne Abdu'l-Baha, seuls ces récits par des personnes qui n'étaient pas baha'is ou qui furent plus tard retirées de la religion, seront considérés ici.
L'un des évènements les plus importants et les plus significatif du Ministère d'Abdu'l-Baha fut l'arrivée du premier groupe de pèlerins américains à Akka en décembre 1898. Le pèlerinage fut organisé et financé par Madame Phoebe A. Hearst, la veuve de l'important homme d'affaires californien et sénateur des Etats-Unis. Bien qu'au moment de ce pèlerinage, Madame Hearst fut considérée baha'ie, à cause des actions de certains des baha'is à son retour en Amérique, elle se retira elle-même de la communauté baha'ie. En dépit de cet éloignement, elle fut capable d'écrire de manière chaleureuse d'Abdu'l-Baha.

Les récits suivant sont deux extraits de ses lettres:

"Bien que mon séjour à Akka fut très court, alors que j'étais là-bas depuis seulement 3 jours, je vous assure que ces trois jours furent les plus mémorables jours de ma vie, et je me sens encore incapable de les décrire au plus petit degré.
D'un point de vue matériel, chaque chose est très simple et évidente, mais l'atmosphère spirituelle qui envahissait le lieu et qui se manifestait dans les vies et dans les actions parmi les croyants était vraiment merveilleuse et quelque chose que je n'avais expérimenté auparavant. Mais on a besoin de les voir pour savoir qu'ils sont un peuple Saint.
Le Maître, je n'essayerai pas de le décrire: je déclarerais seulement que je crois de tout mon coeur qu'Il est le Maître, et ma plus grande bénédiction dans ce monde est que j'ai eu le privilège d'être en Sa présence et de contempler son visage sanctifié. Sa vie est vraiment la vie du Christ et tout Son être irradie de pureté et de sainteté!
Sans aucun doute, Abbas Effendi est le Messie de ce jour et de cette génération, et nous n'avons pas besoin de chercher quelqu'un d'autre". (341)

"Mon séjour à Akka fut très court; si je rappelle bien, j'étais là-bas depuis 3 jours, bien que Monsieur et madame Getsinger furent là-bas 3 mois. Akka est [maintenant] une fortification en ruine, ses rues sont étroites et sombres et les maisons sont très primitives et construites grossièrement, mais lorsque nous fûmes admis en la présence du Maître, nous perdîmes entièrement la vision de nos environnements.
Il me semble qu'un vrai chercheur de vérité saurait en un regard qu'Il est le Maître! En outre, je dois dire qu'Il est l'Etre le plus merveilleux que je n'ai jamais rencontré ou que je n'ai jamais espéré rencontrer dans ce monde. Bien qu'Il ne cherche pas à impressionner quiconque du tout, la puissance, le pouvoir, la pureté, l'amour et la sainteté irradiaient de sa personne majestueuse et pourtant humble, et l'atmosphère spirituelle qui l'entourait, et affectait très fortement tous ceux qui sont bénis d'être près de lui, est indescriptible. Ses idées et ses sentiments sont d'un caractère le plus élevé et le plus chaste, alors que son grand amour et sa grande dévotion pour l'humanité surpassent toute chose que j'avais rencontrée auparavant. Je crois en lui de tout mon coeur et de toute mon âme, et j'espère que tous ceux qui s'appellent eux-mêmes croyants lui concèderont toute la grandeur, toute la gloire, et toutes les louanges, car sûrement il est le Fils de Dieu - et l'esprit du Père porté en lui.
En ce qui concerne la maisonnée, je les trouvais tous des personnes calmes, saintes, vivant seulement pour le but de servir dans la Cause de Dieu. Ils s'habillent très simplement, mais avec une grâce qui donne une sorte de grandeur à leurs très humbles demeures. La pureté de leur moralité est évidente par les visages calmes, bienveillants et purs qui les caractérisent comme peuple. Devenir de plus en plus spirituel comme eux, et comme le Maître béni, est ma supplication journalière à Dieu". (342)

Au cours des années suivantes, il y eût beaucoup de personnes de l'Occident qui rendirent visite à Abdu'l-Baha et qui ont enregistré leurs impressions. Certains de ceux-ci sont extrêmement favorables tandis que d'autres sont hostiles. Dans la dernière catégorie se trouve le récit du révérend H. H. Jessup qui visita Akka en 1900. Avec un certain capitaine Wells, il rendit visite à Abdu'l-Baha.

Jessup écrit:
"Abbas est un homme âgé et vénérable, très similaire à un grand nombre de vénérables druzes et de shaykhs musulmans que j'ai rencontrés... Le Seigneur les délivre (chrétiens américains) des blasphèmes délirants... La revendication que le shaykh d'Akka est Dieu est tout à fait suffisant pour les condamner". (343)

A une autre extrême fut Myron H. Phelps du barreau de New York, qui était venu en contact avec les baha'is à Londres en été 1902 et qui avait été suffisamment impressionné pour faire un voyage à Akka pour rencontrer Abdu'l-Baha. Il passa le mois de décembre 1902 à Akka et il considéra la nouvelle religion d'une importance suffisante pour dédier les deux mois suivants à la préparation d'un livre sur le sujet (Abbas Effendi: His Life and Teachings).

Dans ce livre, il écrit ainsi au sujet de Abdu'l-Baha à Akka:
"Il est de stature moyenne, fortement bâti. Il porte des vêtements flottants blancs. Sur sa tête est un clair fez (buzz) avec un tissu blanc enroulé autour d'elle. Il a peut-être 60 ans. Ses longs cheveux gris reposent sur ses épaules. Son front est large, plein et haut, son nez un peu aquilin, ses moustaches et sa barbe, cette dernière pleine bien que non grosse, presque blanche. Ses yeux sont gris et bleus, grands, à la fois doux et pénétrants. Son port est simple, mais il y a une grâce, une dignité et même une majesté dans son mouvement...
Le Maître a ... une nature très tendre, sensible, et sympathique". (344)

Un certain G. H., écrivant dans le périodique français "A Travers le Monde" en 1907 écrit:
"Monsieur Sébastien Voirol, qui avait l'honneur d'être reçu par lui [Abdu'l-Baha] le décrivit comme un vieil homme dans le même temps à la fois simple et avec une attitude majestueuse. D'affabilité charmante, il a des gestes et des manières d'une rare distinction. Son regard est, comme ses paroles, profond et doux. Sa barbe est blanche et argentée. Il porte seulement des vêtements faits d'une belle laine blanche. Ses cheveux et son turban sont de la même couleur. C'est l'homme qui dicte à tous les disciples de sa secte leur devoir". (345)

Ethel Stevens, qui plus tard comme Lady Drower devint l'autorité la plus en vue sur les places d'Iraq, resta 6 mois à Haïfa et durant ce temps eût l'opportunité d'observer de près les quartiers à la fois de Abdu'l-Baha et de la communauté baha'ie. En relation à son séjour à Haïfa, elle écrivit une nouvelle "The Mountain of God" (1911, voir page 50) et aussi la déclaration suivante pour le magazine "Fortnightly Review":

"Un jour à Haïfa vous pourriez rencontrer un vieil homme dont les cheveux gris flottants, réunis sous son turban neigeux, proclame sa naissance aristocratique, accompagné à une faible distance par respect par des disciples persans avec des mains croisées. Sa barbe blanche, ses yeux bleus mouchetés de gris, son maintien impérieux, son allure digne, son visage vif et gentil, tout proclame en lui être d'importance et de distinction. Il porte une simple robe de lin blanc et de gris habituel en Perse. Cet homme est Abbas Effendi, ou Abdu'l-Baha, le chef reconnu du mouvement baha'i à travers le monde.
Les baha'is ont été accusé par leurs ennemis persans de pratiquer un enchantement sur ceux qui leur rendent visite, afin qu'une intoxication, une exultation comme celle du fumeur de haschisch, capturent leur esprit et enchaînent leurs sens, les élevant dans un monde de rêves et d'illusion. Et quiconque qui est arrivé en proche contact avec eux, comme j'ai été autorisé à le faire durant les 6 derniers mois, est incliné à l'approuver, car il est impossible d'être avec eux pendant longtemps sans ressentir l'infection de cet étrange enthousiasme, ce haschisch spirituel, qui a envoyé l'homme au martyr avec des sourires sur leurs visages et une extase dans leurs coeurs...
Abbas Effendi... a été avec précaution entraîné par son père à assumer la direction de la communauté baha'ie et de devenir le chef du mouvement... IL a au plus haut degré ce grand don que nous avons personnalité. Sa sympathie facilement donnée, sa compréhension de la nature humaine, son pouvoir de s'intéresser lui-même à chaque âme humaine qui demande son avis et son aide, lui a fait être passionnément aimé par son peuple. Par-dessus tout, il a cette qualité subtile de spiritualité qui est senti plutôt que compris par ceux avec qui il arrive en contact...
La maison [d'Abdu'l-Baha] est simplement construite et meublée... les murs sont nus et blancs, les boiseries sont peintes en blanc, et les chaises et les divans rangés autour de la pièce sont recouverts avec un tissu de coton de hollande de couleur blanche sans prétention". (346)

* Le renouveau de l'emprisonnement de Abdu'l-Baha:

Au cours des années, depuis l'arrivée de Baha'u'llah et de ses compagnons à Akka, les termes stricts du décret impérial qui avait ordonné leur bannissement furent progressivement mis en suspens jusqu'à ce qu'au changement de siècle, il y eût virtuellement plus aucune restriction sur Abdu'l-Baha et en fait il transféra sa résidence de Akka à Haïfa, où une maison avait été construite pour lui près de la colonie allemande.
L'un des projets que Baha'u'llah lui-même avait confié à l'attention de Abdu'l-Baha fut l'érection d'un monument digne pour servir comme place de repos pour les restes du Bab (347). Abdu'l-Baha avait acquis un site sur le mont Carmel donnant sur la colonie allemande et avait commencé la construction de ce bâtiment.
Depuis la mort de Baha'u'llah, le demi-frère de Abdu'l-Baha, Mirza Muhammad-Ali, s'était en de nombreuses occasions montré lui-même être en rébellion ouverte contre l'autorité de Abdu'l-Baha, en dépit du clair texte du Covenant de Baha'u'llah. Parmi les moyens par lesquels il démontra son hostilité à Abdu'l-Baha furent l'envoi de fausses rumeurs et de faux rapports aux autorités ottomanes. A présent, saisissant l'opportunité qui lui était offerte à travers la construction de ce bâtiment sur le mont Carmel, Mirza Muhammad-Ali envoya son lieutenant Mirza Majdu'd-Din à Damas avec des pots-de-vin importants et d'histoires alarmantes que Abdu'l-Baha était en train de construire un fort sur le mont Carmel et qu'il avait l'intention de lancer une rébellion contre l'Empire ottoman. (348)

Le vali de Beyrouth visita Haïfa et Akka en novembre 1900, et peu de temps après Monahan, le vice-consul à Haïfa, rapporta:

"Abbas Effendi, le chef des babis, qui semble être à présent vivant de manière permanente à Haïfa au lieu d'Acre, commença l'été dernier à construire une grande maison sur le mont Carmel pour un but inconnu. Vers le début d'octobre, le travail de construction fut stoppé lorsqu'il était à moitié fini, et il semble probable que le gouvernement turc l'a arrêté. Cependant on dit qu'il sera bientôt repris. La visite du vali pourrait peut-être ne pas être en lien avec cette affaire". (349)

Les machinations de Mirza Muhammad-Ali allaient avoir cependant même des résultats plus sérieux. Les libertés qui avaient progressivement été allouées aux exilés furent soudainement chassées, et le décret impérial original pour le bannissement à Akka renforcé avec une vigueur nouvelle.

Dans son rapport pour le trimestre finissant le 30 septembre 1901, Monahan écrit:

"Les chefs persans babistes Abbas Effendi et ses deux frères sont enfermés dans les murs de Acre par un décret impérial [ordre ou décret] qui arriva au milieu du trimestre. On suppose que le gouvernement ottoman prit alarme de la richesse croissante et de l'influence de Abbas Effendi, particulièrement son influence sur les américains et d'autres étrangers. Ses disciples sont cependant en grand nombre autour de Haïfa et d'Acre, sauf les uns ou deux survivants originels exilés qui accompagnaient son père là-bas d'Andrinople en 1868. Ils sont gardés à Acre avec les trois frères". (350)

Comme il a été vu du rapport au-dessus, l'intrigue de Mirza Muhammad-Ali avait reculé sur lui, résultant de son être détenu à Akka à côté de Abdu'l-Baha. Dans son rapport pour le trimestre du 31 décembre 1901, Monahan écrit:

"Les chefs babis... n'ont pas encore été autorisés en dehors des murs de Acre. On dit que le gouvernement persan demande qu'ils puissent être ainsi enfermés. La construction de la maison babiste sur le mont Carmel... qui a été plusieurs fois arrêté par les autorités turques et repris, fut à nouveau repris et est en train d'être continuer de manière active. Deux jeunes hommes américains (351), disciples du babisme, arrivèrent en novembre et restèrent deux ou trois semaines à Acre. Ils venaient probablement pour consoler Abdu'l-Baha et faire des affaires avec lui. J'ai entendu qu'une somme considérable d'argent fut reçue durant le trimestre d'Amérique pour les babistes". (352)

Une personne qui visita Abdu'l-Baha à cette époque fut le journaliste américain William E. Curtis qui voyagea à travers la Syrie en 1900-1901:

"Lui [Abdu'l-Baha] est un homme intelligent, érudit et respectable, ayant une présence magnétique, des manières attirantes et une grande dose de tact...
Abbas Effendi est un mystique fascinant, un homme d'une présence très impressionnante et de conversation, et sa voix est musicale et fascinante. Il semble avoir une tendance mercenaire, cependant, car il ne laisse jamais un américain le quitter sans un appel pour des fonds pour la propagation de la foi.
Il a été tout à fait en réussite en cela, comme dans d'autres directions. Chaque année, nombre d'américains viennent le voir et lui apportent des dons en argent, la plupart de ceux-ci ont été utilisés dans la construction d'un temple sur le mont Carmel, au-dessus de la ville de Haïfa, où Abbas Effendi avait l'intention d'enterrer les restes de son père (353) et d'établir le centre de son église. Comme le mouvement est supposé être caché, les autorités turques s'alarmèrent du nombre de visiteurs américains et de leurs contributions libérales, ainsi Abbas Effendi fut interdit de quitter Acre, et il n'a pas été capable de finir le tombeau. Les murs sont élevés, le toit est mis, et une partie de l'intérieur finie". (354)

La critique que Curtis fit en ce qui concerne Abdu'l-Baha - qu'il n'a jamais autorisé un visiteur à partir sans un appel au fonds - est contredit par nombre d'autres qui le rencontrèrent. (355) Il y en a certains cependant, dans la suite de Abdu'l-Baha, particulièrement le docteur Aminu'llah Farid, qui avaient coutume de demander des fonds de la part de Abdu'l-Baha, mais sans sa connaissance ou sanction. Ce fut de telles actions qui éloignèrent Madame Hearst des baha'is et cela pourrait avoir été aussi le fondement du récit de Curtis.

* La commission d'enquête turque:

L'hostilité implacable de Mirza Muhammad-Ali envers Abdu'l-Baha le conduisit à faire des efforts supplémentaires pour blesser son demi-frère. Non content de la douleur qu'il avait déjà causé, Mirza Muhammad-Ali à présent écrivit directement à Istanbul, accusant Abdu'l-Baha de soulever une révolte. Avec une rébellion faisant face de tous les côtés, le gouvernement ottoman ne pouvait se permettre d'ignorer de telles accusations et une commission d'enquête fut envoyée à Akka.
En ce qui concerne cette commission, Drummond Hay, le consul britannique de Beyrouth, écrivit le 5 août 1905:

"Dans le rapport annexé de Haïfa par Monsieur P. Abela, il cite qu'une commission avec un but inconnu était arrivée de Constantinople composée de Aref Bey, président de la Cour commerciale de la capitale, le Farik Shukri Pasha, un luwa (356) et deux colonels.
J'ai depuis appris qu'ils quittèrent Acre de retour à Constantinople probablement par le courrier de cette semaine. Leur inspection résulta dans la suspension du mutessarif Ibrahim Sarim Pasha et la démission du colonel Beddri Bey et du commandant de la forteresse de Acre qui sont mis en état d'arrestation. ". (357)

A cette époque, Monahan avait quitté Haïfa et le vice-consul était sous la responsabilité de Pietro Abela. Son rapport, faisant allusion à la dépêche au-dessus, fut celui pour le trimestre finissant le 30 juin 1905, dans lequel il écrit:

"A la fin du dernier trimestre, une commission arriva à Haïfa de Constantinople composée des personnes suivantes: le président de la Cour commerciale de Constantinople; le Farik (général de division) Chcri Pasha; un liwa et deux colonels. Les 4 dernières personnes sont l'équipe des officiers. Une heure après leur arrivée là-bas, ils partirent pour Acre. Jusqu'à présent, leur commission est encore gardée secrète. Ils ont fait cependant des enquêtes au sujet de Abbas Effendi de Acre, le chef babiste, qui est accusé d'essayer de faire devenir les musulmans de Acre babistes. On suppose que leurs enquêtes au sujet de Abbas Effendi résulteront en lui extorquant une grande somme d'argent. Le Qa'im-Maqam de Haïfa me dit qu'ils ont à enquêter également sur la conduite du farik de Acre comme beaucoup de plaintes ont été faites contre lui. Cette commission a aussi appelé plusieurs notables et enquêter sur des sujets généraux. Il est murmuré que le sultan a envoyé cette commission dans le but d'enquêter sur la sincérité de son peuple dans cette partie de l'Empire". (358)

En lien avec la visite de la commission d'enquête, il apparaît que l'ambassade persane à Istanbul envoya un secrétaire à Haïfa. Drummond Hay rapporte le 20 septembre 1905:

"J'ai l'honneur de rapporter qu'un secrétaire de l'ambassade persane à Constantinople visita dernièrement Acre en rapport avec les intérêts des babistes résidant à cet endroit. Lorsque la commission impériale turque visita Acre au printemps dernier comme rapporté à Vôtre Excellence dans ma dépêche n° 50 du 5 août qui résulta de la démission du mutassarif de Acre et d'autres officiers, ils apparaissent avoir fait des enquêtes au sujet des babistes et un rapport évident après leur départ que Abbas Effendi et toutes les personnes appartenant à cette secte seraient exilées à Tripoli.
Je suis maintenant informé par le vice-consul agissant britannique à Haïfa que le gouvernement est arrivé à une entente avec Abbas Effendi et que ni lui ni ses disciples ne seront molestés pour le moment.
L'objet principal de la visite du secrétaire persan fut je crois d'obtenir une liste sure de vrais sujets persans domiciliés à Acre en éliminant des registres ceux dont les familles furent originellement exilés de leur pays et qui par conséquent cessaient d'être sujets persans, parmi ceux sont Abbas Effendi et d'autres descendants ou des membres survivants de la suite de son père". (359)

Il y a un problème en ce qui concerne les dates de cette commission, depuis que les récits baha'is agréent qu'il y avait deux commissions d'enquête (360), l'une arrivant vers 1904 et une autre en 1907. Les détails donnés dans ces récits des autorités consulaires britanniques approuvent bien les détails pour la seconde de ces deux commissions: le nom du président, la démission du gouverneur de Akka et d'autres fonctionnaires, la dépêche d'un représentant de l'ambassade persan à Istanbul. Il est tout à fait clair de ces récits consulaires britanniques cependant que cette commission arriva en 1905 et non en 1907. IL se pourrait naturellement que la commission arriva deux fois. L'auteur n'a pas vu suffisamment de récits baha'is de cet épisode pour se forger une opinion définitive. Dans l'addendum à ce chapitre, les détails de certains des documents trouvés dans les Archives d'Etat Ottoman, relatif à cette commission, pourront être trouvés. On verra que ces documents confirment la date 1905 pour l'arrivée de cette commission.
La fin de l'emprisonnement d'Abdu'l-Baha arriva en 1908 lorsque les Jeunes-turcs se rebellèrent contre la loi du sultan Abdu'l-Hamid et le contraignirent à accepter un renouveau de la constitution de Midhat Pasha, suspendue beaucoup d'années auparavant. A côté de cela, tous les prisonniers religieux et politiques furent remis en liberté et après une vie en étant ni en réalité ni techniquement un prisonnier ou un exilé; Abdu'l-Baha fut enfin libre. Il s'attaqua en utilisant sa liberté pour propager le message de son père en Occident.


* Addenda:

Les documents suivants existent dans les Archives d'Etat Ottomane. Les dates données sont selon le calendrier Rumi ou turc. Les dates grégoriennes équivalentes sont données entre parenthèses:
1. Télégramme, Muhammad Arif Bey à la Sublime Porte, 30 juin 1321 Rumi (13 juillet 1905). Déclare qu'il était albanais par le nom de Adam Za'im qui envoya les rapports à la Sublime Porte qui initia la commission d'enquête. Ayant atteint Akka, ils questionnèrent Adam Za'im et lui demandèrent si il avait quelque chose à dire de plus qu'il n'avait pas mentionné dans son rapport. Alors il ajouta des points importants qu'il n'était pas sage de citer dans ce télégramme mais Arif Bey les expliqua personnellement à Sa Majesté à son retour.
2. Télégramme Arif Bey à la Sublime Porte, 2 juillet 1321 Rumi (15 juillet 1905). La tâche de la Commission a été complètement accomplie.
3. Télégramme: Arif Bey à la Sublime Porte, 6 juillet 1321 Rumi (19 juillet 1905). Il a été trouvé nécessaire d'investir certaines matières à Haïfa, par conséquent la commission ira à Haïfa et puis ira à Beyrouth.
4. Télégramme Arif Bey à la Sublime Porte, 7 juillet 1321 Rumi (20 juillet 1905). Un certain citoyen de Akka, Halil Abbas par le nom, a été arrêté car dans sa maison examinée furent trouvées certains écrits babis et une photo de Shaykh Abbas [Abdu'l-Baha].


Chapitre 23: Abdu'l-Baha - voyages occidentaux

Bien qu'occupant qu'une courte période du ministère de Abdu'l-Baha, ses voyages en Occident pourraient être vus comme ses épisodes les plus importants et les plus prodigieux. A travers l'Europe et l'Amérique du Nord, Abdu'l-Baha fut reçu avec enthousiasme et admiration par chaque strate de la société. Sa progression à travers ces pays fut marquée par une série de discours donnés à des publics bondés, de réunions avec des personnes importantes et des couvertures de journaux considérables.
Il serait impossible dans un livre de cette nature et de cette taille de donner un survol adéquat de ce voyage, et tout ce qui sera présenté ici sont quelques exemples de la couverture de la presse et magazine de son voyage et qu'est-ce que les personnes importantes qui le rencontrèrent, dirent de lui.
La liberté de Abdu'l-Baha vint avec l'amnistie générale pour les prisonniers politiques et religieux qui fut le résultat de la Révolution des Jeunes-turcs en juillet 1909. En août 1910, Abdu'l-Baha partit en Egypte. Il était généralement espéré qu'il accepterait une invitation pour s'adresser au Congrès universel des races à Londres en juillet 1911, mais à la fin ce ne fut pas avant août 1911 qu'il prit le bateau pour l'Egypte. (361) Après être resté pendant quelques jours à Thonon-les-Bains sur les rives du lac Léman, Abdu'l-Baha alla à Londres, qu'il atteignit le 4 septembre 1911. Quelques jours plus tard, le 10 septembre, sur l'invitation du révérend R. J. Campbell, Abdu'l-Baha donna au Temple de la City, Holborn, le premier discours public qu'il n'ait jamais donné à un public.

Son discours fut rapporté en entier par le "Christian Commonwealth":

"Abdu'l-Baha assista à l'entretien du soir au City Temple le dimanche. Aucune annonce de sa visite ne fut faite et bien que la vue des persans et d'autres membres de la suite de la congrégation excitait la curiosité, très peu de personnes furent conscientes que le chef baha'i était attendu. La soirée se déroula comme d'habitude jusqu'à l'hymne précédant immédiatement le sermon. Tandis qu'il était en train d'être chanté, un visage vénérable, habillé en habits persans, fut vu montant lentement les marches de la chaire. Lorsque l'hymne fut terminé, Monsieur Campbell plaça le distingué visiteur dans sa propre chaise et puis, s'adressant à la congrégation réunie, dit:
"Je propose d'écourter mon sermon ce soir car nous avons un visiteur à la chaire dont la présence est quelque part significatif du développement de l'Orient et de l'Occident, aussi bien que du développement matériel qui a été long à venir, et je pense que vous aimerez entendre sa voix, même pour quelques instants.
Monsieur Campbell parla de "L'usage de la Volonté dans la prière" (Luc, XVIII.I)... Puis il dit: Ce soir nous avons à la chaire du City Temple le chef de l'un des mouvements religieux les plus remarquables de cette époque ou de tout âge, un mouvement qui comprend, je crois, au moins trois millions d'âmes. Le mouvement baha'i, comme il est appelé, ça et là en Orient se leva sur ce sol juste aussi spontanément que le Christianisme ne se leva dans les territoires du centre voisins et cette foi qui - par la voie, est très proche de ce qui tient à nous, je pense que je pourrais dire identique avec le but spirituel du Christianisme - ce mouvement supporte l'unité spirituelle de l'humanité; il supporte la paix parmi les nations. Ce sont de bonnes choses, et l'homme qui les enseignent et les enseigne à 3 millions de disciples, doit être un homme bien aussi bien qu'un grand. Abdu'l-Baha est en visite dans ce pays - une visite privée - mais il souhaitait voir la City Temple; et je pense que je suis en droit de dire que pour la première fois dans sa vie, il a consenti à élever la voix en public. Il ne s'adresse pas à des réunions publiques, il ne prêche pas de sermons; il est juste un enseignant religieux. Il a passé 40 ans en prison pour sa foi, et de sa prison dirigea les efforts de ses disciples. Il n'y a pas beaucoup dans le chemin de l'organisation, mais une simple confiance dans l'Esprit de Dieu. Nous, en tant que disciples de Jésus-Christ, qui est pour nous et qui sera toujours la Lumière du Monde, voyons avec sympathie et respect tout mouvement de l'Esprit de Dieu dans l'expérience de l'humanité, et par conséquent nous donnons salutation à Abdu'l-Baha - je ne sais pas si je pourrais dire au nom de toute la communauté chrétienne - cela pourrait être trop - mais je pense au nom de tous ceux qui partagent l'esprit de nôtre maître, et qui sont en train d'essayer de vivre leurs vies dans cet esprit. Abdu'l-Baha, je pense, à l'intention de dire un mot ou deux en réponse à cet accueil que je lui adresse en vôtre nom.
Alors Abdu'l-Baha avança au-devant de la chaire, et s'adressa à la congrégation. Il parla pendant 8 minutes en persan, avec une animation considérable, sa voix s'élevant et tombant comme dans un rythme chanté. Vers la fin, il plaça les paumes de sa main ensemble comme pour prier. La traduction fut ensuite lu par Monsieur Tudor Pole..." (362)

La semaine suivante à l'invitation de l'archidiacre Wilberforce, Abdu'l-Baha s'adressa le dimanche à la congrégation à Saint John Westminster. Une nouvelle fois, beaucoup de détails furent donnés dans le "Christian Commonwealth" (363):

"Il y a 18 ans, l'archidiacre Wilberforce, qui avait observé le mouvement baha'i pendant quelques temps avec intérêt, envoya un message à Abdu'l-Baha. "Nous sommes tous un", dit-il, "là-bas, derrière le voile". Et Abdu'l-Baha répondit de sa maison à Akka "Dis-lui que le voile est très mince, et il s'évanouira tout à fait".
Tous ceux qui étaient présents à Saint John Westminster, dimanche soir dernier, ne pouvaient manquer de réaliser que le voile était en train de disparaître. Le beau service intercesseur de l'archidiacre Wilberforce fut un moyen à cette fin. Il demanda que chacun dans la grande congrégation puisse à ce moment chasser toute pensée égoïste et utilise toute l'énergie dans la prière pour ceux qui souffrent...
Puis l'archidiacre Wilberforce parla de l'enseignant - "Maître", l'appela t-il - qui était venu à Londres pour souligner l'unité, et qui était présent ce soir à Saint John pour proclamer la signification de ceci. "Quelles que soient nos opinions", dit l'archidiacre, "nous nous unirons, je suis sur, en saluant un homme qui a été pendant 40 ans prisonnier pour la cause de la fraternité et de l'amour".
Abdu'l-Baha n'est pas un orateur ou même un prêcheur mais, au vue de tous, il est candidat, nous sommes vivement intéressés dans tout ce qu'il a à dire.
Plein d'espoir, la congrégation attendait lorsque l'archidiacre pendant un bref moment quitta l'église. Dévêtu de son (supplice) blanc, il retourna avec Abdu'l-Baha. Tous les yeux furent fixés sur le chef du mouvement baha'i. Dans sa robe habituelle orientale et sa coiffure, marchant main dans la main avec un chef de l'Occident, il semble en fait que le voile était en train de s'évanouir.
Descendant l'allée centrale, ils passèrent à la chaire de l'archevêque, qui avait été placée en face de l'autel pour Abdu'l-Baha. Se trouvant au lutrin, l'archidiacre Wilberforce introduisit son "merveilleux" visiteur. Il parla de sa vie en prison, de ses souffrances et de son courage, de son sacrifice, de sa foi claire et brillante. Il exprima sa propre foi, que la religion est une, que Dieu est amour.
Puis Abdu'l-Baha se leva. Parlant très clairement, avec de merveilleuses intonations dans sa voix et utilisant ses mains librement, il semblait à ceux qui l'écoutaient presque comme si ils saisissaient sa signification, bien qu'il parlait en persan. Lorsqu'il eût fini, l'archidiacre lut la traduction de son discours". (364)

La première visite de Abdu'l-Baha à Londres dura un mois et ensuite il alla à Paris où il resta 9 semaines avant de retourner en Egypte pour l'hiver.
L'année suivante, le 25 mars 1912, Abdu'l-Baha voyagea pour l'Amérique pour commencer un voyage fatiguant qui allait durer 13 mois et couvrir 7 pays en Amérique du Nord et en Europe, avec des rendez-vous oraux parfois deux ou même trois fois par jour et un flot continu d'entretiens personnels avec les baha'is et les non baha'is, les grands et les petits, les amis et les ennemis.
L'itinéraire (365) de Abdu'l-Baha se déroula comme suit (où un voyage court fut fait dans une ville tandis qu'il restait dans une autre, cela est indiqué par des parenthèses).

Départ d'Alexandrie le 25 mars 1912. New York, 11-20 avril 1912. Washignton, 20-28 avril 1912. Chicago, 29 avril-6 mai. Cleveland, Ohio, 6-7 mai. Pittsburgh, 7-8 mai. Washington, 8-11 mai. New York, 11-14 mai (Montclair, N. J., 12 mai). Conférence sur la Paix et l'arbitrage, Lake Mohawk, 14-16 mai. New York 16-22 mai. Boston, 22-26 mai (Worcester, Mass., 23 mai). New York 26-31 mai. Fanwood, N.J., 31 mai-1 juin. New York, 1-3 juin. Milford, Pa., 3 juin. New York, 4-8 juin. Philadelphie, 8-10 juin. New York, 10-20 juin. Montclair, N.J., 20-25 juin. New York, 25-29 juin. West Englewood, N.J., 29-30 juin. Morristown, N.J., 30 juin. New York, 30 juin-23 juillet (West Englewood, 14 juillet). Boston, 23-24 juillet. Dublin, N. H., 24 juillet-16 août. Greenacre, près de l'Eliot, Maine, 16-23 août. Malden, près de Boston, 23-29 août. Montréal, Canada, 30 août- 9 sept. Buffalo, 9-12 sept. Chicago, 12-15 sept. Kenosha, 15-16 sept. Chicago, 16 sept. Minneapolis, 16-21 sept. Omaha, 21 sept. Lincoln, Neb., 23 sept. Denver, 24-27 sept. Glenwood Springs, Colo., 28 sept. Salt Lake City, Utah, 29-30 sept. San Francisco, 1-13 oct. Pleasanton, Cal., 13-16 oct. San Francisco, 16-18 oct. Los Angeles, 18-21 oct. San Francisco, 21-25 oct. Denver, 28-29 oct. Chicago, 31 oct.- 3 nov. Cincinnati, Ohio, 5-6 nov. Washington, 6-11 nov. Baltimore, 11 nov. Philadelphie, 11 nov. New York 12 nov.- 5 déc. Liverpool, 13-16 déc. Londres, 16 déc 1912- 6 janvier 1913 (Oxford, 31 déc. 1912). Edimbourg, 6-11 janv. Londres, 11-15 janv.(Woking, 18 janv). Paris, 22 janv.-30 mars.
Stuttgart, 1-9 avr. (Bad Mergentheim, 7-8 avr.). Vienne, 19-24 avr. Stuttgart, 25 avr.-1 mai. Paris, 2 mai- 12 juin. Marseille 12-13 juin. Port Saïd, 17 juin 1913.

De tous les lieux visités par Abdu'l-Baha sur son périple, Montréal fut exceptionnel dans la somme de couverture presse qui fut accordé. A peine un jour passa sans un long article ou dans le "Montreal Daily Star" ou "La Gazette".

Le 2 septembre 1912, le "Montreal Daily Star" rapporta:

"Prêcheur persan en vêtements flottants appelle à l'unité". Vêtu dans des vêtements flottants et avec une coiffure enturbannée, le grand persan apôtre de la Paix, Abdu'l-Baha, fit une majestueuse apparition dans l'Eglise du Messie dimanche matin lorsqu'il prêcha son message, conseillant l'unité de la religion et la suppression du combat et de la haine sur les pensées imaginaires..." (366)

Le même jour, "La Gazette" déclara, sous l'entête "Injustice du racisme, dit le sage oriental":

"A la fois dans la manière et dans le style, le message qui fut délivré dans l'Eglise du Messie hier matin par Abdu'l-Baha, le prophète oriental, fut unique, et cela avait un cadre pittoresque à lui tout seul. Un visage semblant vénérable, avec une longue barbe blanche, juste zébré avec une ombre noire... Les principaux points amenés par l'orateur furent l'égalité de la race humaine et l'anormalité de la division des nations et des pays, l'horreur de la guerre religieuse ou toute autre guerre, et l'égalité des sexes. En présentant Abdu'l-Baha, le Révérend F.R. Griffin dit qu'il ne venait pas pour dévoiler un nouveau mystère ou enseigner une nouvelle théologie, et encore moins établir une nouvelle église. "La partie la plus étrange de tout à son propos est que rien n'est étrange. Il cherche à être l'incarnation de ce qui est le plus naturel. N'est-ce pas revenir à la religion elle-même? Vénérable en années, il est jeune comme un enfant dans la pureté de son regard sur la vie; discipliné par de longues années en prison, son esprit n'a jamais été pourtant crucifié par la douleur". (367)

L'éditeur du "Montreal Daily Star", John Lewis, rendit visite à Abdu'l-Baha le soir de son arrivée à Montréal. Le 6 septembre, l'éditorial suivant concernant Abdu'l-Baha apparut dans ce journal:

"Ce fut en dehors de l'Orient que l'Homme Sage arriva et tout d'abord fit un hommage au berceau du Prince de la Paix; il semble encore étrange que 2 milliers d'années plus tard, l'Orient doit envoyer un homme avisé pour nous rappeler du monde occidental qui sont nominalement voué à Son service, ce qu'est l'Evangile". (368)

Dans un éditorial publié après le départ de Abdu'l-Baha de Montréal, le même journal déclara: "En un mot, Abdu'l-Baha est le grand protagoniste de la paix dans le monde aujourd'hui. Provoquer son accomplissement est le corollaire pratique des deux principes qui sont le fondement de sa foi - la paternité de Dieu et la fraternité de l'homme". (369)

En Amérique, le rapport presse le plus notable fut celui du "Palo Altan":

"Une salle d'assemblée bondée, tenant presque 2000 personnes, attendant avec un espoir passionné l'apparition mardi matin dernier de Abdu'l-Baha, Abbas Effendi, le chef mondial du mouvement baha'i. Le vénérable prophète, avec sa longue barbe grise et sa cape persane et son turban, donna une vraie impression du vieux prophète de l'Orient...
Abdu'l-Baha est en train de révolutionner la religion d'Asie, amenant les musulmans, les juifs et les chrétiens ensemble.
Un pèlerinage à travers l'Angleterre et l'Amérique entrepris par Abdu'l-Baha a crée un grand intérêt dans le mouvement baha'i. La connaissance de ce mouvement a été apportée à domicile à des milliers de personnes qui sont prêts et désireux à propager ses enseignements bénéfiques. Sur cette lointaine rive occidentale d'Amérique, les graines de la paix et de la sécurité trouvent un sol fertile et des fruits abondants". (370)

Le même numéro du Palo Altan donna de plus un récit des mots du docteur David Starr Jordan, président de l'université de Stanford, en présentant Abdu'l-Baha dans un discours que ce dernier donna à l'université de Stanford:

"C'est nôtre partie d'avoir avoir avec nous, grâce à la courtoisie de nos amis persans, l'un des plus grands enseignants religieux du monde, l'un des successeurs naturel des vieux prophètes hébreux.
On dit parfois qu'il est le fondateur d'une nouvelle religion. Il a 3 millions de personnes partisanes le long des lignes dans lesquelles il mène. Ce n'est pas exactement une nouvelle religion, cependant. La religion de la fraternité, de la bonne volonté, de la camaraderie entre les hommes et les nations - c'est aussi vieux que la bonne pensée et que les vies (good) puissent être. On pourrait dire dans un certain sens qu'elle est la plus ancienne des religions". (371)

Il y avait, naturellement, quelques personnes ici et là qui étaient déçues de l'attention étant portée à Abdu'l-Baha et au fait que les églises chrétiennes étaient en train de faire une plate-forme pour la propagation d'un mouvement non chrétien. Durant le premier voyage de Abdu'l-Baha en 1911, un missionnaire chrétien, le révérend P. Z. Easton, avait écrit des articles dans le "English Churchman and Evangelical Christendom" attaquant Abdu'l-Baha. (372) De la même manière, après le départ de Abdu'l-Baha de Edimbourg, il y eût une correspondance hostile dans le Edimbourg Evening News, signé "Vieux Chemins", attaquant à la fois Abdu'l-Baha et ces hommes d'église qui lui donnaient une plateforme". (373)
Cependant, même certains de ceux qui étaient disposés à attaquer Abdu'l-Baha furent convaincus par sa personnalité. Le révérend James T. Bixby écrivit un article hostile et critique intitulé "Qu'est-ce que le Baha'isme?" pour le "North American Review" tandis que Abdu'l-Baha était en tournée en Amérique du Nord en 1912. Mais en dépit du ton de l'article, lorsque Bixby vint à écrire sur Abdu'l-Baha lui-même (374), il est forcé d'admettre:

"Dans la courte rencontre personnelle avec le chef de la nouvelle foi, avec qui j'ai été honoré, Abbas Effendi m'a impressionné comme un homme d'une grande capacité mentale, d'un grand tact, et d'une pouvoir persuasif; amical dans sa disposition, affable dans ses manières, et aimable et progressif dans son esprit. Il a sagement mis l'accent dans la communauté baha'ie de plus en plus sur ces grands principes de communauté internationale et de relations amicales entre les différentes croyances et les différentes races qui réalisent au mieux l'essence de l'esprit chrétien. De plus, il a illustré de manière pratique ces principes dans sa propre conduite pacifique et ses activités charitables. La description que les visiteurs de Akka ont donné de ses bénédictions journalières personnelles sont en fait belles et impressionnantes". (375)

Le retour de Abdu'l-Baha en Angleterre à la fin de 1912 fut noté par le "Christian Commonwealth":

"Abdu'l-Baha est à nouveau en Angleterre sur le chemin du retour de l'Amérique à l'Orient. Londres, la ville où les représentants de toutes les races peuvent être rencontrés, et le centre d'un gouvernement dont l'influence est ressenti dans le fin fond de la terre, a rarement abrité une personnalité aussi significative et aussi impressionnante que le chef du mouvement baha'i... Même les étrangers occidentaux venant en la présence du Maître pour la première fois reconnaisse une émotion qui tient de la crainte, et après quelques minutes de parole avec lui, sentent l'enthousiasme d'un esprit plus profond de dévouement que les aménagements ordinaires des relations qui sont calculés pour se lever. Pour Abdu'l-Baha... est beaucoup plus qu'un figure orientale pittoresque dans le cadre non romantique de la civilisation occidentale. C'est un prophète. Une vénérable visage plutôt de taille moins que la moyenne, vêtu de vêtements longs, flottants, sa barbe blanche étendue sur sa poitrine, le cheveu gris argenté natte tombant sur ses épaules, des yeux sombres, broyant du noir, à faire pitié qui s'allument pourtant lorsqu'un sourire de douceur singulier et de gentillesse traverse son visage et une voix basse, veloutée dont les tons sont chargés avec une étrange solennité - c'est le Maître comme l'étranger le voit". (376)

Lorsque Abdu'l-Baha était en Ecosse, un journaliste du Scots Pictorial le convoqua:

"Etre introduit en la présence de Abdu'l-Baha, Abbas Effendi, "Le Serviteur de Dieu" est avoir les rideaux du temps (lift back) et de tenir conversation avec un prophète d'Israël. La dignité artistique de sa robe simplement colorée, le tissu blanc de son turban, et la barbe patriarcale qui s'accroche à sa poitrine, tout contribue à son égard de donner l'immédiate impression d'un érudit et d'un religieux oriental. Mais c'est le contour délicatement moulé de son visage, les mouvements doux de ses mains, et la profonde impression dans ses yeux qui rendre manifeste qu'ici en fait, est une incarnation des prophètes du passé. En comparant Abdu'l-Baha aux prophètes bibliques, il y a une distinction qui doit être faite. Les premiers prophètes descendaient sur l'humanité comme les fléaux d'iniquité et comme les épées du Seigneur. Ce messager vient comme le grand réconciliateur de toutes les fois, comme le précurseur de la paix universelle. Dans ses yeux, il y a la souffrance et l'amour. C'est un homme qui a regardé atterré et avec pitié sur le tumulte de la vie, et qui a des pensées sincères à prononcer". (377)

De Londres, Abdu'l-Baha alla à Paris et ensuite à Stuttgart, Vienne et Budapest. A Budapest, Abdu'l-Baha rencontra Ignaz Goldziher (378) et Arménius Vambéry, deux des plus grands orientalistes de cette période. Après que Abdu'l-Baha soit retourné en Egypte, Vambéry expédia la lettre suivante comme témoignage de son haut regard pour Abdu'l-Baha:

"J'expédie cette humble pétition à la présence sanctifiée et sainte de Abdu'l-Baha, qui est le centre de la connaissance, célèbre à travers le monde, et aimé de toute l'humanité. O, vous noble ami qui êtes en train de conférer la guidance pour l'humanité, puisse ma vie être une rançon pour vous!
L'épître adorable que vous avez consenti à écrire à ce serviteur, et le tapis que vous avez expédié, vinrent sécurisés en ma main. Le temps de la rencontre avec vôtre Excellence, et la mémoire de la bénédiction de vôtre présence, réapparaît à la mémoire de ce serviteur, et je me languis du temps où je vous rencontrerai à nouveau. Bien que j'ai voyagé à travers beaucoup de pays et villes de l'Islam, je n'ai pourtant jamais encore rencontré un caractère si élevé et un personnage si exalté que vôtre Excellence, et je peux porter témoignage qu'il n'est pas possible de trouver un autre tel que vous. Sur ce récit, j'espère que les idéaux et les accomplissements de vôtre Excellence pourront être couronnés de succès et de résultats productifs sous toutes conditions; car derrière ces idéaux et ces actes, je discerne facilement le bien-être éternel et la prospérité du monde entier.
Ce serviteur, dans le but de gagner des informations de première main et de l'expérience, entra dans les rangs de religions variées - c'est en apparence que je devins juif, chrétien, musulman et zoroastrien. J'ai découvert que les dévots de ces diverses religions ne font rien d'autre que de haïr et se maudire les uns les autres, que toutes leurs religions sont devenues les instruments de la tyrannie et de l'oppression dans les mains de chefs d'état et de gouverneurs, et qu'ils sont les causes de la destruction du monde de l'humanité.
Considérant ces mauvais résultats, chaque personne est forcée par nécessité de s'engager elle-même du côté de vôtre Excellence, et accepte avec joie la perspective d'une base de la religion de Dieu, qui a été fondée grâce à vos efforts.
J'ai vu le père de vôtre Excellence de loin. J'ai réalisé l'abnégation et le noble de son fils, et je éperdu d'admiration.
Pour les principes et les buts de vôtre Excellence, j'exprime le respect et lé dévouement les plus complets et si Dieu, le Très-Haut, me confère une longue vie, je serais capable de vous servir sous toutes les conditions. Je prie et je supplie cela des profondeurs de mon coeur". (379)


Chapitre 24: Abdu'l-Baha - les années de guerre

Pendant les tous premiers mois de la Grande Guerre, Abdu'l-Baha et la communauté baha'ie en Palestine se retira dans le village druze de Abu-Sinan. Plus tard, Abdu'l-Baha retourna à Haïfa et s'occupa lui-même d'organiser la provision de nourriture et en fournit pour la population locale frappée de famine.
Le 31 octobre 1917, Allenby et la force expéditionnaire égyptienne commencèrent une offensive de leurs lignes entre Gaza et Beersheba qui mena finalement à la reddition de Jérusalem le 9 décembre, et l'entrée officielle dans Jérusalem le 11 décembre 1917. Ayant sécurisé sa position durant le reste de décembre, Allenby insista sur une période de récupération pour ses troupes. Au printemps 1918, la dernière grande offensive allemande avait commencé dans le théâtre français des opérations, et par conséquent l'avance d'Allenby dut être retardée tandis que les troupes furent transférées en Europe. Durant le printemps et l'été, les activités d'Allenby se confinaient en un nombre de raids et de manoeuvres tactiques aussi bien que la formation de troupes fraîches arrivant de l'Inde. Mais vers la fin de l'été 1918, Allenby eût l'ordre de reprendre son avance en dépit du fait que les troupes expérimentées qui avaient été envoyées en France n'étaient pas encore revenues.

* Danger pour Abdu'l-Baha:

Le Commandant Tudor Pole, qui était un admirateur de Abdu'l-Baha, était en train de servir dans la force expéditionnaire égyptienne. Durant les opérations autour de Jérusalem, il fut blessé par un sniper, et fut transféré à l'Intelligence militaire, d'abord au Caire et plus tard à Ludd, Jaffa et Jérusalem. A l'Intelligence militaire, Tudor Pole fut concerné avec le traitement et la correspondance d'informations arrivant de nombreuses différentes sources concernant ce qui était en train de se passe derrière les lignes ennemis. Cette information vint de vols de reconnaissance, de captures de soldats ennemis et de papiers, et de messages radio interceptés. A l'inquiétude de Tudor Pole, des informations commencèrent à lui parvenir sur un sérieux danger menaçant la vie de Abdu'l-Baha. Cette information doit avoir atteint Tudor Pole en décembre 1917, car le 24 décembre 1917, il écrivit à Sir Mark Sykes, membre du parlement et négociateur du célèbre accord Sykes-Picot:

"En retournant au Caire des collines autour de Jérusalem, ayant reçu les attentions d'un sniper dans un figuier; je rencontrais par hasard mon ami Mohi-el-Dine Sahri. Il était inquiet de vous envoyer ses salutations et ses souvenirs amicaux et j'ai promis. La ligne turque passe probablement à travers Haïfa brièvement... le chef baha'i et sa famille sont en danger imminent et à ce moment, naturellement, nous sommes impuissants. Sa position et son prestige ne sont pas compris parmi les autorités ici. On ne réalise même pas qu'il contrôle un remarquable mouvement religieux, complètement dénué d'associations politiques et militaires; qui peut compter plusieurs millions d'adhérents à travers le Proche et le Moyen-Orient.
Des juifs, des musulmans de diverses sectes, des chrétiens, des parsis, des hindous, des kurdes unis sous la bannière baha'ie de l'amitié spirituelle. Ces peuples ne pourraient-ils pas contribuer beaucoup, plus tard, à l'harmonisation des querelles religieuses sectaires et orientales? Est-ce beaucoup demander aux autorités chez eux de demander aux autorités là-bas de permettre à Abdu'l-Baha toute protection et toute considération? Des enquêtes angoissantes me parviennent d'Amérique, d'Angleterre, de France, de Russie, de Perse, de l'Inde. Un mot des merveilles de travaux de Whitehall. Je suis vôtre serviteur obéissant, W. Tudor Pole 2/ Lieutenant de la 16ème Royal Devons (dans l'hôpital).
Madame Jeanne Stannard c/o Hys. King et Co. Londres SW peuvent fournir un historique complet et d'autres détails du mouvement d'expériences de première main".

La lettre de Tudor Pole à Sir Mark Sykes ne parvint pas au Ministère des Affaires Etrangères avant le 6 février 1918. Pendant ce temps, il avait trouvé d'autres moyens d'alerter les baha'is en Angleterre du danger pour Abdu'l-Baha. Lady Bloomfield, l'une de celle contactée, alla tout de suite chez Lord Lamington, qui avait rencontré Abdu'l-Baha à Londres en 1912. Lamington, ancien gouverneur de Bombay et orateur fréquent à la Maison des Lords sur des questions affectant l'Orient, avait une influence considérable dans les cercles gouvernementaux. Il écrivit immédiatement à Balfour, le secrétaire d'Etat pour les Affaires Etrangères. Sa lettre, datée du 24 janvier, se lit ainsi:

"On croit que Abdul Behar parfois connu comme Abbas Effendi, chef du mouvement baha'i, ayant pour objectif la vraie paix du monde, se trouve à sa demeure à Haïfa, ou autre part sur le mont Carmel. Dans le passé, il a subit beaucoup de persécution des mains des fanatiques et l'inquiétude est ressentie par beaucoup de ses amis en Grande Bretagne et en Amérique de peur que lui, sa femme et sa famille ne puissent recevoir une protection adéquate durant le l'avancée britannique du à son identité n'étant pas connue de nos autorités. Ses amis par conséquent seraient reconnaissants si des instructions seraient câblées pour sécuriser de sa part les bonnes (offices) de ceux-ci en ordre".

Madame Whyte qui sur son invitation, Abdu'l-Baha avait voyagé à Edimbourg en 1913, reçut un récit du danger de Abdu'l-Baha de Monsieur Russell. (380). Elle écrivit tout de suite à son fils Frédérick Whyte, membre du Parlement, qui en retour écrivit à Mark Sykes le 25 janvier 1918:

"Je viens juste de recevoir une lettre de ma mère disant qu'elle comprend que Abdu'l-Baha vit en courant un certain risque pour sa vie à Haïfa. Le correspondant de ma mère, comme vous le verrez dans la lettre incluse, semble croire que nous pourrions faire quelque chose pour le sauver. Je présume que je n'ai pas besoin de gaspiller vôtre temps en vous donnant un récit de Abdu'l-Baha lui-même, dont la personnalité et le travail doivent être bien connus de vous. Mais comme vous êtes conscients, il a beaucoup de disciples, si on pouvait ainsi les appeler; et en général il y a nombre de personnes qui, comme moi-même, sont très intéressés dans son travail et nous préparerons à faire quelque chose pour être sûre que les autorités militaires en Palestine sont conscientes de sa présence. Je sais qu'à une certaine époque, Lord Curzon fut très profondément impressionné par le mouvement baha'i en Perse elle-même et il pourrait être prêt lui-même à s'intéresser lui-même à nouveau à ce sujet.
En tout cas, je serais heureux de vous entendre si vous pensez qu'il y a quelque chose dans la suggestion contenue dans la lettre de Monsieur Russell qui vous plairait de me retourner".".

Les lettres de Lamington et de Frédéric Whyte arrivèrent au Ministère des Affaires Etrangères le même jour, le 26 janvier 1918. R. Graham écrivit dans une note incluse dans la lettre de Whyte:

"Les baha'is sont un peuple splendide, mais je ne vois pas comment nous pouvons aider Abdu'l-Baha à moins et que jusqu'à ce que nous atteignons Haïfa". (381)

Graham continua dans la même note de suggérer que tout ce qui pourrait être fait alors était:

"...d'appeler l'attention des autorités britanniques en Egypte de la présence de Abdu'l-Baha à Haïfa". (382)

En conséquence, un télégramme fut expédié à Sir Reginald Wingate, le Haut-Commissaire britannique en Egypte, qui était à cette époque responsable des affaires politiques des forces expéditionnaires égyptiennes. Le télégramme daté du 30 janvier 1918 dit:

"...mon attention a été attirée de la présence de Abdu'l-Baha à Haïfa, chef des baha'is.
Merci d'avertir le Commandant officier général que lui et sa famille devraient être traités avec une considération spéciale dans le cas de nôtre occupation de Haïfa". (383)

Lamington et Whyte furent informés dans des lettres presque identiques datées du 31 janvier 1918:

"J'adresse par l'intermédiaire du secrétaire Monsieur Balfour à vôtre connaissance la réception de vôtre lettre... et déclare qu'il a demandé à Sa Majesté le Haut-commissaire pour l'Egypte d'appeler l'attention des autorités militaires britanniques de la présence de Abdu'l-Baha à Haïfa, et de leur demander de le traiter lui et sa famille avec toute la considération possible dans le cas d'une avance future par les forces britanniques en Palestine".

Le 5 février, un télégramme fut expédié sur l'autorité de Sir Mark Sykes au général Clayton, l'officier politique principal attaché à la force d'expéditionnaire égyptienne, l'officier responsable de l'administration des territoires occupés ennemis:

"Des enquêtes ont été faites là-bas d'où se trouve Abdu'l-Baha, le chef du mouvement baha'i. Sa demeure habituelle est à Acre. Pouvez-vous donner toute information, son influence en Amérique est appréciable". (384)

La réponse de Clayton, datée du 12 février fut:

"Abdu'l-Baha Abbas (Abdul Effendi), chef des baha'is est dire vivre à Haïfa avec sa famille et une petite colonie de disciples persans". (385)

Selon le récit de Tudor Pole cité dans le livre de M. Balyuzi intitulé "Abdu'l-Baha":

"Des moyens furent trouvés pour faire connaître dans les lignes ennemis qu'un sévère châtiment suivrait toute tentative de causer la mort ou de blesser Abdu'l-Baha ou sa famille". (386)

* La capture de Haïfa et de Akka:

Le 18 septembre 1918, Allenby commença la dernière grande offensive qui allait résulter de la complète déroute de l'armée turque, la capture de Haïfa et de Akka, et finalement Amman, Damas, Beyrouth et Alep, et la capitulation de la Turquie le 31 octobre 1918. Due à une manoeuvre habile durant les mois d'été, Allenby avait trompé les turcs en faisant croire que l'avancée principale allait être le long de la vallée du Jourdain. En conséquence, lorsqu'après des débuts d'escarmouches, la principale avancée le long de la plaine côtière commença le 19 septembre, l'armée turque fut surpassée en nombre à 4 contre 1 et recula sur tous les fronts. Au milieu du 19 septembre, la 8ème armée turque s'était brisée dans une confusion désespérée et la bataille de Megiddo (ou Armageddon comme il est populairement connu) fut totale mais gagnée. A la fin du 20 septembre, la plaine côtière avait été nettoyée des forces turques et la 7ème Armée turque, avec les restes de la 8ème, furent repoussées dans une ligne juste au sud de Haïfa - Nazareth. (387)

Le 21 septembre, Nazareth fut occupée, et Nablus fut capturée alors que le flanc droit avançait. Le lendemain, 22 septembre, des rapports furent reçus que l'ennemi avait déjà évacué Haïfa, mais lorsqu'un petit détachement fut expédié pour occuper la ville, cela fut sous un feu nourri sur la route Nazareth- Haïfa. Le jour suivant, 23 septembre 1918, toute la division de la 5ème cavalerie sous le commandement du Commandant Général MacAndrew eût l'ordre d'avancer sur Haïfa et sur Akka de Nazareth à 5 heures du matin. (388)

L'avancée se détacha en deux colonnes, la colonne de droite marchant sur Akka et la colonne de gauche sur Haïfa. Le régiment avancé sur la colonne de gauche était le 15ème Brigade de cavalerie composée des Lanciers du Mysore et de Jodhpur. Alors qu'ils avançaient le long de la route Nazareth-Haïfa, ils arrivèrent sous un feu nourri de canons turcs positionnés sur le mont Carmel au sud. L'étendue du Carmel et les rives impassables et marécageuses du Kishon (Nahru'l-Muqatta), à un mille au nord, créait un détroit (down) qui était nécessaire de passer. (389)

Un escadron des Lanciers de Mysore et l'un des Rangers de Sherwood (partie de la 14ème Brigade de cavalerie du Corps principal de la 5ème division de cavalerie) firent une attaque hardie sur le coteau escarpé pour capturer les positions d'artillerie turques. Le reste de la force continua sa route le long de la route principale et entra à Haïfa. (390)

Selon le Journal de Guerre des Lanciers du Mysore:

"Quelques turcs sont tués dans les rues et le reste déposèrent leurs armes". (391)

Selon le journal de guerre de la 5ème division de cavalerie:

"Le Commandant officier général, le G.O.C. entra dans la ville et le reste de la division de 1500 soldats. Des étapes furent immédiatement entreprises pour arrêter tout pillage par les bédouins". (392)

La colonne de droite, qui consistait en la 13ème Brigade de cavalerie, avançant sur Akka, avait une tâche plus facile. Selon le Journal de guerre de la Brigade:

"1300 personnes capturées avec 2 canons et 2 mitrailleuses et 150 prisonniers... Dans l'après-midi, le G.O.C, accompagné par le Commandant de la brigade et le Lieutenant Brayne (désigné gouverneur officiant) entra dans la ville avec une petite escorte. La population était très amicale. Des gardes furent placés sur tous les importants dépôts, etc." (393)

Durant toutes les opérations, quelques 18 canons, 11 mitrailleuses, 2 officiers allemands, 35 officiers turcs et 1314 autres prisonniers furent pris. (394)
L'information an ce qui concerne la sécurité et la santé de Abdu'l-Baha fut rapidement transmise grâce aux lignes britanniques au Général Clayton, le principal officier politique, qui envoya un télégramme à Londres le 25 septembre 1918:

"En référence à vôtre dépêche n° 41 du 1er février au Haut-Commissaire sur le sujet de Abdul Behar, le chef du mouvement baha'i. Il est à présent à Haïfa, il est en bonne santé et on est bien en train de s'en occuper". (395)

Whyte fut informé de ces nouvelles par Sir Mark Sykes en personne (396), tandis que Lamington recevait la lettre suivante datée du 30 septembre 1918:

"Vous vous rappellerez que m'aviez écrit en janvier dernier, en ce qui concerne la sécurité de Abdul Behar (sic) et des baha'is à Haïfa.
J'ai à présent reçu un télégramme de l'officier politique principal en Palestine, rapportant que sur l'occupation de Haïfa, Abdul Behar fut trouvé encore dans la ville en bonne santé, et que on est en train de bien s'occuper de lui". (397)

Gaselee, au Ministère des affaires Etrangères, écrivit au professeur Browne le 7 octobre l'informant des nouvelles concernant Abdu'l-Baha:

"Je pense que vous serez intéressé (bien que vous pourriez avoir entendu les nouvelles au travers d'autres canaux), d'entendre que nôtre armée, en entrant dans Haïfa, trouva Abdu'l-Baha Abbas vivant là-bas avec sa famille et une petite colonie de disciples persans. Il est en bonne santé et on s'occupe bien de lui par nos personnes.
En prévision de l'intérêt porté sur lui aux Etats-Unis et le nombre de ses disciples ici, je propose de demander à Geoffrey Teller à New York ce morceau de nouvelles pour une publication là-bas".

