L'érudition
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III. Les principes généraux et les directives
3.1. Le fondement spirituel
D'après les Écrits de Baha'u'llah
42. Aussi, il fut dit : La connaissance est une lumière que Dieu allume dans
le coeur de qui Il veut. C'est ce genre de connaissance qui est et a toujours
été louable, et non la connaissance limitée qui a surgi d'esprits voilés et
obscurs. Cette connaissance limitée, ils se l'empruntent même furtivement l'un
à l'autre et s'en vantent avec orgueil !
(Le Livre de la Certitude, Presses Universitaires de France, Paris, 1987,
p. 24)
Livre de la certitude
43. Ô peuple, Nous avons décrété que la fin suprême et dernière de toute étude
est la reconnaissance de celui qui est l'objet de tout savoir; et pourtant,
voyez comme vous avez laissé votre science vous dissimuler, comme par un voile,
celui qui est l'Aurore de cette lumière, par qui chaque chose cachée fut révélée.
(Kitab-i-Aqdas, Maison d'Éditions Baha'ies, Bruxelles, 1996, paragraphe 102)
Le Kitab-i-Aqdas
D'après les écrits et propos de 'Abdu'l-Baha
44. Bien que l'acquisition des sciences et des arts soit la gloire suprême de
l'humanité, elle ne peut l'être que si la rivière de l'homme se jette dans le
vaste océan et puise son inspiration dans l'antique source divine. Alors, chaque
éducateur deviendra un océan sans rivage et chaque élève, une abondante fontaine
du savoir. Sublime est la recherche de la connaissance dans le but d'atteindre
la beauté de celui qui est l'objet de tout savoir ! Sinon, une simple goutte
privera peut-être un homme de l'effusion de la grâce, car l'étude engendre l'arrogance
et l'orgueil, ainsi que l'erreur et l'indifférence envers Dieu.
Les sciences actuelles sont des ponts menant à la réalité; si elles ne conduisent
pas à la réalité, il ne reste rien qu'une illusion stérile. Par le seul vrai
Dieu ! Si l'acquisition des connaissances ne permet pas d'accéder à Lui, le
plus Manifeste, elle n'est que perte évidente !
(Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, Maison d'Éditions Baha'ies, Bruxelles,
1983, pp. 109-110)
Sélection des écrits d'Abdu'l-Baha
45. Et chaque branche du savoir, si elle est associée à l'amour de Dieu, reçoit
son approbation et ses louanges; mais sans amour pour Lui, le savoir est stérile
- en vérité, il conduit à la démence. Chaque sorte de connaissance, chaque science,
est comparable à un arbre : si le fruit qu'il produit est l'amour de Dieu, alors
c'est un arbre béni sinon, cet arbre n'est que du bois desséché et ne pourra
servir qu'à faire du feu.
(Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, Maison d'Éditions Baha'ies, Bruxelles,
1983, p. 179)
Sélection des écrits d'Abdu'l-Baha
46. La connaissance scientifique est l'acquisition la plus noble des sphères
humaines, car la science est la découverte des réalités. Elle est de deux sortes
: matérielle et spirituelle. La science matérielle consiste à étudier les phénomènes
naturels; la science divine est la découverte et la conception des vérités spirituelles.
L'humanité doit acquérir les deux. Un oiseau a deux ailes : il ne peut voler
avec une seule aile. Les sciences matérielle et spirituelle sont les deux ailes
de l'ascension et des réalisations de l'homme. Toutes deux sont nécessaires
- l'une naturelle, l'autre surnaturelle; l'une matérielle, l'autre divine; divine
signifie ici la découverte des mystères de Dieu, la compréhension des réalités
spirituelles, la sagesse de Dieu, les significations secrètes des religions
divines et de l'établissement de la loi.
(The Promulgation of Universal Peace, Baha'i Publishing Trust, Wilmette,
1982, p. 138)
D'après une lettre écrite de la part de Shoghi Effendi
47. Entre la vérité qui émane de Dieu par l'intermédiaire de ses prophètes et
les étincelles de vérité, souvent mal comprises et mal interprétées, qui émanent
des philosophes et penseurs, il existe une immense différence. Nous ne devons
jamais, et en aucun cas, confondre les deux.
Baha'u'llah a expliqué que la connaissance pouvait être un voile entre l'âme
de l'homme et la vérité éternelle - en d'autres termes entre l'homme et la connaissance
de Dieu. Nous avons déjà constaté que de nombreuses personnes, très avancées
dans l'étude des sciences physiques modernes, ont été amenées à nier l'existence
de Dieu et de ses prophètes. Ce qui ne signifie pas que Dieu et les prophètes
n'ont pas existé et n'existent pas ! Cela signifie simplement que la connaissance
est devenue un voile entre leur coeur et la lumière de Dieu.
(Lettre du 22 avril 1954 à un croyant)
48. D'après des lettres écrites de la part de la Maison Universelle de Justice
Tout comme il existe une différence fondamentale entre la révélation divine
elle-même et la compréhension qu'en ont les croyants, il existe aussi une distinction
essentielle entre la réalité scientifique et le raisonnement d'une part, et
les conclusions ou théories des scientifiques d'autre part. Il n'existe, et
ne peut exister, aucun conflit entre la vraie religion et la vraie science :
la vraie religion est révélée par Dieu, et c'est au travers de la vraie science
que l'esprit de l'homme découvre les réalités des choses et apprend à connaître
leurs particularités et leurs effets, ainsi que les qualités et propriétés des
êtres, et saisit l'abstrait à l'aide du concret. Cependant, lorsque l'homme
fait appel à sa compréhension pour porter un jugement, ce dernier est limité
car la compréhension de l'homme est limitée; et là où il y a limitation, il
y a possibilité d'erreur; et lorsqu'il y a erreur, des conflits peuvent surgir.
