Le prisonnier
de Saint-Jean-d'Acre
Par André Brugiroux, célèbre
globe-troteur ayant parcouru le monde en auto-stop
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Chapitre 10. SCIENCE ET RELIGION
"Toute religion en contradiction avec
la science n'est pas la vérité."
(ABDU'L.BAHA.)
En 1912, aux Etats-Unis, un noble oriental à barbe blanche, coiffé d'un turban
magnifique, faisait les gros titres de la presse. Sa profonde sagesse attirait
des foules avides ainsi que des personnalités marquantes. En ces années-là,
la science triomphait, et l'on pensait généralement qu'elle allait enfin permettre
de trouver toutes les solutions aux problèmes et maux de l'humanité.
Un des savants de l'époque fit remarquer a ce sage que la science, avec les
progrès qu'elle faisait, allait suffire a l'humanité et que la religion était
devenue inutile
- Bien, supposons que je vous donne de l'eau de mer, lui demanda aimablement
l'Oriental, pouvez-vous me dire ce que c'est?
- Rien de plus simple ; je porte cette eau en laboratoire, je l'analyse et,
d'après sa composition, je vous dis: c'est de l'eau de mer, réplique avec assurance
le savant.
- Très bien ; si maintenant je vous donne des larmes, pouvez-vous me dire ce
que c'est?
- Pas plus difficile; j'emmène ces larmes au laboratoire pour les analyser et,
d'après la composition, je vous dis: ce sont des larmes, triomphe le savant.
- D'accord. Et si je vous demande si ce sont des larmes de peine ou des larmes
de joie, pouvez-vous me le dire?
- non, cela m'est impossible !
- Voila où commence la religion, fit observer l'Oriental.
Abdu'l-Baha, troisième personnage-clé de l'histoire baha'ie, qui n'était autre
que le fils aîné de Baha'u'llah. Né le 23 mai 1844, le premier jour de la révélation
babie, il fut désigné par son père comme successeur et interprète de ses écrits.
Il ne le quitta jamais et subit les mêmes privations et persécutions. Son enfance
et son adolescence s'écoulèrent dans les affres d'une misère et d'une affliction
continuelles. Il avait neuf ans lors du premier exil a Bagdad. A vingt-quatre
ans, les portes de la prison de Saint-Jean-d'Acre se refermèrent sur lui. Elles
ne s'ouvrirent définitivement que quarante ans plus tard, grâce a la révolution
des jeunes Turcs de 1908. L'emprisonnement avait été encore plus long pour lui
que pour son père. A sa libération, a l'âge de soixante-quatre ans, il était
très malade et affaibli. Il entreprit pourtant, dans un effort surhumain, la
tâche de porter en Occident le message de paix et d'amour pour lequel le Bab
avait été exécuté, et pour lequel son père et lui-même avaient vécu une vie
de martyr.
Cet "apôtre des temps modernes" visita en trois ans et demi l'Angleterre, la
France, l'Autriche, la Hongrie, l'Allemagne, les Etats-Unis, le Canada et l'Egypte.
Il effectua trois longs séjours a Paris en 1911 et 1913. Pour aller a New York,
il refusa de s'embarquer sur le Titanic, le dernier triomphe de la science occidentale!
(Il préféra le Cédric)
"Un singulier mélange d'humilité et de majesté, de douceur et d'énergie, se
dégageait de ses moindres paroles et de ses gestes les plus insignifiants",
raconte un témoin oculaire. "Ceux qui ont entendu sa voix ne l'oublieront jamais."
(Au Kenya, j'ai été impressionné par le "rayonnement" d'une personne ayant connu
Abdu'l-Baha. "En sa présence, tous les soucis s'évanouissaient", m'a-t-elle
confié)
Huit mois après son retour en Terre sainte, la guerre qu'il avait prédite si
catégoriquement éclatait, en août 1914. Les Turcs menacèrent de le crucifier
a Haïfa. En 1920, il fut fait chevalier de l'Empire britannique pour son travail
humanitaire pendant la guerre. Sa mort survint le 28 novembre 1921, après vingt-neuf
ans de ministère personnel pendant lequel il travailla jour et nuit, écrivit
des milliers de tablettes, entretint une correspondance énorme avec divers pays,
reçût quantité de visiteurs et poursuivit des activités charitables. Le câble
de condoléances envoyé au nom du gouvernement britannique, qui administrait
la Palestine, fut signé par un jeune secrétaire aux colonies, Wiston Churchill.