Sur quoi Browne répondit dans une lettre datée du 9 octobre 1918:

"Merci beaucoup pour vôtre gentillesse en m'informant de la sécurité de Abdu'l-Baha et de ses disciples, que je suis très heureux d'apprendre, comme je suis sur, un grand nombre de ses amis à la fois en Orient et en Occident le seront heureux d'apprendre".

Gaselee envoya un télégramme à Monsieur Bayley, le Consul général britannique à New York, le 16 octobre 1918:

"En prévision d'une grande et croissante suite aux Etats-Unis du mouvement baha'i, vous pourriez penser que cela vaudrait la peine de publier le fait que Abdu'l-Baha fut trouvé par nos troupes à Haïfa avec un petit groupe de persan, et qu'il est en bonne santé et qu'on s'occupe bien de lui par nos gens". (398)

Une enquête en ce qui concerne Abdu'l-Baha fut également reçue par les autorités françaises, provenant sans aucun doute, d'amis de Abdu'l-Baha à Paris. Le 14 décembre 1918, le ministre des Affaires Etrangères envoya un télégramme au Haut-commissaire à Beyrouth:

"Pourriez-vous m'informer ce qu'il est devenu des baha'is persans anciennement réunis à Saint jean d'Acre autour de Abdu'l-Baha? (399)

La réponse de Picot au Caire, datée du 17 décembre déclara:

"Abdu'l-Baha est en bonne santé, il continue à demeurer à Akka avec ses disciples, qui ne furent pas dérangés durant la guerre". (400)

Lorsque les troupes britanniques arrivèrent dans la région Haïfa et Akka, Abdu'l-Baha était à Haïfa. Immédiatement après l'occupation de Haïfa, Abdu'l-Baha alla à Akka visiter le tombeau de Baha'u'llah. Tudor-Pole, le premier des disciples occidentaux de Abdu'l-Baha à l'atteindre après la guerre, le trouva à Akka à son arrivée le 19 novembre 1920. (401) Le Général Clayton dans son résumé hebdomadaire, daté du 29 novembre, déclare:

"Abbas Effendi Abdul Baha a quitté Acre le 24 novembre pour installer sa résidence à Haïfa". (402)


Chapitre 25: Abdu'l-Baha - après la guerre

Comme résultat de la Première Guerre Mondiale, la Palestine tomba des mains ottomanes et devint la responsabilité de la Grande-Bretagne. Ce fut toujours la politique de Abdu'l-Baha, quand c'était possible, de rester en termes amicaux et d'être au service de quelque gouvernement qui était au pouvoir. Cela s'appliquait non moins aux nouvelles autorités britanniques que cela avait été des pachas turcs qui les précédèrent. Les enregistrements en ce qui concerne les relations de Abdu'l-Baha avec le gouvernement turc sont en dehors de la portée de ce livre mais plusieurs récits pourront être trouvés de ses relations avec les autorités britanniques. Ces relations furent toujours très chaleureuses et amicales, et beaucoup des plus importants administrateurs britanniques se tournèrent vers Abdu'l-Baha pour la sagesse et le conseil impartial. Abdu'l-Baha n'hésita pas non plus à se tourner vers les autorités lorsqu'il souhaitait en appeler contre une injustice. Depuis que les britanniques étaient les gouverneurs de la Palestine, Abdu'l-Baha en appellerait à eux dans les cas impliquant une injustice contre les baha'is de Perse et ailleurs. En cela, Abdu'l-Baha était en train de suivre l'injonction de Baha'u'llah d'en appeler pour la réparation et la protection des autorités légalement constituées, si on leur faisait du tort ou si on les persécutait. (403)

* Abdu'l-Baha et les administrateurs britanniques:

Parmi les administrateurs de la Palestine qui pensaient en très grand bien de Abdu'l-Baha était Sir Ronald Storrs, qui était le premier militaire Gouverneur de Jérusalem, puis le premier Gouverneur militaire du nord de la Palestine (Haïfa) et plus tard gouverneur civil de Jérusalem. Il se réfère à ses rencontres avec Abdu'l-Baha dans son livre "Orientations" (404) et aussi dans une lettre à Lady Bloomfield:

"J'ai rencontré Abdu'l-Baha en 1909, sur le chemin de retour de l'Angleterre et Constantinople par la Syrie pour atteindre au Caire, Harry Boyle en tant que secrétaire de l'agence britannique (l'épisode est pleinement traité dans mes "Orientations" publiées par Ivor Nichelson et Watson). Je conduisis le long de la plage dans un cabriolet de Haïfa à Akka et je passais une heure très agréable avec le (patient) mais le prisonnier et l'exilé insoumis. Lorsque, quelques années plus tard, il fut libéré et visita l'Egypte, j'ai eu l'honneur de m'entretenir avec lui et de le présenter à Lord Kitchener, qui fut profondément impressionné par sa personnalité, comme qui pourrait manquer de la faire?
La guerre nous sépara à nouveau jusqu'à ce que Lord Allenby, après son entrée triomphante à travers la Syrie, m'envoie établir le gouvernement à Haïfa et à travers cette région. J'appelai Abdu'l-Baha où j'arrivai et je fus ravi de le trouver tout à fait inchangé. Lorsqu'il arriva à Jérusalem, il visita ma maison et je n'ai jamais manqué de lui rendre visite lorsque j'allais à Haïfa. Sa conversation fut en fait un (planning) remarquable, comme celui d'un ancien prophète, bien au-delà des perplexités et de la petitesse des politiques de la Palestine, et élevant tous les problèmes en des principes premiers.
Il fut assez gentil de me donner un ou deux beaux spécimens de sa propre écriture, avec celui de Mishkin Qalam, tous deux, avec sa grande photographie signée, furent malheureusement brûlés dans le feu de Chypre.
J'ai rendu mon dernier et triste hommage d'affection lorsque tôt en 1921, (405) j'accompagnais Sir Herbert Samuel aux funérailles de Abbas Effendi. Nous marchâmes à la tête d'un défilé de toutes les religions jusqu'à la pente du mont Carmel et je n'ai jamais connu une expression plus unie de regret et de respect que ceux qui furent attirés par la complète simplicité de la cérémonie.
(Signé) Ronald Storrs." (406)

Sir Herbert Samuel, le premier Haut-Commissaire britannique pour la Palestine, fut un autre distingué hôte de Abdu'l-Baha. Il écrit:

"En 1920, je fus désigné comme le premier Haut -Commissaire pour la Palestine sous mandat britannique, et je pris l'opportunité dès le début de faire une visite à Abdu'l-Baha Effendi à son domicile à Haïfa.
J'ai pendant un certain temps été intéressé dans le mouvement baha'i, et je me sens privilégié par l'opportunité de faire la connaissance de son chef. J'ai aussi une raison officielle aussi bine qu'une raison personnelle. Abdu'l-Baha a été persécuté par les turcs. Un régime britannique a été à présent substitué en Palestine au régime turc. La tolérance et le respect pour toutes les religions avait longtemps été un principe de la loi britannique partout où elle s'étendait, et la visite du Haut-Commissaire fut faite dans le but d'être un signe à la population que les adhérents de toute foi seraient capables de sentir désormais qu'ils jouissent du respect et qu'ils pourront compter sur la bonne volonté du nouveau gouvernement du pays.
Je fus impressionné, comme le fut tout visiteur, par la dignité de Abdu'l-Baha, la grâce, et le charme. De taille moyenne, ses traits puissants et son expression très haute amènent à sa personnalité une apparence de majesté. Dans nôtre conversation, il expliqua clairement et discuta des principaux principes du baha'isme, répondit à mes interrogations et écouta mes commentaires. Je me rappelle vivement cet entretien amical il y a 16 ans, dans la simple pièce de la villa, entourée de jardins, sur le coteau ensoleillé du mont Carmel.
J'étais heureux d'avoir pu lui rendre visite aussi tôt, car en 1921, Abdu'l-Baha mourut. Je fus seulement capable d'exprimer mon respect pour sa foi et mon attention pour sa personne, en venant de la capitale pour assister à ses funérailles. Une grande foule s'était rassemblée, pleurant pour sa mort, mais se réjouissant pour sa vie". (407)

Parmi les papiers du Vicomte Samuel dans les Archives de la Maison des Lords, il y a un échange de correspondance entre Abdu'l-Baha et Samuel en ce qui concerne la question de savoir si certains villages où des baha'is vivaient allaient être inclus dans l'administration de la Palestine ou non. Ces lettres sont conçues en termes chaleureux et amicaux en dépit d'être une correspondance officielle.

La lettre de Abdu'l-Baha commence ainsi:

"Mon cher ami,
La réception de vôtre lettre me conduisit à une joie et à un plaisir indescriptible; ce fut la cause de l'approfondissement des impressions déjà formées de vôtre noble caractère et de vos sentiments raffinés. Je supplie le Tout-Puissant de favoriser ce pays avec des personnes comme vous, qui essayer d'administrer la justice et d'établir la paix...".

La lettre conclut:

"En conclusion, laissez-moi répéter, que je prie toujours pour vôtre succès et j'espère que Dieu vous assistera dans toutes vos entreprises". (408)

La réponse de Samuel commence ainsi:

"Mon cher ami,
J'ai reçu avec beaucoup de plaisir, vôtre lettre du 30 septembre...". (409)

D'autres personnes importantes qui rendirent visite à Abdu'l-Baha comprenaient le Vicomte Allenby, le commandant en chef de la Force expéditionnaire égyptienne de la Palestine; le Commandant-général Sir Arthur Money, le premier administrateur principal du territoire occupé ennemi du sud (Palestine); le Commandant-général Sir Harry Watson, son successeur; et le colonel Stanton, le gouverneur militaire de Haïfa.

Dans son libre A Palestine Notebook C. R. Ashbee, qui était le conseiller civique de la ville de Jérusalem, relate sa rencontre avec Abdu'l-Baha en mars 1920, et remarque la grande importance que les administrateurs britanniques attachaient aux opinions de Abdu'l-Baha:

"Sur les remparts, parmi la vieil maçonnerie à un arrière-plan de pierres dorées émiettées, il y avait un visage un peu impressionnant, avec une barbe blanche et des cheveux blancs flottants. Il portait un emma (sic) blanc et un abaya (sic) d'un tendre brun par-dessus sa grise galabia. C'était Abbas le baha'i. Plus tard, en remerciement de la courtoisie de l'un de nos maîtres d'école syriens, nous fûmes invités dans la maison. La parole arriva qu'il serait très heureux de voir Monsieur et Madame Ashbee, et nous passâmes une heure merveilleuse avec lui. Il était tout à fait désireux de parler et nôtre interprète était clair et vrai dans son anglais. Le vieil Abbas se situait lui-même dans le coin de son divan, nous regarda avec ses yeux illuminés merveilleux qui irradiaient l'amour, et exposa les points principaux du baha'isme.
J'ai rarement rencontré sur mon chemin un homme qui résume si complètement le saint, ou dirons nous le saint et le philosophe combinés, car la présence et l'image de l'homme sont du Moyen Age, leur esprit de la sainteté personnelle, tandis que ce qu'il dit a la lucidité du grec, rompt avec toutes les religions et les systèmes médiévaux, est philosophique, moderne et synthétique.
"Premièrement", dit-il, "nous devons nous débarrasser de tout le lustre, talmuds, codes de divinité et de loi cléricale. Retournons à la parole révélée de Dieu où nous pouvons. Le Christ avait la Parole révélée, ainsi que Muhammad, ainsi d'autres avant eux, mais - et c'est là le point - ces révélations étaient pour leur propre jour et leur propre environnement. Vous ne pouvez pas toujours prendre l'interprétation littérale du 1er siècle en Syrie ou du 18ème siècle en Arabie, et dire que dans son application cela est vrai aujourd'hui".

Il donna l'impression d'être très modeste sur son propre enseignement, ajoutant que l'Orient était dans une mauvaise passe, avait besoin de lumière, et les choses avaient à être dites. C'était la raison pour la venue de Baha'u'llah et du Bab.

"Puis", dit-il, "Toutes les nations doivent s'unir, ils doivent être une ligue des nations pour le gouvernement du monde".

Il exposait une sorte de conseil désigné par les présidents, les rois et les démocraties.
"Et la Ligue existe?", demandâmes-nous.
Il sourit et secoua la tête.

"C'est seulement le tout début. Elle n'est pas représentative de tous. Elle pallie la maladie, la maladie de la discorde. Ce n'est pas un remède.".

Mais le baha'isme allait beaucoup plus loin et là il coupe les liens de l'orientalisme du chrétien Paul et de Muhammad. Il doit y avoir une égalité entre les sexes.

"L'humanité", dit le vieil Abbas alors qu'il prit une pincée de tabac d'un petite boite en émail, "est une créature avec 2 ailes - l'homme et la femme - vous ne devez pas paralyser l'un ou l'autre, ou entraver son vol. L'humanité a besoin des deux pour le progrès".

Et la langue commune qui est de rendre possible pour l'homme de parler avec l'homme?
"Cela viendra", dit-il.

Janet suggéra que la langue pourrait être l'anglais. Il accepta la suggestion avec un regard d'amour chaleureux qui semblait impliquer:

"Nous aimerons tous avoir nôtre propre langue, mais Dieu a trouvé une langue auparavant".

Qui sait que cela pourrait être l'anglais? Encore que la dernière langue dans la quelle Dieu se révéla lui-même n'était pas l'araméen, ni le grec, ni l'hébreu, ni l'égyptien, mais l'arabe. Et vous ne faites pas d'erreur à ce sujet! Mais les langues de Dieu sont nombreuses.
Il dit quelque part dans son enseignement: la libération arrive en faisant de la volonté une porte à travers laquelle les confirmations de l'esprit bougent.
Et ces confirmations de l'esprit?
Ils sont les pouvoirs et les dons avec lesquels nous sommes nés, et que les hommes appellent parfois intelligence, mais pour lesquels d'autres ont à se battre avec des douleurs infinies. Cela arrive à cet homme ou à cette femme qui acceptent leur vie avec... "un acquiescement radieux".

Une belle phrase, "un acquiescement radieux". Souvenons-nous en !
Alors que nous repartions à travers le sable, nous vîmes le destroyer de lord Milner situé en dehors du port.

"La guerre", avait dit le vieil Abbas, "ne vient pas de Dieu car elle n'unifie pas".

Mais ne pourrait-elle pas servir à un moment comme un balai qui nettoie avant que nous recommençons ? C'est ce qu'il se fit en Afrique du Sud, après quoi vint la paix de Vereeniging et Smuts et Bothas devinrent nos amis.
L'homme sage de tout temps, qu'il soit Ptahotep sur sa tombe, Diogène de son tonneau, Platon lorsqu'il partit de Dion, ou le Christ avec le tribut à César, ont toujours été la protestation passive contre le pouvoir. Lorsqu'ils offrirent à Abbas son titre, avec un morceau de ruban ou un morceau de papier qui l'accompagnait, il dit:

"Comme cela vint du gouvernement britannique, je l'acceptais, en tant qu'enseignant de la parole de Dieu, cela ne fera aucune différence pour moi".

Il est agréable de penser que les administrateurs anglais allèrent à la sagesse de ce vieil homme sage pour demander de l'aide et des conseils. Nous dînâmes dans la soirée avec le colonel Stanton, le gouverneur militaire de Haïfa, Lord Milner et Herbert Samuel. Ces deux derniers étaient plutôt envieux de nôtre après-midi avec Abbas, et le colonel Stanton nous dit combien il venait souvent pour obtenir son avis. "Naturellement", ajouta-il dans la manière caractéristique de l'administrateur britannique, "J'ai écouté pendant une demi-heure environ tout d'abord la beauté des fleurs et les épées de l'esprit; après quoi nous allâmes aux affaires".
J'ai pensé au destroyer se trouvant en dehors de Akka, et attendant de reprendre Lord Milner pour l'Angleterre. D'une façon ou d'une autre, je souhaiterai plutôt qu'il puisse avoir retardé son voyage à un autre jour et qu'il vienne avec nous à nouveau à Akka. Il était un brin mélancolique et pessimiste, mais Il prend toujours un grand geste...
Ouiu, dirent ses amis, mais Lord Milner devient vieux, et son geste est plus grand; car sa foi dans la divinité de Dieu et la destinée de l'homme est un peu limitée car plus orientale". (410)

Dans ce même livre, Ashbee appelle Abdu'l-Baha... "l'un des hommes les plus sages, devrais-je dire, qui n'ai jamais vécu". (411)

* Sir Abbas Abdu'l-Baha Abbas:

Abdu'l-Baha était hautement respecté pour ses activités humanitaires. L'un des résultats du la haute estime dans laquelle il était tenu à la fois par la population de Palestine et l'administration britannique fut l'octroi sur lui d'une royauté. Dans sa capacité en tant qu'administrateur chef des territoires occupés ennemis du sud, ce fut le général Sir Arthur Money qui proposa le nom Abdu'l-Baha. Le formulaire de recommandation est reproduit sur la page suivante.
Ce formulaire fut expédié par le général Allenby en tant que commandant en chef des forces expéditionnaires égyptiennes dans une dépêche datée du 7 août 1919 au bureau de la guerre. Le bureau de la guerre passa la recommandation à Lord Curzon de Kedleston, alors secrétaire d'Etat pour le Ministère des Affaires Etrangères, le 3 septembre 1919. La réception de cette recommandation au Ministère des Affaires Etrangères amena le commentaire suivant de E. W. Light:

"Peut-être ce papier pourrait à présent être envoyé à Sir Frédérick [Ponsonby] dans le but d'obtenir l'approbation Sa Majesté pour l'attribution d'un Knight B. E. au chef de la religion baha'ie - Abdu'l-Baha... Je suppose que nous pourrions dire que Sir A. Money en recommandant Abdu'l-Baha pour le Knight B.E., ne pense pas que quelque injure serait faite aux susceptibilités de ce gentleman religieux en lui donnant une décoration cruciforme, mais peut-être le département de la guerre avisera sur ce point, qui semble quelque chose d'une importance spéciale dans ce cas particulier". (412)

G.P. Churchill cependant, était beaucoup plus inquiet à propos des questions politiques surgissant et suggéra que Sir Percy Cox, l'ambassadeur britannique à Téhéran, et Nusratu'd-Dawlih, le ministre persan pour le Ministère des Affaires Etrangères, soit consulté". (413)
Selon la note de Lancelot Oliphant du 13 octobre 1919 (414), Nusratu'd-Dawlih ne voyait aucune objection, et le 21 octobre, Sir Percy Cox télégraphia qu'il ne voyait également aucune objection. (415) La recommandation fut par conséquent expédiée à Sir Frédérick Ponsonby, "avec une vue d'être certain si le Roi approuve le Knight B.E. étant donné à Abdu'l-Baha. (416) Dans une brève note datée du 29 octobre 1919, Ponsonby écrivit "Le Roi approuve" (417)

Par conséquent V. Wellesley le 31 octobre écrivit au général de Brigade Sir Douglas Dawson, secrétaire général et secrétaire de la Cour centrale des Ordres de la Royauté, demandant pour la personne concernée les insignes. (418)

* Formulaire de recommandation pour les civils:

Formulaire 137/4669.
L'Ordre de l'Empire britannique. Formulaire de recommandation pour attribution.
Nom complet et désignation officielle d'un officier ou d'un fonctionnaire soumettant la recommandation:
Commandant Général: Sir A. W. Money, KCB, KBE, CS1, administrateur principal des territoires occupés ennemis, EEF.

Particularités descriptives du candidat recommandé:
Rang et titre (si il y en a):
Prénom complet:
Nom chrétien complet: ABDUL BAHA ABBAS
(dans le cas de dames : Madame ou Mademoiselle)
Corps présent ou passé (si il y en a):

Désignation et grade départemental:
Salaire à être spécifié (si pas de grade):

Leader et chef de la religion baha'ie dont le nombre comporte des millions d'adhérents en Perse, en Inde, en Amérique et en Angleterre.

Longueur du service dans la présente désignation.

Adresse actuelle complète Haïfa, Palestine.

Distinctions déjà conférées durant la Guerre présente.

Grade de la OBE: recommandé

CHEVALIER COMMANDEUR.
Etat de service durant la guerre pour laquelle cette distinction est recommandée.

A donné régulièrement un service loyal à la Cause britannique depuis l'occupation. Son avis a été précieux pour le gouverneur militaire et les officiers de l'administration à Haïfa, où toute son influence a été pour le bien.
Il avait été pendant beaucoup d'années placé en captivité par les turcs dans la citadelle à Acre.

Signature de l'officier ou le fonctionnaire soumettant à la recommandation.
[Signé ] A. W. Money
Date 18 Juillet 1919
Commandant général
Administrateur principal
O.E.T.A. (S)
[Signature difficile à lire mais pourrait être du Lieutenant-Colonel R.N. Renshaw ]
Pour le Général
Commandant Général en chef, forces expéditionnaires égyptiennes [c'est-à-dire Allenby]
7.8.1919.

Nota: Celles-ci furent expédiées le 3 novembre 1919 au Ministère des Affaires Etrangères. (419) Dans une lettre datée du 7 novembre 1919, V. Wellesley du Ministère des Affaires Etrangères écrivit au Bureau de la guerre les informant de l'approbation du Roi et expédiant l'insigne pour "présentation à travers les canaux militaires". (420)
L'investiture de Abdu'l-Baha eût lieu le 27 avril 1920 à Haïfa.
Le colonel Stanton, gouverneur de Haïfa, officiait à la cérémonie (voir figure 36). Il sera noté au passage que Abdu'l-Baha n'utilisa presque jamais son titre.

* Lettres diverses:

L'appréciation montrée par les autorités britanniques envers Abdu'l-Baha n'était pas sans réciproque. En de nombreuses occasions, Abdu'l-Baha recommanda l'administration britannique, contrastant avec les travaux corrompus et inefficaces de l'Empire ottoman. Abdu'l-Baha n'était pas peu disposé par conséquent, à user de son influence avec les autorités britanniques pour soulager les souffrances des baha'is en Perse. Lord Curzon, secrétaire d'Etat pour le Ministère des Affaires Etrangères, envoya à Abdu'l-Baha un télégramme le 30 mai 1920, qui n'a pas été préservé dans les fichiers du ministère des Affaires Etrangères. (421) En réponse à ce télégramme, Abdu'l-Baha écrivit Lord Curzon sur le martyr de Haji Arab et la persécution des baha'is en Perse (voir page 444-5).
Les persécutions et l'agitation contre les baha'is augmenta avec la période qui suivit le martyr de Haji Arab, et fin mai 1920, le télégramme suivant de l'Assemblée Spirituelle Centrale de la Perse à Abdu'l-Baha fut intercepté par le censeur britannique au Caire: "Beaucoup de contrariétés dans la capitale et les provinces contre le bahaisme. Aucune protection à part le Seuil Sacré. Attente réponse. (422)
Abdu'l-Baha doit avoir demandé au Colonel Stanton, gouverneur militaire de Haïfa, pour faire des enquêtes, car le 29 mai 1920, ce dernier télégraphia à Sir Percy Cox, le ministre britannique à Téhéran:

"Sir Abdul Baha Abbas demande des informations en ce qui concerne la situation des [baha'is]. A reçu un télégramme déclarant que ceux-ci sont en danger. Espère que vous leur donnerez toute la protection possible. Gouverneur militaire". (423)

Le 5 juin 1920, Sir Percy Cox, ayant fait des enquêtes, répondit par télégramme: "Les baha'is ne sont pas en danger ici". (424)

Le Lieutenant-Colonel doit avoir envoyé un télégramme au Ministère des Affaires Etrangères à Londres, car le 5 juin 1920, un télégramme fut envoyé de Lord Curzon à la légation britannique à Téhéran:

"Abdu'l-Baha Abbas télégraphie de Caiiffa [sic] qu'un récit de la situation présente en Perse du à l'accord britannique, les baha'is sont en danger et demandent la protection pour eux".
"Nous proposons en réponse qu'il n'y ait rien quel que soit l'accord peut résulter de quelque danger aux baha'is et que dans ce cas H.M.G. ne peut entreprendre leur protection en Perse". (425)

Cependant on doit noter qu'il n'y a aucune question de Abdu'l-Baha ayant demandé au gouvernement britannique d'entreprendre la protection des baha'is en Perse. En fait, les baha'is de Perse ne furent à aucun moment pris sous la protection de quelque pouvoir européen de la même manière comme les chrétiens, les zoroastriens et d'autres groupes minoritaires le furent. Dans une lettre de Abdu'l-Baha à Lord Curzon relative au martyr de Haji Arab (texte cité pages 444-5), il y a la phrase suivante déclarant spécifiquement un tel désir:

"Nôtre but n'est pas que le gouvernement de Sa Majesté puisse entreprendre quelque protection officielle mais plutôt incite le gouvernement persan à entreprendre la protection des baha'is et les protègent des maux des oppresseurs. Une telle mesure mènerait à la puissance et à la grandeur de la Perse elle-même". (426)

Plus tard dans l'année 1920, Abdu'l-Baha ouvrit pour la première fois, des communications directes avec Monsieur Norman, l'ambassadeur britannique à Téhéran. La première lettre de Abdu'l-Baha non datée, fut délivrée à Monsieur Norman le 8 novembre par Siyyid Nasru'llah Baqiroff. (427) Dans cette lettre, Abdu'l-Baha assure Monsieur Norman des prières pour le succès de ses efforts envers l'amélioration de l'Iran, et désigne Baqiroff comme intermédiaire pour tout message que Norman souhaiterait envoyer à Abdu'l-Baha.
Norman envoya une réponse appropriée, par l'intermédiaire de Baqiroff, datée du 9 novembre 1920.
La seconde lettre de Abdu'l-Baha à Monsieur Norman fut datée du 29 octobre 1920. Le 5 février 1921, Baqiroff écrivit à Norman lui demandant un rendez-vous dans le but de délivrer la lettre personnellement. (428)

Le commentaire de Norman sur ceci fut:

"C'est ridicule que la lettre ne puisse être envoyé chercher par un serviteur ou un autre, mais comme il apparaît que c'est impossible, il peut l'amener à 10 heures du matin, mardi prochain, 8 février, si cela lui conviendrait". (429)

La lettre de Abdu'l-Baha fut traduite ainsi par le colonel T. W. Haig:

"Je crois par le Tout-Puissant que vous réussirez dans vos services au juste gouvernement de la Grande-Bretagne et en supportant la population oppressée qui sont les amis de la race humaine. Agha Seyed Nasrullah Bagheroff qui jouit de ma confiance est à Téhéran. Il vous informera des circonstances du meurtre de Haji Arab. Vous devriez croire ce qu'il vous dit".
Je prie toujours pour le juste gouvernement de la Grande-Bretagne et souhaite vôtre succès. Merci d'accepter l'assurance de mon plus grand respect".

Norman attacha la note suivante à la lettre de Abdu'l-Baha:

"Je pense que nous pourrions envoyer une réponse polie, le remerciant pour sa lettre, lui souhaitant la santé, le succès et la prospérité et promettant de faire tout ce que je peux d'une manière officieuse et aussi loin que les moyens très limités à ma disposition me le permette, d'aider ses adhérents ici. Il ne ferait aucun doute que ses désirs me soient connus grâce à Seyyed Nasrullah. En tout cas j'agis toujours sur des informations reçues à travers nos consuls.
Je signerais la lettre, qui devra être envoyée par Seyyed Nasrullah pour transmission.
H.C.N. 9 février 1921.

La lettre de Norman fut finalement expédiée et datée le 14 février 1920.
La troisième lettre de Abdu'l-Baha à Norman est adressée à "Son Excellence, l'ami des persans" et datée du 17 janvier 1921. La traduction suivante est de Kaml-Baqiroff:

"La réponse à la lettre qui fut une preuve brillante que vos affections justes étaient la cause d'une reconnaissance extrême et de la gratitude, et cette grande résolution et cette haute intention seront à jamais la cause de la gaieté et du bonheur parmi les baha'is et ne sera à jamais oublié. Cette justice dispensée est en fait l'appel de l'éternité et dans les annales de ces amis, décorera une page importante. Jenabe Bagheroff et ses amis sont si extrêmement reconnaissants à vous, ce qui m'a également fait extrêmement plaisir, et tous ont hautement loué vos efforts et je demanderais à jamais sincèrement au Seuil Sacré Son secours protecteur et Sa bonté. Avec le plus grand respect [I] vous écrit cette lettre et demande vôtre approbation". (430)

Dans une note attachée à cette lettre et datée du 15 mai 1921, Norman écrit:

"J'aimerais envoyer une réponse polie en persan grâce à Bagherov, disant combien il me fut donné beaucoup de plaisir de recevoir cette lettre et assurant Abdul Baha que je ne relâcherais jamais mes efforts de la part de ses disciples et donnerait toujours une ouïe attentive à toute demande qu'ils pourraient me faire. (Je présume que je me préoccuperais aussi de la santé de Abdu'l-Baha)." (431)

La lettre de Norman fut finalement expédiée et datée du 21 mai 1921.

* L'ascension de Abdu'l-Baha:

Abdu'l-Baha décéda le 28 novembre 1921. Les funérailles qui eurent lieu le 29 novembre furent suivies par beaucoup des plus importantes personnes en Palestine: Sir Herbert Samuel, le Haut-Commissaire; Sir Ronald Storrs, le gouverneur de Jérusalem, le colonel Symes, le gouverneur de Phénicie; et beaucoup des figures dirigeantes et des notables de la ville de Haïfa aussi bien que les consuls de différents pays.
La mort de Abdu'l-Baha fut enregistré dans le "Palestine Weekly" le 2 décembre 1921:

"(28 Novembre) Abbas Effendi, le chef du mouvement bahaiste, est mort ici aujourd'hui.
(29 Novembre). Les funérailles de Abbas Effendi ont eût lieu aujourd'hui. La procession de sa maison au cimetière spécial sur la route vers le mont Carmel commença à 9h du matin, et continua jusqu'à midi. Des milliers de personnes se joignirent à la procession, et parmi elles le Haut Commissaire et Monsieur Storrs de Jérusalem. Les funérailles furent effectuées avec une simplicité remarquable. Sur le cercueil du défunt, il n'y avait rien qu'une simple couronne de fleurs. Au cimetière, beaucoup d'hommes et de femmes se joignirent au cortège funéraire. (432)

Lord Lamington, ayant entendu la mort de Abdu'l-Baha, écrivit de son domicile en Ecosse à Winston Churchill, alors secrétaire d'Etat pour les colonies:

"Je viens juste d'entendre parler de la mort de Abdu'l-Baha; en tant que chef des baha'is, son influence fut grande et bénéfique. J'ai demandé d'obtenir si possible une représentation britannique officielle à ses funérailles. Cela ne pourrait être en gardant une étiquette officielle ordinaire, mais j'espère que cela sera permis dans ce cas.
"... avec sa mort, je perds un ami chéri". (433)

En réception de cette lettre, G.L.M. Clauson écrivit le mémorandum suivant: "Il est vrai que Sir Abbas Abdul Baha K.B.E. était originalement l'enfant du F.O., mais c'est nos funérailles lorsqu'il mourut à Haïfa:

"Je suis tout à fait sur que le Haut-Commissaire prit les mesures nécessaires pour être représenté comme il le devait car Sir Abbas était très bien connu et je pense que c'est le seul habitant natif de la Palestine avec un K.B.E. (il l'a obtenu sous l'administration britannique) mais vous pourriez penser peut-être qu'il serait convenable d'instruire le Haut- Commissaire par un code télégraphique pour exprimer au gouvernement de Sa Majesté les condoléances à la communauté (les funérailles auront certainement eût lieu à présent), et dites à Lord Lamington ce que nous avons fait".

Winston Churchill écrivit à Lord Lamington le 1 décembre 1921:

"Merci pour vôtre lettre au sujet de Sir Abbas Abdul Baha. Je pense que là-bas, il n'y aura aucun doute que le Haut-Commissaire prendra les mesures nécessaires pour être représenté à ses funérailles, qui selon toute probabilité ont du déjà avoir lieu. Mais en tout cas, j'informe le Haut-Commissaire par télégramme pour exprimer à la communauté bahaï [sic] les condoléances du gouvernement de Sa Majesté".

Le même jour, ce télégramme fut envoyé en code au Haut-Commissaire pour la Palestine, Sir Herbert Samuel:

"J'ai appris avec grand regret la mort de Sir Abbas Abdul Baha. Merci d'envoyer à la communauté baha'ie l'expression appropriée de condoléance du gouvernement de Sa Majesté".
Churchill. (434)

Les journaux leaders du monde prirent note de la mort de Abdu'l-Baha et publièrent des nécrologies, généreux dans leurs louanges et dans leur approbation d'une vie passée au service de l'humanité. Ce fut ainsi dans "The Times" de Londres, "Le Temps" de Paris, "Le New York World", le "Times of India" et beaucoup d'autres journaux et périodiques rivalisèrent les uns les autres pour donner expression des sentiments les plus élevés de respect à Abdu'l-Baha. Parmi les phrases qui se trouvaient dans ces nécrologies journalistiques sont:

"C'était un homme d'un grand pouvoir spirituel et d'une présence impérieuse, et son nom fut retenue en révérence à travers le Moyen Orient. Il déclara que la révélation de son père, Baha'u'llah, exprima la vérité essentielle de toutes les religions du monde. Il recommandait la paix universelle et la fraternité, la recherche indépendante de la vérité, et l'égalité des sexes, et fit des appels fréquents et sincères aux gouvernements de l'Europe pour le désarmement universel... Les autorités britanniques reconnaissaient sa position influente, et ce fut à la suggestion de Lord Allenby qu'il fut fait Chevalier l'année dernière". (The Times 30 novembre 1921).
"Il y a 10 ans que cet homme assez âgé, magnifique et d'une nature bonne était en train de propager la parole sainte parmi nous. Il était habillé dans une simple robe et sur sa tête un turban blanc... Sa parole était douce et mélodieuse, comme une litanie. On l'écoutait avec une concentration très agréable, même lorsque l'on ne le comprenait pas, car il parlait en persan... Sous le turban blanc, ses yeux reflétaient l'intelligence et la gentillesse. Il était paternel, affectueux et simple". (Le Temps, 19 décembre 1921)

"Aussi récemment que Juin de cette année, un correspondant spécial du World qui rendit visite à ce voyant le décrivit ainsi:
"Ayant autrefois observé Abdu'l-Baha, sa personnalité est impressionnante de manière indélébile sur l'esprit: le visage majestueux vénérable habillé dans un aba flottant, sa tête couronnée d'un turban blanc sur sa tête et ses cheveux; le sourire qui déverse sa douceur sur tous"...
"Même au crépuscule de sa vie, Abdu'l-Baha prit l'intérêt le plus vif dans les affaires du monde. Lorsque le Général Allenby balaya la côte d'Egypte, il alla d'abord pour être conseiller par Abdu'l-Baha...". (New York World, 1 décembre 1921).

"... nous porterons un hommage à la mémoire d'un homme qui exerça une grande influence pour le bien et qui, si il était destiné à voir beaucoup de ses idées à ce qui parait voler en éclats dans la Guerre Mondiale, resta vrai dans ses convictions et dans sa croyance de la possibilité d'un règne de paix et d'amour et qui, de manière bien plus efficace que Tolstoï, montra à l'Occident que la religion est une force vitale qui ne peut jamais être méprisée". (Times of India, Janvier 1922). (435)


Chapitre 26: Les baha'is et les soulèvements politiques en Perse

Durant la dernière moitié du 19ème siècle, la Perse devint pénétrée de manière croissante par des diplomates européens, des marchands, des voyageurs et des missionnaires. Le flot résultant de pensées occidentales et d'idéaux eût des effets de longue portée dans la Perse. Les personnes étaient révoltées par l'égoïsme et la corruption de la dynastie Kadjare, la vente de concessions de monopoles sur les ressources de la nation à des enchères étrangères, la menace de la perte de la souveraineté nationale à des Etats européens puissants, et le mépris et la dérision avec lesquels ce pays autrefois fier était regardé par les étrangers. De l'intérieur de la population, un grand désir de changement jaillissait et cela se manifestait en un mécontentement général et une série d'incidents et d'épisodes, comme le heurt inévitable avec ces forces engagées à maintenir l'ordre existant eurent lieu.

Pour considérer la mesure à laquelle la religion du Bab et de Baha'u'llah influença les origines et le cours de ce mouvement pour la réforme est au-delà de la portée de ce livre. Tout ce qui sera présenté ici est le chemin que les événements politiques de cette période ont pris pour affecter la communauté baha'ie.

Comme l'histoire l'a démontré à de nombreuses occasions, les effets adverses de convulsions sociales tombèrent particulièrement sur les groupes minoritaires. Les baha'is ne furent pas une exception. La grande majorité de la communauté, suivant les exhortations de Abdu'l-Baha, s'abstenait de prendre partie dans le combat. Ils furent ainsi pris entre les 2 parties et devinrent des pions pour l'utilisation et l'abus selon les dictats de l'opportunisme politique.

Un point qui doit être constamment être porté à l'esprit lorsqu'on lit les récits suivants occidentaux est le fait que les baha'is étaient à cette époque connus à la fois des persans et des européens comme babis, en dépit du fait qu'il y avait maintenant 30 ans que la majorité avait été appelé eux-mêmes baha'is ou disciples de Baha'u'llah. L'importance de ce point surgit du fait que les disciples de Mirza Yahya, les Azalis, étaient aussi connus comme babis - et que ceux-ci n'hésitaient pas à promouvoir l'agitation politique contre la dynastie Kadjare. La dépêche de Longworth en 1896, qui sera citée à présent, illustre la grande confusion qui se leva de ce manquement de distinguer entre les baha'is et les azalis.

La lettre suivante de Abdu'l-Baha à Haji Mirza Abdu'llah, Salih-Furush, traduite et publiée par le professeur Browne dans son ouvrage "The Persian Revolution", déclare clairement la position baha'ie. Cette lettre indique aussi qu'une autre raison que la confusion ait pu se lever dans les esprits de certains en ce qui concerne l'attitude des baha'is est le fait que les azalis étaient en train de propager de fausses rumeurs dans le sens que les baha'is supportaient le Shah (toutes les parenthèses dans ce passage sont de Browne):

"Vous écriviez qu'il a été déclaré dans le Hablu'l-Matin publié à Rasht que les baha'is étaient partisans de l'autocratie, et à Zanjan qu'ils avaient réuni de l'aide pour la cause royaliste. L'un des "amis" doit écrire à certains autres journaux, ou cela doit être répandu à l'étranger parmi la population, que c'est une calomnie en ce qui concerne les baha'is [émanant] des babis de Yahya [c'est-à-dire les azalis], car ces hommes sont les ennemis des baha'is.
Le but des baha'is est la réforme du monde, afin que parmi toutes ces nations et gouvernements, une réconciliation puisse être effectuée et que le combat et la guerre puissent être abolies. Par conséquent, ils vont de l'avant coeur et âme et se consacrent eux-mêmes pour que la Cour et la nation, [toutes] les parties et les groupes, puissent être unis les uns les autres, et que la paix et la réconciliation puissent entrer.
Désormais, ils n'ont aucune part dans de telles querelles. Et une claire preuve et un argument concluant tel que la fausseté de l'accusateur, qui ne laisse aucune ouverture au doute, est le décret du mujtahid Mulla Hasan de Tabriz (436) pour le meurtre des baha'is, et aussi les proclamations calomnieuses du mujtahid Mirza Fazlu'llah de Nur et de Sayyid Ali Akbar (437), qui étaient postés sur les murs dans toutes les rues et bazars de Téhéran. Mais les babis de Yahya [c'est-à-dire les azalis], qui sont les ennemis des baha'is, et qui se tiennent eux-mêmes cachés, disent aux nationalistes que les baha'is sont les partisans de la Cour, tandis qu'ils disent aux royalistes qu'ils sont prêts à sacrifier leurs vies pour la nation, dans le but d'exciter les deux parties contre les baha'is et d'en faire leurs ennemis, cette (perchance) qu'ils pourraient séduire certaines âmes de chaque côté. C'est la vérité de la chose; par conséquent, il incombe que certains hommes justes puissent enquêter la question de la [prétendue] aide [donnée aux royalistes] à Zanjan. Si une telle chose avait été faite paar les baha'is, nous croierions et admettrions [l'accusation]. Loué soit Dieu! C'est une calomnie affreuse!
Depuis le début de la Révolution, il a été constamment enjoint que les amis de Dieu puissent se tennir de côté de ce combat, de cette guerre et de cette contestation, et qu'ils chercheraient à réconcilier la Cour et la nation, et qu'ils passeraient eux-mêmes leur temps afin que cette Cour et cette nation puissent se mélanger les uns avec les autres comme le lait et le miel; car la sécurité et le succès sont inaccessibles et impossibles sans une [telle] réconciliation. A présent, lorsque eux, qui nous souhaitent le malheur par des calomnies complètes, les amis sont silencieux, pour quelles raisons ceux de nos ennemis chaque jour énoncent hardiment des [nouvelles] calomnies.
Sur vous soit la Très Grande Splendeur (al-Baha'ul-Abha).A.A. (c'est-à-dire Abbas Abdul'-Baha)" (438)

* Les soulèvements politiques:

Dans un souci de commodité, les événements de cette période pourraient être divisés en:

a) L'agitation contre la régie du Tabac (1891-2)

Le 8 mars 1890, Nasiru'd-Din Shah signa un accord avec Monsieur G.F. Talbot qui en retour de certains paiements, ce dernier avait l'accord pour contrôler toute la production, la vente et l'export de tout le tabac en Perse pendant 50 ans. Des concessions d'une grande étendue telles que celles-ci furent en aucune façon inhabituelles durant la dernière partie du règne de Nasiri'd-Din Shah, mais ils concernaient habituellement avec des monopoles tels que les chemins de fer, les mines, les banques; etc. Jamais auparavant un monopole d'un produit n'avait, sur une population directement concernée, été accordée. L'agitation contre la Régie commença presque dès qu'elle commença à fonctionner dès le début 1891. Des personnes telles que Siyyid Jamalu'l-Din-i-Afghani et Mirza Malkam Khan furent importants en s'y opposant, mais sans aucun doute le rôle le plus important fut joué par Haji Mirza Hasan, Mirzay-i-Shirazi, qui était à cette époque le plus grand des mujtahids chiites et qui vivaient à Samarra en Irak. Lorsqu'en décembre 1891, il écrivit d'interdire au peuple de fumer, il y eût une obéissance universelle à son décret, même dans l'entourage immédiat et le harem du Shah. Il y avait à présent aucun espoir de sauver la Régie. Finalement, en Janvier 1892, la concession fut annulée, et en avril de cette année, l'indemnité devant être payée aux concessionnaires fut approuvée.

b) L'assassinat de Nasiri'd-Din Shah (1896)

Cet acte (voir plus loin le récit de cet événement), perpétré par Mirza Muhammad-Rida de Kirman, un élève de Siyyid Jamalu'l-Din, représenta l'apogée des efforts de ce dernier, qui étaient principalement dirigés envers le Pan-islamisme, et l'expulsion de l'influence européenne et de la domination dans tous les pays musulmans. La tentative d'unir les sunnites et les chiites de l'Islam était une tâche prodigieuse et il passa une partie considérable de son temps à la fois à Téhéran et à Istanbul pour le provoquer. Bien qu'au début, Nasiri'd-Din Shah le reçut favorablement, à la fin il se retourna contre lui et l'expulsa de la Perse. Ce fut alors que Siyyid Jamalu'd-Din se retourna contre Nasiru'd-Din Shah. Le professeur Browne, qui le rencontre à l'automne 1891, peu de temps après son expulsion de la Perse, l'enregistre dans The Persian Revolution comme disant qu'aucune réforme n'était à espérer en Perse jusqu'à ce que 6 ou 7 têtes aient été coupées, et "la première doit être Nasiri'd-Din Shah. Mirza Muhammad-Rida, en colère par le traitement ignominieux de son maître et aigri par son propre mauvais traitement prolongé, son emprisonnement et son harcèlement des mains des autorités persanes, décida de perpétrer l'assassinat. Il n'est pas clair dans quelle mesure il agit sous les instructions de Siyyid Jamalu'd-Din. Siyyid Jamalu'd-Din cependant, survécu seulement à Nasiri'd-Din Shah de 9 mois. Il mourut le 9 mars 1897, d'un cancer de la mâchoire.

c) Les soulèvements constitutionnels (1905-9)

Après l'assassinat de Nasiri'd-Din Shah, il y eût une période de relatif calme, depuis qu'il était grandement espéré que le doux et timide Muzaffaru'd-Din Shah introduirait des réformes. Alors que les années passaient, il devint clair qu'il était en train de mettre la Perse même davantage sous une domination étrangère par son incessante augmentation d'emprunts étrangers dans le but de se satisfaire lui-même de voyages en Europe.
Durant l'année 1903, les protestations contre de nouveaux tarifs douaniers et le régime du réactionnaire Premier Ministre, Aminu's-Sultan, augmenta jusqu'à ce qu'à la fin il fut forcé de démissionner en septembre 1903. Durant 1904 et 1905, des protestations contre le successeur de l'Aminu's-Sultan, Aynu'd-Dawlih, augmentèrent. En décembre 1905, comme résultat d'une grande foule prenant asile dans le tombeau du Shah Abdul'-Azim près de Téhéran, le Shah approuva la démission de Aynu'd-Dawlih et convoqua une maison de justice. Quelle que soit ce qu'il fut signifié par cette dernière, le Shah, après la dispersion de la foule à Shah Abdu'l-Azim, ne montra aucune intention de remplir ses promesses. Finalement, après des combats à Téhéran, plusieurs milliers de personnes prirent asile dans la légation britannique (Juillet-août 1906) jusqu'à ce que le Shah congédia Aynu'd-Dawlih et approuva l'établissement d'une Assemblée Nationale, élue par la population. Cette assemblée commença ses délibérations le 7 octobre 1906 et eût bientôt rédigé une Constitution, qui fut signée par le Shah le 30 décembre 1906. Une semaine plus tard, Muzaffaru'd-Din Shah était mort.

Muhammad-Ali Shah, qui succèda au trône, était une personne très différente de son père. Dès le début de son règne, il montra une opposition déterminée à la nouvelle Constitution et à l'Assemblée Nationale. En décembre 1907, il fit une tentative avortée de fermer définitivement l'Assemblée Nationale, mais il fut plus en réussite en juin 1908 lorsqu'il dispersa l'Assemblée Nationale, arrêta beaucoup de meneurs constitutionnalistes, et suspendit la Constitution. Initialement seule Tabriz répondait en se rebellant contre le Shah, et pour cela la ville fut mise en état de siège par les forces royalistes. Alors que les forces royalistes semblaient avoir triomphé dès le début de 1909, là-bas se développa une série d'autres révoltes contre le Shah dans des villes persanes importantes. Les deux villes les plus organisées dans les mains des Nationalistes, Rasht et Isfahan, envoyèrent des forces en direction de Téhéran. Ces forces arrivèrent à Téhéran le 13 juin 1909, forcèrent l'abdication de Muhammad-Ali Shah et ressuscitèrent la Constitution.

En 1911, Muhammad-Ali, l'ex-Shah, fit une tentative de regagner le trône et atterrit près d'Astarabad. Il fut cependant repoussé et une nouvelle fois fuit le pays.
Bien que l'établissement de la Constitution et le renversement de l'autocratique Muhammad-Ali Shah fut salué avec une grande joie à travers la Perse - et parmi les cercles libéraux en Europe - comme le début d'une nouvelle Ere en perse, en termes pratiques, elle n'apporta aucune amélioration dans la condition du pays. Dans les années suivantes, l'état de la Perse se détériora, et dans la plupart des endroits, l'anarchie prévalait. Avec l'avènement de la Première Guerre Mondiale, la Russie envahit promptement les provinces du nord de la Perse, et ce fut probablement seulement la Révolution bolchevique qui empêcha leur complète annexion par la Russie.

* Les arrestations d'avril 1891:

Alors que les détails des conditions de la Régie du Tabac commencèrent à parvenir en Perse, des voix de protestations s'élevèrent dans chaque coin et la Régie devint un point focal pour différents groupes déçus. Vers la fin de 1890, l'augmentation alarmante de la preuve claire de la désaffection parmi son peuple et la demande de réforme exprimée par des journaux tels que "Le Qanu'm" de Mirza Malkam Khan, Nasiri-d-Din Shah décida d'agir avec vigueur et détermination pour mettre fin à ce mouvement. Le plus en vue parmi ceux s'agitant pour la réforme était Siyyid Jamalu'd-Din-i-Afghani qui était alors à Téhéran. Le Shah ordonna son arrestation, et en février 1891, il fut expulsé de l'Iran. Le Shah tourna alors son attention au "Qanu'm" . Il interdit son entrée et sa circulation en Iran, et il essaya sans succès d'obtenir que les britanniques supprime sa publication à Londres. En dépit de tous ses efforts, le journal réussit encore à circuler à l'intérieur de l'Iran, et cela mit en fureur le Shah. Il ordonna qu'une liste de ceux suspectés d'être les disciples de Mirza Malkam Khan et d'autres éléments libéraux soient arrêtés et la nuit du 26 avril 1891, beaucoup de ceux sur cette liste furent arrêtés.

Parmi ceux arrêtés étaient:
1. Mirza Muhammad-Ali Khan, Faridu'l-Mulk, anciennement Secrétaire à la légation perse à Téhéran.
2. Iskandar Khan, le frère de Mirza Malkam Khan.
3. Haji Muhammad-Aliy-i-Mallahati, connu comme Haji Sayyah, un disciple notoire de Siyyid Jamalu'd-Din.
4. Mirza Ahmad-i-Kirmani, un azali.
5.Mirza Muhammad-Riday-i-Kirmani, un disciple de Siyyid Jamalu'd-Din, et le futur assassin de Nasiri'd-Din-Shah.
6. Mirza Nasru'llah Khan, qui fut plus tard Ministre des Affaires Etrangères avec le titre Mushiru'd-Dawlih.

Aussi arrêtés en ce jour, en dépit d'ayant aucun lien avec les activités de Mirza Malkam Khan, furent deux baha'is, Haji Mulla Ali-Akbar-i-Shahmirzadi (439), connu comme Haji Akhund, et Haji Abdu'l-Hasan-i-Ardakani (440), connu comme Haji Amin. C'est probablement la base pour la référence aux babis dans un rapport apparaissant dans le Times de Londres le 25 juin 1891:

"Perse. Vienne. 25 juin.
Selon l'information reçue là-bas de Téhéran, un mouvement a été mis sur pied en perse dans le but de l'introduction de réformes libérales. Le Shah a reçu une pétition anonyme, dans la quelle il est appeler à exécuter sans délai le programme suivant: "Premièrement, l'établissement d'un contrôle efficace sur les finances du pays, afin d'assurer l'utilisation de l'argent public pour des buts publics et l'amélioration économique du royaume; deuxièmement, la suppression de la polygamie qui, comme les pétitionnaires l'expose, est la vraie cause de la dépopulation de la Perse; troisièmement, la promulgation d'une loi garantissant la liberté absolue de toutes les croyances; et quatrièmement, la création d'un système représentatif donnant à la population sa vraie part dans la direction des affaires publiques.
Le Shah, est-il dit, est très loin d'être favorable à de telles innovations, qui le priverait d'une grande partie de son pouvoir, et la police de Téhéran a fait environ 40 arrestations en rapport avec cette pétition, particulièrement parmi les membres du groupe babiste, une secte (voir page 351) politico-religieuse, qui semble être en train de gagner du terrain dans le pays. Le gouvernement persan espère être capable d'étouffer le mouvement, qui pourrait finalement devenir un danger au présent régime - Nôtre propre correspondant". (441)

D'une déclaration suivante dans une dépêche du ministre français, Monsieur de Balloy, datée du 14 mai 1891, il apparaîtrait qu'il y avait, tout d'abord, une intention de mettre les 2 baha'is à mort:

"Ils avaient annoncé, depuis hier, l'exécution de 2 babis qui seraient attachés à la bouche d'un canon, mais cela ne se fit pas.
La situation est certainement sérieuse, mais c'est compliqué. En dehors de cela, il n'y aaucun besoin de cacher le fait qu'un aspect de l'agitation est une imposture et le résultat de diverses intrigues. Le Babisme, qui est un bouc émissaire, est une doctrine philosophique et religieuse beaucoup supérieure aux dogmes sensuels de l'Islam. les babis, évidemment, rêvent d'un idéal pour leur pays autre que celui qu'ils trouvent dans le mauvais gouvernement du Shah et les exactions de ses gouverneurs. Mais pendant 38 ans, ils sont restés parfaitement calmes. Les considérer coupables serait injuste; procéder contre eux avec des répressions sanglantes et cruelles résulterait seulement en les exaspérant et réveillerait l'héroïsme auquel ils ont fait preuve en d'autres temps. La Reine d'Angleterre a, apparaît-il, recommandé au Shah la clémence et la modération dans son propre intérêt et de celui de la Perse". (442)

Après une période de détention dans le jardin Kamran Mirza à Amiriyyih, ceux arrêtés furent transférés à Qazvin et emprisonnés là-bas. A la fin de 18 mois, les prisonniers furent ramenés à Téhéran, et après 6 mois dans un donjon, une grande somme d'argent fut extorquée pour chacun d'entre eux et ils furent libérés - à l'exception de Haji Amin et Mirza Muhammad-Rida. (443) Haji Amin resta emprisonné pour une année supplémentaire (faisant 3 ans en tout).

* Les 7 martyrs de Yazd (mai 1891):

Mais l'histoire des arrestations d'avril 1891 ne finit pas là-bas. Dans une écrite par Abdu'l-Baha à Browne le 19 août 1891, le passage suivant se trouve, relatant les arrestations de Téhéran d'avril 1891 aux martyrs de 7 baha'is à Yazd un mois plus tard (voir chapitre 20 pour une description de cet épisode).

