L'érudition


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III. Les principes généraux et les directives

3.1. Le fondement spirituel

D'après les Écrits de Baha'u'llah


42. Aussi, il fut dit : La connaissance est une lumière que Dieu allume dans le coeur de qui Il veut. C'est ce genre de connaissance qui est et a toujours été louable, et non la connaissance limitée qui a surgi d'esprits voilés et obscurs. Cette connaissance limitée, ils se l'empruntent même furtivement l'un à l'autre et s'en vantent avec orgueil !
(Le Livre de la Certitude, Presses Universitaires de France, Paris, 1987, p. 24)
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43. Ô peuple, Nous avons décrété que la fin suprême et dernière de toute étude est la reconnaissance de celui qui est l'objet de tout savoir; et pourtant, voyez comme vous avez laissé votre science vous dissimuler, comme par un voile, celui qui est l'Aurore de cette lumière, par qui chaque chose cachée fut révélée.
(Kitab-i-Aqdas, Maison d'Éditions Baha'ies, Bruxelles, 1996, paragraphe 102)
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D'après les écrits et propos de 'Abdu'l-Baha

44. Bien que l'acquisition des sciences et des arts soit la gloire suprême de l'humanité, elle ne peut l'être que si la rivière de l'homme se jette dans le vaste océan et puise son inspiration dans l'antique source divine. Alors, chaque éducateur deviendra un océan sans rivage et chaque élève, une abondante fontaine du savoir. Sublime est la recherche de la connaissance dans le but d'atteindre la beauté de celui qui est l'objet de tout savoir ! Sinon, une simple goutte privera peut-être un homme de l'effusion de la grâce, car l'étude engendre l'arrogance et l'orgueil, ainsi que l'erreur et l'indifférence envers Dieu.
Les sciences actuelles sont des ponts menant à la réalité; si elles ne conduisent pas à la réalité, il ne reste rien qu'une illusion stérile. Par le seul vrai Dieu ! Si l'acquisition des connaissances ne permet pas d'accéder à Lui, le plus Manifeste, elle n'est que perte évidente !
(Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, Maison d'Éditions Baha'ies, Bruxelles, 1983, pp. 109-110)
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45. Et chaque branche du savoir, si elle est associée à l'amour de Dieu, reçoit son approbation et ses louanges; mais sans amour pour Lui, le savoir est stérile - en vérité, il conduit à la démence. Chaque sorte de connaissance, chaque science, est comparable à un arbre : si le fruit qu'il produit est l'amour de Dieu, alors c'est un arbre béni sinon, cet arbre n'est que du bois desséché et ne pourra servir qu'à faire du feu.
(Sélections des écrits de 'Abdu'l-Baha, Maison d'Éditions Baha'ies, Bruxelles, 1983, p. 179)
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46. La connaissance scientifique est l'acquisition la plus noble des sphères humaines, car la science est la découverte des réalités. Elle est de deux sortes : matérielle et spirituelle. La science matérielle consiste à étudier les phénomènes naturels; la science divine est la découverte et la conception des vérités spirituelles. L'humanité doit acquérir les deux. Un oiseau a deux ailes : il ne peut voler avec une seule aile. Les sciences matérielle et spirituelle sont les deux ailes de l'ascension et des réalisations de l'homme. Toutes deux sont nécessaires - l'une naturelle, l'autre surnaturelle; l'une matérielle, l'autre divine; divine signifie ici la découverte des mystères de Dieu, la compréhension des réalités spirituelles, la sagesse de Dieu, les significations secrètes des religions divines et de l'établissement de la loi.
(The Promulgation of Universal Peace, Baha'i Publishing Trust, Wilmette, 1982, p. 138)


D'après une lettre écrite de la part de Shoghi Effendi

47. Entre la vérité qui émane de Dieu par l'intermédiaire de ses prophètes et les étincelles de vérité, souvent mal comprises et mal interprétées, qui émanent des philosophes et penseurs, il existe une immense différence. Nous ne devons jamais, et en aucun cas, confondre les deux.
Baha'u'llah a expliqué que la connaissance pouvait être un voile entre l'âme de l'homme et la vérité éternelle - en d'autres termes entre l'homme et la connaissance de Dieu. Nous avons déjà constaté que de nombreuses personnes, très avancées dans l'étude des sciences physiques modernes, ont été amenées à nier l'existence de Dieu et de ses prophètes. Ce qui ne signifie pas que Dieu et les prophètes n'ont pas existé et n'existent pas ! Cela signifie simplement que la connaissance est devenue un voile entre leur coeur et la lumière de Dieu.
(Lettre du 22 avril 1954 à un croyant)

48. D'après des lettres écrites de la part de la Maison Universelle de Justice
Tout comme il existe une différence fondamentale entre la révélation divine elle-même et la compréhension qu'en ont les croyants, il existe aussi une distinction essentielle entre la réalité scientifique et le raisonnement d'une part, et les conclusions ou théories des scientifiques d'autre part. Il n'existe, et ne peut exister, aucun conflit entre la vraie religion et la vraie science : la vraie religion est révélée par Dieu, et c'est au travers de la vraie science que l'esprit de l'homme découvre les réalités des choses et apprend à connaître leurs particularités et leurs effets, ainsi que les qualités et propriétés des êtres, et saisit l'abstrait à l'aide du concret. Cependant, lorsque l'homme fait appel à sa compréhension pour porter un jugement, ce dernier est limité car la compréhension de l'homme est limitée; et là où il y a limitation, il y a possibilité d'erreur; et lorsqu'il y a erreur, des conflits peuvent surgir. Par exemple, beaucoup de gens sont convaincus, à l'heure actuelle, qu'il n'est pas scientifique de croire en Dieu; mais avec l'évolution de l'instruction de l'homme, les hommes de sciences et les philosophes du futur ne seront pas, selon les paroles de 'Abdu'l-Baha, des négateurs des prophètes, qui ignorent les subtilités spirituelles, ont été privés des bienfaits célestes et ne croient pas au surnaturel.
(Lettre du 26 décembre 1975 à un croyant)