Par exemple, beaucoup de gens sont convaincus, à l'heure actuelle, qu'il n'est
pas scientifique de croire en Dieu; mais avec l'évolution de l'instruction de
l'homme, les hommes de sciences et les philosophes du futur ne seront pas, selon
les paroles de 'Abdu'l-Baha, des négateurs des prophètes, qui ignorent les subtilités
spirituelles, ont été privés des bienfaits célestes et ne croient pas au surnaturel.
(Lettre du 26 décembre 1975 à un croyant)
49. La force particulière de cette dispensation réside dans l'association d'une
loyauté absolue envers la manifestation de Dieu et ses enseignements, la recherche
et l'étude intelligente des enseignements et de l'histoire de la foi, que ces
enseignements eux-mêmes prescrivent. Dans les dispensations passées, les croyants
ont eu tendance à se diviser en deux groupes antagonistes : ceux qui se sont
accrochés aveuglément à la lettre de la révélation, et ceux qui ont contesté
et douté de tout. Comme tout extrême, tous deux peuvent mener à l'erreur. Le
Gardien bien-aimé a écrit que la foi baha'ie ... enjoint à ses disciples comme
principal devoir une libre recherche de la vérité... Il est demandé aux baha'is
de suivre la foi avec intelligence et discernement. Des croyants commettront
inévitablement des erreurs en essayant de parvenir à ce degré de maturité, aussi
tous ceux qui sont concernés doivent-ils faire preuve de tolérance et d'humilité
afin que ce ne soit pas une cause de division et de dissension parmi les amis.
(Lettre du 7 octobre 1980 à un croyant)
50. La Maison de justice suggère que les questions soulevées dans votre lettre
soient considérées à la lumière des déclarations qui, dans les écrits baha'is,
dévoilent la relation existant entre la révélation de Baha'u'llah et le savoir
acquis par l'effort d'érudition. Baha'u'llah affirme que :
Sans voile, et aux yeux de tous, cet Opprimé a, de tout temps, fait connaître
à tous les peuples de la terre les clés qui leur permettraient d'ouvrir les
portes des sciences, des arts, de la connaissance, du bien-être, de la prospérité
et de la richesse...
Il est certain que les écrits baha'is éclairent tous les domaines de la recherche
humaine et toutes les disciplines académiques. Ceux qui ont eu le privilège
de reconnaître le rang de Baha'u'llah ont accès à une révélation qui éclaire
tous les aspects de la pensée et de la recherche, et il leur est recommandé
d'utiliser la compréhension que leur apporte leur immersion dans les saintes
écritures pour promouvoir les intérêts de la foi.
Les croyants qui ont la capacité et la possibilité de faire cela ont constamment
été encouragés à poursuivre des études universitaires qui leur permettront non
seulement de rendre à la foi des services dont elle a grand besoin, mais aussi
d'acquérir une connaissance approfondie de la signification et des implications
des enseignements baha'is. Ils découvriront aussi qu'une meilleure compréhension
de la révélation de Baha'u'llah fait naître des perceptions qui permettent d'éclaircir
les sujets relatifs à leur recherche universitaire.
Il est utile de revoir un certain nombre de déclarations du Gardien sur ce sujet.
À un croyant qui venait de terminer des études supérieures sur un sujet relatif
aux enseignements, le Gardien déclarait, dans une lettre écrite de sa part :
Il est souhaitable que tous les étudiants baha'is suivent le noble exemple que
vous leur montrez et soient à l'avenir amenés à étudier et analyser les principes
de la foi, et à les relier aux aspects modernes de la philosophie et de la science.
Tout jeune baha'i intelligent et réfléchi devrait toujours aborder la cause
de cette manière, car c'est là que repose l'essence même du principe de la recherche
indépendante de la vérité.
Lorsqu'on lui apprit qu'un scientifique venait d'adhérer à la foi, il répondit
ce qui suit dans une lettre écrite de sa part :
Nous avons grand besoin de la pensée saine et raisonnable d'un esprit scientifique.
De telles capacités intellectuelles liées à une foi profonde engendrent un énorme
potentiel d'enseignement...
Son secrétaire écrivit une autre fois que :
Shoghi Effendi a, pendant des années, encouragé les baha'is (qui lui demandaient
conseil individuellement ou d'une manière générale) à étudier l'histoire, l'économie,
la sociologie, etc. afin de se tenir informés des différents mouvements et pensées
progressistes de l'époque, et de les relier aux enseignements baha'is. Il veut
que les baha'is étudient davantage, et non qu'ils étudient moins. Plus leur
connaissance générale, scientifique et autre, est grande, et mieux c'est. De
même, il les encourage constamment à étudier plus profondément les enseignements
baha'is.
Tout en poursuivant leurs études et en approfondissant simultanément les enseignements
baha'is, il est recommandé aux croyants de veiller constamment à ce que la révélation
de Baha'u'llah soit l'étalon de référence face à tout autre point de vue ou
conclusion. Ils doivent veiller à rester modestes face à leurs réalisations,
et à garder toujours présentes à l'esprit ces paroles de Baha'u'llah :
Le coeur doit être purifié de toute chimère propre à l'homme, et sanctifié de
tout attachement terrestre afin de pouvoir découvrir la signification secrète
de l'inspiration divine et devenir le trésor des mystères de la connaissance
divine.
