Les preuves
du Coran concernant l'avènement de Baha'u'llah
Par le Dr. Afaqi, directeur du Département
de Langues de l'Université A.K.
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Chapitre 10. LE BAB
Siyyid 'Ali Muhammad, le Bab, est le précurseur
de Baha'u'llah mais également une manifestation de Dieu. Son avènement a été
prophétisé dans le saint Coran. Nous allons discuter certaines de ces prophéties
dans ce chapitre.
10.1. Le Bab est le témoin
"Est-ce que celui qui se fonde sur une preuve évidente (le Coran) venant de
son Seigneur et récitée par un témoin de Sa part, cependant qu'avant lui [Muhammad]
il y a le livre de Moïse tenant lieu de guide et de miséricorde"
(Coran, 11.17)
Le terme 'preuve évidente' (Bayyinah) fait référence aux versets de Dieu, à
ses signes, ses mises en gardes, ses apôtres. Dans le verset ci-dessus, ce terme
fait allusion au Prophète Muhammad. L'expression 'un témoin de sa part' fait
référence à Siyyid Ali Muhammad, le Bab, étant donné que le Bab est apparu après
Muhammad et qu'il a témoigné que Muhammad est un Prophète de Dieu. Il est à
noter que le Bab est un descendant de Muhammad. Dans le même verset, il est
écrit plus loin, que la demeure de ceux qui ne croiront pas au témoin prophétisé
sera le feu. De cette manière, Dieu assure les musulmans qu'ils ne doivent avoir
aucun doute concernant l'avènement du 'témoin', puisqu'il est pré-ordonné par
Dieu - mais la plupart des gens ne croient pas.
10.2. L'apparition 'd'une créature de la terre' (Dabbatu'l-Ard)
"Et quand la Parole tombera sur eux, Nous leur ferons sortir de terre une bête
(Dabbatu'l-Ard) qui leur parlera; les gens n'étaient nullement convaincus de
la vérité de Nos signes [ou versets]."
(Coran, 27.82)
Le saint Coran annonce qu'un jour viendra où l'événement (Vaqiah) se produira
- l'événement de l'apparition de la Manifestation de Dieu. Dans le verset ci-dessus,
il s'agit de ce même jour, le jour de l'apparition de la créature (la bête sortant
de la terre, Dabbah). Ce même jour est mentionné dans le verset ci-dessous,
faisant référence au jour où 'la trompe sonnera' :
"Et le jour où l'on soufflera dans la Trompe, tous ceux qui sont dans les cieux
et ceux qui sont dans la terre seront effrayés, - sauf ceux qu'Allah a voulu
[préserver] !"
(Coran, 27.87)
Les saintes Traditions donnent dix signes annonçant l'avènement du jour promis
et la venue prochaine de l'heure désignée. Chacun a interprété ces traditions
à sa manière. Selon le point de vue baha'i, ces signes sont : le soleil de la
connaissance et de la civilisation se lèvera de l'ouest ; le ciel de la religion
et de la spiritualité sera rempli des nuages du doute et de la superstition
; les nations russes (appelées 'Gog et Magog') attaqueront les pays des régions
à basse altitude ; le Christ promis apparaîtra ; les érudits religieux, les
gouvernements et les peuples du monde se lèveront pour l'attaquer ; les peuples
de l'ouest, de l'est et les pays arabes tomberont dans le matérialisme, attirés
par l'argent, le plaisir et l'avidité ; alors une créature sortira de terre.
Réfléchissons sur ce qu'est cette 'créature sortant de la terre'. Ce terme a
été utilisé dans plusieurs versets du Coran. Par exemple :
"... dans l'eau qu'Allah fait descendre du ciel, par laquelle Il rend la vie
à la terre une fois morte et y répand des bêtes de toute espèce [kull-i-dabbah]
..."
(Coran, 2.164)
Ici, le terme 'kull-i-dabbah' signifie des bêtes de toute espèce, i.e. toutes
sortes de créatures.
"Nulle bête [dabbah] marchant sur terre, nul oiseau volant de ses ailes, qui
ne soit comme vous en communauté."
(Coran, 6.38)
Dans le verset ci-dessus, 'Dabbah' représente les animaux.