49. La force particulière de cette dispensation réside dans l'association d'une loyauté absolue envers la manifestation de Dieu et ses enseignements, la recherche et l'étude intelligente des enseignements et de l'histoire de la foi, que ces enseignements eux-mêmes prescrivent. Dans les dispensations passées, les croyants ont eu tendance à se diviser en deux groupes antagonistes : ceux qui se sont accrochés aveuglément à la lettre de la révélation, et ceux qui ont contesté et douté de tout. Comme tout extrême, tous deux peuvent mener à l'erreur. Le Gardien bien-aimé a écrit que la foi baha'ie ... enjoint à ses disciples comme principal devoir une libre recherche de la vérité... Il est demandé aux baha'is de suivre la foi avec intelligence et discernement. Des croyants commettront inévitablement des erreurs en essayant de parvenir à ce degré de maturité, aussi tous ceux qui sont concernés doivent-ils faire preuve de tolérance et d'humilité afin que ce ne soit pas une cause de division et de dissension parmi les amis.
(Lettre du 7 octobre 1980 à un croyant)

50. La Maison de justice suggère que les questions soulevées dans votre lettre soient considérées à la lumière des déclarations qui, dans les écrits baha'is, dévoilent la relation existant entre la révélation de Baha'u'llah et le savoir acquis par l'effort d'érudition. Baha'u'llah affirme que :
Sans voile, et aux yeux de tous, cet Opprimé a, de tout temps, fait connaître à tous les peuples de la terre les clés qui leur permettraient d'ouvrir les portes des sciences, des arts, de la connaissance, du bien-être, de la prospérité et de la richesse...
Il est certain que les écrits baha'is éclairent tous les domaines de la recherche humaine et toutes les disciplines académiques. Ceux qui ont eu le privilège de reconnaître le rang de Baha'u'llah ont accès à une révélation qui éclaire tous les aspects de la pensée et de la recherche, et il leur est recommandé d'utiliser la compréhension que leur apporte leur immersion dans les saintes écritures pour promouvoir les intérêts de la foi.
Les croyants qui ont la capacité et la possibilité de faire cela ont constamment été encouragés à poursuivre des études universitaires qui leur permettront non seulement de rendre à la foi des services dont elle a grand besoin, mais aussi d'acquérir une connaissance approfondie de la signification et des implications des enseignements baha'is. Ils découvriront aussi qu'une meilleure compréhension de la révélation de Baha'u'llah fait naître des perceptions qui permettent d'éclaircir les sujets relatifs à leur recherche universitaire.
Il est utile de revoir un certain nombre de déclarations du Gardien sur ce sujet. À un croyant qui venait de terminer des études supérieures sur un sujet relatif aux enseignements, le Gardien déclarait, dans une lettre écrite de sa part :
Il est souhaitable que tous les étudiants baha'is suivent le noble exemple que vous leur montrez et soient à l'avenir amenés à étudier et analyser les principes de la foi, et à les relier aux aspects modernes de la philosophie et de la science. Tout jeune baha'i intelligent et réfléchi devrait toujours aborder la cause de cette manière, car c'est là que repose l'essence même du principe de la recherche indépendante de la vérité.
Lorsqu'on lui apprit qu'un scientifique venait d'adhérer à la foi, il répondit ce qui suit dans une lettre écrite de sa part :
Nous avons grand besoin de la pensée saine et raisonnable d'un esprit scientifique. De telles capacités intellectuelles liées à une foi profonde engendrent un énorme potentiel d'enseignement...
Son secrétaire écrivit une autre fois que :
Shoghi Effendi a, pendant des années, encouragé les baha'is (qui lui demandaient conseil individuellement ou d'une manière générale) à étudier l'histoire, l'économie, la sociologie, etc. afin de se tenir informés des différents mouvements et pensées progressistes de l'époque, et de les relier aux enseignements baha'is. Il veut que les baha'is étudient davantage, et non qu'ils étudient moins. Plus leur connaissance générale, scientifique et autre, est grande, et mieux c'est. De même, il les encourage constamment à étudier plus profondément les enseignements baha'is.
Tout en poursuivant leurs études et en approfondissant simultanément les enseignements baha'is, il est recommandé aux croyants de veiller constamment à ce que la révélation de Baha'u'llah soit l'étalon de référence face à tout autre point de vue ou conclusion. Ils doivent veiller à rester modestes face à leurs réalisations, et à garder toujours présentes à l'esprit ces paroles de Baha'u'llah :
Le coeur doit être purifié de toute chimère propre à l'homme, et sanctifié de tout attachement terrestre afin de pouvoir découvrir la signification secrète de l'inspiration divine et devenir le trésor des mystères de la connaissance divine.
(Lettre du 19 octobre 1993 à un croyant)