"Les partisans de Malkom Khan et de Jamalu'd-Din concurent un plan pour alarmer, intimider, et déranger grandement le gouvernement en impliquant également les babis dans le doute, et écrivirent des pamphlets si explicites qu'il pourrait apparaître qu'il y avait une alliance entre ceux-ci et eux-mêmes. Pour être bref, ils arrêtèrent le frère de Malkom Khan avec vôtre mai le Mirza de Hamadan, Faridu'l-Mulk et plusieurs autres, et aussi les babis, et les fonctionnaires du gouvernement, sans aucune enquête ou investigation, commencèrent de tout côté à persécuter cette communauté oppressée, bien que ces pauvres innocents, comme je le jure par le Dieu Tout-Puissant, ne connaissaient absolument rien de cette agitation et de ce trouble, la non-ingérence dans les affaires politiques étant exigées par leur foi.
Dès que ces nouvelles parvinrent à Isfahan que le Prince [Zillu's-Sultan], l'un des conseillers confidentiels avait été accusé et arrêté, il considéra opportun, de la disculpation de lui-même de toute suspicion de complicité dans ce complot et pour la dissimulation de ses propres faits mauvais, d'inaugurer une persécution violente et cruelle des babis. Ainsi il entra en correspondance avec [son fils] le Prince Jalalu'd-Dawla, et une persécution fut mise en place dans la ville de Yazd et dans les villages voisins, où des cruautés telles et des injustices telles furent perpétrées qu'elles n'ont pas de parallèle dans l'histoire du monde". (444)

Le "conseiller confidentiel" de Zillu's-Sultan ici se réfère à Haji Sayyah. Cet homme, au cours de ses voyages, en était venu à la conclusion que les meilleurs moyens pour le progrès de l'Iran était de chasser Nasiri'd-Din Shah du trône et de le remplacer par Zillu's-Sultan, et à cette fin, il était constamment en train de comploter et d'intriguer. (445) Lorsque Haji Sayyah fut arrêté à Téhéran en avril 1891, Zillu's-Sultan fut sans aucun doute terrifié dans l'attente qu'il serait aussi bientôt sévèrement puni ou mis à mort pour ses desseins pour le trône. Ainsi, comme indiqué dans la lettre de Abdu'l-Baha, il inaugura une persécution des baha'is à yazd dans le but de disperser l'attention pour lui-même. Une preuve évidente de cela arrive d'une dépêche que Robert Kennedy, le Chargé d'Affaires britannique à Téhéran, envoyé au Marquis de Salisbury le 11 juin 1891. Evidemment, Zillu's-Sultan, souhaitant s'assurer que personne d'autre recevrait l'approbation du Shah pour la persécution des baha'is de Yazd, écrivit au Shah pour se vanter de ses actes:

"Dans un entretien que j'ai eu hier avec l'Aminu's-Sultan, Sa Sainteté m'informa dans une grande confiance que Sa Sainteté Royale le Zillu's-Sultan avait écrit au Shah et qu'il avait pris grand crédit de lui-même... pour la manière énergique avec laquelle les babis de Yazd avaient été supprimés et que les vrais intérêts de l'Islam avaient été protégés...
Le Zillu's-Sultan contrasta par la suite sa propre conduite avec celle de l'Aminu's-Sultan. Ce dernier, Sa Sainteté Royale laissait comprendre, avait trahit sa souveraineté en recommandant la publication de la Proclamation de 1888, garantissant sécurité à la vie et aux biens en Perse, ainsi touchant sans permission le pouvoir et l'autorité du Shah.
Le Shah apparaît avoir été beaucoup surpris par les contenus de la lettre de Zill'us-Sultan, que Sa Majesté détruisit...". (446)

* Le Régie de Tabac:

Les baha'is furent peu impliqués dans les événements de la protestation contre la régie de tabac bien que, comme d'habitude, leur nom fut entraîné dans le conflit lorsque cela convenait aux buts de chaque groupe. Ainsi lorsque Siyyid Jamalu'd-Din était en train d'écrire à Mirza Hasan-i-Shirazi (Mirzay-i-Chiraz), essayant de le persuader de publier une fatwa contre la régie de tabac, il écrit sur l'Aminu's-Sultan:

"Cet homme, comme il est dit, est incontestablement un babi. La faiblesse de l'Islam sont toutes causées par cet homme qui vend les musulmans, oppresse les ulémas et contamine les siyyids". (447)

Vers la fin de cet épisode, les baha'is de Bombay écrivirent au Premier Ministre persan, l'Aminu's-Sultan, insistant que cette implication dans les émeutes et les protestations étaient confinées aux azalis et que les baha'is s'abstenaient d'implication dans les affaires politiques et restaient loyaux au gouvernement. L'Aminu's-Sultan, dans un entretien avec Franck C. Lascelles, indique qu'il appréciait pleinement enfin la différence entre les deux parties:

"Dans les différentes conversations que j'ai eu avec l'Aminu's-Sultan, Sa Sainteté m'a fréquemment impressionné que tous les ennemis du gouvernement persan avaient pris l'opportunité de l'opposition à la corporation du Tabac pour se joindre ensemble dans une tentative de renverser le gouvernement du Shah. Parmi ces ennemis du gouvernement, la secte des babis n'est pas l'élément le moins influent.
L'Aminu's-Sultan a été attentif de m'expliquer que les babis sont divisés en 2 branches, l'une d'elle, les baha'is, sont inoffensifs, et s'abstiennent de toute interférence dans les affaires de l'Etat; alors que l'autre branche, connue comme les azalis recherchent la destruction de toutes les institutions existantes, et sont identiques aux nihilistes en Russie". (448)

Dans la note d'accompagnement, Churchill également, démontre ce point clairement. Après avoir parlé de l'origine de l'histoire des babis, il écrit:

"Après l'exécution du Bab en juillet 1850, ses disciples se rallièrent autour de Mirza Yahya de Téhéran, qui était désigné "Hazret Azel" ou l'"Eternel" et dont les quartiers généraux étaient à Bagdad puis à Andrinople.
Tandis qu'à l'endroit susdit vers l'année 1866, Mirza Hussein Ali, un frère plus âgé par une autre mère de Mirza Yahya, revendiqua être Celui désigné par le Bab comme "Celui que Dieu rendra manifeste" et par conséquent le chef de la secte.
Mirza Yahya disputa la suprématie à son frère et les babis devinrent divisés en 2 sections, la majorité suivant Mirza Hussein Ali, et étant connu par son titre spirituel de Baha, comme "Baha'is", alors que les disciples de Mirza Yahya étaient connus comme "Azalis".
En 1868, les querelles entre les deux factions furent telles qu'elles attirent l'attention du gouvernement turc, par qui elles sont séparées - les baha'is étant envoyés à Acre et les azalis à Chypre. Mirza Yahya et ses disciples à Chypre recevaient des pensions du gouvernement de Sa Majesté.
Un bon nombre de babis influents vivent à Bombay, et un nombre considérable ont émigré de Yazd à Askabad, en Russie Transcaspienne.
Selon l'Aminu's-Sultan, les disciples de Baha en Inde répudièrent tout lien avec les récents événements révolutionnaires qui eurent lieu à Téhéran; et Sa Sainteté déclare, de lettres qu'il a reçu d'eux, qu'il apparaît que les babis baha'is accusent les azalis de socialisme dans ses formes les plus virulentes". (449)

* L'assassinat de Nasiru'd-Din Shah en mai 1896:

Une description de l'assassinat de Nasiri'd-Din Shah a déjà été donné (voir page 158-9). Alors que les nouvelles de cet événement se propageaient à travers la Perse et puis au Moyen-Orient et en Europe, il fut tout d'abord relié avec les "babis". Il fut supposé que les babis, ayant autrefois attentés la vie du Shah en 1852 et échoués, avaient à présent réussis. Ainsi, à Londres, le Times (450) du 2 mai 1896 annonça l'assassinat dans les termes suivants:

"Assassinat du Shah
1er mai - Téhéran.
Le Shah a été tué dans la mosquée de Shah Abdu'l Azim près de Téhéran cet après-midi et on dit qu'il est mort de ses blessures à son arrivée dans la ville.
Il y a beaucoup de panique et le prince Naib-es-Sultanah s'est retiré dans son palis à la demande du gouvernement. Beaucoup de mécontentement a existé pendant quelque temps à travers la cherté des provisions, qui a été causé en partie par la question excessive de la petite monnaie d'argent.
Le meurtrier a été arrêté. Son nom est Mollah Reza, et on suppose qu'il est babi". (451)

Le journal continua cela avec la déclaration:

"Il [le Shah] traita ses adversaires avec une grande sévérité et à personne il ne montra plus de cruauté impitoyable que les disciples de El Bab, le plus grand réformateur qui se soit peut-être levé dans le monde musulman. Qu'il puisse avoir, après 50 ans été tué par la main d'un babi est étrange et frappant". (452)

Dans une autre édition, The Times déclara:

"... la déclaration que le meurtre est supposé être d'un babi montre le fanatisme ou la revanche comme le mobile du crime. Il y a presque un siècle, peu de temps après que le Shah monta sur le trône, le Bab - littéralement "La Porte" - une sorte d'enthousiaste religieux ou un Messie, mena une croisade contre la corruption d'attitudes publiques et privées. Ses doctrines se répandirent avec une grande rapidité, et ses disciples soulevèrent rapidement l'appréhension des autorités. Ils furent mis à mort par milliers, et Nasr Ed Din le congratula lui-même en ayant exterminé une hérésie pestilentielle. Ces choses cependant sont extrêmement de la vie, et même une seconde persécution manqua d'extirper la secte odieuse. Il est intéressant de rappeler le fait qu'il s'efforça de se venger en attentant la vie du Shah aussi (far back) que 1852. Le successeur du Bab demeure maintenant en Syrie, et Acre est une Mecque babie dans laquelle les sectaires persans font des pèlerinages furtifs. Il est facilement concevable que certains fanatiques parmi eux, excités par la préparation commencèrent déjà de célébrer le jubilé du Shah, puissent avoir pensé une occasion louable de se venger, même en cette période tardive, des maux infligés sur ses coreligionnaires. Il y a en fait aucun moyen de provocation continue par quelque homme capable d'imaginer une forme juste raisonnable de gouvernement. Le Shah de Perse est un autocrate absolu enchaîné par des lois, et Nasreddin n'était pas grandement doté de vertus personnelles qui seules peuvent mitiger les maux d'un tel système". (453)

Ce fut seulement plusieurs jours plus tard le 6 mai 1896 que le Times imprima une lettre de E. G. Browne dans la quelle il déclara qu'il est très improbable que cet acte soit l'oeuvre des "babis";

"Monsieur, - les nouvelles de la mort tragique de feu Sa Majesté Nasiru'd-Din Shah par la main d'un assassin il y a quelques jours de la célébration de son jubilé seront reçues avec consternation dans toutes les communautés persanes, et il causera une inquiétude profonde à tous ceux qui ont à coeur les intérêts de la Perse.
Les périls de la situation crées par cette catastrophe inattendue sont suffisamment manifestes et ont déjà été discutés dans la Presse. Mon but en écrivant est de demander une suspension du jugement en ce qui concerne la complicité prétendue de la secte babie, qui a été faussement décrit dans au moins un journal comme "une association criminelle secrète".
Comme celui qui a intimement rencontré beaucoup de membres de la secte (à la fois en Perse et autre part) comprenant leurs dirigeants actuels, et qui ont jouit d'opportunités inhabituelles d'étudier leurs buts, leurs doctrines, et leurs caractères, me permettrait-vous d'exprimer à travers ces colonnes ma conviction qu'ils sont, comme un corps, entièrement innocents de participation dans cet outrage et de déclarer mes raisons pour sa croyance?
Il est parfaitement vrai qu'en août 1852, un attentat sur la vie du Shah fut commis par 3 babis qui, agissant, comme il apparaîtra, entièrement sous leur propre responsabilité, cherchèrent à se venger de cette manière des persécutions endurées par leurs coreligionnaires et particulièrement l'exécution de leur fondateur. Cet acte peu judicieux se termina par une nouvelle persécution d'une férocité sans parallèle, dans laquelle beaucoup de personnes innocentes souffrirent la mort dans les formes les plus terribles. Mais l'espièglerie ne finit pas ici, car bien qu'à cette époque jusqu'à maintenant les babis, en dépit de tout ce qu'ils avaient eu à endurer, avaient humblement supportés leurs souffrances, vivant légalement et de manière paisible, et repoussant systématiquement les ouvertures de temps en temps faites à eux par des personnes déçues et des groupes, aucun d'eux n'a commis d'actes de violence comme cet attentat qui leur a été attribué.
Maintenant je n'insisterais pas sur le fait que les chefs responsables des babis n'ont pas seulement démentis toute sympathie avec l'attentat sur la vie du Shah en 1852, mais qu'ils l'ont au contraire condamné dans les mots les plus forts; ni sur le fait qu'une utilisation d'une forme de prière pour la sécurité du Shah et de sa protection du danger fut enjoint sur les membres de la secte par leurs dirigeants. Je me renseignerais seulement quelles raisons compréhensibles pourraient, au moment présent, pousser les babis à la perpétration de cet acte. L'irritation féroce et le désespoir imprudent qui existaient parmi eux en 1852 a depuis longtemps passés. Les persécutions avaient pendant nombre d'années été sporadiques, et avaient dans presque chaque cas récent, été le fait ou au fanatisme des mullas (clergé chiite) ou l'inimitié ou l'avidité de gouverneurs individuels.
Le dernier Shah lui-même semble dernièrement avoir reconnu le caractère inoffensif de la secte, et s'est plus d'une fois interposé pour réfréner le fanatisme du clergé orthodoxe. De sa mort, les babis n'ont rien à espérer et beaucoup à craindre. Pour cela il est vrai, comme on le croit généralement, que le nouveau Shah est sous l'influence des mullas, la persécution des non orthodoxes est certainement pour (wax) de manière plus féroce à l'avenir. Devrait l'anarchie prévaloir, les babis, ainsi que les chrétiens natifs, les juifs et les zoroastriens, auraient également à souffrir. Et de tous les événements possibles, l'accession de Zillu's-Sultan serait le plus redouté de leur part, car de ses mains ils ont beaucoup souffert.
Ceci et d'autres considérations me convainc que l'outrage de vendredi ne peut être mis à la charge des babis, bien qu'il soit aussi probable que les attentats seront faits, particulièrement par les mullas, pour leur mettre sur le dos, et ainsi de trouver une excuse pour renouveler les horreurs commises en 1852.
En m'excusant d'introduire sans permission une lettre d'une telle longueur dans votre espace précieux.
Je suis, Monsieur, votre serviteur obéissant.
Edward G. Browne. (454)
Cambridge, 3 mai."

Ce fut ainsi progressivement que l'on se rendit compte que les baha'is n'étaient pas responsables de cet acte.

* Le martyr de Varqa et Ruhu'llah:

Mirza Ali-Muhammad, surnommé Varqa (colombe), fut l'un des baha'is principaux de l'Iran. Peu de temps avant l'assassinat du Shah, il avait été arrêté à Zanjan et amené enchaîné au palais du roi à Téhéran avec son fils Ruhu'llah âgé de 12 ans et de deux autres baha'is. (455) Ja'far-Quli Khan, Hajibu'd-Dawlih, le farrasch-bachi du Shah, pensant que les baha'is responsables de l'assassinat du Shah, prit sur lui-même pour (exact) un châtiment en tuant les prisonniers dans le palais du roi. Il tua Varqa et Ruhu'llah de manière cruelle mais épargna les deux autres. (456)

Monsieur de Balloy, le ministre français, écrivit:

"Ils sont en train de chercher à agiter les babis, qui sont très nombreux... Il est malheureux que dès le début l'assassin fut de manière incorrecte désigné être parmi les membres de cette secte. Les babis répudient absolument la violence comme moyen d'action, dépendant entièrement de la persuasion et sur la pureté de leurs doctrines qui sont en fait très supérieures à celles de l'Islam. Ils sont à présent en train de commencer à être terrorisés car le meurtre du Shah a été attribué à eux, et cette terreur est suffisamment justifiée par le fait que Hajibu'd-Dawlih, le farrasch-bachi du Roi, en furie en retournant du Shah Abdu'l-Azim (457), amis à mort de ses propres mains et sans d'ordres de quiconque, 2 babis emprisonnés dans le palais qui ont été arrêtés à Zanjan. Il est indéniable que si ils renient leurs principes en dépit de l'agitation à laquelle ils sont l'objet...". (458)

Pour un récit du meurtre d'autres baha'is comme conséquence de l'assassinat de Nasiri's-Din Shah, voir page 405.

* Les prisonniers azalis à Trébizonde:

Quelque temps avant l'assassinat de Nasiri'd-Din Shah, deux des disciples principaux de Subh-i-Azal, Shaykh Ahmad-i-Ruhi et Mirza Aqa Khan-i-Kirmani furent arrêtés avec Mirza Hasan Khan, Khabiru'l-Mulk à Constantinople sur l'accusation d'écrire des lettres séditieuses aux ulémas de perse, leur conseillant de rejeter l'autorité du Shah et de s'unir avec le sultan de Turquie comme le calife de toute l'Islam (c'est-à-dire qu'ils promouvaient les idées panislamiques de Siyyid Jamalu'd-Din). Leur extradition fut demandé par les autorités persanes, et ils furent emmenés aussi loin que Trébizonde sur la Mer Noire avant que le sultan changea d'avis et leur ordonna d'être détenus là-bas. Lorsque les nouvelles arrivèrent de l'assassinat de Nasiri'd-Din Shah par Mirza Muhammad-Riday-i-Kirmani, un élève de Siyyid Jamalu'd-Din, les autorités persanes insistèrent maintenant sur l'extradition de trois de ces disciples. Ils furent emmenés à Tabriz et là-bas mis à mort.

La dépêche suivante de Henry Longworth, consul britannique à Trébizonde est donnée ici car elle illustre bien la confusion qui existait dans les esprits entre les baha'is et les azalis. Il apparaîtra que Longworth obtint une certaine idée des enseignements de Baha'u'llah d'une source baha'ie et greffa ceux-ci sur les actions des azalis, faisant finalement un portrait complet grotesque en déclarant Siyyid Jamalu'd-Din être un des chefs des babis. (459)

"Les faits suivants pourraient être de quelque intérêt si ils sont vus en lien avec le meurtre de Nasr-eddin Shah.
Il y a 6 mois, le vali, agissant sur les ordres de Constantinople retint à Trébizonde 3 individus qui furent extradés en Perse, nommément Mirza Hasan Khan, Sheikh Ahmet et Mirza Khan Kermani. Le premier tenait la position de consul persan à Jeddah, l'autre passait pour un sage, et le troisième à un certain lien avec le journal cosmopolite persan de Constantinople "Ahter". Ils furent logés dans un hôtel et traités avec une certaine considération bien que surveillés par un officier de police et un cavas du consulat général persan jusqu'au jour où avant-hier, ils furent plutôt soudainement et précipitamment sortis de Tabriz par Erzeroum sous une forte garde.
Il a été dit que ces hommes appartiennent à la secte persane secrète des babis, qui ont dernièrement de la capitale turque expédiée nombre de circulaires à leurs compatriotes, recommandant l'union des chiites et des sunnites, un projet démarré par leur chef, Sheikh Djemal-eddin. Ensuite, que Mirza Reza qui comme suppléant, réussit à assassiner Nasr -eddin passa par Trébizonde et s'arrêta avec eux 3 jours plus tôt en Mars.
Réjouis tout d'abord des nouvelles de la mort du Shah, leurs esprits ont à présent tristement tombés, en espérant qu'ils ne feront aucune indulgence des mains du gouvernement.
Comme les doctrines du babisme ne sont pas généralement très connues, je me hasarderai à donner ici brièvement de telles informations sur le sujet comme elles proviennent de moi d'une source suffisamment sure.
La secte est un schisme de l'Islam fondée il y a 50 ans par Mirza Ali Mahomet. C'était un persan avec des idées libérales qui incarnait dans deux ouvrages standard se sentiments en arabe et qui nomma la nouvelle foi "Bab" ou porte, probablement comme une seule ouverture au paradis. La rapidité avec laquelle il fit des adeptes alarma, semblerait-il, le clergé et le gouvernement de Perse. Par conséquent les massacres auxquels lui-même échappa pour mourir à l'étranger (460) Ses disciples cependant continuèrent à travailler secrètement, à l'intérieur aussi bien qu'à l'extérieur de l'Etat. Les principes qui furent originellement progressifs devinrent révolutionnaires. Le lamentable événement à Téhéran montre au moins que l'interdiction d'enlever la vie d'un homme est un précepte gardé en suspens. Le but principal du babisme est encore néanmoins l'unité de toutes les religions. Cela recommande par conséquent la tolérance de toutes les croyances, l'abolition de la polygamie, l'émancipation des femmes et d'autres réformes dans le monde musulman". (461)

* Le soulèvement de 1903:

Au cours de l'année 1903, une agitation politique contre le Premier Ministre, l'Aminu's-Sultan, gagna du terrain. Il avait jusqu'à ce moment, été au pouvoir presque de manière continuelle pendant 12 ans. (462) Et jusqu'à ce moment avait accumulé beaucoup d'ennemis. L'agitation contre lui dans le nord prit la forme d'attaques sur des institutions étrangères telles que les écoles.
Dans le sud du pays, il y avait aussi beaucoup de mécontentement, et il était clair que le trouble allait tôt ou tard surgir. Sous l'égide de Aqa Najafi, lorsque celle-ci éclata, l'agitation prit une direction anti-baha'ie et là-bas s'ensuivit les soulèvements violents à Isfahan et à Yazd (voir chapitre 27). Un examen plus détaillé des facteurs qui déclenchèrent cette conflagration implique une considération de la figure controversée, Abu'l-Hasan Mirza, Haji Shaykhu'r-Ra'is.

* Haji Shaykhu'r-Ra'is:

Haji Shaykhu'r-Ra'is était un prince kadjar qui, en dépit de sa parenté, était l'une des figures intellectuelles principales dans le combat pour la réforme libérale en Perse durant cette période. Il était aussi baha'i et avait passé plusieurs mois en présence de Abdu'l-Baha à Akka, bien que la plupart des historiens persans préfèrent ou l'ignorer ou renier ce fait. En dépit de l'injonction de Abdu'l-Baha que les baha'is ne devraient pas s'impliquer dans les controverses politiques de la période, Haji Shaykhu'r-Ra'is était aussi bien connu comme avocat de la réforme libérale pour être capable de se retirer de la scène. Abdu'l-Baha, de plus, conseilla aux baha'is de Perse de ne pas annoncer le fait de l'appartenance de Haji Shaykhu'r-Ra'is à la foi baha'ie de peur que cela lui cause des ennuis. Et pourtant en partie dues aux actions des baha'is et en particulièrement aux propres actions de Haji Shaykhu'r-Ra'is, il devint bientôt notoire qu'il était baha'i.
Ainsi en 1902, lorsque Haji Shaykhuh'r-Ra'is était en train de vivre à Chiraz, l'agent consulaire britannique pour Chiraz, Haydar-Ali Khan-i-Navvab, rapporta (15 janvier 1902):

"Les ulémas ont décrété Haji Shaykhu'r-Ra'is être un infidèle [hukm-i-takfir] et prononcer sa mort être impérative [vajibu'l-qat] car il a été prouvé pour eux qu'il est un babi...". (463)

Lorsque le gouverneur de Chiraz fut changé et que son vieil ennemi Asafu'd Dawlih devint le nouveau gouverneur, il devint clair que Haji Shaykhu'r-Ra'is ne pourrait rester à Chiraz. Finalement en août 1902, il partit pour Isfahan. Les ulémas de Isfahan avaient été avertis de sa venue par leurs collègues à Chiraz et furent opposés à son établissement à Isfahan. Néanmoins, Haji Shaykhu'r-Ra'is essaya de trouver une maison et commença à prêcher à la population. Son éloquence d'orateur et son esprit puissant drainèrent bientôt de grandes foules pour l'entendre parler. (464) Et les plus en vue à ces réunions étaient les baha'is et en particulier deux d'entre eux, Aqa Muhammad-Javad-i-Sarraf et Mirza Ali Khan-i-Sarraf. Ces réunions excédait Aqa Najafi qui pouvait (brook) aucune compétition de sa position suprême parmi les ulémas de Isfahan et certainement pas d'un homme réputé être baha'i. Aqa Najafi exerça tout effort pour avoir Haji Shaykhu'r-Ra'is déplacé de Isfahan et finalement, il réussit, ce dernier déménageant à Téhéran. Ce n'était pas assez pour Aqa Najafi cependant, et il attendait le bon moment d'une opportunité favorable pour se venger des baha'is. Sa chance vint lorsque la mort eût lieu de Haji-Muhammad-Isma'il, un baha'i. Savant qu'à la fois Aqa Muhammad-Javad et Mirza Ali Khan, les 2 baha'is qui avaient joué un rôle important en conduisant les réunions de Haji Shaykhu'r-Ra'is, seraient présents aux funérailles, Aqa Najafi instruisit ses élevés religieux à faire une rafle aux funérailles et conduire les 2 baha'is à lui. La rafle réussit en capturant seulement l'un d'entre eux, Mirza Muhammad-Javad, qui fut sévèrement battu, et ce fut ceci qui poussa les baha'is à entrer au consulat russe (voir page 376ff) et ainsi précipiter les soulèvements d'Isfahan et indirectement de Yazd.

* Les mujtahids chiites de l'Iraq:

Les plus puissants et les plus influents mujtahid chiites résidaient dans les villes saintes de Najaf et de Karbila en iraq, et furent ainsi en dehors du contrôle direct du gouvernement persan. De cette position avantageuse, ils pouvaient interférer avec les affaires internes de la Perse en toute impunité, et ce fut eux qui concertèrent l'agitation générale contre l'Aminu's-Sultan en 1903. Qu'ils furent dans une certaine mesure responsables d'insister dans une direction anti-baha'ie est claire de la preuve suivante.
Lorsque les nouvelles du soulèvement d'Isfahan atteint tout d'abord le ministre britannique à Téhéran, Hardinge, il alla voir l'Aminu's-Sultan le 9 juin 1903:

"... Sa Sainteté m'a dit - et il semble avoir tenu le même langage à Monsieur Vlassof (465) -, que ces explosions n'étaient pas ordinaires ou des incidents isolés, mais étaient le résultat d'un mouvement organisé, dont la source était à Karbila et à Najaf, et qui il croyait profondément, sans le dire avec beaucoup de mots, furent encouragées et soutenues par ses adversaires politiques à Téhéran. Il dit que le Shah avait dernièrement reçu une remontrance des prêtres principaux des villes saintes de l'Arabie turque, parmi eux l'homme le plus influent était un Haji Mirza Sharabiani (466), demandant qu'il puisse poursuivre une politique plus musulmane, protestant contre l'utilisation d'européens (c'est-à-dire les belges) dans le service persan et contre la prétendue réorganisation proposée des finances nationales sous auspices européen et déclamant contre le babisme et l'infidélité et hérésie de toute forme". (467)

Comme il a été mentionné ci-dessus, les troubles de 1903 qui furent dirigés contre le premier ministre Aminnu's-Sultan furent dans un premier temps aux frais d'institutions étrangères, depuis que l'un des principal griefs contre le gouvernement était le sentiment que la Perse était en train de passer à l'ennemi les étrangers dans le but que le Shah et le Premier Ministre puissent faire leurs propres nids. Cependant, les attaques sur les étrangers se révélèrent être une position trop inconfortable. Les gouvernements étrangers étaient puissants, la Perse était faible et il y avait la menace à jamais présente que de tels troubles puissent précipiter une invasion russe du nord.
Ainsi le 9 juillet 1903, lorsque Hardinge alla voir l'Aminu's-Sultan, ce dernier, ayant déclaré que l'instigation des troubles anti-baha'is avait été retrouvée de manière concluante à Aqa Najafi (voir page 395-6), alla parler du rôle des mujtahids en Iraq:

"Il [Aminu's-Sultan] alla m'informer que des télégrammes venaient juste d'être reçus par le Shah des 4 principaux mujtahids de Kerbela et de Najaf, désavouant l'agitation antichrétienne et antieuropéenne à Tabriz, mais approuvant les exécutions de babis hérétiques à Isfahan et à Yazd et exprimant l'espoir que le gouvernement persan encouragerait leur répétition dans d'autres villes. Il regarda la répudiation par Kerbela des réunions des ulémas de Tabriz comme très satisfaisante, depuis que des attaques contre des écoles chrétiennes et des fonctionnaires pourraient avoir des résultats plus grands qu'une simple protestation contre le babisme". (468)

Lorsque les mouvements furent sur pied de déplacer Aqa Najafi de Isfahan, de plus (voir page 399) les mujtahids de Najaf et de Karbila intervinrent avec le gouvernement persan de sa part et exprimèrent leur approbation de son action. Lorsque, dès juillet 1903, Mirza Muhammad-Hasan Muhsin, drogman au consulat britannique à Bagdad, appela Haji Mirza Husayn ibn-i-Mirza Khalil (469), l'un des principal mujtahids de Najaf, il entendit un récit complet du soulèvement de Isfahan après que Haji Mirza Husayn ait dit:

"Le gouvernement persan essaya à présent d'apporter une punition à Agha Nejefi, lorsqu'il envoya plusieurs télégrammes aux mujtahids de Nejef leur expliquant toutes les particularités relatives à la question babie, et finalement leur demandant d'aider et de protéger sa personne.
Haji Mirza Hussein me dit qu'ils envoyèrent un télégramme hier au Premier Ministre persan, lui disant que l'action de Agha Nejefi au sujet des babis était grandement approuvée et que il est par la présente informé de l'obligation d'exécuter des cas similaires dans toutes les parties de la Perse, c'est-à-dire de mettre à la porte tous les babis: les mettre sous certaines restrictions et empêcher la vente de vin et d'autres commerces illégaux. Agha Nejefi ne doit en aucun cas être interféré avec car son action était juste et louable. C'est grossièrement la substance du télégramme que les mujtahids envoyèrent récemment en Perse". (470)

* Le soulèvement constitutionnel 1905-1909:

Bien que, comme il a été déclaré au début de ce chapitre, l'implication directe des baha'is dans les affaires du Mouvement Constitutionnel fut léger, il y eût beaucoup de personnes en Europe qui croyaient que l'extension de leur influence était grande. Dans un article appelé ;

"Le Babysme, levain des Révolutions en Perse" dans A Travers le monde en 1905, Jules Brocherel avança cette vision, son paragraphe de conclusion étant: "Par conséquent, en Perse,....." (471)

Un qui alla même plus loin que l'article ci-dessus était Bernard Temple, un journaliste de la presse indienne. Dans un papier présenté devant la Société Royale des Arts en 1910 (avec le professeur E.G. Browne à la présidence), Monsieur Temple argua la foi baha'ie être la source du mouvement Constitutionnel en Perse et le réveil dans le Proche-Orient en général:

"Est -ce que quelqu'un peut supposer être une simple coïncidence qu'en Perse et en Turquie, les débuts de la réforme religieuse, comme représentée par le bahaisme, aient été suivis dans les premières étapes de la réforme politique, et que l'apport d'idéaux baha'is en Egypte, en Inde, au Maroc et en Algérie aient été accompagnés par de nouvelles formes d'agitation oriental? Ou quelqu'un peut-il croire que l'influence de cet esprit régénérateur ne porterait pas plus loin que cela?". (472)

Le correspondant du Times, écrivant de Rasht le 18 mars 1909, au début de l'assaut final qui fit tomber Muhammad -Ali Shah, considéra évidemment que les babis étaient une force importante dans le combat. (473)
Il écrivit:

"Il se pourrait que la réelle explication de cette immigration caucasienne est celle qui m'a été donnée d'une source probable avoir une information sure. Quiconque intéressé en Perse a entendu parler du mouvement religieux connu comme "babisme" qui démarra au milieu du siècle dernier. Comme il prêche l'anti despotisme et l'anticléricalisme, il fut réprimé par le Shah Nasr-ed-Din. Depuis cette date - bien que jusqu'à récemment illégal et pratiqué en secret - le babisme s'est propagé et fleurit. Ceux qui sont dans une position de juger estiment la présente proportion de babis dans la population de Perse à 30%. J'ai en fait entendu des persans l'estimer à plus de 50%. Devrait le présent mouvement révolutionnaire être un succès... et devrait réellement avoir le babisme à son dos, il pourrait résulter un bien plus grande portée que ce qui est réalisé pour le moment. Devrait-il être trouvé dans le but non seulement d'un changement dans tout le système et toute la machinerie du gouvernement, mais au renoncement de l'Islam chiite en faveur des doctrines mystiques des babis, le combat pourrait devenir amer par une explosion de fanatisme orthodoxe. Il est vrai que beaucoup des ulémas sont dits être secrètement inclinés au babisme; mais la majorité, même parmi ces qui à présent supportent le mouvement nationaliste, seraient conduits dans les bras du Shah si leur but ultérieur devrait s'avérer être hérétique et ce qui est pire, anticlérical" (474475)

Une idée alternative fut exprimée par un écrivain identifié comme "X" dans la "Revue du Monde Musulman" (476) en 1914, qui montrent que c'était les disciples de Mirza Yahya (Subh-i-Azal) qui étaient les chefs du mouvement révolutionnaire et que les baha'is n'avaient peu à faire avec cela. (477)
En tout cas, les baha'is recueillirent un petit bénéfice du mouvement constitutionnel. Lorsque la constitution elle-même fut rédigée, cela ne sauvegarda pas leurs droits et lorsque les lois électorales furent introduites en 1906 et en 1909, il y avait des clauses spécifiques qui les empêchaient de même être capable de voter. Dans l'article 5 de la loi électorale du 1 juillet 1909, par exemple "les personnes dont l'apostasie de la religion orthodoxe de l'Islam a été établie en présence d'un représentant dûment qualifié de la Loi Sainte sont absolument disqualifiées des fonctions électorales, étant ainsi classées ensemble avec les banqueroutes frauduleuses, les meurtriers, les voleurs et les femmes.
Non seulement le mouvement constitutionnel manqua d'apporter aux baha'is quelque bénéfice, mais dans les soulèvements suivants, les baha'is souffrirent inévitablement. Comme référé par Abdu'l-Baha dans la lettre citée au début du chapitre, les baha'is devinrent la cible de toutes sortes d'accusations et d'abus. Ainsi lorsque en 1908, les forces royalistes attaquèrent Tabriz, qui était aux mains des constitutionnalistes, ils informèrent leurs troupes que les habitants de Tabriz étaient tous devenus babis et qu'ainsi c'était une religion prête à se battre contre eux. A.C. Wratislaw, alors consul à Tabriz, écrivit:

"Un prisonnier fut emmené et de lui la confirmation fut reçue que les officiers royalistes avaient fait circulé parmi leurs hommes la calomnie repoussante que les habitants de Tabriz étaient tous devenus babis - c'est-à-dire hérétiques à l'Islam, - afin que ce combat contre eux puisse être regardé comme un devoir religieux. Après la victoire, ce malheureux fut poussé en la présence de Sattar Khan [le chef constitutionnaliste], qui s'assit majestueusement en fumant une pipe à eau avec ses disciples élus autour de lui. Le prisonnier, au centre du cercle, tournait sur son axe, saluant de manière abjecte chacun des vainqueurs et murmurant. "Je suis aussi un babi, monsieur; je suis aussi un babi". (478)

En avril 1907, peu de temps après la signature de la Constitution, Karbila'i Sadiq, un baha'i de Tabriz, tomba victime des intrigues de certains de ceux qui étaient opposés aux réformes. A.L.C. (479) nota dans la "Revue du Monde Musulman":

"On comprend le vif intérêt avec laquelle la Revue a suivit le progrès de la Révolution persane. On comprendra ses regrets des actions par lesquelles les groupes réactionnaires, l'ancien régime, cherchait à empêcher la libération de la population persane, en [fomentant] le désordre.
Voici certains exemples: un Attar, un parfumeur du quartier de Charandab à Tabriz, Karbila'i Sadiq, qui passait pour un babi, était insulté presque chaque jour par son voisin, le boulanger Mashhadi Hasan. Le 25 avril dernier, ce dernier, ayant averti un autre voisin, un épicier à disparaître, arriva à 18h30 à la tombée en face du magasin du parfumeur. Il était accompagné par son beau-frère Khalil, son frère, un serviteur et un farrash. Tous les 5 se mirent à insulter Karbila'i Sadiq, qui était en train de servir à la douane.
Lorsque Sadiq allégua avec eux de le laisser en paix, ils tombèrent sur lui, le sortirent de son magasin et après l'avoir flanqué par terre et l'avoir battu de manière cruelle, ils écrasèrent sa tête avec un caillou.
Le Anjuman et le gouverneur, lorsqu'ils furent informés, se déclarent eux-mêmes impuissants à faire quelque chose.
Une telle violence appelle à plus qui elle-même à beaucoup de répercussions.
Ainsi les babis sont abattus dans les rues de Tabriz, et les mujtahids ont été expulsés de la ville. Mais l'Assemblée Nationale de Téhéran, craignant qu'ils allaient comploter des intrigues à Najaf et Karbila, a écrit à l'Anjuman de faire tout son possible pour les faire revenir". (480)

* Le soulèvement de Nayriz de 1909:

Suite au coup d'état de Muhammad-Ali Shah en juin 1908 et son abolition de la Constitution, il sembla pendant un temps comme si il avait complètement réussie dans ses objectifs. Seule Tabriz défiait le Shah et cette ville fut bientôt assiégée et dans une situation désespérée. Durant les quelques premiers mois de 1909 cependant, les forces constitutionnelles commencèrent à contre-attaquer. Les deux centres réels de résistance du Shah étaient Rasht et Isfahan et ce fut de ces deux endroits que les forces se levèrent qui allaient finalement entrer à Téhéran et déposer le Shah. Dans d'autres endroits, des rixes et des troubles eurent lieu qui furent très probablement inciter par les bandits de la ville cherchant une opportunité de piller. Comme d'habitude lorsqu'il y avait des troubles, les baha'is souffrirent.
Dans la Perse du Sud, l'un de ceux qui adoptèrent la Cause de la Constitution était Siyyid Abdu'l-Hasan-i-Lari. L'un de ses lieutenants, un renégat nommé Shaykh Zakariyya, avança sur Nayriz et prit la ville avec peu de résistance. Puis il se retourna sur les baha'is de la ville et massacrèrent 19 d'entre eux, beaucoup d'autres étant forcés de fuir tandis que leurs maisons furent pillées. Les communications étaient si mauvaises due à l'anarchie prévalant à travers le pays à cette époque, que peu de nouvelles de cette atrocité arrivèrent même à Chiraz.
J.H. Bill, le consul agissant britannique, dans le rapport consulaire pour la semaine finissant le 31 mars 1909, déclara seulement:

"Il [Shaykh Zakariyya] est dit qu'il a brûlé 2 babis vivants à Niriz". (481)

* Troubles à Kirmanshah:

A Kirmanshah des bagarres généralisées eurent lieu, dirigée particulièrement vers les juifs de la ville. Le capitaine Hiworth, consul britannique à Kirmanshah, rapporta le 11 avril 1909:

"le 7, il y eût une rumeur supplémentaire qu'une attaque allait être faite sur les juifs, sur leurs vies cette fois et non sur leurs biens. En retournant les biens volés, parmi d'autres choses, une photo du Bab apparut et ce fut cela qui apparaît avoir excité certains des hooligans dans le bazar". (482)

* Le pamphlet du Roi:

En avril 1911, Sir George Barclay, le ministre britannique à Téhéran, fut demandé par le ministère des affaires étrangères de faire un rapport sur le mouvement baha'i. La cause de cette enquête fut la réception par le roi George V de certains pamphlets sur le mouvement baha'i des baha'is de Londres.
En vue de l'état politique instable de la Perse, le secrétaire privé du Roi, Sir Frederick Ponsonby, écrivit au ministère de l'Inde demandant s'il n'y aurait aucune objection au roi de faire connaître ces pamphlets:

"Naturellement une simple connaissance ne commettrait pas Sa Majesté à quoi que ce soit mais même une telle connaissance alors publiée, pourrait alors être mal interprétée". (483)

Le ministère de l'Inde envoya la lettre au ministère des affaires étrangères. Du ministère des affaires étrangères, Louis Mallet écrivit à Ponsonby le 21 avril 1911:

"Le mouvement en question, qui est un développement du babisme, pourrait être assez inoffensif en lui-même comme un développement religieux mais son histoire montre que ni sous son aspect religieux, ni sous son aspect politique, il n'ait jamais été regardé avec faveur par le gouvernement turc ou persan. Il y a toujours, comme vous dites, la possibilité qu'une connaissance de la réception envoyé dans de telles circonstances puisse être interprétée comme un encouragement et ainsi référée dans certains discours ou publication écrite et comme dans le moment présent, tout encouragement supposé pourrait causer des ennuis en Turquie et en Perse, il apparaîtrait préférable alors qu'aucun ne soit envoyé". (484)

Mais une demande fut aussi envoyée à Sir George Barclay et Sir Gérard Lowther, respectivement ministres à Téhéran et à Constantinople, pour obtenir des informations supplémentaires. La réponse de Gérard fut:

"Les baha'is ne sont d'aucune importance politique en Turquie, et il n'y a aucune raison de supposer qu'ils aient quelques adhérents dans ce pays autres que des persans.
... Toute reconnaissance d'eux attirerait probablement plus l'attention dans les cercles religieux anglais que dans les cercles politiques en Turquie". (485)

La réponse de Sir George Barclay datée du 9 juin 1911 déclara:

"... je me trouve moi-même dans certaines difficultés due à la grande obscurité qui entoure l'activité des disciples de la secte bahaie en Perse à ce moment présent...
Ceux qui ont étudié la question et qui sont compétents pour se forger une opinion, ne sont pas sous l'influence des babis, en rapportant sur le mouvement nationaliste en Perse. Le professeur Browne dans tous les cas n'est pas préparé à admettre que leur influence dans l'affaire était grande (voir Journal of the Royal Society of Arts n° 3001, volume LVIII, 27 mai 1910, page 663).
D'un autre côté, Monsieur Bernard Temple, un enquêteur désireux des problèmes religieux et philosophiques de l'Orient qui, tandis qu'il était en Perse il y a peu de temps, dédia beaucoup de temps à l'étude du baha'isme, semble considérer que ce développement du babisme s'est levé dans l'Islam, "merci à la finesse et à la fraîcheur de la pensée persane, une influence régénérative d'une énergie presque incalculable (voir journal référé ci-dessus).
Il est cependant impossible pour le moment d'exprimer quelque idée définitive quant à la propagation du babisme (ou bahaisme) en Perse ou de la mesure de l'influence exercée par les enseignements de Baha'u'llah ou son successeur Abbas Effendi sur celui-ci qui, par leur agitation politique de 1906 amena le présent développement constitutionnel de la Perse car, comme je l'ai déjà indiqué, les behais (à de très rares exceptions) n'avouent pas ouvertement leur apostasie de peur de la persécution par le clergé musulman.
Bien que les ennemis politiques du régime constitutionnel soient très désireux de le décrire comme le travail des babis, et même déclarant que la majorité des députés sont de cette opinion, il y a probablement très peu de fondement pour cette accusation et en tout cas dans une forme extérieure, le Mejliss persan est éminemment orthodoxe et toute forme de respect à la religion nationale c'est-à-dire l'Islam de la secte chiite - est conservée avec une attention scrupuleuse. Selon la constitution, le Roi lorsqu'il prête serment doit utiliser la formule suivante: "Je m'efforcerai avec zèle de propager la secte des 12 Imams de la religion chiite".
Le Bahaisme par conséquent est encore de manière distincte une hérésie en Perse - une hérésie observée secrètement par ses disciples, dont le nombre est tout à fait impossible, même de manière approximative, à estimer. Bien que les persécutions n'aient pas eu lieu durant les quelques dernières années, il y eût une période il n'y a pas si longtemps où l'uléma chiite provoqua le massacre de centaines d'entre eux à Isfahan et à Yazd et une répétition de ces atrocités pourrait encore se reproduire". (486)

Dans chaque événement, ces dépêches arrivèrent trop tard pour que quelque témoignage des brochures soit envoyé. (487)


Chapitre 27: Les soulèvements de 1903

De 1903, le premier ministre réactionnaire, l'Aminu's-sultan, avait été au pouvoir durant plus d'une décennie. A travers le pays, beaucoup d'éléments divers étaient en train de commencer à réagir de manière militante contre son pouvoir. Non pour la première fois, les baha'is vinrent dans le feu croisé entre les forces politiques d'opposition, et l'agitation contre eux fut soulevée à des fins davantage personnelles et politiques. Cette fois cependant, les persécutions de Yazd atteignirent des proportions horribles qui n'avaient pas été depuis les suites de l'attentat sur la vie du Shah en 1852.
Pour une considération des causes et de la signification politique de ces troubles aussi bien que le rôle du clergé chiite (voir page 363ff). Le chapitre présent sera confiné à un récit des principaux événements.

* Rasht:

Les premiers troubles contre les baha'is en cette année eurent lieu à Rasht. La cause de cet épisode était une photographie que la communauté baha'ie de Rasht avait été prendre à une réunion.
Le consul britannique à Rasht, Alfred Churchill (488) rapporta la première phase de cet épisode dans une dépêche datée du 8 mai 1903 à Sir Arthur Hardinge, le ministre britannique à Téhéran:

"J'ai l'honneur de rapporter qu'un trouble eût lieu dimanche dernier, le 3, entre un joaillier babi et des musulmans.
La cause indirecte de ce trouble était une photographie d'une partie de la communauté babie de Rasht qui à travers la mauvaise foi d'un photographe, a circulé à travers la ville. Deux individus passant par le magasin de joaillerie dans le bazar fit quelques remarques badines en regard à cette photographie, sur quoi le propriétaire du magasin (489) est dit avoir hurlé qu'il était babi et qu'il n'autorisait personne à insulter sa religion.
Cela entraîna une dispute suivie par une mêlée générale dans laquelle des étudiants d'un collège voisin prirent part. Aucune grande douleur cependant n'apparaît avoir été faite, les combattants, Gileks (490), anormalement affligés de manie de parler, s'étant sans doute épuisés eux-mêmes durant la clameur préliminaire.
Le gouverneur général, Muhammad-Vali Khan, le Nasru's-Saltanih envoyé pour le babi et son frère et les détenant jusqu'au jour suivant dans le but de les mettre en sûreté. Le lundi, le joaillier ouvrit son magasin et n'a pas été molesté en aucune manière depuis.
Une copie de la photographie trouva son chemin dans les mains de Haji Hummami (491), l'un des principaux et peut-être le plus érudit des ulémas de Rasht, qui fut étonné de voir qu'un Siyyid (492), son suivant de confiance et gardien d'une tombe sainte près de Sangar, était l'un du groupe des babis. Le siyyid avait averti à propos et a prudemment passer le chemin du mujtehed qui menace de le battre sévèrement. J'ai entendu dire que le Haji et d'autres ulémas ont décrété que le Siyyid et d'autres babis doivent divorcés de leurs femmes musulmanes mais que le Nasres Saltaneh leur a intimé qu'aucune interférence ne serait autorisé comme c'est le désir de Sa Majesté le Shah que la religion soit libre. J'ai aussi entendu dire que le Nasres Saltaneh a envoyé un détachement supplémentaire de 100 soldats qui vont venir de Qasvin et je pourrai citer que depuis dimanche dernier, la petite force stationnée à Rasht a été fournie avec des cartouches de fusil.
Là-bas a été certain discours de la part des mullas de boycotter les babis, qui, il fut proposé, ne devraient pas être autorisés à enter dans les bains publics mais je crois que l'attitude ferme et sympathique du gouverneur général empêchera l'exécution de tout plan que les mullas pourraient avoir formé avec l'objet de créer des troubles au dépens de la communauté de Rasht.
Je suis informé que les babis là-bas se comptent à environ 1000 personnes des deux sexes comprenant au moins un grec et quelques arméniens". (493)

Puis, quelques jours plus tard, le 10 mai 1903, Churchill rapporta:

"En référence à ma dépêche n°22 du 8 courant, j'ai l'honneur de rapporter un incident supplémentaire crée par la mort d'un maçon babi (494) hier.
Les parents proposèrent les obsèques habituelles selon les rites musulmans mais l'arrivée de l'ornement habituel dans la forme d'un cercueil et d'une boite de sucreries provoqua une certaine excitation dans le voisinage qui résulta rapidement dans la réunion d'une grande foule de toute partie de la ville.
Un trouble étant craint, le gouverneur général demanda au Shariat Madar (495) d'arranger les choses. Le mujtahid fit ainsi d'une manière très recommandable et bien que la foule resta dans les environs de la maison durant toute la journée, aucune violation de paix n'eût lieu.
Durant la nuit, le corps fut secrètement emmené en direction de la station Boosar Toll par certains soldats, farrashes et 2 serviteurs du Shariat Madar, qui creusa un trou et enterra le corps.
Rien de plus d'importance n'eût lieu mais il ne peut y avoir aucun doute que la population est excitée. Mon collègue russe est de l'avis que la montée des prix à dans une grande mesure irrité les basses classes et montrer les troubles récents à Masshad du à la même cause.
Il est certain que la cherté des nécessités communes de la vie est beaucoup ressenti à Rasht et avec la permission de Votre Excellence, je reviendrais en un autre occasion sur la question". (496)

Le 15 mai 1903, Churchill rapporta:

"En référence à ma dépêche n°24 datée du 10, j'ai l'honneur de rapporter en supplément qu'un nombre de malfaiteurs ont exhumé et mutilé le corps du maçon babi, qu'ils amenèrent par la suite à être brûlé avec de la naphte.
Pour cet outrage, beaucoup d'arrestations furent faites et deux fripouilles perdirent un morceau d'oreille avant d'être frappé. Le bourreau fut également bastonné pour s'être impliqué comme le furent également les autres personnes qui avaient été arrêtées.
Un serviteur du mujtahid Haji Hummami fut arrêté en lien avec cet outrage et fut, je crois, bien battu mais fut libéré en conséquence des exécutions menaçantes du Haji dans sa mosquée. Le mujtahid stoppa le "Rozeh" (497) qui avait été emmené et envoyé pour les étudiants religieux pour le but, dit-il, de libérer son serviteur de force.
La libération de cet homme cependant, atténua les choses pour le moment présent, mais je crains qu'à la jonction présente, cela exigera peu pour provoquer une explosion si les mullas ne restent pas tranquilles.
Il est généralement suspecté que le Nasres Saltaneh est lui-même un babi. Que cela soit le cas ou non, il ne peut n'y avoir aucun doute qu'il les aidera de toutes les façons". (498)

Le 16 mai 1903, Churchill envoya une dépêche à l'attention du Major Douglas (499) à Sir Arthur Hardinge:

"J'ai pris l'avantage du départ du Major Douglas pour communiquer à Votre Excellence les dernières nouvelles en ce qui concerne l'agitation babie, qui si c'est quelque chose de plus violent, du à une obscure pancarte découverte ce matin à la porte du mujtahid Haji Hummami.
Cette pancarte, supposé avoir été écrite par un babi, accumulait les abus les plus immondes sur Haji Hummami et ses parentés féminines. Les ulémas étaient tenus en mépris d'être impuissant et Syed Asadu'llah, le chef de la compagnie du transport, le farrash-bashi et Haji Mirza Mohamed Arbabi furent loués comme étant les hauts protecteurs des babis et membres de la glorieuse communauté.
Cela exige un peu de perspicacité de reconnaître que le document offensant ne fut pas composé par un babi mais par certaines personnes mal-disposées (500), préoccupées de causer du trouble. Les mullas cependant insistent que c'était le travail des babis et une réunion eût lieu dans la maison de Haji Hummami ce matin.
Les rumeurs les plus folles courent à travers la ville. Les dernières informations que j'ai est que deux des principaux babis furent convoqués à la maison du gouvernement cet après-midi et qu'un juif qui a en retour été musulman, babi et puis musulman à nouveau fut frappé cet après-midi par ordre du Nasres Saltaneh en rapport avec l'incident de la pancarte. Cela montre que la main du Nasres Saltaneh a été forcé dans une certaine mesure mais il est difficile d'obtenir des informations sures.
Il y a quelques jours, un derviche fut arrêté pour avoir insulter des babis dans le bazar. Le gouverneur général fit que sa tête soit tondue et il l'expulsa de la ville. Cela donna la montée de beaucoup de rumeurs dans le sens que des derviches chantant en louange d'Ali et des vrais croyants qui déterrèrent le corps d'un musulman renégat sont frappés, tondus et ont eût leurs oreilles coupées.
On dit qu'une pétition télégraphiée, se plaignant de la conduite du gouverneur général a été envoyée à Menjil pour une dépêche à Téhéran du bureau télégraphique là-bas.
Je ne manquerai pas de communiquer à Votre Excellence quelques événements ultérieurs qui pourraient survenir". (501)

Le 19 mai, Churchill rapporta:

"Dans la continuité de ma dépêche n°28 du 16 courant, j'ai l'honneur de rapporter que le vizir nizam, qui arriva d'Europe la semaine dernière, n'est pas encore parti pour Téhéran, ayant été instruit de rester à Rasht pour coopérer avec le gouverneur général aussi longtemps que l'agitation contre les babis continue.
Deux importants babis, Ebtehaj ol Mulk et Mudabber el Memalek (502) quittèrent Rasht courant 17 et les choses ont depuis prises un aspect plus favorables donnant une montée de l'espoir que l'agitation subsisterait de manière graduelle avant que plus de maux ne résultent.
Le meilleur remède serait une chute lourde de pluie qui serait d'un grand bénéfice aux moissons et empêcherait dans le même temps la population de se réunir dans les nombreux rozeh khanehs et taziehs (503) qui se sont tenus dans les toutes les parties de la ville est habituel ici". (504)

Et ainsi l'agitation s'éteignit graduellement, mais le courage et l'efficacité de Nasru's-Saltanih ne furent pas récompensés. En fait peu de temps après, il fut défait de son autorité et il quitta Rasht le 1 juin 1903. (505)

* Isfahan:

A Isfahan, le notoire Aqa Najafi (Shaykh Muhammad-Taqi, voir figure 44) fut une nouvelle fois à nouveau en train de fomenter des troubles pour les baha'is. Dans le premier lieu, comme décrit page 364, il s'excita contre 2 babis qui s'étaient montrés eux-mêmes être d'enthousiasmes supporters de Haji Shaykhu'r-Ra'is. Même alors, il n'attaqua pas initialement ces deux d'être baha'is mais sur une accusation trompeuse de boire des boissons alcoolisées. Il y eût des rumeurs cependant dans la ville que c'était la porte ouverte d'une campagne contre les baha'is, et lorsque une foule d'entre eux pris refuge au consulat russe, la foule alla dans les rues, pillant leurs maisons. L'épisode de Rasht fut à peine terminé avant que le docteur Aganoor, le consul britannique en place, télégraphia d'isfahan le 29 mai 1903:

"Du à Agha Nedjefi ayant causé une saraf (506) supposé être un babi à être battu sévèrement, quelque 200 de la secte ont été au consulat russe ces derniers jours pour une protection et comme une protestation. Le prince a donné une assurance écrite de leur sécurité et ils sont maintenant probablement retournés à leurs maisons". (507)

Le jour suivant, le 30 mai 1903, Aganoor télégraphia:

"Hier après-midi, un télégramme concocté supposé être de l'atabeg à Aga Nedjifi donnant à ce dernier les pleins pouvoirs sur les musulmans en matières religieuses, fut promulgué. Comme résultat quelques 4 ou 5 milliers de personnes se sont réunis devant le consulat russe, menaçant fortement de chasser ceux qui avaient pris refuge là-bas. Aga Nedjifi eût à aller personnellement et renvoya la foule. On rapporta qu'un homme a été tué. Les réfugiés dans le consulat sont allés à leurs domiciles aujourd'hui sur l'assurance écrite du prince. Aga Nedjifi, cet après-midi, prêcha dans la mosquée contre la secte et les consuls étrangers". (508)

Quelques jours plus tard, le 4 juin 1903, Aganoor rapporta que la foule avait tué deux frères:

"Deux frères, des marchands bien connus, furent tués aujourd'hui comme babis par la foule et leurs corps brûlés avec du pétrole dans les jardins publics par ordre d'un second mulla". (509)

Dès que ce télégramme lui parvint, Hardinge répondit en télégraphiant à Aganoor, lui ordonnant de délivrer le message suivant au Zillu's-Sultan:

"J'ai entendu avec un profond regret du meurtre à Isfahan de deux marchands babis par une foule fanatique, et je suis sur que Votre Sainteté Royale a pris des mesures promptes pour la punition d'un outrage qui si il n'est pas réprimé, pourrait mener à des troubles sérieux". (510)

La réponse du Zillu's-Sultan fut notifiée à Hardinge par un télégramme de Agannor le 5 juin. "Le prince m'a envoyé le message suivant:

"Sa Majesté le ministre sait bien que je n'ai pas du tout de pouvoir et du gouvernement à Téhéran, je n'obtiens pas quelque aide ou influence. Avec 25 cosaques et 200 soldats, comment pourrais-je prendre des mesures contre leurs actes. Je suis prêt à faire ce qu'ils m'ordonneront de faire". (511)

Le docteur Aganoor décrivit ces événements avec plus de détails dans une dépêche datée du 6 juin 1903:

"J'ai l'honneur de rapporter que depuis un certain temps, les ulémas d'Isfahan, apparaîtrait-il, avaient dans leurs conseils internes, planifié une croisade contre les babis. Le samedi 23, les élèves de Aga Nedjifi, sous les instructions du dernier Mahomed Javad capturé, un agent de change, - supposé être un babi - tandis qu'il assistait à des funérailles. (512) Ils l'emmenèrent devant le Aga où il fut formellement accusé d'être en état d'ébriété (une année auparavant, est-il dit). Il ne fut pas accusé d'être un babi, qui était cependant la réelle cause de son arrestation et de sa punition. Pour l'accusation manifeste d'avoir trop bu, il fut ordonné qu'il soit battu et ce fut avec une certaine difficulté qu'il calma ses persécuteurs, et fuyant, s'échappa lui-même dans un coin de la musjid-i-Shah jusqu'à ce que la foule se dispersa.
Un autre homme aux moyens indépendants (Mirza Ally Khan (513)) fut aussi voulu par le Aga, mais il s'enfuit. A la fois ces deux hommes allèrent au consulat bas russe pour la protection. Ils furent suivis par quelques 200 personnes de leur secte, qui tout d'abord allèrent là-bas par peur, mais qui bientôt présumait une attitude agressive, au protestant contre le traitement de la secte et demandant la reconnaissance. Des pétitions télégraphiques furent envoyées au Shah.
Le consul russe en place, Monsieur Baronowsky, à travers le secrétaire persan du consulat les encouragea et le nombre des réfugiés au consulat augmenta. On ne sait pas quelles réponses arrivèrent de Téhéran, mais il apparaîtrait qu'ils ne seraient pas très fortement favorables aux babis. Le prince donna une assurance écrite à Monsieur Baronowsky de leur sécurité, mais cela ne satisfaisait pas les réfugiés qui ne voulaient pas quitter le consulat. L'après-midi du 28, le faux télégramme rapporta dans mon télégramme n° 23 du 29, étant placardé sur toute la ville, un large foule réunie devant le consulat russe, utilisa un langage abusif, et menaça d'entrer et de tuer les réfugiés.
Monsieur Baronowsky était dans le même temps à Julfa et à son retour de la ville vers le coucher du soleil, trouvant qu'il ne pourrait pas entrer dans son consulat, alla à la place vers le prince du palais. Ce dernier envoya à Aga Nedjify, qui parti et obtint de la foule qu'elle parte. Monsieur Baronowsky était dans le palais pendant près de 3 heures et fut escorté, après la dispersion de la foule, au consulat, en compagnie du prince Bahram Mirza et l'agent du ministère des affaires étrangères. Je ne suis pas conscient de ce qui se passa exactement, ou quelles instructions Monsieur baronowsky avait reçu de sa légation, mais durant la nuit et le matin suivant, il les chassa tous, leur disant qu'il ne pourrait plus rien faire de plus pour eux. Lorsque la foule fut autour du consulat, un vieux siyyid babi fut attrapée et pendant qu'il était emmené au musjid-i-Shah, fut si maltraité qu'il mourut. Plusieurs autres furent méchamment frappés.
Mahomed Javad et Mirza Ally Khan furent emmenés au palais pour une plus grande sécurité et de là-bas ils sont partis depuis pour Téhéran, je crois.
Pendant les quelques jours suivants, l'excitation continua plus ou moins et plusieurs babis ou autre, qui se révélèrent avoir des ennemis personnels, furent accusés d'être babis et furent plus ou moins maltraités.
Ensuite au cours du 3, Haji Mahomed Husein, Khayat et Haji Mahomed Hadi, Khayat, deux frères (514) et des marchands bien connus furent appelés devant Seyyed Aboole Khaussem, Zinjanée (515), un mulla de second rang n'ayant pas de standing, et accusés d'être babis, furent pratiquement livrés à la foule qui les tuèrent d'une manière brutale, les mutilèrent, les traînèrent le long des bazars et finalement versèrent du pétrole sur eux et mirent le feu. L'action de ce mulla avait déjà été sanctionnée par Aga Nedjefi, sur la quelle la réelle responsabilité repose. Il est aussi connu que Seyyed Abool Khaussem devait aux deux marchands une somme de 1300 tomans, ce qui explique probablement son zèle religieux.
L'excitation s'est apaisée en apparence mais j'ai des raisons de croire que les mullas, tandis qu'ils étaient satisfaits de ce qu'ils avaient fait, sentent qu'ils n'ont pas fait assez et ils sont calmement en train de planifier de traiter avec certaines personnes influentes. Ils sont dans le même temps en train de voir l'effet de ce qu'ils ont fait, à Téhéran, c'est-à-dire de quelle manière le gouvernement persan regardera la question et quelles sont leurs agissements". (516)

Il y a aussi dans les Archives nationales britanniques une lettre non signée d'Ispahan datée du 2 juin 1903 qui donne un récit de cet épisode:

"La semaine dernière, il y eût une excitation considérable parmi les babis, due à la punition de l'un d'entre eux par Aga Nejefi manifestement pour être un buveur, mais la vraie raison était la foi de l'homme et le fait qu'il possédait de la littérature hétérodoxe.
Une rumeur se propagea rapidement qu'un massacre de babis était imminent, ce qui causa une grande consternation parmi la secte.
Le consul russe, sans doute imbu d'idées politiques, fut assez malavisé pour offrir la protection à tous les arrivants et bientôt le consulat fut occupé par 600 réfugiés. Ayant trouvé si puissant un champion, il semblerait tout d'abord qu'à la fois la secte et son protecteur s'étaient trompés lourdement en prévision d'un télégramme du gouvernement central saluant la liberté de la pensée religieuse, fournirent à tous les babis portant quelque signe distinctif, mais ils auraient pourtant à compter avec le clergé fanatique.
Le consulat était entouré par une foule en colère qui menaçait de démolir la place, des munitions furent servies aux gardes cosaques et insulaires mais avant que quelque violence ne fut essayée, Monsieur Baronowsky abandonna son poste, et fuit secrètement au palais où il passa la nuit sous la protection de Zil. Dans le même temps, Sa Sainteté envoya Aga Najafi de qui il obtint un écrit le tenant lui-même responsable de toutes les conséquences. Bahram Mirza et des fonctionnaires du palais allèrent alors au consulat russe dans le but de dégager les babis. Cela fut finalement accompli, non sans dommage pour les réfugiés, 4 d'entre eux ont dit qu'ils furent tués et beaucoup méchamment blessés. Depuis lors, le chef de la secte fut appelé par le Zill qui les livra à Aga Nejafi, et comme le malheureux homme est à présent manquant, on pense qu'il doit avoir goûté la fatale tasse de café.
Beaucoup qui exerçait leur foi en secret ont maintenant découvert leur identité et ce qui tout d'abord promettait d'être une victoire a ainsi tourné en une défaite ignominieuse, à la fois pour la cause et pour ses champions. Le prestige européen comme un tout et russe en particulier a subi un coup et Sa Sainteté Royale le Zillu's-Sultan n'a pas été long à rendre la fait connu. Dans le cas de troubles ultérieurs, une centaine de soldats ont été maintenus prêts au palais pour les quelques derniers jours, mais les choses sont calmes à nouveau et promettent de rester ainsi". (517)

Le révérend Charles Stileman, le secrétaire de la société missionnaire de l'église missionnaire en Perse et résident à Julfa, Ispahan, envoya le rapport suivant à sa société le 30 mai 1903:

"Il y a eu cette semaine une explosion religieuse contre les babis à Ispahan. Quelques 200 d'entre eux prirent refuge au consulat russe (le consul général britannique est de la même façon en Angleterre). Quelques 5000 musulmans se rassemblèrent en dehors du consulat russe et demandèrent que les babis leur soient cédés. On crut que le Shah avait télégraphié au principal mujtahid lui donnant les mains libres pour faire ce qu'il voulait avec les babis. C'était naturellement faux, mais la foule y crut être la vérité jusqu'à ce que le mujtahid aille en personne et leur dit de se disperser, leur assurant qu'il n'avait aucune autorité du Shah pour agir dans l'affaire. Il est difficile d'apprendre la vérité exacte, mais je crois celui ci-dessus être un vrai récit de ce qui s'est passé. Plusieurs qui sont connus de nous prirent refuge au consulat russe, et j'ai peur que certains babis aient été très sévèrement battus. On rapporte que certains ont été tués. Nous sommes en train de prier que cette explosion puisse être annulée et puisse dans une grande mesure de liberté religieuse. Je sais que vous à votre domicile vous joindrez dans cette prière". (518)

Le 6 juillet, Stileman rapporta encore:

"J'ai cité dans le paragraphe 6 de ma lettre la dernière semaine qu'il y a eût une explosion contre les babis à Ispahan. Je suis désolé de dire que les choses ont empiré cette semaine. Deux marchands babis bien connus, Haji Hadi et Haji Husain furent brutalement assassinés par la foule, leurs corps mutilés, du naphte fut alors versée sur eux et l'un fut brûlé dans le principal maydan de la ville, et l'autre dans le vieil maydan. Un vieux siyyid, que je connaissais bien, fut assassiné dans la rue et son corps traité de la même manière, et je crains qu'il n'y ait aucun doute que 8 babis aient été tués et beaucoup d'autres blessés. Deux des convertis chrétiens ont également été sévèrement battus, et il y a quelque chose comme un règne de terreur à Ispahan. Beaucoup ont fui et beaucoup plus se sont cachés.
Cela fait nombre d'années depuis qu'il y a une telle explosion de violence et de fanatisme et je pense que cela était tout à fait inattendu. Le Zillu's-Sultan a appelé tous les principaux mullas ensemble et leur a dit, je crois, qu'il les tiendrait responsables pour tout désordre supplémentaire. Des menaces ont été dirigées contre la mission et je suis informé qu'une tentative pourrait être faite demain (dimanche) matin pour emmener tous les convertis et tous les curieux qui viennent à l'église. Je suis en train d'informer le consul en place de ces menaces et nous prendrons toute précaution possible.
Merci de demander une prière spéciale à la réunion de prières de jeudi que la liberté religieuse puisse être accordée à la population de la Perse. Cela a été une semaine très épuisante pour ceux vivant dans la ville. Le révérend J.L. Garland de la société des juifs m'a écrit mercredi soir: "Les horreurs de la journée que vous avez sans doute entendu, le corps mutilé de Haji Hadi gît à non moins de 50 yards de ma maison sur un tas de fumier...". (519)

Un médecin missionnaire, le docteur Winifred Westlake, qui eût l'occasion d'être à Ispahan, écrivit un récit de ses expériences dans une lettre datée du 6 août:

"Durant le mois de mai, j'étais extrêmement occupé à visiter Ispahan, étant appelé dans beaucoup de nouvelles maisons où je n'avais pas été auparavant. Vers la fin du mois là-bas, explosa une féroce persécution des babis et pendant une quinzaine de jours, nous étions ainsi dans une période angoissante. Je ne peux vous dire combien d'hommes furent assassinés, avec quelle torture imaginée, les cruautés les plus abominables furent perpétrées, entendîmes-nous par la foule fanatique, sur leurs victimes. En pleine journée, dans le jardin principal de la ville, près du palais du gouverneur...., certains des européens qui se trouvaient en train de traverser la ville furent finalement témoins d'horribles choses étant faites à deux pauvres, à des hommes infortunés. Le rang, la position, la richesse, ne les sauvèrent en aucune manière, je crois, si seulement le soupçon était susurré: "un tel et un tel sont babis". (520)

Le 3 juin 1903, le Zillu's-Sultan adressa une lettre à Hardinge dans laquelle il rapporte ces troubles:

"A travers les dépêches télégraphiques du docteur Aganoor... vous connaissez très bien l'épisode qui eût lieu là-bas à travers les intrigues des russes, sur le récit des babis; je ne peux vous décrire la grande tristesse que ces quelques jours m'ont donné.... mais j'espère que cela passera. Ce n'était pas une petite affaire, lorsque le docteur Aganoor vous écrivit, mais, par la volonté de Dieu, j'arrêtais d'une telle manière qu'il n'y eût plus un massacre, et pendant ce temps ce jeune homme Baronowsky a été bien puni pour sa stupidité et il a bien compris qu'ils ne pourraient faire ce qu'ils veulent, mais en tout cas cela est terminé". (521)

Le 13 juin 1903, Aganoor envoya un télégramme:

"Quelques babis tués à Najafabad depuis mon dernier télégramme. Ispahan calme.
Privé. Le prince inquiet de savoir si des démarches ont été prises par le ministre russe et des allusions que je pourrais vous demander.
Le prince ne considère pas la situation grave mais mes informations privés pointe un danger sérieux pour de riches babis jusqu'à ce que des mesures sévères prises telles une expulsion de l'un ou deux mullas qui étaient des meneurs". (522)

Le même jour, il envoya la dépêche suivante:

"J'ai l'honneur de rapporter que l'action du consulat russe en ce qui concerne les babis a eût un résultat quelque peu désastreux. Cela a probablement retardé la cause babie pour des années. Les babis allèrent là-bas, encouragés par le consul agissant et principalement par le moonshee persan du consulat pour faire ainsi, avec la totale conviction d'obtenir une protection, et une reconnaissance qui fait autorité été de la liberté religieuse. Monsieur Baronowsky prit tout d'abord leur cas de manière très forte. L'incident de la foule entourant le consulat semblant déconcerter monsieur Baronowsky (l'incident récent du meurtre du consul russe par un albanais pourrait avoir eût quelque chose à faire avec ceci). Il pourrait aussi avoir eu des instructions de sa légation de ne pas poursuivre l'affaire. En tous les cas, son ordre de chasser les hommes qui étaient venus à lui pour la protection à un moment où ils avaient besoin le plus de protection a eu l'effet sur l'esprit du mulla que leur peur de l'interférence étrangère et de la protection étaient injustifiées. Cela a réduit leur peur de la Russie et des étrangers en général. Cela a encouragé leur croyance qu'ils pouvaient faire beaucoup plus que ce qu'ils avaient fait récemment en toute impunité. Aucun persan de la société, qu'il soit babi ou non ne se sent à présent tout à fait en sécurité. Le meurtre de 2 marchands d'une manière sommaire et en toute impunité, a fait que chacun sent que son tour pourrait être le prochain.
Je suis informé que des réunions privées se tiennent chaque jour chez Aga Nedjifi et que des plans sont préparés pour traiter avec des hommes de main et de position, certains sont babis et d'autres ne le sont pas, dans le but, lorsqu'ils le mettent en place, de frapper à la racine. Parmi les hommes de cette classe contactée sont le Fathe-ul-Mulk (l'agent F.O.), les fils de Haji Mirza Hadi Dowlatabadi; le sheik ul Arakhain (un sujet turc) et une ou deux personnes de la Cour.
Sa Sainteté Royale le prince a fait beaucoup pour réprimer l'ardeur des mullas, et je ne pense pas la situation être si sérieuse.
Les mullas travaillant de manière active dans cette affaire sont Aga Nedjifi, ses frères et son fils, Siyyid Abool Khaussem Zinjanee et Aga Munir. Si l'un ou deux de ceux-là étaient expulsés, la situation changerait, mais cela ne peut être fait par le prince à moins qu'il soit fortement supporté de Téhéran et qu'il obtienne des instructions définies". (523)

Dans les nouvelles mensuelles des événements datées du 23 juin 1903, compilées par le Major Douglas et envoyé par Hardinge au Marquis de Lansdowne, le secrétaire britannique des affaires étrangères, il y a un long récit de l'épisode d'Ispahan. (524)
Le récit le plus détaillé de cet épisode est de Nicolas. Il déclare:

"J'étais à Ispahan. J'ai vu de mes propres yeux que ce j'écris".

Et il continue:

"Mirza [Ali] Muhammad (525) connu de nom comme Talavih, a emprunté de quelqu'un le livre intitulé Fara'id (526) le but de le faire parvenir. Il le donna à un relieur nommé Mulla Muhammad, qui reliait la plupart des livres babis. Ce relieur souhaitait apprendre au sujet des idées des baha'is. Le 6 safar [4 mai 1903], il dit à son client:
"Revenez dans 3 jours, le livre sera relié, et vous le prendrez.". A ce moment précis, l'un des hommes de Aga Nedjifi se trouva là par hasard. Il pensa en lui-même: "Ce livre doit appartenir aux babis! et après le départ de Mirza Ali-Muhammad, il dit à Mulla Muhammad: "Donne-moi le livre pour ce soir, je le ramènerai demain".
Il insista tant que le livre lui fut prêté. Il l'amena tout de suite chez Aqa Najafi, et lui expliqua les circonstances sous lesquelles il se l'était procuré. Aqa Najafi lui dit de retourner chez le relieur et lui conseilla ainsi: "lorsque le propriétaire viendra le prendre, viens immédiatement me le dire". Il ordonna à ses hommes et à un groupe d'élèves théologiens d'arrêter l'homme qui leur serait désigné et de l'amener à sa maison [Aqa Najafi].
Le jour convenu, Mirza Ali-Muhammad vint rapporter le livre qu'il avait reçu du relieur... [Nicolas relate alors comment Mirza Ali-Muhammad fut accosté mais essaya de fuir dans la maison de Mirza Mulla Khan-i-Vazir] (527). Après une discussion avec son hôte, il fut décidé qu'ils devraient envoyer cette nuit tous les écrits qu'il avait dans sa maison. Ainsi ils écrivirent à Mirza Ali Khan-i-Sarraf et Aqa Muhammad-Javad-i-Sarraf, car leurs maisons étaient proches de celle de Ali-Muhammad, leur demandant de réunir les écrits et les lui rapporter. Ainsi ils firent.
Le matin suivant, Haji Haydar-Ali de Najaf, les étudiants et certaines personnes du gouvernement se lancèrent eux-mêmes sur la maison de Muhamma-Ali. Ils ne le trouvèrent ni lui ni ses papiers. Mirza Ali Khan et Muhammad-Javad arrivèrent à la maison de Mirza Ali-Muhammad et appelèrent les personnes de Aqa Najafi à expliquer pourquoi ils étaient entrés sans la permission de leurs propriétaires. Les musulmans revinrent les mains vides pour rapporter à Aqa Najafi leur expédition infructueuse. Ils racontèrent que les 2 sarrafs avaient violemment insultés, lui, Aqa Najafi. Ce dernier donna des ordres pour que Mirza Ali-Muhammad lui soit emmené. Mais à la nuit du 20 [18 mai], sa victime quitta de manière furtive la maison du vizir et partit d'Ispahan pour Abadih.
Pour être bref, la population, excitée par ses chefs, avait cherché pendant longtemps à persécuter les babis. Ils étaient seulement en train d'attendre l'opportunité.
[Nicolas relate que Mirza Hasan-i Adib (528) et son fils Shaykh Muhammad-Ali arrivèrent à Ispahan le 20 mai et les baha'is se réunissent pour le saluer].
Le 25 safar [23 mai], Haji Muhammad-Isma'il, un banquier, qui était l'un des notables de la ville et qui avait été converti au babisme, mourût. Beaucoup de personnes sous le prétexte d'assister aux funérailles, parmi entre autres, Muhammad-Javad-i-Sarraf. Aqa Najafi apprit cela. Il envoya un groupe d'étudiants en théologie et des bandits pour arrêter Javad et Mirza Ali Khan. Ils réussirent à arrêter Javad et, le torturant et l'emmenant d'une façon indigne, il le fit entrer dans la mosquée du Shah."

Najafi dit:

"Cela n'a pas été prouvé à moi que cette personne est un babi! Mais il y a deux ans il a bu du vin. Il doit être puni! Mais avec une punition modérée". Ils dépouillèrent le pauvre diable de ses vêtements et lui donnèrent 80 coups de fouet. Puis ils le libérèrent et il retourna chez lui.
Adib et les babis avaient anticipé ce qui allait se passer. Cette même nuit, ils furent invités au jardin du vazir. Ils tinrent conseil et décidèrent que le meilleur moyen était de prendre refuge dans le consulat russe. Adib connaissait Baronowsky, alors le consul en place et dit que ce la serait mieux pour lui d'aller d'abord le voir.
Il écrivit par conséquent un récit de ce qui s'était passé à Mirza Asadu'llah Khan, le munshi du consulat, qui le raconta à Baronowsky et lui dit que Adib et Ali Khan étaient en train de demander d'être autorisés à prendre refuge dans le consulat. "Oui", répondit l'agent russe. Ce même jour, ces deux personnes avec leurs familles arrivèrent dans leur refuge du consulat.
Le 26 [24 mai], Baronowsky déclara: "Vous être trop peu en nombre. Si vous voulez que je m'intéresse moi-même à vos affaires, vous devez vous réunir en masse ; plus vous serez nombreux, mieux cela sera pour vous! Ainsi le nombre augmenta et les babis se pressèrent jusqu'au 28 et 29[26-27 mai]. Ils étaient environ 4000 personnes. Ils télégraphièrent en de nombreuses occasions à Téhéran. Baronowsky correspondait sur le sujet avec le Zillu's-Sultan. Le prince écrivit que désormais personne n'avait le droit plus longtemps de faire des observations sur ce que [la religion] était et pourquoi! Plusieurs copies furent faites de ceci, et dans la marge Baronowsky donna sa garantie. Ils distribuèrent ces papiers parmi les babis et leur dirent de partir. Le soir du 29 [27 mai], le prince envoya Mirza Ahmad Khan, Fathu'l-Mulk, Karguzar (529) au consulat russe. Il fut emmené à Mirza Ali Khan dans le jardin et il donna à ce dernier toutes les assurances du monde. Puis le prince ordonna que, pour certaines raisons, Mirza Ali Khan devrait être emmené au Abdar-Khanih (garde-manger). Mirza Muhammad-Javad fut également amené là-bas.
Najafi réalisa que le jour suivant les babis quitteraient la prison libre et qu'il avait perdu une superbe opportunité. Il forgea un télégramme qu'il prétendait venir du Atabik (530) dans les termes suivants: O Hujjatu'l-Islam, Aqa Najafi! dans l'affaire des actions de ces personnes, vous êtes impuissant, selon les lois de la shari'at, auxquelles il est nécessaire d'obéir! Ainsi suivez votre compréhension d'elles!
Des copies de ce faux furent propagées dans les bazars et dans les mosquées, élevant la population dans un état violent.
Ainsi ils étaient en train de dire: "Aqa Najafi a donné l'ordre d'aller au consulat russe et de détruire et de tuer les babis!". Le vendredi, le premier de rabi'ul-Avval [28 mai 1903], durant la nuit, des hommes vinrent autour du consulat. Baronowsky était parti pour une promenade. Lorsqu'il revint, il vit que des hommes étaient en train de marcher en petits groupes vers le consulat. Ils l'insultèrent lorsqu'il passa, et la foule grandissait constamment.
Il voulait aller retrouver le prince.
FAthu'l-Mulk raconta: "Après que Mirza Ali Khan et que Muhammad-Javad furent conduits au Abdar-Khanih, je retournai à la maison pour me reposer. J'ai vu un messager [Jilawdar] qui arriva en hâte en disant "Venez! le prince vous demande! Tandis que je m'apprêtais, je vis un second courrier arriver, et puis un troisième. Je montais sur un cheval et galopait en direction du prince. Je vis Baronowsky, Bahram Mirza et le prince, tous extrêmement troublés. "Si je venais à être tué, alors cela doit être au consulat!".
A ce moment, l'eunuque Haji Abdu'llah Khan arriva et dit:
"La foule est si dense que je n'ai pu atteindre Aqa Najafi. Mais finalement, avec de terrible ennui, je l'ai atteint et je l'ai obligé à monter un âne et à disperser la foule".
Le prince avait écrit à Najafi:
"Si ce feu a été allumé par vous, vous devez l'éteindre vous-mêmes. Si ce n'est pas vous qui l'avait allumé, vous devez faire tout votre possible pour disperser ces personnes et les enlever du consulat".
Il fut annoncé que la foule n'avait pas cessé de croître autour du consulat. Le prince dit à Fathu'l-Mulk Vous et Bahram Mirza irez avec baronowsky dans mon chariot. Allez au consulat. Fathu'l-Mulk dit: "Je pense que si Aqa Najafi monte un cheval et va à la porte du consulat, on pensera qu'il est venu détruire les meubles et tuer les babis. Même si il dit qu'il ait venu pour autre chose, personne ne l'écoutera. C'est pourquoi je conseille que Baronowsky reste jusqu'à ce que j'ai ramené Najafi, alors le viendrais pour l'amener".
[Fathu'l-Mulk raconta]: pour être bref, j'ai emmené Najafi près des bains du prince, qui sont proches du consulat. Je l'ai gardé là-bas et envoie pour informer la population que le Aqa est arrivé ici et écoutez ce qu'il ordonne. Peu à peu, ils se retirèrent du consulat et il leur dit gentiment "Retournez à vos propres affaires! Pendant qu'il disait "A demain! ô peuple! venez à la mosquée". Peu à peu, la foule se dispersa. Fathu'l-Mulk avec Akbar Mirza prit Baronowsky et le conduisirent au consulat avec le prince enjoignant fermement l'expulsion des babis sur lui. [Fathu'l-Mulk continue] "Nous arrivâmes au consulat 4 heures après la tombée de la nuit. On fit comprendre aux babis qu'ils devaient partir, mais ils résistèrent, disant: "Ils n'en ont pas fini avec nous!" en dépit de leur volonté de rester, cela ne fut pas possible. Ils furent obligés de partir en groupes de 2 ou 3. Alors que la foule ne s'était pas encore totalement dispersée et que la plupart des ennemis étaient cachés, la première fois que Siyyid Abu'l-Qasim et son fils et Mirza Muhammad Khan-i-Chapar quittèrent le consulat, ils furent arrêtés et soumis à des coups de bâtons, de couteaux et de chaines métalliques. Ils furent emmenés à la maison de Najafi. Siyyid Abu'l-Qasim périt sous les coups. Quelqu'un dit: "Je l'ai atteint au moment de sa mort. Je lui ai donné un coup dans le ventre et cela le tua".
Les deux autres furent emmenés au ruknu'l-Mulk, le Nayibu'l-Hukumih [assistant gouverneur]. Il les congédia de manière indemne.
Suite à cela, Shaykh Muhammad Ali (531), Siyyid Mustafa et Mirza Abdu'l-Husayn avec Siyyid Jalal-i-Dih-Kurdi et trois najafabadis quittèrent le consulat. Ils furent aussi capturés. Ils furent battus alors qu'ils étaient emmenés à la maison de Shaykh Murtiday-i-Rizi, et de là à la maison de Mirza Muhammad-Aliy-i-Kalbasi. Siyyid Mustafa s'échappa sur le trajet. Jusqu'au vendredi soir, les babis continuèrent à partir ainsi en petits groupes. Beaucoup d'entre eux pouvaient être vus, qui furent si blessés qu'ils semblaient proche de la mort.
Le soir suivant, Mirza Muhammad Ali les envoya au rulnu'l-Mulk. Ce dernier les garda quelques jours pour les protéger contre une attaque, puis il les libéra un par un.
Les najafabadis furent aussi tourmentés. Le matin du jour suivant, un vendredi, sur un ordre de Aqa Najafi, la foule s'était réunie à la mosquée du Shah. Vers le matin, les najafabadis quittèrent le consulat tous ensemble et, comme ils étaient nombreux, personne n'osa les toucher. Lorsque ces nouvelles parvinrent à Najafabad, de grands troubles explosèrent et la majorité des sectaires furent expulsés de la ville.
En bref, tous les babis furent extirpés du consulat russe soit par ruse soit par la force. Là-bas restèrent seulement le prince Ghulam-Husayn Mirza, Mirza Baqir Khan et Khan Baba Khan d'Abadih. La nuit suivante, ils partirent sain et sauf avec un nombre de cosaques.
L'incident du consulat étant terminé, la population commença à s'agiter autour de la maison des babis. Les femmes et les enfants furent grandement troublés et inquiets. Finalement, le 6 rabi'ul-Avval, Haji Hadi et Haji Husayn, qui étaient des marchands notoires, furent arrêtés et emmenés dans la maison de Aqa Najafi. Il les envoya à Haji Mirza Abu'l-Qasim-i-Zanjani. Ce dernier leur devait 1000 tomans qu'ils étaient précisément en train de demander pour le retour à ce moment-là. Haji Abu'l-Qasim, dans le but de profiter de l'occasion et sous le prétexte de la religion, tendit son filet au nom de la loi religieuse. Les deux frères furent attaqués. Jamais personne n'avait été tué d'une manière si ignominieuse.
Siyyid Baqir-i-Talib, poursuivit les [2] babis. Finalement, quelqu'un vint dire à Aqa Najafi et au gouvernement des exactions de ce talib. Le prince et le Ruknu'l-Mulk envoyèrent Mirza Fath-Ali Khan pour les délivrer des mains de leurs bourreaux. Siyyid Husayn et un groupe de bandits pieds nus extirpèrent les deux frères de la prison et les martyrisèrent d'une telle manière que même leurs ennemis pleurèrent. Ils les coupèrent en morceaux avec des coups de bâtons, de pierres et de couteaux dans le caravansérail des yazdis.
Ils coupèrent une corde à leurs pieds et Haji Hadi fut emmené au maydan-i-Shah et brûlé, Haji Husayn subit le même sort dans le maydan-i-Kuhnih.
La ville fut profondément troublée, l'inquiétude qui prévalait était très répandue. (532)

* Yazd:

Non seulement Aqa Najafi provoqua des ennuis pour les baha'is à Ispahan mais selon l'Aminu's-Sultan dans une lettre à être citée tout à l'heure, il écrivit aussi aux ulémas des principales villes de la Perse, les exhortant à suivre son exemple. Nulle part il n'a eu un plus grand succès qu'à Yazd où le nouvellement désigné Imam-Jumih, Siyyid Muhammad-Ibrahim, un jeune homme de 30 ans, était impatient de consolider son autorité et de démontrer son zèle religieux. Siyyid Muhammad-Ibrahim était de plus récemment revenu des tombeaux sacrés en iraq et était passé par Ispahan durant les troubles anti-baha'is là-bas.

Alors qu'il s'approchait de Yazd, des rumeurs se propagèrent à travers la ville qu'il était en train de venir avec des instructions spéciales des grands mujtahids aux tombeaux sacrés, commissionnant un massacre général des baha'is. La populace afflua pour le saluer alors qu'il approchait de la ville. Le jour suivant son arrivée était le 17 Rabi'ul-Avval (13 juin 1903), le jour duquel les chiites célèbre la naissance du prophète Muhammad. Les foules qui vinrent à la résidence de Siyyid Muhammad-Ibrahim pour assister aux prières habituelles pour cette journée était particulièrement grande, et il prit l'opportunité de prêcher contre les baha'is.

Le même après-midi, une populace assoiffée de sang envahirent les rues. Le premier homme qu'ils recherchèrent était Aqa Muhammad-Husayn-i-Attar, qui avait été l'un des chaylhis importants de la ville avant sa conversion et il était à présent un enseignant prééminent de la religion baha'ie. Incapable de le trouver à son magasin, ils le saccagèrent et plusieurs autres magasins appartenant aux baha'is. Pendant 2 jours, ils se déchaînèrent à travers les rues, jusqu'à ce que le 15 juin le premier martyr, celui de Haji Mirzay-i-Halabi-Saz, eût lieu. Le gouverneur, Sultan-Husayn Mirza, Jalalu'd-Dawlih (voir figure 39) fut impuissant contre le saccage.

IL n'y avait pas de membre permanent du corps consulaire britannique à Yazd, mais Monsieur Ernest Montague Eldrid, le directeur local de la (British-Run) de la banque impériale de Perse agit de la part du gouvernement britannique comme proconsul. Il envoya ses rapports à Aganoor à Ispahan et ensuite ils parvinrent à Téhéran.

Ainsi le 18 juin 1903, Aganoor télégraphia à la légation britannique à Téhéran, annonçant le début de ce qui allait devenir l'un des épisodes les plus sauvages dans l'histoire baha'ie:

"La nouvelle est de Yazd. A l'arrivée de Mirza Muhammad Ibrahim nouvellement désigné Imam Jumih, il y eût des rumeurs de démonstrations anti babis, culminant le lundi matin dans l'attaque de [sur] des babis, la foule tua un commerçant (533), en blessant sérieusement d'autres. Des troubles simultanés à Ardekan et à Taft mais l'ordre est restauré et il est douteux que quelque vie ait été perdue". (534)

Ainsi dans le résumé mensuel des nouvelles envoyé au ministère des affaires étrangères, daté du 23 juin 1903, les contenus de ce télégramme furent également rapportés à Londres.
Pendant presque une semaine, les troubles s'éteignirent, jusqu'à ce que soudainement une violence surgie dans les villages autour de Yazd. Le 24 juin, Aganoor rapporta par télégramme:

"Mon télégramme n°28. 2 babis ont été tués à Ardekan et le dimanche, 4 furent tués à Taft. Yazd est plus calme mais il y a une inquiétude et les babis sont dans la peur". (535)

Vers le 27 juin 1903, la situation s'était détériorée si grandement que Eldrid, ne souhaitant pas perdre de temps, télégraphia directement à Téhéran envoyant son message par l'intermédiaire de Monsieur Rabino (536), le président de la banque impériale de Téhéran.

"A nouveau hier (vendredi), il y a eu de sérieux troubles anti-babis là-bas, 12 babis furent tués et leurs corps maltraités, beaucoup de maisons raflées et pillées, les ghulams et les soldats se joignant au pillage. Naib Shatir, le gouverneur (537), tué par la foule. Aujourd'hui de nouveau des rafles ont eût lieu et des babis tués traînant les corps mutilés à travers les rues. A un moment de l'après-midi, le palais était entouré par une foule en colère. Le gouverneur est absolument sans autorité jusqu'à présent. Les Européens sont en sécurité mais proposerait que les mullas de Yazd soient tenus responsables de leur sécurité comme pour le moment, la ville est sous le caprice des mullas et de la foule. La situation est constamment en train de changer. J'ai fortement conseillé la colonie européenne de s'abstenir de protéger les babis dans leurs maisons. Confirmez-vous mon action". (538)

En entendant parler de la détérioration de la situation à Yazd, Hardinge écrivit à l'Aminu's-Sultan le 27 juin 1903:

"J'ai reçu du département du télégraphe indo-européen et de la banque impériale de Perse à Yazd de ce qui apparaîtrait que des troubles sérieux ont à nouveau explosé là-bas, que 12 babis ont été massacrés aujourd'hui et que les maisons d'autres babis ont été pillés, et que les troupes se sont joints à la population. Les dernières nouvelles datées de 3 heures étaient que les missionnaires anglais à Yazd et d'autres européens étaient en grand danger et que les fonctionnaires de la ligne télégraphique centrale de Perse (Yazd-Kirman) étaient venus dans Yazd de leur camp en dehors de la ville pour les assister. On dit que le gouverneur est impuissant, la foule arrivant plus puissante toutes les heures et les soldats étant avec les mullas. Je n'anticipe pas moi-même quelque attaque sur les européens, mais je pense qu'il pourrait être bien qu'un télégramme soit envoyé par le gouvernement persan aux principaux mujtahids de Yazd, leur faisant comprendre de l'importance d'empêcher des attaques sur les sujets de pouvoirs étrangers, et les appelant à user de leur influence dans cette direction avec la population. Votre Sainteté a peut-être déjà pris les démarches nécessaires". (539)

Hardinge répondit à Eldrid le 28 juin:

"J'approuve entièrement votre avertissement aux européens. En recevant du télégraphe des nouvelles de rixe, j'ai demandé au grand vizir de télégraphier en ce qui concerne la sécurité des européens aux principaux mujtahids". (540)

Le même jour, Hardinge informa à la fois le ministère des affaires étrangères et le gouverneur de l'Indepar télégramme sur les événements à Yazd. (541)

Le 28 juin 1903, Eldrid envoya un rapport complet à Hardinge sur les événements de la semaine précédente:

"J'ai l'honneur de confirmer mon télégramme de la date d'hier concernant les troubles anti-babis à Yazd.
Précédemment, j'ai laissé le docteur Aganoor, le vice-consul H.B.M. à Ispahan pleinement informé des évènements là-bas et il vous a sans doute conseillé la même chose mais les troubles d'hier eurent un caractère si sérieux que je considère nécessaire de communiquer directement avec Votre Excellence de plus économisant du temps.
Les troubles qui ont commencé dimanche dernier, le 14 courant, et qui furent correspondirent à l'arrivée à Yazd du nouvellement désigné Imam-Jumih, culminèrent vendredi dernier dans ce que l'autorité du gouverneur étant défiée et le Naib-Shatir tué.
Sa Majesté Impériale Jella ed Dowleh avait donné des ordres pour un certain homme qui avait tué un parent de ce serviteur d'être emmené en dehors de l'Imam Zadeh, où il avait pris refuge, mais l'un des mujtahids refusa (542). Sur ce, la foule, se sentant encouragée, trouva le Naib-Shatir qu'ils tuèrent et ensuite elle chercha tous les babis qu'elle pouvait trouver, tuant 12 d'entre eux et traînant leurs corps mutilés en exultant à travers les rues et les bazars.
Beaucoup de maisons de babis furent pillées et les ghulams du gouverneur et les soldats se joignirent dans le pillage.
Le dimanche, le gouverneur publia une proclamation ordonnant que quiconque accusé d'être babi seront emmenés au palais et il regardera le cas et administrera la punition.
Le premier babi emmené là-bas cependant, il refusa de le tuer et immédiatement tous les bazars furent fermés et le palais entouré pour un moment par une foule en colère.
La rafle continua, en visitant les maisons de babis connus et pendant la journée, plusieurs furent tués.
Bien que jusqu'à présent, il n'y a eu aucun soupçon de quelque sentiment anti-européen, on ne peut jamais être certain du cours d'une foule fanatique puisse prendre et le jeudi soir, j'ai conseillé vivement à la colonie anglaise du danger personnel qu'elle encourait en donnant asile et protection aux babis (en particulier comme il n'y a pas d'autorité gouvernementale locale pour compter sur eux) comme aucun acte de leur part ne serait plus calculé pour irriter les mullas et inciter la furie de la foule.
Personnellement, je pense que c'est le seul danger des européens qui se trouvent là-bas lorsque la foule est déterminée à rechercher certains babis bien connus. Les mullas donnèrent un ordre pour la mort d'un certain serviteur babi employé dans la mission anglaise mais heureusement la foule manqua de le trouver et bien qu'ils étaient constamment dans le voisinage de l'hôpital, aucune tentative ne fut faite de rechercher les maisons missionnaires, autrement le résultat aurait été différent.
Eut le gouverneur traité fermement dès le début, il est très probable que les évènements auraient atteint leur sérieux état présent.
A Taft la semaine dernière, plusieurs babis furent tués et un nombre moins grand à Ardekan. Les troubles renouvelés dans la ville résulteront probablement dans des persécutions ultérieures dans ces villages et possiblement à d'autres en province.
Dans mon télégramme, je me suis risqué à suggérer à Votre Excellence que les mullas de Yazd devraient être tenus pour responsables de la sécurité de la colonie européenne et j'attends la faveur de votre réponse.
Haji Mirza Mahmoud Shirazi, agissant comme Vakil'ed-Dowleh-i-Russe [sic] (543) et un babi important, quittèrent la ville secrètement il y a 5 jours". (544)

La mort du Na'ib-Shatir, Mashhadi Hasan-i-Shatir, que Eldrid cite dans cette dépêche, eût lieu le 26 juin et signala le recommencement du soulèvement à Yazd. Le docteur White de la société de l'église missionnaire était à Yazd à ce moment-là, ayant été demandé par le jalalu'd-Dawlih de retarder son départ pour Kirman lorsque les soulèvements démarrèrent. Lorsque Aqa Ali fut attaqué par la foule le 26 juin, le docteur White fut demandé par Mashhadi Hasan (le beau-père de Aqa Ali) pour soigner ses blessures. Tandis qu'il était dans la maison, la foule se retourna pour finir leur travail et le docteur White fut témoin de ce qui se passa.
Dans une lettre datée du 28 juin, il écrivit:

"Nous sommes juste en plein dans l'émeute la plus grande jamais vu à Yazd. L'émeute commença il y a 15 jours, lorsqu'un babi fut tué. Alors qu'il y avait de très sérieuses rumeurs dans la ville et agissant sur le désir exprimé du gouverneur, je décidais de ne pas aller à Kirman, mais de rester là-bas et de voir les choses se dérouler.
Les choses allaient beaucoup plus calmement et nous espérions tous que le pire était passé. Cependant vendredi dernier un autre babi fut tué et deux hommes - les meurtriers - prirent refuge dans une mosquée. Le prince donna des ordres qu'ils soient extirpés, mais la foule résista à l'ordre et le prince n'était pas assez puissant pour insister sur cela.
J'allais assister le babi qui était alors dangereusement blessé et qui mourut après, et tandis que j'étais dans sa maison, la foule l'entoura, brûla la porte et entra en masse. Je ne pouvais rien faire pour les protéger, et lorsque la foule promis de ne pas toucher aux femmes, je sortis. Depuis lors la ville est aux mains de la foule. Le gouverneur, que j'ai vu hier, ne peux la contrôler.
Je ne sais pas combien de babis ont été assassinés, mais au moins 20, je pense.
Jusqu'à présent les européens ont été parfaitement en sécurité, mais nous ne savons pas naturellement, combien de temps les choses vont rester ainsi. Cependant nous avons fait ce que nous pouvions, et sachant que Dieu dirige d'en haut. Cela a été une question très difficile de décider d'abriter les babis. J'ai parlé de la chose de manière très complète avec Malcolm et Eldrid, et nous sommes tous d'accord que nous n'avons pas le droit de faire cela, à l'exception de nos propres serviteurs et de nos amis immédiats... les femmes à qui j'ai demandé de venir et de rester avec moi pendant un jour ou deux. Il semblerait très difficile de refuser l'admission de babis, mais nous avions à respecter le gouverneur et aussi penser aux européens en général et à notre mission en particulier". (545)

Plus tard, le 4 juillet, le docteur White écrivit un long récit de ses expériences dans un article intitulé "Comment les babis moururent pour leur foi" pour "Mercy and Truth", le magazine médical de la société de l'église missionnaire.

"Aucun doute que vous lirez dans vos papiers les terribles massacres parmi la secte appelée babis en Perse. Nous à Yazd avons été au milieu du pire d'entre eux.
Pendant quelque temps, j'ai noté des symptômes d'agitation dans la ville; là-bas semblait y avoir une excitation dissimulée, un courant sous-jacent général de sentiment au travail? Nous n'étions par conséquent pas surpris lorsque le lundi 15 juin, un babi fut tué, plusieurs autres blessés et des maisons pillées. Sa Sainteté Impériale le Jilal-ud-Dowleh, le gouverneur, m'envoya et me demanda de retarder mon voyage proposé à Kirman jusqu'à une date ultérieure et de rester à Yazd dans les intérêts généraux de la mission et de la colonie européenne.
Contraire à tous nos espoirs, la ville restait calme et nous sentions tous peut-être que le danger était passé.
Cependant, le vendredi 26 juin, juste lorsque j'avais fini mon travail matinal à l'hôpital, un message urgent m'arriva d'aller voir un homme qui avait été assailli par la foule. Je sortis tout de suite et du côté opposé à Yazd trouvait mon patient. C'était un jeune homme, un petit fabricant et il avait manifestement été sévèrement et sauvagement pris à parti par la foule. Il avait plusieurs grandes blessures sur la tête, au nez et sur le corps, causées par un couteau ou une épée et il était très faible avec une perte de sang, presque inconscient du fait et le pronostic était mauvais. Je commençais à coudre les blessures et avant que je n'aie fini, la foule commença à hurler autour de la maison. Bientôt un bélier fut apporté pour briser la porte et finalement du naphte fut versée sur elle et elle s'enflamma. Les cris de la foule devenaient de plus en plus bruyants, comme le rugissement d'un animal sauvage blessé. Puis la porte s'ouvrit et dans une ruée la maison fut dévastée. Ce fut un moment excitant; mon patient mourut du choc et un autre fut tué dans la maison. Personne ne me toucha; un homme hurlai "Nous n'avons rien à voir avec les étrangers" et beaucoup à ma contrariété, un énorme siyyid parut devant moi et m'embrassa. Je plaidais pour les femmes et je pense qu'ils furent toutes indemnes; certainement aucune ne fut blessée en tout cas. Voyant que je ne pourrais rien faire de plus, je partis à cheval.
Toute cette journée, la tuerie continua et tout le samedi aussi. Le samedi après-midi, la foule perdait complètement (of hand), ni n'écoutait leurs propres mullas, ou le gouverneur, qu'ils assiégèrent dans son palais.
Tous les travaux furent suspendus et les cris de la foule pouvaient être entendus dans toutes les directions. C'était les Saturnales du diable.
L'hôpital le samedi après-midi pourrait avoir été un champ d'hôpital après une bataille. J'étais très occupé avec des blessures de coups de feu, d'épées et de couteaux.
Nous sentions tous beaucoup le besoin de l'attention protectrice de Dieu le samedi et le dimanche, comme, bien que rien ne fut dit contre les européens, une foule encore incontrôlable n'est pas un voisin agréable.
Le lundi, la fureur de la foule avait un peu passée dans la ville, mais les mêmes scènes étaient en train de se dérouler dans les régions environnantes. Dans toutes, de 70 à 100 personnes avaient été tuées et un grand nombre de propriétés pillées. Nous ne savons pas encore la pleine mesure des ravages qui ont été perpétrées.
Les détails les plus écoeurants sont venus à la lumière. L'une des amies de ma femme, une jeune femme nouvellement mariée, a perdu son mari, son père et son beau-père. D'autres ont perdu des fils, des frères et des pères. Beaucoup sont complètement ruinés et nous devons rendre l'assistance que nous pourrons.
Un ami à moi, un grand propriétaire terrien, qui vivait dans une ville à 40 miles de Yazd, avec qui j'étais resté, fut tué avec tous ses parents mâles, 8 personnes en tout.
Nous pourrons faire comparativement un peu pour aider les malades, comme par une loi internationale nous ne sommes pas liés à interférer dans des affaires de politique interne et à Ispahan, où il y a eu une petite explosion, le consul russe fut ordonné d'expulser nombre de babis qui avaient pris refuge avec lui. Ce fut avec difficulté que ceux d'entre nous qui avaient des serviteurs babis furent capables de les protéger.
Naturellement nous ne devons pas oublier que beaucoup de persécuteurs musulmans croyant qu'ils font du service pour Dieu dans cette affaire et beaucoup d'entre eux regardent avec horreur ce qui a eût lieu.
J'ai insisté avec plusieurs d'entre eux que la persécution signifie simplement la propagation d'une foi (546) et que nous croyons notre plan être le meilleur, de travailler par amour pour ce que nous croyons être la vérité. Beaucoup des babis par la peur sont à nouveau devenus musulmans, maudissant littéralement leur foi ancienne. Beaucoup, de l'autre côté sont restés fermes. Un vieil homme lorsqu'on lui a demandé de se repentir et de maudire le Bab dit "J'ai été babi pendant 50 ans et je ne maudirais pas la foi maintenant" et il fut tué.
Certains qui étaient effrayés de devenir chrétiens étaient tués comme babis pour une fausse foi. Prierez-vous pour la bénédiction de Dieu sur la Perse et que Dieu révélera la vérité à sa population". (547)

Un autre missionnaire de la société de l'église missionnaire, Napier Malcolm était aussi à Yazd à ce moment-là et dans son livre "Five Years in a Persian Town", il indique certaines des raisons qui pourraient avoir incité la foule:

"Les sectaires behai [sic] ne furent pas à ce moment exécutés devant les mujtahoids, mais ils furent mis en pièces par la foule. Ce qui avait excité la populace n'était pas simplement un sentiment religieux, mais c'était très largement la déclaration par les autorités cléricales que les biens des baha'is étaient "légaux", c'est, que quiconque pouvait les piller qui est concerné. Les attaques furent souvent faites par des hommes qui avaient vécu pendant un long moment en proche compagnonnage avec les béhais, les connaissant tout le temps être membre de la secte, et encore les fréquentant et mangeant avec eux de manière libre. Des trous furent percés dans les têtes de certains de ces pauvres malheureux avec des poinçons, de l'huile fut alors versée dans le trou et allumé. D'autres formes de torture furent utilisées sur lesquelles on ne peut pas écrire. Des femmes et des enfants étaient rarement finalement tués, mais étaient affreusement maltraités et parfois laissés pour mourir de famine. Il fut rapporté que dans l'un des villages, des enfants babis moururent en pleine vue des villageois, après avoir attendu pendant des jours sous les arbres où leurs parents assassinés les avaient laissés... un soldat trouva un yazdi qui était traîné vers un autre homme, et essayant de découvrir si il était vraiment un behai. "Vous voyez", dit-il, "j'ai été un homme méchant toute ma vie, et je n'ai jamais dit mes prières ou fait quelque acte pieu, de peur que je puisse faire un grand acte pieu. J'irais certainement en enfer. Si cet homme est un babi, je ne devrais pas le laisser aller, car si je tue un infidèle, naturellement j'irais droit en enfer". (548)

L'holocauste de Yazd continua avec beaucoup de baha'is étant tués chaque jour. Le 29 juin, Eldrid télégraphia:

"Hier les troubles continuèrent et le gouverneur tua deux babis amenés à lui. La foule tua aussi 2 ou 3, traînant leurs corps à travers la ville. Agha Mirza Seyed [sic] Ali Hiere (549), un leader mujtahid enjoignit la foule hier à cesser de piller et d'amener tous les babis au gouverneur ou au mujtahid pour un jugement. Aujourd'hui lundi, la ville est très ordonnée mais la recherche de babis continue. Je comprend qu'aucun télégramme n'ait atteint les mullas de Téhéran mais je n'appréhende pas que les européens soient dans quelque danger". (550)

Le 1 et le 3 juillet, Eldrid envoya des télégrammes supplémentaires à Hardinge. (551) Les contenus de ceux-ci sont beaucoup plus pleinement expliqués dans le rapport suivant envoyé par la poste et datée du 3 juillet:

"J'ai l'honneur de confirmer ma lettre du 28 juin, aussi mes télégrammes du 29 et du 30, du 1er et du 3 juillet concernant les persécutions babies.
Le samedi, le gouverneur apaisa la foule en soufflant un babi bien connu de la bouche d'un canon (552) et coupant la gorge d'un autre (553), mais le prince s'avoua lui-même incapable de punir soit les responsables de ces troubles ou soit ceux principalement concernés dans les meurtres dus à la volonté d'instructions spécifiques.
Le prince m'appela au palais le mercredi et se plaignit sévèrement de son manque d'instructions définies et de pouvoir du gouvernement central, déclarant que ses ordres étaient d'un caractère très général et conseillant que des mesures drastiques et sévères devaient immédiatement être prises pour éviter une recrudescence du trouble qui pourrait être suivie par un grave danger pour les européens. Son résumé de la position et l'essentiel de ses remarques étaient à moins que la position soit forcée soit à Téhéran par la légation britannique soit à Yazd par une attaque sur les maisons européennes, lui, serait sans justification pour prendre une action nécessaire.
L'opinion de Sa Sainteté Impériale, que j'ai citée, fut exprimée en privé avec une demande que lorsqu'elle sera communiquée à Votre Excellence, elle ne devrait pas être accréditée à lui mais je ne pourrais pas consentir d'éliminer le nom du gouverneur de mon télégramme.
Je dois ajouter que je pense que Sa Sainteté Impériale, voyant qu'il a perdu le pouvoir et le prestige, pense qu'il pourrait récupérer sa position perdue et sa dignité par ces moyens, mais je considère meilleur d'autoriser à Votre Excellence d'être le juge.
Cela plaide bien pour le prestige et le standing des européens à Yazd que bien que la foule était en train de rechercher de manière diligente certains babis connus le samedi après-midi, le 27 juin, aux abords des résidences des missionnaires européens, aucune tentative ne fut faite pour entrer dans quelque maison, bien que le gouverneur allait être entouré dans son palais et que les maisons babies allaient être pillées par la rafle, aidés par les ghulams et les soldats.
Depuis que le rapport est parvenu ici que Sa Sainteté Royale, le Zillus-Sultan a quitté Ispahan pour Yazd avec des troupes et de l'artillerie et que la cavalerie est sur le chemin de Téhéran, la ville s'est calmée mais avec les babis encore cachés et les coupables non punies, il est trop tôt pour prédire que les persécutions sont arrivés à la fin.
Des troubles d'ampleur variable sont répétés dans la plupart des villages environnants et il est estimé qu'environ 40 babis ont perdu la vie à Yazd et 40 à 50 dans la région depuis le commencement de ces troubles". (554)

Le 4 juillet 1903, Mademoiselle Jessie Biggs, missionnaire de la société de l'église missionnaire à Yazd, écrivit le long récit suivant des évènements des précédents trois semaines à Monsieur Durrant, le secrétaire honoraire de la société à Londres:

"Aucun doute que vous aurez entendu par des télégrammes publics et aussi des communications privées des troubles que cette ville a eu dernièrement, un récit de la persécution des babis par les musulmans. Chacune de nos maisons missionnaires a naturellement vu un côté différent, et je sens que cela pourrait vous intéresser d'avoir quelques pages de mon journal, donnant une description de ce que nous vîmes et examiner.

C'était vers le 13 juin que nous entendîmes parler des troubles à Ispahan, mis sur pieds principalement par certains des mullas principaux là-bas.
Le lundi 15 juin, nous entendîmes qu'un babi avait été tué à Yazd et certains de nos amis babis vinrent à nous dans la détresse pour conseil. Notre travail n'était pas interféré avec de toute les façons et nous allâmes visiter librement comme à l'habitude. Le prince gouverneur cependant, demanda que le docteur White n'aille pas à Kirman comme il avait été prévu, car il craignait que des troubles croissent à Yazd.

Le 17 juin, nous entendîmes parler de 2 hommes de plus étant tués - l'un vivait près de la porte de l'un de nos convertis, qui est un professeur dans l'école de Monsieur Malcolm, et qui est m'enseignait aussi le persan. La femme de l'homme tué fut également méchamment battue par des femmes la battant et la mordant vers les mains et le visage. Je vous assure que ces personnes devenaient comme des bêtes de proie dans leur fanatisme.

Le mardi 23 juin, notre chef serviteur (un babi) nous parla de plus de morts dans la ville, et pour la première fois, il semblait lui-même nerveux et demanda si nécessaire que nous devrons protéger sa femme et ses enfants - et d'autres parents. L'homme de ce beau-père (555) est un chef et un enseignant parmi les babis, et il est très effrayé pour lui. La femme et la soeur de notre homme serviteur sont pratiquement chrétiens - cette dernière a été sous un enseignement défini pendant quelque temps, avant d'être baptisée. Mais en mai elle se maria à un puissant babi, et ainsi son baptême pendant un temps a été remis à plus tard.

Le mercredi 24 juin, nos beaux-pères et beaux-frères serviteurs (le mari de cette fille) arrivèrent et restèrent dans nos serviteurs composés avec nos serviteurs. A ce moment, nous-mêmes n'étions pas du tout plein d'appréhension, en fait nous étions en train de faire notre travail habituel dans la ville et nous ne rêvâmes jamais du tout de ce qui allait se passer. Nous ne vîmes et n'entendîmes rien de ces 2 hommes et nous ne leur donnions qu'une très petite pensée. Nous avions entendu qu'un siyyid d'Ispahan était arrivé à la ville (Imam-Jumih) et ce fut ce qui allait exciter la population. Il venait juste de retourner de Karbila, où sans aucun doute son fanatisme avait été éveillé - car plus tard nous entendîmes qu'il disait qu'il avait l'intention d'exterminer les babis. Le prince gouverneur a peu ou aucun pouvoir sur ces leaders religieux, et je pense qu'il était apeuré de lever sa main sur lui.

Toutes les choses semblaient assez calmes jusqu'au vendredi 26 juin. Ce jour-là, sur l'invitation de Monsieur Eldrid, le vice-consul là-bas, la plupart d'entre nous sortirent toute la journée dans un jardin persan. Nous quittâmes la ville à 6 heures du matin à cause de la chaleur. Vers le soir, alors que nous approchions de Yazd, le docteur White vint nous rencontrer nous apportant des nouvelles de grands troubles dans la ville depuis midi. Il nous parla de ses propres expériences de ce jour et comment 8 au moins que nous connaissions bien furent soit tués ou soit méchamment frappées.
Les nouvelles touchèrent les maisons toutes proches, car certains de nos convertis étaient parmi le nombre et nous craignions pour les autres. Aussi nous ne savions pas où ce la pourrait prendre fin si le prince avait perdu tant de pouvoir. Il a été regardé comme un très puissant prince jusqu'à maintenant.
Lorsque nos dames rentrèrent, notre homme nous dit, que sa femme et 3 petits enfants, sa mère (âgé de 60 ans) et sa soeur (80 ans) et également une soeur et un autre beau-frère avaient tous pris refuge là-bas. Ce fut une terrible réalisation de voir ces pauvres êtres s'approchant en dehors de notre cave. Tout d'abord un et puis un autre, les petits enfants et le bébé dans les bras et la pauvre vieille femme de 80 ans. Ils semblaient tous si effrayés et si terrifiés, même les petits enfants qui étaient habituellement si joyeux avec nous, ne dirent pas un mot. Un signe de nous et la joie que cela leur donnait, les énervait tout à fait. Mais nous les rendîmes bientôt plus courageux et puis nous leur donnâmes de la nourriture et nous les couchâmes assez heureux pour la nuit.
Il semble qu'au milieu de la journée, ils fuirent de leur maison dans la panique, laissant leur nourriture à moitié cuite et apportant les enfants à moitié habillés. A présent ce fut que les 2 hommes dans l'autre maison commencèrent à nous inquiéter, car nous savions que l'homme le plus âgé avait beaucoup d'ennemis et avait été à travers beaucoup de persécution, nous n'étions pas réellement avec de l'appréhension du danger immédiat pour chacun d'entre nous.