"Il n'y a point de bête sur terre [dabbah] dont la subsistance n'incombe à Allah..."
(Coran, 11.6)
Ici encore, 'Dabbah' signifie toutes les créatures vivantes.
"Il n'y pas d'être vivant [dabbah] qu'Il ne tienne par son toupet."
(Coran, 11.56)
Il est clair que dans ce verset, 'Dabbah' signifie l'homme, étant donné que
seul l'homme est tenu pour responsable de ses actions et reçoit récompense et
punition. Ce verset signifie donc qu'aucun homme ne peut échapper à la punition
de Dieu.
L'homme est la plus noble des créatures. Et les hommes les plus parfaits sont
les Manifestations de Dieu. L'Imam Ali a dit qu'il était 'Dabbatu'l-ard'. Par
conséquent, la créature promise 'Dabbih' devra s'appeler Alî. Or, le Bab s'appelait
Ali Muhammad. Notez le verset suivant :
"Puis, quand Nous décidâmes sa mort, il n'y eut pour les avertir de sa mort
que "la bête de terre"[dabbah-Ard], qui rongea sa canne."
(Coran, 34.14)
Ce verset indique qu'après la mort de Salomon, son royaume s'effondra et son
peuple fut châtié par Dieu, mais le commun des mortels n'en était pas conscient.
Alors le Prophète leur donna un avertissement auquel personne ne prêta attention.
Finalement, ce fut la destruction totale, ils perdirent leur royaume et furent
humiliés. Les peuples sauvages (Jinns) souffrirent de ce châtiment, et dirent
que s'ils avaient su ce qui allait arriver ils auraient essayé de l'éviter.
Revenons maintenant au verset 27.82. Dieu affirme que lorsque la promesse sera
accomplie, que le jour promis sera venu et le temps de l'Islam terminé, un homme
parfait apparaîtra au sein des peuples du monde et s'adressera à eux par la
révélation divine. Ceci aura lieu lorsque les peuples auront perdu leur croyance
en Dieu, en la religion, en la révélation et en la vie après la mort. Le 19ème
siècle fut un siècle de doute et d'incroyance. Le Bab est alors apparu, annonçant
l'imminence du retour du Christ promis.
10.3. Le second Coran
"Allah a fait descendre le plus beau des récits ['Ahsana'l-Hadith], un Livre
dont [certains versets] se ressemblent et se répètent. Les peaux de ceux qui
redoutent leur Seigneur frissonnent (à l'entendre); puis leurs peaux et leurs
coeurs s'apaisent au rappel d'Allah."
(Coran, 39.23)
Dans ce verset, on trouve une prophétie concernant l'avènement du Bab et la
révélation de son Livre Ahsana'l-Qasas (Qayyumu'l-Asma). Le Coran utilise l'expression
'Ahsana'l-Hadith (le plus beau des récits) pour faire allusion à ce livre. Les
termes 'Hadith' et 'Qasas' ont le même sens. Le Bab a révélé un livre intitulé
Ahsana'l-Qasas, dont le style et le fond ressemblent au Coran. Le Bab a confirmé
que ce livre était le Coran révélé une seconde fois. Le verset ci-dessus précise
aussi que ceux qui craignent Dieu et lisent son Livre écouteront l'appel de
Dieu (Al-Dhikr'), et par là même accepteront sa foi. Al-Dhikr est un des titres
du Bab.
En effet, le Bab lui-même a écrit :
"O peuples de la terre, en vérité, le Dhikr est venu vers vous de la part de
Dieu."
(Ahsana'l-Qasas)
10.4. L'avènement de Al-Insan et la révélation de Al-Bayan
"Le Tout Miséricordieux. Il a enseigné le Coran. Il a créé l'homme [Al-insan].
Il lui a appris à s'exprimer clairement [Al-Bayan]."
(Coran, 55.1-4)
Dans ces quatre versets, il est fait mention de deux avènements et de deux livres.
Dieu, le Tout Miséricordieux, a toujours éduqué l'humanité à travers ses Messagers
et continuera à le faire. Par son abondante grâce, Il a envoyé le Prophète Muhammad
et lui a révélé le Coran. Et, lorsque viendra le temps, Il créera cet homme
(Al-insan), i.e. un homme parfait, et lui révélera un nouveau livre divin (Al-Bayan).