3.2. Sciences "utiles"

D'après les Écrits de Baha'u'llah


51. Il est permis d'étudier les arts et les sciences pour autant que ces sciences soient utiles et contribuent au progrès et à l'évolution des peuples. Ainsi en a-t-il été décrété par celui qui est l'Ordonnateur, le Sage.
(Les Tablettes de Baha'u'llah révélées après le Kitab-i-Aqdas, Maison d'Éditions Baha'ies, Bruxelles, 1994, p. 25)
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D'après les écrits de 'Abdu'l-Baha

52. L'individu devrait, avant de s'engager dans des études quelconques, se demander quelle en est l'utilité et quels en seront les fruits et résultats. Si c'est une branche utile du savoir et, par conséquent, si la société peut en bénéficier, il doit bien évidemment s'y engager de tout coeur. Si tel n'est pas le cas, si ce ne sont que débats vains et stériles, enchaînements futiles de suppositions sans autre résultat que l'amertume, pourquoi consacrer sa vie à des ergotages et des querelles aussi inutiles ?
(Le Secret de la Civilisation divine, Maison d'Éditions Baha'ies, Bruxelles, 1973, p. 134)
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D'après des lettres écrites de la part de Shoghi Effendi

53. Le choix que vous avez fait pour vos études est certainement très intéressant et sera particulièrement utile à votre travail pour la cause. Bien que toute étude soit intéressante pour un baha'i qui s'intéresse à la manière dont l'esprit de la cause et de cet âge nouveau éveille les compréhensions, une étude sur l'état de la société fera davantage ressortir les besoins du monde et, par là même, le rôle que peuvent jouer les enseignements pour y répondre.
(Lettre du 5 janvier 1930 à un croyant)

54. La philosophie telle que vous allez l'étudier puis l'enseigner, ne fait certainement pas partie de ces sciences qui commencent et se terminent par des mots, qui sont des digressions stériles dans des argumentations métaphysiques, et non pas une branche saine du savoir comme la philosophie...
En ce qui concerne vos propres études : il vous conseille de ne pas consacrer trop de temps à l'aspect abstrait de la philosophie, mais plutôt de l'aborder sous un angle plus historique. Pour ce qui est de relier la philosophie aux enseignements baha'is : c'est une tâche colossale que les érudits du futur pourront entreprendre. Nous ne devons pas oublier que tous les enseignements ne sont pas encore traduits en anglais, qu'ils ne sont même pas encore tous rassemblés. Nombre de tablettes importantes, détenues par des particuliers, peuvent encore apparaître.
(Lettre du 15 février 1947 à un croyant)


D'après une lettre écrite de la part de la Maison Universelle de Justice

55. En réponse à votre lettre du ... dans laquelle vous demandez conseil sur les professions à choisir en faisant référence à la déclaration de Baha'u'llah à propos des sciences qui commencent par des paroles et se terminent par de simples paroles, et sur des études de mathématiques pures et de lettres classiques, la Maison Universelle de Justice nous a demandé de partager avec vous l'extrait d'une lettre écrite de la part du bien-aimé Gardien en 1947 et adressée à un croyant : La philosophie telle que vous allez l'étudier puis l'enseigner, ne fait certainement pas partie de ces sciences qui commencent et se terminent par des mots, qui sont des digressions stériles dans des argumentations métaphysiques, et non pas une branche saine du savoir comme la philosophie.
Par ces paroles, le Gardien a énoncé le principe général. Pour ce qui est de l'exemple spécifique des mathématiques pures, la référence dans la Onzième Bonne Nouvelle (Baha'i World Faith, p.195) concernant ces sciences bénéfiques, qui contribuent et conduisent à la grandeur de l'humanité (Cf. Les Tablettes de Baha'u'llah révélées après le Kitab-i-Aqdas, Maison d'Éditions Baha'ies, Bruxelles, 1994, p. 25) doit être replacée dans le contexte du sens du mot " sciences " tel qu'il est employé par la manifestation. La remarque de Baha'u'llah sur les sciences qui commencent et se terminent par de simples paroles ne s'applique pas à l'étude systématique des phénomènes naturels visant à découvrir les lois qui gouvernent l'univers physique, ce que les mathématiques essaient d'explorer. Les mathématiques pures ont souvent des applications concrètes comme, par exemple, la théorie des groupes ou l'étude des particules élémentaires.
En ce qui concerne les études classiques, nous devons partager avec vous l'extrait suivant d'une lettre datée du 30 novembre 1932 et écrite de la part du Gardien à un croyant qui voulait savoir si l'art d'écrire des histoires pouvait faire partie de ces sciences qui commencent et se terminent par des mots.
Lorsque Baha'u'llah évoquait ces sciences qui commencent et se terminent par des mots, il faisait essentiellement référence aux traités et commentaires théologiques qui embarrassent l'esprit de l'homme plutôt qu'ils ne l'aident à atteindre la vérité. Ces étudiants consacrent leur vie à leurs études et elles ne les mènent nulle part.
Baha'u'llah n'englobait certainement pas l'art d'écrire des histoires dans cette catégorie; et la sténographie ainsi que la dactylographie sont toutes deux particulièrement utiles, nécessaires à notre vie actuelle, sociale et économique.
Ce que vous pourriez et devriez faire, c'est utiliser vos histoires afin qu'elles inspirent et guident ceux qui les lisent. En ayant de tels moyens à votre disposition, vous pouvez répandre l'esprit et les enseignements de la cause; vous pouvez montrer les maux de notre société, ainsi que la manière d'y remédier. Si vous possédez un véritable talent pour l'écriture, vous devez le considérer comme un don divin et vous efforcer de l'utiliser pour l'amélioration de la société.
La Maison de justice espère que vous pourrez satisfaire vos amis sur ces points et les encourager à se préparer à servir la foi et à être capable de contribuer au bien-être de l'humanité.
(Lettre du 24 mai 1988 à un croyant)