(Lettre du 19 octobre 1993 à un croyant)
3.2. Sciences "utiles"
D'après les Écrits de Baha'u'llah
51. Il est permis d'étudier les arts et les sciences pour autant que ces sciences
soient utiles et contribuent au progrès et à l'évolution des peuples. Ainsi
en a-t-il été décrété par celui qui est l'Ordonnateur, le Sage.
(Les Tablettes de Baha'u'llah révélées après le Kitab-i-Aqdas, Maison d'Éditions
Baha'ies, Bruxelles, 1994, p. 25)
Les Tablettes de Baha'u'llah
D'après les écrits de 'Abdu'l-Baha
52. L'individu devrait, avant de s'engager dans des études quelconques, se demander
quelle en est l'utilité et quels en seront les fruits et résultats. Si c'est
une branche utile du savoir et, par conséquent, si la société peut en bénéficier,
il doit bien évidemment s'y engager de tout coeur. Si tel n'est pas le cas, si
ce ne sont que débats vains et stériles, enchaînements futiles de suppositions
sans autre résultat que l'amertume, pourquoi consacrer sa vie à des ergotages
et des querelles aussi inutiles ?
(Le Secret de la Civilisation divine, Maison d'Éditions Baha'ies, Bruxelles,
1973, p. 134)
Le secret de la Civilisation Divine
D'après des lettres écrites de la part de Shoghi
Effendi
53. Le choix que vous avez fait pour vos études est certainement très intéressant
et sera particulièrement utile à votre travail pour la cause. Bien que toute
étude soit intéressante pour un baha'i qui s'intéresse à la manière dont l'esprit
de la cause et de cet âge nouveau éveille les compréhensions, une étude sur
l'état de la société fera davantage ressortir les besoins du monde et, par là
même, le rôle que peuvent jouer les enseignements pour y répondre.
(Lettre du 5 janvier 1930 à un croyant)
54. La philosophie telle que vous allez l'étudier puis l'enseigner, ne fait
certainement pas partie de ces sciences qui commencent et se terminent par des
mots, qui sont des digressions stériles dans des argumentations métaphysiques,
et non pas une branche saine du savoir comme la philosophie...
En ce qui concerne vos propres études : il vous conseille de ne pas consacrer
trop de temps à l'aspect abstrait de la philosophie, mais plutôt de l'aborder
sous un angle plus historique. Pour ce qui est de relier la philosophie aux
enseignements baha'is : c'est une tâche colossale que les érudits du futur pourront
entreprendre. Nous ne devons pas oublier que tous les enseignements ne sont
pas encore traduits en anglais, qu'ils ne sont même pas encore tous rassemblés.
Nombre de tablettes importantes, détenues par des particuliers, peuvent encore
apparaître.
(Lettre du 15 février 1947 à un croyant)
D'après une lettre écrite de la part de la Maison
Universelle de Justice
55. En réponse à votre lettre du ... dans laquelle vous demandez conseil sur
les professions à choisir en faisant référence à la déclaration de Baha'u'llah
à propos des sciences qui commencent par des paroles et se terminent par de
simples paroles, et sur des études de mathématiques pures et de lettres classiques,
la Maison Universelle de Justice nous a demandé de partager avec vous l'extrait
d'une lettre écrite de la part du bien-aimé Gardien en 1947 et adressée à un
croyant : La philosophie telle que vous allez l'étudier puis l'enseigner, ne
fait certainement pas partie de ces sciences qui commencent et se terminent
par des mots, qui sont des digressions stériles dans des argumentations métaphysiques,
et non pas une branche saine du savoir comme la philosophie.
Par ces paroles, le Gardien a énoncé le principe général. Pour ce qui est de
l'exemple spécifique des mathématiques pures, la référence dans la Onzième Bonne
Nouvelle (Baha'i World Faith, p.195) concernant ces sciences bénéfiques, qui
contribuent et conduisent à la grandeur de l'humanité (Cf. Les Tablettes de
Baha'u'llah révélées après le Kitab-i-Aqdas, Maison d'Éditions Baha'ies, Bruxelles,
1994, p. 25) doit être replacée dans le contexte du sens du mot " sciences "
tel qu'il est employé par la manifestation. La remarque de Baha'u'llah sur les
sciences qui commencent et se terminent par de simples paroles ne s'applique
pas à l'étude systématique des phénomènes naturels visant à découvrir les lois
qui gouvernent l'univers physique, ce que les mathématiques essaient d'explorer.
Les mathématiques pures ont souvent des applications concrètes comme, par exemple,
la théorie des groupes ou l'étude des particules élémentaires.
En ce qui concerne les études classiques, nous devons partager avec vous l'extrait
suivant d'une lettre datée du 30 novembre 1932 et écrite de la part du Gardien
à un croyant qui voulait savoir si l'art d'écrire des histoires pouvait faire
partie de ces sciences qui commencent et se terminent par des mots.
Lorsque Baha'u'llah évoquait ces sciences qui commencent et se terminent par
des mots, il faisait essentiellement référence aux traités et commentaires théologiques
qui embarrassent l'esprit de l'homme plutôt qu'ils ne l'aident à atteindre la
vérité. Ces étudiants consacrent leur vie à leurs études et elles ne les mènent
nulle part.
Baha'u'llah n'englobait certainement pas l'art d'écrire des histoires dans cette
catégorie; et la sténographie ainsi que la dactylographie sont toutes deux particulièrement
utiles, nécessaires à notre vie actuelle, sociale et économique.