Cet homme, Al-Insan, est Siyyid Ali Muhammad, le Bab, qui a proclamé sa mission
en 1844. Alors qu'il était prisonnier dans le fort de Mah-Ku, Dieu lui révéla
le Livre Al-Bayan.
10.5. La porte de bienveillance
"C'est alors qu'on éleva entre eux une muraille ayant une porte dont l'intérieur
contient la miséricorde, et dont la face apparente a devant elle le châtiment."
(Coran, 57.13)
Ce verset contient un avertissement adressé aux musulmans, où il leur est demandé
de veiller au jour où un mur sera érigé entre les croyants et les incroyants
i.e. où ils seront séparés les uns des autres. Ce mur comportera une porte (Bab),
à l'intérieur ce sera la miséricorde de Dieu, à l'extérieur sa colère. Le Bab
est le titre divin de Siyyid Ali Muhammad, qui est la porte menant à la connaissance
de Dieu et à la cité de la connaissance et de la sagesse divines. Celui qui
ne reconnaît pas le Bab ne peut pas croire en Baha'u'llah. Ceux qui croient
au Bab reçoivent la miséricorde de Dieu et ceux qui ont failli à le reconnaître
et qui sont à l'extérieur de la porte de la vraie connaissance sont entourés
par le châtiment divin.
10.6. Un des titres du Bab est Al-Dhikr
"Le moment n'est-il pas venu pour ceux qui ont cru, que leurs coeurs s'humilient
à l'évocation d'Allah et devant ce qui est descendu de la vérité ?"
(Coran, 57.16)
Un des titres du Bab est Al-Dhikr (évocation, appel, souvenir) et son sceau
portait ce titre. Dans la terminologie coranique, le terme Dhikr est utilisé
pour faire référence à un livre, au souvenir de Dieu et à la Manifestation de
Dieu. Le Coran prophétise qu'au jour de l'avènement de la vérité, les incroyants
et ceux qui rejetteront la vérité ne seront ni épargnés ni excusés. Par contre,
ceux qui auront foi en l'Islam tourneront leur coeur vers Siyyid Ali Muhammed,
Al-Dhikr, et croiront en ses Livres.
10.7. Les sept piliers du lieu le plus saint
"... huit, ce jour-là, porteront au-dessus d'eux le Trône de ton Seigneur."
(Coran, 69.17)
La sourate 69 du Coran commence avec la mention de l'avènement de la Manifestation
de Dieu. Puis il est question de l'histoire des nations qui, ayant rejeté les
prophètes, ont connu la ruine. Les musulmans ont été avertis qu'ils devraient
tirer les leçons de telles histoires, et ne pas marcher dans le même chemin
que les nations du passé - en rejetant leur Promis. Alors il est prophétisé
que :
"Puis, quand d'un seul souffle, on soufflera dans la Trompe, et que la terre
et les montagnes seront soulevées puis tassées d'un seul coup; Ce jour-là alors,
l'événement se produira..."
(Coran, 69.13-15)
Ainsi, Baha'u'llah a fait retentir la trompe (il a annoncé sa mission) en 1863.
Cette déclaration correspond à l'événement dont il est question ci-dessus. Le
ciel de la générosité a été ouvert et a fait pleuvoir, des nuages de l'inspiration
et de la révélation, de telles pluies qu'elles ont revivifié et ravivé le sol
meurtri du coeur humain. Le verset 17 cité ci-dessus indique que ce jour-là,
le Trône de Al-Rabb (le formateur, Dieu), sera porté par le chiffre huit. Un
des titres du Bab est Rabb-i-Ala (le Grand Formateur). Son Tombeau, appelé Maqam-i-A'la
(le Lieu le plus Saint), est situé sur les pentes du Mont Carmel et porté par
huit piliers.
Une autre signification du trône de Dieu est la Manifestation de Dieu en personne.
Ainsi, les personnalités du Bab et de Baha'u'llah reposent sur les piliers de
huit religions : l'Hindouisme, le Judaïsme, le Zoroastrisme, le Bouddhisme,
le Christianisme, l'Islam, les Fois Babie et Baha'ie.
