La renaissance de la civilisation
Par David Hofman


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Chapitre 5. LA SCIENCE ET LA RELIGION

Le conflit entre la religion et la science n’est pas nouveau. L’histoire fournit des exemples innombrables de savants qui ont été persécutés au nom de la religion et forcés, sous la torture, à renier leurs découvertes. Récemment, la balance a penché de l’autre côté et la religion est maintenant obligée d’adapter son univers théologique aux réalités démontrées par la science.

Baha’u’llah affirme que l’harmonie doit exister entre ces deux aspects de l’esprit humain. La science et la religion conduisent toutes deux à la vérité et ne peuvent se trouver en opposition. Les savants et les théologiens peuvent être en désaccord et se tromper aussi bien les uns que les autres, mais la science, qui est la connaissance de l’univers, ne peut être en opposition avec la religion, qui est l’art de vivre.

Inutile de parler de matérialisme ou d’idéalisme, car on trouve des matérialistes et des idéalistes dans les deux camps.

Le problème vient du fait qu’un clergé dévôt qui a construit de façon rigoriste un univers basé sur une interprétation littérale des Écritures saintes a lutté et lutte encore avec acharnement contre l’écroulement inévitable d’un tel système. Voyez comment des savants ont été attaqués parce qu’ils enseignaient que la terre était ronde et que, par conséquent, le ciel ne pouvait être «en haut» ni l’enfer «en bas». S’opposant à ceux qui cherchaient à comprendre l’univers du Créateur, les partisans d’un univers imaginé par l’homme se dressaient contre l’astronomie qui délogeait notre planète de l’importante position céleste à laquelle elle prétendait, contre la biologie et les autres sciences qui appuyaient la théorie de l’évolution et qui attribuaient à la terre un âge bien supérieur aux six mille ans enseignés par la tradition.

La science ne connaît pas une telle rigidité. En fait, la principale caractéristique du monde scientifique est sa souplesse. Les vrais savants ne fixent jamais de théorie définitive; ils sont toujours prêts à recevoir de nouvelles informations et de nouveaux témoignages et à modifier leurs conclusions.

Les religions, lorsqu’elles sont dominées par des organisations et des esprits doctrinaires, rejettent le principe de la révélation progressive dont elles-mêmes tirent leur existence. Ainsi, les juifs n’acceptèrent pas Jésus et les chrétiens ne reconnurent pas Muhammad. C’est de là que vient l’incapacité de la religion de s’adapter aux progrès de notre époque. La Bible rend compte de quatre mille ans de révélation progressive jusqu’à l’époque du Christ, époque à laquelle, selon les croyances chré­tiennes, la révélation cessa. Se basant sur cette assertion, les Églises offrent à l’humanité, ou du moins à une partie de celle-ci, les restes d’un système qui a connu son époque de grandeur, et elles rejettent la nouvelle effusion de vérité et de vitalité spirituelles que promettait pourtant l’Évangile.

La science ne s’oppose pas aux préceptes moraux enseignés par la religion mais, à l’occasion, elle recommande l’adoption de nouvelles pratiques et l’abandon d’anciennes coutumes, et cela afin d’améliorer le bien-être général. Les savants se bornent en fait à la recherche et à la description des phénomènes et laissent à l’humanité le soin d’en tirer le plus grand profit possible. Et c’est là que la religion doit jouer son rôle, car c’est la condition spirituelle de l’humanité qui décidera si l’utilisation du pouvoir de la science enrichira l’humanité ou détruira la vie humaine. L’efficacité effroyable des instruments de mort, la pauvreté, le dénuement et la misère de multitudes d’êtres humains, les haines qui continuent d’opposer les classes sociales et les nations fournissent un témoignage incontestable de l’inefficacité de la reli­gion à notre époque.

La science s’oppose à une telle religion, et toute personne saine d’esprit en fait autant, car la science s’intéresse avant tout à l’amélioration de la vie. Elle nous délivre des tâches les plus pénibles et les plus dangereuses et elle nous donne accès à une richesse qui pourrait combler les besoins de tous. Elle nous offre une vie plus longue et plus saine que celle de nos ancêtres et nous permet de réduire considérablement et peut-être même d’éliminer les infirmités, les déficiences mentales et les maladies. Elle nous fournit les moyens de nous nourrir, de nous vêtir et de nous loger, de nous organiser d’une manière plus efficace qu’autrefois, sans que nous soyons obligés de consacrer toute notre vie à ces tâches. Elle nous offre la perspective d’une liberté civilisée, mais nous nous obstinons à nous détruire mutuellement, à polluer l’atmosphère et à priver des multitudes de nos semblables des moyens d’existence les plus élémentaires.