Abdu'l-Baha repose désormais dans le mausolée du Bab sur le Mont Carmel.
Dans un précieux recueil intitulé Les Causeries d'Abdu'l-Baha à Paris, il explique
que la science et la religion ne doivent pas se combattre, mais s'accorder.
Certains, au nom de la religion, acceptent n'importe quel conte de fée! Etonnant
à l'ère moderne où la pensée ne peut plus se contenter d'affirmations sans preuves.
Comment le coeur peut-il accepter ce que la raison refuse?
Les hommes identifient la religion a un rite cultuel, c'est-à-dire un ensemble
codifié de gestes et de pratiques fortement chargés de symbolismes et accomplis
dans le but de rendre hommage a un Etre transcendant ou d'en obtenir les faveurs.
Ils ont tendance a en oublier l'essentiel: le message d'amour (Toute religion
qui n est pas une cause d'amour n'est pas une religion) Fondement de la révélation.
La reconnaissance par l'homme d'un pouvoir ou d'un principe supérieur de qui
dépend sa destinée et a qui obéissance et respect sont dus est-elle contraire
aux lois de la science?
La vanité de notre comportement quotidien fait que nous ne plaçons notre confiance
que dans le domaine du visible(Et encore: en Angleterre existe un "Club de la
terre plate" regroupant des sceptiques qui traitent les photos des satellites
montrant sa rotondité de faux !) ; pourtant, la civilisation de l'invisible
est déjà dans les faits. Après plus d'une génération d'audiovisuel, les Occidentaux
commencent seulement à en prendre conscience. Beaucoup se disent athées; mais
ce sont souvent les pratiques de l'église qu'ils réfutent plutôt que l'Omniscient.
Je suis témoin, ô mon Dieu, que Tu m'as créé pour Te connaître et T'aimer, est
la substance de la religion. L'homme se définit par rapport à Dieu en disant
"je crois" ou "je ne crois pas". Ceux qui, au nom de la science, "ne croient
pas" sont démodés. C'était admissible au début du siècle, où l'on pensait que
la science allait tout solutionner. Les plus grands savants admettent aujourd'hui
que, dans leurs recherches, un point recule sans cesse, qu'ils ne pourront jamais
atteindre. Tout comme l'animal ne peut comprendre le raisonnement de l'homme,
celui-ci ne peut saisir l'au-delà. Son esprit fini et limité ne peut concevoir
l'infini et l'illimité.
Le contenu ne peut englober le contenant. L'essence de Dieu est cachée pour
toujours aux yeux des hommes. (Jamais oeil mortel ne reconnaîtra la Beauté éternelle)
Toutefois, force est de constater que le cosmos est géré par des lois qui n'ont
pas été mises au point par l'homme. De nombreux prix Nobel avouent eux-mêmes
qu'il existe une prodigieuse Volonté intelligible.
La grande découverte scientifique de ces dernières années à laquelle aboutissait
déjà Einstein, puis, à la fin de sa vie, Oppenheimer, est que l'homme n'est
pas seul. Il doit compter avec une Force spirituelle toute-puissante qui a ses
règles d'action, ses desseins. Les savants actuels les plus prestigieux découvrent
que le scientisme a fait fausse route, que notre univers est pensé. "Ils voient
Dieu dans le télescope géant de Palomar", titrait un grand magazine pour présenter
la fameuse thèse de La gnose de Princeton . "Coup de théâtre silencieux au sein
de l'élite intellectuelle américaine: des centaines de savants affirment qu'une
Force supérieure gouverne sûrement le monde". Ce que les prophètes de jadis
ont toujours affirmé.