Des individus de toutes ces religions ont reconnu le Bab. Ainsi le trône de
Dieu est supporté par huit piliers. Une autre interprétation vient du fait que
les édifices de la Foi Baha'ie reposent sur les piliers de huit religions.
10.8. Les dix-neuf gardes qui sauveront les peuples de l'enfer
"Je vais le brûler dans le Feu intense (Saqar). Et qui te dira ce qu'est Saqar
? Il ne laisse rien et n'épargne rien; Il brûle la peau et la noircit. Ils sont
dix neuf à y veiller."
(Coran, 74.26-30)
Il est dit dans ce verset que Dieu jettera dans le feu de l'enfer les rebelles,
ceux qui rejettent la Manifestation de Dieu, qui font preuve d'orgueil envers
elle et ne prêtent pas attention à ses paroles. Il est dit ensuite que Dieu
a prévu de sauver les peuples de l'enfer en nommant dix-neuf personnes qui auront
la charge de protéger les nations de l'horreur de l'enfer, de la destruction,
de la guerre et de la haine.
Lorsque le Bab déclara sa mission, les premières dix-huit âmes pures qui l'ont
accepté ont été nommées les 'Lettres du Vivant', par le Bab lui-même. Le Bab
étant la dix-neuvième Lettre du Vivant, on trouve ainsi les dix-neuf personnes
auxquelles le Coran fait allusion dans ce verset, dix-neuf personnes qui sauveront
les nations de la destruction. Ainsi, on peut lire dans le verset suivant :
"Nous n'avons assigné comme gardiens du Feu que les Anges. Cependant, Nous n'en
avons fixé le nombre que pour éprouver les mécréants, et aussi afin que ceux
à qui le Livre a été apporté soient convaincus, et que croisse la foi de ceux
qui croient, et que ceux à qui le Livre a été apporté et les croyants n'aient
point de doute; et pour que ceux qui ont au coeur quelque maladie ainsi que
les mécréants disent : "Qu'a donc voulu Allah par cette parabole ? " C'est ainsi
qu'Allah égare qui Il veut et guide qui Il veut. Nul ne connaît les armées de
ton Seigneur, à part Lui..."
(Coran, 74.31)
Ce verset indique clairement que Dieu a fait de ce nombre un test. Ceux qui
croient au Livre verront leur foi et leur certitude progresser et les incroyants
seront égarés par ce nombre 19 et punis. C'est ainsi que Dieu récompense et
punit les peuples.
10.9 Le Bab est la lune
"Non ! ... Par la lune ! Et par la nuit quand elle se retire ! Et par l'aurore
quand elle se découvre ! est l'une des plus grandes [malheurs]. un avertissement
[Nadhir], pour les humains. Pour qui d'entre vous, veut avancer ou reculer."
(Coran, 74.32-37)
Les versets ci-dessus jurent sur trois choses :
i) par la lune : c'est à dire le Bab, puisque le Bab est la lune qui tire sa
lumière du soleil de Baha.
ii) par la nuit quand elle se retire : ceci fait référence à la nuit du 22 au
23 mai 1844, lorsque la Bab déclara sa mission à Mulla Husayn de Bushruyih.
Au cours de cette nuit, un autre événement d'importance eut lieu : la naissance
d'Abdu'l-Baha, fils de Baha'u'llah.
iii) par l'aurore quand elle se découvre : ceci fait référence au matin du 23
mai 1844, lorsque Mulla Husayn, ayant reconnu la station du Bab, retourna voir
ses compagnons.
Le Coran se réfère à cette nuit mémorable, en lançant un avertissement (Nadhir)
à l'humanité. Le terme Nadhir est utilisé pour la Manifestation de Dieu. Ceci
indique la grandeur de cette nuit, puisqu'elle est appelée Nadhir. Il est dit
aux musulmans que s'ils souhaitent avancer, ils doivent se hâter de reconnaître
le Bab.
10.10. La révélation progressive
"Non ! ... Je jure par le crépuscule, et par la nuit et ce qu'elle enveloppe
[va ma vasaqa], et par la lune quand elle devient pleine-lune ! Vous passerez,
certes, par des états successifs !"