Cet état de choses ne représente pas l’échec de la science, mais bien celui de la religion. ‘Abdu’l-Baha a dit, à New York: «La science ne peut créer l’amitié et la camaraderie dans les coeurs humains. Ni le patriotisme ni l’attachement racial n’apportent de remède à l’inimitié et à la haine. L’amitié ne s’établira que grâce à la bonté divine et aux dons spirituels que Dieu nous envoie aujourd’hui dans ce dessein. Il nous fournit le remède divin pour la situation où nous nous trouvons. Seuls les enseigne­ments de la religion de Dieu peuvent créer cet amour, cette unité et cet accord dans les coeurs humains [69]

La religion, dans son effort pour maintenir un idéalisme rationnel, condamne le matérialisme de la science. Dans un article intitulé «Science, Morals and Religion», le professeur J. B. S. Haldane de l’université de Cambridge cite la thèse d’un théologien éminent qui accuse la science d’avoir fondé toute sa structure logique et rationnelle sur les seuls principes de « l’unité et de l’autosuffisance de l’univers physique », et de n’avoir reconnu l’existence que des choses qu’on peut mesurer. Haldane réfute cette accusation. Selon lui, l’autosuffisance de l’univers physique n’est qu’une «hypothèse féconde, utile surtout parce que vérifiable»; il démontre ensuite que, selon les critères de la science, «certains théorèmes, tels que celui de la conservation de l’énergie, sont beaucoup plus fiables que n’importe quelle loi basée sur des données mesurables [70]».

On peut alors se faire une idée plus précise de l’esprit scientifique: la science cherche la vérité grâce à un processus d’investigation qui, partant d’une hypothèse féconde, s’avance vers un ensemble de conclusions soigneusement éprouvées qui, à leur tour, doivent se montrer fructueuses. Ce processus oblige à réviser et à modifier à tout instant les conclusions précédentes et ne laisse aucune piste d’information inexplorée. Plusieurs savants connus ont expliqué que les hypothèses et les conclusions de la science ne sont rien de plus que des diagrammes rassemblant les faits connus, et qui doivent se modifier au fur et à mesure que de nouveaux faits sont découverts. En fin de compte, même l’hypothèse initiale pourra se révéler insoutenable; dans ce cas, il faudra que la science en propose une autre. Voilà ce qui fait la véritable beauté de la science: elle énoncera une nouvelle hypothèse, car elle ne s’attache pas avec dogmatisme à des conclusions qu’elle a elle-même contribué à élargir et à modifier.

Mais le fait de rejeter un axiome ne remet pas en question l’utilité des découvertes qui en ont découlé. Des théories nouvelles ont pris la place de la théorie de la compression des gaz sans que cela diminue l’utilité du parachute, et si les savants concluaient demain que l’autosuffisance de l’univers physique ne pouvait plus servir comme base d’investigation, les découvertes de la biologie et de la physique conserveraient toute leur valeur.

La science n’est pas l’invention de quelques brillants esprits. Elle s’appuie sur le réel, dans tous les domaines de la connaissance. Ses calculs mathématiques sont les mêmes qu’ailleurs dans l’univers. Les habitants de la Voie lactée, s’il en existe d’autres que nous-mêmes, reconnaîtraient un cercle et lui accorderaient la même valeur que nous lui accordons, bien qu’ils pourraient lui donner un autre nom.

Bien sûr, il peut sembler impossible de réconcilier le rationalisme scientifique et le dogmatisme religieux. Mais, comme dans toute recherche sincère de la vérité, nous devons faire la distinction entre la forme actuelle de la doctrine théologique et le pouvoir considérable dont la véritable religion a si souvent fait preuve d’une manière évidente dans l’histoire. Purifiée de l’hypocrisie, des superstitions et de l’apathie, la religion pourra ranimer spirituellement l’humanité, et ce serait la pire des folies que de s’en détourner.

Pour que l’homme puisse atteindre à la paix intérieure, il faut que la science et la religion s’accordent, que la raison et la foi soient en parfaite harmonie.