Il semble que Nietzsche ait enterré Dieu un peu trop vite! "A Princeton, au
Mont Palomar", explique Raymond Ruyer, l'auteur de la thèse, un Français né
en 1902, ancien normalien, agrégé de philosophie, "vous respirez l'atmosphère
très particulière de communautés scientifiques qui ont quelque chose d'une lamaserie
tibétaine parce qu'elles se sentent sur le toit du monde". Ces grands initiés
de l'ère mathématique ne peuvent s'expliquer la matière sans le recours à l'hypothèse
de l'esprit. Pour eux, tout le mouvement de la vie sur terre se développe selon
des lois et des mécanismes d'une finesse et d'une intelligence tellement prodigieuse
qu'ils ne sauraient être le fruit du hasard. Quelle erreur grossière de notre
siècle d'avoir voulu considérer que science et religion sont incompatibles.
Ce sont, en réalité, des forces complémentaires sans lesquelles la double réalité
humaine, physique et spirituelle, ne peut se développer.
Si une religion n'est pas en accord avec la science, rejetez-la, car c'est de
l'ignorance.
Ali, le gendre vénéré de Mahomet, disait déjà: "Ce qui est conforme à la science
est également conforme à la religion."
Il ne faut pas oublier que, à partir du Ve siècle, l'église chrétienne était
devenue le centre du savoir dans le monde barbare C'est dans les monastères
que l'on apprenait à lire, à calculer, que l'on écrivait et étudiait les textes.
C'est seulement plus tard que l'église, se sclérosant dans ses dogmes et cérémonies,
se mit à combattre le savoir, qu'elle persécuta Galilée et Darwin. Au milieu
du XVIIIe siècle, elle condamnait encore les pasteurs protestants à la potence
ou à la roue, et leurs fidèles aux galères. Son conformisme retardataire est
notoire depuis lors. A son apogée, l'Islam favorisait le développement des sciences,
de la littérature, de l'astronomie, des mathématiques. Les premières universités
virent le jour. Il était loin de l'obscurantisme présent.
Si, aujourd'hui les religions sont dépassées par les découvertes de la science,
ce ne fut pas toujours le cas. Le Coran, par exemple, qui intime d'aller chercher
la science "même en Chine", au VIIe siècle, était en avance sur elle. Il contredisait
les idées de ptolémée, admises comme justes à l'époque, affirmant que le soleil
tournait autour de la terre.
"Et le soleil aussi poursuit sa carrière dans un point fixe"; "il n'est point
donné au soleil d'atteindre la lune; tous ces astres se meuvent séparément",
dit la sourate 36.
Cette explication révolutionnaire du système solaire ne fut admise que huit
siècles plus tard par Copernic et Galilée!
Le message des grands éducateurs ne contredit jamais la science (Il lui ouvre
même parfois de nouvelles voies). Ceux qui la contredisent sont les hommes,
qui se l'approprient et font passer leur ignorance pour de la religion. En Ethiopie,
les prêtres coptes font encore croire à leurs fidèles que la terre est plate!
L'erreur ne peut être imputée aux évangiles, muets à ce sujet. Ce n'est pas
la science et la religion qui sont en désaccord, mais plutôt théologiens et
savants qui se disputent!
Toute religion contraire à la raison n'est pas une religion, mais simplement
un tissu de traditions. Une vérité ne peut contredire l'autre. Science et religion
sont comme les ailes d'un oiseau. Pour voler, l'oiseau a besoin des deux, de
même l'humanité ne peut voler avec une seule aile, si elle tente de voler avec
la seule aile de la religion, elle atterrit dans le bourbier de la superstition.
Si elle essaye de voler seulement avec l'aile de la science, elle aboutit à
la fondrière désolée du matérialisme.
Une grande part de la discorde et de la désunion qui règnent dans le monde,
disait Abdu'l-Baha à Paris, provient de ces oppositions et de ces contradictions
forgées par les hommes. Si la religion était en accord avec la science et si
toutes deux progressaient côte à côte, cela mettrait fin à bien des haines et
des animosités qui, actuellement, plongent la race humaine dans la détresse.