Ce que vous pourriez et devriez faire, c'est utiliser vos histoires afin qu'elles
inspirent et guident ceux qui les lisent. En ayant de tels moyens à votre disposition,
vous pouvez répandre l'esprit et les enseignements de la cause; vous pouvez
montrer les maux de notre société, ainsi que la manière d'y remédier. Si vous
possédez un véritable talent pour l'écriture, vous devez le considérer comme
un don divin et vous efforcer de l'utiliser pour l'amélioration de la société.
La Maison de justice espère que vous pourrez satisfaire vos amis sur ces points
et les encourager à se préparer à servir la foi et à être capable de contribuer
au bien-être de l'humanité.
(Lettre du 24 mai 1988 à un croyant)
3.3. Les attitudes de l'érudit
D'après les Écrits de Baha'u'llah
56. Parmi les hommes, il y a celui qui s'enorgueillit de son savoir ce qui l'a
privé de reconnaître mon nom, Celui qui subsiste par Lui-même. Celui qui, entendant
le bruit des sandales qui le suivent, se gonfle dans sa propre estime encore
plus que Nemrod. Dis : Ô toi, l'éconduit ! Où se trouve-t-il maintenant ? Par
Dieu, dans le feu des enfers. Dis : Ô assemblée de religieux ! N'entendez-vous
point le crissement aigu de ma Plume la plus exaltée ? Ne voyez-vous point ce
Soleil brillant d'un éclat resplendissant au-dessus du très glorieux horizon
? Jusqu'à quand adorerez-vous les idoles de vos passions mauvaises ? Abandonnez
vos vaines imaginations et tournez-vous vers Dieu, votre Seigneur éternel.
(Kitab-i-Aqdas, Maison d'Éditions Baha'ies, Bruxelles, 1996, paragraphe 41)
Le Kitab-i-Aqdas
57. Soyez indulgents et bienveillants, et aimez-vous les uns les autres. S'il
s'en trouve un parmi vous qui soit incapable de saisir une certaine vérité ou
qui doit faire des efforts pour la comprendre, entretenez-vous avec lui dans
un esprit d'extrême bonté et de parfaite bonne grâce. Aidez-le à voir et à reconnaître
la vérité, sans vous estimer le moins du monde supérieur ou mieux doté.
(Extraits des Écrits de Baha'u'llah, Maison d'Éditions Baha'ies, Bruxelles,
1979, p. 8)
Extraits des Ecrits de Baha'u'llah
58. Prenez garde de vous quereller avec qui que ce soit; efforcez-vous au contraire,
par vos manières affables et vos exhortations les plus convaincantes, de permettre
à votre auditeur de saisir la vérité. S'il réagit favorablement, ce sera pour
son plus grand bien; s'il n'en est rien, détournez-vous de lui, et tournez votre
visage vers la cour sacrée de Dieu, demeure de resplendissante sainteté.
N'entrez en conflit avec personne sur les biens et affaires de ce monde, car
Dieu les a abandonnés aux mains de ceux qui ont fondé en eux tous leurs espoirs.
(Extraits des Écrits de Baha'u'llah, Maison d'Éditions Baha'ies, Bruxelles,
1979, p. 184)
Extraits des Ecrits de Baha'u'llah
59. Mets en garde, ô Salman, les bien-aimés du seul vrai Dieu contre une vue
trop critique des dits et écrits des hommes. Qu'ils les abordent plutôt dans
un esprit ouvert et de cordiale sympathie. Toutefois, les hommes qui, en ce
jour, ont mené l'assaut, dans leurs écrits incendiaires, contre les enseignements
de la cause de Dieu, devront être traités différemment. Il incombe à chacun,
selon ses capacités, de réfuter les arguments de ceux qui ont attaqué la foi
de Dieu. Ainsi en a décrété celui qui est le Tout-Puissant, l'Omnipotent.
(Extraits des Écrits de Baha'u'llah, Maison d'Éditions Baha'ies, Bruxelles,
1979, p. 217)
Extraits des Ecrits de Baha'u'llah
D'après les écrits de 'Abdu'l-Baha
60. Il faut d'abord développer une conduite louable et un caractère noble, car
si le caractère n'est pas formé, l'acquisition de la connaissance ne pourra
que s'avérer préjudiciable. La connaissance n'est méritoire que si elle s'accompagne
d'une conduite et d'un naturel vertueux; autrement, c'est un poison mortel,
un terrible danger. Un physicien malfaisant, qui manque à son devoir, peut apporter
la mort, et devenir la source de nombreuses infirmités et maladies.
(D'après une tablette traduite du persan)
61. D'après des lettres écrites par, ou de la part de la Maison Universelle
de Justice
... les croyants doivent reconnaître l'importance de l'honnêteté intellectuelle
et de l'humilité. Lors des révélations passées, de nombreuses erreurs furent
commises parce que les croyants de ces révélations divines étaient trop soucieux
d'enfermer le message divin dans le cadre de leur compréhension limitée, de
définir des doctrines alors que les définitions dépassaient leur pouvoir, d'expliquer
des mystères que seules la sagesse et l'expérience d'une époque plus avancée
rendraient compréhensibles, de soutenir que telle chose était vraie parce qu'elle
semblait désirable et nécessaire. Nous devons soigneusement éviter de tels compromis
avec la vérité essentielle et un tel orgueil intellectuel.