L’établissement d’une telle harmonie exige la modification radicale d’une grande partie des enseignements des différentes traditions religieuses. De tels changements ont déjà été apportés à l’interprétation du symbolisme de l’Ancien Testament – comme dans le cas de l’histoire du jardin d’Éden – mais on continue de ne voir dans le Nouveau Testament que son sens littéral, et souvent de façon incomplète. Par exemple, comment expliquer ces paroles de Jésus à propos du baptême: «Vous devez être baptisés par l’eau et par le feu.» L’Église interprète l’eau à la lettre, mais elle n’explique pas le feu. Si le feu est un symbole, l’eau aussi en est un, mais si l’eau est prise au sens littéral, le feu devrait l’être aussi. De même, la résurrection de Jésus et l’ascension de son corps au « ciel », compris de façon littérale, sont des dogmes de la croyance chrétienne. Comment cette façon de concevoir la religion peut-elle être en harmonie avec la science et la raison et comment peut-on croire de telles choses? Et dans quel but? Jésus est-il venu vaincre la mort du corps – ordonnée par le Créateur –, ou bien est-il venu vaincre la mort spirituelle qui est la conséquence de la mauvaise conduite des hommes?

‘Abdu’l-Baha explique que la vérité religieuse est révélée à l’humanité selon le pouvoir de compréhension de chaque époque. Le langage dans lequel elle est transmise est également adapté à cette époque. Ainsi Moïse employa un ton catégorique: «Tu dois...», «Tu ne dois pas...», alors que Jésus parla en paraboles. Baha’u’llah, lui, parle d’atomes, de biologie, d’évolution, d’électrons et des autres soleils qui se trouvent au-delà du nôtre. Chaque révélation correspond parfaitement à l’esprit de son époque.

Dans une causerie donnée à Washington D.C., le 22 avril 1912, ‘Abdu’l-Baha a expliqué le point de vue baha’i sur la science:

«Les vertus de l’humanité sont nombreuses, mais la science est la plus noble de toutes. Ce qui distingue l’homme au-dessus et au-delà du rang de l’animal est dû à cette vertu souveraine. C’est un don de Dieu; don immatériel et divin. La science est un rayon éclatant du soleil de réalité, c’est le pouvoir qui nous permet de chercher et de découvrir les vérités de l’univers, c’est le moyen par lequel l’homme trouve un chemin vers Dieu. Tous les pouvoirs et attributs de l’homme sont humains et d’origine héréditaire, ils sont l’aboutissement des processus de nature, hormis l’intellect qui est supranaturel. Par le moyen de la recherche intellectuelle et intelligente, la science découvre toutes choses. Elle unit le présent et le passé, révèle l’histoire des nations et des événements révolus, et en ce jour, confère à l’homme l’essence de toute connaissance et de tout accomplissement humains à travers les âges. Au moyen de procédés intellectuels et de déductions logiques de la raison, ce pouvoir supérieur en l’homme peut pénétrer les mystères de l’avenir et prévoir ce qui est susceptible d’arriver.

La science est la première émanation de Dieu vers l’homme. Toutes les choses créées personnifient la potentialité de la perfection matérielle, mais le pouvoir de l’investigation intellectuelle et de l’acquisition scientifique est une vertu plus haute réservée seulement à l’homme. D’autres êtres et organismes sont privés de cette potentialité et de cet accomplissement. Dieu a créé ou déposé en l’homme cet amour de la réalité. Le développement et le progrès d’une nation se font selon la mesure et le degré des accomplissements scientifiques de cette nation. Par ce moyen, sa grandeur s’accroît sans cesse et de jour en jour le bien-être et la prospérité de son peuple sont assurés [71]

Toutefois, écrit ‘Abdu’l-Baha:

« […] il n’est pas possible à l’homme de se perfectionner selon le simple processus de développement matériel. Tout au plus, l’aspect physique de l’homme, ses conditions naturelles ou matérielles peuvent arriver à un point d’amélioration et de stabilisation, mais il restera privé du don spirituel ou divin. Il est alors comme un corps sans esprit, comme une lampe sans lumière, comme un oeil sans le pouvoir de la vision, comme une oreille qui n’entend aucun son, comme un esprit incapable de perception, comme un intellect dénué du pouvoir de la raison.

L’homme a deux pouvoirs, et son développement a deux aspects. L’un est branché sur le monde matériel, et par ce pouvoir, l’homme est capable de progrès matériel. L’autre est spirituel et, par son développement, la nature intérieure et potentielle de l’homme s’éveille. Ces pouvoirs sont comme deux ailes. Toutes deux doivent se développer, car il est impossible de voler avec une seule aile. Loué soit Dieu! le progrès matériel est devenu évident dans le monde, mais il est nécessaire que l’avancement spirituel se fasse dans des proportions semblables. Nous devons sans cesse et sans répit faire des efforts afin d’arriver au développement de la nature spirituelle de l’homme, et tenter, avec une énergie inlassable, de faire progresser l’humanité vers la noblesse de son rang véritable et prédestiné [72]

La création de la matière est un mystère qui déconcerte totalement l’esprit scientifique et qui continuera sans doute à le déconcerter encore longtemps. Baha’u’llah parle de cette question, et particulièrement du processus de l’évolution [73].