(Coran, 84.16-19)
Ici, Dieu jure par quatre points et promet que l'évolution de l'humanité continuera
à jamais. Grâce à l'avènement des Manifestations de Dieu, l'homme progresse
d'un état vers un autre, à la fois sur le plan matériel et sur le plan spirituel.
Ces quatre points sont les suivants :
i) le crépuscule : c'est au crépuscule que Mulla Husayn rencontra pour
la première fois le Bab à Shiraz.
ii) la nuit : le Bab déclara sa mission à Mulla Husayn pendant la nuit
du 22 au 23 mai 1844.
iii) et ce qu'elle enveloppe : la version arabe utilise le terme Vasaq,
qui signifie la colombe à qui on a appris à rentrer à la maison quand vient
le soir. Dans ce verset, le terme Vasaq fait référence à Mulla Husayn qui était
à la recherche de la vérité et qui s'est finalement retrouvé en présence du
Bien-Aimé, le Bab.
Un autre sens de Vasaq est grossesse, ou fruit. Pris dans ce sens, on comprend
que Dieu jure par la nuit de la grossesse, la nuit de la fructification, i.e.
la révélation de Dieu et l'annonce de la nouvelle religion. Cette nuit a effectivement
donné vie à une nouvelle ère, à un nouveau-né : les nouvelles lois de Dieu.
iv) la lune et la plein-lune : La lune signifie le Bab. Il était dans
la fleur de l'âge lorsqu'il fit sa déclaration. Ces versets saints indiquent
que lorsque le soir des musulmans viendra, alors, la lune, le Bab, apparaîtra
pour guider et illuminer le monde. Ainsi qu'il a été mentionné plus haut, la
lune reçoit sa lumière du soleil de Baha.
Alors que la nuit succède au jour et que la caravane de la vie va de l'avant,
les révélations divines se succèdent également afin de guider les générations
successives de l'humanité. Les nations se lèvent et tombent les unes après les
autres, alors que l'humanité avance vers sa destiné.
10.11. L'avènement du témoin et de celui dont on témoigne
"Par le ciel aux constellations ! et par le jour promis ! et par le témoin et
ce dont on témoigne! Périssent les gens de l'Ukhdoud"
(Coran, 85.1-4)
[Ukhdoud : trou / fosse; ce dernier verset fait référence à l'histoire du Roi
Zu-Nuwas d'Abyssinie, qui a ordonné la construction d'une fosse embrasée dans
laquelle étaient jetés tous ceux qui refusaient de lui porter un culte et qui
professaient leur croyance en Dieu. Le prophète et ses adeptes qui se jetèrent
dans la fosse furent sauvés par la grâce de Dieu].
Dieu promet que ceux qui restent dans l'abîme de la négligence seront punis.
Cette promesse est basée sur quatre points :
i) le ciel aux constellations : les saisons viennent du changement de
la position du lever et du coucher du soleil. De même, les soleils de la vérité
se lèvent de différents endroits, mais ils rayonnent la même lumière. Le soleil
de Moïse se leva de l'horizon du Sinaï, le soleil de Jésus brilla de l'horizon
du Jérusalem, le soleil de Muhammad se leva à Faran et aujourd'hui, le soleil
de Baha'u'llah s'est manifesté en Perse.
ii) le jour promis : selon le Coran et d'autres Écrits saints, le jour
promis tombe le 23 mai 1844. Ainsi, ce verset prête serment que le jour promis
viendra, ce jour de l'avènement de la nouvelle Manifestation, le Bab.
iii) Le témoin : ce terme se réfère à une manifestation de Dieu. A deux
endroits du Coran, il est fait allusion au Prophète Muhammad en tant que témoin
:
"ô Prophète ! Nous t'avons envoyé [pour être] témoin, annonciateur, avertisseur."
(Coran, 33.45)
"Nous t'avons envoyé en tant que témoin, annonciateur de la bonne nouvelle et
avertisseur"
(Coran, 48.8)
Le verset 85.3 fait référence au Bab, qui donne la bonne nouvelle de la venue
imminente de Baha'u'llah.
iv) ce dont on témoigne : Baha'u'llah est celui dont on témoigne, il
est le Promis de tous les Écrits saints. Toutes les Écritures saintes témoignent
en sa faveur.