3.3. Les attitudes de l'érudit


D'après les Écrits de Baha'u'llah

56. Parmi les hommes, il y a celui qui s'enorgueillit de son savoir ce qui l'a privé de reconnaître mon nom, Celui qui subsiste par Lui-même. Celui qui, entendant le bruit des sandales qui le suivent, se gonfle dans sa propre estime encore plus que Nemrod. Dis : Ô toi, l'éconduit ! Où se trouve-t-il maintenant ? Par Dieu, dans le feu des enfers. Dis : Ô assemblée de religieux ! N'entendez-vous point le crissement aigu de ma Plume la plus exaltée ? Ne voyez-vous point ce Soleil brillant d'un éclat resplendissant au-dessus du très glorieux horizon ? Jusqu'à quand adorerez-vous les idoles de vos passions mauvaises ? Abandonnez vos vaines imaginations et tournez-vous vers Dieu, votre Seigneur éternel.
(Kitab-i-Aqdas, Maison d'Éditions Baha'ies, Bruxelles, 1996, paragraphe 41)
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57. Soyez indulgents et bienveillants, et aimez-vous les uns les autres. S'il s'en trouve un parmi vous qui soit incapable de saisir une certaine vérité ou qui doit faire des efforts pour la comprendre, entretenez-vous avec lui dans un esprit d'extrême bonté et de parfaite bonne grâce. Aidez-le à voir et à reconnaître la vérité, sans vous estimer le moins du monde supérieur ou mieux doté.
(Extraits des Écrits de Baha'u'llah, Maison d'Éditions Baha'ies, Bruxelles, 1979, p. 8)
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58. Prenez garde de vous quereller avec qui que ce soit; efforcez-vous au contraire, par vos manières affables et vos exhortations les plus convaincantes, de permettre à votre auditeur de saisir la vérité. S'il réagit favorablement, ce sera pour son plus grand bien; s'il n'en est rien, détournez-vous de lui, et tournez votre visage vers la cour sacrée de Dieu, demeure de resplendissante sainteté.
N'entrez en conflit avec personne sur les biens et affaires de ce monde, car Dieu les a abandonnés aux mains de ceux qui ont fondé en eux tous leurs espoirs.
(Extraits des Écrits de Baha'u'llah, Maison d'Éditions Baha'ies, Bruxelles, 1979, p. 184)
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59. Mets en garde, ô Salman, les bien-aimés du seul vrai Dieu contre une vue trop critique des dits et écrits des hommes. Qu'ils les abordent plutôt dans un esprit ouvert et de cordiale sympathie. Toutefois, les hommes qui, en ce jour, ont mené l'assaut, dans leurs écrits incendiaires, contre les enseignements de la cause de Dieu, devront être traités différemment. Il incombe à chacun, selon ses capacités, de réfuter les arguments de ceux qui ont attaqué la foi de Dieu. Ainsi en a décrété celui qui est le Tout-Puissant, l'Omnipotent.
(Extraits des Écrits de Baha'u'llah, Maison d'Éditions Baha'ies, Bruxelles, 1979, p. 217)
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D'après les écrits de 'Abdu'l-Baha

60. Il faut d'abord développer une conduite louable et un caractère noble, car si le caractère n'est pas formé, l'acquisition de la connaissance ne pourra que s'avérer préjudiciable. La connaissance n'est méritoire que si elle s'accompagne d'une conduite et d'un naturel vertueux; autrement, c'est un poison mortel, un terrible danger. Un physicien malfaisant, qui manque à son devoir, peut apporter la mort, et devenir la source de nombreuses infirmités et maladies.
(D'après une tablette traduite du persan)

61. D'après des lettres écrites par, ou de la part de la Maison Universelle de Justice
... les croyants doivent reconnaître l'importance de l'honnêteté intellectuelle et de l'humilité. Lors des révélations passées, de nombreuses erreurs furent commises parce que les croyants de ces révélations divines étaient trop soucieux d'enfermer le message divin dans le cadre de leur compréhension limitée, de définir des doctrines alors que les définitions dépassaient leur pouvoir, d'expliquer des mystères que seules la sagesse et l'expérience d'une époque plus avancée rendraient compréhensibles, de soutenir que telle chose était vraie parce qu'elle semblait désirable et nécessaire. Nous devons soigneusement éviter de tels compromis avec la vérité essentielle et un tel orgueil intellectuel.
(Lettre du 27 mai 1966. Publiée dans Wellspring of Guidance : Messages 1963-1968, Wilmette, Baha'i Publishing Trust, 1976, pp. 87-88)

62. Au cours de leurs études à l'école ou à l'université, de jeunes baha'is se trouveront souvent dans la position inhabituelle et plutôt embarrassante d'avoir, sur un sujet donné, plus de perspicacité que leurs enseignants. Les enseignements de Baha'u'llah éclairent tant d'aspects de la vie et de la connaissance humaines qu'un baha'i doit apprendre, plus tôt que d'autres, à peser l'information qui lui est donnée plutôt qu'à l'accepter aveuglément. Un baha'i a l'avantage de la révélation divine pour notre époque qui resplendit tel un phare sur les nombreux problèmes déroutant les penseurs contemporains; il doit par conséquent développer sa capacité à tout apprendre de ceux qui l'entourent, à témoigner d'une certaine humilité face à ses enseignants, mais à toujours rattacher ce qu'il entend aux enseignements baha'is, car ils lui permettront de séparer l'or des impuretés de l'erreur humaine.
(Lettre du 10 juin 1966 à la jeunesse baha'ie du monde. Publiée dans Wellspring of Guidance : Messages 1963-1968, Wilmette, Baha'i Publishing Trust, 1976, pp. 95-96)