Des atomes ou des unités d’énergie électrique se combinent selon la loi d’attraction pour former la matière. Les masses de matière, c’est-à-dire les étoiles et les planètes, maintiennent leur position fixe en vertu de la même loi. L’esprit se manifeste de cette manière dans le royaume minéral, où il exprime le pouvoir de cohésion; en même temps il crée la forme, de sorte que les rochers, l’eau et l’air sont les expressions de l’esprit dans le royaume minéral.

Il en est de même dans le monde végétal dans lequel les atomes, ayant acquis le pouvoir de cohésion sous leur forme minérale, reçoivent la vie de l’esprit et acquièrent la «faculté d’expansion», autrement dit, la capacité de grandir. Dans cette sphère, l’esprit se manifeste dans le pouvoir de cohésion et de croissance.

Après avoir passé par des milliers de formes dans le monde végétal, les atomes s’ordonnent, sous l’action de l’esprit, pour façonner une forme ani­male. Soumis, sous cette forme, à diverses expériences, ils développent, à l’aide de l’esprit, des facultés sensorielles; l’esprit possède donc maintenant la faculté de cohésion, celle de croissance et celle de perception.

Puis l’esprit apparaît sous la forme humaine et en lui se révèlent les qualités de cohésion, de croissance et de perception sensorielle, ainsi que les facultés intellectuelles. ‘Abdu'l-Baha dit :

« […] lorsque l’esprit de l’homme voyage dans les degrés de l’existence, et qu’il passe par tous les rangs et toutes les conditions, et même dans la condition corporelle, il acquiert certainement des perfections[74]. »

La science a démontré que, lorsque la terre s’est refroidie, la vie est apparue d’abord chez les végétaux marins, puis chez les amphibies, les reptiles, les oiseaux, les mammifères et finalement chez l’homme. La religion établit le même ordre: minéral, végétal, animal et humain. Toutefois, affirme ‘Abdu’l-Baha, bien que l’homme ait revêtu autrefois différentes formes végétales et animales, il s’agissait toujours d’une espèce distincte. Bien qu’il ait pu autrefois se suspendre par la queue, c’était déjà un être humain, mais à l’état embryonnaire, ce n’était pas un singe. Au cours des milliers d’années que l’être humain a vécu sur la terre, ni les singes ni les autres vertébrés n’ont acquis un esprit semblable à l’esprit humain; ils n’ont pas inventé la radio ni la théorie atomique, ils n’ont pas réussi comme l’être humain à triompher des limitations du monde de la nature.

Baha’u’llah, dans Les paroles cachées, écrit:

«Ô fils de la bonté!

Des déserts de la non-existence, avec l’argile de mon commandement, je t’ai fait apparaître et j’ai confié ta formation à chaque atome existant et à l’essence de toute chose créée. Ainsi, avant que tu ne sortes du sein de ta mère, je t’ai réservé deux sources de lait pur, des yeux pour veiller sur toi et des coeurs pour t’aimer. Par ma tendre bonté, à l’ombre de ma miséricorde, je t’ai élevé, et par l’essence de ma grâce et de ma faveur, je t’ai protégé. En tout ceci, mon but était de te faire entrer dans mon royaume éternel et de te rendre digne de mes dons invisibles. Mais tu restas insouciant et, devenu adulte, te livrant à tes vaines imaginations au point de devenir complètement oublieux et, te détournant des portiques de l’Ami, d’aller habiter dans les cours de mon ennemi [75]

Tels sont les enseignements baha’is sur l’évolution. La religion et la science ne s’accordent-elles pas?

À propos de l’ordre parfait existant dans l’univers entier, depuis le brin d’herbe jusqu’aux spirales nébuleuses, Baha'u'llah affirme : « La cause de la création de tous les êtres contingents est l’amour, comme l’indique la parole traditionnelle bien connue :“J’étais un trésor caché et j’ai voulu me faire connaître. Pour cela, j’ai créé l’univers afin d’être connu [76].” »

Les atomes, attirés par une «affinité élective», forment des éléments simples et, à leur tour, ces éléments se combinent pour constituer des phéno­mènes. Il s’ensuit que l’existence des formes dépend de la composition et leur non-existence de la désintégration. Alors pourquoi a-t-on besoin d’un Créateur?