(Lettre du 27 mai 1966. Publiée dans Wellspring of Guidance : Messages 1963-1968,
Wilmette, Baha'i Publishing Trust, 1976, pp. 87-88)
62. Au cours de leurs études à l'école ou à l'université, de jeunes baha'is
se trouveront souvent dans la position inhabituelle et plutôt embarrassante
d'avoir, sur un sujet donné, plus de perspicacité que leurs enseignants. Les
enseignements de Baha'u'llah éclairent tant d'aspects de la vie et de la connaissance
humaines qu'un baha'i doit apprendre, plus tôt que d'autres, à peser l'information
qui lui est donnée plutôt qu'à l'accepter aveuglément. Un baha'i a l'avantage
de la révélation divine pour notre époque qui resplendit tel un phare sur les
nombreux problèmes déroutant les penseurs contemporains; il doit par conséquent
développer sa capacité à tout apprendre de ceux qui l'entourent, à témoigner
d'une certaine humilité face à ses enseignants, mais à toujours rattacher ce
qu'il entend aux enseignements baha'is, car ils lui permettront de séparer l'or
des impuretés de l'erreur humaine.
(Lettre du 10 juin 1966 à la jeunesse baha'ie du monde. Publiée dans Wellspring
of Guidance : Messages 1963-1968, Wilmette, Baha'i Publishing Trust, 1976, pp.
95-96)
63. La Maison de justice admet qu'il est particulièrement important que les
croyants, surtout ceux qui ont des responsabilités dans l'ordre administratif,
réagissent calmement, dans un esprit de tolérance et de recherche, aux points
de vue qui diffèrent des leurs, en gardant présent à l'esprit le fait que tous
les baha'is ne sont que des étudiants de la foi s'efforçant constamment de mieux
comprendre les enseignements et de les appliquer plus fidèlement, et que personne
ne peut prétendre détenir une compréhension parfaite de cette révélation. Simultanément,
tous les croyants, et les érudits en particulier, ne devraient pas oublier les
nombreuses mises en garde contenues dans les Écrits et relatives à la fomentation
de la discorde parmi les amis. Il incombe aux institutions de la foi de préserver
la communauté de tels dangers... Il est indéniable que des déclarations faites
récemment par certains individus au nom de l'érudition baha'ie, ont révélé une
intempérance et un manque d'appréciation de bien des enseignements fondamentaux
de la foi, et l'on comprend qu'elles aient alerté les plus tolérants des croyants.
(Lettre du 18 juillet 1979 adressée à un croyant de la part de la Maison
Universelle de Justice)
64. La Maison de justice estime que les érudits baha'is devraient se méfier
des tentations de l'orgueil intellectuel. 'Abdu'l-Baha a prévenu les amis en
Occident qu'ils seraient exposés à des épreuves intellectuelles, et le Gardien
leur a rappelé cette mise en garde. De nombreux aspects de la pensée occidentale
ont été élevés au rang de principe intangible dans les esprits en général et,
avec le temps, ils pourraient bien s'avérer faux, ou tout du moins partiellement
vrai. Tout baha'i qui s'élève dans les sphères universitaires sera exposé à
la puissante influence d'une telle pensée. Les différentes disciplines se sont
spécialisées et détachées les unes des autres, et c'est l'un des problèmes de
notre époque. Les penseurs sont maintenant mis au défi de parvenir à une synthèse,
ou tout au moins de relier d'une manière cohérente l'immense étendue de savoir
acquis durant un siècle. Les baha'is doivent être conscients de cet élément,
ainsi que de la modération et de la nature compréhensive de cette révélation...
Dans l'application des lois sociales de la foi, il semble que la plupart des
difficultés proviennent non seulement d'une désobéissance franche, mais aussi
des actes de ceux qui, tout en étant scrupuleux du respect à la lettre de la
loi, essaient de s'éloigner, autant qu'elle le leur permet, de l'esprit sur
lequel elle repose. Une tendance semblable se remarque parmi certains érudits
baha'is. Dans le domaine vital de l'érudition baha'ie, les plus grands progrès
dans la connaissance et la compréhension seront faits par ceux qui, tout en
maîtrisant parfaitement leurs sujets et en adhérant aux principes de la recherche,
sont aussi entièrement imprégnés de l'amour de la foi et de la détermination
d'approfondir leur compréhension de ses enseignements.
(Lettre du 23 mars 1983, adressée de la part de la Maison Universelle de
Justice à un croyant)
3.4. Les points de méthodologie
D'après les Écrits de Baha'u'llah
65. Ne pesez pas le Livre de Dieu selon les normes et les connaissances qui
ont cours parmi vous, car le Livre est lui-même l'infaillible balance établie
parmi les hommes. Cette balance parfaite doit peser ce que possèdent tous les
peuples et les gens de la terre, tandis que ses poids devraient être vérifiés
d'après son propre étalon, puissiez-vous le savoir.
(Kitab-i-Aqdas, Maison d'Éditions Baha'ies, Bruxelles, 1996, paragraphe 99)
Le Kitab-i-Aqdas
66. Dès que les yeux des peuples de l'Orient furent attirés par les arts et
les merveilles de l'Occident, ils errèrent à l'aventure dans le désert des causes
matérielles, oublieux de celui qui est la Cause des causes et leur Soutien,
alors que ces hommes, qui furent des sources et des puits de sagesse, ne nièrent
jamais l'impulsion génératrice de ces causes, pas plus que le Créateur et l'Origine
de tout cela. Ton Seigneur sait et, par contre, la plupart des gens ne savent
pas.
(Les Tablettes de Baha'u'llah révélées après le Kitab-i-Aqdas, Maison d'Éditions
Baha'ies, Bruxelles, 1994, p. 150)
Les Tablettes de Baha'u'llah
D'après des propos tenus par 'Abdu'l-Baha
67. Il n'existe que quatre moyens reconnus de parvenir à la compréhension -
c'est-à-dire que les réalités des choses sont comprises par ces quatre procédés.