Il est indéniable que nous sommes entrés dans un âge de progrès matériel, que
l'intelligence de l'homme s'est développée, pourtant on continue chaque jour
à verser le sang. La guerre est plus meurtrière que jamais. Ceci prouve bien
que le progrès matériel seul ne peut élever l'homme. La science n'est que la
découverte de lois objectives des phénomènes et leurs explications. Elle peut
se nommer différemment selon que ces découvertes portent sur la nature, la société
ou la pensée. Mais elle reste une pure constatation de faits. Rien de plus.
Une constatation s'adressant à l'intellect. La science ne peut être le seul
moteur du développement du bonheur des hommes et des nations, car elle ne s'applique
qu'à la réalité physique.
Sans spiritualité, les hommes errent et deviennent moroses. Loin d'être un opium,
la religion (dans son essence) est l'instrument capital de l'établissement de
l'harmonie dans le monde et de la paix sur les peuples.
Dernièrement, on a découvert l'extraordinaire puissance de l'atome. Pure constatation
Tout dépend, encore une fois, de ce qu'en fera l'homme. S'il est développé spirituellement,
c'est-à-dire possesseur de hautes valeurs morales, il s'en servira à des fins
utiles, sinon il court à la catastrophe. La science constate, la religion motive.
Le but de la vraie religion n'est rien d'autre que le progrès de l'humanité.
Elle le rend possible en créant un sens d'obéissance à un Pouvoir supérieur,
fournissant par-là le lien transcendant de l'unité humaine. En liant les hommes,
elle les libère de leurs luttes intestines et leur donne la possibilité de s'accomplir
(Le mot religion vient du latin religare : lier, unir).
Pourquoi, donc, savants et techniciens, qui ont tout perfectionné, n'ont-ils
pas su perfectionner l'homme? Avant la révolution de 1789, la religion voulait
étouffer la voix de la science. Depuis, nous assistons au contraire, ce qui
ne rend pas l'humanité plus heureuse, car l'homme n'est toujours pas considéré
dans sa totalité. En professant de façon dogmatique aux gens que l'on voulait
arracher aux prêtres que la religion n'était qu'un opium, nos grands pédagogues
républicains des années 1880 apparaissent comme de mauvais bergers.
Le drame de notre société est de vouloir voler avec la seule aile de la science.
Le bonheur se trouve dans l'équilibre entre le spirituel et le matériel. La
bonne marche de la société en dépend également. Il est inutile de parler de
valeurs spirituelles a un affamé. Il faut d'abord le nourrir. Mais pour nourrir
le monde, de meilleures techniques ne suffiront pas. Il faudra d'abord utiliser
des principes moraux pour éliminer accaparement et gaspillage.
L'homme affaibli par manque de nourriture ne possède pas toutes ses capacités
et ne peut servir l'humanité. Mais l'homme repu sait que cela ne suffit pas
a son bonheur. L'homme qui ne médite pas ne se distingue pas de l'animal.
Certains confondent vivre spirituellement avec un visage grave, ou s'isoler
dans un monastère, ou encore, en d'autres lieux, s'asseoir en tailleur sur une
planche a clous. Baha'u'llah explique que le développement spirituel se vérifie
dans le degré de service rendu a l'humanité. Si la religion ne permet pas a
l'individu de s'épanouir et de bien gérer la société, elle manque son but (Le
sentiment d'étroitesse parfois donné par les religions du passé n'est pas faux.
Elles sont comme 1es rivières coulant enserrées dans leurs rives jusqu'à l'océan
L'ampleur des écrits persans élimine désormais cette impression de restriction).
D'autres se découragent, en pensant que, de toute façon, il n'y a rien a faire
puisque l'homme est "mauvais".
L'homme a été créé "bon", explique Baha'u'llah, mais seulement a l'état potentiel.
Son but sur terre n'est-il pas de développer son potentiel de vertus et de qualités,
de s'épanouir? (Grâce a sa libre volonté).
L'homme "méchant" ou "mauvais" est celui qui ne développe pas ses qualités.