A la lumière de ces explications, les versets 85.1 à 3, peuvent être interprétés
de la manière suivante : au jour dernier, le soleil de la vérité brillera d'un
nouvel horizon; en ce jour désigné, Dieu enverra un témoin (le Bab) puis Il
enverra Celui dont on a témoigné (Baha'u'llah). Ceux qui saisiront la signification
de la foi, des bonnes actions et des bonnes pensées et qui s'élèveront vers
les cieux de la certitude, reconnaîtront Baha'u'llah immédiatement. Par contre,
ceux qui resteront dans le gouffre de la négligence, de l'ignorance et de la
désunion, et qui suivront aveuglément leurs ancêtres, seront punis parce qu'ils
auront rejeté la Manifestation de Dieu. Les croyants, eux, formeront une nouvelle
nation :
"C'est Lui, certes, qui commence (la création) et la refait."
(Coran, 85.13)
10.12 La prophétie des 1260 années
"Par l'Aube ! et par les dix nuits ! Par le pair et l'impair ! Et par la nuit
quand elle s'écoule !"
(Coran, 89.1-4)
i) l'aube : signifie l'aube de l'avènement de l'Islam.
ii) les 10 nuits : signifient les 10 siècles après l'avènement de l'Islam.
iii) le pair et l'impair : signifie trois siècles, le pair est deux siècles,
l'impair un siècle, donc deux plus un font trois.
iv) la nuit : signifie la nuit du 22 au 23 mai 1844, la nuit de la déclaration
du Bab.
Ainsi les dix nuits et le pair et l'impair font 1260 années. La foi de l'Islam
a mis 260 années à s'établir. Il est aussi mentionné dans un autre verset :
"Du ciel à la terre, Il administre l'affaire, laquelle ensuite monte vers Lui
en un jour équivalant à mille ans de votre calcul."
(Coran, 32.5)
10.13 La nuit meilleure à 1000 mois
"Nous l'avons certes, fait descendre (le Coran) pendant la nuit d'Al-Qadr. Et
qui te dira ce qu'est la nuit d'Al-Qadr ? La nuit d'Al-Qadr est meilleure que
mille mois. Durant celle-ci descendent les Anges ainsi que l'Esprit, par permission
de leur Seigneur pour tout ordre. Elle est paix et salut jusqu'à l'apparition
de l'aube."
(Coran, 97.1-5)
Ces versets donnent de nombreuses prophéties concernant l'avènement du Bab.
Étudions d'abord quelques termes utilisés dans ces versets :
i) La nuit du pouvoir (Al-Qadr) : le terme arabe 'Qadr' signifie pouvoir,
capacité, respect, valeur, etc... Ce terme a été utilisé à sept reprises dans
le Coran.
ii) Mille mois (Alf-i-Shahr) : Réfléchissons sur la raison pour laquelle
Dieu a utilisé ce terme. Il doit avoir une signification toute particulière.
Dieu n'utilise pas un terme, ni une seule lettre, sans raison. Je n'ai trouvé
aucune interprétation de ce terme dans les livres. Après avoir médité, je suis
arrivé à la conclusion suivante : mille mois font 83 années et 4 mois. Shaykh
Ahmad Ahsa'i et son successeur Siyyid Kazim de Rasht ainsi que ses élèves ont
préparé les musulmans à l'avènement du Bab pendant 83 années et 4 mois.
D'après le livre 'A basic baha'i dictionary', Shaykh Ahmad est né en 1743 et
mort en 1828 à l'âge de 85 ans. En retirant ses premières 17 années, celles
de son enfance et de sa jeunesse, pendant lesquelles il reçut son éducation,
nous obtenons 68 années. Ainsi, il a passé 68 années (1760 à 1828) à préparer
les gens à l'avènement du Promis. Après sa mort, c'est un de ses élèves, Siyyid
Kazim, qui lui a succédé.