Le premier moyen nous est donné par nos sens - qui permet de comprendre tout
ce que l'oeil, l'oreille, le goût, l'odorat, le toucher perçoivent. Aujourd'hui,
tous les philosophes d'Europe considèrent ce moyen comme excellent : ils estiment
que les sens constituent le meilleur moyen d'acquérir la connaissance. Ils le
considèrent comme souverain, bien qu'il soit imparfait car il commet des erreurs.
Par exemple, la vue est le plus important de nos sens... La vue pense que la
terre est immobile et que le soleil est en mouvement, et dans de nombreux cas
similaires elle se trompe. Nous ne pouvons par conséquent lui faire confiance.
La seconde méthode est celle de la raison, celle qu'utilisaient les anciens
philosophes, les piliers de la sagesse; c'est celle qui nous permet de comprendre.
Ils prouvaient les choses en utilisant la raison et ils s'en tenaient fermement
aux preuves logiques; tous leurs arguments sont des arguments de raison. Cependant,
ils divergeaient beaucoup entre eux, et leurs opinions étaient contradictoires.
Il leur arriva même de changer d'avis; c'est-à-dire qu'après avoir prouvé pendant
vingt ans par des arguments logiques l'existence d'une chose, ils la niaient
après cela par des arguments logiques - ainsi Platon commença-t-il par prouver
logiquement l'immobilité de la terre et le mouvement du soleil; plus tard, il
prouva par des arguments logiques que le soleil est un centre autour duquel
se meut la terre... Il est donc clair que le critère de raison n'est pas parfait;
les divergences entre les philosophes anciens, le manque de stabilité et les
variations dans leurs opinions en sont la preuve. Car si ce procédé était parfait,
tous devraient être d'accord avec leurs idées et leurs opinions.
Le troisième procédé est celui de la tradition - par l'intermédiaire des saintes
Écritures - car il est dit : Dans l'Ancien et le Nouveau Testament, Dieu a parlé.
Ce procédé non plus n'est pas parfait, car c'est la raison qui permet de comprendre
les traditions. La raison étant elle-même sujette à l'erreur, comment peut-on
croire qu'en interprétant les traditions elle ne commettra pas d'erreur; il
est en effet possible qu'elle commette des erreurs, la certitude n'existe pas.
C'est le procédé qu'utilisent les dirigeants religieux; tout ce qu'ils comprennent
du texte des livres saints est ce que leur raison comprend de ces mêmes textes,
pas forcément la vérité pure. Car la raison est comme une balance, et les significations
comprises dans le texte des livres saints ressemblent à la chose pesée : si
la balance est faussée, comment pourra-t-on être sûr du poids ?
Sachez donc que ce qui est entre les mains des hommes, ce qu'ils croient, est
soumis à l'erreur. Car en prouvant ou en réfutant une chose, si l'on met en
avant des preuves fondées sur nos sens, il est évident que la méthode n'est
pas parfaite. Il en est de même si les preuves se basent sur la raison ou sur
la tradition. L'homme ne possède pas de critère fiable.
Mais la munificence de l'Esprit saint nous fournit le véritable moyen de comprendre,
infaillible et indubitable : c'est par l'intermédiaire du Saint-Esprit qui vient
en aide à l'homme. Là seulement se trouve la certitude.
(Les Leçons de Saint-Jean d'Acre, Presses Universitaires de France, Paris,
1973, pp. 334-336)
Les leçons de Saint-Jean d'Acre
D'après des lettres écrites de la part de la Maison
Universelle de Justice
68. La préoccupation exprimée est que de nombreux amis, soutenant qu'il n'existe
qu'un seul point de vue " correct " de l'histoire et des enseignements de la
foi, réagissent de manière critique aux opinions qui ne leur sont pas familières.
La Maison Universelle de Justice a déjà répondu elle-même sur ce point aux pages
88-89 de " Wellspring of Guidance ", par exemple. Ainsi que vous le soulignez
dans votre lettre, la révélation divine est infaillible et procède d'une vaste
connaissance de la vérité, mais lorsque des baha'is essaient d'appliquer les
textes saints à tout problème ou situation spécifique, ils le font en utilisant
leur propre intelligence dont la compréhension est limitée. Ainsi, de la même
manière que les hommes peuvent différer dans l'usage qu'ils font de leur raison
pour tirer des conclusions à partir des preuves disponibles, ils peuvent aussi
différer dans leur compréhension et leur application d'un extrait de la révélation
divine. Le principe baha'i de l'harmonie entre la science et la religion nécessite,
comme vous le dites, que l'érudit baha'i utilise toute son intelligence pour
parvenir à une solution sur un problème spécifique, s'il existe une contradiction
évidente entre un texte saint et un autre témoignage; et il doit aussi accepter
le fait que certains problèmes dépassent sa compréhension...
En transmettant les commentaires du département de la Recherche sur le séminaire
Le fait que la foi, comme le déclare le Gardien, prescrit à ses disciples comme
premier devoir la recherche indépendante de la vérité, devrait rassurer tout
historien baha'i audacieux qu'il ne saurait être question d'une nécessité quelconque
de déformer l'histoire dans le prétendu " intérêt " de la foi. Bien au contraire
! L'association d'une foi profonde et de la liberté de pensée est l'une des
grandes forces de la religion baha'ie. Elle fait peser cependant sur les épaules
des historiens baha'is l'immense responsabilité d'avancer leurs points de vue
et leurs conclusions avec la modération et l'humilité qui conviennent. À ce
propos, l'une des Tablettes de Baha'u'llah dit :
Vous avez écrit que l'un des amis a composé un traité. Ce fait a été mentionné
en sa sainte présence, et voici la réponse : Il faut veiller à ce que tout ce
qui est écrit à l'heure actuelle ne provoque aucune dissension et ne suscite
aucune objection. Tous les peuples de la terre entendent les moindres paroles
des amis du seul vrai Dieu en ces jours. Il a été révélé dans la Lawh-i-Hikmat
: " Les incroyants ont tendu l'oreille vers Nous afin d'entendre ce qui pourrait
leur permettre de critiquer Dieu, le Secours dans le Péril, Celui qui subsiste
par Lui-même ". Ce qui est écrit ne doit pas transgresser les limites du tact
et de la sagesse, et les mots utilisés devraient contenir les qualités du lait,
afin que les enfants du monde puissent s'en nourrir et parvenir à la maturité.