63. La Maison de justice admet qu'il est particulièrement important que les croyants, surtout ceux qui ont des responsabilités dans l'ordre administratif, réagissent calmement, dans un esprit de tolérance et de recherche, aux points de vue qui diffèrent des leurs, en gardant présent à l'esprit le fait que tous les baha'is ne sont que des étudiants de la foi s'efforçant constamment de mieux comprendre les enseignements et de les appliquer plus fidèlement, et que personne ne peut prétendre détenir une compréhension parfaite de cette révélation. Simultanément, tous les croyants, et les érudits en particulier, ne devraient pas oublier les nombreuses mises en garde contenues dans les Écrits et relatives à la fomentation de la discorde parmi les amis. Il incombe aux institutions de la foi de préserver la communauté de tels dangers... Il est indéniable que des déclarations faites récemment par certains individus au nom de l'érudition baha'ie, ont révélé une intempérance et un manque d'appréciation de bien des enseignements fondamentaux de la foi, et l'on comprend qu'elles aient alerté les plus tolérants des croyants.
(Lettre du 18 juillet 1979 adressée à un croyant de la part de la Maison Universelle de Justice)

64. La Maison de justice estime que les érudits baha'is devraient se méfier des tentations de l'orgueil intellectuel. 'Abdu'l-Baha a prévenu les amis en Occident qu'ils seraient exposés à des épreuves intellectuelles, et le Gardien leur a rappelé cette mise en garde. De nombreux aspects de la pensée occidentale ont été élevés au rang de principe intangible dans les esprits en général et, avec le temps, ils pourraient bien s'avérer faux, ou tout du moins partiellement vrai. Tout baha'i qui s'élève dans les sphères universitaires sera exposé à la puissante influence d'une telle pensée. Les différentes disciplines se sont spécialisées et détachées les unes des autres, et c'est l'un des problèmes de notre époque. Les penseurs sont maintenant mis au défi de parvenir à une synthèse, ou tout au moins de relier d'une manière cohérente l'immense étendue de savoir acquis durant un siècle. Les baha'is doivent être conscients de cet élément, ainsi que de la modération et de la nature compréhensive de cette révélation...
Dans l'application des lois sociales de la foi, il semble que la plupart des difficultés proviennent non seulement d'une désobéissance franche, mais aussi des actes de ceux qui, tout en étant scrupuleux du respect à la lettre de la loi, essaient de s'éloigner, autant qu'elle le leur permet, de l'esprit sur lequel elle repose. Une tendance semblable se remarque parmi certains érudits baha'is. Dans le domaine vital de l'érudition baha'ie, les plus grands progrès dans la connaissance et la compréhension seront faits par ceux qui, tout en maîtrisant parfaitement leurs sujets et en adhérant aux principes de la recherche, sont aussi entièrement imprégnés de l'amour de la foi et de la détermination d'approfondir leur compréhension de ses enseignements.
(Lettre du 23 mars 1983, adressée de la part de la Maison Universelle de Justice à un croyant)


3.4. Les points de méthodologie

D'après les Écrits de Baha'u'llah


65. Ne pesez pas le Livre de Dieu selon les normes et les connaissances qui ont cours parmi vous, car le Livre est lui-même l'infaillible balance établie parmi les hommes. Cette balance parfaite doit peser ce que possèdent tous les peuples et les gens de la terre, tandis que ses poids devraient être vérifiés d'après son propre étalon, puissiez-vous le savoir.
(Kitab-i-Aqdas, Maison d'Éditions Baha'ies, Bruxelles, 1996, paragraphe 99)
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66. Dès que les yeux des peuples de l'Orient furent attirés par les arts et les merveilles de l'Occident, ils errèrent à l'aventure dans le désert des causes matérielles, oublieux de celui qui est la Cause des causes et leur Soutien, alors que ces hommes, qui furent des sources et des puits de sagesse, ne nièrent jamais l'impulsion génératrice de ces causes, pas plus que le Créateur et l'Origine de tout cela. Ton Seigneur sait et, par contre, la plupart des gens ne savent pas.
(Les Tablettes de Baha'u'llah révélées après le Kitab-i-Aqdas, Maison d'Éditions Baha'ies, Bruxelles, 1994, p. 150)
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D'après des propos tenus par 'Abdu'l-Baha