Siyiid Kazim a continué, pendant 15 années, à éduquer le peuple, ainsi que l'avait
fait son maître. Pendant ces 15 années, il permit à un grand nombre de ses élèves
de se préparer à accepter la Manifestation de Dieu à venir. Il mourut le 31
décembre 1843. Mulla Husayn, son distingué élève, alors en mission à Isfahan,
retourna à Karbala le 22 janvier 1844 et invita les élèves de Siyyid Kazim à
s'éparpiller dans toutes les directions à la recherche du Bien-Aimé. Mulla Husayn
atteignit Shiraz la nuit du 22 mai 1844 et devint au cours de cette nuit, le
premier à reconnaître le Promis. Ainsi, la période commençant avec l'enseignement
de Shaykh Ahmad et finissant avec la déclaration du Bab à Mulla Husayn dure
83 années et 4 mois :
* ministère de Shaykh Ahmad : 68 ans
* ministère de Siyyid Kazim : 15 ans
* période pendant laquelle les disciples de Siyyid Kazim voyagèrent à la recherche
du Bien-Aimé : 4 mois
Le Coran appelle cette période Alf-i-Shahr (mille mois). Après les efforts et
la persévérance déployés pendant ces mille mois, Siyyid 'Ali Muhammad, le Bab,
déclara sa mission, en cette nuit du pouvoir (Laylati'l-Qadr).
iii) les anges : les anges sont des créatures invisibles qui possèdent
les facultés de pensée et de l'action humaine et qui croient en l'avènement
de la vérité. Ce sont les croyants.
La descente des anges et de l'esprit signifie la venue d'une nouvelle Révélation
et d'une nouvelle Parole de Dieu. En effet, il est écrit dans le Coran :
"Et c'est ainsi que Nous t'avons révélé un esprit provenant de Notre ordre.
Tu n'avais aucune connaissance du Livre ni de la foi; mais Nous en avons fait
une lumière par laquelle Nous guidons qui Nous voulons parmi Nos serviteurs.
Et en vérité tu guides vers un chemin droit,.."
(Coran, 42.52)
Ici, le terme esprit (Ruh) signifie la Révélation de Dieu.
Il est écrit dans le Coran, qu'au jour de l'avènement de Baha'u'llah, les anges
et les esprits resteront silencieux et que personne ne parlera sauf celui à
qui Dieu aura donné la permission de parler, et il dira la vérité :
"Le jour où l'Esprit et les Anges se dresseront en rangs, nul ne saura parler,
sauf celui à qui le Tout Miséricordieux aura accordé la permission, et qui dira
la vérité."
(Coran, 78.38)
Par conséquent, les versets 97.1 à 5 peuvent être interprétés de la manière
suivante : Dieu enverra ses Lois pendant la nuit du pouvoir (Laylati'l-Qadr).
Que signifie la nuit du pouvoir, de la gloire et de la valeur ? C'est la nuit
qui vient après ces 1000 mois. Au cours de cette nuit, les anges et les esprits
descendront par ordre de Dieu (la Révélation de Dieu). Cette Révélation continuera
jusqu'à l'aube.
Il a été expliqué plus haut que l'érudit et enseignant musulman Shaykh Ahmad,
son successeur Siyyid Kazim et son disciple Mulla Husayn, enseignèrent et préparèrent
les peuples à reconnaître le Promis pendant 1000 mois (83 années et 4 mois).
Finalement, Mulla Husayn atteint la présence du Bab et accepta sa foi la nuit
du 22 au 23 mai 1844, deux heures et onze minutes après le coucher du soleil.
Il reconnut que le Bab était le Mihdi promis, dont l'avènement était attendu
depuis mille ans. C'est au cours de cette nuit, que le Bab reçut sa première
Révélation : le livre 'Ahsana'l-Qasas'. Le Bab continua sa conversation avec
Mulla Husayn et lui révéla des versets tout au long de la nuit. Il permit à
Mulla Husayn de retourner auprès de ses compagnons quand l'appel à la prière
de l'aube fut lancé d'une mosquée avoisinante.
Chacun peut estimer avec quelle précision l'avènement du Bab est prophétisé
dans ces versets du Coran.
10.14 La révélation du Coran en persan
"Si Nous en avions fait un Coran en une langue autre que l'arabe [Ajami], ils
auraient dit : "Pourquoi ses versets n'ont-ils pas été exposés clairement ?
quoi ? Un non-arabe et arabe ? " ..."
(Coran, 41.44)
Analysons d'abord la traduction. Comme en de nombreux autres endroits, la traduction
est à revoir. 'Ajami', qui a été traduit par 'une langue autre que l'arabe',
signifie 'qui appartient à Ajam' (ie. persan). La première phrase aurait du
être traduite par 'Et lorsque nous rendons ce Coran en persan'.