Samedi 27 juin. Nous prîmes le dispensaire comme d'habitude. A la fin l'une de nos deux femmes converties fut amenée méchamment frapper durant la foule hier. L'un de ses fils, un babi était allé comme d'habitude dans une petite usine de tissu près de là, quelqu'un lui dit qu'il était en danger. Sur ce, elle se hâta à lui mais entra dans la maison seulement pour le voir tué devant ses yeux. Dans ses efforts pour le protéger, elle fut méchamment frappée sur la tête, les bras et les genoux, un doigt cassé et disloqué et un autre presque coupé.
Nous lui pansâmes les blessures, et nous fîmes tout ce que nous pouvions pour elle. Elle était si courageuse et si patiente mais elle s'évanouit de douleur et de fatigue. L'un de ses frères fut tué et également un petit enfant seulement âgé de quelques mois. Ces personnes ne savent pas ce qu'ils font dans leur fureur et on réalise de plus en plus chaque jour, que rien ne peut les changer eux ou le pays que l'esprit de Dieu.
... Revenant du dispensaire, j'ai entendu que la foule pensait que 2 hommes que nous abritions, avaient pris refuge dans le château. C'était tout à fait possible et probable à la population. La foule fut réunie autour du château leur demandant d'être sortis, qu'ils puissent être tués.
Après le dîner, l'un de nos serviteurs (un musulman) vérifia cette déclaration; Il vivait près du château et avait vu la foule. Nous entendîmes ensuite que la foule était en train de devenir furieuse, et les siyyids étaient en train de leur conseiller vivement de ne pas faire attention pour le prince ou le Shah, mais d'emmener les hommes. Quand tout cela fut fait, nous réalisions que nous étions dans un certain danger à présent et si la foule trouvait où les hommes étaient, nous ne savions pas ce qui pourrait se passer. A la fois, Monsieur Malcolm et le docteur White dirent que si la foule venait, il n'y aurait à faire d'autre que de céder les hommes. Monsieur Malcolm alla gentiment et parla aux hommes sur le sujet et ils approuvaient tout à fait que la foule, si irrésistible, aurait à se tourner vers les serviteurs de la maison et ainsi les femmes et les enfants qui étaient encore protégés dans notre cave seraient sauvés. Ce fut merveilleux de voir le calme du vieil homme, alors qu'il était assis fumant un kylian et attendant la mort. Il semblait qu'il louait la pensée du martyr.
Puis l'après-midi commença à s'écouler. Notre portier de l'hôpital qui avait été avec nous toute la journée dans le refuge dit qu'il fuirait dans le désert comme il connaissait les brèches où il pourrait se cacher. Notre autre homme babi nous implora de le laisser aller à Chiraz, à la tombée de la nuit, car il avait des parents et des amis là-bas, et il pourrait voir sa femme, etc., plus tard. Monsieur Eldrid écrivit pour nous dire que s'il exprimait un souhait de partir, il se devait de faire ainsi et les 2 autres hommes devraient partir également à la tombée de la nuit. Nous fîmes ce que nous pûmes pour notre homme, lui donnant une lettre d'introduction pour Monsieur Rice, etc. Nous les femmes étions à nouveau livrées à nous-mêmes et cela semblait un terrible moment de suspense.
Les femmes et les enfants effrayés d'être séparés de nous pendant un long moment et les 2 hommes apparemment morts dans la maison voisine. Cette dernière semblait trop affreuse et le docteur Taylor alla finalement et les amenaient vers notre côté afin qu'ils puissent être avec leurs femmes et leurs amis un petit moment. Ce fut autour de 5H30 que nous pensâmes entendre des cris et trois d'entre nous, courant sur le toit, convaincus que la foule était en train de venir. Je parti d'urgence et amena rapidement toutes les femmes et tous les enfants dans la cave éloignée et les hommes revinrent dans leur propre maison. Mademoiselle Stirring qui vint à nous comme un obus et les autres dames regardant sur le toit. Elles voyaient une partie de la foule autour du coin de notre rue étroite et pavée, et se tournèrent dans une maison au fond. Ils étaient armés de bâtons et de tringles comme armes de mort.
Mademoiselle Stirring et moi allâmes vers les pauvres femmes qui pensaient que leurs maris seraient sans doute tués, et priâmes avec elles. Elles étaient si courageuses, et si confiantes en nous et si reconnaissantes pour la prière. Puis nous les dames avec Monsieur Malcolm avions prié ensemble et alors il n'y eût à rien à faire d'autre que d'attendre. Aussi étrange que cela puise paraître, la foule partit, entrant apparemment dans une autre maison proche de celle-ci. Vraiment Dieu aveugla leurs yeux.
Après quelque temps de suspense, le danger immédiat et le bruit semblèrent passer et puis Monsieur M. nous quitta. Il avait plusieurs personnes protégées dans sa maison et nous craignions que la foule puisse revenir ici, mais elle ne le fit pas. Progressivement, le soleil se coucha et l'appel à la prière du soir monta dans toute la ville. Jamais je ne fus si reconnaissant de l'obscurité et jamais avant je n'avais apprécié ces tanières comme des maisons à nous. Dès que l'obscurité arriva, nous amenâmes les hommes, et nous leur priâmes de nous dire au revoir. Nous leur donnâmes de la nourriture et d'autres nécessités pour leur fuite, mais ce fut avec beaucoup d'enthousiasme qu'ils partirent. Ils nous avaient dit de prier avec eux et ils avaient tous dit que c'était notre prière qui les avaient sauvés.
Finalement nous avions à les pousser dehors. Ce fut terriblement triste car ils ne savaient pas ce qu'ils auraient à affronter. Ce fut aussi pathétique, à nous qui avions laissé des choses à notre charge. L'un me donna deux sacs d'argent, et d'autres choses furent données aux autres dames. Quel jour cela avait été et comment nous priâmes Dieu pour ses merveilleuses libérations. Vraiment si Dieu est avec nous, qui peur être contre nous.

Dimanche 28 juin. Nous allâmes toutes les femmes à l'hôpital des femmes dès que possible comme il semblait que c'était le meilleur endroit. Les enfants avec leurs mères étaient parties la nuit dernière. Aujourd'hui il y eût un rapport que toutes les maisons européennes seraient pillées. Cependant c'était tout à fait faux et les persans semblent trop effrayés du pouvoir anglais pour oser interférer avec nous. C'est l'une des choses les plus dures, nous sommes si en sécurité et les autres si sans défense. Cependant, à la demande du docteur White, nous les femmes passâmes la journée dans sa maison. Aujourd'hui la foule est dite être après mon professeur. Il est à l'abri avec Monsieur Malcolm.
Tout à fait dans la soirée, une note arriva du prince demandant que nous nous débarrassions de tous les babis, cela signifiant beaucoup de travail pour Monsieur Malcolm car il en avait plusieurs avec lui. Un ordre avait aussi été émis que la recherche des maisons devait s'arrêter et que tout babi trouvé serait emmené jusqu'au château et jugé là-bas. Le jugement semble simplement de faire renier au prisonnier le Bab, qui si il refuse de le faire, est puni de mort, étant probablement soufflé de la bouche d'un canon. Leurs façons de tuer ces pauvres babis pourchassés, ont été épouvantables. Certains ont été battus et lapidés, d'autres tirés dessus et tirés encore, et d'autres mis en pièces.
Comment quelqu'un peut dire que la religion de ce peuple est assez bien pour eux et l'évangile du Christ n'est pas utile dans ce pays. Comment ce petit peuple réalise le pouvoir de l'évangile du Christ lorsqu'ils parlent ainsi. Je suis heureux d'avoir été là-bas et d'avoir vu ce que j'ai vu - les horreurs d'une religion faisant l'homme et le pouvoir glorieux de Dieu, gouvernant tout.
Le docteur White avait un garçon (556) dans sa maison, un élève de l'hôpital (le beau-frère de notre serviteur qui jusqu'à ce matin, nous avions abrité). Il a environ 17 ans et l'un de nos chercheurs, qui est en train d'attendre le baptême - un splendide chrétien de coeur mais connu dans la ville comme babi à cause de la notoriété de son père. Le docteur White sentit qu'il était nécessaire de se débarrasser de lui. Ce fut pitoyable de l'entendre implorer d'être autorisé à rester, disant qu'il avait peur d'être seul. Cependant le docteur White fit de son mieux pour lui et finalement il partit.

Lundi 29 juin. Nous admîmes dans notre hôpital une vieille femme d'environ 70 ans, bien connue de mademoiselle Stirling. Elle avait un sale couteau ou une épée coupée à la jointure du coude et d'autres blessures. Aujourd'hui notre pauvre portier de l'hôpital nous revint. Il est dans un piteux état, mais nous avions à nous débarrasser de lui à nouveau à la nuit.

Mardi 30 juin. Lorsque nous descendîmes pour le petit déjeuner, nous trouvâmes notre homme serviteur de retour. Son histoire est la suivante: Lui avec 2 compagnons allèrent aussi loin que Nayriz, un village à environ 30 miles de distance. Là-bas, ils furent reconnus en tant que babis. Une large foule les entourant les battit. Notre homme était juste en train d'avoir la gorge tranchée lorsqu'un siyyid s'avança et l'interdit. Il dit qu'il avait des ordres de renvoyer quiconque à la ville pour être jugé et mis à mort, et s'ils le tuaient, il tirerait sur eux. Puis il dit à la population qu'il donnerait à notre homme une escorte et le renverrait à la ville. Notre homme avait eu tout son argent, ses chaussures, et son sac volés par lui, les deux derniers replacèrent ce siyyid, et puis amena l'escorte ensemble et les mulets et il les fit partir, avec des ordres secrets que lorsqu'ils seront bien dans le désert, ils devraient laisser notre homme et ses compagnons libres et de partir tandis qu'aucun mal ne leur sera fait.
Le siyyid avait connu notre homme des années auparavant mais cela pouvait à peine compter pour son comportement à un tel moment comme celui-ci. Notre homme semble penser que ce fut entièrement l'intervention de Dieu qui le sauva. Il dit, de manière si pathétique, "au moment où ils allaient me tuer, j'ai prié Dieu qu'il prenne soin de mes petits enfants" et des larmes s'écoulaient du visage du pauvre homme à ce souvenir. Je sentais, et nous sentions tous, je pense, que tous ces hommes nous ont été renvoyés, car c'est étrange à dire que quelqu'un relié avec nous de toutes les manières est revenu sain et sauf". (557)

Le 8 juillet, Aganoor envoya la dépêche:

"Le télégramme suivant datée du 7 juillet de Yazd a été reçu par monsieur Stileman du docteur White, commence par:
Le gouverneur m'a envoyé aujourd'hui et il dit que la situation là-bas est très critique, il est fermement convaincu qu'à moins que des mesures puissantes soient tout de suite prises, et il est tout de suite soutenu par l'autorité et les troupes et plus tard les offenseurs punis, une autre explosion aura lieu et alors la colonie européenne sera en grand danger. Il m'a demandé spécialement de lui envoyer un télégramme aujourd'hui. Fin." (558)

En recevant ce télégramme, Hardinge écrivit le 8 juillet au premier ministre, l'Aminu's-Sultan, lui conseillant que les renforcements proposés soient envoyés à Yazd rapidement et que les meneurs des troubles soient chassés de la ville. (559)
Le jour suivant, le 9 juillet 1903, Hardinge eût un entretien avec l'Aminu's-Sultan dans lequel ce dernier confirma que la cause première des troubles avait été Aqa Najafi. Dans une dépêche au secrétaire des affaires étrangères britannique, le marquis de Lansdowne hardinge écrivit:

"Sa Sainteté dit que ces troubles avaient été de manière probante attribués à Aqa Najafi, qui avait essayé de provoquer de similaires massacres dans beaucoup d'autres villes de la Perse et avait envoyé des émissaires pour ce but à Sultanabad, Qazvin, Chiraz et Téhéran. Dans les trois dernières places, le clergé avait décliné être devenu ses complices: l'attitude des mullas de Téhéran était encore incertaine, mais le plus éclairé d'entre eux désapprouvait de telles méthodes sauvages, et les autres espéraient qu'il serait impressionné par les mesures militaires que le gouvernement persan était en train de prendre pour le maintien de l'ordre". (560)

Le 21 juillet, Hardinge envoya un résumé des nouvelles de Yazd au secrétaire des affaires étrangères britanniques, le marquis de Lansdowne. (561)
La ville était plus ou moins revenue à la normale lorsqu'un nouvel épisode menaça la paix une nouvelle fois. Ce fut l'arrivée à Yazd d'une caravane de pèlerins de Mashhad. Avec cette caravane se trouvait un groupe de baha'is, les plus en vue parmi eux étant Alaviyyih Khanum-i-Mahfuruzki, la femme d'un martyr du Mazindaran. Sur leur chemin, les baha'is n'avaient pas hésité à enseigner leur religion ouvertement aux pèlerins. Mais lorsque la caravane approcha de Yazd, des nouvelles du soulèvement anti-baha'i leur parvinrent et certaines personnes mal disposées envoyèrent des mots à Yazd que les baha'is, ne souhaitant pas placer quelques uns des baha'is de Yazd en danger en allant dans leur maison, se trouvaient dans un caravansérail. Jalalu'd-Dawlih avait quitté Yazd à ce moment-là, laissant la responsabilité pour les ordres dans la ville dans les mains du Nayibu'l-Hukumih (le gouverneur assistant) et Kazim Khan-i-Darughih (562), et lorsque les nouvelles lui parvinrent qu'une foule s'était réunie en dehors du caravansérail, il partit avec un groupe de farrasches pour disperser la foule.

Eldrid rapporta le 24 juillet:

"La ville est restée calme de manière superficielle depuis le départ du gouverneur du prince dans son village de Abbasabad mais au contraire je pense, à ses désirs. De son attitude antérieure à son départ, j'ai peu de doute qu'il aurait salué un trouble, ayant autre qu'une origine anti-babie, qui lui donnerait une excuse suffisante pour punir les offenseurs dans la récente émeute. La rumeur du palais concoctée d'une course organisée sur la banque impériale qui allait prendre la forme d'une ruée et ensuite le départ quelque peu hâtif de la ville suivie par le déménagement du palais à Abbasabad d'une exceptionnelle somme de bagages donna couleur à cette vue et étaient des parties d'un plan que la perte de pouvoir et de prestige de Sa Sainteté dans la ville avait réduit à néant.
Bien qu'aucun babis n'aient été tués dans la ville durant les trois dernières semaines, des émissaires des mullas ont deux fois laissés entendre de la place cachée d'un babi dans une ville et ils sont retournés avec sa tête.
Un incident eût lieu le vendredi dernier qui tout d'abord donna des signes de sérieux développements mais qui fut avorté par l'arrivée du darughih. Un groupe de pèlerins arrivant de Mashhad en route pour le Fars prit note à leur arrivée qu'ils avaient dans leur caravane une famille de 4 babis. Une foule se rassembla immédiatement et commença à défoncer les portes du caravansérail lorsque le "daroga" apparut par chance. Promettant d'emmener les accusés au palais, il persuada l foule de se disperser et j'ai entendu que les voyageurs étaient pressés de leur voyage vers le sud le matin suivant.
Une proclamation a été publiée cette semaine, reprochant à la population d'ignorer le conseil à la fois du prince et des prêtres (Mirza Siyyid Ali Haere) et se permettant dans la destruction volontaire de la vie et des biens et terminant avec une menace de ligoter dans la bouche d'un canon tout futur perturbateur de la paix sans procès ni enquête.
Il est dit que le gouverneur a ordonné à ses disciples d'envoyer leurs andérouns de Yazd dans le but que ses mains ne puissent être entravées à son retour.
En référence au conseil de Votre Excellence en ce qui concerne la possibilité de refuser la protection aux babis, je suppose que des réserves doivent être faites dans les cas de vieux serviteurs. J'ai répondu dans cette épreuve aux questions des européens mais je leur ait conseillé que les familles et les relations des serviteurs babis soient laissés dans leurs propres maisons". (563)

Des nouvelles des évènements à Yazd furent rapportées dans les journaux à travers le monde. Le Times de Londres porte une brève référence aux troubles à Ispahan et 0 Yazd dans sa publication du 13 juillet 1903 (564) avec un rapport plus complet le 30 juillet (565)

* Sérieux troubles en Perse:

"Selon les informations reçues de sources sures, la ville et la province de Yazd dans la Perse du Sud furent les scènes de très sérieux troubles durant la dernière partie du mois de juin. Des bagarres, qui durèrent pendant plus de 15 jours à Yazd, culminèrent vers la fin de juin dans une explosion populaire dirigée contre les babis, des réformateurs religieux dont les aspirations ont toujours été vues avec une grande suspicion par les classes gouvernantes. Des rumeurs d'une démonstration contre eux circulèrent à Yazd au début juin sur l'arrivée de Najaf d'un nouveau mujtahid, ou grand prêtre, Mirza Muhammad Ibrahim. Le 27 et le 28, en particulier la position, même de résidents étrangers, devint pendant un temps critique lorsque la foule était en train de rechercher certains babis bien connus dans le quartier de la ville dans lequel les maisons des missionnaires anglais étaient situées. Durant la totalité de ces 2 journées, chaque babi qui tombait dans les mains de la foule était massacré de la manière qui était la plus plaisante à la foule du moment, et des corps mutilés étaient traînés à travers la ville dans toutes les directions, suivie par une foule exultante. Des maisons furent recherchées et pillées, des femmes battues et dans un ou deux cas tuées, et la ville fut dans les mains d'une foule dont le seul programme était de tuer. Les maisons des babis furent démolies de l'intérieur et pillées par la foule, aidés par les ghulams et les soldats. Le dimanche 28, les mujtahids enjoignirent la populace à amener tous les babis soit devant eux soit devant le gouverneur pour un jugement. Le prince refusa tout d'abord de céder aux menaces de la foule. Mais son palais fut entouré par une foule turbulente, et le jour suivant il partit et avait emmené devant lui un homme soufflé de la bouche d'un canon et la gorge d'une autre tranchée, le corps étant traîné ensuite à travers la ville. L'ordre finalement fut restauré dans la ville, mais la province fut très troublée et personne ne pouvait quitter la ville en sécurité. Tous les babis qui essayèrent de fuir furent soit tués ou durent retournés et se cacher eux-mêmes dans les ruines et les fossés autour de la ville, certains capturés, d'autres en fuite". (566)

Le 3 août, le Times publia le récit suivant basé sur des rapports dans le Köln Gazette:

"Les centres principaux de l'agitation anti-babiste furent Ispahan et Yazd. Les gouverneurs de ces villes furent impuissants contre la foule, et ils furent obligés de contenir le mouvement de peur qu'ils puissent tomber victimes eux-mêmes. Le gouverneur d'Ispahan est un frère aîné du Shah. Selon l'organe rhénan, le babisme a un nombre d'adhérents aux Etats-Unis et Abbas Effendi, le principal chef babiste, reçoit fréquemment des visites d'américains.
Le même journal publie un télégramme de Saint-Pétersbourg, qui déclare que 3200 babis ont été expulsés d'Ispahan car le gouvernement craint qu'ils puissent être massacrés par la foule. A Yazd, 120 babis furent tués, de qui 2 furent soufflés de la bouche d'un canon. Le télégramme suivant déclare que les prêtres sont allés si loin que jusqu'à soulever la question de la suzeraineté du sultan (en tant que calife). Ils espèrent réconcilier les sectes chiites et sunnites, desquelles les premiers et du dernier admettent la revendication du sultan être regardée comme le chef de la religion musulmane.
Comme il ya en ce moment une circulation rapide des nouvelles de toutes les parties de l'Asie entre Saint Petersburg et Berlin, il n'est pas impossible que la première aussi bien que la seconde communication dans la Cologne Gazette soit dérivée de sources russes". (567)

* Après les soulèvements:

A Ispahan, bien que l'agitation ouverte contre les baha'is avaient cessé, tout n'était pas encore revenu à la normale comme la lettre suivante du docteur Aganoor, datée du 10 juillet, indiquait:

"En référence à mes dépêches n°20 du 6 juin et n°23 du 13 juin dernier, j'ai l'honneur de rapporter que cette persécution active des babis a cessé, mais il y a des raisons de croire que tout n'est pas terminé.
Les mullas et leurs disciples sont en train continuellement de prendre conseil les uns les autres et continuent à correspondre avec les mullas d'autres villes. Ils sont tout à fait ravis des nouvelles de Yazd et se demandent les uns les autres pourquoi autant fut fait là-bas, bien qu'ils expriment la satisfaction que ce qui fut fait à Yazd était, comme ils disent, le résultat de leur travail là-bas, et l'effet de leur conseil contenu dans leurs lettres aux mullas de Yazd.
A une réunion à la maison de Aqa Nejifi, il a été affirmé que les autorités de Téhéran voulaient punir ceux qui avaient causé des troubles dans Yazd. Aqa Najifi avait déclaré qu'il ne permettrait pas même qu'une rixe commune soit punie ou emmené à Téhéran pour la partie qu'il avait prise dans cette cause.
Je comprends qu'ils sont tout à fait en train de préparer des preuves contre certains hommes de position qu'ils considèrent être babis. Les deux fils de Haji Mirza Hadi Dowlatabadi (568) sont fréquemment nommés. Le père est un babi connu qui eût à quitter Ispahan il y a plusieurs années et s'établir à Téhéran. Les fils ne sont pas connus être babis, mais sont connus être riches. L'un d'entre eux a déjà quitté Ispahan par peur. Aqa Nejifi est rapporté avoir écrit aux mujtahids à Téhéran pour condamner le père à mort, comme aussi démarrer une croisade générale contre la secte à Téhéran.
Devrait-il y avoir une opportunité qui se présente elle-même, il est hautement probable que les mullas ne verrons pas de scrupules à démarrer la nouvelle persécution avec véhémence.
Sa Sainteté Royale le prince a fréquemment exprimé sa surprise aux autorités centrales qui ne prennent aucune mesure sévère. Aussi loin qu'Ispahan est concernée, dit Sa Sainteté Royale, il exige que des instructions définies chassent Aqa Najifi, que Sa Sainteté dit qu'il pourrait facilement faire s'il était armé avec 200 sowars [soldats à cheval]." (569)

Le consul-général russe, le prince Dahija, retourna de congé le 28 juin et Baronowsky, le consul en place qui avait joué un rôle d'une telle importance en initiant le soulèvement d'Ispahan, partit pour Téhéran le jour suivant, un homme châtié.
Le Zilu's-Sultan était un sympathisant bien connu de l'anglais et ce fut probablement à cause de cela et pour couvrir la déconfiture russe que le prince Dahija fit les accusations rapportées par le docteur Aganoor le 10 juillet:

"J'ai l'honneur de rapporter que Sa Sainteté Royale le Zillu's-Sultan m'a dit dans un entretien que lorsque le prince Dahija, le consul-général appelé par Sa Sainteté Royale après son retour, il dit à Sa Sainteté que les troubles causé à Ispahan étaient dus au prince, qui les avaient causés à l'instigation des anglais. Le prince Dahija ajouta qu'ils y avaient 1000 cosaques prêts à la frontière, auxquels Sa Sainteté Royale dit qu'il répondit que cela était très bien mais qu'il y aurait aussi 5000 sikhs du sud.
Durant une conversation avec le prince Dahija, ce dernier m'exprima la même croyance que les troubles à Ispahan et à Yazd étaient dus au prince sans cependant exprimer son opinion sur les instigateurs présumés". (570)

Dans une dépêche datée du 25 juillet, le docteur Aganoor rapporta:

"J'ai l'honneur de rapporter que l'état d'un sentiment d'inquiétude continue, et on entend des chantages aller, sur des prétendues accusations d'être babis...
Il ya quelques jours, deux supposés babis de Najafabad furent battus par ordre de Aqa Nejifi". (571)

Comme indiqué par Aganoor dans la dépêche du 10 juillet, des mouvements furent mis sur pied pour avoir Aqa Najafi chassé à Téhéran, mais ce ne fut pas une chose facile; ce fut improbable que le peuple d'Ispahan l'autoriserait à être envoyé contre son gré.
Cependant, lorsque les nouvelles arrivèrent qu'une force de 5 ou 10000 hommes sous le commandement de Nasru'r-Saltanih (572) s'était regroupée en dehors de Téhéran pour marcher vers le sud et rétablir l'ordre, Aqa Nejifi commença à s'inquiéter. Tandis qu'en privé, il admettait sa peur qu'il soit empoisonné ou étranglé à Téhéran, en public il prit une attitude de défiance, déclarant:

"Lorsque j'ai tué 6 babis à Seddeh il y a quelques jours et que je fus appelé à Téhéran, l'Amin-i-Akhdas (l'une des femmes de Nasirid-Din Shah) envoya l'eau dans laquelle je m'étais lavé les mains". (573)

Et une autre fois:

"Je me suis sacrifié moi-même aux musulmans. Deux groupes seraient très enchantés à ces babis chrétiens et européens. Mais ce plaisir serait qu'ils vivent peu. Je convaincrai les autorités par l'argument de les forcer de déraciner ces racines sales qui causent des troubles (c'est-à-dire les chrétiens et les babis). Si le gouvernement n'est pas d'accord, je donnerais moi-même un ordre pour le massacre de tous (Hokm-i-Khatl-i-om)." (574)

Vers les mois suivants, des tentatives diverses furent faites pour mettre la pression sur Aqa Nejifi d'aller à Téhéran. Ce dernier cependant était déterminé à rester. Néanmoins la situation fut rendue plus facile lorsque, à cause de difficultés financières, la force qui avait été envoyée dans le sud sous le commandement de Nasru's-Saltanih fut dispersée début août. Aqa Najafi cependant, avait quelques tours dans sa manche.
Fin août, il fut publié à Ispahan un télégramme supposant être du sultan Abdu'l-Hamid, adressé à Aqa Najafi:

"Au chef de la religion chiite, Sa Sainteté (le pèlerinage de musulmans) Haji Shaykh Muhammad Taqi Agha Nefiji - Ispahan.
Le télégramme de Sharabiani (575) a été reçu et ses contenus compris. Télégramme envoyé à Téhéran. Continuez votre occupation où vous êtes avec le plus grand honneur et le plus grand respect.
J'ai reçu et vous donnerait toute sorte de soutien des prêtres érudits.
Hamin ibn Majid". (576)

Plus tard, Aqa Najafi dénia l'authenticité de ce télégramme et attribua sa publication à ses ennemis, bien qu'il fût généralement cru être le travail de ses supporters. Finalement cependant, le 12 octobre, après d'autres télégrammes du premier ministre, Aqa Najafi quitta Ispahan pour Téhéran. (577)
De Yazd, Eldrid rapporta les diverses faibles mesures prises par le Jalalu'd-Dawlih pour punir les instigateurs des troubles. Sa lettre est datée du 29 août 1903:

"J'ai l'honneur de confirmer l'information télégraphiée au docteur Aganoor du bannissement de l'Imam-Jumih de cette province durant les derniers jours de juillet.
Il était en ce temps-là résidant dans l'un des villages montagneux à quelques miles de Yazd et des messagers furent envoyés pour l'amener à Abbasabad, le village du gouverneur du prince à environ 11 farsaches de là. A son entrée, la présence du prince, on dit qu'il a fuit lui-même à ses pieds lui implorant la miséricorde. Bien que manifestement banni à Karbila par Chiraz, j'entendis qu'il est à présent à l'attention de Isa Khan (le gouverneur local) à Shahbabek.
Akhund Mulla Hasan a également été banni à Mereez à environ 8 farsaks de la ville.
Le prince gouverneur commença un tour de villages montagneux autour du 12 et à taft, un grand village toujours célèbre par ses "bandits", il rasa jusqu'au sol les maisons de plusieurs d'entre eux qui avaient fuit mais les laissa après quelques jours sans infliger quelque punition sévère.
Masha, un village montagneux qui fut la scène des crimes les plus horribles et les plus repoussants perpétrés durant les troubles et où quelques 30 à 35 babis furent tués, fut ensuite visité par le prince gouverneur qui préleva une amende sur le village qui contenait quelques 400 habitations de tomans par maison.
J'ai entendu que depuis quelques jours, un bandit fut exécuté à taft et un ou deux ont été tués dans les villages de la montagne. En ville un certain siyyid Haider Barnavees, qui fut un outil important des mujtahids durant les troubles, reçut une sévère bastonnade mais à cette seule exception, aucune punition n'a été administré dans la ville et on dit que cet homme n'aurait pas été si mort que cela, il n'aurait pas offert des insultes personnels [au] prince gouverneur au commencement des troubles.
Un kran par toman a, je crois, été ajouté aux impôts sur le compte de dépenses militaires croissantes et en vue de cela, et un grand nombre de familles sans soutien, j'ai peur qu'il y ait une grande pauvreté à Yazd durant l'hiver qui approche". (578)

L'année suivante, Auguste Bricteux, un belge, visita Yazd. Il a enregistré quelque chose des suites de la terreur parmi les babis:

"Invités par certains babis, j'ai dîné dans une maison dont le propriétaire fut abattu l'année dernière sous les coups des jeunes bourreaux chiites, laissant une veuve et un jeune enfant. La pauvre petite chose fut présenté à moi; pale et malade, secoué par la mémoire de scènes terribles, ses grands yeux noirs avec un regard fixe semblant être rempli de la vision épouvantable.
Dans leur zèle, les barbares avaient même bouché les conduites d'eau de la maison et tués les poissons rouges dans l'étang. Ils ont pris grand soin d'emporter tout ce qui était mobile comme récompense de leur courage". (579)

* Addenda:

Dans les enregistrements P.R.O., il y a une lettre de W.Winth, l'agent de Zeigler&Co à Yazd, rapportant la mort de leur courtier, Aqa Muhammad-Hashim, fils de Muhammad-Hanif big d'Iravan. Ce récit semble indiquer que Hashim n'était pas baha'i, mais cela diffère de ce que Haji Muhammad-Tahir-i-Malmiri écrit dans son Tarikh-i-Shihaday-i-Yazd. Naturellement, si Hashim était accusé d'être babi, ce qui est ce que le récit semble impliquer, alors il pourrait avec justification avoir dénié que, depuis il était un baha'i. Les deux récits diffèrent également dans d'autres aspects.
La lettre est datée du 29 juillet 1903:

"Nous avons le regret d'avoir à amener à votre attention que notre courtier Hashim tomba victime des persécutions babies, qui eurent lieu ici il y a quelque temps, prenant une énorme extension et renversant toute la ville, toutes les affaires et tout le marché. Nous n'avons à peine pas besoin d'insister à vous que la perte de notre courtier nous causa un grand dommage, comme nous étions complètement incapables de poursuivre les affaires pendant quelque temps et comme l'engagement d'un nouveau courtier nous gêna encore beaucoup, jusqu'à ce que le nouvel homme soit pleinement familiarisé avec ses devoirs et nos affaires.
L'après-midi du 13 juin, Hashim ne vint pas au bureau, le matin suivant, il nous donna les raisons suivantes pour son absence; un certain Ali bin Haji Mehmed Sefer avait il y a quelques jours auparavant menacé Hashim de le battre en l'accusant d'être babi et sur l'après-midi mentionné ci-dessus, lorsqu'il retourna chez lui, il remarqua que deux individus, connus pour leur mauvais caractère, erraient près de la maison. Hashim suspecta naturellement ces hommes d'avoir l'intention de le battre, et il préféra par conséquent rester chez lui cet après-midi. Dès que Hashim eût expliqué les raisons de son absence, [le] l'auteur alla voir Sa Sainteté Impériale, Jella ed dowleh, gouverneur de Yazd et lui demanda de prendre des mesures pour protéger Hashim de molestation future.
Le gouverneur promis d'envoyer pour cela Ali bin Haji Mehmed Sefer et de lui ordonner de ne pas persécuter Hashim plus longtemps. Ali entendant l'intention du gouverneur et étant effrayé d'une punition sévère se dissimula lui-même. Le matin suivant (15 juin), la première explosion des troubles eut lieu, un babi fut tué dans le bazar et Hashim, étant effrayé, ne vint pas à notre bureau, nous nous adressâmes tout de suite au gouverneur et lui demandâmes d'accorder à Hashim sa protection. Ce dernier avait quitté sa maison et pris refuge avec Haji Mirza Mahmud, vakil ed dowlih. Nous informâmes le gouverneur de cela, et nous lui demandâmes de nous laisser connaître, s'il préférait que Hashim reste à la maison de Haji Mirza Mahmud, ou s'il devait prendre refuge à la kala (la place du gouverneur).
Le gouverneur conseilla Hashim de rester quelques jours de plus à l'endroit où il était, jusqu'à ce que l'excitation dans la ville se soit apaisée. Hashim par conséquent resta là-bas jusqu'au lundi suivant, le 22 juin. La ville ayant été calme toute la semaine, Hashim était inquiet de reprendre à nouveau ses devoirs, mais ayant demandé au gouverneur dès le début de protéger notre courtier, nous décidâmes de demander l'avis de ce dernier avant d'autoriser Hashim de refaire son apparition à nouveau dans le bazar. Cependant le gouverneur conseilla Hashim de rester quelques jours de plus à la maison de Haji Mirza Mahmud, jusqu'à ce qu'il (le gouverneur) fut capable de garantir la sécurité de la ville, pour quel fin il attendait des soldats d'Ispahan. Hashim cependant ne déclara pas être capable de suivre le conseil de Jellal ed dowleh.
Haji Mirza Mahmud, étant un babi bien connu, il fut seulement logique que la population considéra le séjour de Hashim à l'ancienne maison comme une preuve que hashim était aussi un babi. Nous ordonnâmes alors à Hashim de voir le gouverneur lui-même et de mettre l'affaire devant lui et ensuite de réussir à persuader Jella ed Dowleh de déclarer que quiconque, qui molestera ou qui aurait l'intention de molester Hashim, aura la langue coupée. Voyant cependant que nos clients, par peur des mullas, élevèrent des objections à l'apparition de Hashim dans ces bureaux, nous ordonnâmes à Hashim de prendre des mesures pour établir clairement et ouvertement qu'il n'était pas babi, tout au plus il ne déclara toujours pas appartenir à cette secte.
Le vendredi matin courant 26, il alla voir le principal mujtahid Aqa Mirza Seid Ali Hayeri, qui refusa cependant d'entendre son cas sur le prétexte que cela ne le concernait pas. Le jour d'avant, un certain siyyid Haider, malgré les ordres de son gouverneur, déclara ouvertement dans le bazar, qu'il ne resterait pas tant que Hashim ne serait pas tué [sic] ou mis en pièces. Le même vendredi, 26 juin, les troubles éclatèrent de nouveau et prirent un caractère très sérieux et très inquiétant. Hashim, qui s'était caché toute la journée, c'est-à-dire peu après qu'il ait vu Aqa Mirza Siyyid Ali, fuit la même nuit et alla à Mehris, un village près de Yazd, où il resta quelques jours, mais sa cache vint à être connue, il fut à nouveau persécuté et menacé et il fuit le 30 juin, mais à Teng e Djenar, à 5 farsaks au sud de Mehris, il fut attaqué et tué par 3 hommes. Ils le frappèrent tout d'abord avec des pierres et des perches et ensuite ils lui tirèrent dans l'abdomen, ils versèrent aussi du pétrole sur son corps et le brulèrent.
Hashim était marié et laissa une veuve et deux fils, l'un de 5 ans et l'autre de 7, en plus de quoi il soutenait aussi sa vieille mère et sa soeur. Il doit avoir certainement eu une petite fortune de quelques 100 tomans, mais, de manière surprenante, aucune trace de cela n'a été trouvée, les comptes qu'il gardait se sont évanouis. Nous savons seulement qu'un certain Mirza Essedu'llah [sic], un babi qui fut aussi tué, lui devait environ 3000 livres sterling et que ses relations trouvèrent à présent impossible de réunir l'argent. Si les économies de Hashim ne peuvent être trouvées, ses parents qui étaient entièrement dépendants de lui seront bientôt destitués." [Archives Nationales 248 802].


Chapitre 28: Persécutions dans le Khurasan

* Les 5 martyrs de Turbat-i-Haydari

Lorsque les nouvelles de l'assassinat de Nasiri'd-Din Shah se propagea à travers la Perse, il fut supposé par beaucoup que les "babis" étaient responsables à cause de leur ancienne tentative en 1852. Dans beaucoup d'endroits, la version exacte de l'événement arriva, disculpant les baha'is avant que tout sérieux mal ne puisse résulter, mais une exception fut Turbat-i-i-Haydari dans le Khhurasan. Là-bas, 5 baha'is inoffensifs furent capturés avec le consentement du gouverneur et mis à mort par la foule.
Ney Elias, l'explorateur éminent de l'Asie Centrale, était le consul-général britannique dans le Khurasan à ce moment-là. Un réseau d'agents journalistes lui envoyait des informations de toutes les parties du Khurasan, de la Transcaspienne et de l'Afhanistan.
Une lettre de Turbat-i-Haydari datée du 23 août 1896 contenait le rapport suivant:

"Cinq natifs (580) des régions de Tabas et de Turbat-i-Haidir qui furent accusés d'être babis furent récemment emprisonnés par le gouverneur de la place. Shaykh Ali Akbaar, mujtahid (prêtre) de Turbat et un autre mujtahid yazdi du même nom, qui étaient en train de passer par là sur leur chemin de retour de Yazd à Mashhad, les dénoncèrent comme infidèles et déclarèrent qu'ils méritaient d'être tués. Sur quoi, une foule réunie, poussa les prisonniers en dehors de la prison, et les lapidèrent à mort. Deux des hommes étaient des commerçants respectables et riches.
On dit que le Asaf-ud-Dowleh, eût tout d'abord l'intention d'envoyer des sowars [savvars] pour arrêter les perpétrateurs de l'acte, mais il renonça à l'idée sur le conseil d'un certain prêtre". (581)

A ce moment-là, les affaires dans le Khurasan étaient en grand désordre. Une succession de corruption et de gouverneurs inefficaces, le récent assassinat du Shah, et les intrigues des gouvernements russes et britanniques avaient réduits la province d'un état proche de l'anarchie. Le 2 septembre 1896, Elias télégramma à la légation britannique à Téhéran:

"Plusieurs prêtres principaux en faveur de l'ordre sont en train de conseiller le gouverneur d'expulser les chefs de mullas indisciplinés et autrement d'agir avec énergie, mais il ne bougera pas. Karguzar durant les quelques derniers jours a aussi abandonné ses fonctions et refuse en pratique son devoir. Impossible d'établir quelque chose. 5 personnes, accusées d'être babis, étant tuées par des prêtres, auquel le gouverneur ne prit note. Le seul remède pour l'état actuel des choses serait une dépêche rapide du nouveau gouverneur avec les pleins pouvoirs". (582)

Dans une note dans l'agenda politique de Mashhad du 3 septembre 1896, Elias déclare:

"J'ai appris aujourd'hui que le consul-général russe, dans un entretien hier, demanda officieusement au gouverneur-général si oui ou non les autorités de Maeshed étaient capables de protéger les sujets russes. Son action est basée sur le meurtre de 5 ababis à Turbat-i-Haidari, un crime qu'il regarde (et probablement avec raison) comme ayant eu son origine parmi les prêtres indisciplinés de Mashhad. Apparemment monsieur Vlassov n'obtint aucune réponse satisfaisante du gouverneur-général". (583)

Dans le résumé de nouvelles de Mashhad pour le 12-26 septembre 1896, préparé par Horace Rumbold, il y a l'article suivant:

"Le gouverneur-général du Khurasan n'a pris aucune mesure pour punir les auteurs de cet acte malgré un ordre péremptoire pour leur punition envoyée par le sadr Azam au ordre du Shah". (584)

* Le martyr de Haji Muhammad-i-Turk:

Le 9 février 1898, Haji Muhammad-i-Turk (aussi connu comme Tabrizi: voir figure 38), un baha'i, fut traîné dans les principales rues de Mashhad et brûlé à mort là-bas. Cet épisode fut pleinement rapporté de Mashhad. Le consul-général, le lieutenant-colonel Charles Yate écrivit dans le journal politique pour la semaine finissant le 11 février 1898:

"L'après-midi du 9 février, un homme accusé d'être babi fut sorti de sa maison par une foule d'élèves religieux, battu avec des bâtons, blessé avec des révolvers, trempé de kérosène et publiquement brûlé à mort dans la rue principale de Mashhad près des portes du tombeau, des pleins détails de cela sont donnés dans les bulletins". (585)

Une lettre datée du 9 février 1898, déclara:

"Il y avait un turc, Haji Muhammad, qui fut accusé d'être babi et qui a été expulsé plusieurs fois de Mashhad d'après cela.
Il avait institué aujourd'hui une plainte contre ses fils qui avaient pris possession de ses terres et d'autres biens et il obtint des autorités d'envoyer un fonctionnaire pour déposséder ses fils. Ce dernier dit au gouverneur-général et aux ulémas que leur père était babi et incroyant.
Aujourd'hui, des étudiants religieux le chassèrent de sa maison dans le Kiaban (rue), tirant cinq coups de pistolets sur lui, l'un d'eux le manqua et frappa l'un des badauds dans le genou. Lorsqu'il tomba, il fut battu avec des bâtons et frappé à coups de pieds jusqu'à ce qu'il meure. Ils versèrent du kérosène sur lui et le brulèrent. Tout cela eût lieu sans la connaissance du gouverneur-général (586) qui envoya Haji Mirza Mahmud Khan, le biglar begi, et lui ayant demandé de ne pas empêcher la bêtise, l'avait sévèrement fouetté, le suspendant du bureau de begalr begi et l'emprisonna. Il reste maintenant à voir quelles seront les conséquences de cet incident pour le Ra'is-ut-Tullab". (587) (588)

Un bulletin supplémentaire, daté du 10 février, déclara:

"Les étudiants qui ont assassiné l'homme qui était accusé d'être babi n'avaient, dit-on, aucune permission du Ra'is-ut-Tullab ou d'un des ulémas de faire ainsi. On dit qu'ils tenaient un ordre de feu Haji Shaykh Muhammad-Taqi, mujtahid, dénonçant l'homme comme babi et comme apostat. On dit aussi qu'ils tenaient un ordre similaire de Haji Isma'il, également mujtahid.
Un marchand turc qui est natif de Baku alla au consulat-général russe aujourd'hui et se plaignit à lui que le Ra'is-us-Tullab l'avait convoqué pour apparaître devant lui pour répondre à une revendication apportée contre lui par quelqu'un, mais comme il n'obéit pas à ses appels, le prêtre l'avait dénoncé en tant que babi et que maintenant il n'était pas assuré de sa sécurité comme il pourrait être à tout moment être assassiné sur cette accusation". (589)

Des détails supplémentaires furent donnés dans un bulletin daté du 11 février:

"Les hommes suivants furent concernés dans le meurtre de Haji Muhammad Babi: -
Agha Siyyid Muhammas Sadik, élève religieux.
Mulla Shir Ali, Sar Wilayati, élève religieux.
Agha Siyyid Abdu'l-Karim, élève religieux.
Agha Siyyid Agha, élève religieux.
Mulla Shir Ali commit le meurtre. Il tenait le revolver, qu'il a obtenu d'une autre personne pour l'occasion, et il tira 5 coups vers la victime.
Ce fut lui qui traîna la victime en dehors de la maison. Agha Siyyid Muhammad Sadik versa du naphte sur le corps de la victime.
Mulla Shir Ali est l'un des disciples de Haji Shaykh Ismail. Agha Siyyid Sadik, Yazdi, est l'un des disciples de Agha Haji Mirza Siyyid Ali Yazdi, mujtahid. On dit que les coupables tenaient une permission de l'écriture de Haji Shaikh Ismail. On dit qu'ils tenaient un papier du feu Haji Shaykh Muhammad Taqi, dénonçant aussi l'homme comme un apostat.
Haji Muhammad avait récemment obtenu un papier signé par un certain uléma certifiant qu'il était musulman et non babi. Le certificat avait déjà été signé par les prêtres Haji Abu Muhammad, l'Imam-Jumih et le Shaykh-ul-Islam.
Le meurtre a été commis à l'instigation des fils de la propre victime qui n'étaient pas en bons termes avec leur père, du qu'il ait transféré ses biens à sa seconde femme qui n'était pas leur mère. On dit aussi que l'homme avait deux femmes qui sont soeurs tandis que selon la loi musulmane, un homme ne peut se marier à deux soeurs à moins qu'il ne divorce de l'une et se marie avec l'autre. Cependant, le public n'approuve pas l'acte et blâme les auteurs". (590)

Dans un autre bulletin daté du 11 février 1898, l'information suivante fut donnée:

"Haji Muhammad Turk, qui fut assassiné dans la rue principale de Mashhad il y a deux jours avec une grande cruauté par les élèves du collège du Khairat Khan et qui fut brûlé alors qu'il était encore en vie, son corps étant ensuite traîné dans le caniveau, fut accusé il y a quelques années d'être babi. Il avait deux femmes et avait des fils des deux d'entre elles. A un moment, il avait transféré ses biens aux fils de sa première femme et après un autre temps il retransféra à sa seconde femme et ses enfants une partie de la même propriété qu'il avait déjà transférée aux fils de sa première femme, et traita son second fils mieux que le premier.
Les fils de la première femme sur ce entrèrent en litige avec leur père et comme il était accusé d'être babi, ils portèrent également la même accusation contre lui et le dénoncèrent devant les ulémas. Les accusations contre lui devinrent si puissantes qu'il y a 3 jours, le feu Haji Shaykh Muhammad Taqi, mujtahid, ordonna qu'il était correct de l'expulser de Mashhad ou de le tuer. Le Muaiyid-ud-Dowleh, alors gouverneur-général du Khurasan, provoqua son arrestation et le garda en prison pendant un long moment. Il obtint ensuite une grande somme d'argent de lui comme cadeau et il le libéra.
Après sa libération, l'homme alla à Téhéran et ensuite il alla à Ashkabad et à Kelat et se déplaça constamment de lieu en lieu. Dans le but de supprimer leur père, les fils de la première femme transférèrent une partie des biens à Siyyid Sadik, un élève religieux, qui commença à persécuter Haji Muhammad. La seconde femme étant effrayée de Siyyid Sadik transféra les biens qu'elle avait reçue de son mari à Haji Mirza Bakir Shafti (591) qui, avec l'aide de Ain-ul-Mulk, prit possession de ses biens.
[il y a] quelques jours, Haji Muhammad était en train de préparer pour prendre la direction de ses affaires en ses propres mains. Les fils de la première femme qui étaient soutenus par Siyyid Sadik et d'autres étudiants religieux allèrent chez le Ra'is-ut-Tullab il y a deux jours et portèrent des accusations contre l'homme. Si ils obtinrent un ordre du Ra'is-ut-Tullab ou non, cela n'est pas connu. Ils se frayèrent par conséquent leur chemin vers la maison de Haji Muhammad, le chassèrent dehors et l'assassinèrent avec une grande cruauté.
La population de Mashhad est grandement alarmée par cet incident.
Haji Mirza Mahmud Khan, le Beglar Begi de Mashhad, a été puni et emprisonné par le gouverneur-général pour n'avoir pris aucune mesure pour empêcher l'événement. On dit que le but du gouverneur-général en prenant cette mesure n'est pas de restaurer l'ordre mais d'obtenir de l'argent du Beglar Begi.
Siyyid Sadik Yazdi, fut le principal instigateur dans l'affaire et provoqua le meurtre du turc. Mulla Shir Kuchani, Siyyid Agha Bujnurdi et un autre siyyid, dont le nom n'est pas encore connu, commirent l'acte. Les criminels, lorsqu'ils étaient en train de commettre le crime hideux, étaient en train de dire qu'ils avaient la sanction du Ra'is-ut-Tullab et de Shaykh Ismail dans l'affaire". (592)

Lorsqu'il prit connaissance des faits de l'affaire, Hardinge, le chargé d'affaires britanniques, écrivit à Haji Ali Khan, l'Aminu'd-Dawlih, premier ministre de la Perse, le 14 février:

"J'ai l'honneur d'amener à la connaissance de Votre Sainteté les détails suivants que j'ai reçu de Sa Majesté le consul général à Mashhad en ce qui concerne un meurtre très barbare et inhumain qui eût lieu à Mashhad dans la rue principale de la ville à 4 heures de l'après-midi du 10 février dernier.
Un certain Haji Muhammad, accusé d'être babi, fut traîné de sa maison par une foule d'étudiants religieux avec à sa tête, dit-on, Siyyid Sadik, Mollashir Kurdi et Siyyid Agha Bujnurdi. Il fut battu dans les rues avec des gourdins et puis blessé par des tirs de révolver. La malheureuse victime de cette outrage, tandis qu'elle était encore en vie fut alors trempé de naphte et brûlé à mort.
Sans entrer dans les raisons de ce crime atroce, je souhaite faire comprendre à Votre Majesté que la possibilité d'un tel acte barbare eût lieu en pleine journée dans la rue principale de l'une des plus grandes villes de la Perse est une preuve frappante du désordre et de l'insécurité qui prévalent à Mashhad et pour lesquels le gouverneur devrait être fortement appelé à rendre des comptes. J'ai aussi confiance que Sa Majesté prendra les mesures les plus rigoureuses et les plus efficaces pour le résumé et la punition exemplaire de ceux coupables de l'un des meurtres les plus atroces et les plus inhumains dans l'histoire des temps modernes". (593)

Hardinge télégramma le 17 février, donna des détails des démarches qu'il avait prises à Téhéran:

"J'ai officiellement amené l'incident rapporté dans votre télégramme n°4 à l'attention du gouvernement persan et ait conseillé la punition des coupables. Sadr Azam m'a informé que des ordres avaient été reçus pour la punition des assassins et l'expulsion de certains mullas. Vous devriez appeler le gouverneur et enquêter à son sujet quelles démarches il est en train de prendre dans le sens de l'information m'étant donnée par le Sadr Azam". (594)

Le 20 février, Yate rapporta par télégramme l'arrestation de 4 des meurtriers mais il déclara que les ordres du Shah étaient en attente en ce qui concerne la punition à être infligée sur eux. En réception de ce télégramme, Hardinge envoya une copie de celle-ci au premier ministre persan avec la note suivante, datée du 20 février 1898:

"J'ai confiance que Votre Majesté fera bien comprendre à Sa Majesté Impériale le Shah la très urgente nécessité de publier des ordres rapidement pour la punition sommaire des meurtriers comme une mesure nécessaire contre la répétition de scènes d'une telle barbarie et d'une telle inhumanité". (595)

Dans le journal politique de Mashhad pour la semaine finissant le 18 février 1898, Yate rapporta:

"...le gouverneur-général fut convoqué au bureau du télégraphe le 16 par le Shah et dirigé par Sa Majesté pour traiter très sévèrement les meurtriers de l'homme accusé d'être babi, les pleins pouvoirs étant donnés à lui dans l'affaire. La première chose que le gouverneur-général fit fut d'armer les soldats de la maison des gardes avec des fusils chargés à la culasse à la place des vieux mousquets chargés d'une gueule qu'ils avaient jusqu'ici possédés. Il posta aussi des fusils dans les rues principales de la ville et envoya des patrouilles de cosaques persans et la police. Deux des meurtriers et environ 15 soi-disant étudiants religieux ont déjà été arrêtés et emprisonnés dans la citadelle et des mesures ont été prises pour arrêter les autres. Sous les ordres du Shah, les autorités du tombeau ont donné de l'aide en arrêtant des criminels dans le sanctuaire et les ont emmenés à la police, mais le meneur des meurtriers, un siyyid Sadik, est encore en fuite et n'a pas encore été arrêté. Les prêtres Zaynu'l-Abidin et Shaykh Ismail, qui sont dits avoir sanctionnés le meurtre, sont en cache et n'ont pas encore été arrêtés ou déportés, mais les gardes ont été postés autour de leurs maisons". (596)

Dans les bulletins attachés au journal, l'information supplémentaire suivante est donnée:

Bulletin daté du 14 février:
"Il est dit de source sure que Siyyid Sadik, Yezdi, et les trois autres élèves, qui assassinèrent Haji Muhammad Turk d'une manière honteuse, reçut 4 hommes de chacun des fils de la victime.
Le public en général désapprouve le crime hideux commis par ces hommes.
Il est dit parmi la population que les consulats étrangers sont en train de protester de manière forte contre la commission d'enquête de cet acte honteux". (597)

Bulletin daté du 16 février:
"J'ai été informé par un ami que l'autre jour à une réunion présidé par Shaykh Isma'il, le nouveau Beglar Begi avertit d'une manière amicale; Siyyid Sadik, Yazdi, l'élève religieux qui était le meneur des meurtriers de Haji Muhammad Turk, pour ne pas (come out) du sanctuaire quand il serait arrêté si il sortait". (598)

Bulletin daté du 17 février:
"Il est déclaré que la dernière nuit, Mulla Shir Ali et l'un des autres meurtriers de Haji Muhammad Turk furent arrêtés dans le tombeau et enlevés du sanctuaire où ils furent livrés aux cosaques persans qui les amenèrent à la citadelle.
Des pistolets avec des munitions et des artilleurs avaient été postés aujourd'hui dans différentes parties de la ville et il fut proclamé par le son d'un tambour ce matin que si l'un des marchands fermait son magasin par ordre des mullas, leurs magasins et leurs maisons seraient pillées.
Les soldats de l'infanterie et les cosaques persans ont été tous armés et sont en train de patrouiller la ville.
On dit que les gardes ont été également postés dans les maisons de certains ulémas". (599)

Bulletin daté du 17 février:
"La ville est dans un état parfaitement tranquille. Les élèves sont calmes et n'osent dire un mot. 10 ou 15 des élèves espiègles furent arrêtés aujourd'hui et emmenés à la citadelle. 4 hommes ont été arrêtés du collège de Painpa. Les élèves veulent se mutiner mais dès qu'ils voyaient que les hommes qui étaient en train de les arrêter utilisaient leurs armes, ils se dispersèrent.
Un homme a été arrêté de la Madrasa-i Nawab et plusieurs arrestations ont été faites également dans les autres collèges. Le collège de Khairat Khan fut recherché pour Siyyid Sadik mais il ne put être trouvé. L'uléma ne vint pas à la mosquée aujourd'hui.
Il est dit que deux élèves religieux turcs, des sujets russes, demandèrent à certains des siyyids espiègles razawis de prêter assistance aux élèves mais que les siyyids razawis déclinèrent de le faire.
Il y a une rumeur parmi la population que Agha Shaykh Isma'il Turshizi, et le Rais-ut-Tullab seraient arrêtés aujourd'hui". (600)

Egalement compris avec le journal politique furent les traductions de communications qui passèrent entre le Premier Ministre, Aminu'd-DAwlih, et les autorités à Mashhad sur la question.