67. Il n'existe que quatre moyens reconnus de parvenir à la compréhension - c'est-à-dire que les réalités des choses sont comprises par ces quatre procédés.
Le premier moyen nous est donné par nos sens - qui permet de comprendre tout ce que l'oeil, l'oreille, le goût, l'odorat, le toucher perçoivent. Aujourd'hui, tous les philosophes d'Europe considèrent ce moyen comme excellent : ils estiment que les sens constituent le meilleur moyen d'acquérir la connaissance. Ils le considèrent comme souverain, bien qu'il soit imparfait car il commet des erreurs. Par exemple, la vue est le plus important de nos sens... La vue pense que la terre est immobile et que le soleil est en mouvement, et dans de nombreux cas similaires elle se trompe. Nous ne pouvons par conséquent lui faire confiance.
La seconde méthode est celle de la raison, celle qu'utilisaient les anciens philosophes, les piliers de la sagesse; c'est celle qui nous permet de comprendre. Ils prouvaient les choses en utilisant la raison et ils s'en tenaient fermement aux preuves logiques; tous leurs arguments sont des arguments de raison. Cependant, ils divergeaient beaucoup entre eux, et leurs opinions étaient contradictoires. Il leur arriva même de changer d'avis; c'est-à-dire qu'après avoir prouvé pendant vingt ans par des arguments logiques l'existence d'une chose, ils la niaient après cela par des arguments logiques - ainsi Platon commença-t-il par prouver logiquement l'immobilité de la terre et le mouvement du soleil; plus tard, il prouva par des arguments logiques que le soleil est un centre autour duquel se meut la terre... Il est donc clair que le critère de raison n'est pas parfait; les divergences entre les philosophes anciens, le manque de stabilité et les variations dans leurs opinions en sont la preuve. Car si ce procédé était parfait, tous devraient être d'accord avec leurs idées et leurs opinions.
Le troisième procédé est celui de la tradition - par l'intermédiaire des saintes Écritures - car il est dit : Dans l'Ancien et le Nouveau Testament, Dieu a parlé. Ce procédé non plus n'est pas parfait, car c'est la raison qui permet de comprendre les traditions. La raison étant elle-même sujette à l'erreur, comment peut-on croire qu'en interprétant les traditions elle ne commettra pas d'erreur; il est en effet possible qu'elle commette des erreurs, la certitude n'existe pas. C'est le procédé qu'utilisent les dirigeants religieux; tout ce qu'ils comprennent du texte des livres saints est ce que leur raison comprend de ces mêmes textes, pas forcément la vérité pure. Car la raison est comme une balance, et les significations comprises dans le texte des livres saints ressemblent à la chose pesée : si la balance est faussée, comment pourra-t-on être sûr du poids ?
Sachez donc que ce qui est entre les mains des hommes, ce qu'ils croient, est soumis à l'erreur. Car en prouvant ou en réfutant une chose, si l'on met en avant des preuves fondées sur nos sens, il est évident que la méthode n'est pas parfaite. Il en est de même si les preuves se basent sur la raison ou sur la tradition. L'homme ne possède pas de critère fiable.
Mais la munificence de l'Esprit saint nous fournit le véritable moyen de comprendre, infaillible et indubitable : c'est par l'intermédiaire du Saint-Esprit qui vient en aide à l'homme. Là seulement se trouve la certitude.
(Les Leçons de Saint-Jean d'Acre, Presses Universitaires de France, Paris, 1973, pp. 334-336)
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D'après des lettres écrites de la part de la Maison Universelle de Justice

68. La préoccupation exprimée est que de nombreux amis, soutenant qu'il n'existe qu'un seul point de vue " correct " de l'histoire et des enseignements de la foi, réagissent de manière critique aux opinions qui ne leur sont pas familières. La Maison Universelle de Justice a déjà répondu elle-même sur ce point aux pages 88-89 de " Wellspring of Guidance ", par exemple. Ainsi que vous le soulignez dans votre lettre, la révélation divine est infaillible et procède d'une vaste connaissance de la vérité, mais lorsque des baha'is essaient d'appliquer les textes saints à tout problème ou situation spécifique, ils le font en utilisant leur propre intelligence dont la compréhension est limitée. Ainsi, de la même manière que les hommes peuvent différer dans l'usage qu'ils font de leur raison pour tirer des conclusions à partir des preuves disponibles, ils peuvent aussi différer dans leur compréhension et leur application d'un extrait de la révélation divine. Le principe baha'i de l'harmonie entre la science et la religion nécessite, comme vous le dites, que l'érudit baha'i utilise toute son intelligence pour parvenir à une solution sur un problème spécifique, s'il existe une contradiction évidente entre un texte saint et un autre témoignage; et il doit aussi accepter le fait que certains problèmes dépassent sa compréhension...
En transmettant les commentaires du département de la Recherche sur le séminaire ... la Maison de justice ne laissait pas supposer que les historiens baha'is ne disposaient que d'un seul procédé valable. Elle désirait simplement mettre en garde les érudits baha'is contre les dangers inhérents aux chemins que certains d'entre eux suivent actuellement. La recherche historique consiste principalement à évaluer les preuves disponibles et à émettre des hypothèses. De plus, la preuve historique est toujours morcelée et peut aussi être accidentellement sujette à l'erreur, voire fabriquée délibérément. La Maison de justice réalise que vous en êtes pleinement conscients, mais souhaite souligner ce point car elle ne voit pas comment un historien baha'i peut, en toute honnêteté, déclarer être un fidèle croyant, et mettre simultanément en doute dans ses écrits la véracité et l'honneur des figures centrales de la foi ou de son Gardien.
Le fait que la foi, comme le déclare le Gardien, prescrit à ses disciples comme premier devoir la recherche indépendante de la vérité, devrait rassurer tout historien baha'i audacieux qu'il ne saurait être question d'une nécessité quelconque de déformer l'histoire dans le prétendu " intérêt " de la foi. Bien au contraire ! L'association d'une foi profonde et de la liberté de pensée est l'une des grandes forces de la religion baha'ie. Elle fait peser cependant sur les épaules des historiens baha'is l'immense responsabilité d'avancer leurs points de vue et leurs conclusions avec la modération et l'humilité qui conviennent. À ce propos, l'une des Tablettes de Baha'u'llah dit :
Vous avez écrit que l'un des amis a composé un traité. Ce fait a été mentionné en sa sainte présence, et voici la réponse : Il faut veiller à ce que tout ce qui est écrit à l'heure actuelle ne provoque aucune dissension et ne suscite aucune objection. Tous les peuples de la terre entendent les moindres paroles des amis du seul vrai Dieu en ces jours. Il a été révélé dans la Lawh-i-Hikmat : " Les incroyants ont tendu l'oreille vers Nous afin d'entendre ce qui pourrait leur permettre de critiquer Dieu, le Secours dans le Péril, Celui qui subsiste par Lui-même ". Ce qui est écrit ne doit pas transgresser les limites du tact et de la sagesse, et les mots utilisés devraient contenir les qualités du lait, afin que les enfants du monde puissent s'en nourrir et parvenir à la maturité. Nous avons dit autrefois qu'une parole a l'influence du printemps, rafraîchit et rajeunit les coeurs, alors qu'une autre est semblable à la gelée qui brûle les fleurs des arbres. Dieu veuille que les écrivains parmi les amis satisfassent, par leurs écrits, les âmes justes, et ne suscitassent point les critiques des hommes.
(Lettre du 18 juillet 1979 à un croyant)