Nous avons dit autrefois qu'une parole a l'influence du printemps, rafraîchit
et rajeunit les coeurs, alors qu'une autre est semblable à la gelée qui brûle
les fleurs des arbres. Dieu veuille que les écrivains parmi les amis satisfassent,
par leurs écrits, les âmes justes, et ne suscitassent point les critiques des
hommes.
(Lettre du 18 juillet 1979 à un croyant)
69. La Maison de justice avait espéré que la publication de cette déclaration
(Ibid) susciterait un débat au sein des érudits baha'is, les encouragerait à
approfondir tous les aspects de leur travail et l'effet de ce dernier sur des
audiences baha'ies et non-baha'ies. Le but n'était pas de recommander aux érudits
l'abandon de telle ou telle méthode, mais de les avertir des dangers de considérer
comme admises les présomptions, a priori, des érudits contemporains non-baha'is,
et d'accepter que leurs pensées et leur compréhension de la foi soient limitées
par ces mêmes critères qu'eux-mêmes, en tant que baha'is, savent être erronés.
C'était aussi l'espoir de la Maison de justice que les érudits baha'is soient
conscients de la manière dont ils s'expriment, et qu'ils évitent l'usage d'un
langage fier et méprisant que certains ont utilisé en public à l'encontre de
leurs coreligionnaires qui essayaient pourtant de servir la foi de Dieu avec
dévouement.
(Lettre du 8 octobre 1980 à un croyant)
70. D'après votre lettre, la Maison de justice comprend que vous souhaitez trouver
des moyens de transmettre des vérités spirituelles de manière logique et prouver
leur justesse par des preuves scientifiques. Rien ne s'oppose à une telle attitude.
'Abdu'l-Baha lui-même utilisait cette méthode. Les érudits baha'is doivent surtout
éviter de déformer la vérité religieuse, presque énergiquement parfois, pour
la rendre conforme aux compréhensions et sensibilités du monde scientifique.
Les véritables érudits baha'is devraient se garder d'une telle chose. Dans une
lettre datée du 21 juillet 1968 et adressée à une assemblée spirituelle nationale,
la Maison de justice écrivait :
Bien que la sagesse veuille que l'on aborde souvent les individus ou un auditoire
du point de vue des connaissances admises, il ne faut jamais oublier que la
révélation de la manifestation de Dieu sert de référence à toute connaissance,
et que les affirmations et théories scientifiques, même si elles sont proches
des principes éternels proclamés par les messagers de Dieu sont, en raison de
leur nature, éphémères et limitées. De même, le fait d'adapter la foi baha'ie
à la société moderne en s'efforçant de la rendre conforme aux théories et pratiques
admises risque de compromettre gravement les vérités fondamentales de notre
foi.
(Lettre du 7 juin 1983 à un croyant)
71. La Maison de justice est surtout inquiète du parti pris méthodique et du
ton dissonant qui semblent animer les travaux de certains auteurs. L'impression
donnée est qu'en essayant de parvenir à ce qu'ils croient être une objectivité
académique ils ont, par inadvertance, fait entrer la foi dans un moule essentiellement
étranger à sa nature, sans tenir compte des forces spirituelles que les baha'is
tiennent pour ses fondements. La justification d'une telle approche serait probablement
que la plupart des érudits en religion comparée se sentent surtout concernés
par les phénomènes perceptibles, les événements visibles et les choses pratiques,
et sont habitués à traiter leurs sujets d'un point de vue occidental, voire
chrétien. Une telle approche, bien que compréhensible, est impensable pour un
baha'i, car elle ignore le fait que notre vision mondiale inclut la dimension
spirituelle en tant que composante indispensable à la logique et la cohérence,
et il ne sied pas à un baha'i d'écrire ... sur sa foi en prenant pour norme
l'humanisme ou le matérialisme.
En d'autres mots, on a l'impression dans de tels articles que des baha'is essaient
d'écrire comme s'ils étaient non baha'is. Ce qui conduit ces auteurs à tirer
des conclusions et à faire des allusions en contradiction avec les enseignements
baha'is et avec la réalité de la foi. Un bon auteur baha'i, lorsqu'il écrit
dans une telle publication, devrait être parfaitement capable d'adopter le ton
calme et neutre d'un commentateur, sans tomber dans le piège de déformer l'image
en adoptant ce qui est, en essence, une attitude matérialiste et limitée.
(Lettre du 4 octobre 1994 à une assemblée spirituelle nationale)
3.5. L'alliance
D'après des lettres écrites par, ou de la part de Shoghi
Effendi
72. Pour ce qui est des études que vous pouvez entreprendre : ... la cause est
telle que nous pouvons la servir, quelle que soit notre profession. La seule
condition requise est que la spiritualité nous anime et non des considérations
purement matérielles. Nous ne devrions pas non plus laisser nos études nous
empêcher d'approfondir notre connaissance de la littérature de la cause.