Le 12 février, Ruknu'd-Dawlih télégramma à l'Aminu'd-Dawlih:

"Je vous ai écrit clairement de manière répétée, insistant sur les obstacles que j'ai expérimentés dans l'administration des affaires d'Etat et le renforcement de l'ordre dans le pays. J'ai aussi fait remarquer les défauts mais je n'ai pas encore reçu une réponse catégorique de vous.
Progressivement, la conduite impudente et sans peur des élèves religieux a acquis une telle forme aggravée qu'hier [sic], c'était le 9 février, deux heures avant le coucher du soleil, sur ordre du Rais-ut-Tullab et de certains autres ulémas, des élèves religieux forcèrent le chemin dans la maison de Haji Muhammad Turk, un vieil homme de 80 ans qui était accusé d'être babi, ils le sortirent, le traînèrent à travers la rue principale de Meshed et en arrivant près de l'entrée des enceintes du tombeau tirèrent plusieurs coups de feu sur lui et ensuite le brûlèrent avec de l'essence. Haji Muhammad possédait 6000 tomans de biens qui, selon le jugement passé par les ulémas de Meshed et de Téhéran, avaient pris possession de (by) de ses 4 fils. Il n'était lui-même pas d'accord au transfert des biens et il s'était arrangé à tenir la nuit dernière une réunion dans la cour pour enquêter sur le sujet.
Haji Mirza Mahmud Khan, Beglar Begi, qui pour des raisons personnelles avait une compréhension secrète avec les ulémas et les élèves religieux ne firent aucune démarche pour empêcher l'espièglerie et avec le temps l'information me fut reçue des faits commis. Les élèves qui commirent le crime allèrent avec un grand courage dans leurs collèges situés à l'intérieur du sanctuaire du tombeau où il est hors de mon pouvoir de les arrêter. J'ai tout de suite fait venir Haji Mirza Mahmud Khan et l'ayant puni, le congédiait de son poste et l'emprisonnait. La même nuit, j'ai conféré le poste du Beglar Begi au fils de Mir Panj Mehdi Khan, fils de feu Haji Abul Fath Khan, Bizaki, qui est un fidèle serviteur du gouvernement. J'ai également arrêté les jours suivants les auteurs du crime hideux et je les ai punis. Mais je vous prie d'observer.
"La fontaine ne peut être arrêtée avec une pelle. Mais lorsque elle est remplie, elle ne peut être traversée par un éléphant".
Je reporterai les autres particularités par poste". (601)

Le premier ministre répondit le 14 février:

"Le télégramme de Votre Excellence en ce qui concerne la conduite osée des élèves vivant à l'intérieur du sanctuaire causa un grand déplaisir et un grand étonnement à Sa Majesté. A présent, il n'y a pas une occasion supplémentaire pour quelque considération ou pour laisser prendre quelques retards. Haji Mirza Mahmud Khan méritait la punition que vous lui avez réservée et c'est à mon avis passible d'une sévère punition. Selon les ordres de Sa Majesté, vous aurez tous les élèves concernés dans le meurtre et le brûlage de l'homme à être arrêtés, enchaînés et punis un par un sur le même lieu où ils assassinèrent le vieil homme, feu Haji Mulla Muhammad. Puis ils seront emprisonnés. Vous devriez aussi provoquer que Haji Mirza Zain-ul-Abidin soit livré aux ghulams pour l'emmener à un autre endroit afin qu'il puisse avoir un peu de repos de faire une bêtise et la population de ses espiègleries. Votre Excellence exercera une attention plus grande dans la préservation du bon ordre afin que personne n'ait le courage de créer la discorde d'une manière indépendante.
Dans l'affaire de la préservation de l'ordre dans la ville, Sa Majesté tient Votre Excellence personnellement responsable dans l'affaire. Vous pourriez confier le maintien du bon ordre dans la ville à qui vous estimiez judicieux". (602)

Le 14 février, le gardien du tombeau de l'Imam-Rida envoya un télégramme à l'Aminu'd-Dawlih, le Premier Ministre:

"En ce qui concerne le meurtre de Haji Muhamad Turk qui fut mis à mort au milieu du khibayan en dehors du sanctuaire sur l'accusation d'être babi, j'ai à déclarer que en dépit que certains des coupables restèrent en dehors du sanctuaire pendant un jour ou deux, personne ne les arrêta. A présent, ils sont allés dans les collèges situés à l'intérieur du sanctuaire et ils se sont mélangés avec les élèves et le gouverneur-général est en train de demander leur reddition des fonctionnaires du tombeau.
En vue de leur attitude que les élèves ont à présent adoptée à Meshad et à laquelle vous êtes
bien conscient, les fonctionnaires du tombeau sollicitent de représenter qu'ils ne soient jamais appelés pour exécuter cette sorte de service, qu'ils ne sont pas des hommes de combats, que cela exige une force armée pour effectuer l'arrestation des coupables et que c'est le gouverneur-général de la province qui a été rempli de tels moyens par le gouvernement. Si les coupables devaient être emmenés en dehors du sanctuaire, il n'y aurait aucune opposition de la part des fonctionnaires du tombeau. L'ordre du gouverneur-général peut être renforcé à l'intérieur du tombeau de la même manière que ce qui est fait à l'extérieur". (603)

A quoi l'Aminu'd-Dawlih répondit le même jour:

"La conduite des élèves vivant à l'intérieur du sanctuaire, qui ont été coupables de ce crime hideux montre l'état de direction des affaires du tombeau. Votre bon management des divers établissements du tombeau est en fait louable. Un homme ne devrait être si doux et si humble comme pour permettre à chacun de faire ce qu'il aime. A proprement parlé, cette affaire vous concerne. Dans le but de faire amende honorable pour cette négligence, vous devriez faire à ce que tous les étudiants qui ont commis le crime à être mis à la porte du collège situé à l'intérieur du sanctuaire et les livrés aux officiers du gouverneur-général.
Vous devriez porter attention dans le futur, cette sorte de personnes qui ne sont pas reçues dans les collèges, autrement, vous serez tenu responsable". (604)

Le 23 février, Hardinge envoya un télégramme à Yate:

"Le Sadr Azam m'a informé que des ordres avaient été envoyés au gouverneur-général pour envoyer les meurtriers à Téhéran. Merci de me certifier si ces ordres ont été reçus". (605)

Dans son journal politique pour la semaine finissant le 25 février 1898, Yate rapporta:

"J'ai reçu un télégramme du chargé d'affaires de Sa Majesté B. à Téhéran, demandant des détails complets sur le meurtre d'une cruauté barbare de l'homme accusé d'être babi, rapporté dans le premier paragraphe de mon journal pour la dernière semaine et à la réception de mon rapport, l'incident fut officiellement amené à l'attention du gouvernement persan par monsieur Hardinge, qui conseilla la punition des meurtriers.
Le Sadr-Azam informa Monsieur Hardinge que des ordres avaient été donnés pour la punition des assassins et l'expulsion de certains mullas et je me suis chargé d'appeler le gouverneur-général et d'enquêter sur quelles démarches il avait pris dans l'affaire.
J'ai vu le gouverneur-général l'après-midi du 19 février, lorsque Sa Sainteté m'informa qu'il avait arrêté 4 personnes en dehors des 6 meurtriers, déporté les 2 prêtres, Zain-ul-Abidin et Shaikh Isma'il et qu'il était en train d'attendre les ordres du Shah en ce qui concerne la punition à infliger sur les meurtriers.
En rapportant cela à Monsieur Hardinge, je fus capable de m'informer que 14 autres élèves religieux espiègles avaient été également arrêtés et que beaucoup d'autres avaient pris leurs turbans blancs d'élève et qu'ils étaient en train de quitter la ville, qui était parfaitement calme.
Le gouverneur-général que je trouvais avait pris des mesures excellentes pour sécuriser ce résultat. Il laissa tout d'abord le corps de l'homme assassiné allongé durant quelques jours jusqu'à ce qu'il fut assez puissant pour agir et ensuite il l'a emmené au tombeau, l'a lavé et l'a brûlé avec tous les rites musulmans. Les fonctionnaires du tombeau en consentant cela ne partirent pas tout de suite et malgré toute la prétention que l'homme était babi. En fait, il est à présent connu que l'homme fut assassiné à l'instigation de ses propres fils qui souhaitaient le déposséder de ses biens.
Le gouverneur-général, en provoquant par la suite l'arrestation d'hommes abrités dans le sanctuaire du tombeau a prouvé enfin que le gouvernement persan, s'il n'a pas pris son courage pour traiter avec les prêtres d'une main ferme, a le pouvoir de faire ainsi. Les prêtres, une fois qu'ils virent que le gouvernement était en train d'agir sérieusement, se soumirent. Enfin ils avaient fait ainsi là-bas et le gouverneur-général doit être félicité du résultat.
Le chargé d'affaires H.B.M. télégraphia le 23, m'informant que le sadr-i-azam avait déclaré que des ordres avaient été publiés pour l'envoi des meurtriers à Téhéran et me chargeant de certifier si ces ordres ont été reçus. Le gouverneur-général en réponse à mes demandes m'informa que de tels ordres ne lui étaient pas encore parvenus.
En tenant Monsieur Hardinge au courant de cela, j'ai cité quel meilleur effet cela aurait si les meurtriers étaient exécutés sur le lieu; de ne pas citer le danger de leur fuite sur la route lorsque le dernier groupe de prisonniers qui furent envoyés de là-bas, le firent. Monsieur Ponafidine [consul général russe] en parlant de l'affaire avec moi, fut grandement en faveur de mesures sévères et était naturellement beaucoup concerné dans l'affaire, alors que des sujets russes à Mashhad pourraient être soumis à un traitement similaire si l'agitation était autorisée d'être mis en route sans contrôle. Je crois qu'il conseilla personnellement l'exécution des criminels à Mashhad au gouverneur-général". (606)

Dans les bulletins inclus dans le journal politique, les rapports suivants se rencontrent:

[Bulletin daté du 19 février:]
"Le gouverneur-général provoqua une proclamation publiée hier soir avertissant la population que quiconque gardait Haji Mirza Zain-ul-Abidin dans sa maison et n'en informait pas les autorités, serait passible de la peine capitale et leurs biens seraient confisqués. Sur ce, Haji Mirza Zain-ul-Abidin, qui était caché dans la maison de Haji Mirza Abdu'l-Majid, l'un des fonctionnaires du tombeau, envoya un message tout de suite au vazir l'informant d'où il était et exprimant sa volonté de sortir de sa maison. Ainsi, le vazir envoya son farrash-bachi et avait emmené Haji Mirza Zain-ul-Abidin à sa maison. La nuit, le vazir emmena le prêtre avec lui au gouverneur-général qui informa ce dernier que des ordres avaient été reçus du gouvernement persan qu'il ne devait pas rester à Mashhad et qu'il devrait quitter la ville le jour suivant. Sa Sainteté alors le livra au vizir avec des instructions de l'envoyer le lendemain à Kain sous escorte de (sowars) persans avec un ordre à l'adresse du gouverneur de Kain, le chargeant de garder le prêtre à Birjand sous surveillance.
Haji Sheik Ismail qui est aussi caché, a été autorisé pendant 2 jours à faire ses valises et puis de quitter Mashhad. Il a l'intention de retourner à Turshiz d'où il est natif.
4 des meurtriers ont été arrêtés mais deux d'entre eux n'ont pas encore été trouvés. L'un de ceux-ci est Siyyid Sadik Yazdi, qui était caché dans la ville, et l'autre est Siyyid Abdul Karim qui avait pris la fuite de la ville. Des télégrammes ont cependant été envoyés dans toutes les directions pour l'arrêter lorsqu'il sera trouvé.
En dehors de ces 4 hommes cités, 10 ou 12 autres étudiants qui sont connus comme personnes malveillantes ont également été arrêtées.
Le gouverneur-général a télégraphié à Téhéran, demandant des ordres en ce qui concerne les 4 meurtriers qui ont été arrêtés". (607)

[Bulletin daté du 20 février]:
"Haji Mirza Zain-ul-Abidin a été déporté à Kain.
Haji Shaikh Ismail, accompagné par 3 de ses disciples, a aussi quitté la ville.
Siyyid Sadiq Yazdi, le meneur des meurtriers, qui était caché dans la ville, a également été arrêté.
Le gouverneur-général dit qu'après le meurtre de Haji Muhammad, les élèves avaient l'intention d'assassiner l'officier des douanes de Mashhad, qui est aussi accusé d'être babi, et qu'il a sauvé sa vie". (608)

[Bulletin daté du 24 février]:
"Agha Mirza Siyyid Ali mujtahid alla à la mosquée pour faire ses prières. Haji Shaykh Hasan Ali était également présent. A présent tout est calme et aucun trouble n'aura probablement lieu". (609)

Dans un bulletin daté du 24 février, il est rapporté que les ulémas de Mashhad intercédèrent de la part des étudiants arrêtés et que des troubles menaçaient. (610)

Il y a aussi une série supplémentaire de télégrammes entre le Premier Ministre et les autorités de Mashhad. Le 16 février, le premier ministre s'enquérit du gouverneur-général quelles mesures avaient été prises et lui ordonna de demander au gardien du tombeau la remise de quiconque ayant pris asile là-bas. Le 18 février, le premier ministre ordonna au gardien du tombeau de livrer les coupables au gouverneur-général.

Les télégrammes suivants sont également donnés dans leur totalité dans les bulletins:

17 février: Le gouverneur-général du Khurasan au gouverneur de Kuchan, lui ordonnant d'intercepter et d'arrêter Siyyid Abdu'l-Karim.

17 février: Le gardien du tombeau au Premier Ministre, rapportant l'arrestation de Mulla Shir-Ali et sa remise au gouverneur-général.

17 février: Le gardien du tombeau au Premier Ministre, rapportant l'arrestation de 10 élèves supplémentaires.

17 février: Le gouverneur-général du Khurasan au Premier Ministre, déclarant que 600 hommes du bataillon firuzkuh et 100 artilleurs avec des fusils chargés et des savvars, des policiers et deux canons, furent placés autour du tombeau pour effectuer l'arrestation des meurtriers. Deux des meurtriers ont été arrêtés.

20 février: Le gouverneur-général du Khurasan au Premier Ministre, rapportant l'arrestation de Haji Mirza Zaynu'l-Abidin et son intention de l'exiler à Birjand le jour suivant. Tous les meurtriers sauf 2 avaient été arrêtés:

"Je suis en train d'attendre les ordres de Sa Majesté pour quelle punition devra être infligée pour les coupables".

20 février: Le gouverneur-général du Khurasan au Premier Ministre, rapportant l'exil de Haji Mirza Zaynu'l-Abidin à Birjand et son intention d'exiler Shaykh Isma'il à Turshiz.

20 février: Le Premier Ministre au gouverneur-général, transmettant l'approbation du Shah pour les mesures du gouverneur et agréant que les fonctionnaires et les serviteurs du tombeau qui avaient été lents pour arrêter les coupables soient punis.

20 février: Le premier ministre au gardien du tombeau, transmettant l'approbation du Shah de sa coopération pour l'arrestation des coupables et ajoutant que ces fonctionnaires du tombeau qui avaient été lents pour exécuter les ordres devraient être sévèrement punis. (611)

Dans un bulletin ultérieur, le texte d'un télégramme de Ruknu'd-Dawlih, le gouverneur-général au premier ministre, daté du 25 février 1898, est reçu:

"Comme indiqué par vous, j'ai déporté Shaykh Isma'il à Sistan et Haji Mirza Zain-ul-Abidin à Kain.
L'ordre à présent prévaut dans la ville. Vous ne m'avez pas envoyé quelque ordre en ce qui concerne les meurtriers de Haji Muhammad Turk qui sont en prison. Pour certaines raisons, que j'expliquerai par lettre, il n'est pas judicieux qu'ils soient punis à Mashhad. Leur punition là-bas mènerait à certaines difficultés. Je suggèrerai que la permission puisse m'être donné de les envoyer à Téhéran où ils pourraient être punis ou emprisonnés à vie, mais il est plus essentiel d'après leur arrivée à Téhéran, ils ne soient pas libérés dans le but d'empêcher leur retour à Mashhad où ils pourraient causer à nouveau des ennuis.
En ce qui concerne Mirza Abdur Reza, l'un des fonctionnaires du tombeau, je prendrais des mesures nécessaires, comme indiquées par vous. Je trouve nécessaire ici de vous donner des informations sur l'homme. C'est l'un des personnes les plus semeuse de discorde dans le Khurasan. Durant le temps de l'Asaf-ud-Dawlih, lorsque Haji Mirza Zain-ul-Abidin fut expulsé de Mashhad et que Shaykh Ismail créa un trouble qui contraint le Asaf-ud-Dowleh à ramener Haji Mirza Zain-ul-Abidin, Mirza Abdur Reza prit la part leader dans cette agitation. Il n'est pas conseillé qu'il soit autorisé à vivre même à Téhéran, et je suggérerai qu'il soit expulsé également de là-s. Comme indiqué par vous, j'ai écrit au gardien du tombeau qui a démissionné du service de gardien au tombeau, le frère de Mirza Abdur-Reza et 2 ou 3 autres personnes qui sont des meneurs de discordes et qui agissent contre les ordres du gouvernement". (612)

D'autres télégrammes rapportés dans les bulletins comprennent:

27 février: "le gouverneur-général du Khurasan au premier ministre, déclarant que ... Mulla Muhammad Ali, connu comme Fazil, fils de feu Mulla Abbas Ali, Ranzakhan, qui était le principal instigateur dans le meurtre de Haji Muhammad, fut déporté par lui à Daragez sans aucune difficulté". (613)

1 mars: "Le premier ministre au gouverneur-général du Khurasan, déclarant qu'il a amené devant le Shah le télégramme du gouverneur-général rapportant la déportation de Shaykh ismail et de Haji Mirza Zaynu'l-Abidin. Le Shah avait ordonné que Mirza Abdu'r-Rida et son frère, qui avaient été coupables de conduite espiègle, soit puni et le premier étant envoyé à Chiraz et détenu là-bas et le dernier étant congédié du service du tombeau". (614)

Le 28 février, le capitaine J.F. Whyte prit la relève en tant qu'agent en place du Khurasan à la place du lieutenant-colonel Yate. Dans le journal politique pour la semaine finissant le 11 mars 1898, il rapporte:

"Monsieur Ponafidine, le consul général russe, retourna mon appel le 5 mars.
Au cours de la conversation, il se référa avec beaucoup de satisfaction au succès qui avait suivi l'action vigoureuse du gouverneur-général dans l'affaire du meurtre de Haji Muhammad.
Il m'a dit qu'il avait beaucoup à se plaindre du Rukn-ud-Dowleh, mais l'énergie qu'il avait affichée en cette occasion avait tout à fait racheté son caractère à ses yeux (Monsieur Ponadifine).
Il n'était pas pressé pour l'exécution ou en fait pour toute forme particulière de punition des meurtriers, car il était de l'avis que cette question devrait mieux être réglée par les autorités persanes elles-mêmes. Ses points principaux avaient été gagnés, lorsque la colonie russe qui avait été très alarmée par ce qui s'était passé avait été complètement rassurée par la vigueur avec la quelle le gouverneur-général avait agit, et le gouvernement avait montré au clergé qu'il était à la fois capable et déterminé de supprimer tous les déclenchements de fanatisme d'une main ferme et même de punir les personnes les plus influentes parmi elles, si elles étaient coupables de les instiguer.
Le consul général russe parlait avec une grande franchise, et j'ai entendu d'autres sources que son attitude a été à travers cette affaire la plus correcte.
Il ne peut y avoir aucun doute de l'excellent effet qui avait été produit à Mashhad par la manière avec laquelle l'affaire a été traitée et de l'augmentation du pouvoir et du prestige du gouvernement aux dépens de celui des prêtres qui avait résulté. Les derniers avaient été pour le moment complètement intimidés et il est à espérer qu'ils ne seront plus jamais autorisés à regagner le pouvoir qu'ils avaient perdu.
Toute l'affaire a été un cas frappant de la facilité avec laquelle le gouvernement persan peut venir à bout du clergé si il agit seulement avec courage...". (615)

Dans un bulletin inclut à ce journal, un télégramme de Ruknu'd-Dawlih au premier ministre, daté du 2 mars, est cité:

"Trois des fils du feu Haji Muhammad, qui payèrent 58 tomans aux étudiants pour assassiner leur père fuirent vers Kelat, mais je leur ai crée d'être arrêtés et d'être ramener à Mashhad. Je demande que quels que soient les ordres qui soient passés en ce qui concerne les meurtriers et ces 3 hommes, il soient passé sans délai. Il n'est pas du tout conseillé qu'ils puissent être exécutés à Mashhad. Auriez-vous l'amabilité de me donner la permission de les envoyer à Téhéran où ils seront soit exécutés soit emprisonnés à vie.
Vous avez ordonné que le nombre de cosaques persans, de policières et de ghulams à Mashhad soit réduit. Je vous prie de considérer que ce n'est pas du tout judicieux de faire ainsi et je demanderais que je puisse être autorisé à les maintenir à leur puissance actuelle. 136 policiers et leurs officiers sont à peine suffisants pour garder la ville de Mashhad. Si leur nombre n'est pas augmenté, il ne devrait en aucun cas être réduit". (616)

A ce moment, il apparaissait probable que pour la première fois sur le sol persan, les perpétreurs d'un acte violent contre les baha'is recevraient leur juste punition. Mais cela ne fut pas. L'énergie du gouverneur-général, qui avait réussit à extirper les meurtriers du tombeau sacré et exilant les instigateurs de cette atrocité, faiblie à ce moment. En dépit du fait de continuer une pression des consuls étrangers, il manqua de prendre quelques démarches supplémentaires et autorisa les auteurs du crime à se défaire de son pouvoir.

Dans le journal politique pour la semaine finissant le 8 avril, il est rapporté qu'un des meurtriers, Siyyid Sadiq-i-Yazdi,"qui était emprisonné dans la citadelle de la prison, dans l'attente d'ordres de Téhéran, a été capable, dû à l'inattention des gardiens, de s'enfuir". (617)

Dans le journal politique pour la semaine finissant le 22 avril, le lieutenant-colonel Temple, agissant en tant que consul-général, rapporte:

"Siyyid Sadiq Yazdi... se rendit lui-même dans la nuit du 14 avril aux autorités du tombeau où il est à présent dans un parfait confinement.
Je comprends que les autorités du tombeau déclinent de l'avoir abandonné au gouverneur-général et qui sont déterminés à avoir une position ferme dans l'affaire".
(618)

Aucun progrès ultérieur ne fut fait en persuadant les autorités du tombeau de livrer Siyyid Sadiq. Les ulémas par conséquent étaient en maintenant agités contre toute punition supplémentaire des coupables. Dans un extrait de rapports locaux reçus durant la semaine finissant le 20 mai 1898, on peut trouver le rapport suivant:

"Le gouverneur-général a reçu une lettre du sadr-i-azam disant que les ulémas à Téhéran sont en train de s'agiter contre la déportation de Shaykh Ismail sur les raisons qu'il n'était pas concerné du tout dans le meurtre de l'homme accusé d'être babi. Le sadr-i-azam a demandé au gouverneur-général d'enquêter sur l'affaire et de l'informer du résultat de ses enquêtes avant qu'il donne une réponse aux ulémas à Téhéran. Le gouverneur-général a référé la chose pour enquête au principal de l'un des collèges à Mashhad.
Il est dit que Agha Siyyid Ali Yezdi a envoyé un message au consul général russe, lui demandant d'intercéder avec le gouvernement persan pour Shaykh Ismail". (619)

De plus, dans une lettre à Sir Mortimer Durand daté du 7 juin 1898, Temple rapporte:

"Le gouverneur-général qui avait agit avec énergie et promptitude dans l'affaire [le meurtre de Haji Muhammad-i-Turk] apparait être à présent disposé à prendre une route différente, comme il a instruit le gouverneur de Deragez d'autoriser Agha Muhammad Fazil (620) de retourner à Chanaran, un village près de Meshed, où on dit qu'il possède des biens". (621)

Plus tard, le 30 septembre de cette année, le nouveau premier ministre, l'Aminu's-Sultan, envoya un télégramme au Ruknu'd-Dawlih, inversant les premières sentences d'exil sur 2 des ulémas responsables de l'instigation du meurtre:

"En accord avec le commandement de Sa Majesté merci d'ordonner que Haji Shaykh Ismail Turshizi, mujtahid puisse retourner à Mashhad et s'occuper lui-même en priant pour une longue vie de Sa Majesté. Vous pourriez aussi ordonner à Haji Mirza Zain-ull-Abidin d'aller à Sabzawar et de prier là-bas pour Sa Majesté". (622)

* L'épisode de Dughabad:

Les deux premières décennies du 20ème siècle furent une période très instable dans l'histoire de la Perse, et les baha'is furent soumis à de continuels harcèlements, en particulier dans les parties les plus reculés du pays. Beaucoup de ces épisodes ne furent naturellement pas notés par les consuls britanniques, mais depuis cette période marque aussi l'apogée de l'intérêt britannique et l'implication dans les affaires en Perse, la représentation consulaire britannique en Perse augmenta à un degré remarquable, avec même des consuls dans des villes plutôt moyennes. Ainsi Turbat-i-Haydari ne pourrait pas être appelé une grande ville et pourtant pour des raisons stratégiques, il fut considéré nécessaire d'avoir là-bas un consul britannique. (623)

Près de Turbat-i-Haydari, il y a un village nommé Dughabad que les baha'is connaissent comme Furugh. Le plus important des baha'is de Dughabad était Mirza Mahmud-i-Furughi, connu comme Fadil-i-Furughi (voir figure page 41). IL était le fils de l'un des survivants du soulèvement de Shaykh Tabarsi.

Dans le journal de Mashhad pour le 11 avril 1907, le consul général britannique, Percy Sykes, rapporta une attaque par les villageois de Dughabad sur Mirza Mahmud:

"Le 11 Muharram à Dughabad, près de Turbat-i-Haidari, Mirza Mahmud et son frère furent attaqués par une foule pour la raison d'être babis. Ils fuirent à Nishapur et envoyèrent une pétition au gouverneur général en place, qui envoya 12 mamurs à Dughabad pour enquêter sur le sujet. Les villageois demandèrent aux majlis locaux et comme résultat le gouverneur général en place a été demandé de retirer les mamurs et d'amener les 2 frères pour un procès par une cour religieuse. Le secrétaire du babi Anjuman me demanda secrètement d'expédier un long télégramme aux majlis de Téhéran. Cela, j'ai décliné de la faire; mais avoir dit que si les choses tournaient au vilain, j'informerai la légation. Le secrétaire déclare qu'ils ont toujours été aidés par le consulat russe mais que, comme ils savent que les russes souhaitent renverser les majlis, ils font appel à moi. Je ne serais pas surpris si les mullas essayaient une campagne anti-babie dans le but de réaffirmer leur autorité". (624)

Le 16 avril, Sykes rapporta:

"Le mouvement anti-babi. En référence à l'article n°2 du 11, il est rapporté que les mullas de Turbat-i-Haidari ont envoyé des hommes à Dughabad, l'un des villages du Muhavalat au sud-ouest de Turbat, pour ramener tous les babis. Le Runk-u-Dola [Ali Naqi Mirza, Ruknu'd-Dawlih], a télégrammé un ordre puissant, tenant le salar-ul-Mukarram responsable de toute persécution des babis. La communauté à Mashhad en dénombre 200". (625)

Le 21 avril, Sykes rapporta:

"Mustafa Mirza, plus tard gouverneur de Turbat et ami du capitaine Watson, convoqué avec le Etabar-u-Taulia. Il possède Dughabad, la scène du mouvement anti-babi. Dans cette correspondance, des ordres ont été publiés pour empêcher des babis connus de fréquenter les mosquées et les bains". (626)

Le lieutenant Daukes, en tant que consul pour le Turbat-i-Haydari, rapporta dans son journal confidentiel pour le 26 avril:

"Mouvement anti-babi. En référence à l'article dans le journal de Mashhad sous la date du 16 avril - les faits aussi loin que l'on peut l'affirmer localement sont les suivants:
Durant le dernier Muharram, une dispute surgit entre les chiites et les babis de Dughabad, apparemment provoquée par les remarques indiscrètes de ce dernier qui exprima ouvertement son opinion qu'il serait mieux de convenir que les chiites de se lamenter de la mort des babis martyrisés à Turbat-i-Haidari il y a 5 ans plutôt que la mort de l'Imam Hussein qui fut tué il y a plus de 1000 ans! Il n'apparait pas que quelque violence fut perpétrée mais les deux parties devinrent excitées et exprimèrent leur colère, leurs sentiments de la manière habituelle, c'est-à-dire en télégraphiant à Téhéran. Le salar-ul-Mukarram était, dit-on, instruit de faire des enquêtes et d'un accord envoya un agent qui traversa Turbat le 1 avril. Comme résultat de ses enquêtes, 4 babis furent arrêtés et amenés à Turbat-i-Haidari. Leur cas n'a pas encore été expédié". (627)

Le 9 mai, le lieutenant Daukes rapporta:

"Un télégramme a été reçu par les majlis locaux, leur ordonnant de punir les babis arrêtés. Le nouveau gouverneur, Adal-u Saltana a aussi télégraphié, disant qu'aucune démarche ne devrait être prise avant son arrivée à Turbat". (628)

Dans les rapports suivants de Daukes, il y a une série de déclarations de l'effet qu'aucune action n'avait été prise au sujet des baha'is, qui étaient encore en état d'arrestation, jusqu'à ce que le 3 juin 1907, il y eût l'article suivant:

"Les 4 babis qui furent arrêtés à Dughabad ont été libérés. Ils ont chacun payer une amende moyenne d'environ 20 tomans". (629)

* Attaque sur Fadil-i-Furughi:

Dans la section précédente, un récit d'une attaque sur Mirza Mahmud, Fadil-i-Furughi, a été donné. Quelques années plus tard, Fadil était à Mashhad. Les ulémas de Mashhad, et en particulier Mulla Muhammad, connu comme Aqazadih (voir page 420), étaient désireux de finir leurs activités. Dans le journal de Mashhad pour la dernière semaine d'octobre 1910, une tentative d'attentat sur sa vie est rapportée par le major W.F. O'Connor, le consul général en place à Mashhad:

"25 octobre. Assaut sur un behai.
Un respectable homme âgé, habitant de la région de Turbat, fut assailli aujourd'hui dans sa maison à Mashhad par 3 hommes armés de révolvers. Il fut sévèrement blessé et fut emmené à notre hôpital pour être traité.
26 octobre. J'ai vu l'homme blessé et j'ai écouté son histoire. Il dit que les assaillants, qui étaient précédemment des étrangers pour lui, vinrent pour l'appeler et restèrent à converser sur des sujets religieux. A la fin de la discussion, alors qu'ils étaient sur le point de partir de la maison, ils tirèrent leurs revolvers et tirèrent sur lui, manquant de peu sa tête et le blessant à la poitrine. L'homme blessé est un behai bien connu, et il croit que le Aga-Zada et d'autres des prêtres meneurs étaient derrière l'affaire". (630)

* Le martyr de Shaykh Ali-Akbar-i-Quchani:

Shaykh Ali-Akbar-i-Quchani était l'un des plus importants baha'is du Khurasan. Comme jeune homme, il avait entrepris des études religieuses à la fois à Mashhad et en Iraq et il avait finalement atteint le rang de mujtahid avec un ijazih des plus importants ulémas de l'Iraq, Mulla Kazim-i-Khurasani. Ce dernier avait été si ravi de son élève qu'il avait confié à son attention l'éducation de son fils, Muhammad. Plus tard, à son retour de Perse, Shaykh Ali-Akbar était venu en contact avec les baha'is et avait été converti. Il devint célèbre en tant que baha'i à travers le Khurasan et il fut contraint pendant un temps de quitter la province pour sa propre sécurité. Plus tard cependant, il retourna à Mashhad au cours d'un voyage à travers la Perse. A cette époque, le plus important des ulémas de Mashhad était son ancien élève, Mulla Muhammad, connu comme Aqazadih ou Ayatu'llahzadih, le fils de Mulla Kazim-i-Khurasani, et ce fut lui qui signa l'arrêt de mort de Shaykh Ali-Akbar (fatva).

Le colonel Haig, le consul-général britannique à Mashhad, rapporta le meurtre de Shaykh Ali-Akbar dans le journal de Mashhad pour la semaine finissant le 20 mars 1915:

"Shaykh Ali-Akbar Kuchani, un baha'i qui arriva récemment à Mashhad pour prêcher les doctrines de sa secte, fut mis à mort le 14 mars dans le bazar-i-kulahduzan près de la cour du tombeau. La population suspectant une intention d'enterrer le corps d'un musulman dans un sol musulman et n'aimant pas l'arrestation de ceux suspectés du meurtre, levèrent un trouble dans le tombeau. Le corps fut finalement enlevé secrètement la nuit de l'endroit où il gisait et emmené en dehors de Kuchan". (631)

Dans chaque journal suivant, il y a un mot supplémentaire au sujet de cet épisode:

[Journal de Mashhad pour la semaine finissant le 27 mars 1915]:
"Il est rapporté que les baha'is ont l'intention de se venger de la mort de Shaykh Ali-Akbar en tuant Aghazada, mais que ce dernier et ses amis sont en alerte. Il y a un mouvement parmi la population pour protester contre la punition des meurtriers de Shaykh Ali Akbar". (632)

[Journal de Mashhad pour la semaine finissant le 3 avril 1915]:
"J'ai entendu que le gouvernement persan a ordonné que le gouverneur-général [Sultan-Husayn Mirza, Nayyiru-d-Dawlih] d'arrêter et d'envoyer à Téhéran Aghazada; Agha Fazil, et 3 autres mullas qui publièrent une fatwa pour le meurtre de Shaykh Ali Akbar, le baha'i. Le gouverneur-général se refuse à obéir à cet ordre, pour la raison qu'il ne peut ni arrêter les mullas ni punir les meurtriers de manière local sans danger de troubles, mais il offert d'envoyer les meurtriers à Téhéran pour un procès et une punition". (633)

[Journal de Mashhad pour la semaine finissant le 10 avril 1915]:
"L'agitation contre les baha'is continue. Ils sont exclus du tombeau et les autorités ne se sont pas encore aventurées à arrêter les meurtriers de Shaykh Ali Akbar. 2 baha'is se sont récemment reniés". (634)

[Journal de Mashhad pour la semaine finissant le 17 avril 1915]:
"L'agitation contre les baha'is continue encore. Haji Musa Jadid, un banquier, prit récemment asile dans la banque russe et il a depuis bougé au consulat général russe. Ustad Muhammad, un autre baha'i leader, est dans le consulat général britannique. Les chefs des baha'is à Turbat-i-Haidari m'a demandé d'étendre sa protection à son fils, vivant à Turshiz, et j'ai répondu que je ne peux être responsable de la sécurité de quiconque à une telle distance, mais si la vie de son fils est réellement en danger et qu'il s'occupe de venir à Mashhad, j'étendrais mon hospitalité à lui". (635)

[Journal de Mashhad pour la semaine finissant le 24 avril 1915]:
"Le trouble en relation avec le meurtre de Shaykh Ali Akbar, le baha'i, n'est pas encore passé. Husain, un marchand de vêtement et un démocrate fut arrêté le 18 avril par soupçon, mais les marchands de vêtements fermèrent leurs magasins par protestation et Aghazada, un mulla dont on dit qu'il a donné une fatwa pour le meurtre et qui est par conséquent inquiet qu'aucune accusation devait être engagée contre quiconque, insista et obtenu la libération de Hussain. Le gouverneur-général ne s'aventure pas à prendre des mesures plus puissantes et par le fait de donner réalité aux ordres du gouvernement persan que les meurtriers devraient être arrêtés et envoyés à Téhéran, il a pris la sécurité pour 2 personnes suspectées pour leur venue à Téhéran, mais il ne croit qu'après ils iront là-bas. Les commerçants et les mullas de Mashhad menacent de manifester contre les mesures prises pour l'arrestation ou la punition des meurtriers...
J'ai entendu que des sujets caucasiens turcs, russes, sont agités contre la punition des meurtriers du baha'i, Shaikh Ali Akbar". (636)

[Journal de Mashhad pour la semaine finissant le 8 mai 1915]:
"Le prince Nayyir-ud-Dawlih est en train d'afficher une faiblesse lamentable dans l'affaire de l'agitation contre les baha'is. Après avoir promis à mon collègue qu'il rapporterait Ustad Ali Akbar et Meshedi Husain, les 2 hommes suspectés du meurtre à Téhéran, il a peur de remplir sa promesse. Je lui ai conseillé de s'y tenir comme je suis non moins intéressé dans l'affaire que mon collègue, ayant un basti de qui je ne peux me débarrasser jusqu'à ce que quelque action soit prise. J'entend à présent qu'il propose de déporter Ali Akbar qui est comparativement inamical et de ne prendre aucune démarche contre Meshedi Husain, qui est puissamment soutenu par les mullas". (637)

[Journal de Mashhad pour la semaine finissant le 5 juin 1915]:
"Nayyir-ud-Dawlih, de qui l'on commence à dire, l'âge est ou bien extrêmement paresseux ou extrêmement nerveux et s'excuse de manière invariable lui-même de prendre une action puissante contre les troubleurs de la paix et d'autres criminels pour la raison que décider des mesures sont probablement causer des troubles dans la ville. Ce fut pendant longtemps son excuse pour ne pas arrêter les meurtriers du baha'i, Shaykh Ali Akbar. Il dit maintenant qu'il souhaite à la fois arrêter les deux tout de suite et que c'est difficile à organiser; mais c'est simplement une autre excuse". (638)

Dans le mois qui suivit le martyr de Shaykh Ali Akbar, comme indiqué dans ces journaux, les baha'is du Khurasan furent sous constante menace d'un massacre général. L'Assemblée Spirituelle à Téhéran envoya un télégramme à l'importante baha'ie britannique, Lady Bloomfield là-bas. Le télégramme daté du 15 avril déclara:

"Vénérable baha'i martyrisé Mesched. Prépare soulèvement contre les behais. Aidez-nous, demandez justice du gouvernement persan, au parlement. Télégraphiez votre légation ici. Avertissez à Paris les autres". (639)

Lady Bloomfield écrivit à Mary, comtesse de Wemyss le 25 avril 1915, demandant son aide:

"Ce télégramme arriva ce matin... une chose d'une grande utilité qui m'arrive (pouvez-vous faire cela?) d'écrire à Monsieur J.Tennant. Pourrait-il envoyer un télégramme à la légation britannique à Téhéran, ou au consulat britannique à Mashhad, pour arrêter la persécution des baha'is, ce cher peuple inoffensif! Mashhad est une ville sacrée des musulmans chiites et la population est très fanatique là-bas, pour cette raison vint le danger aux baha'is. Quelque moyen de volonté d'aider, je crois, incomber à vous, c'est très urgent!". (640)

Mary Wemyss écrivit à Jack Tennant, un ami et un parent éloigné qui travailla au bureau de la guerre:

"Cher Monsieur Jack Tennant.
J'ai peur que vous me croyez tout à fait folle et aussi trop mauvaise pour vous importuner lorsqu'une telle charge de responsabilité et d'attention qui déjà repose sur vos épaules, je sens que je ne devrais pas prendre les quelques secondes que cela vous prendra pour lire cette lettre mais vous me croirez lorsque je vous aurais dit que vous ne devriez certainement pas répondre.
J'ai reçu hier une lettre plutôt insensée de lady Blomfield (théosophiste!!! une sorte). Il a l'habitude de se soumettre au vénérable baha'i de Perse (qui est ou qui était tout à fait un authentique vieux saint, je crois et qui avec ses disciples sont réellement inoffensifs (prêchant la paix! et l'harmonie! et l'amour) et apolitiques. Mais j'imagine que cette sorte de personnes sont particulièrement exaspérants aux fanatiques et qui sont des victimes idéales dans les temps troublés - encore qu'ils soient réellement je crois presque tous innocents et qui réellement mettent leurs principes non agressifs et apolitiques en pratique - et le gouvernement anglais est supposé protéger le faible - je crois comprendre que si un soulèvement était vraiment déclenché, ce serait partout à présent, mais je sens que je dois envoyer le télégramme, avec des phrases de la lettre de Lady Blomfield omettant [sic] le balderash - autant que je puisse - si il y a ou si il y a eu des troubles, vous en entendrez parler - à travers les canaux propre, reconnus, qui fait que mon écrit semble deux fois plus futile et inopportun. Le Christian Commonwealth reconnait le behai et ses disciples et je lui ai rendu visite à Londres et j'ai parlé de lui à Lord Hugh Cecil. Je suis curieux de savoir ce qui lui est arrivé - c'est un monde malade pour des âmes paisibles". (641)

Dans une note attachée à sa lettre, Mary Wemyss cita le court extrait de la lettre de Lady Blomfield donna ci-dessus et ajouta:

"... Elle dit qu'elle a écrit à la femme du colonel Percy Sykes, anciennement le consul général britannique à Mashhad. A présent merci de ne pas m'oublier ! Pour obéir à cette sauvage et inquiétante dame [sic] ma soeur Pamela connait le vieux baha'i aussi lorsqu'il alla à sa maison - si les behais sont en danger - est-ce que Sir E.Grey peut étendre la main de sa protection?
Naturellement je ne peux aider le sentiment que si il y a une population innocente en danger de persécution - qu'il y a des moyens de communiquer à travers les canaux reconnus à la source première". (642)

"Monsieur Tennant a écrit à différents personnages, leur conseillant une enquête à Téhéran en ce qui concerne un massacre de cette secte hétérodoxe à Mashhad - les baha'is.
Je soumets cependant, que notre plus capable consul général à Mashhad - le colonel Haig - et Monsieur Marling à Téhéran sont bien capables de prendre quelque action localement qui pourrait être nécessaire. De plus, tandis qu'elle est nombreuse, la secte est une malédiction aux persans orthodoxes et tandis qu'il y a encore quelque faible signe d'agitation pour un jihad, il ne serait pas diplomatique de défendre la cause des béhaï". (643)

Ce à quoi George Clerk joignit:

"Je pense que vous pourriez enquêter si le colonel Haiga rapporté quelque violence contre les baha'is. Ce sont un peuple inoffensif, avec des sympathisants dans ce pays, et nous pourrions découvrir ce qui leur est arrivé". (644)

Et Sir Arthur Nicolson ajouta: "J'approuve. A.N. 30/4/1915.". (645)

Et comme résultat de cela, le télégramme suivant fut envoyé à Monsieur Marling, le ministre britannique à Téhéran, le 2 mai 1915:

"Des rapports sont parvenus à Londres de massacres de behai à Mashhad.
Avez-vous une confirmation du consul-général.
Confidentiel.
Je réalise non désirable en tout cas de faire des demandes officielles sur le sujet pour le moment". (646)

A cette enquête, Marling répondit:
"Aucune vérité dans les rapports de massacres. Un bahai a été assassiné le 14 mars". (647)

Suite à la réception de ce télégramme, suspicieux comme pour les raisons derrière ces enquêtes, il écrivit:

"Je ne suis par aucun moyen certain que l'agitation augmente sur ce sujet - j'ai eu 2 visiteurs sur la question hier - puisse ne pas être une tentative d'embrouiller le gouvernement de Sa Majesté avec le gouvernement persan, et de représenter H.M.G. comme défendant une secte hérétique en Perse.
Je soumets qu'aucune action n'est nécessaire ou désirable...". (648)

Une autre enquête parvint au ministère des Affaires Etrangères en ce qui concerne cette même affaire, déclenchée de Lord Lamington, un admirateur de Abdu'l-Baha. IL écrivit à Lord Lansdowne le 31 mai 1915:

"J'ai diverses communications en ce qui concerne les persécutions que les membres de la secte baha'ie subissent en Perse, en particulier dans le Khurasan.
Je comprends que vous êtes engagé dans le travail au Ministère des Affaires Etrangères et que par conséquent je demande si des demandes pourraient être faites ou d'autres démarches entreprises pour obtenir la protection pour ces personnes, dont les doctrines sont celles de la paix et de la bonne volonté en tout". (649)

Une réponse fut envoyée par Lord Lamington datée du 5 juin 1915:

"En réponse à votre lettre à Lord Lansdowne du 31 mai, en ce qui concerne la secte baha'ie en Perse, Lord Crewe désire me dire qu'une enquête fut récemment adressée à Sa Majesté le ministre à Téhéran sur le sujet de rapports variés qui lui sont parvenus là-bas.
Monsieur Marling répondit qu'il n'y avait aucune vérité dans les rapports que des massacres eurent lieu, bien qu'un baha'i fut assassiné le 14 mars.
Vous verrez ainsi que la question n'a pas été perdu de vue bien que la situation politique présente exclut toute démarche étant prise sur le sujet à Téhéran". (650)

Peu de temps après le 5 juin, Lord Lamington expédia au Ministère des Affaires Etrangères une lettre qu'il avait reçu de Muhammad-Ali Khan-i-Shaybani, un baha'i de Mashhad, lui réassurant qu'il n'y avait eu aucun massacre général des baha'is. La lettre est datée du 8 mai 1915:

"Hier je suis allé voir le colonel Haig, consul-général de Sa Majesté britannique, pour voir ce qui s'était passé et il me montra une dépêche de Téhéran de Monsieur Marling, le chargé d'affaires anglais, demandant si c'était vrai qu'il y ait eu un massacre de tous les baha'is à Mashhad, car son rapport était parvenu à Londres. Ce fut la raison pour laquelle que je fus autorisé à écrire à Votre Excellence et contredire officieusement ces nouvelles. Un simple assassinat eût lieu. C'était Jinab Aqa Shaykh Ali-Akbar de Quchan. Je souhaite déclarer dans cette lettre à Votre Excellence que les baha'is de Mashhad et moi-même connaissons l'approche énergique et l'attitude sérieuse du lieutenant-colonel T.W. Haig, consul-général de Sa Majesté britannique à Mashhad. Nous espérons que l'agitateur, ce Shaykh Muhammad, fils de Akhund Mulla Md. Kazim Khurasani, et les 2 assassins de Jinab Shaykh Ali-Akbar de Quchan seront punis dès que possible.
Je pris Votre Excellence de rassurer tous les baha'is de Londres que ce rapport du massacre de tous les baha'is de Mashhad est complètement dénué de sens. En terminant ma lettre, je présente mes salutations respectueuses à Lady Lamington, Lady Blomfield, Mademoiselle Rosenberg et Madame Thornburg Cropper". (651) (652)


Chapitre 29: Persécutions dans la région d'Ispahan

Durant le ministère de Abdu'l-Baha, les persécutions dans les villes autour d'Ispahan, aussi bien qu'à Ispahan elle-même, continuèrent. Le principal instigateur de ces épisodes continuèrent à être Aqa Najafi (Shaykh Muhammad-Taqi, voir figure page 44) et à Najafabad, il trouva un assistant spontané dans Mirza Fath-Ali Khan-i-Yavar. (653)

* Le soulèvement de Najafabad de 1899:

Le 9 avril 1899, un important baha'i de Najafabad, Mirza Muhammad-Baqir-Ha'i (voir figure 15) qui avait été baha'i depuis les premiers jours de la foi et qui avait à ce moment-là 80 ans, fut soudainement arrêté à Najafabad sur les ordres de Aqa Najafi.
Le docteur Aganoor, consul britannique en place rapporta le 18 avril les circonstances de l'arrestation à Sir Mortimer Durand:

"J'ai l'honneur de rapporter que ce dimanche 9, Mahomed Hossein Khan (sartrip-i-Sehdehi) qui est au service du Zillu's-Sultan, alla à Nejafabad, accompagné par Naib Abdool Rahim de Sehdeh et certains sarvazes (654), tous armés et ils capturèrent Mollah Baukher dans la rue, le mirent sur un cheval et partirent avec lui à Azizabad, un village appartenant au prince à quelques deux farsaghs de Nejafabad. Molla Baukher qui est encore sous bonne garde là-bas, est un vieil homme, réputé être babi, et il a été à l'époque employé par la société de l'église missionnaire comme Mirza et enseignant persan au docteur Carr et au révérend Blackett. Son frère est le propriétaire de la maison qui a été dans le bail de la société de l'église missionnaire pendant les temps passés à Nejafabad.
Après l'avoir emmené dehors, certains du groupe allèrent dans la maison de Mollah Baukher et pillèrent tout. Le groupe était aidé par le gouverneur local ou zabeth (655) (Mostafa Khan) et par fathali Khan (Yavar), qui est dit être le réel instigateur. Aucune explication ne fut donnée pour cette action arbitraire, mais il fut compris qu'elle avait été rapporté à Aqa Nejify que Mollah Baukher était en possession de beaucoup de littérature babie dans sa maison et qu'il était en train de propager les principes de cette secte parmi la population, d'où que le Aga ait dit au prince que l'homme est passible de mort et que les livres devraient être capturés - avec le résultat du dessus. On dit que les livres ont été emmenés à Aqa Nejify.
La conséquence à été une illégalité générale, et la persécution de supposés babis. Plusieurs maisons ont été pillées, plus ou moins, et plusieurs personnes ont été battues, les lutis faisant bonne usage de leur opportunité.
Près de 300 hommes et femmes arrivèrent à Isfahan et allèrent au bureau du télégraphe persan où l'agent du télégraphe, refusant de prendre leur message pour le Shah ou Sadr Azam, la foule alla au bureau du télégraphe britannique, et pria que leur télégramme puisse être accepté pour le Shah (656) ou Sadr Azam, ou que leur cas soit présenté à Téhéran. Monsieur McIntyre, en charge du bureau du télégraphe, écrivit au prince l'informant de la présence de la population dans le bureau. Le prince envoya le gouverneur de Julfa pour essayer de les persuader d'aller dans leurs maisons, mais ils refusèrent de faire quelque chose de cette sorte jusqu'à ce que leur douleur fut (put right). Il persuada cependant quelques hommes d'aller avec lui vers le prince, qui avait parlé amicalement d'eux, leur dit qu'il ordonnerait que toute chose qui avait été prise d'eux leur serait retournée, mais leur conseilla de se dissocier eux-mêmes du cas de Mollah Baukher, comme il avait été accusé d'être babi, et le cas ne les concernaient pas. Ils retournèrent cependant de la ville sans avoir obtenu satisfaction.
Les chefs de ces populations avaient été à moi plusieurs fois et suppliaient que leur position puisse être amenée à la connaissance du Shah. Ils se sentaient surs que le Shah ne voulait rien d'eux, mais qu'ils devraient être des sujets paisibles et payer leurs taxes, et cela ils étaient pour la plupart prêts à le faire, si on leur permettait de vivre en paix et en sécurité. Ils étaient, disaient-ils, 5000 de cette secte à Nejafabad, et ils étaient obligés de relever le cas de Mulla Baukher dans son intérêt personnel, et de mourir avec lui ou d'être expulsés [du] pays.
Si un homme était spolié de ses biens et était tué aujourd'hui - demain là-bas, il y en aura un autre, et ainsi de suite, et ils n'auraient jamais la paix. Ils voulaient que la chose finisse d'une manière ou d'une autre. Ils étaient désireux que certains de leur nombre puissent être tués ou sacrifiés, stipulant qu'ils auront la paix et la sécurité après. Ils étaient prêts à immigrer, en masse, et devenir des sujets d'un autre pays, s'ils ne pouvaient avoir aucune sécurité dans leur propre pays. Est-ce que le Shah voulait la religion pour eux? Ils étaient des paysans, des laboureurs du sol et comprenaient seulement de labourer les champs et de payer leurs taxes. La religion, ils ne comprenaient pas; et ainsi beaucoup dans le même style. Le moyen d'ouverture et sans crainte qu'ils confessent leur foi et expriment leur détermination que leur position doit être rendue claire, une fois pour toute, est tout à fait inhabituel à faire pour le corps d'une secte religieuse, en Perse et n'est probablement pas sans signification.
Dans mon entretien avec le prince le dimanche 15. J'ai attiré l'attention du fait que ces personnes étaient encore dans le bureau du télégraphe. Le prince répondit qu'il avait fait tout ce qu'il pouvait pour eux. Il n'avait pas autorisé Mollah Baukher à être emmené dans Isfahan, pour empêcher qu'il ne soit tué, mais il l'avait emmené dans son propre village pour être en sécurité là-bas (ce fait me fut précédemment admis par le frère et les amis de Molla Baukher, qui disaient qu'ils n'avaient aucune plainte contre le prince, mais seulement contre l'action de Aga Nedjifi). Sa Sainteté Royale disait qu'elle ne pouvait pas ouvertement les protéger contre les ordres de Aqa Nedjify alors qu'il serait lui-même accusé d'être babi. Des ordres dans ce rapport doivent venir de Téhéran. Le prince ajouta qu'il avait télégraphié les circonstances à Téhéran 5 jours auparavant, mais qu'il n'avait pas reçu un mot de réponse. Que pourrait-il faire?
Les hommes sont encore autour du bureau du télégraphe". (657)

Comme il peut être vu de la dépêche au-dessus, Mirza Baqir était un grand ami des missionnaires anglais à Julfa, et Stilemen, le secrétaire de la mission persane de la société de l'Eglise missionnaire, écrivit le rapport suivant de Julfa le 15 avril:

"Un chef babi (de la secte beha'i), à Najifabad, qui a été un de mes amis pendant 6 ans, est aussi très bien connu d'autres membres de la mission, fut condamné à mort pour sa foi il y a quelques jours, et ce fut probable que 3 autres seraient mis à mort. Mais 200 à 300 personnes arrivèrent de Najifabad vers le bureau du télégraphe britannique là-bas et sont à présent en train d'attendre depuis plusieurs jours, déclinant de retourner chez eux jusqu'à ce que le Shah intervienne de la part de leurs amis. Je reviens juste du bureau du télégraphe, et là-bas il semble dans l'espoir que leurs vies soient épargnées".
(658)

Le 22 avril, Stileman rapporta le déplacement de Mirza Baqir à Téhéran:

"Le behai se réfère dans le paragraphe 7 de ma lettre à vous du 15 courant, a maintenant été déplacé de Téhéran et il n'y a, nous croyons, plus aucun danger qu'il soit mis à mort". (659)

Les baha'is de Najafabad cependant, restèrent dans le bureau du télégraphe et Aganoor rapporta des développements ultérieurs le 20 mai 1899:

"En référence à ma dépêche n°24 du 18 du mois dernier, j'ai l'honneur de rapporter que les nejafabadis sont encore à Julfa dans le voisinage du bureau du télégraphe, où ils ont pris une maison et sont en train d'attendre des ordres de Téhéran pour la réparation de leurs torts. Ils ont envoyé plusieurs pétitions au Shah et au Sadr Azam, et ils ont reçu des ordres de ceux-ci du Zillu's-Sultan pour enquêter du cas et le rapporter. Ces ordres, dit le prince, ne sont pas suffisants. Ce ne sont pas des ordres explicites, autorisant la liberté de religion des babis. Ce sont simplement des instructions pour enquêter.
De telles instructions que l'auteur a vues sont comme décrits. Avec ces ordres, dit le prince, il ne peut protéger les babis contre les mullas dans une grande mesure. S'il est vrai que le Shah autorise la liberté religieuse, pourquoi n'y a-t-il pas un décret publié dans ce sens? Si Sa Sainteté Royale les protège sans ordres explicites ou clairs de Téhéran, les mullas l'accuseront lui-même d'être un babi. S'il réussit en les protégeant, le gouvernement gagnera du crédit. S'il échoue, il sera blâmé par le gouvernement pour aller au-delà de ses instructions en prenant des démarches actives contre les mullas.
Sous ces circonstances, dit Sa Sainteté Royale, des instructions vagues pour enquêter de torts et de rapport, ne sont d'aucune utilité. Les torts sont bien connus. Ces hommes sont persécutés par les mullas et d'autres par ce qu'ils sont babis - c'est-à-dire le fait que le fait d'être babi est une excuse pour les persécuter et les spolier de leurs biens.
Des persécutions mesquines continuent, et ceux qui sont arrivés ici n'osent pas retourner sans obtenir réparation et avant que leur position soit claire. On rapporte que cela a été arrangé par Aqa Nedjify, car le 10 jour de Muharram, une foule puisse organiser une procession et sous l'excitation religieuse, fit une attaque sur les babis et en tua certains. Le prince a entendu cela et il a mis un frein à cela.
Les babis sont journalièrement appelé à nous pour de l'aide. Etant près du bureau du télégraphe, ils considèrent qu'ils ont pris refuge avec nous et semblent attendre une protection de nous.
Le révérend Monsieur Tisdall me dit que ces personnes n'osent pas aller chez les russes, mais qu'en désespoir d'obtenir quelque aide de nous, ils pourraient en appeler aux russes. Dans un tel cas, si les russes acceptent leur cas et réussissent à leur obtenir réparation, cela augmentera grandement leur influence là-bas". (660)

Le 29 mai, Aganoor transmis à Téhéran le récit d'une conversation entre Zillu's-Sultan et un "gentleman persan", communiqué à lui par ce dernier, qui n'est pas identifié.

"Zil-es-Sultan demanda quelles nouvelles il avait au sujet des babis. Le gentleman répondit qu'il n'en avait aucune. Sa Sainteté Royale dit alors que ce n'était pas sa faute. Il ne pouvait rien sans ordres définis de Téhéran, donnant aux babis la liberté religieuse. Sa Sainteté Royale demanda alors si les babis étaient encore à Julfa, et pourquoi ils n'étaient pas renvoyés de là-bas. Le gentleman répondit qu'ils étaient effrayés de retourner à Najafabad. Sa Sainteté Royale dit qu'il n'avait rien à faire avec eux. Le gouvernement doit écrire officiellement que les babis ont par conséquent à être libres. Les ordres envoyés de Téhéran sont des instructions simples pour enquêter sur leur cas "selon la loi" - "Sharan" - et selon la loi, Aqa Najafi dit qu'ils se doivent d'être tués. C'est la politique du gouvernement de donner des ordres vagues et indéfinis, que si ils sont exécutés et que le résultat est une réussite, le gouvernement prendre pour lui-même tout le crédit; et si c'est un échec, le gouvernement "brûlerai le père de" (Sa Majesté); comme ils le firent avec le Mayed-ed-dowleh dans le Khonsar et à Gulpaigan, autant que le Mayed-ed-dowleh souhaitait commettre un suicide. Le Zillu's-Sultan ajouta qu'il pourrait très bien brûler le père de Aga Nedjify", même sans troupes - c'est-à-dire par la diplomatie, mais alors les autorités à Téhéran le blâmerait et agiraient contre lui si quelque chose se passait et si il était dans l'embarras, les anglais ne le protégerait pas du tout. Sa Sainteté Royale dit qu'il avait dit cela de manière répétitive à Monsieur Preece (661) et lui demanda de lui donner des assurances. Sa Sainteté Royale dit alors qu'à Yazd, 10 personnes avaient récemment été tuées, et qu'aucune attention ne fut portée par le gouvernement aux demandes de la légation britannique". (662)

Le 21 juin 1899, le capitaine Schneider, agissant en tant que consul britannique à Isfahan, rapporta:

"L'information fut reçue que Aga Nejaffy, dans la maison de son frère Sheikh Noorulla, dit en ce qui concerne les "babis", qu'il avait reçu des instructions que lorsque Mulla Bhauker retournera de Téhéran, il allait être tué. Il fit aussi plusieurs remarques déloyales en ce qui concerne Sa Majesté Impériale le Shah - et sut qu'il était un infidèle.
Fatteh Khan Yawar, qui est le vrai instigateur de la persécution des babis, a été mis en prison par le prince". (663)

Mirza Baqir était en fait détenu à Téhéran pendant plus d'une année; une sévère punition pour un homme d'un certain âge. Puis il alla à Isfahan et fut autorisé à retourner à Najafabad sous certaines restrictions. Ses livres et ses manuscrits ne furent jamais retournés à lui, cependant. Il mourut finalement à Najafabad à l'âge très grand de 100.