69. La Maison de justice avait espéré que la publication de cette déclaration (Ibid) susciterait un débat au sein des érudits baha'is, les encouragerait à approfondir tous les aspects de leur travail et l'effet de ce dernier sur des audiences baha'ies et non-baha'ies. Le but n'était pas de recommander aux érudits l'abandon de telle ou telle méthode, mais de les avertir des dangers de considérer comme admises les présomptions, a priori, des érudits contemporains non-baha'is, et d'accepter que leurs pensées et leur compréhension de la foi soient limitées par ces mêmes critères qu'eux-mêmes, en tant que baha'is, savent être erronés. C'était aussi l'espoir de la Maison de justice que les érudits baha'is soient conscients de la manière dont ils s'expriment, et qu'ils évitent l'usage d'un langage fier et méprisant que certains ont utilisé en public à l'encontre de leurs coreligionnaires qui essayaient pourtant de servir la foi de Dieu avec dévouement.
(Lettre du 8 octobre 1980 à un croyant)

70. D'après votre lettre, la Maison de justice comprend que vous souhaitez trouver des moyens de transmettre des vérités spirituelles de manière logique et prouver leur justesse par des preuves scientifiques. Rien ne s'oppose à une telle attitude. 'Abdu'l-Baha lui-même utilisait cette méthode. Les érudits baha'is doivent surtout éviter de déformer la vérité religieuse, presque énergiquement parfois, pour la rendre conforme aux compréhensions et sensibilités du monde scientifique. Les véritables érudits baha'is devraient se garder d'une telle chose. Dans une lettre datée du 21 juillet 1968 et adressée à une assemblée spirituelle nationale, la Maison de justice écrivait :
Bien que la sagesse veuille que l'on aborde souvent les individus ou un auditoire du point de vue des connaissances admises, il ne faut jamais oublier que la révélation de la manifestation de Dieu sert de référence à toute connaissance, et que les affirmations et théories scientifiques, même si elles sont proches des principes éternels proclamés par les messagers de Dieu sont, en raison de leur nature, éphémères et limitées. De même, le fait d'adapter la foi baha'ie à la société moderne en s'efforçant de la rendre conforme aux théories et pratiques admises risque de compromettre gravement les vérités fondamentales de notre foi.
(Lettre du 7 juin 1983 à un croyant)

71. La Maison de justice est surtout inquiète du parti pris méthodique et du ton dissonant qui semblent animer les travaux de certains auteurs. L'impression donnée est qu'en essayant de parvenir à ce qu'ils croient être une objectivité académique ils ont, par inadvertance, fait entrer la foi dans un moule essentiellement étranger à sa nature, sans tenir compte des forces spirituelles que les baha'is tiennent pour ses fondements. La justification d'une telle approche serait probablement que la plupart des érudits en religion comparée se sentent surtout concernés par les phénomènes perceptibles, les événements visibles et les choses pratiques, et sont habitués à traiter leurs sujets d'un point de vue occidental, voire chrétien. Une telle approche, bien que compréhensible, est impensable pour un baha'i, car elle ignore le fait que notre vision mondiale inclut la dimension spirituelle en tant que composante indispensable à la logique et la cohérence, et il ne sied pas à un baha'i d'écrire ... sur sa foi en prenant pour norme l'humanisme ou le matérialisme.
En d'autres mots, on a l'impression dans de tels articles que des baha'is essaient d'écrire comme s'ils étaient non baha'is. Ce qui conduit ces auteurs à tirer des conclusions et à faire des allusions en contradiction avec les enseignements baha'is et avec la réalité de la foi. Un bon auteur baha'i, lorsqu'il écrit dans une telle publication, devrait être parfaitement capable d'adopter le ton calme et neutre d'un commentateur, sans tomber dans le piège de déformer l'image en adoptant ce qui est, en essence, une attitude matérialiste et limitée.
(Lettre du 4 octobre 1994 à une assemblée spirituelle nationale)


3.5. L'alliance

D'après des lettres écrites par, ou de la part de Shoghi Effendi


72. Pour ce qui est des études que vous pouvez entreprendre : ... la cause est telle que nous pouvons la servir, quelle que soit notre profession. La seule condition requise est que la spiritualité nous anime et non des considérations purement matérielles. Nous ne devrions pas non plus laisser nos études nous empêcher d'approfondir notre connaissance de la littérature de la cause.
(Lettre du 9 novembre 1931 écrite de la part de Shoghi Effendi à un croyant)