Comprendre que l'homme est potentiellement bon, ne donne-t-il pas un espoir
de plus pour changer le monde?
Dieu s'incarne-t-il dans son "envoyé"? Le peintre entre-t-il dans sa toile?
Néanmoins, celle-ci en reflète le style. Le peintre ne peut entrer dans son
tableau ni le tableau comprendre son peintre. La relation est la même entre
le Créateur et sa. Créature. Nous sommes "créés a l'image de Dieu", nous en
reflétons le style, mais il ne nous est pas donné de connaître notre "peintre".
Directement, j'entends, car nous sommes une émanation. La seule façon de connaître
Dieu est de se tourner vers son envoyé, dont la perfection humaine n'est que
le reflet des qualités divines.
Ces envoyés peuvent être comparés a des miroirs purs. Supposons que Dieu soit
le soleil. Si l'on regarde dans un miroir orienté vers lui, on le voit, et l'on
peut dire, a juste titre, que c'est le soleil. Mais celui-ci n'est pas descendu
dans le miroir. Ce qu'on voit, en réalité, n'en est que le reflet. Le soleil
est toujours là-haut. De même, Dieu ne "descend" pas dans ses prophètes. Ce
que l'on voit en eux est le reflet et non l'essence de Dieu. Si Louis Puiseux,
dans son traité Energie et le désarroi postindustriel, constate que, pour assurer
une bonne récolte, mieux vaut désormais consulter l'ingénieur agronome que le
Bon Dieu ou saint Médard, il n'en reste pas moins vrai que, pour survivre, une
civilisation a besoin d'une âme, une religion qui entraîne tout un peuple vers
un même idéal. Il faut un idéal pour maintenir la cohésion de la société, lui
donner une direction et pour assurer la paix. Les hommes de la Constituante
l'avaient senti instinctivement. Napoléon Ier constatât que nulle société ne
peut exister sans religion. Il ajoutait: "Il n'y a pas de morale sans religion
et il n'y a donc que la religion qui donne à l'Etat un appui ferme et durable".
(Hélas, il s'en servait à des fins personnelles).
Leprince-Ringuet note que "la réaction actuelle contre la science est, en fait,
un cri d'angoisse contre l'excès de rationalisme qui nous emprisonne".
Dans Le Choc du Futur, Alvin Toffler avoue que "même si la science a sapé l'emprise
dormitive des religions, nous assistons à un regain tapageur du mysticisme".
La vérité est que, dans notre monde de transition, spirituel et matériel cherchent
leur équilibre. Au cours de l'histoire, on a vu ces deux forces porter l'humanité
en avant sans grande coordination. En s'opposant même! Il a fallu, dans la Rome
matérialise, le souffle du christianisme pour redonner un élan; il a fallu le
découvertes de la Renaissance pour sortir l'Europe de son coma religieux.
Chaque fois, l'ignorance et le fanatise, d'un côté ou de l'autre, ont amené
des persécutions. N'est-il pas enfin temps que 1es deux archets se, accordent?
Les savants, en découvrant le lois de la nature, finissent par s'incliner devant
sa perfection et s'avouer impuissants devant ce qu'est le "souffle de la vie",
l'Esprit. Il est permis à l'homme de faire le découvertes scientifiques, mais
pas de trouver les vérités religieuses par lui-même. Elles lui sont imparties
uniquement par des êtres choisis, ces être d'exception que sont les grands éducateurs
universels.
L'humanité ne souffre pas du manque d'idées, mais plutôt du manque d'idéal.
Le matérialisme est le mode de vie le plus fatigant au monde.
Une religion "moderne" est impérative pour redonner une direction à l'homme.
Une religion qui, sans perdre son souffle mystique, soit en accord avec la science,
qui satisfasse le côté émotionnel de l'homme tout autant que sa. raison, lui
offre sa vraie liberté et lui fasse comprendre sa place dans l'univers.
Religion (la connaissance irrationnelle) et science (la connaissance rationnelle)
ne sont que le deux facettes d'une même réalité. Lorsqu'elle se rejoindront,
l'unité pourra être établie définitivement.