Il est alors clair que Dieu prophétise que lorsqu'Il révèlera un Coran en persan,
les peuples se rebelleront et demanderont pourquoi le Livre serait-il en deux
langues ? En effet, lorsque Dieu, en accord avec cette prophétie, changea le
Coran arabe en un Livre révélé en persan (Al-Bayan), cette révolte eut lieu.
Les peuples demandèrent : mais quelle sorte de livre est-ce ? Le persan est
mélangé avec l'arabe ? Une autre objection porte sur le fait que le Bab et Baha'u'llah,
tous deux persans, ont révélé des versets en arabe.
Il est essentiel de comprendre l'unité des versets de Dieu, indépendamment de
lieu et du moment où ils sont révélés, et de la langue dans laquelle ils sont
écrits. Cette unité s'exprime dans leur objectif, dans la vérité qu'ils portent
et l'esprit qui les anime. Puisqu'il n'y a pas de différence entre les Manifestations
de Dieu, leurs Révélations sont une. Le saint Coran en porte témoignage :
"Et ceci était déjà mentionné dans les Ecrits des anciens."
(Coran, 26.196 )
"Ceci se trouve, certes, dans les Feuilles anciennes."
(Coran, 87.18)
Tous les Livres Saints révélés avant le commencement de l'ère baha'ie ont chacun
été révélés dans une seule langue. Par contre, la Révélation baha'ie utilise
deux langues : le persan et l'arabe. Ceci est prophétisé dans le verset 41.44
ci-dessus. Et la réaction des gens en général est celle prophétisée dans le
même verset : pourquoi un livre en arabe et non-arabe ? Une autre objection
est : pourquoi ses versets ne sont-il pas exposés clairement ?
Concernant cette seconde objection, analysons le style dans lequel le Bab et
Baha'u'llah ont révélé leurs Livres. Il est important de noter que le Livre
Al-Bayan a été révélé à la fois en persan et en arabe et que dans le Bayan persan,
il y a de nombreux versets en arabe. Les peuples arabes n'étaient pas habitués
à lire des livres bilingues et il leur était difficile de les comprendre. Ceci
est une première raison qui a poussé à formuler cette objection.
Une seconde raison vient du fait que les arabes ont ce préjugé qu'aucun livre
ne peut être complet, sauf ceux en langue arabe,. Ce qui leur fait dire que
les versets du Coran persan (le Bayan persan) ne sont pas clairs.
Une troisième raison vient du fait que dans le Bayan et les Tablettes de Baha'u'llah,
les lois, les ordonnances et les conseils sont écrits dans un style direct.
A l'inverse du Coran, ils ne sont pas illustrés par des épisodes historiques
du passé. Pour les arabes, rien n'est éloquent s'il n'est illustré par des histoires
du passé ou par des exemples appropriés. C'est pourquoi ils disent que la nouvelle
Révélation n'est pas exposée clairement.
Une quatrième raison vient du style de la Révélation baha'ie, qui oblige le
lecteur à méditer profondément sur ce qu'il lit pour saisir le sens du texte.
La plupart des gens n'aiment pas ce style.
Cependant, Dieu nous avertit dans le Coran que ces objections ne seront pas
acceptées :
"Dis : "pour ceux qui croient, il est une guidée et une guérison". Et quant
à ceux qui ne croient pas, il est une surdité dans leurs oreilles et ils sont
frappés aveuglément en ce qui le concerne..."
(Coran, 41.44)
Un lecteur sincère ne manquera pas, grâce aux nombreux versets cités et expliqués
dans ce chapitre, de saisir la clarté avec laquelle le Coran prédit la venue
du Bab ainsi que les événements et les signes qui accompagneront son avènement.
Le Coran donne le nom du Promis, la date de son avènement, les événements qui
précèdent son avènement, les langues de sa Révélation, ainsi que les objections
que lui feront les peuples. Il n'est donc pas surprenant que 20 000 personnes
aient offert leurs vies pendant la courte décade qui a suivi la déclaration
du Bab, afin de porter témoignage de la véracité de sa mission et de préparer
la voie à la venue de Baha'u'llah.