* Martyr de Ghulam-Rida, 1901:

Dans une dépêche datée du 16 juin 1901, Preece rapporta le meurtre d'un baha'i sur la route entre Najafabad et Isfahan. Cet homme était Ghulam-Rida, qui était en train d'emmener un fils de Haji Haydar (voir page 432) à Isfahan lorsqu'il fut attaqué et tué par certains des habitants les plus fanatiques de Najafabad:

"Juste après mon dernier rapport, un babi fut tué sur la route entre celle-ci et Nejafabad par certains cultivateurs de cette ville, et il fut déclaré que Aqa Nefijy était en train d'essayer d'enlever 4 hommes de Nejafabad tués comme babis. A tout cela, Sa Sainteté Royale a mit un terme. Il envoya aussi un siyyid de Nejefabad et lui donna une telle réprimande pour l'agitation dans ces questions que l'homme fuit dans une grande peur. Le prince se plaint que bien qu'il a télégraphié très fortement à Téhéran, il ne peut obtenir aucun ordre strict pour arrêter cette agitation. Le Shah a peur d'agir d'une manière convenable dans la question". (664)

* Pétition des baha'is de Najafabad:

Vers juillet 1901, peu de temps après le meurtre de Ghulam-Rida, les baha'is de Najafabad décidèrent d'adresser un autre appel au Shah pour la protection de la persécution. Depuis que la pétition antérieure n'avait pas été répondue, ils décidèrent d'envoyer celle-ci par l'intermédiaire de la légation britannique. Le ministre britannique, Sir Arthur Hardinge, envoya l'appel à l'Aminu's-Sultan, le premier ministre, avec la note suivante datée du 4 août 1901:

"Je joins à l'intérieur une copie de la lettre par certains habitants de Nejafabad expédiant une pétition à Sa Majesté le Shah, que je prierai à Votre Excellence de porter devant Sa Majesté.
Les pétitionnaires comme l'observera Son Excellence, déclarent qu'ils ont déjà appelé au trône pour la protection et ont seulement approché la légation britannique comme dernier ressort. Il est probable que leur pétition d'avant n'est pas parvenue à Sa Majesté, ou qu'elle a été négligée par la grande masse d'affaires, embrassant tous les départements de l'Etat, qu'un souverain a à traiter. Je suis sur cependant que Sa Majesté ne prendrait pas mal que je puisse à travers Votre Excellence, et d'une manière purement officieuse et privée (depuis que cela ses propres sujets entre eux et lui-même, je n'ai aucun droit d'interférer), prendre le présent appel à l'attention de sa majesté.
Sa majesté a en plus à ses nombreuses autres vertus acquises en Europe, une réputation pour une tolérance éclairée de toutes formes de croyance religieuse. Avant que j'ai l'honneur d'être accrédité à sa cour, j'ai lu dans les journaux imprimés en France et en Allemagne de la marque de respect montrée par lui par les églises chrétiennes et les processions religieuses, et il est, je pense, le premier souverain musulman qui a montré le désir de rendre hommage à la foi chrétienne en dépêchant une ambassade spéciale pour annoncer son accession à Sa Sainteté le pape.
Je suis convaincu par conséquent qu'il regardera avec la désapprobation la plus profonde l'assassinat de paysans inoffensifs, pour attachement à l'hérésie babie qui, cependant insensé et superstitieuse en elle-même, n'est pas dangereuse à la paix et l'ordre public. Je suis conscient que le clergé maintient que l'apostasie de l'Islam au babisme est une offense punissable de mort sous la loi musulmane, mais la réponse à eux est surement, que les intérêts généraux de l'Islam doivent être considérés et qu'il n'est pas, dans le présent état du monde, dans l'intérêt de quelque Etat musulman de s'affaiblir lui-même en tournant à travers la persécution, un grand nombre de ses sujets de personnes paisiblement loyales en personnes mécontentes, et leur causent de regarder les pouvoirs étrangers pour de l'aide et de la protection contre leur propre gouvernement.
La persécution par conséquent ne devrait pas être convertie; elle rend courageux des hommes martyrs, et intimide les hommes hypocrites. Elle peut seulement réussir où une fausse idée est dans son enfance tient seulement par quelques personnes. Une fois que l'opinion s'est propagée, elle ne peut être extirpée, et le meilleur moyen de la rendre aussi inoffensive que possible est de prendre d'elle, par tolérance, l'élément fidèle et l'enthousiasme, qui a fait que toutes les religions persécutées croissent.
Si les mullas étaient sensibles, ils verraient cela et s'abstiendraient de disgracier ce pays par des actes de cruauté tels que ceux dont on s'est plaint. Dans notre dépendance de Chypre où le Bab (665) lui-même vit en parfaite liberté. Je doute que si il a fait un seul disciple, mais si une fois que nous commençons à persécuter le babisme, l'attention publique serait immédiatement attiré vers lui, et l'intérêt ainsi levé apporterait beaucoup d'adhérents secrets. Les sectes les plus dangereuses sont toujours celles, qui par peur de la persécution, sont secrètes, et travaillent dans l'ombre.
J'ai confiance que Votre Excellence excusera la longueur de cette lettre sur un sujet purement interne qui ne concerne pas directement les intérêts britanniques. Mon excuse doit être que la prospérité et la paix interne de la Perse est réellement un intérêt britannique et que depuis longtemps j'ai reçu de manière répétitive des rapports des persécutions et des exécutions pour hérésie, que les autorités locales semblent impuissantes, due à l'influence du clergé, à empêcher et qui doit être nuisible au bien-être du pays. Je sais combien répugnantes sont ces choses aux sentiments humains du Shah, qui sont partagés par Votre Excellence, et j'ai par conséquent pas la moindre hésitation en les apportant à votre attention, dans le cas où les gouverneurs locaux auraient hésité à faire ainsi, étant convaincu que j'ai seulement à leur faire connaître dans cette présence exaltée dans le but d'assurer les démarches étant prises pour empêcher leur retour". (666)

Hardinge écrivit aussi à preece, le consul britannique à Isfahan, lui demandant les démarches qu'ils avaient prises et concluant avec la demande suivante:

"La pétition n'est pas signée et je suis par conséquent incapable d'envoyer une réponse à cela, mais je vous demanderais de certifier si possible qui sont les signataires et leur faire savoir que j'ai reçu leur pétition et l'ai envoyé au Shah". (667)

Preece répondit le 11 septembre 1901:

"L'appel fait par vous a été, selon toute probabilité, écrit par Hajji Haidar, le Babi Kadkhoda [kad-khuda] de Nejafabad et ses associés qui sont à présent, j'ai entendu dire, à Téhéran.
J'ai eu connaissance de l'archevêque Stuart, qui est au moment présent à Nejafabad, avec les contenus de votre dépêche et il m'a promis qu'il découvrirait là-bas les auteurs de la pétition, les rencontreraient avec le fait qu'il a atteint vos mains et a été envoyé au Shah". (668)

* Le soulèvement d'Isfahan de 1903:

L'épisode est considéré en détail dans le chapitre 27 et aussi pages 363-6.

* Le martyr de Haji Kalb-Ali, 1905:

Le plus important des babis de Najafabad à cette époque était Haji Haydar. En 1905, son beau-fils, Haji Kalb-Ali, fut visé et tué. (669) Le docteur Aganoor rapporta le 2 avril 1905:

"Il y a environ 4 jours à Nejafabad, le beau-fils du regretté Haji Haidar Kadkhuda de cet endroit - un babi bien connu - fut tué par des musulmans. Zil-es-Sultan envoya des hommes pour emmener les meurtriers. Le mulla de Nejafabad (un siyyid) ne les autorisa pas à être emmenés. Sa Sainteté Royale envoya un sartrip avec des cosaques qui emmenèrent les meurtriers. Aga Nejefi a envoyé au prince pour dire que ces hommes, qui ont été pris n'ont rien fait de mal et devraient être libérés". (670)

* Martyr de Haji Haydar, 1909:

Le baha'i principal de Najafabad, Haji Haydar, avait déjà souffert plusieurs temps en prison aussi bien que des tentatives d'attentats sur sa vie. A travers l'hostilité de Fath-Ali Khan-i-Yavar, Haji Haydar fut finalement contraint de quitter sa ville natale et de résider à Isfahan. Mais même cela n'apaisait pas Fath-Ali Khan, qui était déterminé à entourer sa mort, ce qu'il avait manqué de faire en plusieurs occasions antérieures. Finalement, le 8 novembre 1909, le partisan de Fath-Ali Khan accomplit leur but.

Thomas Grahame, le consul-général britannique à Isfahan, télégraphia le 8 novembre à Sir George Barclay, le ministre britannique à Téhéran:

"Un chef babi de Najafabad qui a souvent été menacé dans des persécutions antérieures est mort tué vers midi aujourd'hui par 6 hommes armés près du Consulat".
(671)

Deux jours plus tard, Mademoiselle Annie Stuart, missionnaire de la société de l'église missionnaire, écrivit à Graham:

"Tant de persans m'ont parlé au sujet d'un meurtre terrible, qui a coûté à nouveau la vie d'un homme à être emportée à nos portes dans les derniers quelques jours que je me suis senti enhardie à vous écrire sur le sujet. Comme il semble impossible que les représentants de gouvernements européens soient impuissants à utiliser toute influence avec le gouvernement persan - maintenant qu'il propose une constitution. Tous ceux qui connaissent Najafabad savent bien que si la vie de cet homme, Yaver, est épargnée, il y aura encore plus de meurtres commis à cet endroit et dans Isfahan. Le meurtre de Hagi Hyder est le 5ème qui a été commis cette année dont les noms me sont connus - et je crois qu'il y en a d'autres en dehors - et beaucoup dans les années précédentes. Je sais que les bakhtiaris (672) veulent seulement prendre de l'argent du meurtre, car ils sont dans le besoin de cela; mais sûrement si ils désirent conserver le soutien des puissances civilisées, ils seraient avisées d'utiliser des méthodes plus puissantes de punition pour de tels crimes outrageants n'a évidemment pas arrêté le Yavar - et c'est une chose bien connue qu'aucune vie n'est en sécurité à Najafabad qui l'oppose en toute matière. Etant accoutumée avec les faits et le caractère de cet homme, j'ai pensé qu'il est seul vrai de vous informer du sujet que vous puissiez voir si possible que la justice soit faite". (673)

Grahame expédia la lettre de Mademoiselle Stuart à Sir George Barclay et commenta:

"Les Stuarts restent fréquemment à Najafabad et je crois que Mademoiselle Stuart connait de ce qu'elle est en train d'écrire". (674)

Dans son rapport hebdomadaire pour la semaine finissant le 13 novembre, Grahame donna des détails supplémentaires de cet épisode:

"Vers midi le 8 novembre en face de la "Madresseh-i-Shamsabad", Haji Hayder de Najafabad (qui est réputé être le chef de la grande communauté babie de cet endroit) fut tué par 5 hommes à pied alors qu'il était à cheval, accompagné par un serviteur monté à cheval, en direction de l'hôpital de la société de l'église missionnaire. Cinq coups entrèrent dans son corps et il tomba, mort. Une balle se logea dans son cheval. Son serviteur fut aussi touché mais fuit en se cachant derrière un petit pont. Les meurtriers une fois terminés et n'ont pas été encore retrouvés.
Le corps fut emmené au bureau du télégraphe persan.
L'opinion publique désigne un certain Fath Ali Khan, généralement connu comme "Yavar" (Maire) de Najafabad qui a eu une inimitié de longue date avec l'homme assassiné, comme l'auteur du crime.
Ce meurtre est déclaré de bonne source être le 5ème au cours des 12 derniers mois pour lequel le Yavar est responsable.
Monsieur Grahame fit des demandes officieuses à la fois verbales et par écrit au Samsam-ul-Sultaneh (675), insistant qu'une impression déplorable sera créée si il devient connu à travers la presse européenne que des crimes de cette nature peuvent être commis en toute impunité sus son autorité à Isfahan.
Le langage d'une nature similaire fut utilisé par Monsieur Grahame au Sardar-i-Zafar. (676)

Sir George Barclay écrivit dans la marge de ce rapport une note adressée à Abbas-Quli Khan-i-Navvab, le secrétaire oriental de la légation, pour une communication au Sardar-i-A'sad (677), le ministre de l'intérieur:

"Merci d'enlever la déplorable impression qui serait produit en Europe quand il est connu que sans aucun doute sera que Yavar, étant protégé par un bakhtiyari Khan, sera impuni pour ses crimes atroces". (678)

Le Sardar-i-As'ad répondit, selon une note par Abbas-Quli Khan:

"Le Sardar Asad dit que les fils des personnes accusées sont officiers dans le régiment sous le commandement de Sardar Zafar et c'est pourquoi il est intéressé par le cas. Son Excellence promet d'obtenir que l'homme accusé soit traduit devant la cour de justice à Isfahan dès que le chef du département de la justice, qui sera nommé dans quelques jours, sera là-bas". (679)

Le 20 novembre, Grahamme télégraphia:

"Samsam me demande de vous informer que ses efforts pour punir les coupables ont été contrecarrés par des la dénaturation faite par le ministre de l'intérieur au Sardar Zafar, qui le protège". (680)

Dans son rapport pour la semaine finissant le 20 novembre 1909, Grahame écrit:

"Fath Ali Khan Yavar, l'auteur présumé de ce crime, est logé dans l'une des dépendances de Samsam-ul-Sultaneh mais il est autorisé à aller librement. Ses fils sont dans la maison du Sardar-i-Zafar. Une tentative d'enquête fut faite, mais, les actuels assassins n'ayant pas été arrêtés, elle avorta.
Au cours de la conversation avec Samsam-ul-Sultaneh du 19, Monsieur Grahame lui demanda comment l'affaire se trouvait à présent. En réponse le khan lui tendit un long télégramme juste reçu du Sardar-i-Assad, lui reprochant son manque de tact en poussant les choses à des extrêmes contre le Yavar à un moment où les services de l'officier étaient exigés et se plaignant du retard du Samsam-ul-Sultaneh dans l'envoi de troupes à Téhéran.
Samsan dit amèrement que tandis qu'l était en train de faire de son mieux pour obtenir la justice faite en cette affaire, Haji Khosrou Khan était en train de le traduire au Sardar-i-Assad et faisant tout ce qu'il pouvait pour protéger le yavar et sa famille. Il demanda que le ministre britannique puisse être informé de ses bonnes intentions et de la manière avec laquelle celles-ci avaient été dénaturées et contrecarrées". (681)

Comme c'était le cours normal des évènements, les choses furent autorisées à aller à la dérive et aucun résultat n'eût lieu.

* Persécutions à Ardistan:

Durant la première Guerre Mondiale, la Perse devint la scène à la fois d'intrigues et de guerre ouverte à la fois des deux côtés pour contrôler le pays, et en particulier les régions productrices de pétrole dans le sud-ouest. Pendant une courte période, la Russie et la Grande-Bretagne, les 2 pouvoirs qui s'étaient querellés l'un avec l'autre pendant plus d'un siècle en Perse, étaient unis contre un ennemi commun.
Au milieu de l'intrigue et de la décomposition du puissant gouvernement central, ce fut à nouveau les baha'is qui souffrirent de certains individus sans scrupules qui voyaient dans la situation une opportunité d'avantage pour eux-mêmes.
Ce fut juste avant le déclenchement de la guerre, le 5 juillet 1914, que Aqa Najafi, qui avait terrorisé les baha'is dans la région d'Ispahan pendant 30 ans, mourut. Sa place cependant, fut prise par son plus jeune frère, Aqa Nuru'llah (voir figure 44), qui revenait de Karbila vers le moment de la mort de son frère et qui hérita de sa position à la tête des ulémas d'Ispahan aussi bien que de son zèle pour persécuter les baha'is.
Le 14 février 1915, le signaleur du département du télégraphe indo-européen à Ardistan, une ville au nord-est d'Ispahan, rapporta la capture de l'un des plus importants baha'is de cette ville, Mirza Abdu'l-Husayn-i-Rafi'a (ou Rafi'i):

"Le gouverneur assistant captura Mirza Abdu'l Hussein Ardestani qui venait juste d'arriver d'Ispahan, accusé d'être un chef baha'i, également tous ses locataires et il scella toutes les pièces dans la sienne et celle de son frère, les maisons de Mirza Agha étaient aussi emportées des biens de cette dernière maison et demandant d'énormes amendes pour tout". (682)

Le 21 février, le signaleur rapporta:

"Le gouverneur assistant a pris de Mirza Abdu'l Husayn 1300 tomans en argent en particulier les biens (carry off) de lui et de son frère et les maisons de feu Moad-ul-Sultan et des ordres du gouverneur général ont livré Mirza Abdu'l Hussein à Mojahed Sultaneh qui arrivait de Ispahan pour ce but et qui probablement retournera avec Mirza Abdu'l Hussein". (683)

Graham télégramma à Sir Walter Townley à Téhéran:

"Le gouverneur assistant de Ardestan, fils de Zeigam-us-Saltaneh... est en train de conduire un mouvement anti-baha'i sous les ordres du clergé d'Ispahan qui sont en proche relation avec Pugin. (684)
Le résident indo-britanique Siyyid Asadu'llah à Ardestan m'a télégraphié le 26 février, implorant la libération immédiate de son beau-fils Mirza Refai, arrêté par le gouverneur assistant sous l'accusaation d'être un bahai.
Je me suis adressé aux autorités locales d'Ispahan de manière officieuse. Considérerait-vous désirable inviter l'attention du gouvernement persan de la situation dans l'Ardestan, et l'attitude espiègle du clergé [?] d'Ispahan". (685)

En réception de ce télégramme, Sir Walter Townley demanda à Abbas-Quli Khan d'amener à l'attention du premier ministre pour les affaires étrangères qui répondit en promettant d'envoyer des ordres péremptoires à Ardistan et à Ispahan.
Dans le même temps, Grahame lui-même avait communiqué avec l'assistant du gouverneur assistant d'Ispahan, Sardar-Fatih, lui envoyant une copie du télégramme de Siyyid Asadu'llah et demandant:

"Comment Votre Excellence voit les choses dans cette affaire?
Quelle faute a commis Mirza Rafia? Je demanderai à Votre Excellence de donner des ordres pour que personne ne le moleste". (686)

L'assistant du gouverneur général répondit, envoyant une copie du télégramme qu'il avait expédié à Ardistan:

"A Solat ul Mulk, l'assistant gouverneur de l'Ardistan. Libérez Mirza Rafia immédiatement que vous avez arrêté; Abstenez-vous de lui causer des ennuis supplémentaires, laissez-le être (content) et ne faites jamais des choses contre les ordres du gouverneur-général d'Ispahan". (687)

Le 28 février 1915, Graham écrivit à Sir Walter Townley, rapportant la propagation de la discorde des ulémas:

"Une référence aux passages passés dans les nouvelles d'Ispahan des 7 ou 8 dernières semaines serviront à montrer que depuis [début janvier], Haji Agha Nourullah et ses disciples ont été activement engagés dans des efforts pour exalter la pure foi comme ils la comprenne et incidemment leurs propres sons. Mon télégramme n°16 de la date d'hier servira à montrer que l'ardeur du clergé d'Ispahan les a dernièrement emmenés au-delà d'une telle tyrannie locale comme le fouettage de prostituées, l'intimidation de garçons d'école assistant aux écoles de la société missionnaire de l'église et des tentatives pour imposer un vêtement distinctif pour les juifs à la plus noble tâche de behai persécutés dans l'Ardistan.
J'ai fait que des enquêtes soient entreprises là-bas en ce qui concerne la situation présente dans ce lieu et, même si un quart des récits de spoliation m'étant rapporté est vrai, je pense qu'il est temps que certaines mesures soient prises par le gouvernement persan pour briser l'alliance malsaine entre le clergé d'Ispahan et l'assistant gouverneur d'Ardistan, Shhiragh Ali Khan Sardar-i-Soult (fils de Ziegham us Saltaneh...)
Je n'ai aucune raison de croire que le règne de la terreur prévaut à présent dans l'Ardistan pour être autre qu'une ignoble tentative de faire de l'argent. Si le mouvement est réellement fanatique, le gouvernement persan pourrait peut-être se souvenir du déplorable massacre des babis à Yazd en juillet 1903...
Mon collègue russe qui est peut-être mieux informé que moi au sujet des intrigues du clergé parle de la tension dans ses conversations avec moi sur la participation du docteur Pugin dans celles-ci. J'incline à partager la vision de Monsieur Hildebrandt mais je ne suis pas à présent dans une position pour soumettre quelque preuve documentaire dans le soutien de cela". (688)

Le 28 février, le signaleur d'Ardistan rapporta:

"Mujahed ul Sultaneh partit pour Ispahan le vendredi laissant Mirza Abdu'l Hussein avec l'assistant gouverneur. Un agent des mullas d'Ispahan arriva hier jeudi pour enquêter sur l'affaire baha'ie. Le vendredi, l'assistant gouverneur envoya Mamoors et captura tous les suspects baha'is à Ardistan et Zavareh, provoquant une grande commotion. Certains furent relâchés en payant des amendes, d'autres sont encore en prison". (689)

Et le 4 mars, le signaleur télégraphia:

"Mirza Rafia et ses deux frères qui furent capturés par l'assistant gouverneur sur l'excuse d'être babis, furent laisser en liberté sur le paiement de 1500 tomans et ils eurent à sceller un télégramme au gouverneur général d'Ispahan, déclarant qu'ils n'avaient aucune plainte contre l'assistant gouverneur". (690)

En recevant cette information, Grahame communiqua à l'assistant du gouverneur-général, déclarant:

"Je me sentirai grandement obligé si Votre Excellence serait assez bonne de faire que cette affaire soit examinée par des personnes impartiales et si le rapport mentionné ci-dessus est vraie, que justice [soit] faite. Je pourrais ajouter que de nombreux rapports de cas similaires d'extorsion dans l'Ardistan par le sous-gouverneur me sont parvenus au cours des quelques derniers mois". (691)

La réponse du sous-gouverneur du 6 mars déclara:

"Je regrette beaucoup si de telles choses se sont passées. Ce n'est pas juste que de tels évènements soient dans les oreilles d'un homme. Des mesures urgentes ont été prises telles que l'envoi d'un inspecteur et un (maamur) pour enquêter sur ces choses". (692)

Dans une dépêche à Sir Walter Townley datée du 8 mars, Grahame indiquait que la première intervention à Téhéran n'a pas été aussi sans effet:

"Je pourrais citer que j'ai reçu des instructions du ministère des affaires étrangères pour enquêter sur ce cas et demandant quelle action je souhaitais prendre". (693)

Vers à peu près le même moment, le signaleur à Ardistan télégraphia:

"Certains des baha'is capturé par le sous-gouverneur furent sévèrement bastonnés dimanche dernier et tous furent mis à l'amende et libérés. Comme résultat, plusieurs ardistanis et plusieurs zavaheris ont fui vers Téhéran. Les mullas d'Ispahan ont ordonné à leur agent d'emmener Mirza Abdu'l Hussein à Ispahan mais le sous-gouverneur est en train d'attendre des ordres du gouverneur général". (694)

Le 14 mars, le signaleur rapporta:

"Le sous-gouverneur a quitté Mozdabad et emmené Mirza Abdu'l Husayn là-bas. Mamoor, le gouverneur général arriva pour le prendre plus tard à Ispahan mais ce dernier n'a pas encore été livré. Des rumeurs qu'un nouvel assistant a été désigné, par conséquent l'assistant actuel est en train de demander à la population d'envoyer des télégrammes au gouverneur général avec des recommandations pour conserver son poste". (695)

Le 21 mars, le signaleur rapporta:

"Le nouvel assistant du gouverneur Rashid-ul-Sultan arriva le 15 mars. Sardar-i-Soulat est encore en train de garder Mirza Abdu'l Hussein à Muzdabad". (696)

Finalement, dans son rapport pour la semaine finissant le 28 mars, Grahame fut capable de rapporter au sujet de l'Ardistan:

"On dit que la situation s'est améliorée avec l'arrivée du nouveau sous-gouverneur Rashid-Sultan, Sardar-i-Soulat a libéré Mirza Abdu'l Hussein et des spéciales (mamoors) sont arrivées à Ardistan pour recouvrer les biens de ce dernier. Cela cependant ne s'est pas encore réalisé. L'information privée montre que Mirza Abdu'l Hussein avait payé 2500 tomans aux autorités d'Ispahan pour obtenir sa libération et l'intervention pour la restitution de ses biens". (697)

* Les tombes du Roi des Martyrs et le Bien-Aimé des Martyrs, 1920:

Durant l'année 1920, il y eût plusieurs épisodes en ce qui concerne les baha'is dans la région d'Ispahan. Vers juin, les ulémas étaient en train d'essayer d'inciter la population contre certains baha'is qui étaient en train d'enseigner dans les écoles à Ispahan. Plus tard, il y eût une persécution des baha'is de Gaz. L'évènement principal, cependant, eût lieu en septembre lorsqu'une foule fit irruption dans un cimetière et démoli les tombes des deux célèbres martyrs baha'is, le Roi et le Bien-Aimé des martyrs (voir page 274-7).

L'Assemblée de Téhéran apporta ceci à l'attention de la légation britannique. Norman télégramma à Crow, le consul britannique à Ispahan, qui répondit le 13 septembre 1920 par télégramme:

"Le gouverneur (698) dit que les baha'is érigent de grandes plateformes en briques au-dessus des tombes citées et que d'autres tombes baha'is dans le cimetière d'Ispahan et comprennent plusieurs tombes musulmanes. A la demande des mullas qui créèrent l'agitation, il a déplacé la plate-forme.
Les mullas ensuite détruirent une porte et une fenêtre dans le mausolée sur la tombe de Mirza As...ah (699) dans le même cimetière. Le gouverneur emprisonna les gardiens du cimetière et est en train de prendre des mesures pour punir les offenseurs. Il restaurera la porte et la fenêtre...
Il est clair que le gouverneur est entièrement dans les mains des mullas et il suit leur direction, essayant de sauver la face avec comme il le peut de son mieux". (700)

Les contenus de ce télégramme furent communiqués aux représentants de l'assemblée baha'ie de Téhéran, Siyyid Nasru'llah Baqiroff et Mirza Rahim Khan Arjumand, par Smart.
Dans un télégramme à Crow datée du 20 septembre, Smart enregistra leurs réponses aux déclarations du Sardar-i-Jang:

"Le comité baha'i déclare ici que l'explication du gouverneur général comme donnée dans le paragraphe 1 de votre télégramme est faux. Ils disent que la plateforme, qui a été existante pendant les 30 dernières années passées, recouvraient les tombes de deux célèbres baha'is, Haji Mirza hasan et haji Mirza Husain, tués il y a 35 ans à l'instigation du Zilu's-Sultan. Haji Mirza Sadiq, un fils de Haji Mirza Husain, fut enterré à côté de cette plateforme il y a 6 mois, et elle ne comprenait aucune tombe musulmane. Elle fut détruite en présence du Sardar Jang...
Sur l'opportunité favorable, vous pourriez expliquer au Sardar Jang que les jours de la persécution religieuse sont passés et qu'il se fera du mal lui-même en agissant comme l'agent des mullas dans leur mouvement anti-baha'i". (701)

Le 26 septembre, Crow expédia le rapport suivant sur l'épisode:

"En référence à mon télégramme n°132 du 22, j'ai l'honneur de rapporter que Sidar Jang dîna avec moi la nuit dernière et j'ai pris l'opportunité de parler à Son Excellence au sujet de la désacralisation des tombes baha'ies dans le sens de votre télégramme n°83.
J'ai moi-même visité les tombes il ya quelques jours avec mon serviteur principal, qui est baha'i, dans le but de certifier autant que possible la portée des dommages faits. Je fus informé que deux petites plateformes en briques séparées existaient auparavant, couvrant les tombes de Haji Mirza Hassan et de Haji Mirza Hussein et que lorsque Haji Mirza Sadiq mourut il y a 6 mois, il fut enterré à quelques yards de distance de ces 2 tombes. Sadiq laissa de l'argent pour la construction de sa tombe et son beau-fils, qui n'était pas baha'i, exécuta le travail le 6 août. Il relia aussi toutes les 3 tombes ensemble en érigeant une plateforme continue d'environ 9 yards de long, éleva de 2 pieds environ [sic] le sol qui les couvraient toutes. Les plateformes de cette sorte sont utilisées comme endroits de réunion par les parents et les amis des décédés qui généralement se réunissent là-bas le vendredi, et la plus grande des plateformes est la plus grande est l'importance attachée par la population d'Ispahan à de telles réunions. J'ai compris que les baha'is étaient plutôt détestés au moment de l'extension, et que ils ne furent pas consultés. Ils sentirent qu'une attention non nécessaire pourrait être accordée au site, qui est situé au milieu du cimetière Takht-i-Pulad, un cimetière musulman.
Certains fanatiques conseillés par les mullas essayèrent de détruire la nouvelle plateforme mais furent contenus par la police. Lorsque cependant, Sirdar Jung retourna de Téhéran, il reçut des plaintes sur le sujet et, agissant sur l'avis des mullas, il visita le cimetière et détruisit la plateforme.
J'ai trouvé la nouvelle brique pavée brisée et plusieurs pièces de pierre tombale de marbre brisé étalées dans les débris. Le périmètre de la plateforme ruinée était encore clairement défini. La tombe de Mirza Asadu'llah et 3 autres sont situées dans une enceinte de mur de boue près de la plateforme citée plus haut. L'entrée se fait à travers une petite brique et un portail de boue. Il fut dit que la porte avait disparue il y a longtemps et qu'il n'y avait aucune fenêtre sur elle. Le mur de briques a été récemment détruit et les 4 tombes dans l'enceinte ont été désacralisés et les pierres et le mur de briques au-dessus d'elles ont été brisées et éparpillées.
J'ai dit au Sardar Jang exactement ce que j'avais vu et insisté sur la folie inique de la désacralisation qui pourrait seulement servir à blesser sa réputation et provoquer de la sauvagerie digne du Moyen Age, et je lui conseillais de prendre des mesures, dès que Muharram sera fini, pour restaurer les tombes à leur ancienne condition et les recouvrir avec des plates-formes séparées comme auparavant, comme c'était la coutume. Son Excellence m'a promis qu'il ferait certainement ainsi au premier moment favorable et j'espère être en mesure de le prendre au mot lorsque Muharram sera passé.
J'ai également raconté les circonstances au prince Arfa ed-Dowleh, qui fut empêché de dîner avec moi par indisposition. Son Excellence dit qu'elle était heureuse que j'ai cité le sujet comme lui-même qui était beaucoup intéressé par les baha'is et qui les avait fréquemment protégés de la persécution à la fois en Perse et en Turquie. Il m'assura qu'il prendrait l'opportunité de laisser savoir au Sirdar Jang des démarches qu'il aura lui-même prises en de fréquentes occasions de la part des baha'is et conseillerait au gouverneur général dans son propre intérêt d'exercer une plus grande tolérance dans le futur". (702)


Chapitre 30: Evènements divers

* Le corps de Mirza Muhammad-Ali, le Afnan:

Mirza Muhammad-Ali (703) était un cousin du Bab - un marchand aventureux et à succès dont les activités de commerce l'emmenèrent aussi loin que la Chine et l'Inde. Il était aussi un baha'i bien connu, et lorsqu'il mourut à Bombay en 1896, à peu près au moment de l'assassinat de Nasiri'd-Din Shah, les musulmans de Bombay refusèrent de lui permettre d'être enterré là-bas. Son corps fut par conséquent chargé à bord du S.S. Henry Blocklow en direction de Bushihr. Son sort à l'arrivée est enregistré par un correspondant de Bushihr du "Times of India":

"Il y a environ 15 jours, le s.s. Henry Bolckow arriva ici de Bombay avec le corps de haji Mirza Muhammad en route pour l'enterrement près des tombeaux de Karbila. On pense que le défunt, que cela soit vrai ou faux, soit babi. A l'arrivée de ce vapeur là-bas, deux jeunes siyids de caractère notoire, instigués par d'autres, le débarquèrent et demandèrent au capitaine la remise du cercueil. Le capitaine les renvoya à l'agent de la compagnie sur le rivage, Haji Ally Akbar qui, beaucoup à son crédit et à sa prudence, refusa de se conformer aux demandes pressantes des siyyids, dont l'objet, cela était évident, était de brûler le corps publiquement lorsqu'il atterrirait.
Une foule pour l'occasion était absolument prête à capturer le corps, qu'elle avait l'intention de traîner à travers les rues avant de le remettre aux flammes. Aurait-elle réussie en exécutant leur plan, il n'y a aucun doute que cela aurait été le signal pour l'assassinat injuste [sic] des babis à travers le pays en long et en large, et peut-être avec une tentative de représailles de leur part. C'est impossible de concevoir l'étendue de la discorde que la crémation projetée du corps aurait amené et pourtant aucune tentative n'ont été faites par les autorités locales pour punir les siyyids ni leur instigateur, peut-être par peur de donner une publicité extérieure à l'affaire". (704)

Les aventures suivantes qui arrivèrent au corps de Mirza Muhammad-Ali sont enregistrées dans le journal de Samuel Butcher, le vice-consul britannique en place à Muhammarih, pour le 1er juillet 1896:

"Le corps du babi déjà noté dans mon journal du 18 et du 25 juin 1896, comme ayant été embarqué à bord du "Henry Bolckow", à présent déchargé à Bushihr, fut renvoyé ce soir par le vapeur de Gray McKenzie à cet endroit pour atterrir là-bas, mais le représentant de Muezne le permis pas. Le bateau retourna alors à Bushihr avec le corps à son bord". (705)

Le corps fut finalement autorisé à atterrir à Basra. Il fut emmené par voie de terre et après des aventures supplémentaires, fut finalement enterré au site de Csétiphon, l'ancienne capitale des rois perses sassanides, au sud de Bagdad.

* La construction du Mashriqu'l-Adkar à Ishqabad:

Dans un chapitre précédent (chapitre 19), la fondation de la communauté baha'ie à Ishqabad a été décrite. Sous la protection et la liberté données par les autorités russes, le nombre de baha'is là-bas s'élevait à plus de 1000 et pour la première fois quelque part dans le monde, une vraie communauté baha'ie fut établie, avec ses propres écoles, ses installations médicales, ces cimetières, etc. Finalement, els baha'is à Ishqabad décidèrent de construire l'institution que Baha'u'llah avait ordonné comme le coeur spirituel et social de la communauté baha'ie, le Mashriqu'l-Adkar (place de la naissance des louanges à Dieu) (voir figure 45).

Un fonctionnaire russe qui était à Ishqabad à ce moment-là, A.D.Kalmykov, a enregistré dans ses mémoires:

"J'ai aussi pris part dans la fondation de la première mosquée [c'est-à-dire le Mashriqu'l-Adkar] de la secte perse des babie.
Cette secte libérale, inoffensive, progressiste fut fondée par le Bab, qui fut tué à Tabriz en 1850, près du mur de la citadelle à un endroit que j'ai essayé en vain de localiser. Les babis furent persécutés en Perse de mon temps et avaient à dissimuler leur foi: je ne les ai jamais rencontrés. Ils arrivèrent en Russie et se propagèrent même en Amérique, où ils furent appelés baha'is.
Les babis à Ashkhabad formaient une communauté de personnes honnêtes, serrée et proche, appliquant la loi, quelque part qui rappelle les premières églises chrétiennes au premier siècle après Jésus-Christ. Le grand évènement dans la vie de la colonie babie fut l'arrivée de Haji Mirza Muhammad Taqi (706), un chef babi, et le neveu du Bab de Yazd, Perse en 1902.
Un vieil homme riche, sage, gentil, d'apparence biblique et habillé dans des vêtements orientaux flottants, il ressemblait au mage qui vint à Bethléem pur adorer la naissance du Christ. Haji Mirza Muhammad-Taqi avait été l'agent consulaire pour la Russie, l'Angleterre, et la France (707) dans sa ville natale pendant plusieurs années. Bien que grandement respecté, il fut finalement contraint de partir par la persécution qui augmenta en violence de manière croissante. J'ai été informé à l'avance de son arrivée, et il me fut chaudement recommandé par mon ami et futur beau-frère, le docteur D.M. Vinogradov, qui lui avait rendu visite à Yazd.
Après avoir été salué avec la révérence due par toute la communauté babie d'Ashqabad et rencontrant avec une réception hospitalière de la part des autorités russes, Haji Mirza Muhammad-Taqi décida de s'établir à Ishqabad et, comme acte couronnant de sa longue vie religieuse, de construire là-bas un beau temple babi, le premier sur le continent d'Asie. Il vécut de manière très simple mais ne demanda pas d'argent pour l'exécution du temple ou la cause de sa religion.
J'ai présenté Haji Mirza Muhammad-Taqi au gouverneur militaire de la Transcaspienne, qui approuvait de poser la première pierre du temple babi. Ce fut une cérémonie impressionnante, cette reconnaissance russe du babisme comme une religion établie à un moment où des centaines de babis étaient en train d'être assassinés en perse. La communauté babie présenta le général Subotich avec une image du célèbre calligraphe, Mishkin Kalam, représentant un oiseau sur un arbre. L'image était formée avec les lettres composant le verset :
"Sur l'arbre de l'Eternité, l'Oiseau de Vérité répète: Il n'y a qu'un seul Dieu, un seul, un seul".
Bien que les babis à Ashqabad gardaient l'apparence extérieure de musulmans aux vieilles habitudes, leurs conceptions étaient entièrement différentes. Les femmes babies visitèrent des familles européennes et se réjouirent d'une liberté inconnue à cette époque dans les régions musulmanes. Les babis avaient un petit livre appelé Kitabi Siossieh (Le livre du comportement). Ils considéraient que chaque homme avait une étincelle divine qui devait être gardée pure durant sa vie dans le but de s'élever au paradis. Les babis à Ashqabad présentaient différentes étapes de l'évolution, allant d'un style purement oriental à un style de vie européen. Cependant, ils conservaient leur apparence persane, alors que dans la Russie européenne, ils portaient des vêtements occidentaux.
Je fus heureux d'entendre qu'après la révolution, la persécution des babis cessa en Perse, et je n'ai pas de doute qu'ils se révèleront être d'excellents citoyens persans. Ils sont certainement de bons exemples ce qui que pourraient devenir d'un perse libéré de l'atmosphère suffocante d'un vieux passé délabré". (708)

* Martyr de Mirza Muhammad-i-Bulur-Furush:

Durant tout le ministère de Abdu'l-Baha, Yazd fut particulièrement une ville turbulente: le grand soulèvement de 1903 a déjà été décrit. En dehors de ceux de 1903, il y eût d'autres martyrs à Yazd, et le dernier de ceux-ci durant le ministère de Abdu'l-Baha fut Mirza Muhammad-i-Bulur-Furush (vendeur de verres en cristal). Treadwell, le vice-consul agissant à Yazd, rapporta dans son journal:

"2 [mai] - grande excitation provoquée par le meurtre d'un baha'i des mains de tullabs et de la foule. Des rapports qui me sont parvenus et aussi du rapport officiel du gouverneur-général, les circonstances suivantes amenèrent au meurtre: -
Muhammad Bulur Furush, qui était connu être baha'i, était assis dans son magasin (qui est en face de la madrisih de Siyyid Yahya, mujtahid, prenant son repas, lorsqu'un mendiant vint et lui demanda du pain, il refusa de lui donner quelque chose, sur quoi le mendiant l'abusa, un marin qui était assis près du magasin sortit sa chaîne et donna au mendiant quelques coups avec celle-ci. Deux jours plus tard, le 2 mai, tôt dans la matinée, des "tullabs" de la madrisih allèrent au magasin de Muhammad et l'amenèrent devant le siyyid Yahya qui lui conseilla d'abandonner le baha'isme, apparemment il refusa, car pendant qu'il était assis par le siyyid Yahya qui le tenait par sa main, les "tullabs" et la foule (environ 2000) le capturèrent et le jetèrent de l'étage supérieur de l'école et là, il fut tué avec des bâtons et des pelles.
On dit que Siyyid Yahya s'efforça de sauver l'homme mais que la foule le prit de force.
Lorsque le gouverneur entendit que Muhammad avait été emmené à la madrisih, il envoya immédiatement des hommes pour l'amener au Kaleh par sécurité mais lorsqu'ils arrivèrent, ils trouvèrent qu'il avait été tué. Une grande excitation prévalait mais la présence du sous-gouverneur avec d'autres hommes importants qui furent bientôt là restaura l'ordre.
Le gouverneur est en train de prendre des mesures pour découvrit les meneurs de cette explosion". (709)

* Le martyr de Haji Arab à Sultanabad:

En février 1916, lorsque l'Iran était dans un état de tumulte durant la Première Guerre Mondiale et que les troupes russes étaient en train d'occuper la région autour de Sultanabad (à présent l'Iraq), il y eût lieu dans cette ville les meurtres brutaux particuliers de Mirza Ali-Akbar et sa famille, qui étaient baha'is. Haji Isfandiyar, connu comme Haji Arab, un pauvre et un illettré de Sultanabad, aida dans l'enterrement des corps et reprocha ouvertement aux auteurs de cet abominable acte, s'étiquetant ainsi lui-même en tant que baha'i. En mai 1920, certains des ulémas de Sultanabad qui étaient mal disposés envers les baha'is commencèrent à agiter la population. Ils inventèrent l'histoire que Haji Arab avait brûlé un Coran et ainsi excitèrent la foule.

Le vice-consul britannique à Sultanabad, E.P.Hutton, rapporta dans son carnet de nouvelles pour le mois de mai 1920:

"Le 8 du mois, un babi entra dans une mosquée et brûla un Coran. Alors des rumeurs dirent que l'homme fut capturé presque dans le mouvement et amené devant le gouverneur (710), nt qui le laissa libre par le paiement d'une amende de 4000 tomans. Les prêtres et la population devinrent alors en colère et demandèrent que l'homme leur soit livré; une démonstration fut faite deux après plus tard devant la maison du gouverneur. De peur cependant le gouverneur ferma ses portes que la foule alors brûla de manière ouverte; il s'enfuit par l'entrée de derrière au namziah, non sans avoir eu plusieurs projectiles lancés vers lui.
La populace arriva alors à détruire ses possessions et elle fit des dommages considérables, l'estimation du gouverneur étant de 1000 tomans. Jusqu'au 15, les bazars furent tous fermés et restèrent ainsi jusqu'à l'arrivée de la compagnie de la gendarmerie de Malayir. Finalement le babi fut capturé et emmené dans la ville par la gendarmerie, trouvé coupable et pendu dans le maydan le 21. A un moment, la situation fut presque sérieuse, un grand nombre de personnes étant réunies dans le maydan et faisant une démonstration contre le gouverneur; en une occasion, plusieurs tirs à blanc eurent à être tirés avant qu'ils se dispersent...". (711)

Ce rapport ne produisit aucune réponse particulière à la légation britannique à Téhéran, et aurait été oublié si Abdu'l-Baha, avec Lord Curzon, le secrétaire des affaires étrangères britannique n'avait soulevé l'affaire dans une lettre datée du 29 juin 1920:

"Le télégramme de Votre Excellence fut reçut. (712) Je suis extrêmement reconnaissant de nos nobles sentiments et je prie Dieu jour et nuit que vous puissiez réussir en rendant de grands services à ce juste gouvernement et que les difficultés présentes puissent être résolues. En vérité, vous vous êtes efforcé avec énergie de provoquer ce qui conduit à l'amélioration et surement l'assistance divine suivra.
En ce qui concerne les baha'is, un certain membre important de la communauté baha'ie en Irak, Perse, nommé Sheikh Arab, a été crucifié alors qu'il était innocent; il devint la victime de cette grande calamité simplement parce qu'il était baha'i.
Notre but n'est pas que le gouvernement de Sa Majesté puisse entreprendre quelque protection officieuse mais plutôt d'inciter le gouvernement persan à entreprendre la protection des baha'is et de les protéger des maux des oppresseurs. Une telle mesure mènerait à la puissance et à la grandeur de la Perse elle-même. (713)

Curzon ordonna qu'une copie de la lettre de Abdu'l-Baha soit envoyée à Norman, le ministre britannique à Téhéran pour ses observations. Lorsque la lettre arriva à Téhéran, Norman écrivit immédiatement à Hutton à Sultanabad, demandant des détails. Ce fut seulement après que la dépêche à Hutton soit partie que la lettre de Abdu'l-Baha vint à l'attention de Smart, qui écrivit le 11 novembre 1920:

"Voici le cas de Haji Arab, un baha'i pauvre, qui fut accusé de brûler un Qu'ran à Sultanabad il y a 6 mois. Les ulémas de Sultanabad firent un grand trouble, mais le gouverneur, Sardar Humayun, le prit dans sa propre maison et essaya de le protéger. La foule entra par effraction dans la maison du Sardar Humayun et la pilla mais elle fut incapable de trouver Haji Arab. Les ulémas télégraphièrent alors de manière furieuse au Vosough-ud-Dowleh, qui envoya ses instructions télégraphiques à la gendarmerie pour pendre Haji Arab. La gendarmerie exécuta les instructions. Le corps fut exposé au gibet pendant deux jours. Il fut pendu mais pas crucifié.
Il doit être noté que les autorités locales essayèrent de sauver l'homme et le Sardar Humayun, qui fut frappé par la foule envahissant sa maison, me dit lui-même combien il était désolé de n'avoir pas pu sauver le pauvre homme, qu'il décrivait comme un mendiant et presque à moitié-demeuré. (714) L'explosion était probablement due à des facteurs politiques. Ce fut une émeute antigouvernementale, et le malheureux baha'i fut seulement un prétexte pour des troubles embarrassant le gouvernement.
Vosough-ud-Dowleh (715) doit porter la responsabilité de cette exécution tout à fait injustifiée. L'accusation de brûler le Qu'ran fut naturellement inventée de toutes pièces. C'est l'accusation régulière faite en de tels cas". (716)

Comme il fut espéré, la réponse de Hutton à la demande de Norman se référait simplement (the latter) au journal à Sultanabad pour mai cité ci-dessus. La lettre suivante est de Hutton, datée du 23 novembre 1920, avec le mémorandum joint par Haig et Norman:

"Ce cas fut réellement rapporté dans mon journal pour mai. Le baha'i, nommé Isphendiar, fut mis en procès et trouvé coupable pour avoir brûlé un Qu'ran, et pendu dans le maydan le 21 mai.
Il n'était pas un membre important de la communauté baha'ie là-bas, mais un pauvre mendiant [sic].
E.Hutton." (717)

"Il semble y avoir de la confusion là-bas. L'homme à ça et là été appelé Shaykh Arab. Son nom est dit être Isfandiyar.
T.W.H. 29.11.20." (718)

"Oui et selon Monsieur Hutton, il brûla réellement le livre alors que, selon Monsieur Smart, il ne le fit pas.
Encore, quel que soit son nom et qu'il soit coupable ou pas, je pense qu'il est clair que le cas est le premier référé à Abdu'l-Baha et que nous avons fait tout ce qui était exigé en adressant notre dépêche n°162 au ministère des affaires étrangères.
H.C.N. 29 novembre 1920." (719)

Cependant, la note de Smart datée du 30 novembre éclaircissent certaines des énigmes et ajoutèrent le témoignage personnel important du Sardar-i-Hamayun au fait que Haji Arab était innocent de l'accusation faite contre lui:

"Isfandiyar était probablement son nom originel, mais il était généralement connu de titre comme Haji Arab.
Les béhais déclarent qu'un musulman, qui était l'ennemi de Haji Arab, brûla le Qu'ran et mis la responsabilité sur ce dernier.
Sardar Huamyun, qui était gouverneur à ce moment-là, m'exprima personnellement l'opinion que Haji Arab était innocent.
N'importe comment, nous pouvons laisser l'affaire reposer ici". (720)

Le Times de Londres apporta un rapport de cet épisode dans sa publication du 3 novembre 1920:

"Un vrai martyr (de notre envoyé spécial au Moyen Orient):
Les baha'is ou disciples de Baha'u'llah et son prédécesseur le Bab, qui sont une sorte de quakers orientaux, surgirent de l'Islam et professèrent une religion universelle pacifiste, qui leur apporta des convertis en Europe occidentale et en particulier aux Etats-Unis, en ont ajouté un autre sur leur longue liste de martyrs. Le 29 mai dernier, Haji Arab, un humble citoyen de la ville, fut publiquement pendu à Sultanabad, Perse, pour sa foi.
L'évènement était la séquelle du martyre de toute la famille, qui eût lieu à Sultanabad le 16 février. (721) Les amis de la famille furent tout d'abord effrayés de leur donner un enterrement, mais Haji Arab avait fait cela et il avait lui-même photographié les corps dénudés et les enfants assassinés. De sa main droite il tenait la tête, et dans sa gauche le corps d'un enfant de 38 jours, qui avait été ainsi démembré. La photographie parvint au monde extérieur et devint une cause d'offense.
Cette année, les mullas portèrent à Haji Arab l'accusation qu'il avait brûlé une copie du Qu'ran. L'accusation est la plus commode, et la plus fréquemment amenée dans de tels cas. C'est spécialement gratuit dans le cas des baha'is, qui vénérèrent le Qu'ran et l'enseigne dans leurs écoles en Perse. Un appel fut fait au gouvernement à Téhéran, mais sans résultat, et l'exécution eût lieu". (722).

* Le martyr de Mirza Yaqu'b-i-Muttahdih:

Le dernier martyr qui eût lieu durant le ministère de Abdu'l-Baha fut celui de Mirza Ya'qub-i-Muttahidih (voir figure 42). Ce marchand de 25 ans de Kashan et ses 4 frères étaient devenus baha'is d'un milieu juif. Son frère aîné, Khajih Rabi, avait été le prie pour principal fondateur de l'école baha'ie Vahdat-i-Bashar à Kashan. Mirza Ya'qub déménagea pour Kirmanshah et commença à faire du commerce là-bas. Il devint bientôt important en tant que marchand dans la ville aussi bien que d'être un baha'i connu.

Dans le rapport de Kirmanshah du Major Greenhouse pour la période du 30 juin 1920, le paragraphe suivant se trouve:

"Le 17 juin, la fin du Ramadan fut marqué par des tentatives d'essayer d'exciter le zèle religieux par une action contre la secte baha'ie. Le gouverneur (723) envoya le principal marchand en dehors de la ville et avait un prêcheur baha'i légèrement battu; ces mesures apaisèrent la clameur de la population comme représentée par les mullas". (724)

Le marchand qui fut expulsé était Mirza Ya'qub-i-Muttahidih.

Le 27 août 1920, une députation de baha'is convoqués par le ministre britannique, Norman. Ils parlèrent des persécutions des baha'is à Kirmanshah et à Shahrud. Norman télégramma immédiatement au consul britannique à Kiramnshah et à Mashhad, demandant des informations supplémentaires.
De Kirmanshah, le Major Greenhouse rapporta:

"Le gouverneur-général expulsa un baha'i respectable et batti à moitié un autre durant le Ramadan. La permission donnée de son retour si elle retardée jusqu'au prochain Muharram serait sage. Je ne pense pas que des raisons d'expulsion soient une bonne idée mais un signe de grande faiblesse". (725)

Le 18 septembre, Walter Smart enregistra les séances d'un entretien avec une délégation baha'ie:

"La délégation baha'ie (Bagherov et Mirza Rahim Khan Arjumandi) m'informèrent de cela. Ils déclarèrent que le behai expulsé était déjà revenu à Kirmanshah avec la permission du Sarim-ud-Dowleh". (726)

Ainsi Mirza Yu'qub revint à Kirmanshah, et ce fut à son retour en janvier 1921 d'une visite de sa mère à Hamadan qu'il fut attaqué alors qu'il était en train de marcher dans les rues près du bazar en milieu de journée et tué. Son assassin était le fils du Minu'r-Ru'aya et la fatva pour sa mort avait déjà été donnée par le mujtahid Haji Siyyid Husayn-iKarbila'i.
Le major Greenhouse télégramma de Kirmanshah le 24 janvier 1921:

"Il est rapporté pour votre information que le principal baha'i nommé Muttahida à son retour là-bas fut assassiné dans la rue principale en milieu de journée le 23 janvier. Les raisons rapportées sont purement religieuses". (727)

Dans une note jointe à son télégramme, Haig commenta de manière désabusé: "Nous entendrons plus de cela". (728)

Tandis que Norman ordonnait que le télégramme suivant soit envoyé à Greenhouse le 26 janvier:

"Vous ferez part au gouverneur général de mon abhorration de ce crime volontaire et lui conseillerez d'arrêter et de punir le meurtrier sur le champ". (729)

Deux délégués de l'assemblée spirituelle centrale, Mirza Rahim Khan Arjumand et Mirza Ishaq-i-Haqiqi, convoquèrent Smart dans les premiers jours de février et comme résultat de cet entretien, le télégramme suivant daté du 4 février, fut envoyé à Greenhouse à Kirmanshah:

"Des délégués de l'assemblée spirituelle bahaie convoqués à la légation et invoquent notre soutien pour assurer la punition du meurtrier.
Ils pensent que les raisons n'étaient pas religieuses mais personnelles et ils sont suspicieux du gouverneur-général.
Vous devriez faire remarquer qu'il n'y eût aucune explosion de violence anti-bahaie durant les règnes de ses prédécesseurs à Kirmanshah, mais l'été dernier, il se distingua lui-même par sa persécution de baha'is, que Muttehida retourna avec sa sanction et cet échec de punir le meurtrier, qui doit être bien connu, serait une tâche sur la réputation de Son Excellence.
Merci de rapporter un résultat de vos démarches". (730)

Le 14 février, Greenhouse répondit:

"Affaires démarchées. Gouverneur promet de déporter l'individu après un bref intervalle mais met un blâme sur l'action sur [sic] le gouvernement central qui essaya de mettre en sommeil sa responsabilité. Il ne punira pas finalement l'homme de peur d'impopularité". (731)

Sur quoi Haig ajouta:

"Je pense que nous ne devrions pas obtenir beaucoup plus que cela". (732)

Smart écrivit:

"De cette réponse, il apparaîtrait que le Sarim-ud-Dowleh non seulement est en train de réfréner d'une punition adéquate le meurtrier mais qu'il l'a laissé partir".
Je pense que la réponse est trop insatisfaisante pour la communiquer à l'assemblée spirituelle baha'ie. Je suggère que nous demandions au Sipahdar (733) d'envoyer des instructions au Sarem-ud-Dowleh pour punir le meurtrier. Lorsque les instructions auront été envoyés, nous pourrons demander à Greenhouse de retourner à l'accusation". (734)

Norman approuva à contre coeur, et Smart écrivit au premier ministre le 15 février. La réponse du premier ministre fut un déni emphatique des affirmations du Sarimu'd-Dawlih. Norman télégramma à Greenhouse le 17 février:

"Le Premier Ministre déni de manière insistante l'allégation du premier ministre et m'a envoyé une copie de la correspondance.
Le 25 janvier, le premier ministre télégraphia, ordonnant l'arrestation du meurtrier et exprimant des regrets qu'un tel incident put avoir lieu durant le gouvernement du Prince.
Le 3 février, le gouverneur général répondit du fait qu'il était effrayé de prendre une action appropriée.
Le premier ministre a à nouveau télégraphié dans le sens de son premier télégramme.
Il est clair que le prince est entièrement responsable. Vous devriez faire remarquer à Son Excellence que si des meurtriers sont autorisés à exercer leurs forfaits en pleine journée dans la rue principale de la ville sans être molestés, l'autorité du gouvernement aura pratiquement cessée d'exister. Vous devriez insister qu'il devrait obéir à ses instructions et arrêter le meurtrier. Son Excellence doit savoir qu'il est seulement gardé dans le bureau par mes efforts et, si il parle avec fermeté, sans doute cesseront la prévarication". (735)

Dans une lettre datée du 15 février 1921 (736), Mirza Ghulam-Ali, président de l'assemblée spirituelle centrale, expédia à Norman une copie d'un télégramme des baha'is de Hamadan, rapportant que les baha'is de Kirmanshah étaient encore en train d'être menacés, certains étaient cachés tandis que d'autres se dispersèrent. Norman nota:

"Hier Monsieur Smart et moi-même parlâmes au Sipahdar au sujet de la question. Il dit qu'il avait envoyé les instructions nécessaires". (737)

Cela fut communiqué à l'assemblée spirituelle par Smart.
Le 22 février, Greenhouse télégramma:

"Le seul but du gouverneur-général a été d'éviter l'impopularité et de prendre sa responsabilité sur Téhéran. Il avait promis d'arrêter les meurtriers immédiatement et de les envoya à Téhéran dans les jours qui suivaient. La police a des preuves absolues de l'acte. Chaque obstacle mis sur le chemin d'une enquête propre et la preuve n'a pas encore été prise là-bas". (738)

A ce moment-là, cependant, le coup d'état eût lieu qui amena au pouvoir Siyyid Diya'u'd-Din et Rida Khan. Une suspension inévitable de toute activité du gouvernement eût lieu, afin que finalement il ait à télégrammer à Greenhouse le 21 mars 1921:

"Quand avons-nous à attendre les meurtriers à Téhéran?". (739)

Greenhouse répondit le 1er avril:

"Retard causé par des changements politiques et célébrations de Naw-Ruz.
Le gouverneur-général ne fera rien en soutien de l'affaire sans d'ordres directs de Téhéran ou jusqu'à ce qu'il connaisse sa position vis-à-vis du nouveau gouvernement.
IL télégraphiera probablement avec résignation très bientôt que prendre quelque action contraire pour offenser quelque groupe, et j'espère de la résignation dans quelques jours". (740)

En lisant ce télégramme, Smart écrivit le reproche sévère suivant:

"L'attitude du Sarim-ud-Dawlih est disgracieuse et l'attitude non critique de Greenhouse envers les énormités du prince est bizarre". (741)

Norman discuta de la question avec le Qavamu's-Saltanih, le nouveau premier ministre qui avait remplacé Siyyid Diya'u'd-Din, et Smart suggéra que Greenhouse ait un télégramme dans les termes suivants:

"Le Premier Ministre a promis de télégraphier des instructions au gouverneur-général pour expédier les meurtriers à Téhéran.
Merci d'informer le prince dans un langage diplomatique que je suis dégoûté de lui". (742)

Norman cependant, modifia la dernière phrase pour lire: "beaucoup découragé par son attitude". (743)

Les choses allèrent d'une manière peu convaincante, et le 1er juillet Norman exigea à nouveau de Greenhouse au sujet de l'affaire. Greenhouse répondit le 5 juillet 1921:

"Le gouverneur-général m'a promis de prendre des mesures nécessaires mais il serait encouragé si des ordres à cet effet serraient envoyés de Téhéran. Des ordres envoyés par le cabinet du Sipahdar ne peuvent être retrouvés". (744)

Plus tard, le 24 juillet, Greenhouse télégramma:

"Comme je m'y attendais, le gouverneur-général a peur d'agir dans ordres explicites de Téhéran. Pouvez-vous vous hâter, s'il vous plaît ?". (745)

Comme résultat de ces télégrammes, Norman écrivit au premier ministre, Qavamu's-Saltanih, le 30 juillet:

"J'ai l'honneur d'attirer à l'attention de Votre Sainteté le fait que l'assassinat du chef baha'i à Kirmanshah, nommé Muttahida, qui eût lieu le 23 janvier, est jusqu'à maintenant resté impuni, bien que l'identité du meurtrier soit bien connu des autorités locales.
Son Excellence le sipahdar Azam télégraphia le 25 janvier au gouverneur-général de Kirmanshah, ordonnant l'arrestation du meurtrier. Le 3 février, le gouverneur-général répondit qu'il était effrayé pour prendre des mesures, alors que Sipahdar Azam répéta ses instructions. Néanmoins, aucune action ne fut entreprise.
Cette affaire a été représentée de nouveau à la légation de Sa Sainteté et j'ai pris par conséquence la liberté de soumettre à Votre Excellence la nécessité d'action, de peur que [le gouvernement persan] soit accusé de connivence dans la persécution des baha'is en autorisant un membre éminent de la secte d'être assassiné en pleine journée dans la rue principale d'une ville comme Kirmanshah, et de laisser les meurtriers être impunis". (746)

Les mois passèrent et aucune démarche ne fut faite. Norman, sa position en tant que ministre étant devenu intenable due à l'hostilité de Curzon envers lui, se résigna et quitta la Perse - la fin d'une carrière diplomatique promise. En octobre 1921, Reginald Bridgeman, chargé d'affaires, décida d'avoir une dernière tentative pour inciter le gouvernement persan à l'action sur le sujet.
Prenant avantage de la désignation du nouveau gouverneur-général à Kirmanshah, il écrivit au premier ministre, Qavam's-Saltanih le 28 octobre 1921:

"J'ai l'honneur de référer à Votre Excellence de la note de Monsieur Norman du 30 juillet en ce qui concerne le meurtre d'un membre remarquable de la communauté baha'ie à Kirmanshah, nommé Muttahida, le 23 janvier de cette année.
Aucune démarche quelles qu'elles soient n'ont encore été prises pour punir les meurtriers et j'ai l'honneur de suggérer à Votre Excellence que l'avantage devrait être pris de la désignation d'un nouveau gouverneur général à Kirmanshah pour donner à Son Excellence des instructions explicites pour s'occuper de ce cas". (747)

Cependant, même cela n'eût aucun effet, et le meurtrier de Mirza Ya'qub ne fut jamais arrêté.