73. Dans leurs efforts pour atteindre ce but, ils doivent étudier pour eux-mêmes, consciencieusement et soigneusement, la littérature de leur foi, approfondir ses enseignements, assimiler ses lois et ses principes, méditer sur ses admonestations, ses doctrines et ses objectifs, mémoriser quelques-unes de ses exhortations et prières, maîtriser l'essentiel de son administration, se tenir informés de ses affaires courantes et de ses derniers développements. Ils doivent s'efforcer d'acquérir, par des sources autorisées et impartiales, une bonne connaissance de l'histoire et des principes de l'Islam - la source et l'origine de leur foi - et s'efforcer d'aborder avec révérence et sans idée préconçue l'étude du Qur'an qui, à l'exception des écrits saints des révélations babie et baha'ie, constitue le seul livre qui puisse être considéré comme le dépositaire parfaitement authentique du Verbe divin. Ils doivent consacrer une attention toute particulière à l'examen des institutions et des circonstances directement liées à l'origine et à la naissance de leur foi, ainsi qu'au rang proclamé par son Précurseur et aux lois révélées par son Auteur.
(Lettre de Shoghi Effendi, datée du 25 décembre 1938 et adressée aux baha'is d'Occident. Publiée dans l'Avènement de la Justice divine, Maison d'Éditions Baha'ies, Bruxelles, 1973, pp. 66-67)
 Ouvrir le livre L'avènement de la justice divine

74. Le Gardien estime qu'une bonne connaissance de l'histoire, y compris de l'histoire des religions, ainsi que des sujets sociaux et économiques, aide beaucoup à enseigner la cause à des personnes intelligentes; quant aux sujets, à l'intérieur de la foi, sur lesquels vous devriez vous concentrer, il pense que les jeunes baha'is devraient maîtriser des livres tels que les " Extraits des Écrits de Baha'u'llah ", les " Chroniques de Nabil ", " Dieu passe près de nous ", l'" Iqan ", " Les Leçons de Saint-Jean d'Acre ", et les tablettes majeures. Tous les aspects de la foi devraient être approfondis - et ... ils doivent étudier davantage l'administration.
(Lettre du 4 mai 1946 écrite de la part de Shoghi Effendi à un croyant)

75. Il semble que nous avons maintenant besoin d'une érudition baha'ie plus approfondie et coordonnée afin d'attirer des hommes tels que ceux que vous contactez. Le monde - tout du moins le monde pensant - a maintenant assimilé tous les grands principes universels proclamés par Baha'u'llah il y a plus de 70 ans et, par conséquent, il ne les considère plus comme " nouveaux ". Mais nous savons que les enseignements plus profonds, la capacité que possède l'ordre mondial qu'Il a édifié de recréer la société, sont nouveaux et dynamiques. Ce sont ces derniers que nous devons apprendre à présenter de manière intelligente et attrayante à de tels hommes !
(Lettre du 3 juillet 1949 écrite de la part de Shoghi Effendi à un croyant)

76. Il fut très heureux d'apprendre que vous faisiez de nombreuses conférences pour la cause; c'est un domaine dans lequel vous pouvez rendre d'importants services, et pour lequel vous devriez consacrer le plus de temps possible. Le public doit entendre parler de la foi, et il faut étudier de nouvelles méthodes et de nouveaux moyens pour attirer son attention sur elle. Il vous encourage aussi à approfondir votre connaissance des enseignements. Ce dont nous avons besoin, c'est de l'érudition baha'ie, plus que de l'érudition en général, car la première est spirituelle, et la deuxième plus ou moins éphémère. Nous avons particulièrement besoin dans la cause de gens qui connaissent parfaitement les enseignements, en particulier leurs vérités les plus profondes, et qui peuvent par conséquent enseigner correctement les âmes et y établir des fondements durables, que les épreuves et les difficultés n'ébranleront pas.
(Lettre du 27 août 1951, écrite de la part de Shoghi Effendi à un croyant)


D'après des communiqués de la Maison Universelle de Justice

77. En matière d'érudition baha'ie, nous pensons qu'il est très important de ne pas freiner le développement des érudits baha'is par une attitude de censure ou de critique non justifiée. Le Centre international d'enseignement et le Corps des conseillers peuvent, selon nous, rendre de précieux services dans ce domaine en encourageant les jeunes érudits et en favorisant, à l'intérieur de la communauté baha'ie, une atmosphère de tolérance vis-à-vis des idées des autres. Le coeur même de la foi des croyants devrait parallèlement être renforcé par une conscience accrue de la vérité fondamentale et de l'importance vitale de l'alliance, et par un amour toujours plus grand pour Baha'u'llah.
(Note de la Maison Universelle de Justice au Centre international d'enseignement datée du 10 février 1981)

78. Une collaboration plus étroite avec les bureaux, activités, institutions et personnalités du monde non-baha'i caractérisera certainement le développement futur de la cause. Notre influence auprès des Nations-Unies grandira, nous nous ferons davantage connaître dans les délibérations des gouvernements, nous deviendrons familiers aux médias, un sujet d'études dans les milieux universitaires, et inévitablement l'objet d'envie des institutions défaillantes. Nous devons nous préparer à une telle situation et réagir en approfondissant en permanence notre foi, en adhérant fermement aux principes de non-ingérence dans les affaires politiques, en nous gardant de tout préjugé, et surtout en nous efforçant de mieux comprendre ses vérités fondamentales et sa pertinence face au monde moderne.
(Message de Ridvan 1984 aux baha'is du monde)


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