‘Abdu’l-Baha répond à cette question : les éléments ne peuvent se composer que de trois manières, soit fortuitement, involontairement ou volontairement.

Si la composition se produisait fortuitement, ce serait un effet sans cause. Si elle est involontaire, il doit alors exister une propriété inhérente aux éléments qui les force à se composer et qui les empêche de se décomposer. Mais toutes les formes se décomposent; leur composition, par conséquent, ne peut être involontaire. Il s’ensuit qu’elle doit être volontaire ou qu’elle dépend d’une volonté étrangère. Cette volonté, c’est la volonté créatrice ou la volonté de Dieu, exécutée par l’esprit.

«C’est là une preuve rationnelle que la volonté du Créateur s’effectue dans le processus de composition [77]

La science a démontré qu’un jour viendra où la vie cessera tout probablement d’exister sur cette planète car, d’après les astronomes, le soleil s’éteint à une vitesse incroyable. Les enseignements de Baha’u’llah ne nient nullement ces faits, mais ils rejettent catégoriquement la possibilité que la création puisse connaître une fin définitive. ‘Abdu’l-Baha dit:

«Le monde de la création n’eut pas de commencement et n’aura pas de fin parce que c’est l’arène où se manifestent les attributs et les qualités de l’esprit. Pouvons-nous limiter Dieu et sa puissance? Nous ne pouvons pas davantage limiter ses créations et ses attributs. Tout comme la réalité divine est sans limite, sa grâce et ses bontés sont illimitées.

Levons les yeux pour voir, à travers l’espace incommensurable, l’ordre majestueux des soleils gigantesques. Ces astres lumineux sont innombrables. Derrière notre système solaire, d’insondables systèmes stellaires existent; au-delà se trouvent encore les lointains amas de la Voie lactée. Encore plus loin, au-delà des étoiles fixes, on verra de nombreuses sphères de lumière. En vérité, la création du Tout-Puissant dépasse la compréhension de l’intelligence humaine [78]

Nous n’allons pas nous attarder plus longtemps aux exposés scientifiques qui se trouvent dans les enseignements baha’is, car ils fourniraient la matière d’un livre entier. Nous désirons plutôt montrer qu’il n’y a pas de conflit entre la science et la vraie religion.

Dans d’innombrables passages, Baha’u’llah et ‘Abdu’l-Baha parlent de l’importance et de la haute valeur des connaissances scientifiques et ils ordonnent à leurs disciples, non seulement de ne pas empêcher le développement de la science, mais aussi de faire de leur mieux pour la propager.

Mais les connaissances et les inventions scientifiques sont incapables, par elles-mêmes, de créer un monde ordonné. Nous possédons aujourd’hui un savoir immense mais, au point de vue spirituel, nous restons incapables de faire un usage constructif de ce pouvoir. Il faut donc ranimer la vie spirituelle des êtres humains si nous voulons parvenir à l’établissement d’une paix mondiale et d’un ordre mondial durables. C’est là la mission de Baha’u’llah et celle de tous les prophètes: éduquer l’esprit de l’homme afin qu’il continue d’acquérir des vertus toujours plus élevées et qu’il devienne une source d’amour et d’harmonie qui sont les principes directeurs de l’univers.


Notes

[69]‘Abdu’l-Baha, The Promulgation of Universal Peace, Wilmette, Baha'i Publishing Trust, 1982, p. 171, [traduction].
[70] Haldane, J.B.S., Science, Morals and Religion.
[71]‘Abdu’l-Baha, The Promulgation of Universal Peace, p. 49 [traduction].
[72]Abdu’l-Baha, The Promulgation of Universal Peace, p. 59-60 [traduction].
[73] Les Écrits de Baha’u’llah ont été révélés avant la publication des oeuvres de Darwin.
[74] ‘Abdu'l-Baha, Les leçons de Saint-Jean-d’Acre, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1982, p. 206.
[75]Baha’u’llah, Les paroles cachées, Bruxelles, Maison d’éditions baha'ies, 1977, p. 32, # 29.
[76] Baha'u'llah, Baha'u'llah et l’ère nouvelle, Bruxelles, Maison d'éditions baha'ies, 1972, p. 99.
[77] Voir ‘Abdu’l-Baha, Les leçons de Saint-Jean-d’Acre, p. 187.
[78]‘Abdu’l-Baha, référence non disponible.

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