* D'autres épisodes:


Durant la période troublée 1920-21, il y eût beaucoup d'explosions de persécution contre les baha'is et seuls quelques uns ont été décrits ci-dessus.
La liste complète des incidents rapportés par les fonctionnaires consulaires britanniques, l'équipe du télégraphe indo-européen et les unités armées de la Perse du sud (une unité armée basée à Chiraz) se trouve comme suit:

1. Février 1920: Kashan: agitation anti-baha'ie.
2. Mai 1920: Chiraz: troubles anti-bahais.
3. Mai 1920: Sultanabad: Martyr de Haji Arab (voir ci-dessus).
4. Juin 1920: Ispahan: agitation anti-baha'ie.
5. Août 1920: Kirmanshah: Agitation anti-bahaie et expulsion de Mirza Ya'qub-i-Muttahiddih (voir ci-dessus).
6. Août 1920: Shahrud: expulsion de 8 baha'is.
7. Août 1920: interdiction sur l'importation de la littérature baha'ie.
8. Septembre 1920: Ispahan: Désacralisation de tombes baha'ies (voir pages 437-9).
9. Septembre 1920: Gaz, près d'Ispahan: agitation anti-baha'ie.
10. Septembre 1920: Abadih: agitation anti-baha'ie.
11. Octobre 1920: Farugh, Fars: Martyr de Mirza Mustafa.
12. Novembre 1920: Chiraz: agitation anti-baha'ie.
13. Novembre 1920: Kashan: désacralisation d'une tombe baha'ie.
14. Janvier 1921: Mademoiselle Stewart, une baha'ie américaine, échoua à Bagdad et demandant de l'aide des autorités britanniques pour être capable de retourner à Téhéran.
15. Janvier 1921: Kirmanshah: martyr de Mirza Ya'qub-i-Muttahidih.
16. Février 1921: Kashan: agitation contre une école baha'ie.
17. Avril 1921: Sultanabad: agitation anti-baha'ie.
18. Juin 1921: Chiraz: attaques sur les baha'is.
19. Juillet 1921 Shahrud: agitation anti-baha'ie.
20. Juillet 1921: Kashan: agitation anti-baha'ie.
21. Juillet 1921: Sultanabad: attaque sur des magasins baha'is et sur Mirza Ya'qub, un baha'i d'origine juif.
22. Juillet 1921: Yazd: harcèlement des baha'is d'origine zoroastrienne par un agent zoroastrien.
23. Août 1921: Qum: "union de l'agitation des ulémas contre les baha'is.
24. Août - Septembre 1921: Ispahan: Haji Aqa Munir et d'autres mujtahids agités contre le baha'is.
25. Septembre 1921: Kashan: agitation contre une école baha'ie.
26. Novembre 1921: nouvelles de la mort de Abdu'l-Baha confirmée par l'intermédiaire du Haut-Commissaire en Palestine.
27. Novembre 1921: Yazd: boycott ant Baha'i. (748)


Notes

341 Adams Persia by a Persian, page 489.

342 Ibidem.

343 Jessup Fifty-Three Years in Syria page 638 et 687, cité, un peu altéré dans Wilson Bahaism and its Claims page 264.

344 Phelps Abbas Effendi page 3 et 105.

345 G.H. L'influence de Babisme , page 17-20.

346 Stevens Abbas Effendi , page 1067 et 1070.

347 Les restes du Bab ont été déplacés d'un endroit à un autre en Iran sous la direction de Baha'u'llah et ensuite de Abdu'l-Baha pour un total de 49 années avant d'arriver à Akk en janvier 1899.

348 Ceci est confirmé par le frère de Mirza Muhammad-Ali, Mirza Badi'u'llah dans An Epistle to the Baha'i World page 17.

349 Rapport trimestriel du vice-consul de Haïfa pour le trimestre finissant le 31 décembre 1900, compris dans Drummond Hay à O'Connor, 15 février 1901.

350 Rapport trimestriel du vice-consul de Haïfa pour le trimestre finissant le 30 septembre 1901, compris dans Drummond Hay à O'Conno, 7 novembre 1901.

351 Ces deux hommes pourraient avoir été Thomas Breakwell, qui était anglais mais qui avait vécu en Amérique pendant un long moment, et Herbert Hooper (voir Balyuzi Abdu'l-Baha page 76). Il y a un pamphlet publié aux Etats-Unis intitulé Utterances to Two Young Men visiting Acca en 1901 (aucun auteur indiqué cependant)

352 Rapport trimestriel du vice-consul de Haïfa pour le trimestre finissant le 31 décembre 1901, compris dans Drummond Hay à O'Connor, 28 janvier 1902.

353 Cela est incorrect. C'était destiné comme un tombeau pour les restes du Bab dès le tout début et son emplacement fut désigné par Baha'u'llah lui-même durant sa vie.

354 Curtis Today in Syria and Palestine page 221-2.

355 Voir par exemple le témoignage de l'invité d'Abdu'l-Baha à Londres, Lady Bloomfield The Chosen Highway page 168, et aussi Balyuzi Abdu'l-Baha page 171, 184, 234-261, 336-7 et 368.

356 Rang militaire équivalent au brigadier.

357 Rapport trimestriel du consul-général de Beyrouth pour le trimestre finissant le 30 juin 1905, compris dans Drummond Hay à O'Connor, 5 août 1905.

358 Rapport trimestriel du vice-consul de Haïfa pour le trimestre finissant le 30 juin 1905, compris avec un rapport détaillé du 5 août 1905 (voir 146)

359 Drummond Hay à O'Connor , 20 septembre 1905.

360 Voir par exemple Balyuzi Abdu'l-Baha page 111-23 et Shoghi Effendi God Passes By page 269-71.

361 La décision de Abdu'l-Baha de ne pas assister au Congrès universel des Races, qui aurait été sans doute une très prestigieuse plate-forme de laquelle délivrer le message de Baha'u'llah au monde, pourrait avoir été du à la présence de Mirza Yahyah-i-Dawlatabadi, un chef azali. Dans sa lettre au Centre d'organisation pour la Paix Durable à La Haye (datée du décembre 1919), Abdu'l-Baha se réfère à ceci: "Il se pourrait que certaines personnes idiotes parmi les persans apposent leur nom aux contenus des Tablettes de Sa Sainteté Baha'u'llah ou aux explications données dans les lettres [Tablettes] de Abdu'l-Baha et l'envoya à cette estimable assemblée. Vous devez être conscient de ce fait, car tout persan qui cherche la célébrité ou a quelques autres intentions prendra les contenus complets de la Tablette de Sa Sainteté Baha'u'llah et les publiera en son propre nom ou dans celle de sa communauté, juste comme cela a eût lieu au Congrès universel des races à Londres avant la guerre. Un persan prit la substance des Epîtres de Sa Sainteté Baha'u'llah, entra dans le congrès, les distribua en son propre nom et les publia, alors que les paroles étaient exactement de Sa Sainteté Baha'u'llah. De telles âmes ont été en Europe et ont causé la confusion dans les esprits des populations de l'Europe et ont perturbé les pensées de certains orientalistes. Vous devez porter ce fait à l'esprit, que pas un seul mot de ces enseignements furent entendus en Perse avant l'apparition de Baha'u'llah. Enquêter cette affaire afin qu'il puisse vous devenir évident et manifeste. Certaines âmes sont comme des perroquets. Ils apprennent des notes qu'ils ont entendues et les chantent, mais elles sont elles-mêmes inconscientes de ce qu'elles disent. Il y a une secte en Perse à présent faite de quelques âmes qui sont appelés babis, qui revendiquent être les disciples de Sa Sainteté le Bab, alors qu'elles sont complètement inconscientes de Sa Sainteté. Ils ont des enseignements secrets qui sont entièrement opposés aux enseignements de Baha'u'llah et en Perse la population connait cela. Mais lorsque ces âmes viennent en Europe, ils dissimulent leurs propres enseignements et prononcent ceux de Sa Sainteté Baha'u'llah, car ils savent que les enseignements de Sa Sainteté Baha'u'llah sont puissants et ils déclarent par conséquent publiquement ces enseignements de Baha'u'llah en leur propre nom (Baha'i World volume 15, page 34-5)

362 Christian Commonwealth volume 31, 13 septembre 1911, page 850.

363 Ce périodique décrivit comme tel "L'organe du mouvement progressif dans la Religion et l'Ethique sociale". Son éditeur Albert Dawson "couvrit" la période de Abdu'l-Baha à Londres personnellement. Sur son tableau éditorial étaient plusieurs personnes qui n'étaient pas pour peu responsable pour le succès des voyages britanniques de Abdu'l-Baha.; des personnes telles que le révérend R.J. Campbell, le professeur T.K. Cheyne et Sir Richard Stapley.

364 Christian Commonwealth volume 31, 20 septembre 1911, page 850.

365 Prit principalement de Balyuzi Abdu'l-Baha page 171-396.

366 Montreal Daily Star 2 sept. 1912, page 2.

367 Gazette 2 sept. 1912.

368 Montreal Daily Star 6 sept. 1912, page 12.

369 Montreal Daily Star 11 sept. 1912, page 12.

370 Palo Altan volume 10, n°43, 1 nov. 1912, page 1.

371 Ibidem.

372 Voir Balyuzi Abdu'l-Baha page 149-50.

373 Ibidem page 366-7. Voir aussi Abdu'l-Baha in Edimbourg page 16-7.

374 Howard Colby Yves apparaît avoir été présent à l'entretien. Son récit apparaît dans Portals to Freedom page 47-9. Voir aussi Star of the West volume 3, n° 81912, page 5-8 (volume 2 réimprimé).

375 North American Review volume 195, 1912, page 834.

376 Christian Commonwealth volume 33, 1 janvier 1913, page 261.

377 Scots Picturial 18 janvier 1913, article par "Ion".

378 Voir Goldziher Tagebuch page 275-9.

379 D'abord publié dans Egyptian Gazette 24 septembre 1913. Cité dans Holbach "The Baha'i Movement", page 465-6. Lettre originale en arabe détenue au Centre Mondial Baha'i à Haïfa.

380 L'auteur est incertain de l'identité de cet homme.

381 Note de Graham, 28 janvier 1918.

382 Ibidem.

383 Ministère des Affaires Etrangères, 30 janvier 1918.

384 Sykes à Clayton, 5 février 1918.

385 Clayotn à Sykes, 12 février 1918.

386 Balyuzi Abdul-Baha page 428.

387 Wavell The Palestine Campaigns page 192-213.

388 Ibidem page 214-215.

389 Ibidem page 215, et Journal de guerre de la 5ème Division de Cavalerie, Opérations Haïfa-Acre.

390 Wavell The Palestine Campaigns page 215.

391 Journal de guerre des Lanciers du Mysore, volume 44, page 2.

392 Journal de guerre de la 5ème division de cavalerie, opérations Haïfa-Acre.

393 Journal de guerre de la 13ème Brigade de cavalerie, page 12.

394 Journal de guerre de la 5ème division de cavalerie, opérations Haïfa-Acre.

395 Clayton à Sykes, 25 septembre 1918.

396 Selon une note dans le fichier...

397 Fichier n° ...

398 Gaselle à Bayley, 16 octobre 1918.

399 Ministre des Affaires Etrangères au Haut-Commissaire de Beyrouth, 14 décembre 1918.

400 Picot au Ministère des Affaires Etrangères, 17 décembre 1918, 1. Asie-Perse E.22 (1918-1929).

401 Balyuzi dans Abdu'l-Baha (page 431) déclare cette date être le 20 novembre, mais l'auteur est de l'avis que la date est le 19 novembre d'une lettre de Shoghi Effendi au docteur Esslemont, datée du 19 novembre, citée dans Momen Dr J.E. Esslemont page 10.

402 Général Clayton, rapport hebdomadaire, n° 206.

403 Voir Abdu'l-Baha, citant Baha'u'llah dans Browne A Traveller's Narrative page 68.

404 Storrs Orientations page 72, 375-6. Edition américaine pages 70, 337.

405 C'est évidemment un léger trou de mémoire par Sir Ronald Storrs, depuis que les funérailles de Abdu'l-Baha eurent lieu en novembre 1921. [Lady Bloomfield].

406 Bloomfield The Chosen Highway pages 226-7.

407 Ibidem page 225-6.

408 Abdu'l-Baha à lord Samuel, 30 septembre 1921: Papiers de Samuel (Israël), Archives de la Maison des Lords. Ces papiers sont des photocopies, les originaux étant aux Archives de l'Etat d'Israël.

409 Samuel à Abdu'l-Baha, 6 octobre 1921: Papiers de Samuel (Israël) (voir note 4).

410 Ashbee A Palestine Notebook page 116-19.

411 Ibidem page 173.

412 Note du datée du 7 octobre 1919.

413 Note datée du 8 octobre 1914.

414 Note ajoutée à la note du 8 octobre 1914.

415 Télégramme à Sir Percy Cox, 16 octobre 1919, dans le fichier...

416 Note par Light datée du 23 octobre 1914.

417 Note dans le fichier détaillé de la note du 23 octobre 1914.

418 Lettre dans un fichier détaillé dans la note du 23 octobre 1914.

419 Ibidem.

420 Ibidem.

421 Ce télégramme était probablement des félicitations en recevant sa distinction de Chevalier.

422 Télégramme pris par le censeur au Caire le 28 mai 1920 et rapporté à la légation britannique à Téhéran le 31 mai 1920, n°... N°3 dans fichier "Baha'is".

423 Télégramme n° 2786, n°2 dans le fichier "Baha'is".

424 Télégramme n° 234M, n°3 dans le fichier "Baha'i".

425 Télégramme n0 296A, n° 3/1 dans le fichier "Baha'is".

426 Fichier C3491/3491/34.

427 N° 24A dans le fichier "Baha'is".

428 N° 7 dans le fichier "Baha'is".

429 Note attachée à une lettre détaillée dans le n°7 des fichiers "baha'is".

430 Fut originalement n°17 dans le fichier "Baha'is", mais fut déplacée et placée dans le ....

431 Fut originalement n°18 dans le fichier "Baha'is", mais fut déplacée et placée dans le ....

432 Palestine Weekly 2 décembre 1921, page 782.

433 Lamington à Churchill, 30 novembre 1921.

434 Télégramme n° 365.

435 A l'exception du Times, toutes les autres nécrologies sont prises de The Passing of Abdu'l-Baha (pages 15-17) par Shoghi Effendi et Lady Blomfield.

436 Un réactionnaire.

437 Tous les deux d'importants réactionnaires.

438 Browne The Persian Revolution pages 428-9.

439 Il fut l'une des 4 personnes désignées par Baha'u'llah comme "Mains de la Cause".

440 Il fut le coursier de Baha'u'llah entre Akka et l'Iran, aussi bien qu'étant l'homme de confiance pour les sommes remis par les croyants en Iran pour Baha'u'llah.

441 En rapport avec cela, voir l'interrogatoire de Mirza Muhammad-Rida dans Browne The Persian Revolution pages 88-9.

442 Balloy à Ribot n°20, 14 mai 1891.

443 En rapport avec cela, voir l'interrogatoire de Mirza Muhammad-Rida dans Browne The Persian Revolution pages 88-9.

444 Browne Materials pages 295-6.

445 Il avait même voyagé à Akka dans l'espoir de persuader Baha'u'llah de soutenir son complot. Baha'u'llah déclina devenir impliqué dans se complots en dépit de la promesse d'avoir la liberté de religion pour les baha'is si Zillu's-Sultan devenait Shah.

446 Kennedy à Salisbury, 11 juin 1892.

447 Lascelles à Salisbury, 19 janvier 1892. Voir aussi Keddie Sayyad Jamal ad-Din al-Afghani.pages 424-4.

448 Lascelles à Salisbury, 16 février 1892.

449 La note de Churchill compris dans Lascelles à Salisbury, 16 février 1892. Le texte complet de la lettre des baha'is de Bombay est dans....

450 D'autres journaux attribuèrent similairement cet acte aux "babis". Browne dans The Persian Revolution (page 60) cite The Scotsman, The Manchester Guardian The Graphic, The Spectator, The Mornong Post, The Pioneer, St Paul, et d'autres.

451 The Times 2 mai 1896, page 9, colonne 1.

452 The Times 2 mai 1896 page 8, colonne 1

453 The Times 2 mai 1896, cité dans ...

454 The Times 6 mai 1896 page 4.

455 Haji Iman et Mirza Husayn, tous les deux natifs de Zanjan.

456 Pour un récit de la vie et le martyr de Varqa et de Ruhu'llah, voir Monsieur Kazemzadeh "Varqa et Ruhu'llah"

457 Où le Shah fut assassiné.

458 Balloy à Hanotaux, date exacte pas claire, juin 1896.

459 Un erreur faite par plusieurs autres comprenant l'auteur du chef dans The Morning Post du 11 mai 1896. Le commandant Phillott, l'éditeur de la traduction persane de Haji Baba (voir Browne The Persian Revolution page 62 et 94) et Sir Henri Drummond Wolff. Même plus confus fut le ministre belge, le Baron de Beyens, qui écrivit que "Mulla Rida... a été conseillé dans ce crime par Jamalu'd-Din, un ennemi implacable des Kadjars par Yahya-Subh-i-Azal, un réfugié persan et ancine chef des babis, et par Mirza Mmalkam Khan ancien ministre de la Perse à Londres. Ces tris publièrent à Constantinoploe, le journal clandestin Qanum (Loi), qui fut secrètement amenée Iran dans le but de promouvoir la révolution là-bas" (Archives du Ministère des affaires Etrangères de Belgique, direction politique, dossier n) 4744, 12 août 1896, traduit du français)..

460 Se référant probablement à Baha'u'llah: le Bab, naturellement, fut tué en Perse.

461 Longworth à Sir Philipp Currie à Istanbul, 15 mai 1896, copie envoyée à Sir Mortimer Durand à Téhéran.

462 A part une période novembre 1896- juillet 1898, car dans cette partie l'Aminu'd-Dawlih était Premier Ministre.

463 Le rapport de Haydar-Ali Khan du 15 janvier 1902.

464 Nicolas déclare que des audiences de 10000 personnes venaient l'entendre prêcher (Massacres de babis en Perse page 13).

465 P.M. Vlassof, le Premier Ministre russe.

466 Haji Mirza Muhammad-i-Sharabiyani (1834-1904), un des groupes de puissants mujtahids chiites à Najaf.

467 Hardinge à lansdowne, 10 juin 1903.

468 Hardinge à Lansdowne, 9 juillet 1903.

469 Haji Mirza Husayn-i-Khalili (1821-1908), l'un d'un groupe de puissants mujtahids chiites à Najaf.

470 Muhammad-Hasan Muhsin à Newmarch, 13 juillet 1903, compris dans Newmarch à Hardinge, 14 juillet 1903.

471 Brocherel Le Babysme, levain des Révolutions en Perse page 134-5.

472 Temple Persia and the Regeneration of Islam page 656 (ce papier fut lit à la réunion ordinaire du 20 de la Société Royale des Arts, 25 mai 1910).

473 Probablement comme résultat de cet article dans The Times, l'affaire fut soulevée dans la Maison des Communes le 20 avril 1909, lorsqu'un membre du Parlement, Monsieur Rees demanda "si le Ministère des Affaires Etrangères a quelque information sur le fait que les parlementaires en perse sont en train d'aagir de concert avec les babis ou qu'il y a un lien entre les 2 mouvements? La réponse de Monsieur McKinnon Wood, le sous-secrétaire d'Etat du Parlement pour le Ministère des Affaires Etrangères, fut comme suit: "Je n'ai reçu aucune information de l'attitude des baha'is en lien avec le mouvement nationaliste en Perse". (Hansard (Maison des Communes) 20 avril 1909, page 1379).

474 D'une manière intéressante, précisément le même point fut fait par Abdu'l-Baha (et cité dans Browne The Persian Revolution pages 424-5, vision divergente n°1).

475 The Times 30 mars 1909 , page 4, colonne 6.

476 X. La situation politique de la Perse page 254.

477 Une personne identifiée comme "G.H" dans un article intitulé "l'Influence du Babisme" (voir bibliographie) montre que la majorité des babis étaient à présent babis et que l'un des principes des baha'is était l'obéissance au gouvernement.

478 Wratislaw A Consul in the East page 246.

479 Probablement Alfred Le Chatelier.

480 A.L.C. La Révolution Persane , pages 310-11 (traduit du français)

481 Bill nouvelles de Chiraz pour la semaine finissant le 31 mars 1909: Archives Nationales 248 972.

482 Haworth à Barclay n°8C, 11 avril 1909: Archives Nationales 248 698.

483 Ponsonby au bureau de l'Inde 2 avril 1911, expédié au ministère des Affaires étrangères, 11 avril 1911, fichier 13640: Archives Nationales 371 1189.

484 Mallet à Ponsonby 21 avril 1911, fichier 13640: Archives Nationales 371 1189.

485 Lowther à Sir Edward Grey, 13 mai 1911, fichier 19378: Archives Nationales 371 1189.

486 Barclay à Sir Edward Grey, 9 juin 1911, fichier 25675: Archives Nationales 371 1189.

487 Un autre point d'intérêt est que bien que à la fois Sir George Barclay et Sir Gerard Lowther se réfèrent au professeur Browne dans leurs réponses, les relations entre le ministère des affaires étrangère et le professeur Browne étaient si mauvaises à ce moment-là que Monsieur Louis mallet refusa de soutenir tout contact étant fait avec Browne dans les buts d'acquérir des informations supplémentaires au sujet des baha'is, et ordonna que le passage référé à Browne soit effacé de la dépêche de Lowther lorsqu'il fut expédié à Sir Frederick Ponsonby.

488 Alfred Churchill n'apparaît pas avoir été officiellement reconnu comme consul à Rasht, cependant et son nom n'apparaît pas dans les listes des Archives Nationales.

489 Le magasin appartenait à deux frères, Mashadi Taqi et Mashhadi Rida, qui étaient orfèvres.

490 Paysans de Gilan.

491 Mulla Muhammad, connu comme Haji Khummami, le shaykhu'l-Islam.

492 Le nom de cet homme était Siyyid Husayn; il était du Mazindaran et il lui fut confié beaucoup des biens dans la région de Rasht. Selon l'histoire de la foi baha'ie à Rasht de l'Amidu'l-Atibba. Haji Khumammi instruisit l'un de ses élèves de faire tomber le turban de la tête de Siyyid Husayn et de le battre très sévèrement. Ensuite,il fut expulsé de Rasht.

493 Churchill à Hardinge n° 22, 8 mai 1903: Archives Nationales 248 792.

494 Son nom était Ustad Hashim-i-Banna de Qazvin.

495 Shaykh Mihdi, le Shari'at-Madar.

496 Churchill à Hardinge n°24, 10 mai 1903: Archives Nationales 248 792.

497 Rawdih.

498 Churchill à Hardinge n°26, 15 mai 1903: Archives Nationales 248 792.

499 Amidu'l-Atibba dans son récit narratif de la Foi Baha'ie à Rasht déclare aussi que la pancarte était concoctée par certains musulmans mal intentionnés, et firent de ressembler bien que cela venait des baha'is. Il ajoute que Haji Khummami n'était pas conscient de cela, cependant.

500 Voir 290.

501 Churchill à Hardinge n°28, 16 mai 1903: Archives Nationales 248 792.

502 Mirza Ibrahim Khan, Ibtihaju'l-Mulk et Mirza Ghulam-Ali Khan, Mudabbiru'l-Mamalik.

503 Récitals et jeux de passion en l'honneur du martyr de l'Imam Husayn.

504 Churchill à Hardinge n°29, 19 mai 1903: Archives Nationales 248 792.

505 Churchill à Hardinge n° 31, 6 juin 1903: Archives Nationales 248 792.

506 (Banker ou money-banker).

507 Télégramme d'Aganoor à Hardinge, 29 mai 1903: Archives Nationales 248 792.

508 Télégramme d'Aganoor à Hardinge 30 mai 1903: Archives Nationales 248 782.

509 Télégramme d'Aganoor à Hardinge , 4 juin 1903: Archives Nationales 248 792.

510 Télégramme Hardinge à Aganoor 4 juin 1903: Archives Nationales 248 784.

511 Télégramme Aganoor à Hardinge, 5 juin 1903: Archives Nationales 248 782.

512 C'était les funérailles de Haji Muhammad-Isma'il.

513 Ces deux hommes, Aqa Muhammad-Javad-i-Sarraf et Mirza Ali Khan, avaient été dans l'attente constante du Haji Shaykhu'r-Ra'is durant son séjour à Isfahan. Voir page

514 Selon une histoire manuscrite de la foi baha'ie à Ispahan préparé pour Fadil-i-Mazindarani, et aussi le Hayat-i-Hadrat-i d'Abdu'l-Baha par Muhammad-Ali Faydi (page 120), ces deux frères étaient des azalis qui n'avaient jamais ouvertement reconnu leur adhésion à quelque religion autre que l'Islam et qui avaient toujours exécuté les ordonnances de l'Islam très consciencieusement. Cela tendrait à ajouter du poids à l'idée avancée par Aganoor que l'assassinat de ces deux là était fortement motivé par des considérations financières.

515 Siyyid Abu'l-Qasim-i-Zanjani.

516 Aganoor à Hardinge n°20, 6 juin 1903: Archives Nationales 248 788.

517 Lettre non signée datée du 2 juin 1903: Archives Nationales 248 788.

518 Lettre de Stileman du 30 mai 1903, n°98, archives de la société de l 'église missionnaire.

519 Lettre de Stileman du 6 juin 1903, n°102: Archives de la société de l'église missionnaire.

520 Lettre de Westlake du 6 août 1903, n° 140: Archives de la société de l'église missionnaire.

521 Zillu's-Sultan à Hardinge, 3 juin 1903: Archives Nationales 248 788 (traduit du français).

522 Télégramme d'Aganoor à Hardinge, 13 juin 1903: Archives Nationales 248 782.

523 Aganoor à Hardinge, n° 26, 13 juin 1903: Archives Nationales 248 788.

524 Hardinge au Marquis de Lansdowne, N°95, 23 juin 1903: Archives Nationales 60 665.

525 Mirza Ali-Muhammad-i Rawdih-Khan, connu plus tard comme Haji Sadr.

526 C'est le livre le plus célèbre de l'érudit baha'i, Mirza Abu'l-Fadl-i-Gulpaygani.

527 Probablement Mirza Asadu'llah Khan-i-Vazir est mentionné.

528 L'un des baha'is les plus en vue de cette ère, désigné par Baha'u'llah comme "Main de la Cause"

529 Agent du bureau étranger persan

530 L'Aminu's-Sultan, le Premier Ministre.

531 Shaykh Muhammad Aliy-i-Qa'ini, neveu de Nabil-i-Akbar; l'un des plus éminent et érudit baha'i.

532 Nicolas Massacres de babis en Perse pages 22-28 (traduit du français).

533 Haji Mirzay-i-Halabi-Saz.

534 Télégramme d'Aganoor à Hardinge, 18 juin 1903: Archives Nationales 248 782.

535 Télégramme d'Aganoor à Hardinge, 24 juin 1903: Archives Nationales 248 782.

536 Joseph Rabino di Borgomale, un juif français qui après avoir travaillé pendant un temps avec le Crédit Lyonnais au Caire, avait acquis la naturalisation britannique. Il fut le premier directeur général de la Banque Impériale lorsqu'elle ouvrit à Téhéran en 1889.

537 Mashhadi Hasan-i-Shatir, un baha'i (Un na'il-Shatir était un assistant valet à pied).

538 Télégramme de Eldrid à Hardinge, 27 juin 1903: Archives Nationales 248 782.

539 Télégramme à l'Aminu's-Sultan, 27 juin 1903: Archives Nationales 248 798.

540 Télégramme de Hardinge à Eldrid, 28 juin 1903: Archives Nationales 248 784.

541 Télégrammes de Hardinge au Ministère des Affaires étrangères n°86 et au gouverneur de l'Inde n°92, 28 juin 1903. Archives Nationales 248 784.

542 Cela n'est pas entièrement exact. Le parent de Mashhadi Hasan, se référant à son beau-fils, Aqa Ali, fut tout d'abord seulement blessé. La foule rassemblée à l'Imamzadih Ja'far et refusa de céder aux farrasches du gouverneur. Mashhadi Hasan envoya le docteur White pour surveiller Aqa Ali et le docteur White était présent lorsque la foule revint pour tuer Mashhadi Hasan et Aqa Ali. Voir le récit suivant par le docteur White.

543 Agissant comme agent consulaire pour la Russie. C'était Haji Mirza Mahmud, fils de Haji Mirza Muhammad-TAqi, Vakilu'd-Dawlih, l'Afnan (voir figure page 45). Il agissait comme agent consulaire pour la Russie à la place de son père qui avait quitté Yazd l'année précédente pour arriver à Ishqabad pour construire le Mashriqu'l-Adhkar là-bas (voir page 442).

544 Eldrid à Hardinge, 28 juin 1903: Archives Nationales 248 802.

545 White à Stileman 28 juin 1903, N° 119: Archives de la société de l'église missionnaire.

546 Un autre missionnaire, M.E. Hume-Griffith, enregistre l'histoire suivante du soulèvement de Yazd dans son livre Behind the Veil in Persia and Turkish Arabia (page 119):

"Durant la persécution à Yazd, un jeune homme alla se moquer et railler, mais lorsqu'il vit avec quel courage les martyrs enduraient la torture et ils rencontraient la mort, il appela "Je suis babi, tuez-moi aussi"

Dans une lettre datée du 11 juillet 1903 imprimée dans le Church Missionnary Intelligencer (octobre 1903, page 768), Napier Malcolm déclare:

"Il y a naturellement aucun doute que les horreurs du passé d'y il y a trois semaines rendront le bahaisme une force plus grande à Yazd qu'elle n'a été ailleurs. Au cours des jours suivants, il est probable qu'elle deviendra la religion de la moitié de la population de la ville".

Dans un résumé du développement de la" religion du Bab", préparé par le drogman de la légation belge à Téhéran et envoyé à Brussels par Monsieur de Villegas, le vice-consul belge, est la déclaration suivante:

"Il est peu probable, selon l'opinion de ceux qui sont familiarisés de très près avec cette secte, que ces persécutions puissent arrêter la propagation de la doctrine réformiste du Bab. La vue de ses adhérents est de ne pas craindre la mort; ils la considèrent pareil à une bonté divine à laquelle ils aspirent. Et d'un autre côté, la diffusion de la nouvelle religion est établie non seulement en Perse mais aussi en Turquie, en Egypte, en Russie et même aux Etats-Unis" (Archives du ministère des affaires étrangères belge, direction politique, dossier n°4144, pièce-jointe datée du 16 août 1903 dans la dépêche n° 190/84 de la même date; traduit du français).

547 White How Babis died for their Faith in Persia pages 275-6.

548 Malcolm Five Years in a Persian Town pages 88, 89, 104.

549 Aqa Mirza Siyyid Ali Hayiri.

550 Télégramme d'Eldrid à Hardinge, 8 juillet 1903: Archives Nationales 248 782.

551 Télégrammes de Eldrid à Hardinge 1 juillet 1903 et 3 juillet 1903: Archives Nationales 248 783.

552 Shatir Husayn.

553 Ustad Mihdi, un maçon de Mihdi-abad.

554 Eldrid à Hardinge 3 juillet 1903: Archives Nationales 248 802.

555 C'était Mulla Abdu'l-Ghani. Le lecteur pourrait être intéressé dans un récit de ce qui arriva à Mulla Abdu'l-Ghani et à son fils, Abdu'l-Khaliq, écrit d'un point de vue baha'i dans Gloria Faizi Fire on the Mountain-Top pages 31-6.

556 Abdu'l-Khaliq; voir 392n.

557 Biggs à Durrant 4 juillet 1903, n° 120: Archives de la société de l'église missionnaire.

558 Télégramme d'Aganoor à Hardinge 8 juillet 1903: Archives Nationales 248 783.

559 Hardinge à l'Aminu's-Sultan 8 juillet 1903: Archives Nationales 248 798.

560 Hardinge au marquis de Lansdowne n° 102, 9 juillet 1903: Archives Nationales 60 666.

561 Hardinge à Lansdowne n° 107 21 juillet 1903: Archives Nationales 60 666.

562 Darughih - chef de la police.

563 Eldrid à Hardinge 24 juillet 1903: Archives Nationales 248 802.

564 The Times 13 juillet 1903, page 5, colonne 6.

565 The New York Times du 30 juillet 1903 apporte aussi les nouvelles du massacre babi à Yazd. Ses informations furent extraites de son article dans le Times mais il apparait sur la page principale du New York Times sous le titre "Horrible massacre dans la Perse du sud".

566 The Times 30 juillet 1903 page 3, colonne 6

567 The Times 3 août 1903, page 4, colonne 1.

568 Haji Mirza Hadiy-i-DAwlatabadi était l'un des principaux azalis de la Perse.

569 Agannor à Hardinge n°30, 10 juillet 1903: Archives Nationales 248 788.

570 Aganoor à Hardinge N° 34, 25 juillet 1903: Archives Nationales 248 788.

571 Aganoor à Hardinge n°34, 25 juillet 1903: Archives Nationales 248 788.

572 Anciennement gouverneur de Rasht, voir pages 373-6.

573 Aganoor à Hardinge N°35, 26 juillet 1903: Archives Nationales 248 788.

574 Agannor à Hardinge n°44, 14 août 1903: Archives Nationales 248 788.

575 Sharabiyani - voir page 365n.

576 Aganoor à Hardinge n°45, 24 août 1903: Archives Nationales 248 788 (traduit par Aganoor).

577 Aganoor à Hardinge n°74, 3 décembre 1903: Archives Nationales 248 788.

578 Eldrid à Hardinge 29 août 1903: Archives Nationales 248 802.

579 Auguste Bricteux Au pays du Lion et du Soleil page 227 (traduit du français).

580 Ces 5 étaient: Haji Sadiq qui fut tué dans sa maison au début de l'épisode, et 4 autres qui furent tout d'abord emprisonnés et puis tués: Aqa Mirza Ghulam-Rida, Ustad Ghulam-Ali, Ustad Muhammad-Ali, et Ustad Muhammad-Hasan.

581 Ecrivain de nouvelles identifié comme "Meshed B", bulletin daté du 1er septembre 1896, contenant des informations de Turbat-i-Haydari datées du 23 août 1896: Archives Nationales 248 632.

582 Télégramme d'Elias à Durand n°13, 2 septembre 1896, cité dans le journal politique de Mashhad pour la semaine finissant le 4 septembre 186: Archives Nationales 248 632.

583 Article dans le journal politique de Mashhad pour la semaine finissant le 11 février 1896: Archives Nationales 248 632.

584 Résumé des nouvelles de Mashhad du 12-26 septembre 1896 préparé par Horace Rumbold: Archives Nationales 248 628.

585 Yate Journal politique de Mashhad, n°6 pour la semaine finissant le 11 février 1898: Archives Nationales 248 674.

586 Muhammad-Taqi Mirza, le ruknu'd-Dawlih (voir figure page 40).

587 Bulletin du 9 février 1898 de "Mashhad B", compris dans le n°377 ci-dessus.

588 Littéralement le chef des étudiants religieux, Mirza Zaynu'l-Abidin.

589 Bulletin du 10 février 1898 de "Mashhad B" , compris avec le n°377 ci-dessus

590 Bulletin du 11 février 1898 de "Mashhad B", compris dans le n°377 ci-dessus.

591 L'un ds prêtres de Mashhad [note dans le bulletin]

592 Bulletin du 11 février 1898 de "Mashhad D" compris dans le n°377 ci-dessus.

593 Hardinge à l'Aminu'd-Dawlih, 14 février 1898: Archives Nationales 248 677.

594 Télégramme de Hardinge à Yate n°5, 17 février 1898: Archives Nationales 248 671.

595 Hardinge à l'Aminu'd-Dawlih, 20 février 1898: Archives Nationales 248 677.

596 Yate, journal politique de Mashhad n°7 pour la semaine finissant le 18 février 1898: Archives Nationales 248 674.

597 Newsletter 14 février 1898 de "Mesched D" compris dans le 594 ci-dessus.

598 Bulletin 16 février 1898 de "Mesched D", compris dans le n°594 ci-dessus.

599 Bulletin 17 février 1898 de "Mesched D", compris dans le n° 594 ci-dessus.

600 Bulletin du 17 février 1898 de "Mesched D", compris dans le n° 594 ci-dessus.

601 Télégramme du Ruknu'd-Dawlih à l'Aminu'd-Dawlih 12 février 1898, compris dans le n° 594 ci-dessus.

602 Télégramme de l'Aminu'd-Dawlih à Ruknu'd-Dawlih 14 février 1898, compris dans le n° 594 ci-dessus.

603 Télégramme du gardien du tombeau de l'Imam-Rida à l'Aminu'd-Dawlih 14 février 1898, compris dans le n°594 ci-dessus.

604 Télégramme de l'Aminu'd-Dawlih au gardien du tombeau de l'Imam Rida, 14 février 1898, compris dans le n° 594 ci-dessus.

605 Télégramme de Hardinge à Yate n°6, 23 février 1898. Archives Nationales 248 671.

606 Yate, journal politique de Mashhad, n°8 pour la semaine finissant le 25 février 1898: Archives Nationales 248 674.

607 Bulletin du 19 février 1898 de "Mashhad B", compris dans le n° 604 ci-dessus.

608 Bulletin du 20 février 1898 de "Mashhad B" compris dans le n° 604 ci-dessus.

609 Bulletin du 24 février 1898 de "Mashhad B", compris dans le n° 604 ci-dessus.

610 Bulletin du 24 février 1898 de "Mashhad B", compris dans le n° 604 ci-dessus.

611 Tous les télégrammes compris dans le n°604 ci-dessus.

612 Télégramme du Ruknu'd-Dawlih à l'Aminu'd-Dawlih, 25 février 1898, compris avec le journal politique de Mashhad n°9 pour la semaine finissant le 4 mars 1898: Archives nationales 248 674.

613 Télégramme du Ruknu'd-Dawlih à l'Aminu'd-Dawlih, 27 février, compris dans le journal dans le n° 610 ci-dessus.

614 Télégramme de l'Aminu'd-Dawlih au Ruknu'd-Dawlih 1 mars 1898, compris dans le journal détaillé dans le n° 601 ci-dessus.

615 Whyte, journal politique de Mashhad, n°10 pour la semaine finissant le 11 mars 1898: Archives Nationales 248 674.

616 Télégramme du Ruknu'd-Dawlih à l'Aminu'd-Dawlih, 2 mars 1898, compris dans le n° 613 ci-dessus.

617 Whyte, journal politique de Mashhad n°14 pour la semaine finissant le 8 avril 1898: Archives Nationales 248 674.

618 Temple Journal politique de Mashhad n°14 pour la semaine finissant le 22 avril 1898: Archives Nationales 248 674.

619 Bulletin de "Mashhad M", compris dans le journal politique de mashhad n°20 pour la semaine finissant le 20 mai 1898: Archives Nationales 248 674.

620 L'un des ulémas qui initia le meurtre.

621 Temple à Durand 7 juin 1898: Archives Nationales 248 674.

622 Aminu's-Sultan à Ruknu'd-Dawlih 30 septembre 1898: Archives Nationales 248 674.

623 En 1909, il y eût une agitation contre les baha'is dans le village de Hissar, entraînant la mort de l'un d'entre eux, un kad-khuda [chef] nommé Isma'il. Cet épisode est rapporté dns le journal de Turbat-i-Haydari mais le consul à Turbat-i-Haydari, le capitaine A. Grey, apparaît avoir confondu cet épisode avec les faits de voleurs qui étaient en train d'opérer dans cete région (peut-être un mensonge délibéré contre les baha'is par leurs ennemis). le 8 octobre, Grey rapporta:

"Une querelle religieuse entre les chiites et les babis a eût lieu dans un village nommé Hissar, au pied de la Koh-i-Mazar Range. Les querelleurs référèrent de la chose à Mashhad et au Anjuman là-bas ordonna au gouverneur de Tubat de mener une enquête".

Le 14 octobre, Gray rapporta:

"Le gouverneur, agissant sur des ordres reçus de Mashhad envoya des sowars à Hissar qui capturèrent 6 des soi-disant babis et tuèrent un autre appelé Isma'il".

Le 15 octobre, Grey rapporta:

"Le gouverneur a reçu des ordres télégraphiés de Mashhad de libérer les 6 prisonniers capturés à Hissar". (Archives nationales 248 969).

624 Sykes journal de Mashhad n°15 pour la semaine finissant le 12 avril 1907: Archives Nationales 248 908.

625 Sykes journal de Mashhad n°16 pour la semaine finissant le 19 avril 1907: Archives Nationales 248 908.

626 Sykes journal de Mashhad n°17 pour la semaine finissant le 26 avril 1907: Archives Nationales 248 908.

627 Daukes, journal confidentiel de Turbat-i-Haydari n°12 pour la semaine finissant le 28 avril 1907: Archives Nationales 248 908.

628 Daukes Journal confidentiel de Turbat-i-Haydari n°13 pour la semaine finissant le 9 mai 1907: Archives Nationales 248 908.

629 Daukes journal confidentiel de Turbat-i-Haydari n°43 pour la semaine finissant le 29 octobre 1910: Archives Nationales 248 908.

630 O'Connor journal confidentiel de Mashhad n°43 pour la semaine finissant le 29 octobre 1910: Archives Nationales 248 1000.

631 Haig journal de Mashhad n°12 pour la semaine finissant le 20 mars 1915: Archives Nationales de l'Inde.

632 Haig journal de Mashhad n° 13 pour la semaine finissant le 27 mars 1915.

633 Haig journal de Mashhad n°14 pour la semaine finissant le 3 avril 1915.

634 Haig journal de Mashhad n°15 pour la semaine finissant le 10 avril 1915.

635 Haig journal de Mashhad n°16 pour la semaine finissant le 17 avril 1915.

636 Haig Journal de Mashhad n°17 pour la semaine finissant le 24 avril 1915

637 Haig journal de Mashhad n°19 pour la semaine finissant le 8 mai 1915.

638 Haig journal de Mashhad n° 23 pour la semaine finissant le 5 juin 1915.

639 Télégramme de l'Assemblée Spirituelle Baha'ie à Lady Bloomfield 15 avril 1915, cité dans Mary Wemyss à H.J. Tennant du 26 avril 1915.

640 Lady Bloomfield à Mary Wemyss 25 avril 1915, cité dans le n°639 ci-dessous.

641 Mary Wemyss à H.J. Tennant 26 avril 1915, fichier n° 53440: Archives nationales 371 2425.

642 Note par Oliphant 29 avril 1915, fichier 53440: Archives Nationales 371 2425.

643 Note par Clerk 30 avril 1915, fichier 54440: Archives Nationales 371 2425.

644 Note par Clerk 30 avril 1915, fichier 53440: Archives Nationales 371 2425.

645 Note par Nicolson 30 avril 1915, fichier 53440: Archives Nationales 371 2425.

646 Ministre des Affaires Etrangères à Marling 2 mai 1915, fichier 53440: Archives Nationales 371 2425.

647 Marling au Ministère des Affaires Etrangères n°182, 6 mai 1915, fichier 55735: Archives Nationales 371 2425.

648 Note par Oliphant 6 mai 1915, fichier 55735: Archives Nationales 371 2425.

649 Lamington à Lord Lansdowne 31 mai 1915, fichier 71726: Archives Nationales 371 2425.

650 Clerk à Lamington 5 juin 1915, fichier 71726: Archives Nationales 371 2425.

651 Les derniers 3 noms furent d'importantes baha'ies anglaises.

652 Muhammad-Ali Khan-i-Shaybani à Lamington 8 mai 1915, fichier 71726: Archives Nationales 371 2425 (traduit du français).

653 Yavar - Major.

654 Sarbaz.

655 Dabit.

656 Le télégramme qui fut finalement envoyé le 12 avril au Shah, avec une copie à la légation britannique, est traduit ici: "Une pétition à la poussière des pieds de Sa Sainteté Muzaffaru'd-Din Shah, puissions-nous être son sacrifice. Il y a plusieurs jours, 12 savvars arrivèrent à Najafabad, emportant une ra'yat enchaîné, pillèrent 4 maisons et maltraitèrent plusieurs autres personnes. C'était un plan de Fath-Ali Khan exécuté sur l'ordre de Aqa Shaykh Muhammad-Taqi [Aqa Najafi] par les farrasches du Zillu's-Sultan et à cause de cela les ra'yats étant appelés babis, ils voulaient tuer plusieurs d'entre eux. Par nécessité, nous qui sommes 600 personnes ont pris asile dans le bureau du télégraphe britannique et attendons les instructions de Votre Sainteté". (Archives Nationales 248 703). La seule indication d'une réponse du gouvernement persan est une note de Durand de Mushiru'l-Mulk déclarant que "des ordres télégraphiques ont été envoyés à Isfahan au sujet de la population de Najafabad".

657 Aganoor à Duran n°24, 18 avril 1899: Archives Nationales.

658 Archives de la société de l'Eglise missionnaire, n° 63.

659 ibidem n°65.

660 Aganoor à Durand, 20 mai 1899, n°27. Archives Nationales 248 699.

661 Monsieur Preece, le consul britannique à Isfahan, était absent à cette époque et le docteur Aganoor était en train d'agir pour lui.

662 Compris dans Aganoor à Durand, 29 mai 1899, n°30.

663 Schneider à Durand, 21 juin 1899, n° 32.

664 Preece à Hardinge, 16 juin 1901.

665 Hardinge est ici en train de faire référence à Mirza Yahya, Subh-i-Azal, ce qui est naturellement une erreur, depuis que les pétitionnaires sont baha'is.

666 Hardinge à Aminu's-Sultan, 4 août 1901.

667 Hardinge à preece, 7 août 1901, n°10.

668 Preece à Hardinge, 11 septembre 1901, n°36.

669 Dans l'histoire narrative de Mirza Fathu'llah des baha'is de Najafabad, la mort de Haji Kalb-Ali est déclaré avoir eût lieu en mars 1908. Cependant, depuis que la déclaration qu'il était le beau-fils de Haji Haydar est commun dans les deux récits, il semblerait faire peu de doute que le rapport d'Aganoor se réfère à haji Kalb-Ali.

670 Aganoor à Hardinge, 2 avril 1905.

671 Graham à Barclay, 8 novembre 1909, n°159.

672 Les Bakhtiyaris sous Samsamu's-Saltanih avaient le contrôle d'Isfahan à ce moment-là.

673 Mademoiselle Stuart à Graham, 10 novembre 1909.

674 Grahame à Barclay, 11 novembre 1909.

675 Najaf-Quli Khan, Samsamu's-Saltanih.

676 Nouvelles d'Isfahan n045 pour une semaine finissant le 13 novembre 1909.

677 Haji Ali-Quli Khan, Sardar-i-As'ad, le frère de Najaf-Quli Khan, Samsamu's-Saltanih. Il était le bakhtiyari Khan qui mena les forces bakhtiyaris à Téhéran dans la Révolution constitutionnelle en 1909 (voir page 354). Puis il devint ministre de l'Intérieur.

678 Nouvelles d'Isfahan n°45 pour la semaine finissant le 13 novembre 1909.

679 Mémo datée du 23 novembre 1909 par Abbas-Quli Khan au pied du télégramme détaillé dans Grahame à Barlay, n° 160, 20 novembre 1909.

680 Graham à Barclay n°160, 20 novembre 1909: Archives Nationales 248 697.

681 Nouvelles d'Ispahan n°46 pour la semaine finissant le 20 novembre 1909:Archives Nationales 248 697.

682 Nouvelles d'Ispahan n°7 pour la semaine finissant le 15 février 1915: Archives Nationales 248 1107.

683 Nouvelles d'Ispahan n°8 pour la semaine finissant le 22 février 1915: Archives Nationales 248 1107.

684 Le consul allemand à Ispahan.

685 Grahame à Townley, au bas de la dépêche détaillée dans le n°418 ci-dessus.

686 Graham au Sardar-Fatih, le 20 février 1915, compris dans une dépêche détaillée dans Graham à townsley n°19 du 8 mars 1915.

687 Dans une lettre Sardar-Fatih à Grahame, 27 février 1915, compris dans une dépêche détaillée dans Graham à Townley, n° 19, 8 mars 1915.

688 Grahame à Townley, n°17, 28 février 1915: Archives Nationales 248 1107.

689 Nouvelles d'Ispahan n°9 pour la semaine finissant le 1er mars 1915: Archives Nationales 248 1107.

690 Signaleur à Ardistan à l'assistant superintendant I.E.T, département, 4 mars 1915, compris dans Grahame à Townley n°19, 8 mars 1915. Ce passage se trouve aussi, avec des mots à peine différents, dans les nouvelles d'Ispahan détaillées dans lee nouvelles d'Ispahan n°10 pour la semaine finissant le 7 mars 1915.

691 Graham au Sardar-Fatih, 5 mars 1915, compris dans Graham à Townley, n°19, 8 mars 1915.

692 Sardar-Faith à Grahame 6 mars 1915, compris dans le n°428 ci-dessous.

693 Grahame à Townley n°19 8 mars 1915: Archives Nationales 248 1107.

694 Nouvelles d'Ispahan n°10 pour la semaine finissant le 7 mars 1915: Archives Nationales 248 1107.

695 Nouvelles d'Ispahan n°11 pour la semaine finissant le 14 mars 1915: Archives Nationales 248 1107.

696 Nouvelles d'Ispahan n°12 pour la semaine finissant le 21 mars 1915: Archives Nationales 248 1107.

697 Nouvelles d'Ispahan n°13 pour la semaine finissant le 28 mars 1915: Archives Nationales 248 1107.

698 Sardar-i-Jang, un bakhtiyari khan.

699 Mirza Asadu'llah Khan-i-Vazir qui fut vazir d'Ispahan pendant environ 30 ans et un baha'i bien connu. il mourut il y a 2 ans.

700 Crow à Norman n°126 13 septembre 1920, fichier baha'is: Archives Nationales 248 1279.

701 Télégramme à Crow rédigé par Haig n°83, 20 septembre 1920, mais basé sur une note par Smart datée du 18 septembre 1920. Fichier "Baha'is": Archives Nationales 248 1279.

702 Crow à Norman n° 42 26 septembre 1920, fichier "baha'is": Archives Nationales 248 1279.

703 Voir le récit sur lui de Abdu'l-Baha et de cet épisode dans Memorials of the Faithful pages 16-21.

704 Times of India (résumé sommaire) 24 juillet 1896, page 6, colonne 6.

705 Butcher journal consulaire pour la période finissant le 24 juillet 1896: Archives Nationales 248 630.

706 Haji Mirza Muhammad-Taqi, l'Afnan (voir figure 45).

707 en fait seulement pour la Russie.

708 Kalmykow Memoir of a Russian Diplomat pages 151-3.

709 Treadwell, nouvelles de Yazd n°18 pour la semaine finissant le 6 mai 1917: Archives Nationales 248 1189.

710 Qasim Khan-i-Vali, Sardar Humayun.

711 Hutton, nouvelles (sheet) de Sultanabad pour mai 1920: Archives Nationales 248 1316.

712 Abdu'l-Baha fut selon toute probabilité, répondant à un télégramme de congratulations de Lord Curzon sur sa seigneurie. L'éditeur ne peut cependant, trouver une copie de ce télégramme.

713 Abdu'l-Baha à Lord Curzon 29 juin 1920 n°25 dans le fichier "Baha'is": Archives Nationales 248 1279.

Lettre originale de Abdu'l-Baha dans le fichier C3491/3491/34: Archives Nationales 371 4924. Expédié par R.Storrs à Curzon le 21 juillet 1920 et expédié par le ministère des affaires étrangères à Téhéran le 20 août 1920.

714 Cela semble étrange qu'un homme décrit comme "un mendiant et presque à moitié demeuré" pu être capable selon la dépêche citée précédemment, de payer une amende de 4000 tomans.

715 Hasan Vuthuq (1873-1951), Vuthuqu'd-Dawlih, homme d'Etat iranien qui fut à cette époque Premier Ministre.

716 Note à Smart 11 novembre 1920 n°26 dans le fichier "Baha's": Archives Nationales 248 1279.

717 Hutton à Norman n°17, 23 novembre 1920, n°28 dans les fichiers "Baha'is": Archives Nationales 248 1279

718 Note par Haig 29 novembre 1920 n°28 dans le fichier "Baha'is": Archives Nationales 248 1279.

719 Note par Norman 29 novembre 1920 n°28 dans le fichier "Baha'is": Archives Nationales 248 1279.

720 Note par Smart 30 novembre 1920, n°28 dans le fichier "Baha'is": Archives Nationales 248 1279.

721 Février 1916 est mentionné.

722 The Times 3 novembre 1920 page 11, colonne 4

723 Le gouverneur était Akbar Mirza; Sarimu'd-Dawlih, un fils de Zillu's-Sultan. Il fut l'un des signataires du traité anglo-persan de 1919 à propos duquel il y eût tant d'amertume et d'agitation (voir page 472n).

724 Greenhouse, rapport de Kirmanshah n°6, période du 6 au 30 juin 1920: Archives Nationales 248 1293.

725 Greenhouse à Norman n°94 29 août 1920, n°11 dans le fichier "Baha'is": Archives Nationales 248 1279.

726 Note par Smart 18 septembre 1920 n°11 dans le fichier "Baha'is": Archives Nationales 248 1279.

727 Greenhouse à Norman n°T/21, 24 janvier 1921, n°1 dans le fichier 428 "Baha'is": meurtre d'un chef baha'i nommé Muttahida à Kiramnshah: Archives Nationales 248 1352.

728 Note par Haig 24 janvier 1921 n°1 dans le fichier détaillé dans n°669 ci-dessus.

729 Notez par Norman 26 janvier 1921 n°1 dans le fichier détaillé dans le n°669 ci-dessus.

730 Norman à Greenhouse n°25 4 février 1921, n°3 dans le fichier détaillé dans le n° 669 ci-dessus.

731 Greenhouse à Norman n°T/32 14 février 1921, n°4 dans le fichier détaillé dans le n° 669 ci-dessus.

732 Note par Haig 14 février 1921 n°4 dans le fichier détaillé dans le n°669 ci-dessus.

733 Sardar-i-Sipah Fathu'llah Gilani, le Premier Ministre.

734 Note par Smart 14 février 1921 n+4 dans le fichier détaillé dans le n°669 ci-dessus.

735 Norman à Greenhouse n°37 17 février 1921 n°5 dans le fichier détaillé dans le n°669 ci-dessus.

736 Ghulam-Ali à Norman 15 février 1921 n°6 dans le fichier détaillé dans le n°669 ci-dessus.

737 Note par Norman 20 février 1921 n°6 dans le fichier détaillé dans le n°669 ci-dessus.

738 Greenhouse à Norman n°T/56, 1 avril 1921, n°9 dans le fichier détaillé dans le n°669 ci-dessus.

739 Norman à Greenhouse n°52, 21 mars 1921 n°8 dans le fichier détaillé dans le n°669 ci-dessus.

740 Greenhouse à Norman n°T/56 1 avril 1921,n°9 dans le fichier détaillé dans le n°669 ci-dessus.

741 Note par Smart aucune date n°9 dans le fichier détaillé dans le n°669 ci-dessus.

742 Brouillon de télégramme envoyé par Smart n°9 dans le fichier détaille dans le n°669 ci-dessus.

743 Amendement par Norman, télégramme à Greenhouse envoyé le 3 avril 1921 n°9 dans le fichier détaillé n°669 ci-dessus.

744 Greenhouse à Norman n°136, 5 juillet 1921, n°11 dans le fichier détaillé dans le n°669 ci-dessus.

745 Greenhouse à Norman n°149 24 juillet 1921 n°12 dans le fichier détaillé dans le n°669 ci-dessus.

746 Norman au Qavamu's-Saltanih 30 juillet 1921 n°13 dans le fichier détaillé dans le n°669 ci-dessus.

747 Bridgeman au Qavamu's-Saltanih 28 octobre 1921 n°15 dans le fichier détaillé dans le n°669 ci-dessus.

748 Liste compilée des fichiers "baha'is": Archives Nationales 248 1279; fichiers "Baha'is": Archives Nationales 248 1323; fichier 414 "Baha'is": démonstrations menaçantes anti-baha'ies à Shahrud, Kashan l'Iraq et Yazd": Archives Nationales 248 1352. Fichier 428 "Baha'is": meurtre d'un chef babi nommé Muttahida à Kirmanshah": Archives Nationales 248 1352. Egalement des rapports subdivisionnés Archives Nationales 248 1316 et Archives Nationales 248 1338 et journal de l'unité armée du sud de la Perse: Archives Nationales 248 1338.

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