(Lettre du 9 novembre 1931 écrite de la part de Shoghi Effendi à un croyant)
73. Dans leurs efforts pour atteindre ce but, ils doivent étudier pour eux-mêmes,
consciencieusement et soigneusement, la littérature de leur foi, approfondir
ses enseignements, assimiler ses lois et ses principes, méditer sur ses admonestations,
ses doctrines et ses objectifs, mémoriser quelques-unes de ses exhortations
et prières, maîtriser l'essentiel de son administration, se tenir informés de
ses affaires courantes et de ses derniers développements. Ils doivent s'efforcer
d'acquérir, par des sources autorisées et impartiales, une bonne connaissance
de l'histoire et des principes de l'Islam - la source et l'origine de leur foi
- et s'efforcer d'aborder avec révérence et sans idée préconçue l'étude du Qur'an
qui, à l'exception des écrits saints des révélations babie et baha'ie, constitue
le seul livre qui puisse être considéré comme le dépositaire parfaitement authentique
du Verbe divin. Ils doivent consacrer une attention toute particulière à l'examen
des institutions et des circonstances directement liées à l'origine et à la
naissance de leur foi, ainsi qu'au rang proclamé par son Précurseur et aux lois
révélées par son Auteur.
(Lettre de Shoghi Effendi, datée du 25 décembre 1938 et adressée aux baha'is
d'Occident. Publiée dans l'Avènement de la Justice divine, Maison d'Éditions
Baha'ies, Bruxelles, 1973, pp. 66-67)
74. Le Gardien estime qu'une bonne connaissance de l'histoire, y compris de
l'histoire des religions, ainsi que des sujets sociaux et économiques, aide
beaucoup à enseigner la cause à des personnes intelligentes; quant aux sujets,
à l'intérieur de la foi, sur lesquels vous devriez vous concentrer, il pense
que les jeunes baha'is devraient maîtriser des livres tels que les " Extraits
des Écrits de Baha'u'llah ", les " Chroniques de Nabil ", " Dieu passe près
de nous ", l'" Iqan ", " Les Leçons de Saint-Jean d'Acre ", et les tablettes
majeures. Tous les aspects de la foi devraient être approfondis - et ... ils
doivent étudier davantage l'administration.
(Lettre du 4 mai 1946 écrite de la part de Shoghi Effendi à un croyant)
75. Il semble que nous avons maintenant besoin d'une érudition baha'ie plus
approfondie et coordonnée afin d'attirer des hommes tels que ceux que vous contactez.
Le monde - tout du moins le monde pensant - a maintenant assimilé tous les grands
principes universels proclamés par Baha'u'llah il y a plus de 70 ans et, par
conséquent, il ne les considère plus comme " nouveaux ". Mais nous savons que
les enseignements plus profonds, la capacité que possède l'ordre mondial qu'Il
a édifié de recréer la société, sont nouveaux et dynamiques. Ce sont ces derniers
que nous devons apprendre à présenter de manière intelligente et attrayante
à de tels hommes !
(Lettre du 3 juillet 1949 écrite de la part de Shoghi Effendi à un croyant)
76. Il fut très heureux d'apprendre que vous faisiez de nombreuses conférences
pour la cause; c'est un domaine dans lequel vous pouvez rendre d'importants
services, et pour lequel vous devriez consacrer le plus de temps possible. Le
public doit entendre parler de la foi, et il faut étudier de nouvelles méthodes
et de nouveaux moyens pour attirer son attention sur elle. Il vous encourage
aussi à approfondir votre connaissance des enseignements. Ce dont nous avons
besoin, c'est de l'érudition baha'ie, plus que de l'érudition en général, car
la première est spirituelle, et la deuxième plus ou moins éphémère. Nous avons
particulièrement besoin dans la cause de gens qui connaissent parfaitement les
enseignements, en particulier leurs vérités les plus profondes, et qui peuvent
par conséquent enseigner correctement les âmes et y établir des fondements durables,
que les épreuves et les difficultés n'ébranleront pas.
(Lettre du 27 août 1951, écrite de la part de Shoghi Effendi à un croyant)
D'après des communiqués de la Maison Universelle
de Justice
77. En matière d'érudition baha'ie, nous pensons qu'il est très important de
ne pas freiner le développement des érudits baha'is par une attitude de censure
ou de critique non justifiée. Le Centre international d'enseignement et le Corps
des conseillers peuvent, selon nous, rendre de précieux services dans ce domaine
en encourageant les jeunes érudits et en favorisant, à l'intérieur de la communauté
baha'ie, une atmosphère de tolérance vis-à-vis des idées des autres. Le coeur
même de la foi des croyants devrait parallèlement être renforcé par une conscience
accrue de la vérité fondamentale et de l'importance vitale de l'alliance, et
par un amour toujours plus grand pour Baha'u'llah.
(Note de la Maison Universelle de Justice au Centre international d'enseignement
datée du 10 février 1981)
78. Une collaboration plus étroite avec les bureaux, activités, institutions
et personnalités du monde non-baha'i caractérisera certainement le développement
futur de la cause. Notre influence auprès des Nations-Unies grandira, nous nous
ferons davantage connaître dans les délibérations des gouvernements, nous deviendrons
familiers aux médias, un sujet d'études dans les milieux universitaires, et
inévitablement l'objet d'envie des institutions défaillantes. Nous devons nous
préparer à une telle situation et réagir en approfondissant en permanence notre
foi, en adhérant fermement aux principes de non-ingérence dans les affaires
politiques, en nous gardant de tout préjugé, et surtout en nous efforçant de
mieux comprendre ses vérités fondamentales et sa pertinence face au monde moderne.
(Message de Ridvan 1984 aux baha'is du monde)